Die glückliche Hand
La main heureuse
p. 75-83
Texte intégral
SCÈNE I
1La scène est presque entièrement dans l’obscurité. Au premier plan, l’Homme est étendu, face contre terre. Sur son dos est tapi un animal fantastique, comme un chat (sorte de hyène avec d’énormes ailes de chauve-souris) qui semble avoir planté ses dents dans sa nuque. La partie visible de la scène est très exiguë, vaguement arrondie. Le fond est caché par un rideau de velours d’un violet sombre. Il y a dans ce rideau des ouvertures par lesquelles scrutent des visages éclairés en vert : six hommes, six femmes. La lumière est très faible. Seuls les yeux sont clairement visibles. Le reste est enveloppé dans des voiles d’un rouge pâle, éclairés aussi par la lumière verte [à gauche et à droite des spectateurs].
SIX FEMMES
Silence, tais-toi,
tu le sais bien,
et tu es aveugle pourtant ?
Tant de fois déjà ! Et toujours tu recommences ?
Toujours la même fin.
Crois-tu toujours le même rêve ?
Toujours tu fixes ton
aspiration sur l’irréalisable,
toujours tu t’abandonnes
à l’appel de tes sens,
qui sont supraterrestres,
et pourtant aspirent à un bonheur terrestre !
Malheureux ! Un bonheur terrestre !
Toi, qui possèdes en toi le supraterrestre,
tu aspires au terrestre !
SIX HOMMES
Tais-toi, tourmenté !
tu le savais bien.
Ne peux-tu enfin trouver le repos ?
Tu le sais bien, c’est toujours
la même chose.
Dois-tu toujours
t’y précipiter ?
Ne veux-tu pas finalement le croire ?
Crois en la réalité,
elle est ainsi, ainsi est-elle,
et pas autrement.
Toujours tu fixes ton
aspiration sur l’irréalisable
toujours tu l’abandonnes
à l’appel de tes sens,
qui parcourent sans but l’univers,
et pourtant aspirent à un bonheur terrestre !
Un bonheur terrestre ! Malheureux !
Toi qui possèdes en toi le supraterrestre,
tu aspires au terrestre !
SIX FEMMES, SIX HOMMES
Et tu ne peux vaincre !
Malheureux que tu es !
2Ils disparaissent (les ouvertures dans le rideau s’assombrissent). L’animal fantastique disparaît aussi.
3Puis (au moment de l’accord attaqué sur la partie de la mesure indiquée par *) tombe sur l’Homme une longue et profonde obscurité (voile). Durant ce qui suit, et dans un intervalle de temps correspondant, tombe une obscurité de plus en plus épaisse.
4Soudain, derrière la scène, on entend une musique violente et gaie, un joyeux vacarme d’instruments. Au moment de l’accord final de la musique de scène retentit l’éclat de rire strident et moqueur d’une foule de gens.
5Au même moment, l’Homme se lève d’un bond. Les rideaux sombres du fond se déchirent en deux. L’Homme se tient là, droit. Il porte une veste sale, jaune-marron, faite d’une étoffe très grossière et épaisse. La jambe gauche de son pantalon, qui est noir, n’arrive qu’au genou ; à partir de là, il est en lambeaux. Sa chemise est entr’ouverte, découvrant sa poitrine. Ses pieds nus sont chaussés de souliers éculés dont l’un est tellement crevé qu’on voit le pied à travers. Son visage et sa poitrine portent des traces de sang, et sont en partie couverts de cicatrices. Ses cheveux sont coupés ras.
SCÈNE II
6Changement :
7Au même instant la scène s’éclaire et l’on peut y voir ce qui suit :
8La scène devient plus éclairée, découvrant un espace plus grand, plus profond et plus large que le premier. Dans le fond, une toile imitant le ciel. En bas, sur la gauche, au ras de la terre d’un marron vif, un espace circulaire plane au-dessus de la scène, comme brillant d’un éclat jaune solaire éblouissant. Pas d’autre éclairage que celui-là, qui doit être très intense. Les rideaux latéraux suspendus sont faits d’une matière plissée, d’un jaune-vert pâle.
9Se levant, l’Homme se tient debout pendant un moment, la tête enfoncée dans les épaules, puis il dit avec ferveur :
L’HOMME
Oui, oh oui !
La floraison !
Ο nostalgie !
10Derrière lui, une belle jeune femme sort d’un des replis des rideaux latéraux. Elle est drapée de légers voiles d’un violet pâle, avec des roses jaunes et rouges dans sa chevelure : gracieuse silhouette.
11A mi-chemin en traversant la scène, la Femme s’arrête et regarde l’Homme avec une pitié indicible.
12Sans se retourner, l’Homme sent sa présence. Le visage de la Femme est plein d’un chaleureux intérêt pour lui, elle semble l’écouter pensivement.
L’HOMME
Ο toi ! Toi qui es bonne !
Comme tu es belle !
Comme cela fait du bien, de te voir,
de parler avec toi,
de t’écouter.
Comme tu souris !
Comme tes yeux rient !
Ta belle âme !
13La Femme tient dans sa main droite une coupe et, tendant le bras droit en avant (la manche de sa robe tombe jusqu’à son poignet), elle l’offre à l’Homme. D’en-haut, tombe sur la coupe une lumière violette. Un moment d’extase.
14Soudain, une trompette sonne, et l’Homme trouve la coupe dans sa main, bien que ni l’un ni l’autre n’ait bougé de leur place et que l’Homme n’ait jamais regardé la Femme. (Ν.B. il ne peut pas regarder en arrière ; il regarde toujours fixement en face ; elle reste toujours derrière lui.) L’Homme tient la coupe dans sa main droite, tendant le bras.
15L’Homme contemple la coupe avec ravissement.
16Soudain il devient profondément sérieux, presque abattu : il réfléchit un moment ; puis lève à nouveau son visage et, avec une joyeuse résolution, porte la coupe à ses lèvres et la vide lentement.
17Tandis qu’il boit, la Femme le regarde avec un moindre intérêt. L’indifférence s’empare de son visage. Avec un geste moins gracieux, elle rajuste sa robe et se presse silencieusement vers l’autre côté de la scène. Elle reste debout non loin du rideau de droite (toujours derrière lui).
18Avec la coupe toujours portée à ses lèvres, l’Homme fait plusieurs pas en avant et vers la gauche, de sorte qu’il se tient maintenant approximativement au milieu de la scène.
19Lorsqu’il laisse retomber la main et la coupe, le visage de la Femme est devenu un masque l’hostilité.
20Lui, reste profondément dans ses pensées, ému, enchanté.
L’HOMME
Comme tu es belle !
Je suis si heureux,
parce que tu es auprès de moi !
Je revis...
Ο toi la belle !
21Il tend ses deux bras.
22Pendant ce temps, elle commence lentement à reculer. Lorsqu’elle a atteint l’angle droit du rideau, son visage s’éclaire.
23Un Dandy apparaît devant ce rideau, il porte un pardessus gris foncé, marche canne à la main, habillé avec élégance — bien fait de sa personne, très comme il faut. Il tend la main vers elle, elle vient vers lui en souriant, avec confiance, comme vers une vieille connaissance. Comme le Dandy lui rend son sourire, l’Homme se sent mal à l’aise.
24Le Dandy prend impétueusement la Femme dans ses bras et tous deux disparaissent par la coulisse de droite.
25Pendant ce temps, l’Homme se retourne petit à petit, comme si l’arrière de sa tête percevait ce qui se passe. Il se penche légèrement en avant. Au moment où le Dandy tend la main vers la Femme, la main gauche de l’Homme se crispe convulsivement et, comme elle se jette dans les bras du Dandy, l’Homme gémit, fait quelques pas vers la gauche puis se tient immobile, dans un abattement complet.
26Mais en un instant, la Femme se précipite, venant de la coulisse de gauche et s’agenouille devant lui. Son visage exprime l’humilité et elle semble demander pardon.
27L’Homme l’écoute sans la regarder (son regard est dirigé vers le haut). Son visage s’éclaire de bonheur.
L’HOMME
Ο toi la douce,
toi la belle !
28Elle se lève lentement, prend la main gauche de l’Homme et l’embrasse.
29Il se place devant elle et se met à genoux, tend les mains vers elle (sans la toucher, cependant).
30Tandis qu’elle est debout et lui à genoux, son visage à elle se modifie — il prend une expression dédaigneusement sarcastique.
31Il la regarde avec béatitude, élève sa main et la touche légèrement.
32Tandis qu’il est toujours à genoux, profondément troublé, regardant sa main levée, elle s’enfuit rapidement par la coulisse de gauche.
33L’Homme ne réalise pas qu’elle est partie. Pour lui, elle est là, près de sa main qu’il regarde fixement et sans relâche.
34Après un moment, il se dresse, par un effort colossal, tendant sa main haut en l’air... et demeure debout, immense, sur la pointe des pieds.
L’HOMME
A présent je te possède
pour toujours !
SCÈNE III
35Changement :
36Pendant un moment, la scène s’assombrit, puis immédiatement s’éclaire. Maintenant, toute sa surface est visible : paysage sauvage, rocailleux, escarpé, avec quelques pins dont les branches sont d’un gris argenté. Au milieu de la scène, une petite plateforme rocheuse, flanquée de roches à pic qui rejoignent à droite et à gauche les côtés de l’avant-scène. Le plateau penche légèrement vers l’avant. Vers le milieu à droite, il descend à pic et en plan incliné. Là serpente un ravin, entre deux formations rocheuses, le bord du ravin étant visible. Auparavant, il borde un plateau inférieur, relié à celui supérieur. Surplombant le ravin, se trouve un rocher, seul, de la taille d’un homme. En arrière du plateau (et plus haut) se trouvent deux grottes, cachées par un matériau violet sombre. La scène doit être éclairée par le fond et par la face, de sorte que les rochers portent ombre sur la scène qui, par ailleurs, est plutôt claire. L’ensemble ne devrait pas imiter la nature mais plutôt être une libre combinaison de couleurs et de formes. Là-dessus tombe tout d’abord (sans ombre, par derrière) une lumière verdâtre. Par la suite, lorsque les grottes sont éclairées, lumière jaune-verte sur les rochers et bleue-violette foncée sur le ravin.
37Aussitôt que la scène s’éclaire, on voit l’Homme debout dans le ravin. Il s’y tient sans difficulté, bien que ce soit un endroit où il est quasiment impossible de tenir sur ses pieds. Il est vêtu comme dans la première scène, sauf qu’il a autour de la taille une corde à laquelle pendent deux têtes de Sarrasins, et il tient à la main une épée au pommeau travaillé, tachée de sang.
38Peu avant que l’Homme soit complètement sorti du ravin, l’une des deux grottes (celle de gauche) s’éclaire, changeant de couleur assez rapidement, du violet sombre au marron, rouge, bleu et vert, passant enfin à un jaune brillant et délicat (jaune-citron — pas trop vif !). A l’intérieur de la grotte, qui est quelque chose situé entre l’atelier d’usinage et l’atelier d’orfèvre, on peut voir plusieurs ouvriers au travail, portant des tenues classiques d’ouvriers. L’un lime, un autre est assis devant une machine, un troisième façonne à coups de marteau, etc. La lumière à l’intérieur de la grotte semble maintenant venir principalement des lampes suspendues au-dessus des ouvriers (lueur crépusculaire). Au milieu, se trouve une enclume et au-dessous un lourd marteau de forgeron.
39Lorsque l’Homme est complètement sorti du ravin, il se place derrière une formation rocheuse et observe les ouvriers. Il semble avoir une idée ; il respire très fort. Puis son visage s’éclaircit, devient plus joyeux et il dit calmement et naïvement :
40L’HOMME
41On peut faire cela plus simplement.
42Il va vers l’enclume, dépose son épée, prend un morceau d’or par terre, le dépose sur l’enclume et saisit le marteau de la main droite. Avant qu’il ne frappe, les ouvriers se lèvent précipitamment et font mine de se jeter sur lui. Ils ne doivent pas aller jusqu’à l’attaquer réellement, mais leur intention doit être claire pour le public.
43Pendant ce temps, sans remarquer ces gestes menaçants, l’Homme contemple sa main gauche levée, dont les bouts de doigts sont éclairés en bleu vif d’en haut. Il les regarde avec une profonde émotion, puis — rayonnant, gonflé par une sensation de puissance — il saisit le marteau à deux mains et l’abat d’un mouvement puissant.
44Lorsque la marteau tombe, le visage des ouvriers exprime l’étonnement : l’enclume se fend par le milieu et l’or tombe dans la fente.
45L’homme se baisse et le retire de la main gauche ; il l’élève bien haut lentement. C’est un diadème serti de pierres précieuses.
46L’HOMME
47C’est ainsi que l’on fait des bijoux.
48L’attitude des ouvriers redevient menaçante ; puis dédaigneuse : ils tiennent conseil et semblent projeter quelque action contre l’Homme. L’Homme leur jette son ouvrage en riant. Ils s’apprêtent à se jeter sur lui. Il s’est tourné et ne les voit pas.
49Il se penche pour ramasser son épée. Au moment où il la touche, de la main gauche, la grotte s’obscurcit.
50Toute trace de l’atelier disparaît derrière le rideau foncé. Pendant que l’ambiance s’assombrit un vent se lève. D’abord, il murmure doucement, puis souffle beaucoup plus fort (en même temps que la musique). Parallèlement à ce crescendo de vent, se produit un crescendo de lumière. Il commence avec une lumière sourde rouge (venant d’en haut) qui devient marron, puis verdâtre... Ensuite, elle se change en un gris-bleu, suivi d’un violet. Cela évolue, tour à tour, en un rouge sombre intense qui devient de plus en plus brillant et plus éclatant jusqu’à ce que, après avoir atteint le rouge-sang, il soit de plus en plus mêlé à de l’orange, puis du jaune vif : enfin, reste une brillante lumière jaune qui, de tous côtés, inonde la seconde grotte.
51Cette grotte était déjà visible au commencement du crescendo de lumière et a subi la même gamme de changements de couleurs (bien qu’avec une intensité moins grande que le reste de la scène). A présent elle ruisselle, elle aussi, de lumière jaune.
52Pendant ce crescendo de lumière et de tempête, l’Homme se comporte comme si les deux phénomènes émanaient de lui. Il regarde d’abord sa main (lumière rouge) ; elle retombe, complètement épuisée ; lentement, ses yeux s’enflamment (lumière verdâtre). Son excitation croît ; ses membres se crispent convulsivement ; en tremblant, il étire les deux bras (lumière rouge-sang) ; ses yeux sont exorbités et il ouvre la bouche dans un rictus d’horreur. Quand la lumière jaune apparaît, sa tête semble prête d’éclater. Il ne se retourne pas vers la grotte, mais regarde droit devant lui.
53Quand la lumière est tout à fait brillante, la tempête cesse et la lumière jaune se transforme rapidement en un doux bleuté (agréable).
54Pendant un instant, la grotte reste vide, baignée de cette lumière.
55Puis la Femme entre par la gauche, rapidement et légèrement. Elle est vêtue comme à la deuxième scène, mais la partie supérieure gauche de sa robe manque, de sorte que cette partie de son buste est complètement nue à partir de la hanche. Lorsqu’elle atteint le milieu de la grotte, elle reste encore debout et se regarde d’un air interrogateur pendant un instant. Puis, elle tend les bras vers le Dandy qui, au même moment, devient visible sur le côté droit de la grotte. Il tient dans la main droite la partie manquante de la robe de la Femme et lui fait signe avec.
56Pendant ce temps, le désespoir de l’Homme s’accroît. Il recourbe ses doigts comme des griffes, serre ses bras autour de lui, plie les genoux et penche la partie supérieure de son corps en arrière. Lorsque le Dandy fait signe avec le lambeau de robe, l’Homme se retourne violemment et tombe sur les genoux, puis sur les mains ; il essaie d’atteindre la grotte à quatre pattes. Mais il est incapable d’escalader la pente.
L’HOMME
Toi, toi, tu es à moi...
tu étais à moi...
elle était à moi...
57Tandis que l’Homme fait entendre ces mots, le Dandy remarque sa présence mais ne marque la chose que par le regard froid qu’il lui jette. Lorsque l’Homme tente d’escalader la pente, le Dandy lui lance le lambeau de robe avec un geste calme et froid et sort avec une complète indifférence, sans jamais changer l’expression de son visage.
58L’Homme fait des efforts désespérés pour atteindre la grotte. Ils ne sont d’aucune utilité, car les parois sont aussi glissantes que du marbre.
59Soudain, la scène devient complètement obscure puis s’éclaire à nouveau. A demi-éclairée : une pâle lueur gris-verte. En même temps que le retour de la lumière, la Femme surgit de la grotte sur le plateau rocheux, cherchant le lambeau de robe. Elle le voit par terre non loin de l’Homme, se précipite, le ramasse et se couvre avec.
60Pendant l’obscurité momentanée, l’Homme a incliné sa tête contre la paroi, le dos tourné à la Femme. Quand elle se remet le morceau de vêtement, il se retourne, se jette à genoux et chante d’un ton suppliant.
61L’HOMME
62Ο toi, la belle, reste auprès de moi.
63Glissant sur ses genoux, il essaie de l’atteindre, mais elle se dérobe à lui et se précipite vers le rocher. Il tente de la suivre mais glisse de nouveau sur les genoux. Elle gagne rapidement le sommet et atteint le bloc de la taille d’un homme, près du ravin. Au moment où elle avait bondi de la grotte sur le plateau, cette pierre avait commencé à s’éclairer (de l’intérieur) d’une éblouissante lumière verte. Maintenant, le pic ressemble à un masque monstrueux et ricanant, et la forme de tout le bloc de pierre change, de sorte que l’on peut le prendre pour l’animal fantastique de la première scène, debout cette fois. A ce moment, l’Homme se trouve en contrebas, exactement en face de la Femme, de sorte que, lorsqu’elle pousse la pierre avec son pied, celle-ci bascule et dévale sur lui.
64Tandis que le bloc ensevelit l’Homme, la lumière s’obscurcit et on entend de nouveau la musique violente et le rire moqueur de la première scène.
65Changement.
SCÈNE IV
66Changement de décor. La scène s’éclaire à nouveau rapidement. Comme à la première scène : les six hommes et les six femmes. Leurs visages sont à présent éclairés par une lumière gris-bleu ; l’animal fantastique ronge de nouveau la nuque de l’Homme, et celui-ci est étendu sur le sol au même endroit où le bloc de pierre a été lancé sur lui (confirmant ainsi l’impression que le bloc de pierre et l’animal fantastique ne sont qu’un).
SIX FEMMES, SIX HOMMES
Devais-tu donc recommencer
ce que tu as si souvent fait ?
Ne peux-tu renoncer ?
Ne peux-tu enfin te résigner ?
N’y a-t-il plus de paix en toi ?
Toujours pas !
tu tentes d’attraper ce qui
ne peut que t’échapper
lorsque tu le tiens.
Mais ce qui est en toi
et autour de toi, où que tu sois,
ne le sens-tu pas ?
Tu ne comprends que ce que tu saisis !
Tu ne sens que ce que tu touches,
d’abord les plaies de ta chair,
d’abord les douleurs de ton corps,
mais pas la joie dans ton âme ?
Et tu cherches pourtant !
Et tu te tourmentes, et tu es sans trêve.
Malheureux !
67La lumière gris-bleu qui tombe sur leurs visages se teinte quelque peu de rouge. La scène s’obscurcit lentement et le rideau tombe.
Auteur
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