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« Élu pour parcourir des lointains oubliés »

En marge du cycle Beiseit de Heinz Holliger

p. 275-293


Extrait

I. Les poèmes

1En 1912 – Robert Walser avait alors trente-quatre ans – paraît un petit texte en prose de sa main intitulé Die Gedichte [Les Poèmes], qui nous apprend ceci :

En été, je n’écrivais jamais de poèmes. La floraison et l’éclat étaient trop sensuels pour moi. J’étais triste en été. Avec l’automne, une mélodie se saisit du monde. J’étais amoureux du brouillard, de la tombée de la nuit qui commençait tôt, du froid. Je trouvais la neige divine, mais plus belles et plus divines encore m’apparaissaient les tempêtes sombres, sauvages et chaudes du printemps naissant. Pendant l’hiver glacé, les soirs brillaient et luisaient de manière à vous enchanter. Les sons me charmaient, les couleurs s’entretenaient avec moi. Je n’ai pas besoin de dire que je vivais dans une solitude infinie. La solitude était la fiancée à laquelle je rendais hommage, le camarade que je préférais, la conversation que j’aimais, la beauté dont je jouissais, la société dans laquelle je vivais. Rien de plus na

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