La situation de la musique aujourd’hui en Italie
p. 191-193
Texte intégral
11. Quelle est la situation de la musique aujourd’hui en Italie ?
22. Quelle est l’attitude de la culture officielle par rapport à la musique contemporaine ?
33. Quelle est la réponse du public ?
44. À travers quel système d’initiation pourrait-on remédier à une éventuelle indifférence ?
55. Quels moyens de documentation la technique moderne offre-t-elle à la production de musique contemporaine ?
6A. M. Bonisconti, M. T. Bottinelli, A. Fabbri
71. En ce qui concerne la composition :
8Il y a en Italie une variété et une richesse de personnalités et de tendances musicales qui témoignent de la grande variété des problèmes et des suggestions de notre situation musicale.
9Cela doit bien entendu être analysé et compris en rapport avec la vivacité des problèmes et des tendances de notre situation sociale, surtout en ce qui concerne la présence active et déterminante de la gauche culturelle et politique.
10Pour l’organisation et la diffusion musicale : à l’exception de certaines initiatives (Festival de Venise, Semaine de Palerme, Nuova Consonanza à Rome, Vita musicale contemporanea à Florence, Arte Viva à Trieste) qui, malgré leurs limites et leurs mérites indiscutables (en raison des contraintes économiques ou de structure), contribuent à la connaissance de la musique contemporaine, les organisations qui existent actuellement (concerts, théâtre et radio) sont encore trop lentes à refléter ou à susciter la vivacité et la richesse évoquée ci-dessus.
11La radiotélévision italienne surtout, qui dispose d’une organisation et d’énormément de moyens, et par rapport à la grande diffusion qui devrait la caractériser, s’avère lente et timide à l’idée de nouvelles initiatives (seule exception : des retransmissions du Troisième programme).
12Autre exemple négatif : ces théâtres d’opéra (Palerme, Naples, Rome, Florence, Bologne et Venise, si je ne me trompe), qui se sont récemment associés pour faire tourner leurs nouveaux opéras expressément commandés avec l’intention expresse de renouveler le théâtre musical, ont totalement ignoré cette partie de la réalité musicale italienne qui donne vie, depuis un certain temps, à de nouvelles conceptions et à différentes solutions de théâtre musical : Berio, Castiglioni, Clementi, Evangelisti, Fellegara, Liberovici, Manzoni, Nono, Paccagnini et Tintori.
13En ce qui concerne l’enseignement : Le caractère arriéré des programmes dans les conservatoires est bien connu, comme la nécessité d’une rénovation et d’une mise à jour dans le système d’enseignement.
14L’insuffisance presque absolue de l’enseignement de la musique dans les écoles est aussi bien connue, malgré de timides débuts, quelle que soit la nécessité de la musique.
152. Mais qu’est-ce que la culture officielle ?
163. et 4. Au récent Festival de Venise, les deux concerts de l’orchestre et du chœur de Cracovie (Pologne), incluant des créations et des classiques de la modernité, ont été donnés dans le théâtre de La Fenice, au mieux à moitié vide.
17À Cracovie ou au Festival de Varsovie, les mêmes concerts se déroulent devant des salles pleines (1000, 1500 ou 2000 personnes, selon les capacités d’accueil de la salle).
18Ce qui démontre que limiter la question à l’indifférence du public ou à l’isolement de la musique contemporaine, comme nous nous complaisons à le faire par une paresse analytique ou dans le but de déclencher des polémiques confortables, n’est pas juste.
19Mais il faut prendre en considération le rapport entre la musique, son organisation, sa diffusion et la situation dans laquelle on agit (non selon un déterminisme aveugle, mais dans la réciprocité des relations, bien entendu), et prendre encore en considération les conséquences de l’enseignement de la musique, auxquelles je faisais allusion.
20Un exemple : dans les deux Allemagne, fédérale et démocratique, où l’enseignement de la musique dans les écoles est proverbial, la question de l’indifférence du public ne se pose pas, ni celle de l’isolement de la musique contemporaine. (Il y a d’autres problèmes ; séparément ; et même si, en Allemagne démocratique, une certaine musique contemporaine se trouve isolée (pas totalement cependant, parce que même en RDA, quelque chose vit et s’ouvre), cet isolement dépend de la persistance de mesures administratives et bureaucratiques.) Les initiatives auxquelles la question 4 fait allusion peuvent être différentes et graduées, jusqu’à la transformation radicale de la structure sociale qui existe encore chez nous, et donc, de son organisation.
21Bien entendu : une transformation socialiste1.
22Date : 1964.
23Sources : « La situazione musicale oggi in Italia », tapuscrit (ALN) ; Discoteca, 1964, n° V, p. 28-29 – la version publiée reproduit fidèlement le tapuscrit, à l’exception de la dernière phrase, coupée ; SeC, p. 163-164.
Notes de bas de page
1 [Cette dernière phrase ne figure pas dans le texte imprimé.]
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