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    Plan détaillé Texte intégral Mémoire de la Grande Guerre dans les territoires« Patrimonialisation » des monuments aux mortsMise en tourisme des monuments aux morts Notes de bas de page Auteur

    Tourisme et Grande Guerre

    Ce livre est recensé par

    • Clément Marie dit Chirot, Mondes du tourisme, mis en ligne le 28 octobre 2019. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tourisme/2234 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/tourisme.2234
    • Steve Hagimont, Mondes du tourisme, mis en ligne le 18 décembre 2020. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tourisme/2932 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/tourisme.2932
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    Table des matières

    Monuments aux morts et mémoire de la Grande Guerre, quelles opportunités pour les collectivités territoriales ?

    Franck David

    p. 409-419

    Texte intégral Mémoire de la Grande Guerre dans les territoiresLe monument aux morts et les « petites patries »Le monument aux morts, lieu référent des commémorations officiellesNouvelle composante mémorielle pour les territoires« Patrimonialisation » des monuments aux mortsPatrimonialisation de la Grande GuerreLe monument aux morts, haut-lieu géographiqueMise en tourisme des monuments aux mortsLa commune et le monument aux mortsLes initiatives de cohérence territorialeUn peu de prospective Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Après le temps des pèlerinages sur les champs de bataille et celui des commémorations, certains redoutent celui du tourisme et le risque d’une marchandisation de la mémoire1. Des Assises du tourisme de mémoire se sont tenues en 2011 et 2013. Dans le même temps, le Centenaire suscite un élan d’initiatives locales traduisant une ré-appropriation de la mémoire de 14-18 par les collectivités. Symbole du deuil de guerre, le monument aux morts s’affranchit de sa fonction commémorative et devient une balise mémorielle, un jalon historique de la Grande Guerre à l’échelle des territoires. Sa « mise en tourisme » repose sur une tragédie partagée à l’échelle européenne voire mondiale : la mort de masse. Marqueur du souvenir il a été érigé par tous les belligérants jusque dans les colonies, permettant l’identification d’un groupe social à une mémoire dépassant le cadre local et national. L’articulation entre géographie, histoire et mémoire connaît un renouvellement dans la géographie culturelle. Comme le précisait Paul Claval, « se pencher sur le sens des lieux, c’est interroger les connivences qui s’y tissent entre paysages et âme humaine, c’est voir comment les sentiments d’identité s’y enracinent […] » 2. Comment les collectivités en charge des territoires intègrent-elles la dimension mémorielle des lieux dans une perspective de mise en valeur touristique, à travers les monuments aux morts comme « trace » du passé et « marqueur » de la mémoire3 ? L’approche culturelle pose d’abord la question de la mémoire, qui participe à l’identité des territoires. Pour 14-18, dont la mémoire reste profondément ancrée, le monument aux morts apparaît comme une butte-témoin, un affleurement mémoriel facteur d’identification articulant les échelles locale et nationale. Héritage devenant patrimoine, le regard d’une société sur son passé et sa mise en scène par les acteurs du territoire lui confèrent un statut de « lieu » symbolique. Sa référence explicite à la guerre ne saurait éclipser le lien qu’il tisse avec le sol, le milieu – lieu pour mémoire4. La mise en tourisme des monuments aux morts en est encore à ses prémices, alors que les territoires de la ligne de front les ont intégrés aux paysages dont ils demandent la reconnaissance et le classement5. L’étude de quelques exemples de valorisation appuie les perspectives qui s’offrent aux collectivités locales en matière de tourisme mémoriel.

    Mémoire de la Grande Guerre dans les territoires

    2Le Centenaire de la Grande Guerre profite d’un double phénomène : d’un côté, les territoires et les communautés qui les habitent répondent collectivement à l’événement, de l’autre, l’État et son Groupement d’Intérêt Public « Mission du Centenaire » accompagnent les initiatives en termes de commémorations/remémoration. Une telle convergence participe de la « construction mémorielle [qui] combine la mise en récit d’un passé fédérateur, sa mise en scène dans un territoire où inscrire des traces et une mise en perspective avec un territoire souhaitable »6.

    Le monument aux morts et les « petites patries »

    3Les territoires ont conservé la mémoire du premier conflit mondial. Le traumatisme a marqué l’inconscient collectif. La conscription a soustrait aux communautés majoritairement rurales huit millions de mobilisés. Le volume des correspondances échangées (en moyenne une lettre par soldat et par jour7) traduit le déracinement vis à vis du « pays ». La figure du paysan-soldat convoquée par Maurice Le Lannou pour forger le concept d’homme-habitant doit beaucoup à ce sentiment d’arrachement non seulement pour ceux qui sont partis mais aussi pour ceux qu’ils ont quittés, surtout s’ils ne sont pas revenus, ni même leur dépouille…

    4Les monuments aux morts dressés pour marquer le sol des communes du sceau de la tragédie ont tenté de répondre à l’indicible deuil. Ils ont fini par incarner l’absence, achevant de tisser un lien entre le front, lieu de la mort où reposent les corps, et l’arrière où se conserve leur souvenir. Près de la moitié des 1,4 millions de « morts pour la France » n’a pu être identifiée, donc sans sépulture individuelle localisable. Les monuments communaux traduisent aussi le traumatisme d’une mort de masse sans corps8. Un siècle plus tard, les territoires se mobilisent pour exhumer ces douleurs enfouies avec un intérêt renouvelé pour les Lieux de mémoire. L’exposition « 40 000 monuments aux morts » des Rencontres photographiques d’Arles 2014, conçue par Raymond Depardon, s’affiche en 2016 au Panthéon : cinq mille monuments photographiés en plan large de manière à les intégrer dans leur environnement immédiat ; nouvelle mise en espace.

    5Au défi de l’inventaire exhaustif9 s’ajoutent les inaugurations récentes. Des municipalités décident à l’occasion du centenaire de se doter d’un marqueur mémoriel jugé indispensable : Campagne en Dordogne, Sorbiers dans les Hautes-Alpes ou encore Graix dans la Loire ont ainsi inauguré le leur en 2014. Prémontré dans l’Aisne, qui n’avait pourtant aucun disparu, a le sien depuis 1960 ; de même Asnières-lès-Dijon en Côte-d’Or a inauguré en 2011 un monument à la paix ! De tels exemples témoignent de la vigueur de cette mémoire de 14-18 à l’échelle des communes. La réappropriation collective d’une histoire vécue comme une tragédie confère à la Grande Guerre un statut privilégié dans l’identité communale. Hubert Pérès avait mis en évidence son importance entre l’individu et la nation10. À l’heure du centenaire cette importance revêt une dimension géographique non négligeable. Concomitamment, l’État mène une politique mémorielle volontariste.

    Le monument aux morts, lieu référent des commémorations officielles

    6L’État est un acteur majeur des territoires de la mémoire dans une tradition commémorative née au lendemain de l’Armistice avec l’inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe. En concurrence avec le Panthéon, La République fait le choix de ce « haut-lieu » déjà consacré par le souvenir de l’épopée napoléonienne. Ouvert, central, placé sous le symbole éminent de la victoire triomphale et dans la perspective signifiante des Champs Élysées, il acquiert une notoriété indéfectible. Depuis 1922, La République y célèbre un culte laïc – le culte de ses morts – se substituant opportunément à la laïcisation de l’espace public par la loi de 1905. À l’unisson, les communes de France adoptent – parfois avant l’État – un cycle de commémorations, qui s’officialisent en même temps qu’elles se multiplient dans les tourments du siècle. Les monuments aux morts deviennent des marqueurs de la mémoire des guerres dans les territoires, réintroduisant une dimension sacrée dans l’espace public par le culte du souvenir individualisé des morts du lieu. L’État orchestre ce temps mémoriel avec une codification des symboles, des gestes, des sons et des mots, qui configurent les temps forts de ces hauts-lieux. L’inflation des dates n’amoindrit ni le 11 novembre ni la fonction du monument.

    7La Mission du Centenaire est chargée de « préparer et mettre en œuvre le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale ». Comme pour le bicentenaire de 1789, l’État mène une politique volontariste dans le domaine de la mémoire et de l’histoire. Déjà, la Division de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA), avait été chargée sous l’égide du ministère de la Défense de mener des actions culturelles dans le domaine de la mémoire des guerres contemporaines. L’État s’érige donc en acteur majeur de la mémoire avec une injonction mémorielle forte qui trouve écho à l’échelle des communes et conditionne l’émergence d’une nouvelle strate mémorielle dans les territoires.

    Nouvelle composante mémorielle pour les territoires

    8Les territoires ont une mémoire, construite comme un mille-feuille de réminiscences perceptibles dans le paysage et véhiculées par des représentations, des valeurs ou un attachement subjectif11. Pour Jean-Luc Piveteau, tout territoire est un lieu de mémoire dans le sens où « la mémoire sémiotise l’espace et l’espace stabilise la mémoire »12. Le XXIe siècle adopte ainsi progressivement des composantes mémorielles du siècle précédent. Singulièrement prégnante dans les territoires meurtris, jusqu’à constituer parfois un paradigme identitaire revendiqué (Calvados, Somme…), la mémoire douloureuse innerve l’ensemble des territoires. Les monuments érigés des Antilles à la Corse en passant par Saint-Pierre-et-Miquelon en sont les points névralgiques. Plus ou moins cantonnés aux commémorations, ils bénéficient depuis quelques années d’un regain d’intérêt avec des habitants qui sondent l’anonymat des listes nominatives gravées dans la pierre. La disparition des derniers survivants et la réémergence de la question des fusillés au bénéfice des dessins de Tardi ont fait triompher dans le grand public la question de la contrainte, opposée par certains historiens à celle du consentement patriotique13. Mais, pour qu’une mémoire prenne corps dans un territoire, elle a besoin d’un double ancrage, dans le sol et dans l’imaginaire auquel se réfère l’identification. Ainsi les monuments aux morts participent-ils presque naturellement à la relecture d’une histoire partagée, aussi bien à l’échelle des communes – leur vocation première – qu’à celle, plus large, des territoires endeuillés.

    9Surgit alors la question des lieux sur lesquels les géographes ont réfléchi après la parution des Lieux de mémoire de Pierre Nora14. L’association des deux termes et le succès d’estime de cette somme « monumentale » ont placé dans le champ historique la référence aux lieux communs constitués par ces fragments identitaires. Parmi ceux-là, les monuments aux morts étudiés depuis 1977 par Antoine Prost figurent en bonne place du premier tome La République. Le terme « lieu » semble effectivement s’appliquer avec évidence à ces monuments trop vite réduits à l’appellation « Lieux de mémoire » alors qu’ils sont au moins autant géographiques qu’historiques. Soigneusement érigé en un point du territoire communal jugé suffisamment emblématique et signifiant, lié au territoire de la commune et dissocié du lieu de la mort – contrairement aux mémoriaux ou aux stèles de la Résistance –, le monument communal incarne la Grande Guerre. Il devient ainsi un marqueur mémoriel référent en même temps qu’une trace de la tragédie. À travers les monuments aux morts, la mémoire de la Grande Guerre irradie le territoire. C’est pourquoi, dans le contexte du centenaire, il fait l’objet de toutes les attentions pour intégrer le patrimoine historique local, dans une quête effrénée d’épaisseur temporelle. La mémoire devient un enjeu majeur pour les territoires et leurs acteurs.

    « Patrimonialisation » des monuments aux morts

    10Décentralisation et mondialisation questionnent l’identité des territoires. Le rapport à la mémoire est un des ressorts sur lesquels jouent les collectivités locales pour susciter une identification. La patrimonialisation d’objets, de lieux ou d’espaces et, de plus en plus, d’éléments immatériels et idéels, connaît une inflation spectaculaire. Sélectionnés et donc distingués, exposés et donc reconnus, valorisés enfin comme emblèmes du territoire, ils traduisent un accord social implicite sur des valeurs collectivement admises15. Vincent Veschambre a décrit l’intérêt de la géographie pour le patrimoine16. Pour lui, le processus de patrimonialisation consiste à marquer l’espace dans une perspective de valorisation et d’appropriation17. L’objet « monument aux morts » peut donc être abordé comme haut-lieu géographique à partir duquel le territoire révèle sa dimension paysagère au sens que lui prête Augustin Berque18 : « l’environnement imprégné de subjectivité [qui] conditionne aussi notre identité et notre personnalité par le biais des valeurs que nous y attachons ». Envisagé comme une trace de la Grande Guerre que les territoires cherchent aujourd’hui à valoriser, il devient un élément revendiqué du patrimoine.

    Patrimonialisation de la Grande Guerre

    11La guerre a bouleversé les paysages avec des destructions et des reconstructions, des zones fantômes encore interdites et des nécropoles qui façonnent l’image de ces territoires19. Elle poursuit son œuvre avec la mise en valeur de l’héritage. Anne Hertzog20 a étudié la géographie des musées de la Grande Guerre en Picardie, leur localisation, leur fréquentation et les enjeux de la valorisation de cette histoire par les collectivités locales. L’Historial de Péronne, initiative du Conseil général de la Somme, a profondément évolué entre le musée qu’il était à l’origine et le centre de recherche inauguré en 1992, devenu pôle culturel et scientifique de référence.

    12Avec le célèbre monument aux morts figurant une femme agenouillée au-dessus du cadavre d’un soldat et brandissant le poing, l’Historial achève d’identifier Péronne à la Grande Guerre, voire la Grande Guerre à Péronne… Plus modeste, le Centre d’interprétation de Suippes est né en 2006 sur le front de Champagne, non loin du monument de Navarin (pyramide surmontée d’un groupe de trois soldats). Il est situé près de Souain, théâtre du jugement arbitraire et de l’exécution de trois caporaux « fusillés pour l’exemple ». La communauté de communes et le Conseil général ont assumé l’héritage en choisissant d’ériger une stèle à leur mémoire. Le Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux est inauguré pour sa part en 2011 au pied de la monumentale Liberté éplorée offerte par les Américains pour commémorer les batailles dites « de la Marne ». Il opte ainsi pour l’identification de la communauté d’agglomération à ces épisodes « glorieux » de septembre 1914 et les désormais mythiques – sinon mystificateurs21 – « taxis de la Marne », dont un exemplaire trône dès l’entrée dans le musée. On voit bien comment les collectivités utilisent la mémoire au service des territoires, aussi bien en termes d’image (valorisation) que d’attractivité (mise en tourisme).

    13À côté d’initiatives très démonstratives, les territoires de l’arrière semblent démunis. La collecte des archives et le recensement des traces incitent néanmoins à s’intéresser aux diverses contributions à l’effort de guerre. De ce point de vue, les monuments aux morts constituent ce que Jean Davallon appelle une « trouvaille », c’est-à-dire une découverte ou plutôt une redécouverte de l’objet qu’on a toujours eu sous les yeux22. Présents dans la quasi-totalité des communes, les collectivités territoriales les considèrent sous un autre angle, d’autant qu’ils jouissent souvent d’une localisation signifiante.

    Le monument aux morts, haut-lieu géographique

    14Dans l’entre-deux-guerres les communes ont beaucoup utilisé leur monument aux morts pour diffuser à travers la carte postale une image associant le territoire aux stigmates de la Grande Guerre. L’usage s’est perdu, et on peut s’en réjouir, mais l’observation d’un paysage au prisme de son monument aux morts constitue un angle pertinent pour en saisir la dimension symbolique.

    15S’il a pu varier dans le temps, l’emplacement du monument a rarement laissé au hasard le choix du positionnement et de l’orientation. Au-delà des typologies construites sur la proximité des pôles civiques (mairie-école), religieux (église) ou funéraires (cimetière), le lieu de mémoire vaut surtout par le point de vue qu’il offre sur le territoire. Approcher une commune par son emblème mémoriel permet souvent d’en saisir, y compris dans les registres du sensible et du symbolique, les référents paysagers. À Chamonix comme à Laruns, dans l’étroite vallée d’Ossau, le monument sert la mise en scène de la montagne la plus emblématique qui soit, le Mont-Blanc d’un côté et le Pic du Midi de l’autre. Regarder à travers le monument aux morts permet d’appréhender le paysage auquel les hommes de l’époque se sont explicitement référés pour désigner le pôle mémoriel : un géosymbole23. Biarritz et son rocher de la Vierge, Saint-Nazaire et ses colonnes ouvertes sur l’océan, les exemples sont nombreux24. Le monument aux morts s’est glissé dans les interstices d’un espace public laïcisé, souvent habilement positionné par rapport aux pôles religieux (église, croix de missions, calvaire ou statue de la Vierge) et laïques (mairie, école). Longtemps perçu comme allégeance, il peut aussi bien être vu comme un substitut, bénéficiant d’un transfert du sacré, du religieux vers le profane et le culte des disparus de la commune. Arbres de la liberté, mairies et statues de La République érigées pour le centenaire de la Révolution n’ont jamais satisfait la quête d’une force symbolique quasi sacrée25. Le monument aux morts représente dans les territoires une balise mémorielle qui fait « lieu » et fait sens. C’est cet objet autant que sa localisation qui suscite aujourd’hui l’intérêt des collectivités territoriales. Selon Emmanuelle Bonerandi, « le patrimoine revêt une utilité de légitimation territoriale. Il balise le territoire, lui donne une réalité, construit du sens »26. Les différentes échelles de la gestion des territoires participent à l’édification d’un patrimoine favorisant l’identification des habitants à des références communes. Le monument aux morts en est une.

    Mise en tourisme des monuments aux morts

    16Olivier Lazzarotti évoque une co-constitution du tourisme et du patrimoine : « le patrimoine, pour être valide, a besoin du regard de l’autre, donc du tourisme »27. Pour le tourisme de mémoire, le patrimoine mémoriel joue donc un rôle déterminant. Qu’en est-il des monuments aux morts ?

    La commune et le monument aux morts

    17La commune est propriétaire du monument. Érigé par la municipalité après des débats, des pétitions et les souscriptions d’usage, il incarne la vigueur de la démocratie locale dans ce que Maurice Agulhon appelait la « République au village ». Ce sont aussi les archives municipales (parfois versées au centre d’archives départementales) qui conservent la genèse du projet. Il reste donc soumis aux décisions de la commune pour son entretien, sa réfection ou son déplacement. Les initiatives pour le considérer comme potentiel touristique se confrontent néanmoins à l’indigence des moyens et à l’héritage d’une pratique commémorative.

    18Çà et là, des municipalités décident d’inclure leur monument parmi les lieux référencés du patrimoine local, sur le site internet de la mairie ou de l’office du tourisme. La présentation se réduit souvent à une localisation, une photographie et une courte description. Mais la ville de Mazères (4 000 habitants) – bastide ariégeoise du XIIIe siècle – détaille le projet de l’édifice, classé monument historique depuis 2007. Le monument peut aussi faire l’objet d’une mise en valeur in situ : abords aménagés, clôture escamotée, il se retrouve de plain-pied dans l’espace public. La presse locale relaie ces opérations de mise en valeur d’un monument qui sert alors de faire-valoir. La mairie de Beaumont-de-Lomagne (3 800 habitants dans le Tarn-et-Garonne) décide ainsi en 2014 d’en faire un véritable monument historique au milieu d’une roseraie du souvenir en ajoutant un puit au lieu de mémoire… Le bourg a longtemps été encombré par les multiples puits implantés aux intersections des rues. Entraves à la circulation, ils ont tous été supprimés. La nouvelle mise en scène du monument aux morts sert ainsi pleinement la mémoire du territoire.

    19Plus rarement, la municipalité décide d’en faire un emblème résolument ancré dans une démarche mémorielle et artistique. Saint-Martin-Cantalès (160 habitants dans le Cantal) n’a pu se résoudre à la ruine de son monument28 : « pour la communauté celui-ci fait partie du territoire du quotidien d’un village au même titre que la mairie ou l’église. Il est une image « familière», qui participe de l’imaginaire collectif et de la construction de la conscience d’appartenance territoriale »29. Avec le ministère de la Culture, une commande publique est lancée. Le nouvel édifice Géologie de la mémoire est inauguré en 2014, selon un cahier des charges particulièrement significatif quant à la dimension géographique de l’œuvre :

    « Elle doit se situer dans la zone de l’actuel monument (par décision de la population interrogée). L’identité de cet espace est forte : une église romane (inscrite à l’inventaire des Monuments historiques), un jardin-verger avec des colonnades végétales qui s’ouvre sur le paysage environnant. Il existe un « esprit du lieu ». L’œuvre doit respecter l’esprit du lieu, être en harmonie, l’enrichir et entretenir un lien fort avec le paysage ».

    20On retrouve « la médiance humaine […] doublement ancrée dans la sémiosphère (où s’organisent les représentations) et dans la biosphère (où naît, vit et meurt le corps animal) » si chère à Augustin Berque. L’attachement d’un territoire à la mémoire en même temps qu’à la symbolique du lieu est mis au service d’une valorisation artistique, potentiellement touristique.

    21Quand les sculptures sont dues à un artiste renommé – Bourdelle à Montauban ou Montceau-les-Mines, Maillol dans les Pyrénées-Orientales – ou quand la notoriété est acquise par la force du message comme pour l’écolier de Gentioux ou la veuve de Péronne, les monuments aux morts sont répertoriés comme lieux de tourisme. À Lodève, dans l’Hérault, les sculptures de femmes en costume de ville de Paul Dardé ont été restaurées et constituent de nouveaux atours pour la commune.

    Les initiatives de cohérence territoriale

    22L’intercommunalité s’empare à son tour des monuments pour les réintroduire dans le patrimoine local. De l’Ile-de-Ré à l’Ouest Rhodanien en passant par la Touraine ou encore le Pays de Saint-Flour, des expositions les sortent de l’anonymat. La communauté de communes du Talmondais (neuf communes du littoral vendéen dont Saint-Vincent-sur-Jard où Clemenceau avait sa maison face à l’océan) a disposé une signalétique sur chaque monument. Localisés, donc référencés dans la géographie locale, ils sont aussi identifiés par la charte graphique de l’office du tourisme, donc intégrés au patrimoine. Le réseau des Villes et Pays d’Art et d’Histoire (VPAH) joue en la matière un rôle moteur. A l’échelle du département, le service des archives départementales conserve les dossiers relatifs à la construction des monuments et à la validation des projets par la commission préfectorale. Les conseils généraux ont aussi souvent diligenté des études sur les monuments aux morts donnant lieu à une exposition ou une publication30. L’échelle départementale vaut donc surtout pour les archives et la connaissance.

    23Depuis 2010, les services du patrimoine dépendant des directions régionales des affaires culturelles (DRAC) se saisissent des monuments aux morts pour en distinguer les éléments les plus singuliers. La région Rhône-Alpes en a recensé une quarantaine et édité en 2015 une brochure dans la collection Vademecum de Patrimoine Rhônalpin. La région PACA a publié l’intégralité de l’inventaire sur son site internet31. En Pays-de-la-Loire, ce sont les monuments aux morts peints des paroisses qui ont retenu l’attention32. Après examen de six mille monuments, le préfet de la région Aquitaine a signé en 2015 l’inscription de quarante au titre des Monuments historiques. L’inventaire et le classement préservent d’une altération ou d’une destruction, la restauration dépendant des communes. Mais la Fondation du Patrimoine (sauvegarde et valorisation du patrimoine rural) se penche aussi sur les monuments aux morts en péril et lance des souscriptions pour les restaurer. Vingt-cinq projets répartis dans dix régions sont ainsi soutenus. La région s’avère donc un acteur de premier plan dans le processus de patrimonialisation des monuments aux morts.

    Un peu de prospective

    24Les collectivités territoriales qui s’engagent dans la voie du tourisme mémoriel se doivent d’élaborer un contenu à la fois scientifique, pour une mise en perspective historique des lieux, mais aussi pédagogique, afin de le rendre accessible et porteur de sens pour le plus grand nombre33. Un travail avec les différents acteurs de la mémoire locale s’avère opportun ; associations et sociétés savantes sont à même d’apporter l’érudition pour un contenu explicatif. Les écoles peuvent être aussi sollicitées à travers divers projets éducatifs portés par le Souvenir français ou l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). En Haute-Savoie, quatorze communes du pays du Mont-Blanc ont ainsi équipé les monuments aux morts de QR-codes pour permettre au public d’avoir accès aux informations sur l’édifice et sa signification. Une telle démarche résulte de l’investissement d’une collectivité territoriale en partenariat avec l’école et le choix du m-tourisme dans l’usage des technologies mobiles. C’est une nouvelle forme d’accès à l’information touristique après l’avènement du e-tourisme34. Loin d’être isolée, cette mise en tourisme de la mémoire est notamment promue par de jeunes entreprises du secteur de la communication ou de l’ingénierie touristique.

    25Synergie entre les différents acteurs du tourisme et de la mémoire d’une part, production de contenu multimédia adapté aux nouvelles pratiques touristiques d’autre part se rejoignent dans les perspectives de valorisation patrimoniale modélisées par Emmanuelle Bonerandi35. Dans le modèle de la figure du pôle, le monument aux morts pris isolément acquiert pour lui-même un supplément de sens grâce à un contenu explicatif qui lui restitue une dimension symbolique. Un exemplaire d’exception peut rayonner au-delà de son territoire. Mais ce modèle souffre de la fragmentation des initiatives cantonnées à l’échelle des communes et, de ce fait, limitées en termes d’audience et d’attractivité. Si les monuments aux morts d’un territoire sont abordés dans une démarche complémentaire et comparative, en lien avec toutes les autres formes d’hommages aux morts de 14-18 (monuments paroissiaux, professionnels, sportifs…), voire avec d’autres Lieux de mémoire (tombes individuelles ou carrés militaires, chapelles) y compris d’autres guerres (1870, 39-45), ils profitent d’une mise en réseau interne et résonnent avec les autres lieux du territoire. Le circuit du souvenir dans la Somme avec ses applications à télécharger en constitue un bon exemple36. Enfin, mis en perspective dans le modèle de l’archipel avec d’autres réalisations, soit sur des critères de ressemblance (présence de civils, d’enfants, de femmes…), œuvres du même sculpteur (Maillol qui a offert ses sculptures à différentes communes des Pyrénées-Orientales), voire de message politique particulier (notamment les monuments dits « pacifistes »), la mémoire prend alors une dimension beaucoup plus large, partagée et inclusive. Élaborés par son auteure pour des projets à dimension patrimoniale, ces modèles s’avèrent pertinents pour réfléchir à la mise en tourisme des monuments aux morts, et plus largement au tourisme de mémoire.

    26Les monuments aux morts peuvent-ils être un levier du tourisme de mémoire pour les collectivités territoriales ? Ils participent de la « mise en mémoire » de la Grande Guerre dans les territoires. En cours de patrimonialisation, ils acquièrent le statut de monuments historiques sous l’impulsion de collectivités soucieuses de soigner leur image et leur héritage. Pour reprendre Pierre Gentelle, « nombre de hauts lieux, j’aurais envie de dire tous les hauts lieux, sont les produits combinés d’une part de la mémoire et de l’histoire, d’autre part de la lecture qu’en fait notre temps »37. Ce temps trace aujourd’hui les contours et les parcours du tourisme mémoriel de la Grande Guerre sous l’égide de collectivités territoriales et d’États réconciliés. Au plus près des territoires figurent ces monuments aux morts. Lieux de reconnaissance unanimement identifiés, lieux du sens au langage universel, lieux de la mémoire d’une tragédie insensée ils sont aussi lieux du pouvoir local ; quatre critères pour définir l’exemplarité symbolique38. Les monuments aux morts jalonnant nos contrées s’érigent en nouvelles bornes milliaires des routes de la mémoire. Les géographes ne sauraient les laisser aux seuls historiens.

    Notes de bas de page

    1 BARCELLINI, Serge, « Souvenir, mémoire et marché », Le Monde, 11 novembre 2008.

    2 CLAVAL, Paul, Géographies et géographes, Paris, L’Harmattan, 2007.

    3 RIPOLL, Fabrice, « Réflexion sur les rapports entre marquage et appropriation de l’espace », in BULOT, Thierry, et VESCHAMBRE, Vincent (dir.), Mots, traces et marques : dimensions spatiale et linguistique de la mémoire urbaine, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 15-36.

    4 LAZZAROTTI, Olivier, Des lieux pour mémoires, Paris, Armand Colin, 2012.

    5 Proposition franco-belge pour inscrire 104 sites sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO : www.paysages-et-sites-de-memoire.fr.

    6 SGARD, Anne, « Mémoires, lieux et territoires », in DODIER Rodolphe, ROUYER Alice, SECHET Raymonde (dir.), Territoires en action et dans l’action, Rennes, PUR, 2008, p. 105-118.

    7 TREVISAN, Carine, « Lettres de guerre », Revue d’histoire littéraire de la France, 2003, n°2, Vol. 103, p. 331-341.

    8 Un peu moins de 250 000 corps ont rejoint les cimetières communaux.

    9 Voir l’initiative de l’Irhis sur http://monumentsmorts.univ-lille3.fr.

    10 PERES, Hubert, « Identité communale, République et communalisation. À propos des monuments aux morts des villages », Revue française de science politique, 1989, n°5, p. 665-682.

    11 VERDIER, Nicolas, « La mémoire des lieux : entre espaces de l’histoire et territoires de la géographie », in TAKACS, Adam (dir.), Mémoire, Contre mémoire, Pratique historique, Budapest, Equinter, 2009, p. 103-122.

    12 PIVETEAU, Jean Luc, « Le territoire est-il un lieu de mémoire ? », Espace géographique, 1995, tome 24, n°2, p. 113-123.

    13 Sur ce débat historiographique, on se référera à JULIEN, Élise, « À propos de l’historiographie française de la première guerre mondiale », Labyrinthe, n°18, 2004, p. 53-68.

    14 DEBARBIEUX, Bernard, « Le lieu, le territoire et trois figures de rhétorique », L’Espace géographique, 1995, n°2, p. 97-100.

    15 DI MEO, Guy, « Processus de patrimonialisation et construction des territoires », Colloque 12-14 septembre 2007, Poitiers-Châtellerault.

    16 VESCHAMBRE, Vincent, « Patrimoine : un objet révélateur des évolutions de la géographie et de sa place dans les sciences sociales », Annales de géographie, 2007, n°4, p. 361-381.

    17 Vox geographica, Cafés géographiques 2 novembre 2007, en ligne, http://cafe-geo.net/wp-content/uploads/processus-patrimonialisation.pdf.

    18 BERQUES, Augustin, « Paysage, milieu, histoire », in Coll., Cinq propositions pour une théorie du paysage, Champ Vallon, Seyssel, 1994, p. 26.

    19 VERKINDT, Etienne et BLANC, Hélène, « Le “paysage de mémoire”, un concept en construction », Espaces – tourisme et loisirs, 2013, n°313, p. 80-86.

    20 HERTZOG, Anne, « Tourisme de mémoire et imaginaire touristique des champs de bataille », Via@ Les imaginaires touristiques, 2012, n°1.

    21 Les historiens ont largement révisé l’importance de la mobilisation des taxis parisiens tout comme ils récusent le terme « bataille de la Marne » construit pour servir le mythe plutôt que l’histoire. Mais n’est-on pas là justement dans le domaine de la mémoire… (cf. les travaux du général André Bach qu’il résume dans un entretien accordé à La Nouvelle Revue d’Histoire, n°70, jan-fév. 2014).

    22 DAVALLON, Jean, « Comment se fabrique le patrimoine ? », Sciences humaines Hors-série, 2002, n°36.

    23 BONNEMAISON, Joël, La géographie culturelle, cours de l’Université Paris IV-Sorbonne, 1994-1997, CTHS, Paris, 2000.

    24 DAVID, Franck, « Les noms gravés sur les monuments aux morts, héroïques victimes des territoires de la République ? », 13e Colloque Doc’Géo « Héros, mythes et espaces. Quelle place du héros dans la construction des territoires ? », Université Bordeaux Montaigne, 2016, p. 35-46.

    25 RICHARD, Bernard, Les emblèmes de la République, Paris, CNRS Ed., 2012.

    26 BONERANDI, Emmanuelle, « Le recours au patrimoine, modèle culturel pour le territoire ? », Géocarrefour, 2005, vol. 80/2, p. 2.

    27 LAZZAROTTI, Olivier, « Tourisme et patrimoine : ad augusta per angustia », Annales de géographie n°629, 2003, p. 99.

    28 Voir le dossier de presse du projet sur le site du ministère de la Culture.

    29 Nous soulignons.

    30 Un recensement bibliographique a été entrepris sur le site http://monumentsmorts.univ-lille3.fr.

    31 www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/Drac-Paca.

    32 LEDUC-GUEYE, Christine, Monuments aux morts peints dans les églises, Nantes, Revue 303, 2014.

    33 DAVID, Franck, « Le monument aux morts, un patrimoine à (re)découvrir », Espaces – tourisme et loisirs, 2014, n°321, p 4-11.

    34 « M-tourisme : des outils mobiles pour voyager autrement », Planète Puy-de-Dôme - une marque du Conseil général 63, planetepuydedome.com.

    35 BONERANDI, Emmanuelle, « Le recours au patrimoine, modèle culturel pour le territoire ? », Géocarrefour, 2005, vol. 80/2.

    36 www.somme14-18.com.

    37 GENTELLE, Pierre, « Haut lieu », L’Espace géographique, 1995, n°2, p. 135-138.

    38 MICOUD, André (dir.), La production symbolique des lieux exemplaires, Dossiers des Séminaires Techniques, Territoires et Sociétés, Délégation à la recherche et à l’innovation, Paris, 1991.

    Auteur

    Franck David

    Agrégé d’histoire-géographie, est enseignant à l’Université de Bretagne-Sud – Lorient. Ses travaux portent sur les interactions entre géographie et mémoire. Il est notamment l’auteur de Comprendre le monument aux morts (Codex, 2013).

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    1 BARCELLINI, Serge, « Souvenir, mémoire et marché », Le Monde, 11 novembre 2008.

    2 CLAVAL, Paul, Géographies et géographes, Paris, L’Harmattan, 2007.

    3 RIPOLL, Fabrice, « Réflexion sur les rapports entre marquage et appropriation de l’espace », in BULOT, Thierry, et VESCHAMBRE, Vincent (dir.), Mots, traces et marques : dimensions spatiale et linguistique de la mémoire urbaine, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 15-36.

    4 LAZZAROTTI, Olivier, Des lieux pour mémoires, Paris, Armand Colin, 2012.

    5 Proposition franco-belge pour inscrire 104 sites sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO : www.paysages-et-sites-de-memoire.fr.

    6 SGARD, Anne, « Mémoires, lieux et territoires », in DODIER Rodolphe, ROUYER Alice, SECHET Raymonde (dir.), Territoires en action et dans l’action, Rennes, PUR, 2008, p. 105-118.

    7 TREVISAN, Carine, « Lettres de guerre », Revue d’histoire littéraire de la France, 2003, n°2, Vol. 103, p. 331-341.

    8 Un peu moins de 250 000 corps ont rejoint les cimetières communaux.

    9 Voir l’initiative de l’Irhis sur http://monumentsmorts.univ-lille3.fr.

    10 PERES, Hubert, « Identité communale, République et communalisation. À propos des monuments aux morts des villages », Revue française de science politique, 1989, n°5, p. 665-682.

    11 VERDIER, Nicolas, « La mémoire des lieux : entre espaces de l’histoire et territoires de la géographie », in TAKACS, Adam (dir.), Mémoire, Contre mémoire, Pratique historique, Budapest, Equinter, 2009, p. 103-122.

    12 PIVETEAU, Jean Luc, « Le territoire est-il un lieu de mémoire ? », Espace géographique, 1995, tome 24, n°2, p. 113-123.

    13 Sur ce débat historiographique, on se référera à JULIEN, Élise, « À propos de l’historiographie française de la première guerre mondiale », Labyrinthe, n°18, 2004, p. 53-68.

    14 DEBARBIEUX, Bernard, « Le lieu, le territoire et trois figures de rhétorique », L’Espace géographique, 1995, n°2, p. 97-100.

    15 DI MEO, Guy, « Processus de patrimonialisation et construction des territoires », Colloque 12-14 septembre 2007, Poitiers-Châtellerault.

    16 VESCHAMBRE, Vincent, « Patrimoine : un objet révélateur des évolutions de la géographie et de sa place dans les sciences sociales », Annales de géographie, 2007, n°4, p. 361-381.

    17 Vox geographica, Cafés géographiques 2 novembre 2007, en ligne, http://cafe-geo.net/wp-content/uploads/processus-patrimonialisation.pdf.

    18 BERQUES, Augustin, « Paysage, milieu, histoire », in Coll., Cinq propositions pour une théorie du paysage, Champ Vallon, Seyssel, 1994, p. 26.

    19 VERKINDT, Etienne et BLANC, Hélène, « Le “paysage de mémoire”, un concept en construction », Espaces – tourisme et loisirs, 2013, n°313, p. 80-86.

    20 HERTZOG, Anne, « Tourisme de mémoire et imaginaire touristique des champs de bataille », Via@ Les imaginaires touristiques, 2012, n°1.

    21 Les historiens ont largement révisé l’importance de la mobilisation des taxis parisiens tout comme ils récusent le terme « bataille de la Marne » construit pour servir le mythe plutôt que l’histoire. Mais n’est-on pas là justement dans le domaine de la mémoire… (cf. les travaux du général André Bach qu’il résume dans un entretien accordé à La Nouvelle Revue d’Histoire, n°70, jan-fév. 2014).

    22 DAVALLON, Jean, « Comment se fabrique le patrimoine ? », Sciences humaines Hors-série, 2002, n°36.

    23 BONNEMAISON, Joël, La géographie culturelle, cours de l’Université Paris IV-Sorbonne, 1994-1997, CTHS, Paris, 2000.

    24 DAVID, Franck, « Les noms gravés sur les monuments aux morts, héroïques victimes des territoires de la République ? », 13e Colloque Doc’Géo « Héros, mythes et espaces. Quelle place du héros dans la construction des territoires ? », Université Bordeaux Montaigne, 2016, p. 35-46.

    25 RICHARD, Bernard, Les emblèmes de la République, Paris, CNRS Ed., 2012.

    26 BONERANDI, Emmanuelle, « Le recours au patrimoine, modèle culturel pour le territoire ? », Géocarrefour, 2005, vol. 80/2, p. 2.

    27 LAZZAROTTI, Olivier, « Tourisme et patrimoine : ad augusta per angustia », Annales de géographie n°629, 2003, p. 99.

    28 Voir le dossier de presse du projet sur le site du ministère de la Culture.

    29 Nous soulignons.

    30 Un recensement bibliographique a été entrepris sur le site http://monumentsmorts.univ-lille3.fr.

    31 www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/Drac-Paca.

    32 LEDUC-GUEYE, Christine, Monuments aux morts peints dans les églises, Nantes, Revue 303, 2014.

    33 DAVID, Franck, « Le monument aux morts, un patrimoine à (re)découvrir », Espaces – tourisme et loisirs, 2014, n°321, p 4-11.

    34 « M-tourisme : des outils mobiles pour voyager autrement », Planète Puy-de-Dôme - une marque du Conseil général 63, planetepuydedome.com.

    35 BONERANDI, Emmanuelle, « Le recours au patrimoine, modèle culturel pour le territoire ? », Géocarrefour, 2005, vol. 80/2.

    36 www.somme14-18.com.

    37 GENTELLE, Pierre, « Haut lieu », L’Espace géographique, 1995, n°2, p. 135-138.

    38 MICOUD, André (dir.), La production symbolique des lieux exemplaires, Dossiers des Séminaires Techniques, Territoires et Sociétés, Délégation à la recherche et à l’innovation, Paris, 1991.

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    David, F. (2019). Monuments aux morts et mémoire de la Grande Guerre, quelles opportunités pour les collectivités territoriales ?. In Y.-M. Evanno & J. Vincent (éds.), Tourisme et Grande Guerre (1‑). Éditions Codex. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.codex.1755
    David, Franck. « Monuments aux morts et mémoire de la Grande Guerre, quelles opportunités pour les collectivités territoriales ? ». In Tourisme et Grande Guerre, édité par Yves-Marie Evanno et Johan Vincent. Ploemeur: Éditions Codex, 2019. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.codex.1755.
    David, Franck. « Monuments aux morts et mémoire de la Grande Guerre, quelles opportunités pour les collectivités territoriales ? ». Tourisme et Grande Guerre, édité par Yves-Marie Evanno et Johan Vincent, Éditions Codex, 2019, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.codex.1755.

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    Evanno, Y.-M., & Vincent, J. (éds.). (2019). Tourisme et Grande Guerre (1‑). Éditions Codex. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.codex.1084
    Evanno, Yves-Marie, et Johan Vincent, éd. Tourisme et Grande Guerre. Ploemeur: Éditions Codex, 2019. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.codex.1084.
    Evanno, Yves-Marie, et Johan Vincent, éditeurs. Tourisme et Grande Guerre. Éditions Codex, 2019, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.codex.1084.
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