Repères biographiques
p. 291-297
Texte intégral
11893
Naissance d’Ivan Wyschnegradsky à Saint-Pétersbourg le 4 mai 1893. Son père, banquier, est aussi compositeur. Sa mère écrit des poèmes. La famille est aisée et voyage souvent en Europe. Son grand-père est un mathématicien célèbre qui a été ministre des finances de 1888 à 1892.
21904
Étudie le piano et le violoncelle. Débute l’harmonie auprès de son père (1910).
31911
Après son baccalauréat, Wyschnegradsky entre à la faculté de mathématiques. Il entreprend des études musicales, d’harmonie, de composition et d’orchestration (1911-1915) auprès de Nicolas Sokolov, professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il commence à écrire un opéra L’étrange vengeance sur un livret d’Elatchitch, des préludes, puis une ballade.
41912
Entre à la faculté de droit. La première œuvre publique de Wyschnegradsky Andante religioso et funèbre est créée au théâtre Pavlovsk sous la direction d’Aslanov, en présence de César Cui. À la fin du concert, Cui « me félicite pour ma modération ». Poursuit ses études de piano et découvre Scriabine.
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Première audition publique au théâtre Pavlovsk de la Ballade pour orchestre. Il compose et orchestre le Poème dramatique qui sera créé sous la direction de Varlich en 1914. Suivent une Sonate en ré mineur et des Préludes. Il s’intéresse à la philosophie.
61915
Ivan Wyschnegradsky se lie d’amitié avec Miklachevsky qui l’invite à un déjeuner en l’honneur de Scriabine. Mais, celui-ci décédera un mois plus tard et Wyschnegradsky regrettera de ne pas l’avoir vraiment connu. Il compose et orchestre un deuxième Poème dramatique, ainsi qu’une Élegie.
71916
Wyschnegradsky compose quelques préludes, puis la Journée de Brahma (qui deviendra plus tard la Journée de l’Existence) pour récitant, grand orchestre et chœur mixte ad libitum. Il traverse, durant deux mois, une profonde expérience mystique : « Je suis entré dans la zone de l’éternité et dans la conscience cosmique. » (25 octobre 1916). Il écrit plusieurs essais. Premières lectures de Nietzsche.
81917
Révolution de février, puis d’octobre. Wyschnegradsky termine ses études de droit, orchestre la Journée de Brahma. Il compose un cycle de chants d’après Nietzsche. En novembre, son père est arrêté.
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Ivan Wyschnegradsky fréquente le cercle de Miklachevsky et adhère à l’idéal de la révolution russe (L’évangile rouge, opus 8). Il traverse une seconde expérience mystique et compose un Chant douloureux et Étude pour violon et piano ; le violon jouant des tiers, quarts sixièmes et huitièmes de ton. Il accorde deux pianos à distance d’un quart de ton.
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Il écrit une romance sur un poème de sa mère Sophie Savitch-Wyschnegradsky (Le scintillement lointain des étoiles, opus 4). Premier projet de notation des 1/12e de ton. Article de presse sur Wyschnegradsky par Strelnikov dans La Vie de l’Art. Entre dans la section musicale du Commissariat Populaire de Saint-Pétersbourg.
111920
Wyschnegradsky émigre à Paris. Le 9 mars, la famille quitte clandestinement la Russie « sur des traîneaux, la nuit à travers le golfe de Finlande ». « À l’arrivée à Terioki, nous sommes arrêtés et passons la nuit au poste ». Ivan Wyschnegradsky s’installe à Paris. Il cherche à faire construire un piano à 1/4 de ton chez Pleyel, qui propose d’adapter un piano double (à transmission pneumatique). Visite de Prokofiev. Il fait la connaissance de Nicolas Obouhow, installé à Meudon. Les éditions Belaïeff publient les Deux préludes pour piano, opus 2.
121921
Pleyel fabrique un piano à transmission pneumatique qui ne le satisfait pas entièrement. Il souhaite faire construire un « vrai » piano à 1/4 de ton et pense qu’il ne peut le faire qu’en Allemagne. Il commande chez Straube un harmonium, type Moellendorf, à 1/4 de ton. Visite de Koussevitsky. Il rencontre Boris de Schloezer.
131922
Ivan Wyschnegradsky se rend régulièrement chez les Tcherepnine. En janvier, il part pour Berlin (25 janvier - 10 février) et prend des premiers contacts. Moellendorf publie deux articles dans le Neue Musikzeitung. Il retourne à Berlin (26 juillet 1922 - 4 avril 1923). Nombreuses discussions avec R. Stein, A. Hába, J. Mager et W. Moellendorf à propos de la construction d’un piano à 1/4 de ton. À son retour en France, il fait la connaissance d’Hélène Benois.
141923
Publication de ses articles La libération du son et La libération du rythme dans le journal russe Nakanounié publié à Berlin. Mariage avec Hélène Benois.
151924
Premiers essais sur la Loi de la pansonorité (en russe). Ivan Wyschnegradsky apprend en juin 1924 que la maison August Foerster a construit un piano à 1/4 de ton pour Alois Hába. Naissance de son fils Dimitri.
161925
Mort de son père. Wyschnegradsky dépose une requête pour être restitué citoyen soviétique. Partisan du retour en U.R.S.S., il conservera son passeport de 1927 à 1929.
171926
Ivan Wyschnegradsky divorce. Création de Dythirambe (9 juin 1926).
181927
Ivan Wyschnegradsky commande un piano à 1/4 de ton chez Foerster. Son article Musique et pansonorité est publié dans La Revue Musicale.
191928
Création du Prélude et fugue, opus 15 par le Quatuor Vandelle, à la salle Chopin.
201929
Le piano fabriqué par Foerster arrive à Paris. Ivan Wyschnegradsky rencontre Lucille Markoff (Gayden), sa future femme.
211932
Ivan Wyschnegradsky publie le Manuel d’harmonie à quarts de ton. Création de son deuxième quatuor à cordes par le Quatuor Vandelle aux Concerts du Montparnasse.
221934
Composition des Vingt-quatre préludes dans tous les tons de l’échelle chromatique diatonisée à treize sons, pour deux pianos à 1/4 de ton.
231935
Koechlin soutient son article « Étude sur l’harmonie par quartes superposées » qui paraît dans le Ménestrel. Il poursuit ses recherches sur la Loi de la pansonorité.
241937
Premier concert monographique Ivan Wyschnegradsky à Paris le lundi 25 janvier 1937, Salle Chopin, Présentation de José Bruyr. Créations de Premier fragment symphonique opus 23, Vingt-quatre préludes opus 22 (extraits), Étude en forme de Scherzo opus 20, Ainsi parlait Zarathoustra opus 17, par Monique Haas, Ina Marika, Edward Staempfli et Max Vredenburg, pianos. Reprise de ce concert à l’École Normale de musique (14 juin 1937). Olivier Messiaen, puis plus tard Henri Dutilleux et Claude Ballif, lui rendent régulièrement visite.
251938
Enregistrement du mouvement lent de la symphonie Ainsi parlait Zarathoustra pour les éditions de L’Oiseau Lyre, Monaco. Mariage avec Lucille. Deuxième Concert Ivan Wyschnegradsky à la Société musicale « Le Russe à l’étranger », le 28 mars 1938 : Étude en forme de scherzo, Prélude et danse, À Richard Wagner, Poème, Préludes, extraits des 24 préludes opus 22 (diffusé ensuite sur Radio 37). Au 586e concert de la Société Nationale de Musique, exécution de Poème, pour pianos à 1/4 de ton et Étude en forme de Scherzo (5 mars).
261940
Ivan Wyschnegradsky forme le projet de partir pour les États-Unis, mais y renonce au dernier moment.
271942
Ivan Wyschnegradsky est arrêté par les Allemands et est transféré à Compiègne. « Je reçois le n° 4382. On nous emmène au bâtiment A6. Nous remplissons des sacs de paille. Nous dormons sur des lits ». Sa captivité durera 61 jours (28 avril-20 juin).
281943
Lucille est arrêté le 24 septembre (en tant que citoyenne américaine) et est transférée à Vittel. Elle ne reviendra à Paris que le 30 septembre 1944. Nouvelle phase de rédaction de la Loi de la pansonorité. Ivan Wyschnegradsky commence à créer ses tableaux pour la « mosaïque lumineuse ».
291945
Troisième concert Ivan Wyschnegradsky, à Paris, le dimanche 11 novembre 1945, Salle Chopin. Créations de : Cosmos opus 28, Linnite opus 25, Cinq variations sur la note Ut, opus 10, Prélude et Fugue opus 21, par Gisèle Peyron et Mady Sauvageot, sopranos, Lili Fabrègue, alto, Yvette Grimaud, Yvonne Loriod, Pierre Boulez et Serge Nigg, pianos
301947
Ivan Wyschnegradsky est atteint de tuberculose et séjourne au sanatorium de Saint-Martin-du-Tertre. Première belge de la symphonie Ainsi parlait Zarathoustra pour quatre pianos, sous la direction d’André Souris (Bruxelles, 14 février 1947).
311948
Exécution du Premier Fragment Symphonique au concert de musique russe à la Salle de l’École Normale de Musique à Paris.
321951
Pierre Boulez, Yvette Grimaud, Claude Helffer et Ina Marika donnent en création le Deuxième fragment symphonique, opus 24, le 28 novembre 1951, au Cercle culturel du conservatoire de Paris.
331955
Mort de sa mère à l’âge de 83 ans. Compose les Polyphonies Spatiales pour orchestre à cordes (1956).
341958
Publication de Continuum électronique et suppression de l’interprète dans les Cahiers de Radio-Télévision.
351959
Publication de l’article Les pianos de Julian Carrillo dans le Guide du Concert et du Disque.
361960
Rechute de tuberculose. Nouveau séjour au sanatorium de Saint-Martin-du-Tertre.
371962
Création de l’Étude sur le mouvements rotatoires, opus 45 pour deux pianos (Paris, 18 mai 1962).
381966
Le Quatuor Margand crée la Composition en 1/4 de ton opus 43.
391970
Création des deux Intégrations à Radio Stockholm.
401971
Création de l’Étude sur les mouvements rotatoires opus 45c par l’Orchestre de chambre de l’ORTF, à Orléans, sous la direction d’André Girard. Création de l’Étude sur le carré magique sonore opus 40 au Festival de Royan (8 avril 1971). Exécution de la symphonie Ainsi parlait Zarathoustra à la Maison de la culture de Namur (Belgique)
411972
Numéro spécial de la Revue Musicale consacré à Ivan Wyschnegradsky et Nicolas Obouhow, publié sous la direction de Claude Ballif. Martine Joste crée à Munich le Prélude et Étude opus 48 pour piano à micro-intervalles de Julian Carrillo en 1/3 de ton.
421974
Exécution de cinq Préludes (extraits des 24 préludes) au Hollins College (Virginie).
431975
Exécution des Intégrations par Bruce Mather et Pierrette LePage au 65e Concert de la Société de Musique Contemporaine de Québec.
441976
Création de la Méditation sur deux thèmes de la Journée de l’Existence, opus 7 au Conservatoire Serge Rachmaninoff, à Paris. Interview d’Ivan Wyschnegradsky dans le journal (russe) La pensée russe.
451977
Premier concert officiel Ivan Wyschnegradsky à Paris, Maison de Radio France, organisé par Martine Joste (7 janvier). Prélude, opus 2*, Méditation sur deux thèmes de la Journée de l’Existence, opus 7, Deuxième Prélude et fugue opus 21*, Extraits des 24 Préludes, opus 22, Troisième fragment symphonique, opus 31*, Étude sur le Carré magique sonore, opus 40, Étude sur les mouvements rotatoires, opus 45, Prélude et fugue, opus 48, (*, création) par Sylvaine Billier, Jean-François Heisser, Martine Joste et Jean Koerner, pianos, Jacques Wiederker, violoncelle et Michel Decoust, direction. Interview d’Ivan Wyschnegradsky par Robert Pfeiffer.
46Deuxième concert Ivan Wyschnegradsky, à Montréal, Canada, organisé par Bruce Mather (10 février). Étude sur le carré magique sonore, opus 40. Sept variations sur la note do, opus 10. Deux fugues, opus 32*. Chant nocturne, opus 11. Premier fragment symphonique, opus 23 (version 2 pianos, 4 pianistes). Deux études de concert, opus 19*. Intégrations, opus 49. Étude sur les mouvements rotatoires, opus 45, (*, création) par Pierrette LePage, Armas Maiste, Paul Helmer et Bruce Mather, pianos, Adolfo Bornstein, violon. Les œuvres seront enregistrées pour le label de l’Université McGill, Montréal.
471978
Création mondiale de la Journée de l’Existence dans le cadre des Perspectives du XXe siècle, le 21 janvier 1978, par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, direction Alexandre Myrat, Mario Haniotis, récitant. Invité par le DAAD comme compositeur en résidence à Berlin ; il y renonce pour des raisons de santé. Première commande officielle du Trio à cordes par Radio-France.
481979
Ivan Wyschnegradsky meurt le 29 septembre 1979, à l’âge de 86 ans.
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Essais avant une sonate
et autres textes
Charles E. Ives Carlo Russi, Vincent Barras, Viviana Aliberti et al. (trad.)
2016
L'Atelier du compositeur
Écrits autobiographiques, commentaires sur ses œuvres
György Ligeti Catherine Fourcassié, Philippe Albèra et Pierre Michel (éd.)
2013
Fixer la liberté ?
Écrits sur la musique
Wolfgang Rihm Pierre Michel (éd.) Martin Kaltenecker (trad.)
2013