Ce que Schönberg signifie pour moi

1Ce doit être vers 1948-1949 que j’entendis pour la première fois un morceau de Schönberg – le Concerto pour violon. Le soliste était Tibor Varga, et le chef d’orchestre Hans Rosbaud. Comme ce que je connaissais de plus extrême à l’époque en matière de Nouvelle Musique se réduisait à Hindemith, le morceau de Schönberg me perturba profondément : je le trouvai absolument incompréhensible, mais fus néanmoins fasciné par sa sonorité, et surtout par les sons étranges du violon solo. Lorsque cette œuvre fut rejouée des mois plus tard au programme du Südwestfunk, je l’écoutai de nouveau et éprouvai le sérieux et la sévérité de cette musique. Il me semblait aussi reconnaître à présent certains liens entre les différents passages du morceau, je commençais donc à comprendre.

2En 1949, je passai l’examen d’entrée à l’École supérieure de musique de Freiburg. L’un de mes camarades fit véritablement sensation en jouant un morceau atonal extrêmement compliqué. Je pus jeter un coup d’œil furtif