Note éditoriale
p. 47-50
Texte intégral
Sources
1Notre traduction se fonde sur la récente édition des critiques de Wolf publiée sous la direction de Leopold Spitzer par la Internationale Hugo-Wolf-Gesellschaft in Wien : Hugo Wolfs Kritiken im Wiener Salonblatt, Wien, Musikwissenschaftlicher Verlag, 2002. Cette publication qui prend place dans l’édition critique des œuvres complètes de Wolf – Hugo Wolf Gesamtausgabe (HWG) – est la première à restituer les critiques du compositeur sous leur forme originale. Tel n’était pas le cas de la première édition, publiée à Leipzig en 1911 par l’Akademischer Wagner-Verein. Les éditeurs avaient cru bon de censurer quelques passages pour ménager certaines susceptibilités.
Sélection et rassemblement
2Dans ses chroniques musicales hebdomadaires, Wolf rendait compte, selon l’actualité du moment, d’un nombre variable de manifestations. Une chronique pouvait porter entièrement sur un concert ou sur une représentation d’opéra. Elle pouvait en d’autres occasions se composer d’une série de deux à six comptes rendus distincts dont l’intérêt et la longueur variaient considérablement, et qui auraient sans doute été publiés séparément si Wolf avait été au service d’un quotidien plutôt que d’un hebdomadaire. Cela nous a incité à choisir les comptes rendus où Wolf s’exprime le plus complètement, sans toujours retenir l’ensemble de la chronique à laquelle ils appartenaient à l’origine.
3Au cours des cent douze chroniques qu’il a rédigées pour le Wiener Salonblatt, Wolf a rendu compte de 237 concerts, opéras et événements en relation avec la vie musicale viennoise. Nous avons choisi 90 de ces comptes rendus, soit largement plus d’un tiers, et les avons regroupés par genre musical en trois chapitres. On trouvera ainsi l’opinion du critique sur 22 des 56 concerts symphoniques, 28 des 63 récitals (de piano, de chant et de musique de chambre) et 35 des 109 représentations d’opéra auxquels il a assisté. Nous avons également retenu cinq des neuf proses de circonstance et les avons intégrées dans les trois chapitres dont se compose notre ouvrage. Notre rassemblement par genres musicaux a par ailleurs toléré quelques exceptions, notamment lorsqu’un bref compte rendu complétait en peu de lignes une chronique dont nous avions déjà retenu l’essentiel.
Points de repère
4Les comptes rendus que nous avons choisis sont reproduits dans leur intégralité : on pourra y lire sans aucune lacune le jugement qu’a porté le critique sur un concert ou une représentation d’opéra. Plusieurs points de repère permettent de les situer dans l’ensemble du corpus des chroniques de Wolf.
- Des points de suspension entre crochets indiquent si un texte était à l’origine précédé ou suivis d’autres comptes rendus de Wolf qui n’ont pas été repris dans notre édition, ou qui ont été placés ailleurs dans ce livre du fait du regroupement par genre musical.
- La date de publication des textes permet de les situer dans les trois années d’activité critique de Wolf, qui s’est étendue sur quatre saisons entre le 20 janvier 1884 et le 27 avril 1887. Il est cependant utile de savoir que la saison musicale viennoise se déroulait, selon les institutions, entre septembre-octobre et mai-juin. Par ailleurs, il est arrivé que Wolf laisse passer une ou deux semaines sans rédiger de chronique.
- Les numéros entre crochets situent les textes dans l’ensemble des cent douze chroniques de Wolf dans l’édition de la HWG. Ils permettent de mesurer aisément les intervalles dans l’activité critique de Wolf, qui ne correspondait pas toujours à la distance chronologique : entre les comptes rendus d’opéra n° 54 (24 mai 1885) et n° 58 (11 octobre 1885), par exemple, près de cinq mois se sont écoulés mais le critique n’a rédigé que trois chroniques car l’on se trouvait entre deux saisons musicales.
Titres, programmes et annotations
5Le plus souvent, les chroniques de Wolf ne portaient aucun titre. Pour la commodité du lecteur, nous en avons ajouté là où ils faisaient défaut, et veillé à reprendre dans la majorité des cas ceux de Wolf, à savoir les nos 29, 30, 47 et 87 du premier chapitre, le n° 60 du second et les nos 23, 31, 54, 62 et 78 du dernier.
6Dans les intitulés des textes, les titres des œuvres apparaissent toujours en traduction française. Dans le corps des comptes rendus, les titres en allemand, même lorsqu’il s’agit de traductions d’opéras français ou italiens, ont également été traduits. En revanche, nous avons conservé les titres italiens que Wolf utilisait pour désigner les opéras italiens donnés dans la langue originale.
7Chaque compte rendu est suivi d’une mention détaillée du programme sur lequel il porte. Nous sommes à cet égard redevable à Leopold Spitzer et Isabella Sommer du précieux travail de reconstitution qu’ils ont réalisé pour l’édition critique de la HWG. Ces éditeurs ont retranscrit les programmes tels qu’ils apparaissaient sur les affiches de concert et d’opéra originales. La traduction française rendait cette restitution souvent problématique. Il nous a semblé préférable d’adopter, pour le confort de la lecture, une formulation à la fois plus concise, plus cohérente et, autant que possible, plus complète. De nombreuses imprécisions sont néanmoins demeurées, notamment dans les programmes des récitals de piano, où les œuvres étaient souvent mentionnées sans numéro d’opus ni indication de tonalité. Dans les programmes mixtes comportant un grand nombre de brèves pièces vocales et instrumentales, nous avons ajouté des tirets pour saisir l’alternance des interprètes.
8Le lieu et la date du concert ou de la représentation d’opéra sont toujours mentionnés en tête du programme. Pour les concerts de musique symphonique, il s’agissait la plupart du temps de la grande salle du Musikverein inaugurée en 1870. Le bâtiment avait été construit pour abriter l’ancienne Gesellschaft der Musikfreunde in Wien fondée en 1812. Aussi cette institution en désignait-elle la salle de concert comme la « Grande salle de la Société des amis de la musique » pour la série de concerts symphoniques qu’elle y organisait. Nous n’avons pas adopté cette désignation, la mention de l’Orchestre de la Société des amis de la musique suffisant à distinguer cette institution du Philharmonique.
9Dans les annotations, nous nous sommes efforcé d’enrichir la lecture par quelques informations utiles. On y trouvera des repères biographiques sur les compositeurs et auteurs moins connus, mais non sur les interprètes, pour lesquels on se reportera aux notices biographiques, en fin d’ouvrage. On verra également signalées, dans les notes, les sources des nombreuses citations dont Wolf émaillait ses textes ; à cet égard encore, l’édition critique de la HWG nous a été d’une aide précieuse. On y trouvera aussi quelques explications sur des termes difficilement traduisibles en français ; et enfin, des informations occasionnelles sur les circonstances d’exécution, la réception des œuvres par d’autres critiques, voire les dettes de Wolf envers les écrits de ses prédécesseurs, en particulier Hoffmann, Schumann et Wagner.
Remerciements
10Philippe Albèra est à l’origine de ce livre. Il en a reconnu la nécessité. Je le remercie de m’en avoir confié la réalisation. La collaboration et les suggestions de Mathilde Reichler, assistante en musicologie à l’Université de Genève, nous ont été très précieuses à bien des égards dans la préparation du manuscrit définitif : établissement de l’index pourvu de notices biographiques et historiques, vérification, correction et harmonisation de multiples éléments de l’ouvrage. Mathilde Reichler a en particulier beaucoup contribué à la traduction des textes de Wolf comportant des termes d’esthétique musicale. Qu’elle soit ici remerciée pour sa patience et son dévouement. De son côté, Christian Guillermet a été un partenaire toujours ouvert au dialogue, et qui n’a pas compté son temps pour rendre en français un style qui semblait défier toute possibilité de traduction. Plusieurs collègues m’ont par ailleurs fait l’amitié de lire mon étude introductive : je remercie tout particulièrement les membres du groupe d’études musicologiques de l’Université de Bâle (Arbeitsgruppe fur Forschungsfragen) dirigé par Wulf Arlt qui ont consacré l’une de leurs séances à ce texte, ainsi qu’Adriano Giardina (Université de Lausanne) et Stéphane Goldet (Paris). Merci enfin à Elisabeth Briefer (Österreichische Nationalbibliothek), qui m’a patiemment secondé dans la recherche iconographique.
Auteur
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