Les préparatifs de la deuxième révolution dans la musique contemporaine

1Une révolution est en train de s’accomplir dans la musique, la deuxième déjà de notre siècle. La première a commencé après 1900 et, dans les années dix, la nouvelle physionomie avait déjà pris forme : Le Sacre du printemps d’Igor Stravinski, le Pierrot lunaire d’Arnold Schoenberg et l’Allegro barbaro de Béla Bartók, pour ne citer que quelques œuvres significatives, sont les produits accomplis de cette nouvelle manière de composer, les produits d’une pensée musicale totalement réorientée, se détournant de la tradition. L’émancipation de la dissonance, la rupture radicale avec le système tonal et l’emploi d’une écriture rythmique audacieuse, parfois asymétrique et d’une grande variabilité, d’autres fois mécanique et impassible – tels sont les signes distinctifs de cette pensée compositionnelle.

2Au cours des décennies suivantes, les chefs-d’œuvre de Schoenberg, Bartók et Stravinski virent le jour. Chacun de ces trois chefs de files se fraya son propre chemin de façon indépendante