Dans quelle mesure peut-on dire de l’animation qu’elle est politique ?
p. 161-175
Texte intégral
1Prendre pour objet la dimension politique de l’animation suppose de rompre avec deux évidences opposées qui organisent la vision spontanée des agents (individus, institutions) qui, aujourd’hui, contribuent à l’animation. D’un côté, cette dimension politique s’imposerait comme une propriété de l’animation, à tel point qu’il paraîtrait sinon indigne, du moins étonnant, de la mettre en question. On trouve ici le discours « historique » sur l’animation avec ses références à l’éducation populaire, mais aussi celui des « militants », des « valeurs », de l’« action » ou encore du « sens ». De l’autre, cette acception disparaîtrait au profit d’une animation non-partisane, au service de ses usagers, davantage inscrite dans la « modernité » et pour laquelle le rapport au politique s’envisagerait uniquement à travers le rapport bureaucratique à l’Etat et aux collectivités locales. Il ne s’agit pas ici d’interroger les conditions d’émergence de cette opposition, encore moins d’en pointer les limites historiques133. A travers cette présentation essentiellement programmatique, nous souhaiterions plutôt proposer quelques pistes d’analyse qui pourraient faire figure de sociologie politique de l’animation et qui, nous semble-t-il, permettent de rendre compte de ces visions concurrentes. Pour ce faire, nous nous appuierons sur nos différents travaux134.
2Dans cette perspective, interroger les rapports entre animation et politique, comprise au sens le plus large d’ensemble de pratiques et de discours visant à promouvoir et faire advenir des visions du monde, conduit à distinguer deux niveaux d’analyse135. Dans un premier temps, on identifiera les instances productrices de discours politiques sur l’animation et ses objets. Cette offre est marquée par la domination de l’Etat et ses instances de diffusion et de mise en œuvre des politiques publiques, notamment celles portant sur la jeunesse136 et sur la ville137. Qu’en est-il, dans ces conditions, de la place des autres instances productrices de discours politiques, comme celles qui, mouvements de jeunesse et d’éducation populaire ou institutions d’accueils, appartiennent à l’espace de l’animation, ou encore, parmi les organes de représentations courants, des partis politiques, ou des syndicats ? Ce n’est qu’après avoir présenté cette offre que l’on pourra, dans un second temps, interroger les principes qui conduisent les agents à s’en ressaisir. S’il est très largement établi qu’en matière de rapport au politique la « compétence technique » dépend de la « compétence sociale »138, on se demandera, de façon plus spécifique, si le fait d’effectuer une carrière dans l’animation ne contribue pas à la socialisation politique.
L’offre politique de discours sur l’animation
3L’offre politique de discours sur l’animation et ses domaines d’intervention est, aujourd’hui, très largement dominée par l’Etat. En reconnaissant des espaces de l’animation (territoires, publics, etc.) sur lesquels il dispose d’un pouvoir juridiquement organisé, l’État contribue, en s’appuyant notamment sur le monde associatif, à imposer comme allant-de-soi ces champs d’action et les maux qu’il prétend résoudre. L’histoire de cette prise en main de l’animation par l’Etat, comme élément d’une politique plus large de gestion du social139, et traitant plus spécifiquement des « problèmes » relatifs à la jeunesse et aux quartiers, est aujourd’hui largement documentée140. Elle a contribué à imposer une vision a-conflictuelle, individualiste et, pour le dire d’un mot, a-politique de la politique. Par exemple, la circulaire Bord-Comiti de 1970, qui ouvrait la voie à une municipalisation des agents, estimait que l’animateur « doit observer la plus stricte neutralité dans l’exercice de ses fonctions et respecter les opinions des divers participants ».
4Par l’entremise de la généralisation des agréments, de la réglementation et des subventions, l’animation se voit progressivement conduite à minorer ses contenus et ses antécédents politiques et religieux. Cette « peur du politique »141 intervient sur fond de transformations socioéconomiques et idéologiques importantes. L’importation dans les catégories dirigeantes d’abord, de théories issues du management nord-américain, dans le contexte d’un développement des difficultés économiques, va progressivement conduire à une transformation de l’idéologie dominante142 en même temps qu’à un renouvellement du travail social143 et de l’animation dans les « grands ensembles »144. L’effondrement des Etats socialistes, la crise de la représentation syndicale et politique, puis les vagues successives de « décentralisation » entrainent un renouvellement des rapports au politique. La croyance dans l’entrée dans la modernité, dans la fin de l’histoire, tend à valoriser les facteurs de risque individuels145 comme cause de l’inadaptation et bientôt de l’exclusion, et comme objet de l’intervention sociale. La politique de la ville, qui s’autonomise comme champ d’intervention à partir des années 1980, renforce l’appréhension spatiale des problèmes sociaux et la perte de vitesse de la lecture (« archaïque ») en termes de rapports sociaux. Bref, alors que les inégalités sociales et économiques se creusent146, c’est toute l’idéologie dominante qui s’impose pour laisser la place à une version individualiste et a-conflictuelle de la société147. C’est donc tout autant des éléments propres à l’animation (agrément, subvention, montée du culturel puis du socioculturel) que des facteurs plus externes (« modernité », idéologie dominante dont on trouve une traduction, par exemple, dans la mise en œuvre de la « cogestion ») qui contribuent à refouler les contenus politiques de l’animation.
5L’idéologie de la neutralité prend aujourd’hui plusieurs aspects. D’abord, parce qu’elle s’impose comme allant-de-soi, elle tend à disqualifier les offres concurrentes de discours politiques (cf. infra). Ce faisant, elle contribue à séparer ce qui relèverait de l’animation et ce qui ressortirait du champ politique, alors même qu’elle est, en elle-même, une idéologie, c’est-à-dire une catégorie de pensée impensée qui délimite le pensable et prédétermine la pensée148. Cette séparation fait ainsi figure d’évidence, aujourd’hui, dans les pratiques ordinaires de l’animation et d’autant plus que la position hégémonique de l’Etat ne se dément pas. Prenons deux exemples. La réduction du « sens » de l’action à des procédures bureaucratiques (et financièrement vitales) vise à faire la démonstration de l’adéquation à des critères imposés par les organismes financeurs (CAF, administration en charge de la Jeunesse et des Sports, etc.). Mentionnons la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) du Finistère, donc l’Etat déconcentré, qui, sur son site Internet, présente le Contrat d’engagement éducatif comme producteur coordonné de « réussite scolaire et sociale », ce qui, pour le moins, constitue une rhétorique très consensuelle. Dans un autre registre, la multiplication et la rénovation des formations, en plus de renforcer la place de la technicité, s’opèrent en adoptant la logique « moderniste » des « compétences »149 comme critère de « professionnalité ». Mentionnons ici le déplacement progressif du statut (en réponse à des difficultés réelles) du « volontariat » vers un « engagement » défini (comme a-politique) par toute une frange des politiques publiques à l’endroit de la jeunesse.
6Mais le principal vecteur de cette « neutralisation » se situe sans doute dans l’ensemble des mesures prises dans le cadre des vagues successives de décentralisation et qui ont permis d’inscrire l’animation dans le « local ». La « mère de toute les réformes », pour reprendre le mot de J.-P. Raffarin à propos de la décentralisation, qui s’inspire de la nouvelle gestion publique (ou « new public management »), importe les notions de rentabilité, d’efficacité et d’évaluation dans la gestion d’un Etat dont le périmètre tend à se réduire150. Dans ce contexte, qui tend par ailleurs à renforcer, sous couvert d’autonomisation, l’autorité des décideurs locaux, c’est un langage politique a-politique qui s’impose, fait de « projet », de « citoyenneté », ou encore de « participation ». L’adoption à la fois de ces logiques et de ce langage contribue, tout à la fois, à « décollectiviser » les rapports de force, à les personnaliser, à les individualiser, mais aussi à les techniciser, et donc à favoriser ceux qui ont acquis la propension à jouer dans les règles imposées par l’Etat, c’est-à-dire qui ne remettent pas en question (ou se laissent berner par) l’offre politique d’Etat.
7A ce propos, une enquête de Sandrine Nicourd151 apporte des éléments d’éclairage et nuance cette grande tendance : en effet, si, du côté des associations, les projets à court terme et la dépendance envers les pouvoirs publics dominent, il existe au moins trois configurations de relations entre les associations d’éducation populaire et l’action publique : dans un registre contestataire, l’association militante affirme, avec peu de salariés, son opposition aux politiques publiques, tandis que dans une logique réparatrice (aide et soutien) l’organisation rationnelle applique des dispositifs finalisés et financés. Dans une forme typique intermédiaire, celle de l’autonomie, les associations négocient les injonctions des pouvoirs publics. Au moins deux enseignements peuvent être tirés de cette enquête. D’une part, la salarisation du personnel semble constituer une variable déterminante, d’autre part les politiques d’animation ne se réduisent pas à une offre de discours, elles constituent aussi un espace de luttes sur le plan local.
8Face à la position hégémonique de l’Etat, qui a favorisé le développement professionnel de l’animation, c’est-à-dire aussi la séparation entre champ politique et champ de l’intervention, plusieurs instances tentent de produire des discours politiques concurrents. Renvoyées hors du débat par l’idéologie dominante (et, par conséquent, souvent oubliées), les instances traditionnelles de représentation politique n’en demeurent pas moins porteuses de discours politique sur la jeunesse, l’enfance, la pauvreté, le handicap, voire l’animation. Le cas le plus retentissant reste sans doute l’irruption, en 2005, du Livre noir de l’animation socioculturelle152, réalisé à l’initiative de la CGT, et qui dénonce les conditions d’emplois dans l’animation, marquées par la précarité153, et les « beaux discours » des fédérations de jeunesse et d’éducation populaire. Mais d’autres initiatives apparaissent régulièrement. Ainsi, dernièrement, le syndicat Sud Isère, contestant la légalité du contrat d’engagement éducatif (CEE), a promu l’idée que les animateurs en CEE étaient des salariés « comme les autres ». La CGT, sur ce point, a une position relativement proche, si ce n’est qu’elle est aussi gestionnaire de gros comités d’entreprise (et donc utilisatrice de CEE). Du côté des partis politiques, et dans le contexte de l’élection présidentielle, c’est sans doute le programme du Front de gauche qui accorde, le plus clairement et en des termes explicitement politiques, une attention particulière à l’éducation hors de l’école : il propose par exemple la création d’un « ministère de l’Education populaire et des libertés associatives »154 et dans ses douze mesures « pour l’école de l’égalité » propose, concernant les « associations éducatives et pédagogiques laïques partenaires de l’école publique », de « pérenniser leurs financements et promouvoir leur action »155.
9Entre une animation profesionnalisée et un champ politique dont l’offre de discours demeure peu développée, le monde associatif fait figure d’instance paradoxale. Si ses institutions les plus établies peinent à échapper à la domination de la pensée d’Etat, il reste que plusieurs initiatives interinstitutionnelles revendiquent des positions politiques. L’offre politique que proposent la plupart des grandes fédérations de jeunesse et d’éducation populaire demeure ainsi largement « neutralisée ». Les formes d’expression de leurs orientations en sont un bon exemple : le « projet » mobilise souvent un vocabulaire qui, pour le moins, emprunte très peu au champ politique, et qui fait la part belle aux termes de « citoyenneté », de « laïcité », de « participation », de « responsabilisation », d’« acteur », de « personne », de « potentialité »… De fait, les enjeux de différenciation entre mouvements semblent ne plus se jouer (ou si peu) sur le terrain du « projet » politique mais plutôt sur celui des modalités d’action : place de l’activité, conceptions pédagogiques, place de la formation, de l’organisation de séjour, de la participation aux instances locales de décisions... Les causes institutionnelles de cette situation sont, comme nous l’avons rappelé, assez bien repérées (agréments, subventions...) pour autant, épuisent-elles vraiment la question ? Par exemple, l’investissement d’un certain nombre d’associations, comme l’UFCV156, dans l’économie sociale et/ou solidaire, ne contribue-t-il pas à renforcer un apolitisme157 sur fond de recouvrement entre éducation, social, insertion, etc. ? Si les élites associatives présentent généralement une offre de discours politique très peu autonome, pour autant, il existe d’autres instances fédératives, transversales ou faisant la jonction avec le militantisme politique et syndical, qui, même si elles peinent à se faire entendre, n’en proposent pas moins une offre de discours politique.
10La contestation du rôle de l’État, habituelle dans cet univers et particulièrement forte dans les années 1970, semble de nouveau d’actualité en tête du monde associatif. Par exemple, le 7 novembre 2011, un communiqué de presse du Cnajep (Comité pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et d'Éducation Populaire), à propos du Projet de loi de finances 2012, avait pour titre « Menaces sur la jeunesse et l’éducation populaire ». Les élections présidentielles de 2012 offrent un bon observatoire de ce point de vue. Les associations qui dominent le secteur revendiquent « le » politique (le Cnajep par exemple propose un « big-bang des politiques jeunesse ») mais semblent redouter « la » politique, en dépit de prises de position qui montrent une proximité avec la gauche (par exemple, la Ligue de l’enseignement est favorable, pour les élections locales, au droit de vote des étrangers non communautaires résidant en France depuis cinq ans). Si l’on prend comme critère du politique la montée en généralité et la reconnaissance du conflit, ce dernier point, qui implique la désignation d’adversaires, est, aussi, généralement absent du côté des associations de jeunesse et d’éducation populaire établies, sans doute parce que leurs conditions d’existence (finances, locaux, etc.) dépendent largement des pouvoirs publics. Mais comme l’indique l’enquête de Sandrine Nicourd déjà citée, il y aussi des trublions dans l’animation, dont Franck Lepage est une figure emblématique. Et par exemple, la volonté des pouvoirs publics d’améliorer l’efficience de l’action publique (Loi organique relative aux lois de finances, Révision générale des politiques publiques), qui a sans doute contribué à modifier les règles du jeu dans le champ de l’animation, est contestée par certains collectifs associatifs, notamment le Collectif des Associations Citoyennes158.
11Enfin, il faut sans doute compter parmi l’offre de discours politique sur l’animation la production des intellectuels qui, par leurs publications et leurs interventions, que ce soit dans l’espace public ou scientifique, dans le cadre des formations ou auprès des pouvoirs publics, contribuent à en définir les finalités et les modalités. Qu’ils soient ou non attachés à la défense et à l’illustration du métier d’animateur, ils contribuent à la construction et à la représentation du groupe profesionnel des animateurs. En d’autres termes, ils font le groupe qui les font en apportant à l’animation « homogénéité et conscience de sa propre fonction »159.
12Ce qui ressort de ce tour d’horizon de l’offre politique relative à l’animation, c’est moins la « neutralisation » comme phénomène historique propre à l’animation, que son inscription dans un ensemble idéologique plus vaste et ses conséquences, notamment en termes d’imposition d’une séparation entre deux acceptions du politique. En promouvant une vision « moderne » de la politique, a-conflictuelle et individualisante, l’Etat est parvenu à renvoyer et à disqualifier la plupart (mais pas toutes, comme on l’a vu) des expressions alternatives dans le domaine des pratiques et des idéologies du champ politique. Cette situation de tension entre, pour le dire d’un mot, animation comme instrument de mise en œuvre des politiques publiques et champ politique, ne va pas sans générer des paradoxes. Si toute une partie de l’offre politique d’Etat peut apparaître comme une parodie de politique, elle peut parfois être dénoncée comme élément d’une politique plus large, d’inspiration libérale, par exemple à l’endroit de la jeunesse (l’engagement pour les “bons” jeunes avec promotion de la participation individuelle, les flics et le Karsher pour les « mauvais ») ou, autre exemple, à l’endroit des populations pauvres (l’animation, dans sa version actuelle, participe à « gérer le barjot »)160.
L’appropriation de l’offre politique : effets de position, effets de carrière ?
13Comment les agents se ressaisissent-ils de cette offre politique à propos de l’animation ? On insistera ici sur le cas des animateurs (au sens le plus large). Faute d’éléments empiriques, on ne traitera pas des usagers. Néanmoins, ce déficit de données ne doit pas masquer des questions qui, souvent, sont révélatrices des logiques impensées des instances de l’animation. L’opposition entre « activités de consommation » et « activités de qualité », pour parler (en fait, discriminer) tout autant des activités, des séjours, mais aussi des usagers dans leur rapport à l’offre d’animation, tend sans doute à écraser des logiques qui échappent à cette opposition construite par le regard des animateurs. Ne peut-on imaginer, en effet, que certains parents, alors même qu’ils sont confrontés à un besoin de garde, voient dans les institutions d’accueil des vertus éducatives (à commencer par le fait que son fils ou sa fille fréquente d’autres enfants) et les préfèrent, par conséquent, à d’autres modes de garde ? Autre exemple, il faudrait sérieusement s’intéresser aux effets de socialisation politique que peut entrainer, chez les usagers, la fréquentation d’institutions relevant de l’espace de l’animation.
14Mais revenons aux animateurs : toute la question est ici de savoir de qui l’on parle. Quoi de commun, du point de vue des rapports au « sens » de l’animation, entre par exemple, un directeur de maison des jeunes et de la culture (MJC) et l’une des animatrices qui travaille dans son accueil de loisirs maternel ? Distinguer les principes qui organisent les rapports à l’offre politique à propos de l’animation suppose, comme le laisse entendre cet exemple, de séparer ce qui relève d’une part des propriétés sociales et de la trajectoire, d’autre part de la carrière dans l’animation. En effet, le rapport à cette offre politique n’est pas indépendant du rapport au politique dans son ensemble. De ce point de vue, comme le montre la sociologie politique ou la science politique, il est probable que la « compétence technique », c’est-à-dire la propension à « avoir un avis », à « s’intéresser » à la politique (par la lecture des pages politique dans la presse par exemple161), à opérer des distinctions dans le champ politique (entre droite et gauche et à l’intérieur de chaque tendance, d’y situer les hommes et les femmes politiques…), à voter, à signer une pétition, ou encore à prendre part à un mouvement social, dépende de la « compétence sociale », c’est-à-dire des ressources acquises, notamment en capital culturel, et corrélativement, de la position sociale et du genre.
15Par conséquent, et quelles que soient les difficultés à caractériser socialement la population des animateurs162, on peut penser qu’elle est constituée d’agents présentant des propriétés suffisamment homogènes pour la situer dans l’espace des positions professionnelles (c’est-à-dire dans des rapports de proximité/distance avec les autres professions) et que, par hypothèse, son rapport à l’offre politique se rapproche davantage de celui des éducateurs spécialisés ou des professeurs des écoles que de celui des cadres du privé ou des petits commerçants. Néanmoins, la faible moyenne d’âge des animateurs contribue sans doute à spécifier leurs rapports au politique163. Ici, tout en gardant à l’esprit que l’âge intervient le plus souvent comme une variable relativement secondaire dans l’analyse des comportements politiques, la distance vis-à-vis des instances ordinaires de représentation alliée, de façon apparemment paradoxale, à un fort attachement aux formes d’expression démocratique164 ne semblent pas si éloignés de l’attitude ordinaire des animateurs.
16Cette variable de l’âge permet, en outre, d’envisager les écarts dans les rapports au politique et à l’offre politique relative à l’animation à l’intérieur même de la population. Il faudrait sans doute ici pouvoir montrer comment les effets de génération, c’est-à-dire le fait d’avoir connu des socialisations politiques à des époques différentes, redoublent ou contrarient les effets d’âge, autrement dit ce que la position dans le cycle de vie (par rapport aux études, au travail, à la famille) entraîne dans les rapports au politique. Se dire, par exemple, militant de l’éducation populaire suppose, sans même parler des effets liées à la réalisation d’une carrière dans l’animation (cf. infra) à la fois une culture politique (une « compétence technique ») dépendante de ressources sociales (« compétence sociale ») et la référence à une forme de participation politique (« militantisme ») renvoyant autant à une histoire collective (et parfois personnelle) qu’à un état antérieur de l’espace de l’animation au cours duquel ce mode de pensée était moins dominé.
17Par ailleurs, la réalisation d’une carrière165 au sein de l’animation ne peut pas, même lorsqu’elle se limite à l’animation temporaire166, ne pas avoir d’effet sinon sur la socialisation politique, tout au moins sur la place accordée au « sens » de ce que l’on fait. Comprendre ces évolutions conduit à tenter d’analyser les modalités selon lesquelles se constitue le rapport des animateurs à l’offre politique. Ce peut être, par exemple, la propension à voir ce que l’on fait en termes politiques, c’est-à-dire à accorder de l’importance aux discours sur le « sens » de l’action en reprenant, dans des proportions variables, plutôt les répertoires « neutralisés » promus par l’idéologie de l’Etat et, dans des versions plus ou moins similaires, ceux des grandes fédérations où, à l’opposé, plutôt les discours émanent plus directement du champ politique. Le court extrait d’entretien qui suit laisse entrevoir que l’évolution du rapport au métier ne peut s’envisager qu’en tenant compte de la trajectoire globale de l’agent et de ses rapports au politique : Myriam (28 ans, ancienne animatrice et sous-directrice, formatrice UFCV, coordinatrice des animations dans un hôpital) fréquente de façon assidue le centre de loisirs de sa commune de « 8-10 ans jusqu’à la fin, jusqu’à 16 ans » et devient « donc » animatrice : « je pouvais plus partir comme colon, donc je me suis dis que j’allais passer mon BAFA ». D’origine modeste, elle suit, parallèlement à ses activités d’animatrice temporaire, des études d’histoire (moderne) jusqu’à la maitrise (M1). « Passionnée » par la discipline, elle n’envisage pourtant pas une carrière dans l’enseignement. Et alors qu’elle accumule des dispositions intellectuelles, elle se cherche un avenir professionnel et investit de plus en plus l’animation. C’est la conjonction des deux fils de cette trajectoire que l’on voit à l’œuvre dans le récit qu’elle fait de sa découverte du « sens » de l’animation : « Quand j’ai fait [la formation de formateur à l’UFCV], j’ai pris conscience quand même qu’on allait rentrer dans un organisme, ben avec des convictions bien identifiées tout ça et que “oh là, moi, le personnalisme communautaire, pfiou !” Au début, c’est vraiment loin quoi, je voyais pas du tout le côté militant. En plus je ne suis pas croyante, alors ça m’a posé un problème au départ. D’ailleurs, je me dis, avec le recul, il aurait fallu que je me rapproche des Francas et des CEMEA pour voir quel était le courant dont j’étais la plus proche ».
18On peut, en outre, se demander si l’évolution des rapports au politique de façon générale recouvre complètement l’évolution des rapports à l’offre de discours politique dans l’animation. On peut penser, et les quelques exemples cités plus haut le laissent entendre, que pour des agents qui se sentent concernés par la chose politique (qui par exemple, sont ou se disent militants), le cadre de leur activité professionnelle n’apparait pas, ou plus, comme un espace d’investissement de ces dispositions politiques. C’est, par exemple, le cas de Victor qui, lorsqu’il passe son BAFA à 17 ans, dispose déjà d’une expérience militante conséquente (au MJS et dans la vie associative notamment). Quelques années plus tard, en 2006, il sera l’un des principaux leaders du mouvement étudiant « contre le CPE ». Lors de son stage, il perçoit très rapidement les limites de la logique « participative » et « consensuelle » mise en œuvre par l’organisme formateur et, tout en s’attachant à ne pas la remettre en cause, ne manque pas d’en soulever la limite en soulignant, par exemple, la dissymétrie qui, malgré les discours, caractérise les relations entre formateurs et stagiaires. Il semble significatif que sur le blog où il décrit ses activités militantes, l’animation, très absente, soit présentée comme une activité accomplie avec plaisir ou bien encore pour étayer une analyse politique (sur les inégalités en matière d’éducation, par exemple), mais sans jamais apparaître comme un espace d’investissement militant. Un signe des hiérarchies politiques en politique ?
Conclusion : l’animation contribue-t-elle à la socialisation politique ?
19En « sociologisant » la question des rapports entre animation et politique, en insistant notamment sur la position dominante et « neutralisante » de l’Etat dans l’offre de discours politiques sur l’animation et en rappelant tout ce que les rapports à la politique doivent à la « compétence sociale », on a volontairement réservé un traitement spécifique à une question qui intéresse sans doute autant la sociologie et l’animation, celle de la contribution de l’animation à la socialisation politique de ceux qui en sont les agents. Il y a maintenant plus de quinze ans, cette question était déjà au centre de la réflexion de Geneviève Poujol167, mais sans que l’on puisse déterminer dans quelle mesure, pour des personnalités politiques ayant débuté ou accompli une partie de leur carrière dans l’animation, l’occupation de ces fonctions a contribué à leur parcours politique.
20En prenant appui sur des travaux menés sur le mouvement étudiant de 2006168, il nous semble possible de formuler l’hypothèse selon laquelle l’occupation des fonctions d’animateur peut contribuer à une forme de socialisation politique. D’abord, on a pu relever au cours d’observations réalisées sur les différentes scènes du mouvement (assemblées générales, manifestations, points de blocus, moments plus informels) une reconversion de manières de faire que l’on trouve dans l’animation : réalisation « créative » de banderoles, de panneaux, de déguisements, gestion de l’intendance, style de certaines réunions… Mais surtout, par delà une ressemblance qui pourrait être fortuite, certains des étudiants, parmi la quarantaine des plus engagés, mettaient en avant leur savoir-faire acquis dans l’animation (et souvent, davantage que leur rapport au politique) pour rendre compte de leur investissement dans le quotidien du mouvement. La commission sécurité (« nez rouge ») ou animation (« nez vert ») comptait ainsi de nombreux animateurs (BAFA). Et cette façon de percevoir sa place et sa tâche pouvait également être perçue, par exemple, pendant les manifestations. Jouant, à l’instar des animateurs sur la tension statutaire qui caractérise leur état de jeunesse169, ces étudiants apparaissaient souvent déguisés, initiaient des chants, des accélarations ou des sit-in, bref, « faisaient vivre » la manifestation, et, tout en même temps, assuraient la « sécurité » en signalant voire en régulant (pacifiquement) les éventuels problèmes, en se regroupant pour canaliser le flux du défilé…
21Si l’animation constitue une ressource transposable dans le cadre d’un mouvement social, un second résultat de cette enquête porte à réinscire la carrière dans l’animation dans la logique plus large de la socialisation politique qui s’opère au cours de la trajectoire sociale de l’agent. L’exploitation des réponses à un questionnaire distribué en assemblée générale tend à montrer que, contrairement à l’idée reçue selon laquelle la participation à un mouvement serait conditionnée par un rapport au politique déjà largement élaboré, c’est plutôt cette participation à des actions qui entraine l’appropriation du discours militant ou, tout au moins, à des prises de positions politiques170. Ici, comme dans le cas de l’apprentissage de la foi171, c’est la génuflexion qui fait le croyant, autrement dit, comme le laisse aussi penser le cas de Myriam (cf. supra), c’est l’appropriation progressive de pratiques et de façons de penser son activité, son rapport aux usagers, aux collègues… doublée de la reconnaissance de ses « qualités » (et d’autant plus qu’elles se présentent le plus souvent, comme un don172), qui peuvent rendre possible, ensuite, une montée en généralité autour de la question du « sens » de ce que l’on fait et de ce que l’on est et introduire ou accompagner, ainsi, des prises de position (politique) sur le monde.
22De façon plus générale, ces derniers éléments voudraient enfin rappeler qu’il est vain d’opposer des formes de participation ludiques (peu « sérieuses ») à celles qui seraient porteuses d’une sorte de pureté politique. Et plus largement, cette question des rapports entre animation et politique souligne qu’il faut sans doute résister à la tentation qui consiste, comme préalable à l’analyse, à faire éclater l’idée de « politique » pour mieux la « définir », car ce faisant, on tend à oublier que les définitions dominantes de la politique (celles du champ politique, du champ médiatique, du champ intellectuel) sont l’objet d’une lutte. L’oublier, ce serait perdre de vue que la « neutralisation » est porteuse de positions politiques. Et puisque des travaux existent sur les « reconversions militantes »173 et les « carrières parallèles »174, pourquoi ne pas penser ensemble l’espace de l’engagement (associatif, syndical et politique) et celui de l’animation, ce secteur qui accorde une place centrale au monde associatif, aux réformes pédagogiques, à l’encadrement de la jeunesse et à la volonté de favoriser la socialisation ?
Notes de bas de page
133 Besse Laurent, (2008) Les MJC, De l’été des blousons noirs à l’été des Minguettes, 1959-1981, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll. Histoire. Cf. aussi la thèse en cours de Frédéric Chateigner sur les entreprises de relance de la catégorie d'éducation populaire.
134 Lebon Francis, (2005) Une Politique de l’enfance, Du patronage au centre de loisirs, Paris L’Harmattan, coll. Logiques sociales ; Lebon Francis, (2009) Les Animateurs socioculturels, Paris La Découverte, coll. Repères ; Camus Jérôme, (2008) Pratiques juvéniles et entrées dans la vie. Les animateurs de centres de loisirs, Thèse de doctorat de sociologie, EHESS ; Geay Bertrand (dir.), (2009) La Protestation étudiante. Le mouvement du printemps 2006, Paris : Raisons d’agir, coll. Cours et travaux.
135 Bourdieu Pierre, (1984) « Culture et politique », Questions de sociologie, Paris : Minuit, pp. 236-251.
136 Bantigny Ludivine, (2007) Le plus bel âge ? Jeunes et jeunesse en France de l’aube des « Trente Glorieuses » à la guerre d’Algérie, Paris : Fayard.
137 Tissot Sylvie, (2007) L’Etat et les quartiers, Genèse d’une catégorie d’action publique, Paris : Seuil, coll. Liber ; Masclet Olivier, (2005) « Du “Bastion” au “ghetto”, Le communisme municipal en butte à l’immigration », Actes de la recherche en sciences sociales¸ n° 159, septembre, pp. 10-25.
138 Bourdieu Pierre, (1978) « Culture et politique », art. cit. Gaxie Daniel, Le Cens caché. Inégalités culturelles et ségrégation politique, Paris : Le Seuil ; Mayeur Nonna, (2010) Sociologie des comportements politiques, Paris : Armand Colin, coll. U.
139 Castel Robert, (1995) Les Métamorphoses de la question sociale, Une chronique du salariat, Paris : Fayard.
140 Augustin Jean-Pierre, Ion Jacques, en collaboration avec Philippe Laneyrie et Jean Nizey, (1993) Des loisirs et des jeunes. Cent ans de groupements éducatifs et sportifs, Paris : Éditions de l'Atelier / Éditions ouvrières ; Besse L., (2008) op. cit. ; Poujol Geneviève (dir.), 2000) Éducation populaire : le tournant des années 70, Paris : L’Harmattan, coll. Débats jeunesses.
141 Poujol Geneviève, (1978) Le métier d’animateur. Entre la tâche professionnelle et l’action militante : l’animation et les animateurs aujourd’hui, Toulouse : Privat, p. 27. Numa Murard note que les travailleurs sociaux pratiquent un « travail social impolitique » ; Murard Numa, (2005) « Épilogue : l’amicale de la philanthropie salariée », in Jacques Ion (dir.), Le travail social en débat[s], Paris : La Découverte, coll. Alternatives sociales, p. 261.
142 Bourdieu Pierre, Boltanski Luc, (1976) « La Production de l’idéologie dominante », Actes de la recherche en sciences sociales, 2e année, n° 2-3, Juin, pp. 4-73.
143 Castel Robert, (2009) La Montée des incertitudes, Travail, protections, statut de l’individu, Paris : Seuil, coll. La couleur des idées ; Mauger Gérard, (2001) « Les Politiques d’insertion, une contribution paradoxale à la déstabilisation du marché du travail », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 136-137, p. 5-14 ; Cf. aussi les travaux de Michel Chauvière, notamment (2004) Le travail social dans l’action publique. Sociologie d’une qualification controversée, Paris : Dunod.
144 Bataille Jean-Marie, (2004) « Origines de l’animation : L’hypothèse Boltanski », Agora Débats/Jeunesses, n° 36.
145 Castel Robert, (1981) La Gestion des risques, De l’anti-psychiatrie à l’après-psychanalyse, Paris : Minuit, coll. Le sens commun ; Castel Robert, (2003) L’Insécurité sociale, Qu’est-ce qu’être protégé ?, Paris : Seuil, coll. La République des idées.
146 Cf. par exemple, Bihr Alain, Pfefferkorn Roland, (2008) Le Système des inégalités, Paris : La Découverte, coll. Repères sociologie Thèses & débats. Chauvel Louis, (1998) Le Destin des générations, Structure sociale et cohortes en France au XXe siècle, Paris : PUF, coll. Le sens social.
147 Boltanski Luc, Chiapello Eve, (1999) Le Nouvel esprit du capitalisme, Paris : Gallimard, coll. NRF essais.
148 Bourdieu Pierre, (1982) Leçon sur la leçon, Paris : Minuit, p. 10.
149 Sur les transformations libérales de la relation formation-emploi et le passage d’une logique de certification par le titre (qualification) à celle qui s’opère par l’employeur (compétence), cf. Ropé Françoise, Tanguy Lucie (dir.), (1994) Savoirs et compétences, De l’usage de ces notions dans l’école et l’entreprise, Paris : L’Harmattan, coll. Logiques sociales ; Neyrat Frédéric (dir.), (2007) La Validation des acquis de l’expérience, la reconnaissance d’un nouveau droit, Boissieux : Le Croquant.
150 Bonnelli Laurent, Pelletier Willy, (2010) L’Etat démantelé, Enquête sur une révolution silencieuse, Paris : La Découverte, coll. Cahiers libres ; Desage Fabien, Guéranger David, (2011) La Politique confisquée, Sociologie des réformes et des institutions intercommunales, Boissieux : Le Croquant, coll. Savoir/agir.
151 Nicourd Sandrine, (2009) « Éducation populaire : organisation du travail associatif et action publique », Entreprises et histoire, « La gestion des associations à but non lucratif », n° 56, 3.
152 Peyre Marion (dir.), (2005) Animation socioculturelle et employeurs associatifs : livre noir : du grand écart entre discours et pratiques ! Paris : L’Harmattan, coll. Questions contemporaines.
153 Lebon Francis, avec la collaboration d’Emmanuel de Lescure, (2007) Les animateurs socioculturels et de loisirs : morphologie d’un groupe professionnel (1982-2005), Marly-le-Roi : INJEP.
154 Front de Gauche, Ce que nous voulons : L’humain d’abord !, programme populaire et partagé, p. 9.
155 Tribune publiée dans L’Humanité, 29 janvier 2012.
156 Chovaux Olivier, (2008) Des Colonies de vacances à l’économie sociale, Histoire de l’UFCV (1907-2007), Marly-le-Roi : INJEP.
157 Darbus Fanny, (2009) Pratiques et praticiens de l’économie sociale et solidaire, 2000-2007, Contribution à la sociologie des croyances économiques, Thèse de doctorat de sociologie, EHESS,.
158 Il fédère l’ADELS, ATTAC, le CNLRQ (comité national de liaison des régies de quartier, le Collectif Education Populaire et Transformation Sociale, Culture et Liberté, la CNFR (confédération nationale des foyers ruraux), la Fondation Copernic, le MES (mouvement pour l’économie solidaire), le Réseau féministe Ruptures, l’UNADEL (union des unions nationales des associations et des structures du développement local), etc. http://www.associations-citoyennes.net consulté le 29 février 2012. Pour approfondir cet aspect, il faudrait mener l’enquête auprès de différents collectifs mobilisés : Mouvement pour une parole politique des professionnels du champ social, Appel des appels, etc.
159 Gramsci Antonio, Cahiers de prison, Gallimard, 1978-83, Cahier 13, p. 309.
160 Il faudrait pouvoir analyser les rapports ordinaires des animateurs à la politique, à l’instar de l’ethnographie des pompiers conduite par Romain Pudal. Pudal Romain, (2011) « La politique à la caserne. Approche ethnographique des rapports à la politique en milieu pompier », Revue française de science politique, 5, Vol. 61.
161 Bourdieu Pierre, (1984) « L’Opinion publique n’existe pas », Question de sociologie, Paris : Minuit ; Bourdieu Pierre, (1988) La Domination masculine, Paris : Seuil, coll. Liber, Paris.
162 Gillet Jean-Claude, (2006) L’animation en question, Ramonville Saint-Agne : Eres, coll. Trames.
163 Cf. les travaux d’Anne Muxel qui montrent le rapport tendu des jeunes au monde politique, une participation électorale en dents de scie, le développement de la protestation politique, etc.
164 Geay Bertrand, Bodin Romuald, Camus Jérôme, (2008) « Le corps mobilisé. Les étudiants en lutte contre le CPE », Regards sociologiques, n° 35, février.
165 Hughes Everett C., (1996) Le Regard sociologique, Essais choisis, Paris : Ed. de l’EHESS, coll. Recherches d’histoire et de sciences sociales/70.
166 Camus Jérôme, (2008) « En faire son métier : le passage de l’animation “occasionnelle” à l’animation “professionnelle” », Agora débats/jeunesses, n° 48, 2e trimestre.
167 Poujol Geneviève, (1996) Des Élites de société pour demain ?, Ramonville Saint-Agne : Erès.
168 Geay Bertrand (dir.), (2009) op. cit.
169 Mauger Gérard, (1995) « Jeunesse : l’âge des classements. Essai de définition sociologique d’un âge de la vie », Recherches et prévisions, n° 40, juin, pp. 19-36.
170 Geay Bertrand (dir.), (2009) op. cit.
171 Suaud Charles, (1978) La Vocation, Conversion et reconversion des prêtres ruraux, Paris : Minuit, coll. Le Sens commun.
172 Camus Jérôme, « Du “petit boulot” au métier : carrières d’animateurs temporaires et trajectoires sociales », Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, (à paraitre en 2012).
173 Collovald Annie (dir.), (2002) L’humanitaire ou le management des dévouements : enquête sur un militantisme de “solidarité internationale” en faveur du Tiers-Monde, Rennes : PUR. Tissot Sylvie, Gaubert Christophe, Lechien Marie-Hélène, (2005) Les reconversions militantes, Limoges : PULIM. Leclercq Catherine, Pagis Julie, (2011) « Les incidences biographiques de l’engagement. Socialisations militantes et mobilité sociale. Introduction », Sociétés contemporaines, 4, n° 84.
174 Simonet Maud, (2010) Le Travail bénévole, Engagement citoyen ou travail gratuit ?, Paris : La Dispute, pp. 36-55. Sur ce thème, cf. aussi Gallibour Éric, Raibaud Yves (dir.), (2010) Transitions professionnelles dans le monde associatif et l’animation, Paris : L’Harmattan.
Auteurs
Docteur en sociologie, Université de Picardie Jules Verne, CURAPP CNRS
Sociologue, MCF en sciences de l’éducation, Université Paris-est Créteil Val de Marne, CIRCEFT-REV
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