[Re]politiser l’animation ?
p. 245-260
Texte intégral
Introduction : inviter ou éviter le politique ?
1Comment la question de [re]politiser l’animation peut-elle être entendue ? Peut-être est-ce une question incongrue pour certaines personnes, tant leur conviction est faite que les animateurs ont à distinguer leur engagement professionnel public, qui doit rester dépolitisé, de leurs convictions personnelles, d’ordre privé, qui peuvent être légitimement politisées. Mais cette séparation est-elle possible pour des animateurs socioculturels dans un monde aussi politisé qu’est celui dans lequel ils interviennent ? Le monde de l’animation n’étant pas préservé du monde social dont il fait partie, il est bien aventureux de le créditer d’une indépendance du politique, même si les modalités des rapports au politique ne sont pas uniformes pour tous les animateurs. Il paraîtraît d’ailleurs étonnant, compte tenu des enjeux politiques des situations qu’ils côtoient, que des animateurs acceptent une dépolitisation de leur exercice professionnel. De plus, « la politisation n’est pas uniquement une manière de penser, mais aussi une manière d’agir et c’est en cela que le travail en acte peut rencontrer ou engendrer certains schèmes d’action ou de pensée politiques » (Sainsaulieu, Surdez, 2012).
2Le monde de l’animation n’est pas homogène et peut présenter différents types d’animation, dont aucune des deux visées principales, émancipatrice ou adaptatrice (Richelle, 2012), ne peut paraître dépolitisée puisqu’elles soutiennent toutes deux un rapport étroit au politique, au sens où « tout objet est potentiellement politique », et où « le politique peut se dissimuler dans pratiquement n’importe quel sujet » (Eliasoph, 2010). Les animateurs interviennent, dans leur domaine de compétences, au sujet de « questions qui relèvent notamment du politique, du sens de notre vie commune, des problèmes qui y sont débattus, des choix qui y sont faits » (Baillargeon, 2010), qu’il s’agisse d’éducation, de loisirs, de santé, de culture, de religion, etc.
3La question posée en titre de ce texte présente une double intention : rappeler le sens politique de la visée émancipatrice de l’animation, et dénoncer la fausse dépolitisation d’une visée adaptatrice de l’animation. Les animateurs s’engagent tous « corps et âme » dans leur profession, mais selon qu’ils se confrontent à la question du politique ou l’évitent, l’animation qu’ils mettent en œuvre présentera une dimension soit émancipatrice soit adaptatrice. Une animation émancipatrice peut être caractérisée par des objectifs et une pratique qui visent à susciter une transformation sociale, une conscience critique et une responsabilité citoyenne à agir pour réduire les inégalités, la précarité, promouvoir les personnes, les actions collectives, etc. Une animation adaptatrice peut être caractérisée par des objectifs et une pratique qui visent à maintenir une situation sociale, à susciter une adaptation au milieu, une insertion sociale, à promouvoir une cohésion sociale. Compte tenu des valeurs et des convictions qu’ils revendiquent, issues de l’éducation populaire et d’autres courants de pensée, et au regard des idées dont ils se font les relais et des dispositifs publics auxquels ils contribuent, je pense que les animateurs sont porteurs d’une responsabilité non négligeable à s’engager pleinement dans une animation émancipatrice et à s’éloigner d’une animation adaptatrice qui justifie un évitement du politique. Les animateurs ont tout interêt à trahir (Baillargeon, 2010) un type d’animaton dont la visée adaptatrice conduit à l’évitement ou à la neutralisation du politique, au risque sinon de vivre en dissonance avec la visée émancipatrice dont ils se réclament généralement.
4Dans un premier temps, je rapporte quelques éléments issus du vécu professionnel d’animateurs qui évoquent leur sensibilité au politique, puis comment l’évitement du politique de leur part répond à ce qui est attendu des associations, de façon contradictoire. Je reviens ensuite sur la fabrique de l’animation au cours d’une histoire collective liée aux politiques publiques, pour discuter cette condition de « neutralité » associée à l’intervention des animateurs. Je renvoie alors à l’hypothèse que le néo-libéralisme, qui diffuse dans le monde de l’animation, peut constituer une dimension explicative de la situation. Enfin, je propose une mise en perspective d’axes de recherche pour animer la [re]politisation de l’animation, sachant que cela relève certainement d’une co-construction entre des chercheurs et des praticiens.
Méthodologie d’enquête
5J’ai écouté des animateurs dire comment ils invitent ou évitent le fait politique dans leur pratique professionnelle. C’est de données recueillies du terrain, auprès d’animateurs professionnels, selon une démarche inductive, et non à partir du cadre que des scientifiques donnent du politique, que j’ai souhaité comprendre comment ils définissent leur rapport au politique. Je garde un « regard oblique » à l’égard de l’éclairage issu de la position surplombante de certains experts qui se croient autorisés à expliquer aux praticiens ce qu’ils font et comment ils ont à interpréter leurs actions et leurs choix, avant même que ces mêmes praticiens aient eu à les exposer.
6Le recueil de matériaux provient d’entretiens, de discussions, de conversations non formelles, menés lors d’enquêtes sur des pratiques professionnelles d’animateurs, d’observations de terrain, de réunions, de rencontres informelles. Il en résulte des expressions, des opinions, des confidences et des sentiments qui reflètent l’intériorité de ces personnes que sont des animateurs socioculturels en poste.
7Ma proximité avec la profession d’animateur, vécue de l’intérieur pendant plusieurs années, a été un atout dans ma compréhension du sujet, mais a aussi présenté une difficulté pour me distancier des ressentis communs à certains professionnels.
8Il m’est apparu nécessaire de mettre de côté l’idée d’un groupe homogène d’animateurs professionnels qui vont produire des pratiques à partir d’une pensée uniforme, et partager des vues tellement similaires qu’ils savent qu’ils n’ont même pas besoin d’en discuter. Des personnes pensent que tous les animateurs ont « naturellement » en commun une même posture émancipatoire et « militante » par rapport au politique. L’éducation populaire est en effet parfois pensée comme un ensemble de principes fondateurs suffisants dans la constitution unificatrice de l’animation professionnelle, ce qui peut convaincre certaines personnes méconnaissant quelque peu ces deux champs.
9Il m’a également semblé utile de mettre à distance un ensemble de préjugés que je pouvais trop aisément cultiver à l’égard de certains animateurs, pour me prémunir contre des idées toutes faites, telles que par exemple : devenir animateur résulte d’une vocation qui demande de se sacrifier au nom de l’intérêt général ; les animateurs n’ont pas conscience des problèmes de fond ou ne s’en préoccupent pas ; ils cherchent à éviter toute controverse parce qu’ils n’ont en fait pas de conviction bien fondée ; ils ne se soucient pas en réalité des conditions de vie des autres tant que cela ne les touche pas de près ; ils ont une telle confiance dans la toute puissance et la bienveillance des institutions qu’ils restent dépendants des rôles que celles-ci leur attribent ; ils croient que toute discussion politique critique relève d’une pensée désorganisatrice dont il faut se méfier…
Que disent les animateurs ?
10La synthèse des données recueillies me conduit à distinguer des éléments qui relèvent, de la part des animateurs, d’une recherche d’analyse de leur pratique et de son articulation à une situation qu’ils reconnaissent comme complexe, et qui ne peut être réduite à une vague plainte dont ils sont parfois accusés.
11Ils énoncent d’abord un manque de reconnaissance de leur travail à sa juste valeur, de la part de leur employeur, à la fois de leur direction et du conseil d’administration de leur association employeur, dont ils rencontrent rarement les administrateurs sur le terrain et qu’ils soupçonnent de méconnaître la réalité de leur travail, mais aussi de la part des élus locaux, dont ils ressentent une attention trop « intéressée ». Ils vivent mal les commandes des élus à leur égard, pour mobiliser des publics comme figurants pour un événement festif qui valorise la municipalité, pour calmer des jeunes qui font parler d’eux trop violemment dans un quartier, pour assurer une prestation de service type garderie périscolaire qui les déqualifie ou pour remplacer au pied levé des professeurs des écoles en grève, comme s’ils ne pouvaient être solidaires d’un tel mouvement. Ils ont conscience que ces représentants institutionnels les mandatent quand ils en ont besoin, trop souvent dans des situations d’urgence, et en font des « héros du social ». Cette mise en exergue de la figure héroïque du professionnel fidèle à la vocation qui lui est attribuée, contribue à l’intériorisation par les animateurs de cet engagement altruiste qu’ils revendiquent. D’un autre côté, s’ils n’adhèrent pas à ce rôle de missionnaire combattant et montrent des faiblesses dans leur engagement au contact de situations trop difficiles, ils perdent leur légitimité. Des animateurs qui l’ont vécu savent qu’ils peuvent être considérés par leurs supérieurs hiérarchiques comme des traîtres et être stigmatisés pour leur attitude de retrait. Au final, héros ou traîtres, ils n’ont pas l’impression de recevoir une juste rétribution, financière et symbolique, en retour de leur implication, et de ce qu’il leur en coûte moralement et physiquement.
12Ils exposent les difficultés du travail auxquelles ils sont confrontés, car certaines populations, exprimant des situations de précarité et de désarroi, leur demandent de les aider à s’en sortir, parfois avec violence (symbolique ou/et physique), sans qu’ils détiennent des réponses à leur apporter, en dehors des dispositifs institutionnels auxquels certains animateurs n’adhèrent plus eux-mêmes qu’avec difficulté. Les animateurs comprennent que les instruments qu’ils utilisent pour gérer les populations, et dont la légitimité repose sur une rationalité « scientifique » et technique, qu’il s’agisse du contrat ou du projet, manquent souvent d’efficience et d’efficacité tant ils évitent la remise en question de ce qui les fonde (Lascoumes, Le Galès, 2004). L’élaboration de projet paraît pourtant représenter le cœur du métier de nombre d’animateurs et l’instrument clé de leur intervention. Mais ils peinent à convaincre les gens que cette dernière peut les sortir de l’exclusion et créer du lien social supplémentaire à celui qu’ils développent déjà. Ils manquent souvent de conviction pour mobiliser des engagements de la part des populations, car ils constatent avec impuissance que celles-ci ne sont pas dupes quand ils s’emploient de façon absurde à « calmer le jobard » (Goffman, 1969) avec du loisir dit « éducatif », de l’occupationnel et de la mise en attente, etc.
13Puis, ils dénoncent une pression, une « emprise de l’esprit gestionnaire » (Ogien, 2007) qui prend de plus en plus de place dans leur temps de travail, au point de transformer celui-ci par une survalorisation de l’aspect administratif. Elle se présente sous forme d’injonctions régulières à utiliser des outils normalisés, à la recherche de financements qui orientent les actions de façon tendancieuse vers des prestations de service, qu’ils qualifient péjorativement de type « consommatoire », soumises à des évaluations plus quantitatives que qualitatives. Un nouveau type d’animation est apparu, versé dans la production de prestations de service, caractéristique d’entreprises associatives gagnées par une logique de gestion entrepreneuriale, qu’illustre, par exemple, leur participation aux marchés de délégation de service public. L’aspect contraignant de ces exercices qui leur sont imposés, explique que nombre d’animateurs ont du mal à accepter non pas tant la gestion que « l’idéologie de l’entreprise qui transparaît dans les objectifs » (Bureau, Plomb, Sainsaulieu, 2012) comme une des fonctions de l’animateur. Ils ne pensaient pas en se dirigeant vers ce métier qu’ils partageraient de moins en moins leur temps dans des relations directes avec les populations, au profit de dossiers à constituer qui justement valorisent les effets du travail relationnel des animateurs auquel ils ont moins de temps à consacrer.
14Ils ont bien conscience que leur travail est imprégné par le contexte dans lequel ils se trouvent, constitué à la fois des situations que les populations présentent et à la fois des choix politiques opérés par les institutions. Ils réalisent vite qu’on leur demande d’intervenir dans des contextes difficiles, sans pour autant pouvoir questionner ces derniers dans leurs fondements, ce qui relèverait du politique. Aussi, en ne questionnant pas la pauvreté, le manque d’emploi, les rejets culturels, les ruptures et les inégalités sociales, etc., ils cultivent « l’art d’ignorer les pauvres » (Galbraith, 2011), tout en s’épargnant, par leurs multiples activités sociales et culturelles, toute mauvaise conscience à leur sujet. J’utilise cette transposition du texte de Galbraith pour signifier qu’il est demandé aux animateurs d’aider au mieux les populations à accepter leurs conditions de vie, voire à s’adapter aux situations, sans les remettre en question, ni l’ordre établi. Les animateurs ont à neutraliser leurs opinions, à rester « neutres », face à des questions qui ont un rapport au politique, et il n’est même pas besoin de les forcer à tempérer leur réactions puisque, sans même que cela soit évoqué, ils mettent généralement en berne leurs réflexions, leurs envies de discuter, d’éveiller, de critiquer, et comprennent les limites de la neutralité qu’on attend qu’ils observent. Cela explique assurément que leur façon de vivre le stress professionnel qui résulte de leur pratique, comprenant cette auto-censure quant à la politisation de leur travail et la mise en œuvre de stratégies pour « faire avec la situation », a des effets qu’ils ne peuvent pas toujours dépasser sereinement.
15Il semble qu’en privé plus qu’en public, c’est un sentiment de dissonance que plusieurs animateurs traduisent et qu’ils attribuent à une pression politique, dont l’animation qu’ils ont à mettre en oeuvre fait l’objet. Ces mêmes animateurs sont en capacité de produire deux discours et d’agir selon des logiques contradictoires, ce qui ne me paraît pas remettre en question leur professionnalité, mais les rapports sociaux auxquels ils sont confrontés dans leur champ professionnel. Comment peut-on alors mieux comprendre cette acceptation intériorisée par des animateurs d’un évitement du politique, comme constitutive d’un type d’animation à visée adaptatrice, et donc opposée à une invitation du politique constitutive d’un type d’animation à visée émancipatrice ? Dans quelle mesure des animateurs ont des pratiques qui visent une adaptation sociale aux normes dominantes, néolibérales, même si l’intention n’est pas formulée aussi simplement par ces mêmes animateurs, et, à l’opposé, dans quelle mesure ont-ils également parfois des pratiques qui visent une capacité à développer une pensée et une parole autonomes, critiques et créatrices, de façon individuelle ou collective ? Nina Eliasoph s’intéresse à « la façon dont les citoyens créent en pratique l’espace public », au sens de disussion, de débats, de l’opinion publique (Eliasoph, 2010).
Les associations, vecteurs d’éveil politique ?
16Les associations qui sont généralement valorisées comme des écoles de la citoyenneté suscitent des comportements responsables, initient des discussions collectives, investissent l’espace public et cultivent un vivier de militants associatifs et de futurs élus politiques. Les bénévoles élus et les animateurs salariés veulent prouver que leur association peut réellement créer du lien social, développer des relations humaines et participer à des transformations sociales. Des études sur l’engagement politique des jeunes définissent les associations comme des lieux susceptibles de diminuer la distance des jeunes peu diplômés à la politique (Roudet, 2010) Les Pouvoirs publics et les hommes politiques considèrent que les associations peuvent créer de la démocratie et du « pouvoir civique », et qu’elles sont plus que jamais nécessaires pour pallier des problèmes de société auxquels eux-mêmes ne peuvent entèrement répondre. Toutefois, ils ne s’attendent pas à ce que celles-ci, à travers les animateurs qu’elles emploient, discutent de ces problèmes sociaux et des choix politiques qui en sont à l’origine. Les vertus qu’ils prêtent aux associations ont des limites qui sont celles de la remise en question des situations. Transgresser cette limite, ce serait sortir de la neutralité qu’on attend d’elles à l’égard du pouvoir en place. Les associations sont sollicitées et financées pour intervenir dans des questions publiques, en évitant d’aborder celles-ci comme des questions politiques, au risque de perdre tout appui public et de plus, de faire fuir des adhérents. Nina Eliasoph rapporte « un processus d’évaporation du politique » dans les associations qu’elle étudie : elle constate que la « raison d’être des associations était de prouver que les citoyens ordinaires pouvaient réellement changer les choses. Ils auraient perdu cette impression gratifiante d’avoir conquis du pouvoir en évoquant ces problèmes » (Eliasoph, 2010). Il s’agit ici de parents d’élèves et de « problèmes politiques qu’ils rencontraient dans leur travail, tels que les émeutes raciales, les plafonds affaissés ou les planchers inondés dans les salles de classe des lycées » (Eliasoph, 2010). Peut-il en être différemment des associations qui regroupent des « citoyens ordinaires » et emploient des animateurs et militants de l’éducation populaire ?
17Les associations sont considérées comme des lieux de participation civique où il est possible de cultiver des préoccupations politiques plus larges. Aussi, il est paradoxal que des restrictions et de l’évitement quant aux questions politiques et aux débats publics émanent de l’intérieur même de ces associations, et notamment des animateurs socioculturels, a priori porteurs de valeurs et de principes favorables à cette participation. La plupart des animateurs n’envisagent pas que leurs pratiques s’inscrivent dans un processus dont ils ne sont qu’un élément participant, et ils sont plutôt enclins à penser qu’ils agissent de façon autonome. Or, tout montre qu’un ensemble de personnes contribuent collectivement, et de façon consonnante, à éviter la discussion politique, en échangeant longuement sur mille faits divers, plutôt qu’en évoquant des problèmes sociaux auxquels aucune solution immédiate n’est envisageable. Trop souvent, ce sont des animateurs qui veillent à limiter une libre communication, une confrontation des idées et des discussions politiques, de même que les administrateurs de leurs associations employeurs se l’interdisent. Aussi, les réunions et rencontres qu’ils provoquent ne sont-elles pas destinées à débattre de questions politiques qui peuvent mettre mal à l’aise, mais à organiser des activités, des sorties, et à s’engager dans des projets. Les adhérents des associations et les utilisateurs des équipements socioculturels semblent s’attendre également à cette restriction, et à ce que les animateurs garantissent une neutralité d’expression des opinions dans le lieu qu’ils fréquentent, c’est à dire qu’ils s’attendent à ce que les questions politiques n’y soient pas discutées, ni même abordées (Eliasoph, 2010). Contrevenir à cette règle implicite serait inévitablement perçu comme une remise en question des structures politiques sous-jacentes, et un manque d’éthique professionnelle pour des animateurs. Or, c’est au nom de cette même éthique que certains animateurs résistent en posant la question du rapport de leur pratique d’animation au politique.
A l’abri du néo-libéralisme ?
18Certaines personnes se contentent du sens commun qui s’en prend à « la crise », dans une attitude protectrice d’évitement d’une lecture plus politique de la société et de ses évolutions. Un consensus paraît vouloir renvoyer le politique à des déterminants économiques qui nous dépassent tellement qu’il est inutile de penser identifier et nommer ce qui peut se trouver derrière. D’autres personnes prononcent des distinctions fondées entre les politiques publiques, l’action politique et l’expression politique citoyenne, sans épuiser la question des idéologies politiques qui diffusent. Plusieurs auteurs ont proposé, durant la fin du XXème siècle, à partir de leurs grilles de lecture, des travaux éclairants sur le néolibéralisme (Michel Foucault, Pierre Bourdieu, David Harvey, Naomi Klein, etc.) Des ouvrages et des articles récents exposent leurs thèses pour comprendre les déclinaisons du néolibéralisme français, comme idéologie, ou comme politique économique, ou encore comme une période de l’histoire du capitalisme, (Denord, 2007 ; Brugère - le Blanc, 2011 ; Audier, 2012 ; Haber, 2012). Le principe néo-libéral, contrairement au libéralisme classique, voit le transfert du pouvoir des citoyens à des entités privées et selon McChesney « définit les politiques et les processus grâce auxquels une poignée d’intérêrs privés acquièrent le droit de contrôler tout ce qui est possible dans la vie sociale afin de maximiser leurs profits personnels » (cité in Audier, 2012). La politique néolibérale prend pour référence normative le sujet rationnel calculateur et devient un nouvel art de gouverner des sujets, considérés comme des entrepreneurs intéressés. Ainsi, « la vie politique et la morale, le lien éducatif, les rapports quotidiens, la conception même que l’individu se fait de lui-même, sont profondément affectés par cette généralisation de la forme entrepreneuriale. Les critères d’efficacité et de rentabilité, les techniques d’évaluation, s’imposent partout comme autant d’évidences indiscutables… » ; le néolibéralisme est « un projet hautement politique qui conduit à dépolitiser les rapport sociaux, en les rabattant systématiquement sur la seule logique du calcul privé » (Laval, 2011). Albert Ogien décrit comment le modèle gestionnaire d’exercice du pouvoir ignore « le lien constitutif du politique à la vie en commun », et opère un « double déplacement : une neutralisation des valeurs collectives de nature politique et une transformation de l’efficacité en valeur en soi » (Ogien, 2007). Je suppose que les propos rapportés par certains animateurs suggèrent en fait que le monde de l’animation n’est pas à l’abri du néolibéralisme et de ses effets insidieux.
19Au regard de l’évolution et des finalités confiées à l’animation, c’est une lutte inégale qui s’engage entre l’animation et le néolibéralisme, et on peut se demander si l’animation n’est pas en passe d’être subvertie de l’intérieur en perdant de l’autonomie et en se détournant de ses valeurs, au profit d’une intégration progressive des valeurs et des principes du néolibéralisme. L’animation change-t-elle de nature aujourd’hui, comme semblent le penser certains animateurs qui se réclament d’une éducation populaire vertueuse ? Ou bien cette autonomie d’une animation politisée, parce qu’objet de « dépolitisation » et imprégnée de bonnes intentions, n’a-t-elle pas toujours été relative ? Ses valeurs n’ont-elles pas toujours été complexes parce que, de façon contradictoire avec l’émancipation sociale, marquées d’un hygiénisme intégrateur ? Plusieurs textes permettent de se préserver quelque peu du récit mythique bâti au sujet des valeurs et des actions émancipatrices de l’éducation populaire et de l’animation socioculturelle (Poujol, 1981 ; Pérot, Vaquié, 2005 ; Richelle, 2005 ; Ziegelmeyer, 2012).
La fabrique historique et politique de l’animation
20L’histoire de la création de l’animation socioculturelle à caractère « neutraliste » résulte d’un compromis, d’un accord de neutralité, entre l’Etat et des acteurs de la société civile, représentée par de grands mouvements et de grandes fédérations d’éducation populaire. Ces derniers ont opéré une auto censure de leurs valeurs politiques ou religieuses pour construire un projet neutraliste d’intégration sociale de la jeunesse. C’est ce qu’écrit Geneviève Poujol : « l’emploi du mot animation, apparu dans les années 1960, trouve sa signification dans le souci dominant de censurer en France le politique et le religieux » (Poujol, 1981). C’est ce qu’écrivent Jean-Pierre Augustin et Jean-Claude Gillet qui déterminent l’origine de cette « connivence » en précisant que c’est dans « la rencontre, au niveau parisien, mais aussi dans chaque agglomération, des agents des segments administratifs de l’Etat et des représentations des réseaux civils, que vont naître progressivement les nouveaux référentiels des politiques publiques de la jeunesse et notamment les notions d’équipement et d’animation neutraliste » (Augustin, Gillet, 2000).
21Les discours qui alimenteront l’histoire de l’animation, tel un storytelling servi de façon généreuse, occultent cette neutralisation des invariants politiques qui constituent les valeurs porteuses des mouvements d’éducation populaire. L’emprise de l’Etat était certainement forte pour avoir imposé cette neutralisation que ces organisations ont accepté - difficilement ou facilement, utilement par stratégie ? - et qui a dès lors imprégné la professionnalisation naissante de l’animation (Richelle, 2005). Il en résulte une croyance en une nécessaire « neutralité » des animateurs qui garantirait leur professionnalité, et qui correspond en fait à un évitement du politique, ce qui traduit une forme de politisation de l’animation.
22La construction sociale de la professionnalité des métiers socio-éducatifs montre combien ceux-ci ont été influencés voire subordonnés au contexte historique, aux conditions institutionnelles de leur émergence et aux politiques d’action sociale, de la jeunesse et de la ville, qui les ont légitimés. De même, les différents types d’animation que j’identifie au cours des différentes périodes jusqu’à aujourd’hui ne laissent pas de doute sur un rapport étroit au monde politique. Ces types d’animation sont aujourd’hui imbriqués les uns aux autres et proposent les deux visées : adaptatrice et émancipatrice.
23Une animation socioéducative et culturelle est mise en œuvre dans des foyers de jeunes puis des équipements collectifs d’animation de quartiers ouverts à toutes les générations. Elle diffuse à partir de la politique d’aménagement des années 1960 dans un contexte de planification et d’équipement du territoire national. Si les années 1960-70 ont été marquées par la montée d’une civilisation des loisirs à laquelle des animateurs ont contribué, elles ont aussi été marquées par l’expression de luttes politiques et par une politisation des travailleurs sociaux en réaction à une emprise politique sur leur autonomie professionnelle. Les animateurs, comme les travailleurs sociaux, sont bien placés pour constater les causes de la déliaison sociale et des inégalités engendrant les problèmes que leurs publics subissent, ainsi que l’insuffisance des moyens pour les prévenir et les résorber. Ils ont conscience de la nécessité de réponses politiques aux problèmes relevant de la question sociale actualisée. L’histoire des animateurs depuis 50 ans, dans différentes associations et municipalités, présente des alternances de reconnaissance et de méfiance, de confrontations et de négociations, de luttes syndicales et politiques, dont, par exemple, des diplômes, des conventions, etc., restent les traces du lent parcours d’une professionnalisation en marche (Mangenot, 1973 ; Augustin, Gillet, 2000 ; Mignon, 2000 ; Peyré, 2005 ; Gillet, 2008, 2010 ; Lebon, 2009).
24Une animation prioritaire constitue un deuxième type et est produite pendant la période de la politique de la ville et de ses dispositifs dont elle se fait le relais, à partir des années 1980. Le soubassement idéologique de cette politique voit la création d’une géographie prioritaire et la stigmatisation de territoires sensibles, qui vont orienter l’activité des animateurs. Ceux-ci vont utiliser les instruments de la politique de la ville et diversifier leur intervention sociale dans une ville éclatée. Des animateurs se sont facilement adaptés au référentiel de la politique de la ville qui a politisé de façon descendante leurs pratiques (Ion, 1991 ; Richelle, 2012). Ils vont adhérer à la spontanéité des « coups » à monter pour des jeunes en galère, telles des sorties et vacances d’été, ils vont participer à la création d’innovations dans le cadre souple des dispositifs, ils vont imaginer des expériences qui associent loisir et travail, ils vont initier de nouvelles pratiques reposant sur la pédagogie du projet… Ils vont abonder dans le discours de lutte contre l’exclusion, entérinant le concept et légitimant l’existence de populations exclues, dont certaines deviendront plus tard des « inemployables », etc. Ils vont confirmer la désignation de territoires à risques, la déqualification de populations difficiles, et légitimer des logiques préventives dont des évolutions plus sécuritaires s’ensuivent. Philippe Estèbe analyse la construction politique des quartiers prioritaires (Estèbe, 2004), Sylvie Tissot déconstruit les discours intellectuels, universitaires, et politiques, qui s’associent complaisamment pour élaborer quelques pans de l’idéologie de la politique de la ville (Tissot, 2007). Les pratiques des animateurs se technicisent pour accompagner une individualisation de la prise en charge des populations qui sont désignées plus responsables que victimes des risques sociaux qu’elles subissent.
25Enfin, une animation médiatrice est créée à la fin des années 1990 avec une nouvelle conception d’équipements constitués en pôles d’excellence et une mise en réseau de ceux-ci autour de projets partagés. En même temps qu’une ville socioculturelle se développe avec la mise en valeur de nouvelles mobilités, des animateurs initient des espaces de confrontation et de coopération, et invitent le politique dans leur monde professionnel. Des animateurs produisent des médiations territoriales pour créer des rencontres et s’ingénient à susciter une appréhension de l’espace public par les populations.
26Mais un autre type d’animation pointe, que les propos des animateurs mettent en évidence, et qui est une animation de service. Elle contraint les animateurs à proposer des prestations de service programmées dans des espaces devenus marchands. Ils participent alors au gouvernement, à l’organisation et à l’adaptation des populations, avec lesquelles ils travaillent en conformité à une posture prétendument « a-politique », correspondant en fait à une prétendue auto-exclusion du politique. Ils adoptent eux-mêmes un comportement en public qui n’est pas le même qu’en privé, passant leur opinion sous silence, évitant la discussion politique et décourageant « l’expression ou la circulation des idées et des préoccupations politiques » en public (Eliasoph, 2010).
27Les animateurs mettent en œuvre à travers leurs projets, une organisation qui intègre une dimension d’autonomie des personnes et une dimension d’éducation populaire qui, comme chez Saul Alinsky, qu’ils prennent parfois pour référence, ne sont pas « un but de l’organisation, mais une composante de sa méthode organisationnelle » (Zamora, Görtz, 2012b). Cette neutralité politique de la forme organisationnelle qu’ils promeuvent dans leurs actions conduit certes les populations participantes à une conscience de leurs intérêts et à lutter pour les défendre, mais elle se traduit également par l’évitement de la définition d’objectifs politiques. Les critiques formulées à l’égard d’Alinsky portent sur un « découplage » de sa méthode organisationnelle - d’auto-organisation des communautés - et de buts politiques, pour autant il sert des idées et un programme de défense d’intérêts d’un groupe, ce qui n’est pas le cas d’animateurs qui dépolitisent également leur organisation. Il semble même que nombre d’animateurs neutralisent la question des intérêts personnels des groupes au profit d’un intérêt général qui, parce qu’il concerne tout le monde, ne concerne personne, ou du moins ne mobilise personne dans une démarche politique.
28Saul Alinsky « se positionne nécessairement dans une critique du système politique libéral vu comme un système de dépossession politique », pour autant, les préfaciers de la nouvelle traduction de Etre radical relèvent aussi les limites de sa méthode qui fait des intérêts personnels le moteur de l’action, et conduit à des réformes immédiates plus qu’au changement radical (Zamora, Görtz, 2012a et 2012b).
29Chaque type d’animation continue d’exister quand un nouveau apparaît, aussi les animateurs combinent dans leurs pratiques les deux logiques : adaptatrice et émancipatrice. Dans leur champ d’intervention, des animateurs présentent ces mêmes pratiques ambivalentes qui s’expriment souvent en tension entre des logiques d’action contradictoires, préventives ou sécuritaires, éducatives ou de contrôle, dans les domaines de la jeunesse, de la famille, de la parentalité (Boucher, 2012), etc.
30La réflexion que je propose cherche à comprendre comment ils « s’en sortent ». J’émets l’hypothèse que nombreux sont ceux qui cultivent par l’expérience une « intelligence stratégique » propre à satisfaire leur aspiration à l’émancipation des populations avec lesquelles ils travaillent, qu’ils ne cherchent pas à émanciper mais qu’ils cherchent à rendre émancipatrices d’elles-mêmes.
Conclusion : Animer la [re]politisation
31J’interprète l’accord de « dépolitisation » ou de « neutralisation » d’idées qui préside à la création de l’animation comme relevant des « stratégies d’association teintées d’évitement, ce qui conduit à une forte instabilité du rapport des travailleurs sociaux au politique » (Bureau, Plomb, Sain Saulieu, 2012). C’est le cas également de façon flagrante avec la politique de la ville, pour prévenir des turbulences dans des quartiers dits sensibles, assurer une paix sociale, puis susciter une cohésion sociale. Mais les animateurs peuvent ils se dégager de l’idéologie politique qui sous-tend le type d’animation qu’ils mettent en œuvre ? Dans sa double logique, l’animation a un rapport au « politique » : au sens d’une animation adaptatrice, quand des animateurs organisent les conduites humaines, avec le consentement des populations, et proposent une façon de vivre, des actions, des espaces, des adhésions au néolibéralisme ; et au sens d’une animation émancipatrice, pour les populations en les laissant s’approprier une autonomie de pensée et de parole, et mettre en œuvre des espaces publics critiques en tant qu’espaces de décision.
32Des perspectives de réflexion se présentent comme autant d’axes de recherche à approfondir quant aux pratiques des animateurs et à leur rapport au politique. Nombreux sont les animateurs qui « ont toujours entretenu le désir de donner une dimension politique à leurs actions, en visant l’émancipation collective des populations dominées » (Bureau, Plomb, Sainsaulieu, 2012). Plusieurs auteurs observent un ensemble d’expériences, d’alternatives et d’actions qui, même si elles restent dispersées, peuvent être qualifiées comme « une autre forme de [re]politisation, née en réaction aux mesures sécuritaires comme à la pression des objectifs gestionnaires et centrée autour de la défense d’une autonomie professionnelle ») ; cette « [re]politisation des travailleurs sociaux » en réaction aux politiques publiques présente de nouvelles formes de résistance aux logiques adaptatrices actuelles en promouvant d’autres solidarités, en promouvant une économie sociale et solidaire, en créant des espaces critiques de discussion, etc dans l’esprit d’une « réappropriation collective du métier » (Bureau, Plomb, Sainsaulieu, 2012). C’est un axe de recherche à privilégier en identifiant des engagements de toutes sortes, même faibles, qui montrent si les animateurs sont plus enclins à politiser leur pratique professionnelle et à opérer du changement ou à la dépolitiser et à perpétuer un conservatisme des situations.
33Un autre axe de recherche suit avec intérêt les interrogations de Nina Eliasoph quand elle se demande « comment les gens créent-ils des contextes propices à la discussion politique dans leur vie quotidienne ? » ou « à la conversation guidée par l’esprit public, et comment ils négligent de saisir cette occasion… Comment certains groupes parvenaient-ils à briser ce cycle d’évaporation politique ? » (Eliasoph, 2010). Des animateurs initient, dans des équipements ou dans l’espace public, des espaces critiques, de confrontation, d’opposition, avec des modalités facilitatrices pour que des populations se les approprient et en créent eux-mêmes. Cela peut entraîner des relations d’évitement ou des relations de conflit, voire de rejet, car les positions des populations peuvent être critiques ou résistantes envers les animateurs et les institutions. Quels sont les processus de « création des contextes propices à la discussion politique ? » (Eliasoph, 2010). Comment les animateurs créent-ils de l’espace public ? L’animation médiatrice que j’identifie n’a pas épuisé les modalités d’exercice des animateurs à ce sujet. Des pratiques politisées d’animateurs créent des situations de confrontation ou de conversation, investissent l’espace public, suscitent des actions collectives, imaginent d’autres modes d’organisation, parfois éphémères, engagent des personnes dans des collectifs à liens faibles, pour avoir prise sur leur propre vie et sur la vie sociale. [Re]politiser l’animation appartient assurément aux animateurs, comme à ceux qui tiennent des discours, proposent des analyses, font des recherches, sur l’animation.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Cette bibliographie a été enrichie de toutes les références bibliographiques automatiquement générées par Bilbo en utilisant Crossref.
Références bibliographiques
Audier Serge, (2012) Néo-libéralisme(s) : une archéologie intellectuelle, Paris : Grasset. Augustin Jean-Pierre, Gillet Jean-Claude, (2000) L’animation professionnelle : histoire, acteurs, enjeux, Paris : L’Harmattan, coll. Débats Jeunesses.
Baillargeon Normand, (2010) « Invitation à la trahison : sur les responsabilités des intellectuels » in Baillargeon Normand, (2010) Les chiens ont soif : critiques et propositions libertaires, Montréal : Lux, pp. 9-32.
Boucher Manuel, (2011) Gouverner les familles : les classes populaires à l’épreuve de la parentalité, Paris : L’Harmattan, coll. Recherche et transformation sociale.
10.3406/arss.1976.3443 :Bourdieu Pierre, Boltanski Luc, (2008) La production de l’idéologie dominante, Paris : Raisons d’agir.
Brugère Fabienne, Le Blanc Guillaume, (2011) Le nouvel esprit du libéralisme, Lormont : Le Bord de l’Eau, coll. Diagnostics.
Bureau Marie-Christine, Plomb Fabrice, Sainsaulieu Ivan, (2012) « L’institution du travail social comme enjeu d’action politique : mise en perspective francophone », in Sainsaulieu Ivan, Surdez Muriel, (2012) Sens politiques du travail, Paris : Armand Colin, coll. Recherches, pp. 201-215.
Denord François, (2007) Néo-libéralisme version française : histoire d’une idéologie politique, Paris : Démopolis.
Eliasoph Nina, (2010) L’évitement du politique : comment les Américains produisent l’apathie dans la vie quotidienne, Paris : Economica, coll. Etudes sociologiques.
Estèbe Philippe, (2004) L’usage des quartiers : action publique et géographie dans la politique de la ville (1982-1999), Paris : L’Harmattan, coll. Logiques politiques.
Galbraith John Kenneth, (2011) L’art d’ignorer les pauvres, Paris : Les liens qui libèrent - Le Monde diplomatique, pp. 21-31.
Gillet Jean-Claude, (2008) Des animateurs parlent : militance, technique, médiaction, Paris : L’Harmattan, coll. Animation et territoires.
Gillet Jean-Claude, (2010) Morceaux choisis sur l’animation 1972-1995 : analyse critique, Paris : L’Harmattan, coll. Animation et territoires.
Goffman Erving, (1969) « Calmer le jobard, quelques aspects de l’adaptation à l’échec » in Collectif, (1969) Le parler frais d’Erving Goffman, Paris : Editions de Minuit, pp. 277-300.
Haber Stéphane, (2012) « Analyser le néolibéralisme aujourd’hui », La Revue des Livres n° 4, mars-avril, pp. 60-67.
Kalinowski Isabelle, (2005) « Leçons wébériennes sur la science et la propagande », in Weber Max (2005) La science, profession et vocation, Marseille : Agone, pp. 65-273.
10.3917/scpo.lasco.2005.01 :Lascoumes Pierre, Le Galès Patrick (dir.), (2004) Gouverner par les instruments, Paris : Presses de la fondation nationale des sciences politiques, domaine Gouvernances.
Laval Christian, (2011) « Penser le néolibéralisme », in Collectif (2011) Penser à gauche : figures de la pensée critique aujourd’hui, Paris : Editions Amsterdam, pp. 19-28.
10.3917/dec.lebon.2009.01 :Lebon Francis, (2009) Les animateurs socioculturels, Paris : La Découverte, coll. Repères.
Mangenot Marc, (1973) Des animateurs se rebiffent, Paris : Editions Universitaires – Cepreg, coll. Formation et institution.
10.3406/debaj.2000.1074 :Mignon Jean-Marie, (2000) « Les syndicats d’animateurs à la fin des années soixante », in Poujol Geneviève, (2000) Education populaire : le tournant des années 70, Paris : L’Harmattan, coll. Débats Jeunesses, pp. 113-128.
10.3917/cite.032.0137 :Ogien Albert, (2007) La gouvernance ou le mépris du politique, Cités, 4, n° 32, pp. 137-156.
Perot Pierre, Vaquié Michel, (2005) « Les animateurs, entre action collective et accomplissement individuel », in Gillet Jean-Claude, (dir.) (2005) L’animation dans tous ses états (ou presque), Paris : L’Harmattan, coll. Animation et Territoires, pp. 101-128.
Peyre Marion (dir), (2005) Animation socioculturelle et employeurs associatifs : livre noir : du grand écart entre discours et pratiques ! Paris : L’Harmattan, coll. Questions contemporaines.
Poujol Geneviève (dir), (1981) L’éducation populaire : histoires et pouvoirs, Paris : Les Editions ouvrières.
Richelle Jean-Luc, (2005) « L’animation et ses contradictions comme analyseurs d’une identité plurielle », in GILLET Jean-Claude, (dir.) (2005) L’animation dans tous ses états (ou presque), Paris : L’Harmattan, coll. Animation et Territoires, pp. 129-141.
Richelle Jean-Luc, (2012) Une ville socioculturelle ? Animation médiatrice et politique jeunesse à Bordeaux, 1963-2003, Bordeaux : Carrières-Sociales Editions.
Roudet Bernard, (2010) « Liens à la politique : des jeunes davantage impliqués et plus protestataires », Jeunesses : études et synthèses, Paris : INJEP, Observatoire de la jeunesse, n° 2, novembre, 4 p.
Sainsaulieu Ivan, Surdez Muriel, (2012) « Le travail contemporain et ses significations politiques » in Sainsaulieu Ivan, Surdez Muriel, (2012) Sens politiques du travail, Paris : Armand Colin, coll. Recherches, pp. 11-23.
Tissot S., (2007) L’Etat et les quartiers : genèse d’une catégorie de l’action publique, Paris : Seuil.
Zamora Daniel, Gortz Nic, (2012a) « Quelle actualité pour Saul Alinsky ? » in Alinsky Saul, (2012) Etre radical : manuel pragmatique pour radicaux réalistes, Bruxelles : Aden, pp. 5-19.
Zamora Daniel, Gortz Nic, (2012b) « Etre radical. Réflexion made in USA pour radicaux pragmatiques », Revue des livres n° 5, mai-juin, pp. 2-11.
Ziegelmeyer Jean-Marc, (2012) « Education populaire et division du travail : l’instruction du peuple face à la praxis révolutionnante ; éducateur’s crew vs posse le peuple ? », in Belloc Maryse, Huerta César, Richelle Jean-Luc, (2012) La commune a 140 ans : 1871-2011 - Libourne, Porchères : La Cause du Poulailler, pp. 183-204.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
L'animation socioculturelle professionnelle, quels rapports au politique ?
Ce livre est cité par
- Richelle, Jean-Luc. (2014) Animation et intervention sociale : parcours, formations, enjeux. DOI: 10.4000/books.cse.203
- Goy, Jean-Marc. Varcher, Pierre. (2014) Animation, vie associative, des acteurs s'engagent. DOI: 10.4000/books.cse.283
L'animation socioculturelle professionnelle, quels rapports au politique ?
Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://0-freemium-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/oebooks
Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org
Référence numérique du chapitre
Format
Référence numérique du livre
Format
1 / 3