6.2  Du sollst nicht, du mußt : un nouvel équilibre entre polyphonie et harmonie

doi:10.4000/books.contrechamps.3416

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6.2 Du sollst nicht, du mußt : un nouvel équilibre entre polyphonie et harmonie

p. 193-199

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1On peut, dans le cadre de ce travail, faire l’économie d’une étude détaillée du deuxième chœur, Du sollst nicht, du mußt, que Schönberg a commencé en même temps que le troisième mais terminé après lui (le jour suivant)⁷⁶, et qui, à l’évidence, répond à un besoin d’équilibre au sein du recueil : en raison de sa brièveté mais aussi de la nature du texte qui y est mis en musique, Unentrinnbar avait besoin d’un double, fût-il lui-même conçu de manière spécifique. Les quatre chœurs de l’opus 27, de fait, s’articulent en trois volets : celui que forment les deux premières pièces, brèves et au tempo rapide (dans les deux cas, la noire à 120) – Adorno parle, à leur propos, de « maximes musicales » (Spruchkompositionen)⁷⁷ –, le « mouvement lent » constitué par Mond und Menschen⁷⁸, et le « finale » de forme strophique, renvoyant au modèle du « thème avec variations ». Quelques remarques s’imposent néanmoins, concernant la série utilisée dans la pièce, la spécificité du dispositif dans

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76 Voir supra la note 2.

77 Th. W. Adorno, « Schönberg : Chöre op. 27 und op. 28 », p. 354 : « des maximes musicales, telles que les a engendrées la solitude du dernier Beethoven, monologues de la connaissance, lapidaires, dépourvus de tout lyrisme, coupés du moi privé, fermés à l’expression immédiate du chant, axés sur la seule vérité. » (Spruchkompositionen, wie sie aus der Einsamkeit des späten Beethoven kamen, Monologe der Erkenntnis, hart, unlyrisch, abgeschieden vom privaten Ich, verschlossen der singenden Unmittelbarkeit, auf Wahrheit allein gerichtet.)

78 Cf. le propos déjà cité d’Erwin Stein assimilant Mond und Menschen à « l’adagio de l’œuvre » (supra, note 63). Dans la version gravée par Rupert Huper en 1991 avec le Südfunk-Chor Stuttgart, où les tempi indiqués par Schönberg sont respectés, les deux premiers chœurs, réunis, durent 2’15, Mond und Menschen 3’ et Der Wunsch des Liebhabers 3’15. Les proportions sont globalement les mêmes dans l’enregistrement réalisé par Pierre Boulez en 1982 avec les BBC Singers, dont les tempi sont nettement plus lents : environ 3’ pour I et II, 3’12 pour III et 4’23 pour IV, ainsi que dans la version plus récente de Robert Craft (2006, avec le Simon Joly Chorale de Londres) : 2’45 pour I et II, 3’29 pour III et 4’24 pour IV ; lors du concert donné le 12 mars 2010 à la Cité de la musique de Paris, avec les BBC Singers toujours, Boulez a encore ralenti les tempi : 3’15/3’40/4’50. Reinbert de Leeuw, qui a enregistré l’œuvre avec le Netherlands Chamber Choir en 1981, a étiré Mond und Menschen au point d’en faire le mouvement le plus long, ce que rien ne justifie (même si Schönberg précise que les tempi indiqués dans la partition ne sont qu’indicatifs) : 2’15/3’40/3’20.

79 Schönberg procèdera exactement de la même façon en 1949 pour la série de la Fantaisie pour violon avec accompagnement de piano op. 47, construite elle aussi à partir de la collection 6-21 : le 1^er hexacorde met en évidence le tétracorde (0268), le 2^nd la structure de tierces majeures (048).
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80 Ms. 535^r (partie supérieure). Sur la notion de « série secondaire » (secondary set), voir Milton Babbitt, « Some Aspects of Twelve-Tone Composition », op. cit., p. 41. La transcription du tableau que proposent les éditeurs du volume des Œuvres complètes ne fait pas apparaître, curieusement, la différence de grosseur des têtes de notes par laquelle Schönberg marque la différence entre série principale et série secondaire (SW 18-2, p. 38).

81 Littéralement : C’est un devoir pour toi l’Élu, un devoir, si tu veux le rester.

82 Dans les voix de ténors et d’altos, qui énoncent elles aussi les formes P0 et I5 (et non les rétrogrades), l’ordre des deux hexacordes est interverti, ce qui fait que les deux tétracordes (0268) viennent à la fin de la séquence.

83 Dans la version dirigée par Boulez, l’unité du motif est sacrifiée au profit du relief donné à la partie de ténors, traitée comme Hauptstimme : à l’inverse, le do♮₄ des sopranos – qui ont certes moins d’éclat dans le grave du registre, mais à qui n’en est pas moins prescrite également, ici, la nuance forte – est étrangement détimbré, presque atone.

« Ces mystérieux accords parfaits »

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Leleu, J.-L. (2019). 6.2 Du sollst nicht, du mußt : un nouvel équilibre entre polyphonie et harmonie. In « Ces mystérieux accords parfaits » (1‑). Éditions Contrechamps. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.contrechamps.3523

Leleu, Jean-Louis. « 6.2 Du sollst nicht, du mußt : un nouvel équilibre entre polyphonie et harmonie ». In « Ces mystérieux accords parfaits ». Genève: Éditions Contrechamps, 2019. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.contrechamps.3523.

Leleu, Jean-Louis. « 6.2 Du sollst nicht, du mußt : un nouvel équilibre entre polyphonie et harmonie ». « Ces mystérieux accords parfaits », Éditions Contrechamps, 2019, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.contrechamps.3523.

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Leleu, Jean-Louis. « Ces mystérieux accords parfaits ». Genève: Éditions Contrechamps, 2019. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.contrechamps.3416.

Leleu, Jean-Louis. « Ces mystérieux accords parfaits ». Éditions Contrechamps, 2019, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.contrechamps.3416.

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