Hygiène verbale : l’usage du langage comme un choix politique, les politiques publiques et représentations, réactions et actions d’animateurs.trices par rapport au langage inclusif dans leurs contextes professionnels
p. 191-208
Texte intégral
Introduction
1En 1979, l’Assemblée Générale des Nations Unies adoptait la Convention pour l’Élimination de Toutes les Formes de Discrimination contre les Femmes. À l’époque et encore aujourd’hui, la subalternisation des femmes dans beaucoup de domaines de la société continue d’empêcher que l’égalité consacrée dans la loi ait d’effectifs reflets pratiques (aussi bien au Portugal qu’en France). Notre perspective est que l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes et l’émancipation de celles-ci sont une lutte politique qui doit aussi passer par la transformation du langage que nous utilisons, un langage androcentrique (ayant l’homme pour centre et au sommet de toutes les hiérarchies) transmis et enseigné tout au long de la vie, dans tous les contextes d’éducation formelle, non formelle et informelle. Nous croyons que non seulement il est souhaitable de questionner ces hiérarchies, mais qu’il est possible de les transformer.
2Dans cette étude, nous analysons des transformations que le langage peut subir dans le sens d’être plus inclusif au niveau du genre, les politiques publiques portugaises en ce qui concerne le langage inclusif, notre position et action politique dans ce domaine et les représentations, réactions et actions de 24 animateurs.trices par rapport au langage inclusif dans leurs contextes professionnels, qui ont été nos élèves et que nous avons interviewé.e.s sur cette question.
Le sens de politique et d’hygiène verbale
3Dans notre exposé, « parler du politique c’est indiquer qu’on parle des principes de la loi, du pouvoir et de la communauté et non de la cuisine gouvernementale » (Rancière, 1998 : 13). Nous ne parlons pas de politique dans le sens anglais de politics, mais plutôt dans le sens des relations de pouvoir, tout type de pouvoir qu’un être humain ou une catégorie d’êtres humains peuvent avoir sur les autres, dans une société, ainsi que les jeux et enjeux de sa conquête, de sa négociation et de sa conservation, à travers des règles, des compromis, mais aussi des ruses, chaque fois qu’il y a divergence d’intérêts. Nous utilisons aussi le terme au sens de politiques publiques (policies en anglais) concernant les orientations pour l’usage d’un langage inclusif.
4Aristote est une figure incontournable quand il s’agit de parler de politique, et surtout quand il s’agit de parler de politique des sexes. Dans Politique, Livre I (II, 1-10), l’homme est un animal politique (destiné à vivre dans une cité, polis), la femme ne participe pas à la vie politique. Elle a bien la faculté de délibérer (et en cela, il y a une différence avec l’esclave), mais elle n’a pas de possibilité de décision. L’homme gouverne et la femme est gouvernée, obéissante par nature. L’homme est un animal parlant (logos) et, pour la femme, « Le silence est une parure » selon un vers d’un poète cité par Aristote pour illustrer sa pensée. Un silence qui n’est pas du tout naturel, mais certainement politique puisque, comme l’affirme Aristote : « entre l’homme et la femme, ce rapport de supériorité existe toujours ». Presque 2400 ans plus tard, Françoise Héritier (1991, 1999) l’appelle la « valence différentielle des sexes », même si les dissymétries aujourd’hui ne sont pas les mêmes que dans le passé (du moins dans certains pays).
5Au début de l’écriture de ce texte, nous nous sommes demandée si, dans les éditions mises à jour des dictionnaires français, l’expression « femme de ménage » avait déjà un équivalent masculin tel que « homme de ménage », car dans les dictionnaires portugais, l’expression mulher a dias n’en n’a pas. Mais il fallait aussi savoir si l’expression au masculin en français (au cas où elle existerait) s’utilisait autant qu’au féminin, ou si elle n’était pas plutôt utilisée dans le sens « un homme de ménage est aussi bon qu’une femme de ménage » ou « un homme de ménage est une femme de ménage comme les autres ».
6Donc, nous nous sommes aventurée dans un jeu de politique très amusant qui a consisté à vérifier les définitions de femme et d’homme dans un dictionnaire (très utilisé dans les écoles françaises) et à les permuter. Si nous prenons l’édition mise à jour (2007) du Robert Collège 6ème/3ème, mais nous pourrions aussi bien prendre une version Robert Junior, les résultats sont les suivants :
- Homme : Être humain du sexe capable de concevoir des enfants. Collectif des êtres humains de sexe masculin. Homme au foyer, homme-objet, sage-homme, homme fatal, homme de ménage, homme de chambre, homme de service, homme de lettres ;
- Femme : Être appartenant à l’espèce animale la plus évoluée de la Terre. Collectif des hommes et des femmes. Femme d’action, Femme d’État, Femme de Génie, Femme de Sciences.
7Convenons que la bizarrerie, le caractère excentrique, des résultats n’a rien d’étonnant, puisque nous vivons dans un monde androcentrique et éduquons pour la sauvegarde d’un tel monde. Comme le dit Sylviane Agacinski, « Autant les rapports entre les sexes dans la vie privée semblent souvent pleins de charme et de liberté, autant, dans d’autres sphères, les Français sont conservateurs et traditionalistes. D’un côté, nous nous réjouissons de notre singulière liberté de mœurs ; d’un autre côté, nous nous heurtons à une réalité véritablement archaïque » (1998 : 163-164).
8Le langage que nous utilisons aujourd’hui est très proche de cette logique aristotélicienne (Politique, Livre I à VIII). Il est marqué par l'histoire et l'hégémonie masculine, il utilise des définitions asymétriques des mots homme et femme, il se sert d’un bon nombre de génériques masculins (pour désigner les hommes et femmes), il se concrétise en formulaires administratifs et documents de citoyenneté uniquement au masculin, en noms de professions et postes de pouvoir officiellement désignés au masculin, en une désignation au masculin et au féminin de certaines professions qui reflète la ségrégation du marché du travail, en des pluriels au masculin quel que soit le nombre de femmes, etc.
9Comme le dirait Rancière, nous sommes bien face au syllogisme de l’émancipation : « le syllogisme est donc simple : dans la majeure, il y a ce que dit la loi ; dans la mineure, ce qui se dit ou se fait par ailleurs, un fait ou une phrase qui contredit l’affirmation juridico-politique fondamentale de l’égalité » (1998 : 86-87).
10Nous utilisons ici l’expression « hygiène verbale », une traduction littérale de “verbal hygiene” de Deborah Cameron (2002). Verbal Hygiene est un livre sur la nature du langage : ce qu’est le langage, ce qu’il devrait être et pourquoi cela est important. L’auteure y met en question le présupposé selon lequel la linguistique est descriptive et non prescriptive, et montre pourquoi les linguistes devraient prêter plus d’attention aux « usagers du langage » (language-users) et valoriser leurs compétences métalinguistiques : « humans do not just use language, they comment on the language they use. Frequently they find it wanting and (…) propose to improve it (…). Practices (…) born of an urge to improve or ‘clean up’ language exemplify the phenomenon I call verbal hygiene » (2002 : 1). Cameron ajoute que cette impulsion à réguler le langage, à le contrôler et à le rendre « meilleur » prend toute sorte de formes (qui ne sont pas toutes conservatrices), notamment la production de normes de langage non sexiste, dont elle donne un exemple tiré de l’expérience de son université. L’activité d’hygiène verbale consiste tout d’abord à réfléchir sur le langage de façon critique, à se poser les questions : « who prescribes for whom, what they prescribe, how, and for what purposes » (2002 : 11) ; « who’s to be master, me or you ? (…) Do we control language or does it control us ? » (2002 : 121) Le livre de cette auteure nous amène à poser la question suivante : qui a donc prescrit un langage androcentrique ? L’Homme ou l’homme ? Devons-nous continuer de croire que la femme ne peut pas un jour prendre la parole ? Même Aristote ne pensait probablement pas cela, peut-être le craignait-il plutôt.
Les politiques publiques pour l’Égalité au Portugal : les Plans Nationaux
Ie Plan Global pour l’Égalité des Chances
C’est en 1997 que ce Plan est entré en vigueur. Il était fondé sur les compromis assumés par les pays signataires de la Plateforme d’Action de la 4ème Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Femmes ; à la suite d’une Résolution du Conseil des Ministres, la Commission pour l’Égalité et pour les Droits des Femmes était l’une des principales entités responsables de l’exécution et du suivi de ce plan (et des plans qui s’en sont suivis).
Ce Plan relevait d’un « impératif démocratique ». L’une des préoccupations était la reconnaissance de la quasi absence de participation des femmes dans les postes de décision politique et l’existence d’une forte ségrégation sectorielle et verticale de l’emploi féminin dans le marché du travail. L’égalité de traitement entre les deux sexes était un principe fondamental du droit portugais et du droit communautaire, mais ni la constitution, ni la loi, ni le statut des femmes dans le marché du travail n’étaient suffisants pour la réalisation d’une égalité effective entre les deux sexes.
Pour la première fois, il est devenu obligatoire d’identifier le sexe dans tous les instruments de recueil de données statistiques des organismes publics producteurs d’information statistique. Mais ce Plan ne fait référence à aucune mesure concernant le langage et utilise lui-même un langage qui ne révèle aucune préoccupation d’inclusion, puisqu’il est écrit exclusivement au masculin, utilise des génériques masculins, des noms de professions ou de fonctions seulement au masculin. Pour concrétiser les mesures, il prévoit la nomination d’« un haut-commissaire » pour les questions de la promotion de l’égalité.
IIe Plan National pour l’Égalité
Le IIe Plan change de désignation et reste en vigueur de 2003 jusqu’en 2006. Après une très brève référence aux compromis nationaux, il fait de nouveau référence aux compromis internationaux assumés par le Portugal dans le cadre des Nations Unies mais aussi dans le cadre européen, comme si ce Plan n’existerait pas sans la « prescription » internationale qui lui assigne une légitimité. L’égalité est vue comme la base d’une société juste et démocratique et l’emphase est mise sur la reconnaissance de la différence des sexes. Les concepts de la co-éducation et de la parité entrent en scène, fondés sur l’attention aux caractéristiques spécifiques de chaque sexe, et la stratégie du mainstreaming comme un moyen pour atteindre l’égalité.
Ce Plan diagnostique le problème du travail non rémunéré de beaucoup de femmes, notamment le travail domestique, mais aucune mesure concrète pour rémunérer ce dernier n’est avancée. Par contre, en matière de mesures et de langage utilisé dans le document, le Plan présente une claire évolution pour plus d’égalité. Il prévoit, pour la première fois, une mesure (dite « structurante ») concernant le langage : « L'inclusion progressive du genre dans les textes et les images des publications de services publics et dans les documents utilisés par l’administration publique dans ses communications internes et dans ceux utilisés dans sa relation avec les citoyennes.ens. Mise en œuvre progressive des documents et des images qui sont édités ou réédités ».
Le IIe Plan révèle une première tentative « d’hygiène verbale », de travail sur le langage de façon à le rendre plus inclusif du point de vue du genre : multiplication de la double identification des deux genres, à travers la répétition d’un nom au masculin et au féminin, comme « les hommes et les femmes » ou « les femmes et les hommes » ; le choix d’éviter les masculins génériques (pais e mães, au lieu de pais - le portugais n’a pas le mot parents et utilise le mot masculin pères, le fait d’ajouter les mères étant alors un acte d’hygiène verbale) ; travail sur le genre grammatical des mots, à travers l’utilisation du morphème du féminin, soit par des répétitions comme filhos e filhas (fils et filles), soit par l’utilisation des parenthèses pour l’inclusion du morphème du féminin, comme cidadãos(ãs) (citoyens.ennes) ou Os(as) conselheiros(as) para a igualdade (les conseillers.ères pour l’égalité). Dans ce cas, le masculin précède toujours le féminin, avec seulement trois exceptions : trabalhadoras(es) (traveilleuses.eurs), das(dos) jovens(jeunes), das(dos) agentes (agents). Nous avons deux niveaux de hiérarchisation linguistique, puisque non seulement les hommes précèdent les femmes, comme ce sont celles-ci qui restent entre parenthèses.
Cependant, d’autres noms ainsi que tous les noms de professions sont au masculin : o ministro, os secretários gerais dos partidos políticos, os funcionários, os formadores, empresários, gestores, arquitectos, etc. hormis deux exceptions qui ne font que confirmer le sexisme, puisque le féminin désigne des professions traditionnellement exercées par des femmes. Le sexisme est renforcé par le fait que c’est la forme au féminin qui précède celle au masculin (celui-ci figurant entre parenthèses) : psicólogas(os) (psychologues) et educadoras(es) de infância (institutrices de l’école maternelle).
En toute rigueur, si la règle de l’inclusion du féminin n’est pas toujours appliquée, cela veut dire que, lorsqu’il n’y a que le masculin, les femmes sont exclues des mesures du plan.
IIIe Plan pour l’Égalité – Citoyenneté et Genre
Un nouveau changement de désignation du troisième plan, pour 2007-2010, vient symboliquement attester l’évolution politique des plans au cours de l’histoire (au niveau des politiques publiques et des choix politiques pour un langage inclusif et même la perspective d’une grammaire inclusive !) Ce Plan rappelle la longue liste de compromis internationaux (Commission Européenne, Conseil de l’Europe, Nations Unies), mais, pour la première fois, ajoute une liste presque aussi longue de compromis nationaux. La Commission pour l’Égalité et pour les Droits des Femmes est devenue la Commission pour la Citoyenneté et l’Égalité de Genre.
Ce plan suit plus rigoureusement le travail d’hygiène verbale du IIe Plan, mais n’utilise plus les parenthèses pour isoler le féminin, ayant le plus souvent recours à des répétitions de noms - desempregados e desempregadas (chômeurs et chômeuses) - le masculin précédant toujours le féminin. Les cas d’oubli du féminin sont rares par rapport au IIe Plan, mais nous en trouvons encore, comme par exemple filho ou adoptado (fils ou adopté) seulement au masculin. Le texte est aussi marqué par l’utilisation de formes périphrastiques dont le genre n’est pas marqué, comme par exemple : nombre de personnes qui fréquentent les stages, au lieu de l’utilisation du terme stagiaires (estagiários e estagiárias). Il y a un début d’utilisation des slash, comme dans formandos/as (hommes et femmes participant à une formation), mais il ne s’agit pas encore d’une règle, cela semble plutôt un lapsus puisque c’est rare.
Ce plan souligne « le rôle central de la langue comme un élément structurant de la pensée et de l'action. En fait, la langue est fondamentale dans la construction des identités et la reproduction des représentations sociales de genre. Le IIIe Plan reste le plus ambitieux en matière de mesures d’hygiène verbale, en présentant un objectif qui vise à garantir les conditions d’un bon fonctionnement des structures de chaque ministère pour l’intégration de la perspective de l'égalité entre les sexes à tous les niveaux de prise de décision politique, la mesure L prévoit « d’inclure la dimension de l'égalité entre les sexes dans la presse écrite et visuelle, en particulier dans les publications imprimées, les documents et les sites Web des ministères et de leurs services ». Un autre objectif vise à promouvoir l'égalité des sexes dans le langage et donne lieu à des mesures telles que :
- créer des partenariats avec les institutions compétentes dans le domaine de la linguistique pour promouvoir des formes [nouvelles] d'utilisation de la grammaire portugaise et pour identifier les possibilités d'une nouvelle grammaire non sexiste ;
- promouvoir la mise à jour de la classification nationale des professions et des documents connexes sans avoir recours à un universel masculin ;
- mettre à jour et publier un glossaire de l'égalité.
IVe Plan National pour l’Égalité, Genre, Citoyenneté et non Discrimination
Le IVe Plan National pour l’Égalité, Genre, Citoyenneté et non Discrimination, pour 2011-2013, semble clairement un retour en arrière en matière de mesures politiques sur le langage, car il n’est plus question de l’utilisation du langage inclusif dans la communication sociale, ni de nouvelle grammaire non sexiste, ni même de mise à jour hygiénisée de la classification nationale des professions.
Le rapport d’évaluation du IIIe Plan, coordonné par Virgínia Ferreira (2010), qui a été la base pour l’élaboration de ce IVe Plan, souligne que ces mesures étaient importantes, mais n’ont pas été concrétisées (elles sont « en voie de concrétisation » ou seulement « partiellement concrétisées ») et, dans certains cas, l’équipe d’évaluation n’a pas trouvé d’information disponible. Dans la pratique, nous pourrions dire que non seulement il n’y a pas eu d’investissement, mais qu’au contraire, il y a eu des pratiques symboliques de violation de ces principes inclusifs au niveau du langage, qui représentent une négation du droit et de la loi, par exemple avec la carte d’identité nationale qui a commencé à s’appeler « Carte de Citoyen » attribuant une identité masculine aux femmes qui en étaient détentrices.
Le rapport d’évaluation du IIIe Plan est le seul document entièrement rédigé en un langage rigoureusement inclusif, avec l’innovation de l’utilisation systématique du slash pour inclure la forme féminine, comme dans l’exemple eles/as (ils.elles). Il aurait dû être un modèle pour la rédaction du IVe Plan, mais ce ne fut pas le cas, car le IVe Plan représente aussi une régression en ce qui concerne la rédaction du texte, comme l’atteste le retour à l’utilisation (systématique) des parenthèses pour isoler le féminin.
Notre stratégie de promotion et dissémination du langage inclusif
11Dès le début du Ie Plan pour l’Égalité, nous avons participé à un projet de co-éducation et avons pris conscience de l’importance du langage inclusif. Depuis, nous avons entrepris un travail souvent solitaire et déstabilisateur de tentative de changement au niveau du langage, en tant que professeure de Langue et Culture Portugaise, de Techniques d’Expression Écrite et d’Atelier d’Expression Écrite, et d’autres UV dans la formation d’animatrices et animateurs, d’éducatrices et éducateurs sociaux et de professeures et professeurs, en tant que coordonnatrice de projets, responsable de stages et représentante d’instances de décisions dans l’institution académique. Comme nous avions bien conscience que le seul fait d’enseigner la langue nous donnait un pouvoir privilégié, nous nous sommes engagée à :
- Écrire toujours avec les marques du féminin contre un langage essentiellement sexiste (pour ne pas dire macho) que ce soit au niveau des programmes des UV, des matériaux didactiques, des sommaires des cours, de la communication avec les élèves et d’autres membres de la communauté académique, etc. ;
- Faire un effort pour traduire ce choix politique aussi dans le langage oral dans les réunions et dans la salle de classe ;
- Informer et sensibiliser les élèves et les collègues des raisons de ce choix ;
- Aider les élèves à trouver leur « grammaire » de langage inclusif et à s’en servir dans les textes qu’ils. elles écrivent ;
- Proposer que les documents importants de la vie de l’École Supérieure d’Éducation de Santarém soient écrits avec un langage inclusif.
12Cette pratique et surtout cette attitude stratégiques nous lançaient parfois sur un terrain fragile de champ de bataille avec des collègues et d’autres fonctionnaires de l’École que nous essayions tant bien que mal d’apaiser. Il était notamment fréquent d’entendre dire que nos textes étaient illisibles à cause des marques du féminin, comme c’est par exemple arrivé en 2005, lorsque nous avons écrit un livre sur l’histoire de l’Institut Polytechnique de Santarém pour commémorer ses 25 ans. Et nous entendions souvent la même question : « Mais dis-donc, tu obliges tes élèves à écrire comme ça ? Même leurs rapports de stages ? » Je les rassurais en disant que, en démocratie, personne ne pouvait être obligé de suivre les positions politiques de personne d’autre, surtout d’une professeure. Et je doutais fort bien que des adultes et étudiants de l’enseignement supérieur se laissent faire par une professeure. Mais il est évident que c’est surtout dans les rapports de stage que nous jubilions de voir des élèves s’aventurer dans l’écriture d’un langage différent, traduisant le choix politique d’écrire en partant d’une autre vision du monde.
13En 2008-2009, nous avons fait partie d’un groupe de travail pour l’élaboration des nouveaux statuts de l’École Supérieure d’Éducation de Santarém (ESES) et, contre les attentes de la majorité, le texte des statuts avec langage inclusif a fini par être approuvé de justesse et par être publié dans le Journal Officiel des Lois et Décrets (ESES, 2009), même si des voix se sont élevées pour affirmer que le portugais standard, le portugais correct, était celui des statuts de 1996, celui qui existait depuis toujours, sans les marques du féminin. Et donc, selon ces personnes, notre « guerre » n’avait pas de sens, car quand nous disions os alunos ou os estudantes, cela incluait aussi as alunas et as estudantes ; que dans le mot « professeurs », il y avait bien sûr les « professeures » ; que dans le mot Homme avec majuscule, il y avait toutes les femmes du monde, comme si le mot humain ou humanité n’existaient pas dans la langue portugaise ou comme si c’était terriblement difficile de dire « l’homme et la femme ».
14Et, parce que nous sommes en France, il convient de nous rappeler qu’au départ les hommes illuminés et révolutionnaires du Siècle des Lumières ne voulaient nullement parler des femmes dans leur Déclaration des Droits de L’Homme. C’est pour cela et pour d’autres raisons qu’Olympe de Gouges, femme de lettres, a écrit la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne et qu’elle est morte guillotinée à Paris, le 3 novembre 1793.
15Entre 1999 et 2002, nous avons participé à un groupe de travail de la CITE-Commission pour l’Égalité dans le Travail et dans l’Emploi - pour réfléchir à une première « grammaire » de langage non discriminatoire au niveau du genre et, en 2009, la Commission pour la Citoyenneté et l’Égalité de Genre a finalement décidé d’en faire une petite publication (dont nous avons déjà parlé ci-dessus) intitulée Guide pour un Langage Promoteur de l’Égalité entre Femmes et Hommes dans l’Administration Publique, à partir du texte qu’une des collègues du groupe avait élaboré à l’époque (Abranches, G., 2009).
16Depuis, ce guide sert à aider les étudiant.e.s à écrire leurs textes avec un autre langage, si telle est leur volonté. Mais le font-ils.elles ? Quelles sont leurs représentations, réactions et actions par rapport à l’utilisation d’un langage plus inclusif dans leurs contextes professionnels ?
Représentations, réactions et actions d’animateurs.trices par rapport au langage inclusif dans leurs contextes professionnels
17En partant du principe que le langage influence fortement notre façon de concevoir le monde et les rapports entre les êtres humains dans tout contexte social, historique et culturel, et que le langage peut être source et outil de manipulation et d’oppression, comme l’a bien montré Paulo Freire et bien d’autres, nous nous sommes proposée de réfléchir à ces questions et de parler avec des animateurs.trices professionnel.le.s dans le sens d’essayer de savoir ce à quoi ils.elles croient et ce qu’ils.elles font ou pourraient faire dans leurs contextes professionnels envers l’utopie d’une animation socioculturelle politiquement active, mise en actes, pour un changement au niveau des relations entre femmes et hommes et d’autres façons de communiquer et de vivre ensemble, où il y ait moins d’inégalités au niveau du statut, revenu, conditions de travail, pouvoir(s) effectif(s), partage des tâches et des responsabilités dans un ménage.
18Comme il ne convient pas, dans cet exposé, de faire un cours de grammaire comparative, disons seulement qu’en portugais les marques du masculin se multiplient par rapport à la langue française. Entre la phrase « Les élèves sont assis avec leurs parents » et la phrase « Les élèves sont assises avec leurs parents », il n’y a qu’une marque pour distinguer le sexe des personnes de qui nous parlons, tandis qu’en portugais, entre la phrase « Os alunos estão sentados com os seus pais » et « As alunas estão sentadas com os seus pais », il y a trois marques et un générique masculin, car le mot « pais » veut aussi bien dire « pères » que « parents », c’est-à-dire qu’il sert pour désigner seulement des hommes, mais aussi des hommes et des femmes.
19Depuis plus de 10 ans que nous faisons un long chemin de force pour que le langage inclusif pénètre la formation supérieure d’animateurs et animatrices, nous ne les avions jamais interrogés à ce sujet. Nous avons alors interviewé 24 de nos anciens étudiants et étudiantes (de 3 promotions différentes), diplomé.e.s, actuellement salarié.e.s, dans le but d’essayer de savoir si notre posture politique a un effet politique de changement au niveau de leurs pratiques langagières. Quant au sexe des interviewé.e.s (cf. Annexe 1), 21 sont de sexe féminin et 3 de sexe masculin, ce qui est représentatif de la féminisation de la formation supérieure en animation, non seulement à Santarém, mais comme dans le reste du pays.
20En ce qui concerne les représentations des animateurs et animatrices sur ce qu’est le langage inclusif, la première question de l’interview (cf. Annexe 2), 8 le rattachent au concept de langage non sexiste, à travers des expressions telles que : « Signes graphiques qui permettent l’inclusion du féminin pour diminuer une discrimination linguistique à l’égard des femmes » ; « Représente un effort pour utiliser un langage qui tient compte qu’il n’y a pas que le genre masculin » ; « Langage qui promeut l’égalité des genres, qui n’a pas le masculin comme centre ni comme norme » ; « Langage qui tient en compte les différences ayant recours à des marques visibles pour signaler l’existence des deux genres (féminin et masculin) » ; « Langage qui s’efforce de minimiser la spécification du genre pour éviter que les femmes se sentent exclues car le langage traditionnel a le masculin comme centre » (il s’agit ici de l’unique réponse qui voit le langage inclusif comme une tentative de neutralisation du genre et non comme tentative de rendre la mixité visible et évidente).
214 animatrices le rattachent à un langage qui prend en compte des différences, quel qu’en soit le type, des différences de sexe, d’âge, de niveau académique, de statut social, d’ethnicité (catégories qui ont été mentionnées), en utilisant des expressions comme « Langage plus adéquat, qui tient compte de la spécificité de chaque personne en particulier » ; « Parler de façon à ce que tout le monde se sente reconnu et inclu, et pas seulement les femmes. Un langage qui prenne en compte les différences d’âge et de niveau de scolarité, par exemple ».
22D’autres voient encore le langage comme un discours, une grammaire, une vision du monde, un moyen, le rattachant à cette notion d’un « effort » (donc conscient) pour parler différemment, de façon à donner visibilité aux différences (toute sorte de différences). Lorsqu’il s’agit de la différence de sexes, le langage inclusif est conçu comme un langage qui reflète la visibilité de la mixité, à travers des expressions comme : « Discours dont la grammaire inclut les deux genres (hommes et femmes) et veille de façon consciente à la non discrimination » ; « Vision du monde qui n’a comme centre ni exclusivement l’homme, ni exclusivement la femme » ; « Langage qui ne traite pas les femmes comme subalternes ou comme si elles n’existaient pas, le contraire d’un langage phallocrate ».
23Quant au moment où les animateurs.trices ont commencé à utiliser le langage inclusif (cf. Annexe 3), 9 répondent qu’ils ont commencé dès la première année de l’enseignement supérieur ; 2 dès la deuxième année et 5 dès la troisième année (les autres 8 ne se souvenaient plus ou n’ont pas répondu à la question). Parmi les raisons indiquées d’avoir commencé à utiliser le LI, plus de la moitié (13) disent que c’était dans des UV dont nous étions responsable, soit en mentionnant le nom des UV, soit en faisant référence à notre nom (« dans tous les rapports de stage et dans l’UV d’Atelier d’Expression Écrite, car la Professeure Ana da Silva nous a sensibilisé à l’importance du LI dès la première année » ; « car, dès la première année, la Prof Ana da Silva nous a fait entrevoir la possibilité de parler autrement » ; « au début j’ai commencé à l’utiliser dans l’UV de MASC et, après, dans toutes les autres UV »). Les autres sont plus vagues et affirment que la raison a été la prise de conscience de ce que c’était le LI.
24La réponse d’une animatrice nous a surpris, car elle affirme que la raison d’avoir commencé à utiliser le LI était une demande de notre part : « Oui, en MASC, OEE, OAB et stage car la Prof Ana da Silva le demandait, mais après j’ai commencé à le faire dans certaines UV, même s’il y avait des profs qui ne l’acceptaient pas ». Cette réponse nous fait penser qu’il faudra être plus claire quand nous présentons le LI de façon à ce que les étudiants sachent qu’il s’agit d’une possibilité et non d’une demande (ou imposition) de notre part.
25La grande majorité des animateurs.trices affirment qu’ils.elles ne connaissent pas ou connaissent mal les politiques publiques relatives à l’utilisation du LI (cf. Annexe 4) ; 1 connaît le IIIe Plan National pour l’Égalité (PICG) et 1 connaît la Résolution du Conseil des Ministres (RCM) de 2011, c’est-à-dire le IVe Plan. Ce qui peut être interprété comme un manque d’intérêt pour ces politiques, mais peut-être aussi comme une suprématie de la valeur personnelle attribuée au LI par rapport à la valeur de la Loi (« je n’applique pas le LI parce qu’il y a une politique publique, mais parce que je crois que c’est plus juste, indépendamment de la Loi »). Nous penchons plutôt vers cette dernière interprétation car trois animatrices répondent qu’elles ne croient pas que ces politiques y changent quelque chose et un animateur ajoute même que ces politiques « n’ont pas de valeur dans la pratique » car elles ne sont pas appliquées par manque de stratégies concrètes.
26La totalité des animateurs.trices pense que le LI est pertinent dans le champ de l’animation socioculturelle (cf. Annexe 5), parce qu’il est en accord avec les principes ou fondements de l’animation suivants : Principe d’inclusion et non discrimination (6 réponses) ; l’adéquation de toute action aux caractéristiques des publics, donc « s’il y a des femmes et des hommes, il faut tenir compte aussi des femmes » (4 réponses) ; le Principe de l'égalité des chances et traitement égal des personnes (4 réponses) ; le fondement de l’animation comme moteur de changement, facteur et outil de transformation sociale (4 réponses) ; le fondement de la justice sociale (3 réponses) ; la participation citoyenne (2 réponses) ; la responsabilité éducative de l’animation, l’animateur.trice comme modèle de langage (1 réponse).
2714 animateurs.trices affirment utiliser le LI dans leurs contextes professionnels, 4 seulement parfois, 3 essayent de le faire, et 2 ne l’utilisent qu’à l’écrit (cf. Annexe 6).
28Quant aux raisons pour lesquelles ils.elles l’utilisent dans leurs contextes professionnels, 7 mentionnent à nouveau l’adéquation aux publics, 5 le principe de l’inclusion, 4 disent que c’est par habitude, 2 le fondement de l’animation comme moteur de changement social et 1 le principe d’égalité. Ceux. Celles qui « essayent de l’utiliser » disent que ce n’est pas facile et ceux.celles qui ne l’utilisent qu’à l’écrit disent qu’ils.elles ne le font pas à l’oral car « c’est bizarre à l’oral » (cf. Annexe 7).
29Quant à la question de savoir la différence d’utilisation entre l’oral et l’écrit, 23 animateurs.trices affirment utiliser le LI à l’écrit, avec une seule exception qui affirme « seulement parfois ». Par contre, 7 disent ne pas l’utiliser à l’oral (cf. Annexe 8) contre 17 qui affirment l’utiliser. La grande majorité l’utilise dans la communication interne à l’institution de travail, dont seulement la moitié des animateurs.trices disent l’utiliser dans la communication avec l’extérieur (cf. Annexe 10) contre 5 qui disent ne pas le faire (soit parce qu’ils. elles estiment qu’ils. elles ne peuvent pas parler au nom de l’institution, soit parce que l’institution s’y oppose) ; 5 ne sont pas responsables de la communication avec l’extérieur (non applicable) et 2 disent qu’ils.elles le font parfois (cf. Annexe 9).
30Quand aux stratégies concrètes dont les animateurs.trices pourraient se servir pour promouvoir l’utilisation d’un LI, la plupart disent que la meilleure stratégie c’est de l’utiliser afin de fonctionner comme modèle pour les autres personnes, d’autres disent qu’ils.elles pourraient faire des actions de sensibilisation ou de formation et qu’ils.elles pourraient essayer d’avoir plus d’influence sur les institutions pour changer les documents écrits institutionnels.
31Les animateurs.trices font aussi référence aux obstacles à l’utilisation du LI. Même si la plupart mentionnent la difficulté de faire face aux résistances à tout changement, nous trouvons aussi les obstacles suivants : « La difficulté à changer le langage pour la personne qui l'utilise à cause de la culture inconsciente qui nous a été transmise depuis la naissance et durant tout le parcours scolaire » ; « Souvent, il n'est pas possible ou convenable d’utiliser le LI car les règles ou coutumes institutionnelles ne le permettent pas » ; « Il n'est pas possible d'utiliser le LI quand les documents des institutions sont pré-formatés » ; « Croire qu’avec nos collègues ce n’est pas la peine d’utiliser le LI, alors que nous pourrions fonctionner comme un modèle de parler la langue » ; « L’effort que requiert le LI pour la personne qui l’utilise » ; « La difficulté de briser nos habitudes langagières » ; « Toute forme de communication est encore trop imprégnée de relations asymétriques et hiérarchiques entre hommes et femmes dans tous les domaines d’action et c’est toujours difficile de transformer une exception en règle » ; « Manque de sensibilisation de la part des institutions, l’absence de LI dans les moyens de communication et le manque de formation en LI » ; « Difficulté de lire un texte avec les marques d’inclusion » ; « Les difficultés commencent dans le système éducatif car il n’y a pas d’ouverture de la part des profs » ; « La facilité, la commodité et l’auto-indulgence même des adeptes du LI » ; « Le LI rallonge le texte et peut le rendre moins clair et rendre la lecture moins rapide (clarté orale et écrite) ; « Le manque de créativité et d’innovation aux niveau des stratégies de sensibilisation », etc.
Conclusion
32Aussi bien les politiques publiques (même avec leurs retours en arrière) que les données de ces interviews nous amènent à penser que la « prescription » d’un langage inclusif et l’éducation pour ce langage sont importantes pour la réalisation de l’utopie du futur d’un langage inclusif, « sabiendo que será irrealizable si no se generan ahora los signos que la acerquen y se construyen las condiciones que la hagan viable », comme l’affirment Cembranos, Montesinos et Bustelo dans leur définition du concept d’animation socioculturelle (2005 : 17). Et les animateurs et les animatrices peuvent y jouer un rôle, car les valeurs d’un tel langage vont dans le sens de celles de l’animation, qui a souvent une dimension politique, quelque soit le paradigme théorique : technologique, interprétatif, dialectique, et même d’autres paradigmes possibles en dehors de ceux que José Caride a identifiés (2004 : 55).
Bibliographie
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Références ibliographiques
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IIe Plan National pour l’Égalité
http://dre.pt/pdf1s/2003/11/273B00/80188032.pdf
IIIe Plan pour l’Égalité – Citoyenneté et Genre
http://195.23.38.178/cig/portalcig/bo/documentos/III%20Plano%20Nacional%20para%20a%20Igualdade%20Cidadania%20e%20Genero.pdf
IVe Plan National pour l’Égalité, Genre, Citoyenneté et non Discrimination
http://195. 23.38.178/cig/portalcig/bo/documentos/IV_PNI.pdf
Annexe
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
Annexe 7
Annexe 8
Annexe 9
Annexe 10
Auteur
Professeure à l’école supérieure d’éducation de l’institut polytechnique de Santarem – Portugal, collaboratrice de la commission pour la citoyenneté et l’égalité de genre
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