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La construction du disharmonique

À propos des théories artistiques de Schoenberg et Kandinsky

Traduit par Eeva Hyvärinen et Vincent Barras (trad.)

p. 263-270


Extrait

1.

1La tentation est grande de vouloir découvrir ou établir une analogie historique entre l’émancipation schoenbergienne de la dissonance et l’abstraction réalisée par Kandinsky à partir de l’art figuratif, d’autant plus que ces deux hommes étaient eux-mêmes convaincus de l’étroite affinité de leurs orientations. Peu d’historiens ont su résister à cette tentation. Cependant, ce rapprochement est trompeur dans la mesure où ce ne fut pas la musique nouvelle qui servit de référence à l’ébauche d’une théorie de la peinture abstraite, mais bien la musique en tant que telle, indépendamment de l’opposition tonalité-atonalité qui, autour de 1910, marqua une césure importante dans l’histoire de la musique. S’il s’avère que, d’une manière générale, la peinture et la musique d’avant-guerre aspirent simultanément à l’émancipation d’une tradition séculaire, il n’est pas pour autant permis de comparer tonalité et art figuratif.

2L’affinité avec Schoenberg que Kandinsky essaya d’exprimer dans u

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