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Lettre à Leone Piccioni

p. 253-255


Texte intégral

1Cher Professeur,

2Comme convenu, et à titre personnel, je vous soumets ces quelques points d’une possible et nécessaire activité de travail pour un studio électronique.

31. Production de musique pour bande, pour bande et instruments en direct, avec des matériaux acoustiques de différentes sortes (électrique, instrumental…). Production autonome du studio, production fonctionnelle du studio pour la Rai-TV, et production en collaboration avec des théâtres et des opéras… Donc, pour une nouvelle exigence actuelle en développement dans le domaine purement musical, dans le domaine théâtral et à l’intérieur de différents programmes de la Rai-TV.

4Pour ces réalisations, différentes possibilités :

  1. invitation ou commandes à des musiciens, à des metteurs en scène, à des acteurs ou à des écrivains, toujours en collaboration avec au moins un technicien du studio ;
  2. acceptations de propositions de travail toujours à filtrer en fonction soit de leur intérêt soit de la nécessité véritable du studio électronique, soit des capacités de celui qui les propose – pas d’accord les yeux fermés, ou pour des œuvres qui n’utilisent pas les possibilités techniques offertes par un studio électronique. (Par exemple, à Rome comme à Turin, des utilisations d’appareils de la Rai sont possibles sans avoir recours au studio de Milan ; cela surtout pour une utilisation fonctionnelle interne, et surtout pour les fictions et les acteurs…)

5Donc, plus de responsabilité dans le choix des œuvres à réaliser au studio, d’un point de vue technique, culturel et expérimental, de recherche fonctionnelle et d’utilisation immédiate (Rai-TV, différents festivals, concerts, études de recherche scientifique, acoustique, phonétique et analytique…).

62. Organisation d’échanges :

7a) entre des studios (Cologne, Munich, Utrecht, Stockholm et Varsovie, parmi d’autres), pour échanger les différentes expériences et les différentes techniques, de travail et de résultats.

8De possibles périodes réciproques : échanges de techniciens, de musiciens ou de poètes, pour lesquels le studio envoie et, dans le même temps, invite un technicien ou un musicien.

9Cela me semble de plus en plus nécessaire, pour l’information nécessaire et continue des différents développements dans les différents studios et pour l’enrichissement qui en découle et qui s’avère fonctionnel, à différents niveaux et selon différentes finalités.

10Pas seulement, donc, des visites – à développer sans doute –, mais de vrais échanges de travail – trouver la formule aussi en ce qui concerne les modalités et la durée.

11b) outre la réalisation propre, des échanges donc, y compris au niveau technique.

12(Pour nous, Italiens, c’est plus nécessaire que jamais, pour l’initiative et l’information.) Des séminaires internes et différentes rencontres, jusqu’à l’organisation de cours.

133. Organisation des cours. Toujours donnés par des techniciens et des musiciens, en invitant aussi des techniciens et des musiciens étrangers. Cours qui s’adressent à de jeunes musiciens, à de jeunes metteurs en scène, à des écrivains, à des poètes et à des peintres, pour des expériences encore peu prises en considération en Italie entre musiciens, poètes et peintres, des expériences autonomes (théâtres…) ou pour la TV.

14Des cours aussi dans d’autres domaines et des recherches : linguistique, phonétique… Tout est à inventer.

154. Pour cette raison, envisager des collaborations avec d’autres institutions ou avec des universités (Galileo Ferraris, Turin, Université de Padoue, de Trieste et de Bologne).

16Collaborations avec des conservatoires de musique, pour les étudiants en composition, et dans d’autres disciplines (analyses du son, étude de l’acoustique et technique de composition électronique…).

17Sur le plan non seulement national, mais aussi international.

18En ayant toujours clairement à l’esprit la nécessité du binôme technicien-musicien, auquel s’ajoutent parfois des chercheurs sur des problèmes contemporains, scientifiques et culturels.

195. Différentes initiatives du studio :

  1. organisation de concerts ;
  2. participation à des concerts et à des festivals… ;
  3. participations à des concerts de la Rai-TV, surtout à Milan ;
  4. tournées possibles à l’étranger (comme la Radio de Cologne, souvent…) ;
  5. bibliothèque, revues et livres – qui manquent chez les éditeurs italiens, et qui sont nécessaires –, phonothèque et archives nécessaires dans un studio ;
  6. en accord avec les éditeurs (Einaudi ? Feltrinelli ? + un éditeur de musique : Ricordi ?), réaliser une ou deux fois par an une publication : résultats des expériences technico-musicales du studio – Ricordi est très intéressé, et aussi Einaudi et Feltrinelli.

20Développement technique de l’étude à graduer dans le temps, en rapport avec les différentes exigences au fur et à mesure qu’elles s’expriment.

21Cette consultation décisive doit être confiée au département technique dirigeant de la Rai comme au technicien du studio – dans ce cas, en tenant compte de la rare expérience et des capacités du technicien Marino Zuccheri, qui ne doit plus être considéré comme un technicien, mais beaucoup plus, y compris pour de possibles fonctions de direction.

22À ma connaissance, le développement technique est en bonne voie.

23Mais le département technique est élémentaire (décisions et consultations).

24Une plus grande autonomie serait nécessaire.

25Direction : non nécessaire, si simplement bureaucratique ou administrative.

26Ce travail pourrait se faire dans un bureau à Milan, pour des raisons pratiques locales – par exemple, Mme Anna Colasanti, à Rome, suit depuis longtemps le studio.

27Enfin : le studio devrait développer, en les actualisant, les principes de travail, de technique et de production, avec lesquels il est né, en 1956, et qui l’ont fait fonctionner pendant des années.

28La base et l’installation, tout est encore bon et en activité, à mettre à jour, naturellement.

29Ces points, de manière synthétique.

30Si vous souhaitez d’autres précisions, je suis à votre disposition.

31Et si vous tenez à m’en parler, vous n’avez qu’à me faire prévenir.

32Y compris pour une collaboration – à étudier naturellement à partir de ces points possibles.

33Je vous envoie la copie des Cori di Didone.

34Très cordialement.

35Date : 18 février 1967.

36Sources : tapuscrit (ALN) ; SeC, p. 221-223 – lettre adressée au vice-directeur général des programmes radiophoniques de la Rai, sur des problèmes inhérents à la rénovation du Studio de phonologie de Milan.

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