Les guides Joanne devenus Bleus : d’autres vainqueurs de la Grande Guerre
p. 207-223
Texte intégral
1Pendant les deux-tiers du XIXe siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, trois éditeurs ont dominé le marché des guides de voyage : le britannique Murray, le français Hachette avec les guides Joanne et l’allemand Baedeker qui les concurrençait en traduisant ses guides de l’allemand en anglais et en français. Comment ces entreprises commerciales survivent-elles pendant la Grande Guerre, quand le voyage de plaisir ou la villégiature deviennent secondaires, voire l’objet de mépris ? Les guides Murray cessent de paraître en 19131. Cette année-là, Baedeker avait publié 20 guides dont quatre en français et cinq en anglais, Hachette 32 guides Joanne, nouveautés et mises à jour toutes collections confondues. Quels guides sont édités ? Quels problèmes les éditeurs doivent-ils affronter ? La guerre influence-t-elle leur devenir et leur comportement de concurrents désormais ennemis ? Nous étudierons plus particulièrement les guides Joanne et nous verrons que leur destin reste étroitement lié aux guides Murray et Baedeker.
Les trois collections de guides protagonistes

Murray (1836-1913) dont la couverture rouge a été copiée par Bædeker ; Joanne (1860-1919) dont la couverture bleu nuit sera reprise pour les Blue guides Bleus ; Bædeker (1832-1987) dont le format a été repris par les guides Joanne à partir de 1894.
Les guides dans la guerre
2L’année 1914 est tronquée de cinq mois d’activité mais le fléchissement de la production éditoriale est à peine notable : 18 Baedeker (dont quatre en anglais et autant en français) et 40 Joanne. Certains des Joanne publiés pendant les hostilités étaient déjà prévus et le stock important des guides édités précédemment permettait à la section des guides de survivre dans un contexte de pénurie générale. Malgré ses activités diversifiées, la maison Hachette rencontre d’énormes difficultés de fonctionnement financier et logistique2. Ses employés sont mobilisés : 89 ne reviendront pas et 148 ont reçu au moins une citation pour leur bravoure3. Ces chiffres permettent de comprendre les difficultés à surmonter. Cependant, tous les auteurs des guides publiés pendant la guerre sont employés depuis longtemps par Hachette et trop âgés pour être appelés.
3En 1915, un seul Baedeker est publié : London4. Pendant la guerre, Baedeker et le repreneur des guides Murray ne publient rien. Hachette édite quelques guides, la plupart ne sont que des refontes de guides précédents ou des mises à jour succinctes regroupées sur des « feuillets roses ».
Publication des guides Joanne pendant la guerre
Année | Guides | Monograohie | Total |
1915 | Londres en 8 jours La Corse illustrée | Cannes St-Raphaël Dax Orléans Poitiers-Angoulême Tunis | 8 |
1916 | Paris Espagne et Portugal Italie du Nord Rome en 8 jours Algérie et Tunisie | Pau, Eaux-Bonnes… Clermont-Ferrand, Royat… Bordeaux Genève | 9 |
1917 | Auvergne et Centre [éd. 1912] Bords de la Loire, bains de mer de l’Océan et Sud-Ouest [refonte 1911+1914] | Le Havre Arcachon Le Mans et Angers | 5 |
1918 | Savoie [éd. 1912] Paris in a Week [éd. 1914] | Caen Monte-Carlo/Menton Luchon | 5 |
Par souci de clarté, les titres des monographies ont été abrégés au nom des villes principales.
4Cette production de 27 guides en quatre ans montre l’essoufflement des moyens techniques et humains pour créer de nouveaux titres : seuls Italie du Nord et Algérie et Tunisie sont des créations. Pourtant, les destinations choisies par les touristes ne sont pas limitées aux seules nouveautés. De nombreux titres publiés avant-guerre sont toujours vendus et le seront encore vers 1925.
L’effort de guerre méconnu d’Hachette
5Pendant les hostilités, les « guides » ne sont pas circonscrits aux seuls guides de voyage : Hachette publie des guides destinés aux militaires. Les guides de conversation Plumon5 sont destinés aux officiers et soldats alliés afin qu’ils puissent communiquer entre eux, comprendre les ordres, distinguer les grades, etc., en français, anglais, flamand et italien, ainsi qu’interroger un prisonnier en allemand. Il s’agit du Vade-Mecum for the use of Officers and Interpreters in the present campaign (1914, 1917 et 1918), du Guide du soldat pour la présente campagne (1915) ; The Soldiers’ Pocket Guide for Ordinary Conversation – English-French-Flemish (1915), du Guide militaire français-italien (1915 et 1918) et enfin du Yanks-Guide in France and Germany for Ordinary Conversation (1918).
6Ces guides sont l’œuvre originale d’Eugène Plumon, officier interprète auprès du corps expéditionnaire britannique et docteur en droit de l’université de Heidelberg. Pour les guides italiens, Plumon s’adjoint la collaboration de M. Faure, officier interprète.
7Sans cesse remis à jour, remaniés et complétés comme l’indique leur nombre de pages qui double, les guides Plumon attestent de l’évolution de la guerre, notamment de l’importance croissante de l’aviation : cette section passe de quatre entrées sous le titre Aérostation (Grades, Parties de l’aéroplane, Le vol, Le ballon) en 1917 à huit pour l’édition de 1918 (Grades, Aviation maritime, Termes généraux, Parties de l’aéroplane et matériel, Instruments du pilote, Le vol, Expressions courantes, Ballon).
8Qu’Hachette ait voulu participer à l’effort de guerre n’a rien d’étonnant : le patriotisme de ses dirigeants est connu et le nombre d’employés tués et mobilisés frappe durement l’entreprise. L’absence de contrat ne permet que des hypothèses sur la collaboration entre les éditeurs Berger-Levrault et Payot qui publient des guides semblables, fait inhabituel chez Hachette. Sans doute, les éditeurs avaient-ils jugé plus utile de s’allier pour éditer et diffuser les milliers d’exemplaires de ces manuels de conversation bilingues et trilingues que de lutter commercialement.
9La série de brochures Joanne Brief Guide est créée en bloc en 1919 ; elle comprend 16 fascicules en anglais de quatre pages chacun, vendus 0,50 F6. La couverture porte les drapeaux des vainqueurs avec, au dos, la « carte-catalogue » des guides Joanne. Ces guides se concentrent sur l’histoire des villes jusqu’à la fin du XIXe siècle et font abstraction de la récente guerre, à l’exception de très brèves mentions circonstanciées (Bordeaux : siège provisoire du gouvernement en 1914 ; Brest : quartier général des Américains ; Le Havre : port des steamers pour New York et ateliers de munitions ; Rouen : centralisation des forces anglaises). Les villes concernées (principalement portuaires ou réparties sur le réseau de chemin de fer de l’État) correspondent à des cantonnements, hôpitaux alliés et gares d’acheminement des troupes7. Michelin a une initiative semblable avec un guide de Clermont-Ferrand destiné aux pilotes américains qui s’entrainent à proximité8. S’agit-il simplement d’occuper les loisirs des soldats ou bien d’une opération publicitaire pour inciter cette clientèle potentielle à visiter la France ? Cette solution est probable, Hachette comme Michelin ayant vocation à soutenir le tourisme.
Guide Plumon : Vade-Mecum for the use of Officers and interpreters in the present campaign (1914, 1917 et 1918) ; Guide militaire français-italien (1915 et 1918) ; Guide du soldat pour la présente campagne (1915) ; Yanks-Guide in France and Germany for ordinary Conservation (1918).

Des parutions militantes ?
10En 1919, le département des guides Joanne doit faire face à une double concurrence : celle des guides Michelin des Champs de bataille qui remportent un grand succès ; lancée avec les trois volumes de la Bataille de la Marne dès 1917, la collection continue avec 14 titres en 1919, tirés à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires9 ; celle de Baedeker qui réimprime en 1919 huit titres uniquement en anglais et en français : Norway, Sweden, Denmark/Suède, Norvège ; The Rhine/Le Rhin ; Belgium and Holland/Belgique, Hollande et Northern France/Nord-Est de la France10. On appréciera qu’à part les pays scandinaves, les destinations concernées sont celles qui furent le théâtre des hostilités.
11Hachette, avec ses guides Joanne, doit lutter à moindre coût. Quelles sont pour cela les stratégies déployées ? En plus des Joanne Brief Guides, cinq titres sont diffusés en 1919. Deux guides sont destinés aux membres du Touring Club de France (TCF) avec couverture spéciale selon un contrat signé entre Hachette et le TCF le 1er mai 191811 :
Les Châteaux de la Loire, édition 1912 refondue et complétée ; il fait l’apologie de l’aristocratie française et s’adresse à une élite indépendante et motorisée ;
Dauphiné, imprimé en juin 1914 et donc peu vendu ; un feuillet rose récapitule les problèmes suscités par la guerre (inflation, suppressions, pénuries). Il mentionne la réouverture le 1er mai 1919 du Bureau de tourisme des guides Bleus (anciennement Joanne fermé en 1914) qui délivre des billets de transports et réserve des hôtels : cet observatoire des goûts des touristes est indispensable à la rédaction des guides pour connaître le marché.
12Dès juin 1919, l’édition 1913 du guide Vosges-Alsace Lorraine est réimprimée. Ce geste patriotique célèbre la réintégration des « provinces perdues » à la France. Deux autres guides sont diffusés en 1919 : Bains de mer de Bretagne (édition 1914) et Maroc, imprimé en juillet 1919. Ce guide est une démonstration de l’œuvre colonisatrice française et de sa puissance dans le monde, face à l’Allemagne dépossédée de ses colonies par l’application du traité de Versailles, signé le 28 juin 1919.
La « création » des guides Diamant
13L’année 1918 est toutefois celle du très discret lancement des guides Diamant avec huit titres (Biarritz, Caen, Chartres, Clermont-Ferrand, Le Mont-Dore, Luchon, Lyon, Rouen) qui remplacent les monographies de villes Joanne, transformées par l’ajout d’une nouvelle couverture. Aucun contrat spécifique n’est établi, mais une clause du traité avec Muirhead exclut les monographies des accords de partenariat12. En 1919, les huit guides Diamant concernent Reims et ses champs de bataille, des stations thermales des Vosges (Contrexéville et Plombières) et du Massif central (Le Mont-Dore), un port (Marseille), des stations balnéaires (Royan ; Menton ; La Rochelle en anglais). Les deux guides des stations thermales des Vosges ont pour but la relance des activités touristique et curative dans la région.
La guerre des guides
14Bien avant la naissance officielle des guides Bleus en 1919, des tractations avaient eu lieu entre deux futurs éditeurs alliés. En effet, les éditeurs13 des Baedeker en anglais, James et Findlay Muirhead employés par la firme allemande, se retrouvent sans travail à la déclaration de guerre. Afin de continuer d’exercer leur activité de manière indépendante, ils rachètent en 1915 à Edward Standford les droits et les stocks des guides Murray acquis en 1901. Ils font l’acquisition des guides MacMillan la même année14. Ce fonds de guides nécessite des actualisations importantes, de lourdes mises de fonds et une bonne diffusion. C’est dans ce contexte qu’ont lieu des négociations avec Hachette qui aboutissent à la création d’une « collection internationale » de guides baptisés Blue Guides et guides Bleus.
La naissance des guides Bleus
15Le 22 janvier 1917, un contrat est établi avec Hachette pour éditer des traductions des guides Muirhead en français15. La couleur commune de la couverture est expliquée ainsi :
« They had chosen blue cloth in an attempt to get away from the red of Baedeker or Murray (and, indeed, the MacMillan’s guides series which they had also taken over), and it was the colour of Hachette’s guides Joanne ».16
16La nouvelle collection des guides Bleus entend concurrencer directement le rival historique Baedeker à un moment où celui-ci est affaibli. Les contrats mentionnent des « guides étrangers » qui ne sont autres que les Baedeker. Les nouveaux « Blue Guides Bleus » sont jumeaux : même couleur des couvertures et graphisme intérieur semblable, les plans et les cartes sont fournis par les deux éditeurs selon les besoins, les textes sont traduits et adaptés au lectorat17. La mise en commun des moyens (cartes, plans, informations) est précieuse dans un contexte de pénurie générale.
Publicité pour les guides Bleus parue dans Lecture pour tous en juillet 1919 et Je sais tout en août 1919.

17Au départ, la nouvelle série des guides Bleus est prévue comme une « collection internationale ». Cette dernière et les guides Joanne disparaissent des contrats suivants dès 1919 pour laisser place aux guides Bleus. Enfi n, ce traité établi en 1917 prévoit un partage des titres entre les deux associés qui ne laisse pas de surprendre :
« La répartition suivante des guides a été faite entre les deux maisons. Les guides suivants seront préparés et publiés directement par Muirhead Guide-Books Limited : Londres, Angleterre, Ecosse, Irlande, Égypte, Suisse, Rome et ses environs, Russie, Norvège, Suède, Danemark. Les guides suivants seront préparés et publiés directement par les Guides Joanne : Paris, France, Algérie, Tunisie, Maroc, Belgique, Hollande, Espagne, Portugal. La répartition des guides des pays allemands et balkaniques (y compris la Grèce) est réservée jusqu’à la fi n de la présente guerre. »18
18Confi ance en une victoire prochaine ou optimisme aveugle ? En tous cas, aucune place n’est laissée à Baedeker, ni même à Meyer19, dont les deux éditeurs alliés sont prêts à se partager les destinations et territoires, mais surtout leurs aires linguistiques.
19Le 4 juillet 1919 est la date la naissance offi cielle des guides Bleus. La mesure arrive dans un contexte de victoire et de « renaissance » que l’encart publié dans la Bibliographie de la France20souligne avec des accents nationalistes, voire haineux. Une campagne de publicités soutenue est orchestrée dans les magazines publiés par Hachette comme Lectures pour tous, Je sais tout, La vie à la campagne, Femina. Un article de Gaston Beauvais, auteur de guides Joanne, paraît opportunément afi n de démontrer la rouerie des guides Baedeker qui donnent des informations fausses et nuisent aux touristes français en pèlerinage sur le front ou qui visitent leur pays21. Le premier Blue Guide est London and its environs publié en mai 1918, suivi de la version française en 1920. Au départ, les guides Bleus ne sont que l’habillage par une nouvelle couverture des guides Joanne encore en stock, comme les premières monographies Diamant.
Vaincre Baedeker à deux puis à trois
20Cette alliance « Blue Guides Bleus » est représentative du contexte de coalition des vainqueurs qui affrontent Baedeker en dominant les marchés francophones et anglophones avec l’appui conjugué de la diffusion Hachette et MacMillan. Dès 1919, une nouvelle alliance des deux précédents éditeurs est conclue avec le Touring Club italien (TCI) représenté par L. V. Bertarelli, auteur d’excellents guides de l’Italie22. Les guides sont édités en un seul volume général ou deux volumes, mais la coopération est établie sur le même principe d’échanges de documentation, cartes et plans avec une diffusion accrue. Les « Blue Guides Bleus » publient Northern Italy en 1924 et Southern Italy en 1925, et Italie en deux volumes (Des Alpes à Rome en 1922 et Rome et l’Italie méridionale en 1924) avec mention du TCI et de leur auteur L. V. Bertarelli en page de titre.
Publicité pour les guides Bleus parue dans la Bibliographie de la France, LXIII, 1919, 3e partie, Annonces, p. 1138-1139.

On note dans l’encadré central la vindicte contre les Bædeker.
21Il semblerait que la coalition « Blue-Guides-Bleus » ait eu raison de son concurrent historique Baedeker : ses parutions sont limitées à six titres en allemand sur les régions allemandes en 1920, huit en 1921, quatre en 1922, avec seulement un Espagne et Portugal (1920) ; un Suisse (1921) ; Canada et Switzerland en anglais (1922) auquel répond un Blue Guide Switzerland en 1923.
La France en quatre volumes et les titres édités en commun
22Les guides régionaux Joanne étaient trop nombreux, détaillés et encombrants pour les lecteurs étrangers23. Dès 1919, Hachette engage la publication d’une série de quatre guides destinés à couvrir le territoire français selon les grands réseaux ferroviaires. Les premiers contrats sont conclus en 1919 avec le PLM et la Compagnie d’Orléans qui fournissent la documentation et les cartes, les suivants avec la Compagnie du Midi début 1920, avec les chemins de fer d’Alsace Lorraine le 1er janvier 1921, etc. Ces guides sont ensuite publiés en anglais par Muirhead24.
23Baedeker avait découpé le territoire français de manière factice en quatre quarts : Nord-Est, Nord-Ouest, Sud-Est, Sud-Ouest de la France25, Paris ayant toujours fait l’objet d’un volume à part. Ces guides existaient aussi en anglais26, d’où l’importance de l’accord avec Muirhead pour une version anglaise dans les Blue Guides. Les premiers volumes des guides Bleus portent le nom de la compagnie de chemin de fer puis, dès 1923, les titres sont résumés comme ceux des Baedeker en gardant le découpage par réseaux ferroviaires. La volonté de désavantager leur rival – et ancien employeur – est manifeste de la part des deux éditeurs alliés. Entre 1919 et 1926, la douzaine de titres publiés montre l’importance de cette collaboration entre les deux éditeurs qui partagent les frais de fabrication et d’impression des cartes et des textes, tout en contrôlant le contenu des guides et en les adaptant à leur lectorat. Muirhead publie des guides régionaux comme England (1920) et Wales (1922) qui n’existent pas dans les guides Bleus français, ceux-ci se réservent les régions françaises.
Des guides pour un tourisme de guerre ?
24Comme le tourisme, les guides ont évolué, mais de manière multiforme dans le contexte des nouvelles alliances. Les guides préparés avant-guerre comme Espagne et Portugal ne contiennent aucune allusion aux hostilités et ceux édités pendant la guerre traitent de régions situées « à l’arrière » ou de pays en paix.
Des feuillets roses de réactualisation à un nouveau discours
25Les feuillets roses sont ajoutés aux guides parus avant et pendant la guerre qu’il n’a pas été possible de rééditer. Ils contiennent des mises à jour qui font le point de la situation (réouvertures de services, destructions et transformations diverses, etc.) qui montrent l’impact de la guerre sur le monde. Dans le guide Joanne de Paris, dont l’impression est retardée par l’entrée en guerre, ils relaient une exposition patriotique (musée de l’Armée : exposition des trophées et souvenirs de la guerre de 1914-1916) et la mise à l’abri de collections d’œuvres d’art menacées par leur proximité du front (Petit Palais : exposition des tapisseries de la cathédrale de Reims et œuvres d’art de la région de l’Yser)27. En Algérie, deux villes ont été bombardées par deux croiseurs allemands (Bône et Philippeville), de nombreux hôtels tenus par des « sujets ennemis » ont été mis sous séquestre, puis rouverts avec une direction française28. Dans le guide Savoie, deux feuillets roses successifs indiquent les fermetures ou (ré)ouvertures d’hôtels, mais surtout les nouveaux services d’autocars pour des excursions et l’ouverture du nouveau tronçon de Moutiers à Bourg-Saint-Maurice, géré par le PLM. À Aix-les-Bains, la guerre a rattrapé curistes et villégiateurs :
« L’établissement des Bains fonctionne comme par le passé. Seuls les casino et Villa des Fleurs sont pris par l’armée américaine qui envoie à Aix de nombreux permissionnaires venant du front. »
26Le feuillet rose daté de 1920 signale les changements de noms de voies rebaptisées Wilson, Albert 1er ou Clemenceau, un nouvel hôtel et un nouveau bateau : la vie reprend son cours29. Cette pratique des feuillets roses perdure jusqu’en 1920, année de la mise en vente d’une dizaine de nouvelles éditions.
27Dans leur majorité, les textes sur les stations balnéaires et thermales sont inchangés à l’exception de la mention des monuments aux morts, assortis du nom du sculpteur, s’il y a lieu, ou de l’attribution du nom de figures héroïques de la guerre à des places ou voies. Quelques exceptions existent toutefois. La monographie Joanne destinée aux touristes germanophones fréquentant Menton avait été publiée en allemand en 1905 et 191130. En 1919, le ton du guide Diamant a radicalement changé :
« Avant la guerre, Menton était particulièrement recherché par la clientèle allemande qui avait fait fuir la clientèle anglaise ; les hôtels possédés ou dirigés par des Austro-Allemands, qui y avaient fait construire de grands palaces, étaient nombreux. La guerre, en délivrant Menton d’une emprise qui lui pesait, a en même temps provoqué une crise passagère dans son commerce. Aujourd’hui, la vieille clientèle franco-anglaise reprendra avec plaisir le chemin d’une des stations les plus agréables de la Côte-d’Azur. »31
28Le guide Diamant de Strasbourg (1922) relate les événements de la guerre de 1870 et l’occupation allemande ; ces paragraphes détaillés sont conclus par le titre « Retour à la France »32, sans qu’apparaissent ni la grandiloquence des vainqueurs, ni le ton haineux des premières publications : il semble que le recul ait conduit à une exposition des faits plus neutre et digne.
Mémoire ou retour à la vie ?
29Il est d’abord question de conserver en l’état les vestiges des régions dévastées afin de transformer ces zones en lieux de souvenir et de les sacraliser. Toutefois, l’importance des surfaces sinistrées, le nombre des édifices civils et religieux sont tels, que cette idée est abandonnée dès la fin de 191833. Le dilemme est aussi posé en termes économiques : les habitants de ces régions doivent pouvoir (re)vivre dans des conditions décentes et non dans des villes en ruines ; de même, le tourisme hors des champs de bataille est un bon moyen de redynamiser des régions qui ont perdu leurs industries et activités commerciales.
30Les guides Bleus vont opportunément jouer sur les deux tableaux : le pèlerinage des familles à la recherche du lieu où est tombé leur proche, ou de sa tombe, le recueillement dans un cimetière et l’édification des orphelins ainsi que le relèvement économique de ces régions en apportant leur soutien au (re)développement touristique et en attirant des touristes en publiant des guides sur ces régions. L’exemple de Reims illustre cette dualité. Ce guide Diamant porte en couverture la mention « La Ville Martyre 1914-1918 ». Paru en 1919, il est l’une des premières monographies Diamant entièrement nouvelles car les destructions ont atteint une ampleur telle que la monographie Joanne de 1913 est obsolète. Ce guide combine les deux types d’excursions soutenus par Hachette :
le voyage de pèlerinage34 organisé par des agences ou un organe de presse, avec en page de titre « Reims et ses champs de bataille » détaillés avec des cartes et des indications pratiques pour les visiter35.
la visite de la ville détruite et des rares vestiges monumentaux avec la question de leur devenir pour témoigner des dévastations ou admirer le patrimoine architectural. L’église Saint-Rémi « présente encore un intérêt artistique de premier ordre, malgré les dégâts énormes de bombardements » qui sont décrits avant l’aperçu historique et architectural36. C’est sans doute parce qu’il est encore possible de sauver l’église qu’elle fait l’objet d’une restauration importante, voire un peu lourde selon des techniques nouvelles controversées37.
31Une fois le processus de restauration enclenché, les transformations sont rapides :
« Certes, la reconstitution des régions libérées, la remise en culture de l’ancienne zone du front et le retour à la vie de tous les pays du Nord amènent une évolution rapide qui a déjà modifié pendant l’impression du volume et modifiera encore de jour en jour l’état des choses que nous avons noté et décrit. »38
Les pèlerinages sur les champs de bataille et le tourisme automobile
32Les réseaux du Nord et de l’Est sont saccagés au sortir de la guerre : environ un tiers des voies, des ouvrages d’art et des gares sont entièrement à reconstruire, de même que les voies secondaires39. Les compagnies du Nord, de l’Est et d’Alsace-Lorraine signent des contrats avec Hachette afin d’éditer des guides pour drainer des visiteurs (pèlerins et touristes) vers ces régions dévastées grâce à des guides spécifiques. Ces conditions déplorables gênent à la fois la reprise de la vie économique et les pèlerinages des familles en deuil qui sont contraintes de continuer la visite des champs de bataille en autocar depuis la gare intacte la plus proche. La compagnie du Nord organise elle-même des excursions d’une journée qui contribuent à sanctifier les lignes de front, mais aussi à régénérer le tourisme en amenant des visiteurs40. L’obligation de les nourrir et parfois de les loger relance l’activité locale en fournissant des débouchés aux restaurateurs ou des revenus avec la création de chambres chez l’habitant41.
33Plusieurs guides traitent tout particulièrement de ces régions : Belgium and the Western Front (1920) et North-Eastern France (1922) pour les Blue Guides ; Champagne Ardenne Vallée de la Meuse (1923) côté français. Utilisant la première personne du pluriel pour décrire les actions de « nos » troupes, ces guides suivent pas-à-pas les opérations militaires comme les guides Joanne publiés après 1880, mais avec une dimension supérieure : « la guerre franco-allemande [de 1870] est décrite avec une extraordinaire minutie, bataille par bataille, mouvement par mouvement de troupes » et « la part de l’histoire lointaine se restreint au profit des préoccupations du présent », note Daniel Nordman42. Les deux guides en français sur les régions du front sont une hybridation du guide touristique habituel et du guide de pèlerinage : la volonté de mémoire est liée aux enjeux commerciaux. Il s’agit certainement de capter les lecteurs des Michelin des Champs de bataille tout en pensant au touriste qui reviendra pour des visites classiques. Cet intérêt pour « les faits et gestes des soldats – les seuls hommes qui hormis les princes et les rois, apparaissent dans le guide »43 ira diminuant, comme les pèlerinages qui se raréfient vers 193044. L’opposition entre les pèlerins pieux et les touristes pas toujours respectueux ne sera plus qu’un souvenir45. De même, le temps effacera la partition de la région en guides dédiés en grande partie au front au profit d’un retour au découpage précédant la guerre. Le retour à la normale était nécessaire pour tous.
Guide bleu : Champagne, Ardenne, vallée de la Meuse (1923), plans des environs de la cote 304 et de Vaux. À la mémoire du lieutenant Germain Lucien Henry (1896-1916), mortellement blessé à la cote 304, croix de guerre, médaille militaire, chevalier de la Légion d’honneur, et de Pierre Félix Morlier (1898-1918) disparu à Vaux.
Détails des cartes-catalogues des guides Joanne puis des guides Bleus.
En 1913, 1919 et 1930, deux guides concernent les régions du nord-est de la France (futur et ancien front) alors qu’en 1923, trois guides sont consacrés à ces mêmes régions.
Les guides des réseaux ferrés alliés de la reconstruction économique
34Les guides sont des soutiens des compagnies de chemin de fer pour lesquelles ils font une publicité implicite en publiant des titres dédiés aux régions que les réseaux veulent développer afin de capter les touristes qui préféreraient voyager en Suisse : c’est le cas des guides des Alpes françaises/French Alps commandés par le PLM46. Enfin, ces services rendus entre les compagnies – qui fournissent la documentation gratuitement et les éditeurs qui se font les vecteurs d’une publicité efficace mais discrète – lient les deux parties, comme l’indiquent les traités tous conçus sur le même modèle avec une clause stipulant que :
« La Librairie Hachette ne fera figurer dans le guide en question aucune indication pouvant porter préjudice ou être contraire aux intérêts du réseau d’Alsace-Lorraine [ou de la compagnie faisant l’objet du contrat]. » 47
35Les traités sont contractés pour une durée de 5 ans, renouvelables. Ce n’est qu’à partir de 1924 que les couvertures des guides Bleus portent une vignette représentant les deux modes de transport se côtoyant avec la légende « Le rail et la route » quand les contrats sont renouvelés, avec de nouvelles clauses, ou dénoncés.
36L’arrivée massive du goût pour l’automobile n’apparaît pas de manière flagrante dans les guides Bleus de l’après-guerre, car les guides Joanne avaient déjà fait la part belle aux automobiles avec des itinéraires, des cartes routières incluses dans leurs pages et des « profils » de routes qui permettaient aux automobilistes d’apprécier côtes et pentes en montagne notamment. Des road books avaient été conçus dès 1911 sous le titre « La Route par l’image » pour la visite des châteaux de la Loire48 suivis par deux autres titres en 1912 et 1913, liés aux transports autonomes (vélo et automobile)49. L’automobile était alors un luxe, que les publicités Hachette pour les guides Bleus illustrent. Il faudra attendre bien plus longtemps pour que le tourisme automobile devienne populaire avec les guides Rouges régionaux puis Verts Michelin et la démocratisation des voitures après la Seconde Guerre mondiale.
Reims et les champs de bataille, guide Diamant, 1919 : carte des transports ferrés et routiers (à gauche) ; profil de route (à droite).

Une alliance d’avenir
37Le voyage de pèlerinage disparaît une dizaine d’années après l’armistice et les guides Michelin des champs de batailles ont été oubliés du public jusqu’au centenaire de la Grande Guerre et leur enrichissement par des contenus numériques50. Hormis cet épisode éphémère du voyage de deuil, le tourisme des guides Joanne/Bleus n’a pas évolué de manière saisissante. Le tourisme automobile des élites existe avant-guerre et reprend après, sans modification notable. Le tourisme d’excursion en autocars débute, sans qu’il ait un impact massif sur le contenu des guides qui mentionnent les circuits organisés. En revanche, l’alliance avec les Muirhead et le Touring Club italien est à l’image d’un rassemblement des forces vives face à Baedeker dans un contexte de domination du marché des guides, mais aussi du livre allemand dont la publication dans l’ensemble du pays et l’organisation de la distribution avait été étudiée par Hachette au sein du Cercle de la Librairie : les Français anticipaient le rayonnement de la librairie française dans le monde d’après-guerre51. Si tel n’a pas été le cas, les guides Bleus ont remarquablement résisté aux aléas historiques du XXe siècle comme à la révolution du tourisme de masse. Si les Joanne sont oubliés de nos jours et les Baedeker connus pour leur apogée entre 1860 et 1914, les guides Bleus sont toujours une référence de qualité pour les voyageurs. En s’alliant avec ses confrères dans une conjoncture défavorable, Hachette a su assurer la pérennité de son département des guides et son avenir.
Notes de bas de page
1 LISTER, W. B. C et GRETTON, John R, A bibliography of Murray’s handbooks for travellers and biographies of authors, editors, revisers and principal contributors, Dereham, Dereham Books, 1993, p. XXI.
2 MISTLER, Jean, La Librairie Hachette, de 1826 à nos jours, Paris, Hachette, 1964, chap. VII.
3 Au moins 77 employés sont tués (chiffre de 1917), d’après MISTLER, Jean, op. cit., p. 337. Nos décomptes proviennent des Registres conservés à l’IMEC HAC 184.
4 HINRICHSEN, Alex, Baedeker-Katalog, Holzminden, U. Hinrichsen, 1989, noE212.
5 Tous mes remerciements à David Castrec (archiviste du fonds Hachette, IMEC) qui m’a signalé ces guides en 2006.
6 Bibliographie de la France, 1919, p. 943.
7 PREVOT, Aurélien, Les chemins de fer français dans la Première guerre mondiale : une contribution décisive à la victoire, Auray, Loco Revue, 2014, p. 338-346.
8 HARP, Stephen L., Marketing Michelin: advertising & cultural identity in twentieth-century France, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2001, p. 118 ; Clermont-Ferrand, Royat and surroundings, Clermont-Ferrand: Michelin, 1919.
9 HARP, Stephen L., op. cit., p. 93 et 119.
10 HINRICHSEN, Alex, op. cit., no E233B; E17B; E194B; E119B; F19BA; F19BB; F89B; F178B; F209B.
11 IMEC, HAC 49.12.
12 Copies de traités 1912-…, IMEC, HAC 88, traité Muirhead du 22 janvier 1917 : article 10.
13 Au sens anglais du terme : traducteurs, adaptateurs, rédacteurs.
14 LISTER, W. B. C et GRETTON, John R, op. cit., p. XXII.
15 Copies de traités, IMEC, HAC 88, Muirhead, 22 janvier 1917, préambule.
16 LISTER, W. B. C et GRETTON, John R, op. cit., p. XXI-XXII.
17 Copies de traités, IMEC, HAC 88, Muirhead, 22 janvier 1917, articles 1, 3 et 5.
18 Copies de traités, IMEC, HAC 88, Muirhead, 22 janvier 1917, article 3.
19 Les guides Meyer, publiés de 1862 à 1936 à Leipzig et Vienne sont des publications de langue allemande : Baedeker et Meyer qui sont directement visés ; les deux maisons d’édition fusionneront leurs guides plus tard.
20 Bibliographie de la France, LXIII, 1919, IIIe partie, Annonces, p. 1138-1139.
21 BEAUVAIS, Gaston, « Un mauvais compagnon de route », Lectures pour tous, 1er juin 1919, p. 1226.
22 Copies de traités, IMEC, HAC 88, TCI 30 décembre 1919.
23 Copies de traités, IMEC, HAC 88, Compagnie des chemins de fer du Midi, 10 janvier 1920, article 1.
24 Cette précision apparaît dès l’article 1 des traités avec les réseaux de chemin de fer ; Copies de traités, IMEC, HAC 88, Compagnie des chemins de fer de…
25 HINRICHSEN, Alex, op. cit., p. 74. Les Baedeker ont d’abord découpé la France en trois bandes horizontales (Nord, Centre et Midi) puis en quatre quarts.
26 Ibid., p. 78 : Northern France, Southern France, South-Eastern France, South-Western France.
27 JOANNE, Paul, Paris, 1916, feuillets roses, p. 2-3 et 4.
28 Algérie Tunisie, 1916, feuillets roses 1920.
29 Savoie (édition 1912, réimpression 1918), 1918-1920, feuillets roses.
30 Mentone und dessen Umgebung : MORLIER, Hélène, Les Guides-Joanne : genèse des Guides-bleus, itinéraire bibliographique, historique et descriptif de la collection de guides de voyage, 1840-1920, Paris : les Sentiers débattus, 2007, n°1203 et 1204.
31 Monte-Carlo, Monaco et Beausoleil, Menton, 1919, p. 26.
32 Strasbourg, Sainte-Odile, le Hohwald, 1922, p. 8-9.
33 DANCHIN, Emmanuelle, « De la protection à la valorisation du patrimoine dévasté : penser la valorisation des ruines pendant la guerre », In Situ, n° 23, 20 février 2014, p. 50-51, en ligne, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.10920 ; DANCHIN, Emmanuelle, Le temps des ruines (1914-1921), Rennes, PUR, 2015, p. 226.
34 Le mot est aussi utilisé par les promoteurs des guides Michelin des champs de bataille : STEPHEN, L., op. cit., p. 99-100.
35 Reims et ses champs de bataille, 1919, respectivement p. 45-60 et 60-64.
36 Reims et ses champs de bataille, 1919, p. 34.
37 BIDAUD, Camille, « Des expérimentations légitimées par le traumatisme : Paul Léon à Saint-Remi de Reims », In Situ, n° 23, 20 février 2014, en ligne, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.10974.
38 Nord, 1921, p. V, préface du 1er juillet 1921.
39 PREVOT, Aurélien, op. cit., p. 400-409.
40 PIERNAS, Gersende, « Les pèlerinages dans les régions dévastées du nord de la France organisés par la Compagnie du chemin de fer du Nord au lendemain de la Première Guerre mondiale », In Situ, n° 25, 5 décembre 2014, paragr. 4-7, en ligne, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.11420.
41 DANCHIN, Emmnuelle, Le temps des ruines (1914-1921), op. cit., p. 226-228.
42 NORDMAN, Daniel, « Les Guides-Joanne. Ancêtres des guides Bleus », in Les lieux de mémoire, 1, Paris : Gallimard, 1997, p. 1064, 1066.
43 Ibid., p. 1067.
44 VILTART, Franck, « “Voyage au pays des morts”: les pèlerinages au front et le deuil de guerre (1919-1935) », in Le Soldat et la mort dans la Grande Guerre, Rennes, PUR, 2016, p. 169.
45 DANCHIN, Emmanuelle, Le temps des ruines (1914-1921), op. cit., p. 225. Voir également, DANCHIN, Emmanuelle, intervention au colloque de Guise, « La Grande Guerre par tous les chemins », 2012. Je remercie bien vivement l’auteure de m’avoir communiqué son article inédit, maintenant disponible en ligne sur Academia.edu.
46 IMEC, HAC 42.12, Muirhead (1/3), lettre de Muirhead au Service des illustrations Hachette, traduite par les services Hachette.
47 Copies de traités, IMEC, HAC 88, Compagnie des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, 18 juillet 1921, rétroactif au 1er janvier 1921, article 5.
48 MORLIER, Hélène, « Les Guides Joanne : invention d’une collection », In Situ. Revue des patrimoines, n° 15, 13 avril 2011, paragr. 43-45, en ligne, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.524.
49 Il existait deux volumes destinés aux cyclistes avec road book intégré contenant des itinéraires autour de Paris : De Paris à Versailles et De Paris à Chantilly : MORLIER, Hélène, Les Guides-Joanne : op. cit., no 1536-1537.
50 « Les guides des champs de batailles », Centenaire.org, en ligne, https://centenaire.org/node/4623.
51 MISTLER, Jean, op. cit., p. 335-337.
Auteur
Ingénieure d’études au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CNRS, EHESS, Collège de France). Sa formation en histoire de l’art et archéologie l’a conduite à utiliser des guides de voyages anciens, en particulier les guides Joanne, dont l’étude fait l’objet de sa thèse.
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