Réaction et progrès

1Ceux qui utilisent aujourd’hui dans le domaine musical le terme de réaction avec une forte connotation polémique s’exposent tout particulièrement au soupçon de croire à la possibilité du progrès, alors que le caractère incomparable des grandes œuvres d’art devrait protéger celles-ci contre l’application d’un tel critère. Or il est impossible de parler de manière sensée de réaction ou de progrès en référence à la qualité d’œuvres isolées et non contemporaines, comme si avec le temps, cette qualité augmentait ou diminuait d’œuvre en œuvre. On ne soutiendra pas, pour ce qui est du progrès, que l’on sait mieux composer aujourd’hui ou produire par quelque grâce historique des œuvres meilleures qu’à l’époque de Beethoven ; on ne dira pas davantage que les conditions sociales sont devenues « meilleures » au cours du siècle dernier, même si les prévisions d’une progression massive de la misère ne se sont pas vérifiées. Dans le domaine de l’art, le lieu du progrès n’est pas celui des œ