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Arnold Schoenberg : Troisième Quatuor à cordes opus 30 

Traduit par Peter Szendy (trad.)

p. 315-339


Extrait

1.

1Il est une maxime selon laquelle les déclarations d’un auteur sur son œuvre ne sauraient fonder une interprétation : elles appartiennent plutôt au matériau de celle-ci. Il y a là un lieu commun de l’herméneutique, quelque chose qui, dans le domaine de la critique littéraire, paraît évident depuis longtemps. Mais cette maxime ne semble être passée dans la théorie de l’analyse musicale que peu à peu, et avec un certain retard qui tient au penchant de l’historiographie de la musique pour la biographie héroïque. Le compositeur est un exégète parmi d’autres, il ne saurait avoir la moindre prétention à un privilège explicatif. Sans même tenir compte du fait qu’elle peut être trompeuse, la reconstitution de la genèse d’une œuvre jamais ne fonde une vision sûre de l’essence de celle-ci.

2En 1937, c’est-à-dire dix ans après l’écriture de l’œuvre, Arnold Schoenberg a rédigé une analyse rudimentaire de son Troisième Quatuor à cordes opus 30, pour en accompagner l’enregistrement discogra

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