Chapitre I. La céramique de Los Encuentros
p. 97-150
Texte intégral
Introduction
1La présente analyse de la céramique de Los Encuentros s’appuie essentiellement sur le matériel provenant du puits stratigraphique, profond de 7 m, pratiqué dans la str. A-2 (fig. 66) ; cette opération, baptisée X, était dirigée par Rita Grignon. Les tessons ont été soigneusement examinés par niveau, puis répartis selon un classement préliminaire basé sur les différents wares qu’il était possible de distinguer (pour une explication du concept de ware et de la méthode utilisée pour cette analyse, voir Shook et Hatch 1979 : 150). Le puits stratigraphique a révélé des niveaux d’occupation distincts séparés par des sols bien marqués, permettant de classer le matériel selon sa position relative dans la séquence et de le comparer aux vestiges céramiques qui sont abondants sur le site, tant dans les remblais mélangés1 qu’en surface.
2Le sol le plus bas de l’opération X a été mis au jour au niveau A-1, et deux autres sont apparus à des niveaux supérieurs : C-3 et D-8. On observe une ancienne surface d’occupation au niveau D-4. Plus haut, la céramique témoigne d’une occupation d’importance modérée, allant du Classique tardif au Postclassique ancien. Au-dessous du niveau D-4, le matériel céramique date, de manière prédominante, du Préclassique moyen et tardif. Une sépulture, accompagnée de poteries identifiées comme étant protoclassiques ou datant du Classique ancien, a été découverte au niveau C-3 (cf. supra p. 31) et l’on trouve du matériel céramique attribuable à cette période dans toute l’épaisseur des couches C et D. La couche A, qui comprend les niveaux inférieurs, daterait entièrement du Préclassique ; si l’on en juge par le nombre des tessons, cette période aurait connu la plus forte activité dans la str. A-2. On note l’absence d’un Classique ancien ou moyen bien développé.
3Parmi les types céramiques de Los Encuentros, il en est un, que nous avons appelé “ Corinthian Daub”, particulièrement remarquable par sa popularité et sa durée, presque tout au long de la séquence d’occupation. Nous avons observé que ce ware existe aussi en grande quantité dans les sites archéologiques de Tulamaje, dans le département d’El Progreso, et d’El Portón, près du village de San Jerónimo, département de Baja Verapaz. Il semblerait que le centre de fabrication du ware Corinthian Daub se trouvait quelque part au voisinage de ces départements, d’où il aurait été apporté dans la région de Los Encuentros, celle-ci manquant de ressources naturelles pour la production de la céramique2. Nous nous sommes rendus plusieurs fois à Tulamaje et El Portón pour récolter des échantillons de tessons, et avons aussi disposé des collections du laboratoire d’E. Shook à Antigua pour étude et comparaison. Etant donné que Tulamaje et El Portón ont été occupés uniquement au Préclassique moyen et tardif, ces échantillons ont été extrêmement utiles pour retracer la partie la plus ancienne de la séquence d’évolution du ware Corinthian Daub à Los Encuentros.
Fig. 66 – Schéma de la fouille centrale de la str. A-2 (opération X) montrant les différents niveaux, naturels (sols) ou artificiels.

4En profitant du fait que nous pouvions travailler à Los Encuentros sur un ware aisément identifiable et de longue durée, nous avons décidé qu’il serait avantageux de consacrer plus d’attention à celui-ci, serait-ce aux dépens des autres. Cette approche n’est pas totalement nouvelle, et elle ne modifie en rien la méthodologie de base. Ce que nous nous sommes proposés de faire, en définitive, c’est une étude de sériation basée sur un seul ware (le Corinthian Daub), parce que ce ware est le mieux à même de nous permettre d’observer une évolution céramique et des changements dans la séquence d’occupation. Ainsi, nous avons fait la sériation du ware Corinthian Daub, mais, par contre, nous ne donnons que des descriptions typologiques des autres wares, qui sont moins abondants et n’apparaissent que pendant des périodes plus courtes. Ceci est essentiellement un expédient pour tirer le maximum d’information de la céramique, mais il devrait prouver son utilité. Notre objectif est d’établir une séquence du développement qui soit claire et bien comprise sur le plan chronologique, séquence à laquelle on puisse “accrocher” d’autres wares, aux endroits adéquats, et qui puisse servir de base pour déterminer la datation relative d’autres sites possédants eux aussi le ware Corinthian Daub. Il n’est pas irréaliste d’imaginer que si l’on obtenait de cette façon la sériation d’au moins un ware important pour chaque site du Guatemala et la situation de ces wares les uns par rapport aux autres, on pourrait ainsi mettre sur pied une séquence maîtresse, la raffiner avec une précision de plus en plus grande, et l’élargir presque indéfiniment pour accueillir l’ensemble des wares de tous les sites.
5Dans la discussion qui va suivre du ware Corinthian Daub, nous nous référerons aux échantillons d’El Portón et de Tulamaje. Bien qu’ils proviennent, pour les deux sites, de récoltes de surface, il est clair que les occupations datent essentiellement du Préclassique moyen, et ne dépassent pas le Préclassique tardif. L’échantillon de Tulamaje comprend une figurine de type Bolinas, des bols de forme cuspidor3 à décor Usulután, et des jarres à bord en bourrelet semblables, comme style, aux jarres Las Charcas et Sacatepéquez Polished Red on unpolished buff (Shook et Hatch 1978 : 30) de Kaminaljuyú. Le matériel d’El Portón est comparable, comprenant le ware Sacatepéquez White Paste White ware du département de Sacatepéquez (ibid : 29).
6La totalité du lot de matériel céramique provenant de l’opération X à Los Encuentros a été analysée et classifiée sur des tableaux d’occurrence que nous avons inclus dans le présent rapport. Le lot de l’opération X a été comparé à des échantillons choisis dans les récoltes de surface ou les remblais mélangés de Los Encuentros (ce que nous appelons “autres parties du site” sur les tableaux d’occurrence des tessons). C’est dire que, alors que le matériel de l’opération X représente un échantillonnage complet, les autres échantillons ont été analysés de façon sélective, uniquement dans un but comparatif. Ces calculs portent sur tous les tessons analysés, bords et fragments de corps, qui peuvent être rattachés à des formes spécifiques. Les fragments de corps qui ne peuvent être rattachés à des formes particulières sont comptés dans une colonne séparée. On peut mentionner ici qu’une erreur commise sur le terrain dans l’échantillonnage explique probablement la chute du nombre total des tessons que l’on observe au niveau D-6 de l’opération X.
7La présente analyse céramique nous a été demandée par Alain Ichon qui, avec l’aide de Rita Grignon, est responsable des travaux de reconnaissance, de la récolte du matériel céramique, et des fouilles de Los Encuentros. J’ai une grande dette à leur égard pour la bonne volonté et la patience dont ils ont fait preuve pour me fournir toutes les informations possibles sur leurs recherches archéologiques. Nous tenons aussi à remercier Edwin Shook pour son aide amicale et ses avis éclairés pour une identification de la céramique qui était indispensable dans ce rapport, et pour la façon généreuse dont il a mis à notre disposition ses collections de laboratoire pour une étude comparative. Nous remercions aussi sincèrement Jamie K. Donaldson, auteur des illustrations 67 à 77.
1 – Le ware Corinthian Daub
8Le ware Corinthian Daub est essentiellement une céramique utilitaire qui se présente sous la forme de jarres et d’encensoirs. Toutefois, une cache contenant des jarres Corinthian Daub de nature plus “cérémonielle” (c’est-à-dire plus petites et plus élaborées) a été découverte dans le site d’El Jocote, dans la vallée du Chixoy (Ichon et Grignon 1981 : 73). De façon caractéristique, toutes les poteries sont peintes d’un rouge pourpre foncé (le rouge “Corinthien”), souvent combiné à une décoration appliquée ; le décor incisé est extrêmement rare. Sur le site de Tulamaje, le ware comprend presque exclusivement des jarres (un seul bord de tecomate a été trouvé), dont la forme est comparable à celle des jarres de Los Encuentros, mais qui en diffèrent par des dimensions et une épaisseur plus grande, peut-être parce que ce site était plus proche du centre de fabrication de la poterie. Les jarres découvertes dans la cache d’El Jocote mentionnée ci-dessus sont petites, décorées de façon plus élégante par un filet ponctué au doigt sur le bord. On peut supposer qu’il existe une corrélation entre les dimensions réduites et la nature cérémonielle des poteries, et une plus grande distance du centre de fabrication.
9À Los Encuentros, le ware Corinthian Daub apparaît pour la première fois au niveau A-3 du puits de l’opération X. Au-dessus, le ware est présent dans tous les niveaux jusqu’à la surface (niveau D-1). Les formes du ware Corinthian Daub trouvées dans les seules couches A et B de l’opération X (c’est-à-dire les niveaux les plus bas et les plus anciens) sont semblables à celles de Tulamaje et d’El Portón, et nous considérons qu’elles sont contemporaines. Les nouvelles formes du ware qui apparaissent dans les niveaux C et D ne figurent pas à Tulamaje et El Portón, aussi pensons-nous qu’elles sont plus tardives. L’évolution du ware Corinthian Daub est surtout évidente dans la forme de la jarre (poteries de formes A et F), que l’on peut suivre depuis la période du Préclassique moyen jusqu’au Protoclassique pour le moins, et qui se poursuit probablement au début du Classique ancien. Le ware réapparaît, dans une version dérivée, pendant l’occupation du Classique tardif.
10Pâte : de texture fine, compacte et dure, la composition est très homogène, avec parfois des petites particules de mica et de très rares inclusions cristallines blanches ou foncées, de dimension supérieure. La couleur est rosâtre clair allant du tan au chamois, avec parfois un cœur gris clair à gris foncé, dû à la cuisson.
11Surface : les poteries sont bien égalisées sur toute leur surface, probablement à l’aide d’un chiffon ou des doigts ; à l’exception de certaines parties du bord comme il sera dit plus loin, et parfois aussi de la partie basse du corps, à l’extérieur, elles ne sont pas polies. Les jarres sont mieux lissées à l’extérieur qu’à l’intérieur. Après le lissage, la peinture rouge “corinthien” est appliquée en couche mince, soit sur toute la surface extérieure, soit sur le corps suivant des motifs distants de la largeur du doigt. La peinture n’est normalement pas polie. Pour certains modes de décoration particuliers, voir le paragraphe “Forme des poteries”.
12• Forme A (Préclassique moyen et tardif) : jarres à bord s’évasant directement à partir du corps.
13Certains auteurs (par ex. Wauchope 1975 : fig. 68a-c) décrivent une forme de jarre similaire comme une jarre à col formant un angle aigu. Selon Shepard (1956 : 245), le terme “bord” désigne la limite de l’orifice d’une poterie. Sur les jarres, nous identifions cette limite comme un bord si elle forme un angle inférieur à 60° avec le corps. Elle devient un col quand cet angle est supérieur à 60°, et le bord est alors l’orifice du col. Notre définition semble valable, car les parties que nous identifions comme des bords ont leur surface supérieure lissée et décorée, alors que, dans les parties que nous identifions comme des cols, c’est la surface extérieure du col qui est l’objet de ce traitement.
14Sur la forme A, le bord diverge directement vers l’extérieur à partir du corps globulaire, de telle façon qu’il expose la surface supérieure d’un bord, et non l’intérieur d’un col. Le bord peut être incurvé vers l’extérieur, mais il est plus communément rectiligne-évasé et se termine par une lèvre arrondie ou légèrement aplatie, ou une lèvre dont la limite inférieure est arrondie et la limite supérieure aiguë. La largeur du bord varie de 2,5 à 4 cm, atteignant rarement 5 cm. La jonction du corps et du bord est arrondie à l’extérieur, alors qu’elle peut être arrondie mais plus communément anguleuse à l’intérieur. Se raccordent à la lèvre quatre anses annulaires, opposées deux-à-deux, souvent très épaisses en comparaison du corps, de section circulaire, qui se recourbent vers le bas pour s’attacher à la partie supérieure de la panse. La base de la jarre est probablement convexe. La dimension est variable, des grandes jarres à parois épaisses aux jarres moyennes, à parois minces.
15Décoration 1 : la peinture rouge couvre tout le bord (fig. 67 a-g) et déborde parfois un peu sur l’intérieur, où des gouttes et des traînées de peinture montrent qu’il a probablement été badigeonné au doigt ou avec un outil sans beaucoup de soin. Il arrive assez rarement que la surface supérieure du bord soit polie (nous en avons trouvé deux cas à Tulamaje). La peinture rouge couvre les anses de section circulaire, et parfois tout l’extérieur de la poterie. Dans d’autres cas, le rouge atteint seulement, à l’extérieur, la base du bord ; au-dessous, il peut y avoir des dessins badigeonnés en rouge, dont la nature est incertaine en raison de l’état fragmentaire des tessons (fig. 67). Les deux styles, c’est-à-dire les jarres dont l’extérieur est entièrement rouge, et celles dont le bord seul est rouge et l’extérieur décoré de motifs rouges, ont été trouvés à Tulamaje ; tous deux sont représentés dans les niveaux A-1 et A-2 de l’opération X. Un exemplaire entièrement rouge de Tulamaje et un autre semblable provenant d’un dépôt mélangé à Los Encuentros portent un filet en relief, non décoré, descendant verticalement de la base du bord au-dessous de l’épaule de la poterie. Quelques fragments de corps provenant de la couche A de l’opération X portent des filets horizontaux ou obliques, peints en rouge et ponctués au doigt. À Tulamaje, nous n’avons trouvé aucun exemple de filets ponctués au doigt dans l’échantillon du ware Corinthian Daub, bien que les filets appliqués non décorés y soient communs.
Fig. 67 – Le ware Corinthian Daub. a-g : Corinthian Daub A-1 (a, c, e, g de Tulamaje ; diamètres de c et g non connus). h, i, 1/ Corinthian Daub A-3 (1 provient de Tulamaje) ; j, k/ Corinthian Daub C ; m/ Corinthian Daub D.

16Décoration 2 : sur ces jarres, le bord tend à s’amincir pour former une lèvre en méplat. La peinture rouge couvre la face supérieure du bord et sa face inférieure au moins jusqu’à sa jonction avec le corps, mais la lèvre plane n’est pas peinte, et elle peut être ou ne pas être polie. La forme des jarres ne diffère pas de celles portant la décoration 1, et bien que le fait de laisser la lèvre non peinte puisse paraître un détail mineur, qui se distingue à peine au premier coup d’œil, ce trait va devenir un diagnostic important dans la séquence d’évolution ; il mérite une attention spéciale. Ces jarres sont présentes à Tulamaje et se trouvent dans des contextes mélangés à Los Encuentros. Un grand tesson de ce type à Tulamaje (fig. 74a) porte sur le haut de l’épaule un gros point rouge entouré de douze petits points. Une bande rouge horizontale souligne le diamètre maximum du corps, d’où partent une série de lignes obliques convergeant vers la base.
17Décoration 3 : les jarres de ce type ont une bande non peinte sur la face supérieure du bord, qui est polie (fig. 67h, i, l ; 68a-c, e, f). La peinture rouge couvre l’extérieur du bord à partir de sa jonction avec le corps, et la lèvre ; vient ensuite la partie polie et non peinte du bord, qui est de la même couleur beige que la pâte ; enfin la bande rouge juste au-dessus de la jonction entre le bord et le corps, qui déborde légèrement à l’intérieur de celui-ci. La partie peinte en rouge n’est pas polie, à l’exception de l’endroit où les traînées de polissage l’atteignent accidentellement. Ces jarres semblent avoir évolué à partir des jarres portant les décorations 1 et 2 ; elles ont une forme identique. Elles sont abondantes dans la collection de surface de Tulamaje ; dans l’opération X, elles font leur première apparition au niveau B-3, au-dessus du sol le plus bas.
18L’apparition de la bande non décorée sur le bord est accompagnée d’un raccourcissement progressif du bord, qui devient de moins en moins large, de plus en plus bas et plat sur sa face supérieure, avec une lèvre arrondie ou en méplat. A l’intérieur, la jonction du bord et du corps est très anguleuse et bien marquée, à l’extérieur elle est arrondie. On trouve toujours la bande polie, non peinte, sur la face supérieure du bord, mais elle devient plus étroite par suite du raccourcissement du bord. Les jarres sont dotées des anses de section circulaire habituelles, allant de la lèvre à l’épaule, mais elles ne sont pas aussi épaisses et trapues que dans les jarres à décor 1. Ces jarres à bord raccourci sont communes en surface à Tulamaje ; à Los Encuentros, elles apparaissent au niveau C-1 de l’opération X, c’est-à-dire au-dessus du niveau (C-3) associé à une sépulture protoclassique. Néanmoins, l’abondance de ces bords à Tulamaje et El Portón suggère qu’ils apparaissent avant la période protoclassique.
19• Forme B (Protoclassique et peut-être Classique ancien) : jarres à col vertical ou rentrant entouré d’un filet ponctué (fig. 68g, h, k, l). Nous montrerons que les jarres de forme A semblent évoluer logiquement et graduellement vers les formes C et D, et enfin vers la forme E au Classique tardif. Dans cette évolution, le bord éversé des jarres de la forme A devient le bord rentrant, renflé et à lèvre aplatie, de la forme C, qui devient enfin le bord infléchi vers l’extérieur, à lèvre en biseau intérieur de la forme E. La forme B, d’autre part, marque un changement brusque dans la séquence et semble devoir être considérée comme un style intrusif dans le ware Corinthian Daub. Le col entouré d’un filet est une innovation, cependant il y a continuité dans la pâte et la peinture rouge “corinthien”. Dans tous les cas, la lèvre est polie mais non peinte, trait commun dans la forme A-2. La tradition de la bande non peinte sur le bord demeure forte tout au long de la séquence jusqu’au Classique tardif, période où elle disparaît. Il est possible que ces jarres descendent de celles d’El Jocote qui ont un bord évasé et un filet ponctué sur la lèvre, et datent probablement du Préclassique tardif (Grignon, com. pers.). Il est évident cependant que la forme B est un style intrusif à Los Encuentros, et elle semble avoir influencé l’évolution du bord évasé de la forme A vers le bord rentrant qui lui succède dans la forme C.
20Quant à la position chronologique de la Forme B, on peut penser au Protoclassique, compte tenu du fait qu’un tesson de ce style provient du niveau C-2 de l’opération X, juste au-dessus du niveau associé à la sépulture protoclassique. Il est également possible cependant que cette forme continue jusqu’au début du Classique ancien. Elle est certainement antérieure au Classique tardif car aucun tesson de ce style ne figure dans les collections de Tulamaje et d’El Portón.
Fig. 68 – Le ware Corinthian Daub. a-c, e, f/ Corinthian Daub A-3 (b est une vue frontale de a ; e provient de Tulamaje ; diam. du bord de c et f : 15 cm) ; d, i, j/ Corinthian Daub C (tous ont un diamètre du bord de 15 cm ; d est la même pièce que la fig. 75c) ; g, h, k, l/ Corinthian Daub B (diam. du bord de g et 1 : 14 cm) ; m, n/ Corinthian Daub H-3 (m est la même poterie que la fig. 75e, n correspond à la fig. 75 f).

21Bien qu’il y ait une certaine variation dans les jarres de forme B, elles ont toutes un col vertical ou rentrant, avec un filet ponctué à la base du col, ou juste au-dessus. On trouve aussi des anses (probablement deux anses opposées) allant de ce filet à l’épaule de la poterie, mais il n’y a aucun exemple d’anses allant de la lèvre à l’épaule comme dans la forme A. En fait, ce style d’anses sur les jarres du ware Corinthian Daub ne semble exister que pendant la durée de la période préclassique.
22L’unique exemplaire de forme B provenant de l’opération X (niveau C-2) a un col rentrant, haut de 3 cm, dont la jonction avec le corps est arrondie (fig. 68g). Le bord est enroulé vers l’extérieur, la lèvre arrondie et lissée. A l’extérieur et à mi-hauteur du col, il y a un filet ponctué au doigt portant la trace du départ d’une anse annulaire pleine, de section ovale. La peinture rouge couvre l’intérieur du col depuis sa base, le bord, et l’extérieur du col jusqu’à la base ; une bande de peinture de la largeur du doigt descend ensuite obliquement jusqu’à l’épaule de la poterie.
23D’autres exemplaires proviennent de dépôts mélangés de différentes fouilles. Sur tous, le corps est arrondi jusqu’à sa jonction avec le col, qui s’élève verticalement sur 2 à 4 cm, ou encore est légèrement rentrant, avec un bord direct, en méplat, et généralement aminci. À l’intérieur, la jonction entre le corps et le col est anguleuse ou arrondie. La plupart des exemplaires ont le col intérieurement et extérieurement peint en rouge, mais la surface étroite et plane du bord n’est pas peinte, bien que soigneusement polie. Le filet entourant le col est, soit ponctué au doigt ou à l’aide d’un outil, soit composé de pastilles ovales ponctuées qui se recouvrent partiellement (fig. 68h, k) ; ce motif est du Classique ancien. L’un des bords (fig. 681) porte deux bandes rouges sous le bord, l’une intérieure, l’autre extérieure ; la peinture rouge couvre la base du col et le filet appliqué, se terminant en une série de points tracés au doigt.
24• Forme C (Protoclassique, continuant peut-être jusqu’au Classique ancien) : jarres à paroi rentrante et bord renflé à lèvre aplatie (fig. 67j, k ; 68d, i, j ; 69a ; 74c, d). Cette forme apparaît au niveau C-1 de l’opération X, et connaît sa popularité maximale au niveau D-5. Ces niveaux sont très au-dessus de la sépulture protoclassique du niveau C-3. Les jarres de forme C ne sont pas représentées à Tulamaje et El Portón.
25La paroi assez mince de ces jarres est rentrante et se termine par un bord extérieurement épaissi, à lèvre aplatie. L’intérieur du bord est généralement en biseau, formant un angle légèrement obtus à sa jonction avec la paroi intérieure. À l’extérieur, il y a fréquemment un filet ponctué au doigt sur le haut de l’épaule, environ 1 cm au-dessous du point où le bord commence à s’épaissir. L’un des exemplaires (fig. 67k) montre la trace d’une anse de section circulaire, à 0,5 cm au-dessous du bord. Tous les bords sont extérieurement peints en rouge, et sur la plupart des exemplaires cette peinture s’étend à l’intérieur sur au moins 4 cm. La surface plane des bords est polie mais non peinte.
26Quelques exemplaires paraissent être des transitions entre les formes B et C. Plusieurs ont un col rentrant et un bord enroulé vers l’extérieur (fig. 68i). Le filet ponctué au doigt ou à l’outil entoure le col au-dessous du bord ; le rouge s’étend de la lèvre à la jonction du col et du corps, mais l’intérieur n’est pas peint. Un exemplaire peut presque être considéré comme une jarre à col (fig. 67j) ; un autre, dépourvu de col, a une paroi rentrante se terminant en un bord direct, en méplat (fig. 74d). Sur ce dernier, une bande rouge s’étend du bord, qui est plat et non peint, sur 2 cm à l’intérieur. La peinture rouge extérieure couvre le filet ponctué à l’outil et se termine vers le haut, juste sous le bord, par un motif continu de pointes tracées au doigt, comme nous l’avons observé dans la forme B. Cet exemplaire est moins soigneusement façonné que ceux décrits plus haut. Un bord très aberrant provenant d’un remblai mélangé diffère des précédents par l’existence d’un panneau de fines ponctuations cernées d’une ligne incisée s’étendant entre la lèvre en méplat et l’épaule.
27• Forme D (Préclassique à Protoclassique) : jarres à col vertical et bord en méplat (fig. 67m). Cette forme est très proche de la forme C, mais au lieu d’être rentrante, la paroi se redresse pour former un col vertical d’environ 3 cm, qui se termine par un bord direct en méplat. Dans certains cas, le bord est légèrement épaissi à l’extérieur et forme une lèvre dont l’intérieur est en angle arrondi, et l’intérieur aigu. L’intérieur du col est moins soigneusement lissé que l’extérieur. Plusieurs exemplaires ont une anse de section circulaire pleine (de section ronde ou ovale) qui va de l’épaule à mi-hauteur du col. La peinture rouge couvre tout l’extérieur depuis la lèvre (partie externe) et l’intérieur sur 3 ou 4 cm. La surface plane du bord n’est pas peinte mais bien polie, comme dans les formes précédentes. Aucun des exemplaires ne porte de vestiges d’un filet appliqué.
28Cette forme est faiblement représentée à Tulamaje et la plupart des exemplaires de Los Encuentros proviennent de remblais mélangés, mais l’un d’eux a été trouvé au niveau C-1 et plusieurs proviennent de la couche D de l’opération X. Ainsi cette forme, bien qu’elle ne soit jamais abondante, semble apparaître au Préclassique, mais elle continue probablement pour être contemporaine de la forme C, à laquelle elle ressemble.
Fig. 69 – Les wares Corinthian Daub et Beige non Poli. a/ Corinthian Daub C ; b-e, g/ Corinthian Daub E (diam. du bord de b et d : 20 cm ; celui de g est de 18 cm) ; f, i/ Corinthian Daub F (diam. du bord de f : 14 cm) ; h, j/ Corinthian Daub I (h provient de Tulamaje, j d’El Porton, même poterie que la fig. 75 h) ; k, 1/ Beige non poli A.

29• Forme E (Classique tardif) : jarres à ouverture large (fig. 69b-e, g). Sur ces jarres, la paroi se recourbe progressivement vers l’extérieur, entre un corps globulaire et un bord en biseau intérieur, avec une lèvre arrondie ou amincie-arrondie. La forme E rappelle les formes C et D, mais le bord a perdu son épaississement extérieur et il semble y avoir un évasement de plus en plus fort du col et du bord. La peinture rouge couvre l’extérieur et le bord jusqu’à la limite inférieure du biseau. Seule la partie peinte du bord en biseau est polie (sur l’un des exemplaires, cet endroit n’est pas peint en rouge). L’intérieur de la poterie n’est pas peint ; on distingue les traces du lissage de la surface, fait probablement au doigt quand l’argile était encore humide. On trouve communément une pastille pincée ou une rondelle d’argile appliquée sous le bord, à l’extérieur ; elle porte deux ou trois impressions de doigt.
30Il faut noter que, bien que la pâte ne puisse être distinguée de celle des formes plus anciennes, la peinture rouge, en particulier celle qui recouvre le bord en biseau poli, a tendance à paraître rouge-orange foncé plutôt que le rouge sombre-pourpre “corinthien”. Il est clair que le ware est maintenant dans cette zone marginale où les vieilles règles ne sont plus respectées et où les traits qui distinguaient à l’origine le ware Corinthian Daub se sont perdus. Dans le futur, il pourrait être souhaitable de distinguer les manifestations anciennes et tardives du ware par une nomenclature différente. Il semble préférable cependant, pour la présente étude, de tout grouper dans une seule catégorie pour mieux cerner la continuité de l’évolution et la direction du changement. En suivant ce raisonnement, il paraît aussi plus sage de considérer ces jarres du Classique tardif comme l’aboutissement direct de leurs prédécesseurs préclassiques, et comme l’expression d’une étape finale dans l’évolution des jarres Corinthian Daub.
31Compte tenu du fait qu’il n’y a pas, à Los Encuentros, de styles céramiques du Classique moyen (c’est-à-dire influencés par Teotihuacan), on peut présumer qu’il existe un hiatus entre les formes D et E. Pendant cet intervalle, la tradition de la bande non peinte sur le bord est oubliée, et la couleur pourpre vire au rouge-orange foncé. Cependant, on peut observer une continuité dans l’évolution des formes et dans l’utilisation d’une peinture rouge foncé non polie sur l’extérieur des jarres. Le polissage de la surface peinte du bord est un trait nouveau.
32Des jarres très semblables ont été trouvées sur le site de Chipoc, en Alta Verapaz (Smith 1952 : 228 ; fig. 4i-m) ; elles sont cataloguées comme “urnes Red-on-Buff”.
33• Forme F (Classique tardif) : jarres à col (fig. 69f, i). Le col, haut de 3,5 à 5 cm, est vertical ou légèrement évasé ; le bord est en biseau intérieur. Le corps est globulaire, avec une anse en ruban épais allant du haut de l’épaule au diamètre maximum de la panse. Comme dans la forme E, la peinture va du rouge-pourpre au rouge-orange foncé, et couvre tout l’extérieur de la poterie, et le bord jusqu’à la base du biseau ; le bord en biseau est poli. L’intérieur du col et du corps montre les rayures et les traînées provoquées par l’outil de lissage de la paroi. De façon caractéristique, les jarres de cette forme ont un filet ou une moulure non décorée à la base du col, et il peut y avoir, tout au moins dans certains cas, sur les faces opposées, des pastilles d’argile (deux pastilles opposées ?) pincées et portant deux profondes ponctuations au doigt.
34• Forme G (Classique tardif) : comales (fig. 74n). Ils ont une base plane, une paroi qui s’épaissit et se recourbe vers le haut (la hauteur est de 6 cm), une lèvre aplatie et convexe. Une mince couche de peinture rouge est parfois appliquée sur le fond du comal, qui est sommairement poli. Dans certains cas, il y a de la peinture rouge sur le bord. L’extérieur du comal n’est pas lissé. La présence de larges anses de section circulaire suggère que certains de ces comales étaient dotés d’une anse de panier. D’autres avaient sans doute deux anses de section circulaire opposées.
35• Forme H : encensoirs.
361 – A “dents” (Préclassique) : six fragments ont été récoltés au total, dont deux proviennent des niveaux B-1 et C-3 de l’opération X, et deux du niveau D-3, classique tardif mélangé à du matériel plus ancien. Les formes sont douteuses étant donné leur condition fragmentaire, mais l’un d’entre eux (provenant d’un remblai mélangé) a un corps cylindrique creux et une partie supérieure plane portant la trace d’une excroissance pleine ou creuse (il y en avait sans doute trois). Les fragments de l’opération X sont des couvercles plats dont la face inférieure porte des stries, profondes ou superficielles ; et un exemplaire provenant d’un remblai mélangé, qui porte une “dent” pleine sur sa face supérieure (fig. 74g). Tous les exemplaires sont peints en rouge “corinthien”, et non polis. Certains d’entre eux sont certainement préclassiques, mais l’absence d’encensoirs de ce type à Tulamaje et El Portón, et la présence de divers types d’encensoirs à excroissances, avec une face inférieure rayée, sur le site classique tardif de Chipoc, Alta Verapaz (Smith 1952 : fig. 9a, b ; 21a-c) suggèrent que quelques-uns de ces encensoirs pourraient être du Classique tardif.
372 – Cylindres à filets appliqués (Préclassique ?) : les deux meilleurs exemplaires proviennent de remblais mélangés. L’un d’eux est très grand, lourd et de fabrication grossière (fig. 75a). La paroi est épaisse (2 cm), verticale ; la base est plane, noircie par le feu. Le diamètre approximatif de la poterie est de 50 cm. La paroi extérieure porte les traces de deux filets épais, ponctués au doigt, dont certaines parties se sont détachées. L’extérieur est entièrement engobé de peinture rouge “corinthien”. L’autre exemplaire (fig. 74j) a la même forme, mais il est très petit, à paroi mince (0,7 à 1 cm) ; il mesure 15 cm de diamètre et est soigneusement façonné. La forme est cylindrique, la paroi s’élève verticalement jusqu’au bord, qui a un biseau intérieur et une lèvre extérieurement arrondie. La face externe du bord était entourée d’au moins deux filets ponctués au doigt, et au-dessous on voit la trace d’une perforation circulaire faite avant la cuisson. La peinture rouge “corinthien”, non polie, couvre la lèvre, l’extérieur sans atteindre le second filet, et les bords de la perforation. L’intérieur de la poterie n’est que sommairement lissé, avec des tâches et des traînées accidentelles de peinture rouge. Un fragment de corps provenant d’un cylindre à paroi épaisse avec une perforation circulaire a été trouvé au niveau B-2 de l’opération X.
383 – Encensoirs peu profonds (Préclassique tardif à Classique ancien ?) : cette forme ne figure pas à Tulamaje et El Portón. Ces poteries sont identifiées comme des encensoirs parce qu’elles ne paraissent pas destinées à préparer ou à servir de la nourriture. Un exemplaire provenant du niveau B-3 de l’opération X est peu profond (2,5 cm), avec des parois rectilignes évasées et un bord direct, seulement lissé. La peinture rouge polie couvre la surface plane du bord ; à l’extérieur, une bande verticale rouge non polie, de la largeur du doigt, va du bord à la base. Il y a des traces d’une décoration modelée ou appliquée à l’extérieur, mais les dimensions des fragments ne permettent pas d’en être certain.
39Un autre exemplaire (fig. 74i) provient du niveau D-8 de l’opération X. Il a une paroi évasée et un bord direct, arrondi, qui porte une succession continue de pastilles modelées sur la partie externe de la lèvre. Il y a quelques traces d’un rebord basal, aujourd’hui disparu. La peinture rouge non polie couvre l’intérieur et l’extérieur du bord.
40Un troisième bord provient du niveau D-3 de l’opération X (fig. 68m, 74e). La poterie est peu profonde, à paroi évasée ; le bord se termine par une lèvre extérieurement arrondie et intérieurement aiguë. Elle porte un rebord ponctué à la jonction de la paroi et de la base. La peinture rouge “corinthien” non polie couvre tout l’intérieur ; sur la paroi extérieure, un motif de bandes rouges verticales, de la largeur du doigt, s’étend du bord jusqu’à la base de la poterie. Une forme semblable (fig. 68n, 74f) provient d’un remblai mélangé. Elle porte un rebord bas, ponctué, au raccord de la paroi et de la base ; la paroi est rectiligne divergente, jusqu’à une lèvre aplatie aux bords anguleux. La peinture rouge non polie couvre la surface plane du bord ; une bande de peinture rouge couvre le rebord basal, et à l’intérieur des bandes de peinture rouge de la largeur d’un doigt vont du bord jusqu’au fond de la poterie.
41Le fait d’avoir trouvé cette forme au niveau B-3 de l’opération X suggère qu’elle date du Préclassique tardif ; mais la présence fréquente d’un rebord basal, et, dans un cas, de pastilles sur le bord, suggère que ces bols ont pu continuer pendant le Classique ancien.
42• Forme I : tecomates (Préclassique ancien et moyen).
43Cette forme n’a pas été trouvée à Los Encuentros, mais elle est représentée par un tesson dans chacun des sites de Tulamaje et d’El Portón. La poterie de Tulamaje (fig. 69h) est petite ; la paroi s’incurve jusqu’au bord direct, à lèvre arrondie. La peinture rouge “corinthien” couvre l’extérieur et l’intérieur ; l’extérieur est poli. L’exemplaire d’El Portón (fig. 69j, 74h) est grand, à paroi épaisse. Le corps est globulaire, le bord épaissi forme une sorte de collier arrondi autour de l’orifice. L’intérieur du bord est émoussé. La peinture rouge “corinthien” couvre l’intérieur, sans atteindre le bord, le “collier” en bourrelet et l’extérieur sur 2 cm. Le tesson étant érodé, il est difficile de voir s’il était ou non poli.
2 – Autres wares de Los Encuentros
44Il est évident, d’après la céramique, que le site de Los Encuentros a été occupé de façon continue depuis le Préclassique ancien jusqu’au Protoclassique, et il est probable que cette occupation s’est poursuivie durant le Classique ancien. Il y a un hiatus au Classique moyen et une réoccupation durant le Classique tardif. Nous proposons ci-dessous une description hypothétique générale des wares autres que le Corinthian Daub qui figurent dans le matériel trouvé sur le site et datant de ces périodes. Chaque fois qu’il a été possible de reconnaître des wares ou des types déjà définis sur d’autres sites du Guatemala, nous donnons les références appropriées. On trouve par ailleurs des catégories de céramique nouvelles que nous avons provisoirement classées comme wares, et datées par leur style général quand cela était possible ou selon leur position stratigraphique dans l’opération X.
Le ware Beige non poli (Préclassique ancien à tardif, Protoclassique)
45La pâte de ce ware ressemble à celle du ware Los Encuentros Beige (voir plus loin), mais en diffère par sa surface non polie et une gamme de formes différente. Il n’est pas représenté dans les collections d’El Portón et de Tulamaje.
46Le ware Beige non poli se trouve en faible quantité dans les niveaux inférieurs de l’opération X et continue dans les niveaux protoclassiques. Dans les niveaux inférieurs (A-2 à A-8), la forme du tecomate prédomine, tandis qu’à partir du niveau A-2 elle est remplacée par celle de la jarre.
47– Pâte : de texture moyennement fine à fine, très compacte et dure. La couleur est tan clair à beige moyen, avec fréquemment des taches de feu gris foncé. Elle contient une quantité moyenne à abondante de petits éclats de mica, avec de rares particules blanches et cristallines plus grosses.
WARE CORINTHIAN DAUB

Fig. 70 – Wares divers. a-d, f/ Beige non Poli B (diam. du bord de f : 15 cm) ; e/ Beige non Poli C (diam. bord : 28 cm) ; g/ Los Encuentros Beige B-1 (diam. bord : 34 cm) ; h, j/ Los Encuentros Beige A-1 (diam. du bord de h : 20 cm) ; i/ Ambarino Orange B ; k/ Los Encuentros Beige B ; 1/ Los Encuentros Beige D.

48– Surface : les poteries ne sont pas engobées, la surface a la même couleur que la pâte. Bien qu’on puisse trouver à l’occasion un polissage sur l’intérieur des cols de jarres, la surface est, de façon caractéristique, non polie, mais simplement lissée au doigt ou essuyée avec un chiffon quand elle était encore humide. Les petits éclats de mica sont visibles en surface et réfléchissent la lumière. La décoration des tecomates et des jarres, quand elle existe, consiste de façon typique en une peinture rouge mince, non lissée, et en ponctuations formant ou non des zones décorées.
49• Forme A : tecomates (Préclassique ancien et moyen).
50Un bord (fig. 69 1) trouvé au niveau A-8 de l’opération X, est celui d’un tecomate à paroi mince rappelant les tecomates de type Ocos de la côte pacifique du Guatémala (Shook et Hatch 1980 : 167). Le corps est globulaire, avec un orifice petit par rapport au diamètre du corps. Le bord est direct, aminci à l’intérieur de façon à former une lèvre amincie-arrondie. L’extérieur porte un engobe mince ou un bain de peinture rouge-orange, et il y a une zone sommairement lissée à l’extérieur, s’étendant sur 2 cm sous la lèvre. Au-dessous, la paroi est légèrement brossée. Ce bord est unique dans l’échantillon, et nous l’incluons peut-être par erreur dans ce ware.
51Trois tessons du niveau A-5 de l’opération X ont un corps globulaire, avec un bord direct légèrement épaissi et émoussé. Deux d’entre eux ont une lèvre à bords anguleux ; l’un (fig. 74p) porte de fines ponctuations sur l’extérieur, sous le bord. Le troisième (fig. 69k) a une lèvre au bord supérieur anguleux et au bord inférieur arrondi, et des traces de peinture rouge sur la paroi extérieure.
52Un petit fragment de tecomate du niveau C-3 a un bord direct, légèrement épaissi à l’extérieur, avec une lèvre aplatie ; il y a des traces de peinture rouge-orange sur la surface intérieure plane du bord.
53• Forme B : jarres (fig. 70a-d, f).
54Certaines de ces jarres ont un col court (1,5 à 3,5 cm) vertical, un bord direct arrondi ou -en méplat, ou un bord enroulé vers l’extérieur. D’autres ont un col plus haut (jusqu’à 6 cm) qui s’évase ou s’incurve vers l’extérieur jusqu’à un bord direct, à lèvre aplatie convexe ; parfois le bord s’évase directement à partir du corps jusqu’à la lèvre arrondie. La plupart ne sont pas décorées, mais quelques-unes ont l’extérieur du col ou le haut du bord recouvert d’une mince couche de peinture rouge non polie ; plus rarement le rouge couvre tout l’extérieur du col. Sur certaines jarres, il y a une ligne incisée à la base du col, avec au-dessous de multiples ponctuations sur la partie haute de l’épaule, qui est non peinte (fig. 70f). Deux des bords ont un filet ponctué au doigt sur le col. Les fragments de corps montrent des zones ponctuées séparées par une ligne incisée de zones peintes en rouge, ou bien des bandes verticales de peinture rouge, de la largeur du doigt, sans incisions. Il arrive rarement que les fragments de corps aient un filet ponctué au doigt. L’un d’eux a une côte en léger relief ou un épaississement sur son diamètre maximum.
55• Forme C : encensoirs à “dents” (Préclassique moyen et tardif).
56Trois exemplaires de “dents” massives proviennent des niveaux C-2 et B-1 de l’opération X. Les autres fragments (de contextes mélangés) sont des couvercles à incisions profondes comme des griffures (fig. 70e) associés aux encensoirs à trois “dents” connus dans les hautes terres du Guatemala à partir du Préclassique moyen (Borhegyi 1951 : fig. 5). Les incisions ont été faites dans l’argile humide ; il y a parfois de la peinture rouge mince, non polie sur la zone striée ou autour d’elle.
57• Forme D : poteries à supports hauts et creux (fig. 74k-m).
58Un certain nombre de fragments proviennent de hauts supports coniques, creux, se terminant en pointe, avec des perforations allongées ; ces supports font partie d’une petite poterie à fond convexe. Cette forme suggère qu’il s’agit de “pichets” tripodes, semblables à ceux que l’on trouve dans la région quiché, au Protoclassique et au Classique ancien (Wauchope 1925 : fig. 40, 41, 55). Tous sont grossièrement façonnés et non décorés. Dans l’opération X, le niveau le plus bas où apparaissent ces tessons est C-3, niveau associé à la sépulture protoclassique.
59• Forme E : bols.
60Ce sont de petits bols à parois courbes ou évasées, à bord direct arrondi, aminci ou en méplat. Aucun n’est décoré. Certains pourraient provenir de poteries de forme D.
Ware Los Encuentros Beige (Préclassique)
61Ce ware est commun à Los Encuentros. Bien qu’il n’ait pas été identifié en dehors de la vallée du Chixoy, il présente des ressemblances stylistiques avec les jarres de la phase Las Charcas à Kaminaljuyú (Shook, com. pers.), par exemple la présence d’un col rouge poli et des ponctuations sur l’épaule. Nous l’avons appelé Los Encuentros Beige à cause de sa prédominance sur ce site, mais il a certainement été importé d’une zone voisine où l’on trouve de l’argile à poterie.
62– Pâte : très semblable à celle du ware Beige non poli, elle est dure, de texture fine à moyennement fine, avec des éclats de mica et des cristaux blancs plus gros (probablement du quartz), et aussi occasionnellement de très petites particules ferrugineuses. La couleur va du beige très pâle au brun clair, au beige-rosâtre, ou parfois à l’orange pâle, avec fréquemment un cœur gris épais. Dureté et compacité sont très caractéristiques de ce ware.
WARE BEIGE NON POLI

63– Surface : les poteries sont sans engobe, mais toutes portent une décoration peinte en rouge et bien polie. L’intérieur des bols est toujours poli, mais l’extérieur en est généralement seulement lissé. Les cols de jarre sont intérieurement polis, mais les anses et l’extérieur du col peuvent être polis ou non. La couleur de la peinture est généralement un rouge sombre franc, mais il peut aller jusqu’au rouge-orange ; la décoration ponctuée est fréquente.
64• Forme A : jarres à col.
65Le col est vertical, ou légèrement incurvé ou évasé ; la hauteur est de 1,5 à 4 cm. Le bord est généralement direct, à lèvre plate, mais il peut être légèrement épaissi à l’extérieur, avec une lèvre extérieurement aiguë ; rarement, il est évasé. Ces jarres ont typiquement des anses (probablement deux anses opposées) en ruban larges, allant de la lèvre à l’épaule. Tous les exemplaires portent de la peinture rouge polie sur le col ou le bord, mais il y a des variantes comme nous allons le voir plus loin.
66Décoration 1 : extérieur du col peint. Il y a de la peinture rouge polie sur l’extérieur du col et la surface plane du bord, tandis que l’intérieur du col n’est pas peint. Quelques exemplaires sont brisés à hauteur du col (fig. 70j). Cependant, un grand tesson (fig. 70h) porte une anse en ruban large allant de la lèvre à l’épaule, et la peinture rouge s’étend du bord à la partie supérieure de l’anse ; elle réapparaît à la base de celle-ci, laissant la partie centrale de l’anse non peinte et sommairement polie. Il y a de nombreuses ponctuations allongées entaillant la partie haute de l’épaule, qui n’est ni peinte ni polie.
67Décoration 2 : intérieur et extérieur du col ne sont pas décorés. La peinture rouge polie se trouve sur la surface plane du bord, et de nouveau à la base du col, tandis que l’intérieur et l’extérieur du col ne sont pas peints. Tous les exemplaires sont brisés à hauteur du col.
68Décoration 3 : intérieur du col peint. L’extérieur peut être peint ou non. L’un des exemplaires peints est doté d’une anse en ruban couverte d’une peinture rouge non polie et portant dans sa longueur trois lignes d’incisions communes. Il y a quelques traces de ponctuations sur le haut de l’épaule.
69Les tessons provenant de corps de jarres ont des zones non peintes, couvertes de multiples ponctuations, et séparées par une ligne incisée courbe des zones peintes d’un rouge poli. D’autres ont une bande de multiples ponctuations sur le haut de l’épaule. Il y a aussi des cas de lignes incisées verticales allant par paire, avec du rouge entre les deux lignes ou seulement sur les lignes elles-mêmes. Certains exemplaires ont des zones de peinture rouge non délimitées par des incisions.
70• Forme B : bols à parois évasées, base plane.
71La plupart de ces bols ont une paroi rectiligne évasée ou légèrement concave, un bord direct à lèvre arrondie ou en méplat (fig. 70k). Dans certains cas le bord forme un biseau intérieur, ou bien il est éversé avec une lèvre extérieurement anguleuse ou arrondie (fig. 70g).
72Décoration 1 : c’est la plus commune. Une bande de peinture polie, allant du rouge foncé à l’orange-rougeâtre couvre la surface du bord seulement (fig. 70g). L’intérieur du bol est bien poli, tandis que la paroi extérieure est seulement lissée et laissée non polie, avec parfois une texture rugueuse.
73Décoration 2 : elle est la même que la décoration 1 ; seule différence : la lèvre extérieure porte des ponctuations continues faites au doigt ou à l’aide d’un outil.
74Décoration 3 : elle est rare. Une peinture rouge-orange polie couvre la surface du bord et la paroi extérieure jusqu’à la base. L’intérieur du bol n’est pas peint, mais il est bien poli.
75• Forme C : bols à parois courbes.
76Cette forme est rare. La paroi s’incurve jusqu’à un bord direct arrondi ; la base est probablement convexe. Un exemplaire porte une rainure peu profonde, de la largeur du doigt, au-dessous du bord, à l’extérieur. Tous portent une bande de peinture rouge qui couvre la lèvre, et l’extérieur sur 1 cm ou jusqu’au bas de la rainure. L’intérieur et l’extérieur du bol sont bien polis.
77• forme D : bols profonds à parois verticales ou orifice légèrement rentrant.
78Sur un exemplaire (fig. 70 1) la paroi est presque verticale, mais elle s’incline très faiblement vers l’intérieur jusqu’à un bord direct arrondi. Une rainure peu profonde, de la largeur du doigt, entoure l’extérieur au-dessous du bord ; plus bas, il y a une zone de peinture rouge polie et un panneau non peint et non poli portant deux rangées au moins de courts filets verticaux. Un autre exemplaire a une paroi verticale, un bord plat éversé. Il y a une rainure étroite, peu profonde, sur la surface du bord en méplat, et sur la paroi extérieure, à 3 cm du bord, une moulure qui entoure la poterie. La peinture rouge polie couvre l’intérieur et l’extérieur de la poterie ; la paroi extérieure porte une grande tache de feu gris-brun.
WARE LOS ENCUENTROS BEIGE

Le ware Ambarino Orange (Préclassique)
79Cette céramique utilitaire est abondante dans les niveaux préclassiques à Los Encuentros, et en surface à Tulamaje. Ce ware est typiquement associé à la forme du bol, bien qu’à Los Encuentros quelques jarres soient aussi représentées. Ce ware n’est pas décoré.
80– Pâte : de texture moyenne, brun-chocolat à brun-rougeâtre ou gris foncé selon la cuisson. Il y a un semis modérément abondant de petits morceaux de pierre ponce blanche, les dimensions variant de très fine à 5 mm de diamètre ; ainsi que des éclats de mica, de quartz, des inclusions ferrugineuses, et parfois de belles particules foncées brillantes comme du métal.
81– Surface : les poteries portent un engobe orange sur toute leur surface, excepté sur l’intérieur des jarres. La couleur, sur une même poterie, peut aller de l’orange à l’orange foncé (couleur de l’ambre), et au brun sombre, avec de nombreuses taches de feu noires. La surface est peu ou modérément polie, mais il y a, de façon typique, des petits sillons et des crevasses qui n’ont pas été atteints par l’outil de polissage, et des traînées ou des petites cavités à l’endroit où le fin dégraissant a été entraîné pendant l’opération de lissage. Il n’y a pas de décoration. Les exemplaires les mieux polis pourraient être confondus avec des tessons érodés du ware Orange Lustré.
82• Forme A : bols ouverts à bord direct (fig. 71a).
83Certains ont une paroi épaisse, profonde, tandis que d’autres ont une paroi mince et une profondeur moyenne ou faible. La base est plane, la paroi est évasée ou légèrement concave jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie ou aplatie, ou intérieurement en biseau.
84• Forme B : bol à parois évasées et bord éversé (fig. 70i).
85La paroi est rectiligne, évasée jusqu’à un bord éversé, à biseau intérieur, ou en méplat.
86• Forme C : bols à parois incurvées (fig. 71c).
87Ce sont des bols de profil simple, à base plane et paroi légèrement incurvée jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie.
88● Forme D : bols à parois évasées, bord vertical (fig- 71b).
89La paroi est rectiligne évasée, mais vers le haut elle s’élève verticalement jusqu’au bord direct à lèvre arrondie.
90• Forme E : jarres à bord éversé.
91Du corps globulaire, le bord s’éverse directement en formant un angle d’environ 40°, jusqu’à une lèvre arrondie, aplatie ou amincie. Le bord a de 3 à 5 cm de largeur. L’engobe orange à brun foncé poli couvre l’intérieur et l’extérieur du bord.
Le ware Orange Lustré (Préclassique)
92Ce ware est commun durant le Préclassique dans toutes les hautes terres occidentales du Guatemala, spécialement dans les départements du Quiché et de Quezaltenango. On le trouve aussi dans le département de Baja Verapaz, la vallée du Motagua, les pentes pacifiques et la zone côtière près de la frontière mexicaine, dans la vallée supérieure du Grijalva et la dépression du Chiapas. Il n’est pas douteux qu’il y avait plus d’un centre de production. Ce ware devrait être étudié d’urgence, car, avec une distribution aussi vaste, les variations de forme et de décoration fourniraient un outil chronologique très utile pour la datation relative des sites et pour établir les cartes des zones d’échange.
93Ce ware, dans les hautes terres du Guatémala, apparaît toujours dans des contextes du Préclassique moyen et tardif. À Los Encuentros, il est présent dans les niveaux inférieurs de l’opération X, dans les remblais mélangés et en surface. Il est aussi abondant sur les sites de Tulamaje et d’El Portón.
94– Pâte : la couleur varie du brun-rougeâtre au brun-grisâtre. La texture typique est demi-fine, avec une abondance de belles particules blanches de pierre ponce, mais quelques exemplaires ne contiennent pas de pierre ponce. Il y a typiquement un cœur gris foncé.
95– Surface : toutes les poteries, y compris les jarres, sont entièrement engobées d’orange à orange foncé, et polies jusqu’à atteindre un beau lustré. Des taches de feu noires à bleu-noir ou gris sont caractéristiques. La décoration se limite toujours à la peinture négative Usulután, à l’incision ou à la rainure par pression avant engobage. Une jarre très inhabituelle provenant d’un contexte mélangé, à Los Encuentros, a des ponctuations faites après engobage et polissage (voir ci-dessous).
96• Forme A : bols ouverts à parois évasées ou éversées, base plane.
97Le bord peut être direct, à lèvre arrondie ou aplatie, ou plus ou moins éversé avec une lèvre anguleuse à l’extérieur et arrondie à l’intérieur, ou encore à biseau intérieur. Dans certains cas il y a une rainure, faite avant engobage, sur la surface plane du bord. Un exemplaire a un bord direct arrondi, avec une rainure 2 cm plus bas, à l’extérieur. Quelques-uns des bords directs arrondis sont enroulés ou légèrement épaissis vers l’extérieur. Quand la partie conservée de la paroi est suffisamment grande, on voit sur quelques tessons un rebord basal de faible hauteur, ou un profil anguleux (“ Z angle”), la jonction de la base et de la paroi étant légèrement épaissie.
Fig. 71 – Wares Ambarino Orange, Orange Lustré et divers. a/ Ambarino Orange A (diam. bord : 45 cm) ; b/ Ambarino Orange D (d = 36 cm) ; c/ Ambarino Orange C d/ Orange Lustré A-1 (d = 38 cm) ; e, f/ Orange Lustré A-2 ; g, h/ Orange Lustré B (diam. du bord de g : 34 cm) ; i, l/ Orange Lustré A-5 (diam. du bord de 1 : 26 cm) ; j, m, n, q/ Orange Lustré E (diam. du bord de q : 9 cm) ; k/ Orange Lustré C ; o/ Orange sur Beige (même poterie que la fig. 77 l) ; p/ Venado Brun A-1 (diam du bord : 34 cm)

WARE AMBARINO ORANGE

98Décoration 1 : aucune (fig. 71d).
99Décoration 2 : une à six lignes ou rayures horizontales faites avant engobage sur la paroi extérieure (fig. 71e, f). Dans certains cas, il y a des ensembles de lignes parallèles, anguleuses ou courtes.
100Décoration 3 : deux lignes incisées avant engobage sur la paroi extérieure, sous le bord, et plus bas de multiples lignes obliques.
101Décoration 4 : un exemplaire à bord direct, lèvre en méplat, a des ponctuations continues faites au doigt sur l’extérieur de la lèvre (fig. 74r).
102Décoration 5 : il existe un épaississement en bandeau plat large de 2,5 cm, qui descend de la lèvre sur la paroi extérieure (fig. 71i, 1). Cet épaississement, quand il existe, peut porter deux rainures circonférentielles faites avant engobage ; sinon, il est remplacé par une moulure ou un rebord bas, étroit, arrondi, à 2 cm ou 2,5 cm du bord. Dans l’opération X, un bord à épaississement en bandeau portant une décoration Usulutan provient du niveau A-4. Les autres variantes de ce type proviennent toutes du niveau D-5, bien au-dessus de la sépulture protoclassique.
103• Forme B : bols à parois évasées, bord éversé large de 1 à 4,5 cm, avec une lèvre arrondie ou anguleuse (fig. 71g, h). Il y a d’habitude deux à cinq rainures ou lignes incisées avant engobage sur la face supérieure plane du bord. Dans un petit nombre de cas, cette face porte une ligne ondulée et des ensembles, continus ou opposés, de lignes obliques ; dans un cas, ces lignes sont courtes. Les bols à parois évasées, bord éversé et rainuré, sont trouvés dans le bas de l’opération X jusqu’au niveau A-2.
104• Forme C : bols à épaule haute et bord rentrant.
105Cette forme est relativement rare à Los Encuentros. La paroi s’évase jusqu’à une épaule haut placée, qui s’infléchit brusquement en un bord rentrant sur 2 cm, direct à lèvre arrondie. Un exemplaire a deux rainures faites avant engobage sur la partie rentrante (fig. 71k). Un autre a des pastilles modelées ou des protubérances arrondies sur l’épaule anguleuse.
106• forme D : bol à moulure sous-labiale.
107Les deux exemplaires connus ont une paroi rectiligne évasée. L’un présente une moulure circonférentielle amincie-arrondie sur la paroi extérieure, à 1,5 cm au-dessous de la lèvre arrondie (fig. 74q). Au niveau de la moulure extérieure, la paroi intérieure se redresse et monte plus verticalement vers le bord. Sur un autre exemplaire, la moulure anguleuse se trouve juste sous la lèvre, et forme presque un bord renflé à lèvre aplatie.
108• Forme E : petites jarres (fig. 71j, m, n, q).
109Les jarres Orange Lustré sont inhabituelles par le fait que, dans la plupart des cas, leur intérieur est engobé et poli tout comme l’extérieur. La plupart ont un col vertical ou rentrant, de 1,5 à 3 cm de hauteur, et un bord direct à lèvre arrondie ou en méplat. D’autres ont un bord court et éversé. Les jarres à col rentrant peuvent avoir une ligne incisée avant engobage à 0,8 cm sous le bord, ou à la jonction du col et du corps. Un grand fragment restaurable de jarre à bord éversé (fig. 77k) provenant d’un remblai mélangé, a une épaule anguleuse et, à 0,5 cm sous le bord, une rainure faite avant engobage. Sur l’épaule, il y a des paires de lignes en croissant faites avant engobage. Son originalité réside dans le fait que des ponctuations faites après engobage et polissage remplissent les zones entre les croissants.
110Un fragment de corps de jarre montre une décoration de lignes scalaires faites avant engobage. Un autre a des cannelures verticales peu profondes sur un corps globulaire.
111Deux fragments provenant de dépôts mélangés sont des parties de grands supports creux.
Le ware Orange-sur-Chamois (Préclassique)
112Un grand tesson de ce ware a été trouvé dans le niveau A-5 de l’opération X. Les autres proviennent des niveaux supérieurs et des dépôts mélangés.
113– Pâte : à texture fine, de couleur chamois clair à crème, avec un cœur gris clair. Il y a parfois des inclusions cristallines rosâtres ou blanches.
114– Surface : un engobe orange moyen poli couvre le bord interne et l’extérieur du bol. L’intérieur est lissé mais non poli, et de la même couleur que la pâte. Dans certains cas l’outil de lissage a transporté de petites quantités de l’engobe orange, qui forment des traînées à l’intérieur du bol.
115• Forme : bols à parois évasées.
116La paroi est rectiligne, évasée ou légèrement concave, jusqu’à un bord direct légèrement éversé, à lèvre aplatie. La lèvre peut être anguleuse sur ses deux faces, ou anguleuse d’un côté et arrondie de l’autre. Le grand tesson du niveau A-5 (fig. 71o, 771) est façonné plus grossièrement, avec un extérieur inégal et rugueux, bien que négligemment poli. Des nuages pâles sur l’extérieur de ce tesson suggèrent une décoration Usulutan.
Le ware à Engobe Orange et incisions profondes4 (Préclassique)
117Beaucoup de ces tessons proviennent des couches A et B de l’opération X. Tous ont en commun un engobe orange poli sur l’extérieur, avec une décoration d’incisions profondes après engobage.
118– Pâte : il y a de grandes variations dans la pâte, suggérant la possibilité que plusieurs wares soient en fait représentés. La texture varie de fine à moyenne, la couleur de beige clair ou beige-rosâtre à brun moyen ; il y a souvent un cœur gris épais. La plupart contiennent un semis d’éclats de mica ; les exemplaires de pâte moyenne ont des particules cristallines blanches bien visibles, peut-être de quartz et de pierre ponce.
119– Surface : la plupart des exemplaires ont un engobe poli de couleur orange moyen à foncé sur l’extérieur jusqu’à la lèvre, mais à l’occasion cet engobe peut aussi couvrir l’intérieur de la poterie. A l’exception des jarres, l’intérieur est poli, même quand il n’est pas engobé. L’extérieur est décoré par incisions communes après engobage.
120• Forme A : bols à parois évasées ou poteries cylindriques assez profondes.
121Un exemplaire inhabituel du niveau A-4 de l’opération X est une poterie cylindrique à paroi mince s’élevant verticalement, puis concave jusqu’à un bord plat et légèrement éversé (fig. 74s). Un engobe orange foncé couvre la paroi extérieure et la surface plane du bord ; l’intérieur est orange pâle ou crème “nuageux”, les nuages plus clairs ressemblant à une décoration Usulutan. L’extérieur porte une décoration par incisions profondes linéaires. Les autres exemplaires sont à paroi épaisse (jusqu’à 1 cm), peu profonds, avec une paroi divergente dont la partie supérieure s’incurve vers l’extérieur jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie ou en méplat. Un exemplaire a la lèvre en biseau intérieur, en méplat extérieur, portant deux lignes d’incisions profondes sur le biseau. Toutes les poteries sont décorées de lignes simples ou doubles, d’incisions profondes, souvent très irrégulières, et/ou de motifs géométriques sur la paroi extérieure.
122• Forme B : bol à profil simple.
123Cette forme est représentée par un bord et un corps qui faisaient peut-être partie de la même poterie. À partir de la base plane, dont la jonction avec la paroi est arrondie, cette paroi s’élève, légèrement concave, jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie. L’engobe orange poli couvre l’intérieur et l’extérieur. Sur la paroi extérieure, il y a des lignes incisées parallèles, brisées en angle droit (fig. 74).
124• Forme C : jarres.
125Deux bords proviennent de jarres à col évasé haut de 5,5 cm, avec un bord direct et une lèvre arrondie (fig. 74t). L’intérieur du col, au-dessous du bord, n’est ni engobé ni poli. À la base du col, à l’extérieur, il y a une ligne incisée. Un fragment de corps provient d’une jarre plus petite à corps sub-globulaire. L’intérieur n’est pas engobé, mais assez bien lissé. L’extérieur engobé et poli porte des lignes scalaires incisées.
Wares divers à Engobe Orange
126Il reste une petite quantité de tessons à engobe orange qui ne rentrent dans aucune des catégories précédentes. Ce sont les suivants :
Un bord provenant d’un récipient fermé, de pâte beige demi-fine. Un engobe orange sommairement poli couvre tout l’extérieur, le bord direct et la lèvre arrondie. Deux rainures faites avant engobage sont visibles à l’extérieur, à 0,8 cm du bord.
Un bord provient d’une poterie cylindrique à paroi épaisse. La pâte est beige moyen, avec un cœur gris épais, la paroi verticale, le bord éversé à lèvre renflée et aplatie. Un engobe orange-brunâtre foncé, poli, couvre tout l’extérieur, y compris la lèvre. À 2 cm au-dessous du bord, il y a au moins deux rainures peu profondes, de la largeur du doigt. L’intérieur est seulement lissé.
Un fragment de corps provient d’un récipient à base plane et paroi évasée. La pâte est de texture moyenne, entièrement grise à brun-gris. L’extérieur montre des cannelures larges, obliques, engobées d’orange poli. La zone comprise entre ces cannelures, de même que toute la surface intérieure, sont sans engobe et non polies.
Un bord provient d’un bol à paroi épaisse (1 cm). La pâte est rosâtre, avec de nombreuses particules de quartz, ou rougeâtre, avec un cœur gris peu épais. La paroi est rectiligne évasée, le bord extérieurement épaissi est crénelé, avec une lèvre intérieurement amincie-arrondie. La poterie porte sur toute sa surface un engobe orange-brunâtre clair poli, avec un rouge-orange plus foncé sur la partie crénelée du bord. Ce bord est semblable aux bords crénelés qui apparaissent pendant la phase Ocos à la Victoria (Coe 1961 : fig. 19c) sur la côte pacifique sud du Guatemala.
Un bord de bol (fig. 74v) provient du niveau
D-3 de l’opération X. La pâte est brun clair, de texture moyenne, avec un cœur gris. La paroi est rectiligne, évasée, le bord éversé, la lèvre en méplat à pourtour ondulé. Une rainure étroite faite avant engobage entoure la surface plane de la lèvre. Le bol est entièrement engobé d’orange poli, sur lequel on voit des ensembles de lignes de couleur crème s’étendant de l’intérieur de la poterie sur le bord et à l’extérieur. Le polissage
a été fait après application des lignes crème, de façon que la couleur orange, entraînée par l’outil de polissage, les recouvre partiellement. Ce style ressemble au San Bartolomé Cream on Orange du Classique ancien des hautes terres du Guatemala (Shook, com. pers.), mais ce dernier ware diffère par le fait que la peinture crème est appliquée après le polissage.Un bord provient d’une jarre à col évasé, de pâte beige à texture moyenne contenant un semis d’éclats de mica, et des particules de quartz dispersées. Le col a 6 cm de hauteur, le bord est direct, la lèvre arrondie. Une bande de peinture orange pâle couvre la lèvre ; cette bande est polie, comme l’intérieur du col, alors que l’extérieur du col est seulement lissé. Ce bord provient du niveau C-2 de l’opération X.
Enfin, un bord provient d’un bol à pâte dure, brun clair, micacée. Le bol a une paroi mince, rectiligne, évasée ; un bord plat légèrement épaissi. L’engobe orange pâle couvre la surface plane du bol et l’extérieur de la poterie. Ce tesson, qui provient du niveau C-2 de l’opération X, est trop érodé pour que l’on puisse déterminer si, et dans quelle mesure, il y avait polissage.
Un fragment de corps, du niveau A-5 de l’opération X, a une pâte grise de texture moyenne et un engobe orange pâle poli, très micacé, sur toute sa surface.
Quatre fragments de corps provenant de dépôts mélangés pourraient être des morceaux de supports hauts, appartenant probablement à une poterie tétrapode ; ces supports sont communs durant la période protoclassique. Ils sont de pâte beige de texture moyenne, et portent un engobe orange terne, faiblement poli, surtout à l’extérieur.
WARE ORANGE LUSTRE

Le ware Venado Brun (Préclassique)
127Dans certains cas, quand le ware Venado Brun a été cuit jusqu’à atteindre des tons orangés, il est difficile de le distinguer du ware Ambarino Orange. La pâte de ces deux wares est identique, mais la couleur de l’engobe diffère. De plus, l’Ambarino Orange ne porte pas la décoration en incisions profondes, si typique du Venado Brun. Ce ware, à Los Encuentros, se trouve dans les niveaux inférieurs de l’opération X, jusqu’au niveau A-5. Un ware très semblable, mais non identique, a été trouvé à Tulamaje.
128– Pâte : de texture moyenne, sableuse, avec d’abondantes particules de quartz, de pierre ponce, et ferrugineuses. La couleur va du brun-rougeâtre au brun-gris.
129– Surface : les poteries sont entièrement engobées de brun, couleur de la robe du cerf ou du faon, c’est-à-dire des tons brun-jaunâtre clair à brun-rouge ou gris ; parfois tous les tons se trouvent sur la même poterie. Après polissage, les poteries peuvent être laissées sans décoration, mais plus fréquemment elles portent des incisions profondes.
130• Forme A : bols à parois évasées, base plane, bord direct. La paroi est rectiligne évasée, le bord éversé ou direct à lèvre arrondie, ou encore en méplat ou en biseau intérieur.
131Décoration 1 : aucune (fig. 71p, 72i).
132Décoration 2 : une ou plusieurs incisions profondes horizontales à l’extérieur, et parfois, au-dessous, des dessins géométriques par incisions profondes (fig. 72a-f). Moins fréquemment, il y a une ligne intérieure sous le bord. L’un des bords a une incision profonde linéaire sur le biseau intérieur et une pastille modelée sur l’extérieur de la lèvre.
133• Forme B : bols à parois évasées, base plane, bord éversé.
134La paroi est presque toujours rectiligne évasée, avec un bord éversé dont la largeur peut atteindre 3 cm. Moins fréquemment la paroi s’évase jusqu’à un bord légèrement éversé, à lèvre en biseau intérieur. L’extérieur de la lèvre est arrondi ou aminci. La plupart des exemplaires portent une décoration incisée.
135Décoration 1 : aucune.
136Décoration 2 : la décoration par incisions profondes se trouve sur la paroi extérieure comme dans la forme A, et aussi sur la face supérieure du bord éversé (fig. 72g, 74w, x). La décoration du bord peut consister en deux lignes circulaires, ou dans la “double ligne brisée” (double-line break), ou encore il peut y avoir des lignes scalaires ou courtes, ou des motifs rectilignes alternant avec des cercles.
137• Forme C : bols à parois verticales, ou cylindres.
138La plupart des exemplaires sont des fragments de corps, la forme du bord restant incertaine. La paroi est mince, verticale, la base plane. Sur certains exemplaires, il y a deux lignes circonférentielles incisées sur la paroi extérieure près de la base, et au-dessus des dessins géométriques. Un bord direct à lèvre arrondie et deux fragments de corps ont des cannelures verticales peu profondes ou des godrons sur la paroi extérieure jusqu’à la base.
139• Forme D : bols à parois courbes, à bord direct, lèvre arrondie ou amincie.
140Ce peut être des poteries de profil simple ou d’orifice légèrement rétréci. Contrastant avec les autres formes, ces bols sont souvent laissés sans décoration, et quand il y en a une, elle n’est pas aussi profonde que celle trouvée par ailleurs.
141Décoration 1 : aucune (fig. 72j).
142Décoration 2 : un grand exemplaire porte une ligne unique sous le bord, et plus bas une décoration curvilinéaire (fig. 72k). Un fragment de corps a un dessin rectilinéaire.
Fig. 72 – Wares Venado Brun et divers. a-f/ Venado Brun A-2 (diam. du bord de a : 35 cm, celui de b : 40 cm, celui de e : 26 cm) ; g/ Venado Brun B-2 ; h/ Venado Brun E-1 (diam. du bord : 26 c) ; i/ Venado Brun A-1 ; j/ Venado Brun D-1 ; k/ Venado Brun D-2 (diam. du bord : 24 cm) ; 1/ Noir Lustré B ; m/ Brun-Noir à Noir à incisions moyennes ou profondes A (diam. du bord : 12 cm) ; n/ Brun-Noir à incisons moyennes ou profondes E ; o/ Noir Lustré C ; p/ Brun Strié C ; q/ Otoño Rouge A-4. 121

WARE VENADO BRUN


143• Forme E : bols à profil complexe ou Z angle.
144Sur ceux-ci, le haut de la paroi est concave, le bord direct, la lèvre arrondie ou en méplat, ou en biseau intérieur. Le bas de la paroi s’arrondit vers la base, ou dans certains cas, une épaule anguleuse marque le raccord des parties haute et basse de la paroi.
145Décoration 1 : aucune (fig. 72h).
146Décoration 2 : la décoration par incisions profondes consiste en une ligne sur le haut de la paroi extérieure, et plus bas des lignes obliques ou des motifs rectilinéaires.
147• Forme F : bols à bord rentrant.
148La paroi est rectiligne, évasée, jusqu’à l’épaule qui est haute, anguleuse ; elle s’infléchit ensuite abruptement vers l’intérieur, sur 2 cm, jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie. Un exemplaire a une rainure faite avant engobage, peu profonde, juste au-dessus de l’épaule. Aucun exemplaire de cette forme ne porte de décoration par incisions profondes.
149• Force G : jarres.
150La plupart ont un bord épais, concave, s’évasant directement à partir du corps. La lèvre est arrondie, le col est poli intérieurement et extérieurement. Ces jarres ont une forme similaire à celle des jarres Ambarino Orange, mais la couleur de l’engobe diffère. Moins fréquemment, elles ont un col évasé, de 5 cm de hauteur, un bord direct à lèvre arrondie ; seul l’extérieur du col est alors engobé et poli. Il n’y a pas de traces de décoration sur ces jarres.
Les wares Brun-Noir Poli
151Les céramiques préclassiques brun-noir engobées et polies, à Los Encuentros, comprennent plusieurs wares différents. Nous tentons ci-dessous de définir et de décrire ces wares.
Le ware Highland Plain Brun-Noir (Préclassique)
152C’est une catégorie de bols à engobe noir franc ou brun-noir poli, typique des sites des hautes terres du Guatemala. Quelques-uns peuvent être, en fait, des importations de Kaminaljuyú durant la phase Las Charcas (Shook, com. pers.). Un ware semblable existe à Tulamaje.
153– Pâte : à texture fine, très compacte et dure, avec souvent de fines particules blanches et des petits éclats de mica sur toute l’épaisseur. La couleur est d’ordinaire gris foncé à noir, mais elle peut aller jusqu’au brun moyen.
154– Surface : entièrement engobée de brun à brun-noir, et bien polie. Dans la plupart des cas l’engobe contient de nombreux petits éclats de mica brillant à la lumière. Quelques tessons montrent des vestiges d’un revêtement de stuc rouge ou rose, ou de peinture fugitive effacée par l’érosion.
155• Forme : tous les exemplaires proviennent de bols ouverts à paroi rectiligne évasée ou éversée jusqu’à un bord direct, à lèvre arrondie ou en méplat, ou à biseau intérieur. La base est probablement plane. Il n’y a pas d’autre décoration que les quelques traces de revêtement de stuc ou de peinture.
Le ware Noir Lustré (Préclassique)
156Le ware Noir Lustré est commun dans les départements du Quiché et de Quezaltenango, apparaissant dès le Préclassique moyen et continuant peut-être durant le Classique. Il est caractérisé par une surface noire hautement polie. Il ressemble à l’Orange Lustré, mais en diffère par la couleur. Les effets de cuisson peuvent conduire à confondre les deux wares, mais l’inventaire des formes est un peu différent pour chacun d’eux.
157– Pâte : de texture moyennement fine, gris foncé à noire, avec d’abondantes particules de pierre ponce blanche et de quartz.
158– Surface : entièrement engobée, avec des taches oranges à brunes provenant de la cuisson, puis polie jusqu’à atteindre un haut lustré. Quand la décoration existe, elle consiste en rainures faites avant engobage, ou par pression.
159• Forme A : bols à parois rectilignes évasées ou concaves.
160Le bord est direct, la lèvre arrondie ou en biseau intérieur. La base est plane ou convexe, avec fréquemment un renflement ou une moulure basale.
161Décoration 1 : aucune.
162Décoration 2 : de deux à cinq rainures horizontales avant engobage, ou lignes incisées par pression sur l’extérieur de la paroi (fig. 73h).
163Décoration 3 : au lieu des rainures horizontales, il y a de multiples lignes brisées sur la paroi extérieure (fig. 73g). Dans d’autres cas, on trouve des lignes courbes sur le haut de la paroi évasée, et sur le bas de la paroi arrondie des ponctuations ovales continues, faites avant engobage.
Fig. 73 – Wares divers. a/ Otoño Rouge A-3 (diam. du bord : 29 cm) ; b/ Otoño Rouge A-1 ; c/ Otoño Rouge D (diam. du bord : 10 cm) ; d/ Utatlan B-1 ; e/ Chixoy Fruste C (diam du bord : 37 cm) ; f/ Chixoy Fruste B (diam. du bord : 62 cm) ; g/ Rouge sur Beige à Hématite spéculaire (diam. du bord : 14 cm) ; h/ Ruano A ; i/ Chixoy Fruste A (diam. du bord : 17 cm) ; j/ Engobe Crème sur Pâte couleur brique (même poterie que la fig. 77 s).

164• Forme B : bols à paroi verticale et cylindres.
165De la base plane, la paroi s’élève verticalement, ou s’évase très légèrement jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie. Sur un exemplaire (fig. 721), il y a une ramure faite avant engobage, à 0,5 cm du bord extérieur. Sur deux autres exemplaires, au lieu d’une rainure il y a une moulure basse circonférentielle, large de 0,6 cm.
166• Forme C : bols à bord rentrant.
167Le corps est globulaire, avec un col rectiligne rentrant et un bord direct, aminci. Il y a une rainure étroite, faite avant engobage, à 0,5 cm du bord.
Les wares Brun-Noir Poli : non décoré, rainuré, modelé
168Cette catégorie de céramique brun-noir coiffe un style commun dans toutes les régions du Guatemala, comprenant aussi bien les hautes terres que les basses terres du Pacifique pendant les périodes préclassique et classique ancien. Sauf en ce qui concerne la décoration, cette poterie est semblable au ware Brun-Noir à Incisions moyennes ou profondes, auquel elle est sans nul doute apparentée. Plusieurs wares sont probablement inclus dans la description ci-dessous, mais jusqu’à ce qu’il soit possible de déterminer les différences et la chronologie, il semble préférable de les considérer comme une seule catégorie, basée sur un traitement de la surface et une décoration semblables. Il faut noter qu’un support plein, non décoré, en forme de mamelon, a été trouvé au niveau C-1 de l’opération X.
169– Pâte : de texture fine à moyenne, de couleur brun foncé à noir. Tous les exemplaires contiennent des proportions variables de quartz blanc et de pierre ponce, de cristaux rougeâtres, des inclusions ferrugineuses et de petits éclats fins de mica.
170– Surface : entièrement engobée de noir à brun-gris et bien polie. Dans quelques cas les marques de polissage restent visibles. Les poteries sont non décorées, ou décorées de rainures avant engobage et/ou modelage.
171• Forme A : bols à paroi évasée et bord direct.
172La paroi est rectiligne ou concave et évasée, le bord direct, à lèvre en méplat ou arrondie. Sur un exemplaire, à paroi concave, le bord présente un épaulement extérieur arrondi. Un autre présente une succession de pastilles modelées sur la circonférence extérieure de la lèvre. Des fragments de corps montrent que quelques-uns d’entre eux pour le moins avaient un épaississement ou une moulure basse, juste au-dessus de la jonction arrondie avec la base plane ou convexe. Plusieurs exemplaires ont une ou plusieurs rainures étroites faites avant engobage sur la paroi extérieure. Les autres ne sont pas décorés.
173• Forme B : bols à paroi évasée et bord éversé.
174La paroi est rectiligne ou concave, le bord éversé à lèvre arrondie ; la jonction entre la paroi et le bord peut être anguleuse ou arrondie. Quelques-uns de ces bols ont une moulure basale ou un épaississement semblable à celui de la forme A. La plupart ont une rainure faite avant engobage sur le bord éversé ; l’un d’eux (fig. 75d) a une petite pastille arrondie sur le bord avec une trace de modelage sur cette pastille. Un exemplaire n’a pas de rainure sur le bord mais sur la moulure au-dessus du raccord entre la base et la paroi.
175• Forme C : bols à paroi verticale.
176Tous les exemplaires ont une paroi verticale, un bord direct, une lèvre arrondie. La plupart ont une rainure peu profonde faite avant engobage, juste sous le bord. Dans un cas, il y a un rebord bas à 0,5 cm du bord légèrement concave. Sur plusieurs exemplaires, on note des cannelures très étroites, verticales ou obliques, sur la paroi extérieure.
177• Forme D : bols à paroi courbe, bord direct et lèvre arrondie.
178Un exemplaire (fig. 75f) porte, modelés sur l’extérieur de la paroi, un œil et le membre antérieur d’un animal accroupi. L’autre exemplaire a une moulure circonférentielle basse à 0,7 cm de la lèvre.
179• Forme E : jarres.
180Le col a de 1,7 à 4 cm de hauteur ; il est vertical ou évasé jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie ou amincie. Un fragment de corps montre un corps globulaire, avec tout autour des cannelures verticales peu profondes.
Les wares Brun-Noir à incisions moyennes ou profondes (Préclassique et Classique)
181Comme les wares Brun-Noir Poli non décorés, à rainures ou modelés, les wares brun-noir incisés sont communs dans tout le Guatemala durant le Préclassique, et continuent aussi durant le Classique. Une étude complète des céramiques Brun-Noir du Guatemala devrait être entreprise pour déterminer les différences géographiques et chronologiques.
182– Pâte : texture, composition et registre de couleurs sont les mêmes que ceux des wares Brun-Noir non décoré, rainuré ou modelé.
WARE BRUN-NOIR POLI

183– Surface : les poteries sont entièrement engobées de noir ou de brun-noir, et bien polies. La décoration est par incision après engobage, allant de moyennement superficielle à profonde et grossière.
184• Forme A : bols à paroi évasée, bord direct (fig. 72m).
185La paroi est rectiligne ou concave, le bord direct, la lèvre arrondie ou en méplat. Un fragment de corps porte une moulure basse à la jonction de la paroi et de la base. La décoration par incisions profondes se trouve sur la paroi extérieure ; l’un des exemplaires a des traces évidentes de stuc rouge. Un exemplaire à paroi concave a une ligne incisée à 0,5 cm sous le bord.
186• Forme B : bols à paroi verticale (fig. 75i-k).
187Sur la plupart des exemplaires, la paroi tend à être épaisse (0,7 à 1,1 cm) et s’élève verticalement ou en s’évasant très légèrement jusqu’à un bord en méplat, direct ou éversé. Deux de ces bols ont des incisions profondes en lignes parallèles sur l’extérieur, et sur l’un d’entre eux une peinture rouge a été appliquée dans les incisions. Le troisième exemplaire a un bord plat éversé avec des lignes scalaires incisées de profondeur moyenne sur la surface plane du bord. Un autre exemplaire (fig. 751) est un petit bol à paroi verticale, bord direct à lèvre arrondie et base plane. Sur l’extérieur, il y a une rainure circonférentielle faite avant engobage juste sous le bord, et une autre à 1,5 cm de la base. Suspendus à la rainure supérieure, il y a des motifs triangulaires hachurés en incisions fines.
188• Forme C : cylindres.
189Ce sont des bols à paroi verticale dont la hauteur est supérieure au diamètre. Tous les exemplaires ont un bord direct à lèvre arrondie ou amincie et portent une décoration incisée de finesse moyenne sur la paroi extérieure. Les cylindres à paroi plus mince datent probablement du Classique tardif et tendent vers des tons rouges et brun-rouges les plus clairs, plutôt que noirs. Ces exemplaires viennent des niveaux inférieurs, jusqu’à D-4 inclus, de l’opération X, ou de contextes mélangés.
190• Forme D : bols à paroi incurvée (fig. 75e).
191L’unique exemplaire a une paroi incurvée, un bord direct à lèvre arrondie, anguleuse à l’intérieur. Il y a une ligne incisée à 0,5 cm du bord, et plus bas des lignes incisées en croissant.
192• Forme E : petites jarres.
193Le col est rectiligne rentrant, long de 1,4 cm, ou concave et long de 2,5 cm, avec un bord direct arrondi ; l’exemplaire à col concave porte des ensembles de lignes incisées parallèles obliques. L’exemplaire à col rentrant (fig. 72n) a une ligne incisée à la base du col et des lignes verticales sur le corps. Un fragment de corps de jarre porte une décoration incisée à motif curvilinéaire.
Le ware Brun Strié (Préclassique)
194Le ware ainsi nommé en raison de son engobe brun-rouge strié par le polissage, est probablement originaire des hautes terres, peut-être de Kaminaljuyú, d’où il a été largement commercialisé jusqu’à atteindre la côte pacifique sud. Ce ware, à Los Encuentros, est identique à celui trouvé à Kaminaljuyú durant le Préclassique tardif, et il semble probable qu’il ait été importé de cette région sur notre site.
195– Pâte : de texture moyennement fine ; couleur brun-rougeâtre à brun-noir avec de nombreuses fines particules de pierre ponce et de quartz et de rares inclusions ferrugineuses.
196– Surface : les poteries sont entièrement engobées de brun-rouge bien poli. La couleur de l’engobe est striée de façon caractéristique, avec des zones alternées de brun-rouge clair et de tons plus foncés, formant des lignes horizontales suivant les marques de l’outil de polissage. Apparemment, des petites quantités de pigment ont été prises par l’outil durant le polissage et dispersées sur une zone limitée, provoquant ainsi une inégalité entre les zones qui est devenue plus prononcée avec l’érosion.
197• Forme A : bols à paroi incurvée.
198La base est plane ou convexe, la paroi s’incurve régulièrement jusqu’à un bord direct à lèvre arrondie ou amincie. Dans certains cas il y a une rainure étroite faite après engobage sous le bord. Il n’y a pas d’autre décoration.
199• Forme B : bols à paroi évasée (fig. 77b).
200La paroi est rectiligne, s’évasant modérément ou fortement jusqu’au bord direct à lèvre arrondie ou en biseau intérieur. Deux exemplaires ont un épaississement au-dessus du raccord entre la paroi et la base ; quelques-uns étaient peut-être dotés de supports. Un exemplaire a un rebord labial. Ils ne sont pas décorés.
201• Forme C : bols à profil complexe et “cuspidor ”.
202Deux fragments ont une paroi supérieure verticale et un bord direct à lèvre arrondie. La partie inférieure de la paroi s’arrondit, et se termine probablement par une base plane. Tous deux ont une rainure étroite faite avant engobage sur le bord. Un troisième exemplaire (fig. 72p) a une paroi supérieure évasée, un bord direct arrondi, et une paroi inférieure courbe. Il n’y a pas de décoration.
Fig. 74 – Wares divers. a/ Corinthian Daub A-2 ; b/ jarre Corinthian Daub : fragment de corps ; c, d/ Corinthian Daub C ; e, f, i/ Corinthian Daub H-3 (e est la même poterie que la fig. 4m, f est la même que la fig. 4 n) ; g/ Corinthian Daub H-1 ; h/ Corinthian Daub I (provient d’El Porton, même poterie que la fig. 69 j ) ; j/ Corinthian Daub H-2 ; k-m/ Beige non Poli D ; n/ Corinthian Daub G ; o, p/ Beige non Poli A ; q/ Orange Lustré D ; r/ Orange Lustré A-4 ; s/ Orange à Incisions profondes A (diam. 9 cm.) ; t/ Orange à Incisions profondes C ; u/ Orange à Incisions profondes B ; v/ divers wares Orange ; u, x/ Venado Brun B-2.

Le ware Kaminaljuyú Brun-Noir à Incisions Fines (Préclassique tardif)
203On trouvera dans Shook et Kidder (1952 : 68-81) une description complète de ce ware. Les rares exemplaires trouvés à Los Encuentros sont certainement importés de la région de Kaminaljuyú, où ils étaient fabriqués durant le Préclassique tardif.
204– Pâte : de texture fine, très semblable quant à sa composition et sa couleur au ware brun strié, dont il diffère par la présence de petites plaquettes dorées de mica.
205– Surface : les poteries sont entièrement engobées de brun-rouge à brun foncé, appliqué de façon égale et poli jusqu’à une texture “veloutée”. À l’occasion, les éclats de mica dans la pâte sont visibles en surface. La décoration est en incision linéaire fine, obtenue probablement avec la pointe d’un outil ressemblant à une aiguille.
206• Forme A : bol à paroi rectiligne évasée, bord direct à lèvre arrondie. À 1 cm au-dessous du bord, il y a deux lignes parallèles d’incision fine.
207• Forme B : bol à orifice rétréci. La paroi s’incline régulièrement vers l’intérieur jusqu’au bord à lèvre arrondie. À 1,5 cm du bord, il y a une rainure peu profonde faite avant engobage et plus bas un dessin finement incisé de triangles concentriques.
208• Forme C : petites jarres. Le col est vertical, haut de 2,5 cm, le bord direct arrondi. Il n’y a pas de décor visible sur les deux petits tessons mais la pâte, le traitement de la surface, la forme et la couleur suggèrent qu’ils font partie de ce ware.
Le ware Utatlan
209C’est le ware identifié par Lothrop (1933 : 11) et nommé par lui Utatlan Ware sur le site de Zacualpa. Il semble apparaître durant le Préclassique moyen dans les départements du Quiché et de Quezaltenango, continuer durant tout le Préclassique tardif et, sous une forme dérivée, durant le Classique ancien (Shook, Hatch et Donaldson 1979 : 67, s’y réfèrent comme au “Graphite on Red Ware). Il semble évident, à Los Encuentros, que ce ware peut subsister, sous une forme très modifiée, durant le Classique tardif, comme nous le dirons plus bas.
210– Pâte : de texture fine, compacte, spécialement dure pendant la période préclassique, mais devenant moins bien cuite au Classique tardif. La couleur va du brun-rosâtre clair au brun-foncé, avec de fines particules de quartz dans toute l’épaisseur.
211– Surface : les poteries, à l’exception de l’intérieur des jarres, sont entièrement lissées et bien polies. L’intérieur est toujours laissé sans peinture, du même ton brun que la pâte ; l’extérieur est peint en rouge foncé poli, avec des bandes ou des zones de graphite ou de peinture noire. D’après les données de Los Encuentros, on peut admettre provisoirement que, durant le Préclassique moyen et tardif, la peinture est presque toujours du graphite, cerné par des incisions faites après application de la peinture, mais avant le polissage. Pendant le Classique ancien, la peinture est soit le graphite soit le noir, et l’incision est absente, ou se présente seulement dans un style cursif. Dans la version de ce ware datant du Classique tardif, la peinture de graphite est remplacée par une peinture gris-noirâtre, et il n’y a pas d’incisions.
212• Forme A : bols à base plane et paroi rectiligne éversée, bord direct, lèvre arrondie ou en méplat.
213Décoration 1 : excepté sur les zones peintes au graphite, la peinture rouge s’étend sur toute la surface extérieure, y compris la lèvre. Il y a une bande de peinture de graphite large de 1 cm, cernée d’une ligne incisée, de 0,6 à 1 cm sous le bord. Ces bols sont très communs dans la région du Quiché durant le Préclassique moyen (Shook, Hatch et Donaldson, op. cit : 36).
214Décoration : il y a une bande de graphite ou de peinture noire, comme dans la décoration 1, mais elle n’est pas cernée d’une incision. Dans quelques cas, au lieu d’une bande il y a des zones rectangulaires de peinture de graphite. Ces bols proviennent de dépôts mélangés à Los Encuentros.
215• Forme B : bols à paroi verticale, bord direct, lèvre arrondie ou en méplat. La base est probablement plane.
216Décoration 1 : la peinture rouge couvre la lèvre et toute la surface extérieure à l’exception des zones peintes au graphite et incisées (fig. 75c). Ces zones sont rectilignes, ou plus rarement curvilignes ; ce sont des bandes obliques. Un exemplaire exceptionnel (fig. 73d), qui doit être en relation avec le ware Utatlan, a un panneau de peinture rouge séparé d’un panneau orange par une moulure verticale en relief, large de 1,5 cm, peinte de graphite et cernée par une incision. La moulure verticale rejoint la moulure horizontale entourant le récipient. Des bols similaires sont connus dans les dépôts préclassiques de la région quiché (Ichon, com. pers.).
MARES BRUN-NOIR POLI (suite)

Fig. 75 – Wares divers. a/ Corinthian Daub H-2 ; b/ Engobe Blanc sur Pâte Rose B ; c/ Utatlan B-1 ; d/ Brun-Noir Poli, Non-décoré, Rainure, Modelé B ; e/ Brun-Noir Poli à incisions moyennes à profondes D ; f/ Brun-Noir Poli, Non-décoré, Rainuré, Modelé D ; g/ Noir Lustré A-3 ; h/ Noir Lustré A-2 ; i-1/ Brun-Noir Poli à incisions moyennes ou profondes ; m, n/ Utatlan D ; o/ Utatlan B-2 ; p/ Otoño Rouge B ; q, r/ Engobe Rouge A ; s/ Engobe Blanc sur Pâte Rose A ; t, u/ Pâte couleur brique ; v/ Engobe Orange-sur-Crème A ; w/ Engobe Orange du Postclassique ancien.

217Décoration 2 : il existe des zones peintes en graphite ou en noir, mais sans incisions. Un grand tesson (fig. 75o) du niveau D-3 de l’opération X (niveau du Classique tardif, avec un mélange de matériel plus ancien) a un panneau d’un noir terne, adjacent à un panneau rouge. Il y a une bande rouge sur le bord, et une autre à la base de la poterie. Ce bol suggère une date du Classique tardif. Il ressemble à un style connu dans les régions du Quiché et de Quezaltenango pendant le Classique tardif.
218• Forme C : bols à paroi évasée, avec une base convexe et une moulure basale anguleuse. La forme du bord n’est pas connue.
219La peinture rouge couvre la moulure, et au-dessus il y a de la peinture noire. Un fragment de corps de ce style provient du niveau D-7 de l’opération X, niveau daté du Protoclassique au Classique ancien. La même forme, avec un rebord basal et des zones peintes en rouge et en noir, non incisées, provient d’un niveau classique ancien à Semetabaj (Shook, Hatch et Donaldson, op. cit : 67).
220• Forme D : jarres (fig. 75m, n).
221La forme du bord n’est pas connue. Le corps est trapu, globulaire. La peinture de graphite forme une bande à la jonction du corps et du col, et il y a des dessins curvilinéaires de graphite au niveau de l’épaule de la poterie. Toutes les zones peintes de graphite sont cernées par une incision. Un fragment de corps de ce style provient du niveau C-2 de l’opération X.
Le ware Otoño Rouge (Préclassique)
222Le ware Otoño Rouge est un dichrome rouge sur orange. Les tons nous ont inspiré le nom d’Otoño (automne), car ils rappellent les tons orange, brun et rouge chaud des feuilles d’automne sous les latitudes nordiques. Le ware est présent dans les niveaux préclassiques de l’opération X, et continue peut-être jusqu’au Postclassique, et au-delà.
223– Pâte : la texture est fine à moyenne, la couleur typique est un beige-rosâtre allant jusqu’au brun foncé selon la cuisson. Il y a fréquemment un cœur gris épais. Le ware est de dureté moyenne ou forte, et il y a, dispersées dans la pâte, des quantités modérées de petites particules ferrugineuses et de quartz, avec de très rares éclats de mica.
224– Surface : entièrement engobée d’orange et polie jusqu’à atteindre un poli moyen ; dans certains cas, la finition donne presque un aspect lustré ou satiné. La couleur va de l’orange clair à l’orange-rougeâtre et au brun-orange, avec parfois des nuages gris dus à la cuisson. Sur l’orange est habituellement appliqué une décoration peinte de rouge ou hématite spéculaire, elle aussi polie. Incision fine et rainures peuvent être présentes.
225• Forme A : bols à paroi évasée.
226La paroi est rectiligne ou très légèrement concave ; le bord est direct à lèvre arrondie ou en méplat, rarement éversée. La base est plane.
227Décoration 1 : bols à bord direct, lèvre arrondie, portant une bande rouge (fig. 73b). La peinture rouge ou rouge spéculaire couvre la lèvre, débordant parfois un peu à l’intérieur. Sur un exemplaire, la paroi extérieure porte une autre bande rouge large, à 2 cm sous le bord. Un autre a une ligne incisée circonférentielle en limite du rouge, juste sous la lèvre extérieure.
228Décoration 2 : rainure sur le bord. L’unique exemplaire a une paroi légèrement concave qui s’épaissit graduellement jusqu’à un bord en méplat à limites aiguës, (proche du bord renflé à lèvre aplatie). Une rainure peu profonde faite au doigt avant engobage suit la surface du bord, qui est peinte en rouge. Toute la poterie est engobée de brun-orange et bien polie, atteignant presque une finition lustrée.
229Décoration 3 : croissants incisés sur le bord (fig. 73a). Ces bols ont tous un bord en méplat à limite anguleuse, ou une lèvre intérieure arrondie et une lèvre extérieure anguleuse ; moins fréquemment le bord est légèrement évasé. Tous les exemplaires sauf un portent sur le bord une bande de peinture rouge ou hématite spéculaire. Le bord est décoré de lignes incisées après engobage formant un dessin continu de motifs en arcs et en croissants non reliés entre eux, l’ouverture des arcs étant tournée vers l’extérieur. De plus, quelques-uns portent une ligne incisée sur la lèvre. Les poteries sont moyennement polies.
230Décoration 4 : incisions sur la paroi extérieure (fig. 72q). Tous les exemplaires ont de la peinture rouge sur le bord. La plupart sont extérieurement décorés de peinture rouge formant des bandes larges soulignées par les incisions ; l’un d’eux a des lignes obliques incisées sur la zone peinte en rouge.
231• Forme B : bols à parois incurvées (fig. 75p).
232Ce sont des bols de profil simple, avec un bord direct à lèvre arrondie et une base plane. Une bande rouge couvre la lèvre et déborde sur 0,7 cm à l’extérieur et il y a des panneaux de peinture rouge allant du bord à la base. Des rainures verticales, à peine visibles, faites avant engobage, couvrent l’extérieur, et juste au-dessus de la base il y a une rainure horizontale peu profonde. La poterie est entièrement polie, atteignant une finition lustrée. Il n’y a pas d’incisions.
WARE UTATLAN

233• Forme C : bols à bord incurvé ou rentrant.
234La paroi est évasée, puis se recourbe vers l’intérieur, de 1,5 à 3 cm sous la lèvre. Le bord est direct, la lèvre arrondie. La forme de la base n’est pas évidente. Sur un exemplaire, la paroi se recourbe progressivement vers l’intérieur et il y a une bande de peinture rouge couvrant la partie incurvée jusqu’à la lèvre. Sur un autre exemplaire, la paroi s’épaissit brusquement à l’endroit où elle se recourbe, pour former un bourrelet extérieur peu épais. Une bande de peinture rouge couvre la lèvre et déborde de 0,5 cm sur l’extérieur ; une autre bande rouge de 1,5 cm de largeur couvre la moitié supérieure du bourrelet. Ces bandes rouges sont soulignées par des incisions. Sur le troisième exemplaire, la paroi se recourbe brusquement vers l’intérieur en formant un épaulement anguleux, encore accentué par un rebord en relief. Une bande de peinture rouge couvre la lèvre et déborde de 0,5 cm sur l’extérieur ; une autre bande rouge couvre la base du rebord. Une ligne incisée souligne la limite inférieure de la bande rouge de la lèvre, et il y en a une autre parallèle à la base du rebord.
235• Forme D : jarres (fig. 73c).
236Sur deux exemplaires le col s’évase jusqu’à un bord direct arrondi. L’un d’eux a un col de 3 cm de hauteur ; une bande rouge couvre la partie supérieure du col jusqu’à la lèvre, sur 2 cm, et une autre bande rouge large d’au moins 2 cm couvre la jonction du col et du corps. L’autre exemplaire a un col de 2 cm de hauteur ; la peinture rouge couvre tout l’extérieur du col et déborde de 1,5 cm à l’intérieur. Un dernier exemplaire a un col vertical, haut de 2,7 cm, avec un bord aminci et anguleux. Une bande de peinture rouge spéculaire s’étend sur 1 cm à partir de la lèvre à l’intérieur et à l’extérieur. Tous les exemplaires sont à pâte dure, et hautement polis.
Les wares à Engobe Rouge (Préclassique)
237Cette catégorie consiste en quelques tessons qui font sans doute partie de plus d’un seul ware ; ils portent uniformément un engobe poli sur toute leur surface. Comme le nombre des tessons est faible et qu’ils ne rentrent pas dans une autre classification, nous les incorporons ici dans un ensemble unique.
238– Pâte : généralement de texture fine, brun-clair à brun-foncé, avec de fins cristaux de quartz et de rares particules ferrugineuses. La pâte est de dureté moyenne à haute.
239– Surface : entièrement engobée de rouge moyen et bien polie (l’intérieur des jarres n’est ni poli, ni engobé). Un bord du niveau C-2 de l’opération X porte sur toute sa surface une peinture rouge hématite spéculaire polie.
240• Forme A : bols à paroi évasée.
241Les uns ont une paroi rectiligne évasée et un bord direct à lèvre arrondie ou amincie (fig. 75r). Un exemplaire, bien poli, a un rebord labial. Un fragment de corps a une moulure basale peu épaisse, anguleuse. D’autres (y compris des fragments de corps provenant de l’opération X, niveaux A-4 et A-5) ont une paroi légèrement concave, un bord direct à lèvre arrondie ; l’un d’eux a un bord enroulé vers l’extérieur. Deux exemplaires ont sur leur paroi extérieure de multiples lignes parallèles incisées avant engobage (fig. 75q).
242• Forme B : jarres.
243Un seul bord (du niveau D-1 de l’opération X) provient d’une jarre à col vertical, haut de 2,7 cm ; le bord est direct, la lèvre arrondie. La plupart des fragments de corps ne sont pas polis, mais l’un d’eux a une moulure circonférentielle juste au-dessous de l’épaule, et plus bas, une ligne horizontale incisée après engobage et polissage, tournant à angle droit vers la base.
Les wares Rouge sur Blanc (Préclassique)
244Quelques tessons ont en commun une décoration de peinture rouge sur une pâte blanche non engobée. Quelques-uns des fragments de corps pourraient être classés dans le Sacatepéquez White Paste White ware (voir ci-dessous les wares à pâte Blanche).
245– Pâte : de texture moyennement fine, dure, blanche, avec d’abondants petits cristaux de quartz et éclats de mica.
246– Surface : non engobée mais bien polie, la surface est de la même couleur que la pâte. La décoration de peinture rouge appliquée sur la surface est polie, et parfois l’opération de polissage provoque des traînées rouges sur les zones blanches.
247● Forme A : bols à parois verticales (fig. 77c).
248La paroi est verticale, mais vers le haut elle s’incurve vers l’extérieur jusqu’à un bord direct, évasé, à lèvre arrondie. Une large bande de peinture rouge couvre la lèvre en débordant de 1 cm. à l’intérieur et de 3,5 cm à l’extérieur. Il y a deux lignes incisées après polissage : l’une à 1,3 cm du bord, l’autre en limite inférieure de la peinture rouge.
249• Forme B : bols à parois courbes (profil simple), à bord direct et lèvre arrondie.
WARE OTONO ROUGE

250Un exemplaire porte une bande de peinture rouge qui couvre la lèvre et déborde de 1,3 cm à l’extérieur. L’autre exemplaire est peint en rouge sur toute sa surface extérieure. Il y a une rainure faite avant l’application de peinture, à 1,4 cm du bord.
251• Forme C : jarres (fig. 77d).
252Cette forme est représentée par deux fragments de corps seulement. L’un d’eux a une zone horizontale de peinture rouge polie, délimitée vers le haut par une ligne incisée, tandis qu’une autre ligne incisée parallèle traverse la zone rouge. L’autre exemplaire a deux rainures horizontales peu profondes ; la peinture rouge polie recouvre les rainures et l’espace qui les sépare.
Les wares à Pâte Blanche (Préclassique)
253Plusieurs bords et fragments de corps ont en commun une pâte et une surface blanches, avec parfois des taches de feu grises ou noires. Il est très possible que quelques-uns d’entre eux soient du Sacatepéquez White Paste White ware (Shook 1951 : 97 ; Shook et Hatch 1978 : 29) importé des départements de Guatemala ou de Sacatepéquez. Ce ware importé est représenté sur les sites de Tulamaje et d’El Portón.
254– Pâte : de texture moyenne à moyenne fine, avec d’abondantes particules de quartz, de pierre ponce et de mica. La couleur varie du blanc au gris et au noir selon la cuisson.
255– Surface : la plupart des exemplaires ne paraissent pas engobés ; si la surface est engobée, elle est de la même couleur que la pâte. Les poteries sont bien lissées, et polies jusqu’à atteindre un aspect mat ou faiblement poli. Les fragments de corps, dans certains cas, ont sur l’extérieur une décoration par incisions profondes.
256• Forme A : bols à parois verticales évasées, à bord direct.
257Un exemplaire à bord direct et lèvre en méplat semble être poli mais non engobé ; il a une rainure faite après polissage à 2,3 cm du bord. Un autre a un bord épaissi et arrondi, et un engobe blanc poli couvre l’argile blanche.
258• Forme B : bols fermés, à bord direct et lèvre aplatie-convexe.
259L’unique exemplaire de cette forme semble être poli extérieurement, mais non engobé. Il a une rainure peu profonde faite au doigt à 1 cm sous le bord.
260• Forme C : jarres.
261Plusieurs fragments de corps de jarres ont été trouvés. Quelques-uns ont sur l’extérieur des lignes ou une décoration curvilinéaire par incisions grossières.
262Les wares à Engobe Blanc sur une Pâte Rose (Préclassique).
263Nous disposons pour cette catégorie d’un échantillonnage limité dans lequel plus d’un ware est représenté, mais tous ont en commun l’engobe et la couleur de la pâte. Ces wares n’appartiennent pas à des types connus sur d’autres sites.
264– Pâte : de texture fine à moyennement fine, orange-rosâtre à rose et beige, avec ordinairement un cœur gris épais. Quelques exemplaires ont de rares particules blanches, et parfois une petite quantité de cristaux foncés.
265– Surface : tous les exemplaires sont entièrement engobés ; la couleur va du blanc au crème. Dans quelques cas l’engobe est épais et poli jusqu’à une finition lustrée ; sur d’autres, il est mince et faiblement poli. La décoration est faite d’incisions et de rainures.
266• Forme A : bols à parois concaves, bord direct arrondi (fig. 75s).
267L’unique bord de cette forme vient du niveau A-5 de l’opération X. L’engobe est épais, blanc-crème, lustré, avec des traînées d’argile orange-rosâtre provoquées par le polissage. A l’intérieur, il y a une ligne incisée après engobage à 1,3 cm du bord.
268• Forme B : bols à rebord sous-labial (fig. 75b).
269L’unique exemplaire (provenant d’un remblai mélangé) a une base plane et une paroi rectiligne évasée, un bord direct, une lèvre amincie et anguleuse. Juste sous la lèvre, il y a un rebord sous-labial large de 1 à 1,5 cm. La partie la plus large de ce rebord (qui est légèrement ondulé) porte au moins cinq rainures courtes, faites avant engobage, distantes de 1,5 cm, et qui couvrent toute la largeur du rebord. La poterie est entièrement engobée ; l’engobe, qui forme des stries, est de couleur crème à beige, et faiblement poli.
270• Forme C : bols à parois incurvées.
271Les deux bords existants sont directs, à lèvre aplatie-convexe, avec une paroi légèrement courbe. Ils portent une ligne incisée après engobage à 1 ou 2 cm du bord. Un fragment de corps est entièrement engobé de blanc-crème, avec un dessin rectilinéaire finement incisé sur l’extérieur.

Les wares du Classique Ancien
272Deux tessons diagnostiques du Classique ancien ont été trouvés à Los Encuentros. L’un d’eux est un bol polychrome à rebord basal, sans nul doute importé de la région du Petén au Guatemala (voir la description de ce tesson dans les wares Polychromes). L’autre est un fragment de corps de jarre, du ware Esperanza Flesh, probablement importé du département de Chimaltenango (une description de ce ware est donnée dans Kidder, Jenning et Shook 1946 : 174). Ce tesson a été trouvé dans le niveau B-1 de l’opération X. Il est probable qu’il provient de la partie supérieure de ce niveau, sa présence étant due au mélange avec des débris de l’occupation protoclassique-classique ancien qui se trouvent immédiatement au-dessus de la couche B.
273Aucun matériel céramique n’a été trouvé à Los Encuentros qui montre une influence de Teotihuacan, ou d’autres styles de la période baptisée Classique moyen. On doit en conclure qu’il y a eu un hiatus durant cette courte période. L’occupation du Classique tardif apparaît brusquement au niveau D-4 de l’opération X.
Le ware Chixoy Fruste (Classique tardif)
274Le ware Chixoy Fruste est le ware utilitaire le plus commun à Los Encuentros pendant l’occupation classique tardive du site. Si nous l’avons appelé ainsi, c’est qu’on le trouve dans d’autres sites de la région du Chixoy, par exemple à El Jocote et Chisascap (Grignon, com. pers.). Ce ware est typiquement à paroi mince, et grossièrement façonné.
275– Pâte : couleur tan-jaunâtre clair à beige-rosâtre, avec des taches de feu grises. La texture est moyenne, sableuse, avec des cristaux de quartz roses et blancs bien visibles, et de très rares éclats de mica.
276– Surface : soigneusement lissée, la plus grande partie de la poterie étant laissée sans engobe et non polie ; le polissage laisse une surface terne, légèrement striée. Il y a d’ordinaire une peinture orange négligemment appliquée ; elle contient une quantité variable de mica (de faible à forte), et elle est polie.
277• Forme A : jarres à ouverture large (fig. 73i).
278Le plus souvent, le corps arrondi s’incurve vers le haut jusqu’à un bord éversé à lèvre plane. Dans certains cas cependant, il y a un léger rétrécissement suggérant un col qui se termine par un bord éversé à lèvre en méplat, à biseau intérieur, ou évasé. Le bord se termine en une lèvre arrondie ou amincie et anguleuse. L’anse en ruban épais se rattache au bord – ou juste au-dessous –, ou bien elle peut être placée sur le corps. Il y a souvent deux ou trois rainures peu profondes faites au doigt le long de l’anse. La surface supérieure du bord ou la lèvre en biseau est habituellement couverte d’une peinture orange qui s’étend jusqu’à mi-hauteur de l’anse, et dans quelques cas couvre aussi l’intérieur et l’extérieur du bord. La panse était apparemment entourée d’une bande large et irrégulière de peinture orange. Quelques-unes des jarres ne sont pas peintes ; un certain nombre portent, appliquée sur le haut de la paroi, une boulette d’argile avec deux ou trois impressions faites avec une baguette ou trois ponctuations faites au doigt. Elles ressemblent, quant à la forme et à la décoration, à certaines jarres du site de Chipoc, Alta Verapaz (Smith 1952 : fig. 4h, m).
279• Forme B : bols peu profonds et comales (fig. 73f).
280La paroi est rectiligne évasée, ou légèrement incurvée, le bord direct à lèvre arrondie ou à lèvre intérieurement anguleuse et extérieurement arrondie. La jonction de la paroi et de la base est arrondie ; la base, plane, est plus mince que la paroi. L’intérieur est engobé d’orange (l’engobe déborde parfois un peu à l’extérieur) et peut être faiblement polie, tandis que l’extérieur est laissé brut et sans engobe. Dans d’autres cas, le comal ne porte pas de peinture orange. Quelques fragments de corps portent des marques de doigt ou d’outil sur le fond du comal, formant des motifs de cercles concentriques ou de spirales. Quelques-uns des comales avaient peut-être une anse pleine du type “panier de ménagère”.
281● Forme C : bols profonds à base plane (fig. 73e, 77q) et tripodes.
282La paroi est rectiligne évasée, atteignant parfois 9 cm de hauteur ; le bord est direct, à lèvre arrondie, amincie ou à biseau intérieur. La plupart des exemplaires sont assez soigneusement lissés et polis à l’intérieur, tandis que l’extérieur est négligemment poli, ou laissé brut. Deux exemplaires ont une bande de peinture orange lissée sur 3 ou 4 cm à l’intérieur.
283Nous classons ici un petit bol tripode brun entier (fig. 77r) qui vient d’un dépôt mélangé, où il était probablement enterré comme offrande. La paroi est rectiligne évasée, le bord direct à lèvre aplatie. La base est plane, avec trois petits supports cylindriques pleins attachés au raccord de la base et de la paroi.
284• Forme D : récipients fermés.
285La paroi s’incline ou s’incurve vers l’intérieur jusqu’à un bord direct émoussé ou en biseau extérieur. Intérieur et extérieur sont lissés mais non polis ; il y a une rainure de la largeur du doigt juste sous le bord. Sur trois exemplaires on note le départ d’une anse en ruban verticale, juste sous la rainure. La peinture orange polie couvre le biseau extérieur, ou, dans le cas d’un bord émoussé, la surface interne et la lèvre extérieure. Sur le haut de la paroi et juste sous la rainure il y a un disque d’argile appliqué avec trois impressions de baguette ou ponctuations au doigt. Certaines des poteries n’ont ni peinture ni aucune autre forme de décoration.
286• Forme E : encensoirs.
287Il y a trois styles d’encensoirs. L’un est l’encensoir en forme de louche, à manche plein. À la jonction du bol, il y a une petite tête d’oiseau modelée, revêtue d’un mince bain de peinture orange non polie. Le reste de l’encensoir n’est ni peint, ni poli. Un exemplaire complet de ce type d’encensoir provient sans doute de la zone du barrage sur le Chixoy (Ichon, com. pers.) ; l’anse de ce spécimen forme une longue boucle dont les extrémités se rejoignent sur le côté du bol (fig. 76).
288Le second style d’encensoir a la forme d’un sablier à deux chambres. Celles-ci peuvent être décorées d’excroissances, ou d’une face grotesque modelée. Un exemplaire presque complet (fig. 77 o), du niveau D-2 de l’opération X, a une face modelée grotesque, des yeux exorbités, des oreilles de dimension exagérée et des ornements d’oreille circulaires. Cet encensoir est entièrement lissé, mais il n’est ni engobé, ni poli.
289Le troisième type d’encensoir est une poterie profonde (fig. 77p) portant des pastilles triangulaires sur le bord et des excroissances sur la paroi extérieure. Un mince bain d’hématite spéculaire non polie couvre l’extérieur. Le fond de la poterie est noirci par le feu.
Le ware Apricot Paste (Classique tardif)
290C’est un ware utilitaire, parfois grossièrement ou sommairement façonné. En général, l’intérieur des poteries est plus soigneusement fini que l’extérieur. Ce ware ne se trouve que dans les niveaux du Classique tardif de l’opération X et dans les dépôts mélangés de Los Encuentros.
291– Pâte : de façon caractéristique, la couleur est orange-pâle ou abricot, bien que dans un petit nombre de cas elle aille jusqu’au beige-jaunâtre pâle ou crème comme résultat de la cuisson. La texture est moyenne, avec des particules blanches bien visibles, de rares inclusions ferrugineuses de grande taille, et de rares éclats de mica.
292– Surface : normalement, les poteries ne sont pas engobées, mais il arrive qu’il y ait un mince engobe ou bain orange, plus foncé que la couleur de la pâte. L’intérieur des bols profonds et l’extérieur de quelques jarres sont bien polis. Les zones non polies sont rugueuses ou lissées de façon négligente ; dans certains cas le lissage est fait avec un outil tranchant, qui “rase” la surface. Les anses et la zone qui les entourent sont lissées au doigt. Les zones polies paraissent plus foncées que la couleur de la pâte.
293• Forme A : bols profonds.
294Il y a deux variétés de cette forme. L’une a la base plane, formant un angle vif avec la paroi légèrement évasée. Vers le haut, la paroi s’épaissit et s’évase plus fortement jusqu’au bord direct à lèvre arrondie. Dans certains cas, l’épaississement vers le bord devient un demi-bourrelet arrondi, ou en méplat extérieur. Un exemplaire presque complet de cette forme (fig. 77j) a 15,5 cm de hauteur. L’intérieur de ce bol est bien poli, l’extérieur probablement frotté avec un chiffon jusqu’à 4 cm de la base ; plus bas, la paroi est rugueuse. La base porte un dessin d’arcs de cercle dentelés, suggérant que l’outil de régularisation pourrait être un coquillage. Un fragment de corps provenant d’une autre poterie porte à l’extérieur une impression de textile.
295La deuxième variante de cette forme a une paroi verticale sur 12 cm de hauteur et un bord direct arrondi. La jonction de la base et de la paroi est arrondie, la base étant sans doute plane. À l’extérieur et à 3,5 cm du bord, il y a une anse en ruban verticale. L’intérieur est poli, l’extérieur “rasé” avec un instrument tranchant laissant des méplats réguliers sur la surface.
296• Forme B : jarres.
297Trois exemplaires proviennent de jarres à col court, vertical ou légèrement évasé. L’un a un bord direct à lèvre arrondie, un autre un bord direct à lèvre en méplat, et le troisième un bord direct avec une lèvre à intérieur anguleux et extérieur arrondi.
298Sur deux des exemplaires, l’extérieur de la jarre et l’intérieur du col sont simplement régularisés de façon négligente ; sur le troisième, ces zones sont polies. Un quatrième provient d’une jarre à bord éversé plat, large de 3 cm et à lèvre arrondie. Sur la surface supérieure du bord, il y a une rainure peu profonde faite au doigt. Le bord est sommairement poli. Un fragment de corps vient d’une petite jarre à épaule anguleuse, dont la partie inférieure est arrondie. La zone au-dessous de l’épaule est polie, tandis que la partie supérieure est seulement lissée.
299• Forme C : encensoirs ?
300L’extrémité conique, pleine, sommairement polie, d’une anse droite peut provenir d’un encensoir à manche. Un autre fragment de corps suggère qu’il s’agit d’un demi-encensoir en sablier, ou peut-être d’une base en forme de piédestal haut. Un fragment de bord (fig. 77e) porte un motif fait d’éléments en forme de feuilles se recouvrant partiellement, qui pouvait être associé à un encensoir.
Fig. 76 – Encensoir à manche décoré d’une tête d’oiseau (Classique tardif).

WARE CHIXOY FRUSTE

Le ware Ruano (Classique tardif)
301Le ware Ruano représente un échantillon de céramique fine datant du Classique tardif à Los Encuentros, mais elle est, de façon caractéristique, façonnée et finie sommairement. Nous avons nommé ce ware d’après son engobe couleur “rouan”, moucheté et strié. Les poteries sont typiquement à paroi mince.
302– Pâte : semblable, en couleur et composition, à celle du ware Chixoy Fruste, auquel il peut être rattaché. La texture est fine, la couleur va du grisâtre au brun-jaunâtre. À la loupe à main, on peut discerner de très petits éclats de mica et des particules blanches.
303– Surface : alors que certaines parties extérieures de la poterie restent sans engobe et non polies, d’autres portent un engobe mince brun-rougeâtre moucheté et strié. Souvent l’engobe porte des lignes tracées au doigt ou un pigment brun-rougeâtre contrastant avec le fond plus clair, de la couleur de la pâte ; la surface a ensuite été polie, les coups de l’outil de polissage tachant de brun-rouge les zones plus claires.
304• Forme A : bols à parois évasées, moulure médiane et base annulaire (fig. 73h, 77m).
305La paroi est mince et très légèrement incurvée jusqu’à une base annulaire basse. Le bord est direct, à lèvre arrondie ou amincie anguleuse. Il y a une moulure circonférentielle peu marquée, de 2,5 à 3,5 cm, sous la lèvre ; cette moulure est sans décoration, ponctuée au doigt ou entaillée par un outil à intervalles réguliers. L’engobe couleur brique couvre habituellement l’extérieur depuis la base de la moulure jusqu’à la lèvre, et s’étend à l’intérieur sous forme de lignes de pigment badigeonnées au doigt.
306L’intérieur est entièrement poli, de même que les zones engobées à l’extérieur.
307• Forme B : cylindres.
308Un seul exemplaire. La paroi est mince, verticale, à bord direct arrondi. L’engobe couleur brique se présente comme une bande de 2,5 cm de large à l’intérieur et à l’extérieur du bord, et des lignes verticales faites au doigt sur la paroi extérieure. La poterie est entièrement polie.
309• Forme C : quelques fragments de corps suggèrent qu’il s’agit de bols à base plane ; l’un d’eux a un support plein modelé en forme de téton. La forme de la paroi et du bord n’est pas évidente.
310• Forme D : bols à parois incurvées.
311Cette forme est représentée par un fragment de corps. La paroi est incurvée et porte extérieurement des lignes de peinture négative, verticales et en zig-zag. L’engobe intérieur est de couleur rouan à noir et bien poli.
Le ware à Engobe Brun-Rouge Foncé (Classique tardif)
312Ce ware, de meilleure qualité que le Ruano, à paroi plus mince, est beaucoup moins abondant dans notre échantillon.
313– Pâte : fine, brun-rougeâtre, avec de petites particules blanches sur toute l’épaisseur.
314– Surface : les poteries portent un engobe brun-rougeâtre foncé, appliqué d’habitude sur toute la surface intérieure et extérieure, mais parfois sur l’extérieur et seulement une partie de l’intérieur. Les poteries sont entièrement polies, avec une finition bonne ou moyenne.
315• Forme A : bols à parois évasées ou verticales,
316Bord direct arrondi, à lèvre aplatie-convexe ou amincie. Un bol à paroi verticale porte une rainure à 0,5 cm du bord. Un autre, de même forme, a à 0,5 cm du bord deux rainures horizontales et une rangée de petits disques plats appliqués (fig. 77f).
317Un fragment de bord provenant d’un bol à paroi évasée porte une moulure latérale peu saillante et anguleuse. Un autre porte la trace d’un support creux, et un troisième a un petit support cylindrique plein.
318• Forme B : bols à parois évasées et bord éversé.
319Nous avons deux bords de cette forme. L’un a un bord courbe éversé avec une lèvre arrondie ; vers le bas, la paroi est incurvée jusqu’à sa jonction arrondie avec la base. L’autre exemplaire a une paroi rectiligne évasée et un bord éversé étroit (0,8 cm), à lèvre aplatie et encochée à l’extérieur ; il y a une ligne incisée sur le bord en méplat. Sur les deux exemplaires l’engobe s’étend sur 1,5 à 2,5 cm à l’intérieur et sur tout l’extérieur ; la poterie est entièrement et bien polie.
320• Forme C : jarres.
321Sur l’unique exemplaire, la paroi est plus épaisse que sur les autres formes. Du corps arrondi, le bord s’évase directement jusqu’à la lèvre arrondie. Le bord est intérieurement et extérieurement engobé de brun-rouge foncé et bien poli.
322• Forme D : couvercles.
323L’unique exemplaire à 7 cm de diamètre ; il est plat, légèrement concave sur sa face inférieure, avec une lèvre aplatie-convexe. Il est entièrement engobé de brun-rouge et moyennement poli.

Le ware à Engobe Orange à Crème (Classique tardif)
324Cette catégorie groupe une très petite quantité de tessons de pâte et de couleur d’engobe uniformes. Les poteries sont à paroi très mince.
325– Pâte : de couleur crème à tan ou rose, de texture fine, avec de nombreuses fines particules blanches.
326– Surface : les poteries portent un engobe bien poli, dont la couleur va de l’orange moyen à l’orange clair et au crème sale.
327● Forme A : bols à moulure basale (fig. 75v).
328Ils ont une paroi rectiligne évasée de 3 cm de hauteur et un bord direct aminci, ou dont la lèvre est anguleuse à l’intérieur et arrondie à l’extérieur. La base est légèrement convexe ; l’un des exemplaires porte la trace d’un support. Un autre est entièrement engobé de crème. D’autres ont un engobe orange à l’extérieur jusqu’à la moulure basale. La partie inférieure reste non engobée ; sur ces exemplaires, l’intérieur est entièrement engobé de crème.
329● Forme B : divers.
330Un fragment de corps a une moulure basse, non polie, portant des impressions continues de roseau. La paroi est lissée jusqu’à la moulure. Il y a un fragment de base avec un petit support cylindrique plein, et un fragment de corps provenant d’une petite jarre.
Le ware Río Negro Brun-Noir (Classique tardif)
331Les wares à Engobe Brun-Noir du Classique tardif se sont probablement développés à partir de traditions du Préclassique tardif et du Classique ancien. Les versions du Classique tardif à Los Encuentros ne sont pas aussi bien faites ni finement décorées que celles datant des périodes plus anciennes que nous avons décrites ci-dessus. Une poterie entière et au moins un bol restaurable proviennent des niveaux supérieurs de l’opération X. Ils sont semblables à d’autres poteries brun-noir du Classique tardif trouvées dans la vallée du Chixoy (Ichon, com. pers.) ; c’est pourquoi nous avons appelé ce ware Río Negro Brun-Noir.
332– Pâte : de texture fine, de couleur tan à grise, avec de fines particules blanches et de rares éclats de mica.
333– Surface : entièrement lissée, engobée de noir à brun-noir, et polie de façon sommaire. L’engobe ne couvre généralement pas la base annulaire. L’effet général est celui d’un ware négligemment façonné, bien qu’il y ait des exceptions.
334• Forme A : bols à parois évasées, bord direct à lèvre arrondie ou en méplat, rarement à biseau intérieur. La paroi est mince. Une poterie très écrasée a été trouvée au niveau D-1 de l’opération X, et une autre poterie entière, plutôt bien faite, provient du niveau D-2. Toutes deux ont une moulure basale peu épaisse et une base convexe portant trois supports coniques creux. La poterie du niveau D-2 (fig. 77n) a une protubérance pleine, ronde, sur chaque côté du support ; il y a une moulure peu épaisse à 2,5 cm de la lèvre. Parmi les fragments de corps, il y a un certain nombre de bases annulaires, et aussi des petits supports pleins en forme de mamelons. Un fragment de corps porte à l’extérieur une décoration de lignes incisées qui s’entrecroisent, tracées de façon désinvolte.
335• Forme B : bols à parois incurvées.
336Nous disposons d’un exemplaire. La paroi s’incurve légèrement jusqu’à un bord direct à lèvre plane ; la forme de la base est incertaine. La poterie est intérieurement polie de façon médiocre, et moins bien finie à l’extérieur.
Bols Rouge sur Chamois à Hématite Spéculaire (Classique tardif)
337Tous les exemplaires, sauf un bord, proviennent sans doute du même récipient ; ces tessons (sept au total) ont été trouvés dans un dépôt mélangé.
338– Pâte : de texture très fine, de couleur chamois, avec de très rares petits éclats de mica et des particules blanches.
339– Surface : les poteries ne sont pas engobées mais portent de larges bandes de peinture rouge d’hématite spéculaire et sont bien polies sur toute leur surface. Les zones non peintes sont de la même couleur que la pâte.
340• Forme A : bols à parois verticales (fig. 73g).
341La paroi est rectiligne, verticale, le bord direct à lèvre amincie, la base plane ; le raccord de la paroi et de la base est anguleux. La peinture rouge d’hématite spéculaire forme une bande sur le bord et s’étend à l’intérieur sur 1,5 cm et à l’extérieur sur 2 cm. Il y a une autre bande rouge large de 3,5 cm dans la partie supérieure de la paroi, puis des panneaux verticaux rouges, enfin une bande rouge à la base. Un second exemplaire est un bol à paroi verticale et bord arrondi légèrement évasé. La peinture rouge d’hématite spéculaire couvre tout l’extérieur à partir du bord.
Bol peint en Rouge et Blanc (Classique tardif)
342Nous disposons d’un bord, provenant d’un dépôt mélangé. La pâte est fine, rosâtre, avec un cœur gris. La paroi est mince, verticale, avec un bord direct et une lèvre plane. La peinture rouge couvre l’intérieur et déborde de 1 cm à l’extérieur. Sous cette bande rouge, il y a une zone de peinture blanche. La poterie est entièrement polie.
Fig. 77 – Wares divers. a/ Blanc Straié ; b/ Brun Strié B ; c/ Rouge sur Blanc A ; d/ Rouge sur Blanc C ; e/ Pâte couleur Abricot C ; f/ Brun Rouge foncé A ; g/ Petén Polychrome : bol à rebord basal ; h, i/ Petén Polychrome, Classique tardif ; j/ Pâte couleur Abricot A ; k/ Orange Lustré E ; 1/ Orange sur Beige (même poterie que la fig. 71 o) ; m/ Ruano A ; n/ Río Negro Brun-Noir A ; o, p/ Chixoy Fruste E ; q, r/ Chixoy Fruste C ; s/ Engobe Crème sur Pâte couleur brique (même poterie que la fig. 73 j).

Cylindres probablement importés de l’Alta Verapaz (Classique tardif)
343Trois fragments de corps appartiennent à des cylindres à base plane ; ils ont un engobe crème sur une pâte rougeâtre fine. La paroi extérieure porte des incisions faites après engobage et polissage, finement exécutées, qui ne traversent pas généralement l’engobe crème. Ce ware est semblable à du matériel provenant du site de Chipoc, en Alta Verapz (Smith 1952 : fig. 15u). Un autre bord provient d’un cylindre gris mince. La pâte est de texture fine, grise, sur laquelle il y a un engobe gris bien poli. La paroi est verticale, le bord plat, avec un bourrelet en bande peu épais et légèrement déprimé s’étendant extérieurement sur 2,5 cm.
Le ware à Engobe Blanc Strié (Classique tardif)
344La pâte de ce ware va du beige au gris et est de texture moyenne-fine. Tous les exemplaires portent un engobe poli, blanc micacé à beige crémeux, de consistance inégale, les variations de couleurs formant des stries horizontales. Un petit bol a une base plane et une paroi s’incurvant vers l’extérieur jusqu’à un bord direct à lèvre amincie. Les autres exemplaires appartiennent à des encensoirs en sablier, à deux chambres. Sur une partie de la paroi, on voit une face hardiment modelée, aux yeux et aux paupières saillantes, surmontées de sourcils se recourbant vers le haut.
Le ware Ruddy Paste (Classique tardif)
345Ce ware utilise une pâte de couleur brique, de texture moyenne avec d’abondantes particules blanches et des inclusions ferrugineuses foncées. Les poteries ne sont pas polies et portent souvent un bain blanc mince. Un tesson provient d’une poterie cylindrique à base plane, avec des traces d’une base annulaire. Un autre provient d’un bol à base plane et paroi verticale portant des “épines” à l’extérieur (fig. 75u). Un troisième est un bord de bol à paroi mince évasée, à bord replié modelé à la façon d’un “pâté en croûte”. Un certain nombre de tessons proviennent de bols à parois minces, incurvées ou évasées, à bord direct (fig. 75t) ; l’intérieur est lissé, alors que l’extérieur est laissé brut. Ils sont revêtus d’un bain blanc mince. Un exemplaire inhabituel est une partie d’un disque plat épais, portant une bande modelée, incurvée et plate, surmontée d’incisions profondes en forme d’arcs de cercle.
Les wares Polichromes du Petén (Classique ancien, Classique tardif)
346Un fragment de corps trouvé dans un dépôt mélangé provient d’un bol à rebord basal du Classique ancien (fig. 77g), probablement importé à Los Encuentros de la région du Petén. La pâte est de texture moyenne, rougeâtre, avec de nombreuses particules blanches de grande dimension et des inclusions ferrugineuses. La paroi a 0,7 cm d’épaisseur. L’engobe orange qui couvre toute la poterie porte des dessins peints en rouge et noir ; il est poli, presque lustré.
347D’autres exemplaires à parois minces ont des formes du Classique tardif. Un certain nombre de tessons ont une pâte rougeâtre de texture fine, avec un cœur gris épais. Un grand tesson très érodé provient d’un bol à paroi rectiligne évasée, à bord éversé et lèvre arrondie ; il porte une moulure basale étroite et peu saillante, et une base annulaire. L’engobe orange et la décoration ont presque entièrement disparu, laissant seulement des traces d’un premier engobe crème. Trois bords viennent de cylindres à parois verticales, bord direct arrondi (fig. 77h). Ils sont eux aussi très érodés, mais portent des traces de décoration peinte en rouge et noir.
348Trois bords ont une pâte fine, brun-rougeâtre clair, et diffèrent, comme types, de ceux décrits ci-dessus. Tous proviennent de bols à parois évasées, à bord direct aplati (fig. 77i). L’un d’eux a une moulure médiane étroite, peu saillante. Tous ont une bande rouge sur le bord et sont intérieurement engobés d’orange, avec une décoration linéaire noire et rouge. L’extérieur paraît être non engobé ; il est de couleur brun moyen. Tous sont bien polis à l’intérieur et à l’extérieur, sauf l’exemplaire à moulure médiane, qui est poli jusqu’à 1 cm de la moulure, la zone inférieure étant seulement lissée.
Les wares à Engobe Orange (Classique tardif)
349Un bord et quatre fragments de corps portent un engobe orange hautement poli sur toute leur surface, sans indications d’un décor polychrome. La pâte est de texture fine, couleur tan à gris foncé. Les poteries sont à parois minces ; le bord provient d’un bol à paroi évasée et bord direct à lèvre arrondie. Les fragments de corps sont des parties de bols à parois incurvées ; l’un porte extérieurement une ligne incisée après engobage et avant polissage.
Les wares à Engobe Crème sur pâte de couleur brique (Classique tardif)
350Appartiennent à cette catégorie un bol à paroi incurvée presque complet (fig. 73j, 77s) provenant d’un dépôt mélangé où il a pu être enterré comme offrande. La pâte est rouge brique avec de nombreuses particules ferrugineuses, petites et blanches. La base est plane ; les parois très minces s’incurvent progressivement jusqu’à un bord direct à lèvre amincie. La poterie est entièrement engobée d’un crème-rosâtre épais, poli mais appliqué en bandes ; le ton rosé vient de la couleur de la pâte brique, qui apparaît aux endroits où l’engobe est plus mince. Les particules ferrugineuses de la pâte apparaissent à travers l’engobe comme de petites taches brun-rouge foncé. La poterie est très semblable au ware à engobe crème qui est commun sur le site de Tiquisate, département d’Escuintla, pendant la période classique.

351Deux tessons du niveau D-4 de l’opération X proviennent d’un bol ou d’une jarre à base annulaire basse. La pâte est rouge brique, de texture moyenne, avec des particules blanches abondantes. Sur l’extérieur il y a un engobe jaune-crème épais, faiblement poli. L’intérieur de la poterie n’est ni engobé, ni poli. La base annulaire est très usée.
Le ware Orange Lacquer (Postclassique ancien)
352Ce ware a été baptisé et décrit par Lothrop (1936 : 28, 29) sur le site de Zacualpa. Un grand fragment de bol restaurable a été trouvé dans un dépôt mélangé à Los Encuentros. La pâte est brun-rouge clair, avec de la pierre ponce abondante, de rares fragments ferrugineux et de petites particules métalliques visibles en surface. Les parois s’incurvent légèrement avec une moulure médiane anguleuse et une base annulaire. Le bord est direct, avec une lèvre arrondie, aiguë à l’extérieur. A l’intérieur, il y a une bande rouge sur le bord et des panneaux horizontaux de décoration peinte en rouge composée de groupes de lignes obliques, de cercles concentriques et d’éléments ovales. Le bol est entièrement et soigneusement lissé (Fig. 87b).
Le ware à Engobe Orange (Postclassique ancien)
353Un support en forme d’effigie animale faite au moule et faisant sonnaille, a une pâte orange-rougeâtre de texture moyenne et entièrement engobé d’orange légèrement poli (fig. 75w). Il a été trouvé dans un dépôt mélangé et date probablement du Postclassique Ancien, car il est identique à ceux illustrés pour la phase Tohil de Zacualpa (Wauchope 1975 : fig. 176).
3 – Artefacts de céramique
3541 – Tessons découpés : la plupart sont de forme circulaire mais l’un d’eux est petit, rectangulaire ; un autre est un fragment de bol à rebord labial du ware Noir Lustré, dont le rebord a été coupé ou limé. Le niveau le plus profond où apparaissent ces tessons dans l’opération X est A-4.
3552 – Tesson à perforation centrale : ce tesson est brisé, aussi la forme originelle ne peut-elle être déterminée. Il a une pâte brune, légèrement micacée, dure, et porte une perforation de 1 cm de diamètre. Ce tesson vient du niveau D-8 de l’opération X.
3563 – Un tesson provenant d’un dépôt mélangé est peut-être une partie de support parallélépipédique mince, plein. La pâte est grise, très fine ; il n’est ni engobé, ni poli. L’un des côtés porte des lignes incisées en forme de X faites avant le lissage de la surface.
3574 – Plusieurs tessons sont des fragments de figurines pleines, modelées à la main, communes au Préclassique. Deux fragments sont des bras épais, un autre est une épaule, un autre le torse d’une figurine humaine. Le niveau le plus bas de l’opération X où se trouvent ces fragments est C-1.
3585 – Un fragment provient d’une figurine creuse, moulée, du Classique tardif. Il a été trouvé dans un dépôt mélangé.
3596 – Un fragment est une partie d’un sifflet à deux chambres. Il provient d’un dépôt mélangé, et date probablement du Classique tardif.
4 – Conclusions
360Il faut reconnaître que l’examen du matériel provenant de la reconnaissance et de la fouille d’un seul site archéologique est insuffisant pour en tirer des conclusions sur la séquence céramique. Néanmoins, le contrôle fourni par la fouille stratigraphique de l’opération X, et la comparaison avec le matériel de Tulamaje et d’El Portón, sont des éléments de base pour observer le sens de l’évolution, au moins en ce qui concerne le ware Corintbian Daub, et des affirmations générales peuvent être faites quant à la chronologie de Los Encuentros. L’information et l’analyse doivent évidemment faire l’objet d’expérimentations et d’études ultérieures.
361Le ware Corinthian Daub fait sa première apparition au niveau A-3 de l’opération X, approximativement au niveau de la place. L’activité de construction la plus forte date très probablement du début du Préclassique tardif ; un bol à bord largement éversé du ware Orange Lustré (probablement une forme préclassique tardive de ce ware) a été trouvé au niveau A-4. Cependant le remblai de cette construction contient un fort pourcentage de matériel du Préclassique moyen, sans nul doute récupéré dans les zones avoisinantes pour la construction du monticule à plate-forme. Le matériel du Préclassique moyen comprend la forme du tecomate, le ware Utatlán, et certaines formes des wares Orange Lustré et Noir Lustré, qui sont caractéristiques de cette période dans les hautes terres du Guatemala Les formes des poteries du ware Corinthian Daub correspondent à des formes communes sur les sites, où prédomine le Préclassique Moyen, de Tulamaje et d’El Portón. La relative rareté des supports de poterie à Los Encuentros – bien qu’il y en ait – est quelque peu surprenante et suggère que l’occupation la plus forte eût peut-être bien lieu au Préclassique Moyen.

362Une date protoclassique, à cheval sur le début du Classique Ancien, peut être assignée au sol du niveau C-3, où une sépulture contenant des poteries tétrapodes typiquement protoclassiques a été trouvée (cf. sufra, p.). La forme D du ware Beige non poli, à supports tripodes longs et creux – un trait protoclassique – apparaît aussi à ce niveau. On trouve dans le ware Corinthian Daub de nouvelles formes qui sont absentes de Tulamaje et d’El Portón, et il est visible qu’elles se sont développées à partir de formes plus anciennes. La présence d’un tesson du ware Esperanza Flesh au niveau B-1 (probablement due à un mélange, vers le bas du niveau C-3) et le fragment de bol polychrome à rebord basal de style Petén provenant du site, indiquent qu’il y avait aussi une certaine activité au Classique ancien. Toutefois, la céramique du Classique ancien n’est pas abondante, et il n’y a rien que l’on puisse attribuer à la dernière partie de cette phase (c’est-à-dire au Classique moyen), non plus que la moindre évidence de l’influence de Teotihuacán. Il apparaît ainsi qu’un hiatus, peut-être bref, interrompt la séquence durant cet intervalle.
363Correspondant au niveau D-4 de l’opération X, on peut observer un changement brusque dans l’ensemble céramique : les nouveaux wares se conforment aux styles du Classique tardif. Un changement est aussi notable dans le ware Corinthian Daub qui, bien que gardant quelques liens stylistiques avec la tradition antérieure, ne se conforme plus aux anciennes règles. Bien qu’il y ait eu apparemment une rupture dans la séquence, l’occupation du Classique tardif recouvre directement la précédente. Cependant, l’absence de couche stérile entre les niveaux D-5 et D-4, et les quelques tessons du Classique tardif qui apparaissent au niveau D-5 peuvent être attribués au fait que la population du Classique tardif a détruit la plate-forme antérieure avant de construire le nouvel édifice cérémoniel. Cette occupation finale paraît se poursuivre jusqu’au début de la période postclassique.
364En dehors de la faible continuité stylistique que révèle l’évolution du ware Corinthian Daub de production régionale, il y a peu d’évidences d’une quelconque relation entre la céramique du Préclassique et celle du Classique tardif.
365En général, en note une détérioration de la qualité dans les wares du Classique tardif, qui deviennent à paroi mince, inégalement et pauvrement cuits, moins bien finis et plus négligemment décorés que pendant les périodes anciennes. Durante le Préclassique, les relations commerciales pour la céramique semblent essentiellement orientées vers les régions des hautes terres du Quiché (wares Utatlán, Orange Lustré et Noir Lustré), la vallée de Guatemala (wares Brun-Noir Poli) et la Baja Verapaz (ware Corinthian Daub). Les formes protoclassiques correspondent à celles généralement trouvées dans toute la zone des hautes terres. Cette orientation vers l’altiplano est également manifeste pendant le Classique tardif, par la présence de la forme du comal et la version peut être évoluée du ware Utatlán. De plus, l’ensemble comprend des styles de jarres et des cylindres incisés de l’Alta Verapaz, et l’importation des poteries polychromes prouve l’existence de liens commerciaux avec les basses terres du Petén. Il apparaît ainsi que, pendant la période préclassique, Los Encuentros est resté complètement incorporé, pour la céramique, au système commercial de l’altiplano, mais que, avec l’arrivée du Classique, ce système s’est élargi pour inclure la Verapaz et les basses terres du Petén.
366Le site de Los Encuentros est apparemment abandonné peu après le début de la période postclassique.
Notes de bas de page
1 L’expression “remblais (ou dépôts) mélangés” indique la présence, dans le matériel de remblaiement utilisé pour la construction de la substructure, de tessons appartenant à plusieurs périodes.
2 Nous avons cependant signalé plus haut (p. 6) qu’il existe un important gisement d’argile à moins de 2 km en aval de Los Encuentros, et que cette argile se prête parfaitement à la fabrication de la poterie (A.I.).
3 Ce terme désigne, pour les archéologues américanistes, une forme de bol à profil complexe : la partie inférieure est en calotte sphérique, la partie supérieure évasée.
4 Nous traduisons ainsi approximativement le terme anglais " coarse-incised ”, s’opposant à “ fine-incised ” (incision fine).
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