L’animal en collection au Proche-Orient ancien (ive-ier millénaire av. J.-C.)
Résumé
Au Proche-Orient, l’animal n’a pas été seulement exploité pour les travaux des champs, les transports ou la nourriture, ni pris pour modèle dans les créations artistiques et littéraires. Il a aussi été exposé en collections. Cet article retrace l’histoire de cette exposition, depuis les premiers parcs animaliers en Assyrie en remontant à d’autres expériences de collection.
Remerciements
À une grande dame, spécialiste de l’art mésopotamien et des animaux : à Agnès Spycket
Texte intégral
1Dans toute société, antique ou moderne, les animaux ont toujours eu une grande importance pour la subsistance, mais aussi pour l’agrément des hommes comme en témoigne le nombre des représentations1. Au Proche-Orient ancien, l’animal n’a pas été seulement exploité pour les travaux des champs, les transports, la nourriture ou pris comme modèle dans les créations artistiques et littéraires2, il a été aussi exposé en collection. Si les premiers « vrais » parcs animaliers – donc des zoos – datent de la première moitié du ier millénaire av. J.-C. et sont l’œuvre des rois dits « néo-assyriens » (l’Assyrie est la partie septentrionale de la Mésopotamie, c’est-à-dire de l’Iraq actuel) on peut, en remontant le temps, identifier d’autres expériences de collection (ive-iie millénaire av. J.-C.) et retracer ainsi l’histoire de cette activité humaine qui est due en grande partie à la fascination que l’animal a exercée sur l’homme3.
La collecte d’animaux sauvages par les rois du Proche-Orient
Le premier zoo et ses précédents
2Le premier zoo date de Sennacherib (début du viie av. J.-C.) : pour la première fois, ce roi ne se limite pas – comme ses prédécesseurs – à créer un superbe jardin de plantes exotiques que l’on fait venir de toutes parts de son empire, il organise en plus la venue et l’installation d’animaux4. Hérons, sangliers et cerfs dans les cannaies côtoient ainsi d’autres espèces, telles que lions, gazelles et éléphants5. La faune ainsi veut être un reflet de la diversité animalière de l’empire et en ce sens, ce jardin animalier célèbre la puissance du roi assyrien, et se veut un vrai microcosme de l’empire. La réalisation du zoo, donc, est strictement dépendante d’une conception politique du monde.
3Un précédent de ce jardin pourrait se retrouver sous le roi Assurnasirpal II qui rassembla plusieurs espèces sauvages dans sa nouvelle capitale, même si l’on ne sait pas exactement où ces animaux étaient placés et s’ils servaient à organiser les chasses royales6. Le passage des annales de ce roi concernant les animaux arrivés à Khalku est tout à fait intéressant :
« J’ai reçu d’eux (i. e. les rois de la côte) deux grandes guenons et deux petites guenons. Je les amenai dans mon pays d’Asshur. J’en élevai des troupeaux en grand nombre à Khalkhu et je les exposai à tous les gens de mon pays […] J’ai capturé des tigres vivants, j’ai formé des troupeaux de taureaux sauvages, d’éléphants, autruches, singes, guenons, ânes sauvages, gazelles, cerfs, ourses, panthères, guépards, animaux des montagnes et de la steppe. Je les exposai à tous les gens de mon pays.7 »
4Ici revient – comme à l’époque de Sennacherib – l’idée de rassembler les animaux des différentes parties de l’empire, ceux-ci étant en outre dotés d’une valeur symbolique8. Par exemple, le taureau et le lion sont les deux animaux liés à la royauté, et à un certain nombre de divinités dont quelques-unes des plus importantes. Il ne faut pas négliger cet aspect.
5D’autres précédents pourraient remonter au iie voire iiie millénaire av. J.-C. En effet, les archives de Puzrish-Dagan (xxie av. J.-C.), mentionnent des lions, léopards, ours, sangliers et gazelles, qui reçoivent des rations alimentaires et participent aux fêtes organisées pour le roi9. Un ours, selon ces sources, aurait même été montré au roi par un saltimbanque. On ne peut pas être sûr qu’il s’agisse de jardins avec animaux, et les sources semblent plutôt mettre en rapport ces bêtes avec les fêtes royales et les spectacles d’animaux sauvages. Mais de toute façon, la collection d’animaux est prouvée, il est tout à fait intéressant de remarquer que les animaux cités par Puzrish-Dagan recoupent presque complètement ceux cités par Sennacherib, à part le sanglier.
6À Mari, au xviiie av. J.-C., les archives relatent la présence de marcassins et de cerfs dans le palais. Mais d’autres espèces semblent y avoir eu demeure. Dans certaines lettres mariotes, on trouve, en effet, des conseils sur la capture de lions vivants, leur enfermement dans des cages et leur envoi au roi10. Le fait que le roi soit le destinataire des lions capturés suggère une utilisation précise de ces derniers : les chasses royales. En effet, de la fin du ive jusqu’au ier millénaire av. J.-C., le roi est représenté en chasseur de lions, ces derniers ont une valeur symbolique très importante11. La chasse, activité certes humaine, est aussi une métaphore lorsque son acteur principal est le roi : en tuant ces bêtes féroces, le roi éliminait les forces du mal, le désordre qui menaçait l’ordre établi, le sauvage qui s’oppose au civilisé12.
L’intérêt pour les animaux exotiques
7L’animal exotique a régulièrement sa place dans les butins arborés lors des triomphes et dans les fêtes les accompagnant, ainsi que dans les représentations de ces triomphes13. Il est ainsi exposé comme curiosité autant que comme signe de puissance et preuve de domination totale, donc également comme un signe de la bienveillance divine, sans laquelle le roi n’aurait pas pu gagner la guerre. Cette tradition est attestée au ier millénaire av. J.-C., mais elle a des antécédents bien avant, au moins déjà à l’époque akkadienne (fin du iiie millénaire). En effet, dans le texte connu comme la Malédiction d’Akkad, la splendeur de la ville à son apogée se manifeste aussi dans la présence de tous les animaux exotiques apportés par les tributs des peuples conquis ou par les dons des cours alliées14. Il y aurait eu à Akkad des singes, des éléphants, des buffles d’eau, et aussi ce qui est défini comme « des monstres des régions lointaines »15. Quelques siècles plus tard (xviiie), le roi Zimri-Lim reçoit en cadeau un animal très exotique : un chat (d’Elam)16! Au ier millénaire, les rois néo-assyriens évoqueront les cadeaux bizarres reçus de Nubie ou du Soudan, parmi lesquels on compte des singes et même des crocodiles17.
8Les sources littéraires parlent de ces animaux de manière à en célébrer l’originalité, la rareté, la bizarrerie ; elles en exagèrent le caractère exotique justement pour des raisons de propagande politique, pour montrer l’ampleur des terres conquises. L’animal est un symbole de l’excellence du règne et de la bienveillance divine sur le roi, sans laquelle il n’aurait pas pu gagner des contrées si lointaines. Dans l’« obélisque noir », une œuvre en calcaire noir (fig. 1), haute de 198 cm et large de 45 cm18, datant du règne de Salmanazar III (seconde moitié du ixe siècle, vers 825 av. J.-C.), plusieurs espèces peuvent ainsi être reconnues parmi les cinq panneaux superposés qui composent chacune des quatre faces (la lecture ne se fait pas en sens vertical, par face, mais en sens horizontal, par rangées) : chameaux, éléphants, rhinocéros, singes. Certes, leur représentation est liée à la fascination pour des animaux étranges et étrangers, mais elle se plie aussi aux nécessités de la proclamation politique de la justesse des actions du roi assyrien : les animaux offerts à Salmanazar III symbolisent le pays soumis par le roi et deviennent donc autre chose que de simples animaux, ils symbolisent la soumission au roi d’Assyrie, une soumission qui serait juste, car voulue par les dieux. Le texte de 190 lignes qui accompagne la représentation fournit une liste des animaux bizarres venus d’Égypte :
« Un dromadaire dont le dos est double (chameau), un buffle, un rhinocéros, une antilope, des éléphants, des cercopithèques, des babouins noirs.19 »
9Il relate également les principaux événements des trente-trois années de campagnes militaires conduites par Salmanazar III, de la Cilicie au Golfe persique, de la Méditerranée à l’Elam, donc dans tout le monde connu, du nord au sud et d’est en ouest. C’est une autre preuve de la domination assyrienne absolue sur les peuples et sur les pays, de même temps qu’une justification divine, car une telle œuvre ne pourrait s’accomplir sans le soutien divin.
10On trouve aussi des représentations d’animaux exotiques sur d’autres supports, comme en témoignent certains sceaux-cylindres akkadiens (fin iiie millénaire av. J.-C.) et certains reliefs des palais royaux néo-assyriens au ier millénaire av. J.-C., et dans le nord de la Mésopotamie. Mais de manière plus programmatique, c’est sur les obélisques que l’animal jugé « curieux », « bizarre » est montré.
Autres collections animalières
11À côté de ces collections royales, on trouve aussi au Proche-Orient ancien d’autres collections d’animaux qui s’inscrivent dans des contextes très différents, religieux ou simplement ludiques.
Ossements
12On retrouve dans les temples des collections d’animaux en relation avec la divinité adorée. Sous la rampe du temple de Gula, déesse de la médecine, à Isin, ville du sud mésopotamien, dans la seconde moitié du iie millénaire, une collection de 33 squelettes de chiens a été retrouvée. Le chien était l’animal de Gula et cette collection voulait peut-être renforcer la puissance du temple. Est-ce dans le même sens que l’on doit interpréter la découverte d’ossements de félins sous le « Painted Temple » d’époque uruk/jemdet nasr de Tell Uqair20? (fig. 2). Dans ce cas, la collection reste cachée au commun des mortels, mais elle est présente devant les dieux et face à la postérité : plusieurs rois mésopotamiens ont eu ce souci de postérité en laissant des objets ensevelis à leur nom, dans une sorte de quête de l’immortalité.
13Mais le cas le plus célèbre est illustré par les nombreux chevaux et bœufs qui accompagnent les tombes royales d’Ur, tués vraisemblablement pendant le repas funéraire ou tout juste avant21. Ils accompagnent une autre collection, encore plus macabre : celle d’hommes et femmes drogués et tués pour accompagner le défunt roi dans l’Au-delà22. C’est la puissance royale qui se manifeste ici, une puissance « déraisonnable » puisqu’elle arrive à tuer des gens plutôt que les préserver, et c’est probablement pour cela que ce rite disparaîtra vite23. D’autres sépultures humaines contiennent un ou deux corps d’animaux, mais dans ce cas on ne peut pas parler de « collection » (au passage on remarquera qu’il s’agit toujours des mêmes genres d’animaux : le cheval et le chien, et plus rarement, le bœuf).
Représentations animalières
14On trouve aussi, dans certaines tombes, ou sous les maisons et les palais, des représentations d’animaux en terre cuite ou en pierre. Ces amulettes forment probablement des collections à caractère apotropaïque. Le plus souvent, elles accompagnent les bébés et les très jeunes enfants. Mais des amulettes d’animaux se retrouvent aussi dans les tombes d’adultes et même de rois, montrant la profondeur du rapport à l’animal à chaque niveau de la société, sans limite d’âge, de sexe, ou de niveau socio-économique.
15Il existait également des colliers d’amulettes de poissons, grenouilles et autres animaux que l’on n’a pas retrouvés en fouille, mais dont l’existence est relatée par les sources écrites24. Dans ce cas, la collection avait également un but apotropaïque : elle devait servir à protéger la femme des risques de l’accouchement, et surtout de ce qu’on appelait jadis « les fièvres puerpérales ». Ici, le choix des animaux qui composaient le collier n’était pas anodin, mais strictement en rapport avec la croyance que ces animaux particulièrement fertiles pouvaient aider les femmes soit à être enceintes, soit à bien se relever de l’accouchement. Donc, même dans ce cas, il s’agit d’animaux symboliques, retenus pour les caractères intrinsèques que les gens leur attribuaient25.
L’animal dressé, l’ancêtre des cirques
16Enfin, il y avait aussi des animaux « dressés » dont on a des mentions rares dans les textes et encore plus rares dans les images. L’ours semble avoir été capturé pour le dressage26. De même, il est très vraisemblable que le faucon ait été apprivoisé, mais pas domestiqué, pour des spectacles à partir de l’époque paléo-babylonienne27. Dans les images apparaissent de manière assez rare des exemples d’animaux dressés : une statuette représente ainsi un singe sur les épaules d’un homme, ce qui fait songer aux spectacles de saltimbanques, bien qu’il pourrait s’agir simplement d’affection, mais cette seconde explication n’est pas opposée à la première puisque de toute évidence un singe non dressé ne peut pas rester sur les épaules d’un homme, d’autant plus que celui-ci est représenté en marche (jambes distanciées).
17Un autre cas d’animal dressé est plus complexe. Il s’agit de représentations limitées à la glyptique sur une longue période (du iie au ier millénaire av. J.-C.28), auxquelles s’ajoutent une plaquette en terre cuite d’Ur (Diqdiqqah) d’époque paléo-babylonienne29 et une incrustation de harpe funéraire du Cimetière Royal de la ville d’Ur30 du milieu du iiie millénaire (harpe en bois retrouvée dans une tombe royale et décorée d’incrustations en coquille) (fig. 3). Ces images représentent les animaux jouant de la musique, apportant des choses dans les mains pour le banquet, buvant ou dansant. Caricature et humour certes résident dans l’inversion du rôle animal/homme, mais il y a aussi l’observation par l’expérience de la possibilité de « diriger » en partie les animaux. On n’a pas assez de données pour pouvoir affirmer avec certitude qu’il existait des spectacles dans lesquels les animaux dressés étaient exposés et pratiquaient des exercices appris. Mais c’est à cela que les motifs iconographiques font penser, d’autant que les animaux représentés sont soit sauvages (chacal, ours, gazelle) soit exotiques (comme le singe). Ces images sont souvent considérées comme une représentation comique, et je ne remets pas en doute qu’il s’agisse de l’une de leurs finalités31, mais ce genre de représentation dans laquelle l’animal agit comme un homme démontre que l’on avait conscience de la possibilité de diriger le comportement animal.
18Petite remarque : dans l’incrustation de la harpe du Cimetière Royal, les animaux interagissent avec des êtres hybrides liés aux dieux, comme l’homme-scorpion et le taureau androcéphale. Dans la taxinomie moderne, surtout d’après les travaux de Mary Douglas32, on peut distinguer les « aberrations » animales, par exemple les animaux « tabu ». En Mésopotamie, ce concept d’aberration n’existe pas : depuis les premières images d’époque historique à côté des animaux sauvages et domestiques, existent aussi les hybrides, d’abord des hybrides exclusivement animaux (un quadrupède avec un cou de serpent par exemple, ou bien le plus connu, l’aigle léontocéphale, Imdugud33) puis aussi les hybrides hommes/animaux. Car les hommes de Mésopotamie vivaient peu et mal pour la plupart, menacés par les maladies, les famines, les asservissements… Alors, pour se protéger de ces dangers, ils ont cru à l’existence d’esprits protecteurs et ont attribué la cause de la grande mortalité et des maladies à des démons (qui parfois agissent aussi pour protéger les gens, comme Pazuzu)34. Ces êtres ont souvent revêtu les apparences d’êtres hybrides. Pour les Mésopotamiens, l’immanence divine apparaît partout et cela a aussi conditionné les canons esthétiques, qui ne se basent pas sur l’idée grecque et égyptienne de la représentation comme mimesis de la réalité35.
Quelques remarques finales
19Au terme de cet aperçu des collections mésopotamiennes, on peut tirer quelques remarques :
- Il y a une certaine concomitance entre « collectionnisme » et animaux « exotiques », mais pas de manière constante, puisque au moins dans les collections de terre cuite les animaux domestiques sont les plus attestés ;
- il y a aussi une certaine concomitance entre collection et exposition, que l’exposition soit accessible directement aux hommes ou qu’elle soit accessible seulement aux dieux et aux générations futures ;
- la collection d’animaux en chair et os, ou en représentation iconographique, témoigne certes d’une certaine fascination pour l’animal – et en effet on privilégie les animaux exotiques – mais elle n’est jamais gratuite : on collectionne pour des raisons politiques (justification des guerres d’expansion, mise en relief de la soumission d’autres États et peuples) ou religieuses (pour renforcer la puissance divine) et dans ce sens l’animal prend valeur de symbole ;
- de la naissance à la mort, l’animal accompagne toujours l’homme. Cela est vrai dans la vie réelle : aux animaux domestiques s’ajoutent les animaux apprivoisés et les bêtes sauvages qui rôdent jusque dans les villes, comme les lions, les loups, les serpents, les scorpions, les renards et d’autres encore. Mais cela est vrai aussi dans la sphère symbolique : même dans les tombes on retrouve des animaux sous forme de terres cuites ou d’ossements. C’est une preuve ultime de la profondeur du rapport de l’homme à l’animal.
Bibliographie
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10.2307/3642702 :Notes de bas de page
1 Breniquet 2002, p. 146. Cf. Ornan 2005, passim.
2 Il existe des histoires dans lesquelles les animaux parlent (Lambert 1996, passim). Dans les productions artisanales ainsi qu’artistiques, l’animal est présent partout et à toute époque (cf. note 1). Les créations artistiques représentent aussi l’exploitation des animaux dans ses trois principales formes: le travail dans les champs (par exemple le sceau Porada 1948 no 653, représentant un homme qui dirige un bœuf dans les travaux des champs), la nourriture (sceau avec scène de tirage de lait : Legrain 1936 no 337) et le transport (sceau Collon 1987, no 724).
3 Les Mésopotamiens ont aussi « inventé » le musée (cf. Musée de Nabuchodonosor), si par musée on entend juste la collection d’objets en un lieu donné sans considérer leur exposition à un large public.
4 J. Reade, 2004.
5 Luckenbill 1924, p. 115 (cylindre E 1, 46-59) ; voir aussi l’édition plus récente de A. K. Grayson et J. Novotny, [http://oracc.museum.upenn.edu/rinap/corpus/]
6 Pour les chasses royales voir Helck 1968 ; Limet 1993 ; Watanabe 2002. Sur les jardins, voir Oppenheim 1965 ; Wiseman 1983 ; Dalley 1993 ; Foster 1998 ; Novak 2002.
7 Grayson 1991, p. 226 (A.O.101.2 : 30-38).
8 Pour l’animal comme symbole de l’universalisme impérial, voir Foster 1998 et Novak 2001 ; pour la valeur symbolique des animaux, voir : Heimpel 1968 ; Ornan 2005 ; Seidl 1957-71 ; Watanabe 2002.
9 M. Sigrist, Drehem, p. 31.
10 Durand 1997, p. 344-352.
11 Cf. Watanabe 2002, passim. Pour la valeur symbolique du lion, voir en dernier lieu Battini 2009 et bibliographie afférente.
12 Liverani 1988, passim.
13 Lion, 1992, p. 357-365.
14 Voir en dernier lieu Attinger 1984.
15 Attinger 2007, l. 21-23 : « pour qu’au milieu des places se bousculent les animaux exotiques : singes, immenses éléphants et buffles aquatiques, et les molosses, les urnim, les chèvres sauvages des montagnes et les moutons alum à la longue laine ».
16 Bardet et alii, 1984, p. 395, no 448.
17 Cf. Lion, 1992, p. 357-365 ; D. Collon, 2000.
18 Layard 1849-1853, pl. 53-55.
19 Grayson 1997, p. 148-151 (A.O.102 : 87-91).
20 Il était décoré de peintures murales représentant des animaux (des félins et peut-être un bovin), des figures humaines (des dieux ?) et des motifs géométriques (surtout en forme de losanges).
21 Woolley 1934 ; Hansen 1998. Sur l’importance du banquet voir en dernier Pollock 2003.
22 Porter A. et Schwartz G. M, 2012.
23 Liverani 1988, p. 186-187.
24 Cf. Cool-Root 2005 ; Owen 1981, Pinch 1983 (pour une autre aire géographique).
25 Il est difficile de faire la différence entre utilisation économique, symbolique de l’animal, amusement, affection… tous ces sentiments se mélangeaient probablement.
26 Limet 1993, p. 361-374.
27 Collon 1983, p. 51-56 ; Helck, 1968, pl. 16. Pour les sources hittites voir : Canby 2002, p. 161-201.
28 Legrain 1936, nos 384, 503, 504 ; Collon 1987, nos 676 et 937 ; Frankfort 1955, no 675 ; Herbordt 1992, nos Nimrud 143 (pl. 2.11) et Nimrud 41 (pl. 17.4). Pour une analyse de cette scène, voir Spycket 1972, p. 159 et p. 171-172; Ead. 1998, 3-8.
29 Woolley 1976, p. 175 et pl. 73.
30 Hansen 1998, fig. à la p. 55.
31 Mais la critique a trop insisté sur cet aspect humoristique sans s’apercevoir que d’autres explications étaient possibles. Ou bien certains auteurs ont plutôt souligné le caractère « magique » et religieux de la représentation, presque en niant l’aspect humoristique (cf. M. Rutten 1938, p. 114-118). Une vision plus globale et complexe permettrait de mieux considérer ces représentations.
32 Douglas 1966 et 1999.
33 C’est aussi un des cas de transformation : le démon Imdugud devient un génie protecteur par l’action du dieu Ningirsu, et l’aigle léontocéphale en devient le symbole. En effet, à l’origine, c’était un monstre redoutable, capable de détruire l’équilibre du monde (voir le mythe d’Anzu) car symbole de la nuée d’orage qui emplit soudainement le ciel accompagnée du rugissement du tonnerre. Dans le mythe d’Anzu, l’aigle après avoir dérobé la Tablette des destins, plongeant l’univers dans l’immobilité, est vaincu par Ningirsu qui utilise à de bonnes fins la puissance d’Imdugud, puisque la nuée d’orage apporte avec elle la pluie fertilisante, celle qui apporte la prospérité aux hommes. Dans le mythe, c’est le dieu qui transforme le caractère de l’aigle, de maléfique à bienveillant envers les hommes.
34 Seidl 1957-71 ; Wiggermann 1983 et 1986.
35 Dans les temples, les animaux domestiques sont attestés dans le décor architectural, dans les objets mais aussi dans les traces de pas laissées. Le décor concerne les plaques perforées et les frises en coquille du iiie millénaire et les briques émaillées du ier millénaire av. J.-C. Beaucoup d’objets en pierre et parfois en bronze, retrouvés dans les temples, font référence au monde animal : amulettes, vases thériomorphes, figures en pierre, en terre cuite ou en cuivre, porteurs d’offrandes animalières, pendentifs. Les animaux préférés sont, comme dans la glyptique, les bêtes à cornes et les animaux sauvages, avec un bon pourcentage d’oiseaux. Une circonstance exceptionnelle a permis la conservation de pas d’animaux dans la cour du Temple Ovale de Khafadjé : il s’agit de pas de moutons, de bétail, et de chiens dont on pense qu’une partie était menée au sacrifice. Cela démontre l’importance de l’animal dans la société mésopotamienne. La présence d’animaux dans les maisons des dieux leur donne un statut particulier et les fait grandir dans la considération humaine. Reste ainsi vrai pour la Mésopotamie ce que disaient des archéozoologues spécialistes de la Gaule : « Les sanctuaires sont des lieux privilégiés de la relation homme-animal » (Arbogast, Méniel, Yvinec 1987, p. 94).
Auteur
Chargée de recherche en archéologie proche-orientale, CNRS, membre du laboratoire PROCLAC (UMR 7192)
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Signes et communication dans les civilisations de la parole
Olivier Buchsenschutz, Christian Jeunesse, Claude Mordant et al. (dir.)
2016