Chapitre I. Los Cerritos-Chijoj
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Texte intégral
LA STRUCTURE DE L’HABITAT DANS UN SITE CLASSIQUE DES HAUTES TERRES
1Les archéologues de la R.C.P. 294 se sont donnés pour tâche d’étudier l’évolution du peuplement préhispanique dans deux municipios du département d’El Quiché : San Andrés Sajcabajá et Canilla. Outre le relevé, aussi exhaustif que possible, et la datation de tous les sites existants, qu’il s’agisse de centres cérémoniels ou d’ensembles d’habitations, ce programme prévoyait l’étude intensive d’un site de petite ou moyenne importance choisi parmi les plus représentatifs de chacune des grands périodes, du Préclassique moyen au Protohistorique, soit de 600 avant J.-C. environ à la conquête espagnole (1524).
2C’est dans le cadre de ce programme que plusieurs mois de fouilles ont été consacrés au site préclassique de SAN ANDRÉS SAJCABAJÁ (dans le village du même nom), qui a donné la date la plus ancienne d’occupation de la région : 620 ± 100 avant J.-C. (fig. 1).
3Pour le Protoclassique et le Classique ancien – deux périodes difficiles à distinguer dans notre zone – LA LAGUNITA s’est révélé le site clé de la région, bien que les structures les plus anciennes datent du Préclassique moyen, et qu’elles aient continué à être utilisées, comme monticules funéraires tout au moins, jusqu’au Postclassique ancien. Ce centre cérémoniel, reconnu par Ledyard Smith en 1949 (1955 : 36), a livré un grand nombre de sculptures et plusieurs sarcophages monolithiques ; une grotte artificielle creusée au centre de la place contenait de nombreuses offrandes1. Mais son principal intérêt vient peut-être du fait que la fouille de l’une des pyramides les plus importantes, haute de 10 m., a mis au jour une série de superpositions qui devraient nous donner une bonne séquence céramique couvrant environ 15 siècles2.
4Pour le Classique tardif (600-900 après J.-C.), nous avons choisi d’étudier le site de LOS CERRITOS-CHIJOJ, à proximité du village de Canilla, sur le plateau. Ce n’était pas, et de loin, le site principal de la région à cette époque : PANTZAC, à 4 km au nord-est de San Andrés Sajcabajá, est beaucoup plus important, et ce grand centre cérémoniel doit dater lui aussi du Classique tardif, bien que nos sondages semblent indiquer une période d’occupation un peu plus tardive (la céramique importée Tohil Plumbate et Fine Orange y est relativement abondante). Une quinzaine de kilomètres plus à l’ouest, le site de LOS CIMIENTOS, dans le municipio de San Bartolomé Jocotenango, est encore plus étendu et date certainement de la même période. Malheureusement tout travail, même limité à de simples relevés topographiques, est actuellement impossible sur ces deux sites : la population des hameaux voisins, entièrement indigène, s’y oppose catégoriquement. Pantzac et Los Cimientos Jocotenango étaient de toute façon des ensembles cérémoniels et résidentiels trop vastes pour notre projet. Il est intéressant cependant de noter qu’ils reflètent, à une autre échelle, la même organisation que le site plus modeste de Los Cerritos-Chijoj.
5Pour la période postclassique enfin, nous avons étudié spécialement deux sites, d’implantation très différente et qui correspondent sans doute à deux phases de cette période : LOS CIMIENTOSCHUSTUM, site défensif typique construit sur une colline entourée de profonds ravins ; et PUEBLO VIEJO-CHICHAJ, situé, lui, à près de 2 000 m. d’altitude dans la sierra de Chuacus. Le premier a donné deux dates C 14 proches de 1150 après J.-C. ; le second devait être encore occupé au moment de la conquête (Ichon : 1975).
6Le présent travail est basé sur la description des principales structures, et des groupements de structures, du site classique de Los Cerritos-Chijoj. On tentera d’en déduire quelques hypothèses, comme nous l’avons fait pour Pueblo Viejo-Chichaj, sur l’organisation générale et sur le fonctionnement de ce centre en analysant les divers types de structures – cérémonielles, résidentielles, funéraires... – et la répartition géographique des ensembles. Pierre Becquelin soulignait, dans un article publié en 19731, la nécessité et l’urgence de ce type d’études. Tout en étant d’accord sur le principe, il faut reconnaître qu’elles sont rarement concluantes ; elles supposent en effet un état de conservation des plates-formes et des surfaces d’occupation qui ne se rencontre qu’exceptionnellement dans une région cultivée depuis des siècles et où les activités plus récentes des chasseurs de trésor achèvent de ruiner ce qui a résisté à la charrue.
7Los Cerritos-Chijoj est à cet égard un site exceptionnel. L’aridité des pentes a préservé la plupart des structures qui s’y étaient implantées ; les ensembles cérémoniels situés en contrebas sur le plateau ont relativement peu souffert, bien que les milpas envahissant jusqu’aux plates-formes les plus hautes aient fait disparaître les traces de la dernière occupation. Le pillage archéologique s’est limité ici à quelques fouilles superficielles dans la pyramide principale du groupe A (celle du groupe B, par contre, a été en grande partie détruite).
8Henri Lehmann et Alain Ichon, assistés de plusieurs étudiants en archéologie de l’Université de San Carlos de Guatemala, se sont attachés à l’étude du principal ensemble cérémoniel, le groupe A, tandis que Marie-France Fauvet étudiait les ensembles résidentiels des collines de Chijoj.
Le site de Los Cerritos-Chijoj (fig. 2)
9A première vue, le site de Los Cerritos-Chijoj nous paraît de dimensions modestes, comprenant sur le plateau un petit centre cérémoniel bien délimité, et un ensemble de plates-formes sans doute résidentielles sur les pentes environnantes. Le type du jeu de balle et le plan du centre cérémoniel indiquent que le site date du Classique tardif, datation confirmée par le matériel de surface.
10Comme toujours cependant notre projet de fouille complète s’avère vite trop ambitieux. Tout d’abord, le site n’a pas été occupé uniquement au Classique : on trouve en profondeur les vestiges d’une occupation datant du Protoclassique ou du Classique ancien, à la suite de laquelle le centre cérémoniel aurait été abandonné pendant 2 ou 4 siècles. Autre hiatus après la principale occupation du Classique tardif et réoccupation partielle au Postclassique tardif, avec changements dans la fonction de certains édifices ; le plus spectaculaire est celui qui affecte le jeu de balle, dont l’enceinte est désormais réservée aux sacrifices humains.
11Il est certain cependant que les structures du groupe A ont été construites et principalement utilisées durant la période allant de 700 à 900 après J.-C. environ.
12Autre problème inattendu : le site est beaucoup plus étendu que nous ne le pensions. Les nombreuses plates-formes qui parsèment les pentes couvrent au moins 100 h. De plus, la distinction courante entre zone cérémonielle et zone d’habitat se révèle exagérément simpliste, car on note dans la seconde de nombreuses constructions aussi importantes que celles de la première, et dont la fonction rituelle est probable.
13Nous avons ainsi été amenés à consacrer à Los Cerritos un ou deux mois de fouilles durant trois saisons successives, de 1974 et à 1976. Il en faudrait au moins autant, sinon pour terminer l’étude complète du site, ce qui est hors de question, du moins pour nous faire une idée plus claire de la fonction des ensembles et de leur articulation. On peut néanmoins tenter une synthèse provisoire des résultats obtenus jusqu’ici. Je décrirai d’abord le plus important des ensembles de la zone cérémonielle qui s’étend sur le plateau, le groupe A, dont H. Lehmann décrira plus précisément le jeu de balle. Marie-France Fauvet exposera ensuite ses conclusions sur les ensembles occupant les collines de Chijoj.
Le groupe A de Los Cerritos (fig.3)
14C’est un ensemble clos, nettement séparé des autres groupes du plateau. C’est aussi le plus important, comme le montre bien le plan général, et le seul doté d’un jeu de balle.
15Il est constitué d’un certain nombre de monticules approximativement alignés et disposés autour d’une place restangulaire. Neuf de ces monticules étaient visibles à notre arrivée ; nous en avons mis au jour trois de plus, soit douze au total. La plupart sont des plates-formes basses – de 1 à 3 m – dotées d’un unique escalier donnant sur la place. Se détachent la pyramide 1 à l’est, qui dépasse 5 m de hauteur, et le jeu de balle qui, avec sa structure accolée, ferme la face ouest.
16L’ensemble est bien orienté, avec une déviation voisine de 15° à l’est du nord magnétique. Cependant l’axe du jeu de balle est plus proche du nord. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une erreur de construction : l’orientation sensiblement nord-sud du jeu de balle fermé « en palangana » est un trait à peu près constant dans notre zone au Classique tardif.
17L’orientation face au couchant – c’est-à-dire à la région des morts – du monticule principal est aussi un trait notable ; nous le retrouvons dans les autres groupes B et C de la zone cérémonielle, et dans les groupes les plus importants de Chijoj.
18La fouille a montré que la plupart des substructures présentent trois, et parfois quatre phases de construction. La figure 4 montre comment évolue l’ensemble au cours de ces trois phases. Outre l’agrandissement latéral et la surélévation de la plupart des plates-formes, il faut surtout noter la construction, au cours de la phase II, de la structure 7 accolée au jeu de balle ; et la jonction des structures 8 et 10 qui ne forment plus qu’une immense plate-forme longue de 35 m au cours de la troisième phase. On peut remarquer de plus une tendance à la fermeture de la place, particulièrement nette dans l’angle sud-est.
19Ces transformations ne sont pas uniquement architecturales : elles correspondent à des changements dans la fonction des édifices et, comme nous le verrons plus loin, dans la nature des pratiques rituelles et funéraires qui se déroulaient dans le centre cérémoniel.
Fonction des édifices
20Pour essayer de comprendre le fonctionnement de ce petit centre civico-religieux, le problème essentiel est de déterminer la fonction de chacune des structures qui le constituent. S’il peut être facilement résolu pour les deux principales : la pyramide 1, qui devait supporter le temple, et le jeu de balle, il n’en est pas de même pour les autres structures moins importantes.
21Les critères retenus sont les suivants :
les dimensions, et plus spécialement la hauteur de la substructure. La structure 2, par exemple, qui dès la première phase de construction dépassait 3 m de hauteur, peut difficilement être considérée comme résidentielle ;
pour une fonction résidentielle ou domestique, l’existence de foyers, de bols encastrés dans le sol d’habitat, de greniers, enfin de sépultures simples, à même le sol et sans mobilier ou avec un mobilier pauvre ;
pour une fonction cérémonielle, l’existence de blocs centraux sur les escaliers, d’autels en superstructure, d’offrandes dédicatoires ou de caches, enfin de sépultures élaborées en urne ou en ciste.
22Je décrirai rapidement ces divers éléments ; les emplacements où ils ont été mis au jour dans les structures du groupe A sont reportés sur la figure 13.
23Les foyers sont de simples dépressions en cuvette dans les sols d’habitat faits d’argile durcie au feu. Ils sont de forme circulaire, ellipsoïdale ou en fer à cheval, profonds de 10 à 15 cm, larges de 40 à 80 cm.
24Les bols encastrés sont de grandes poteries rustiques, en forme de cuvette comme les foyers, de diamètre variable (25 à 40 cm), qui ont été mis en place au moment de la construction du sol d’habitat. Certains sont remplis de cendre ; d’autres ont leurs parois couvertes d’une croûte calcaire. Wauchope, qui a mis au jour des bols identiques à Zacualpa, estime qu’ils servaient soit à la préparation du mortier de chaux destiné au revêtement des murs, soit à la préparation du maïs que l’on met à tremper dans l’eau de chaux pour en faire une pâte appelée nixtamal (1948 : 87). Le revêtement de stuc étant inconnu à Los Cerritos, il est évident que seule la seconde interprétation doit être retenue ici (fig. 5).
25Un seul grenier a été mis au jour. C’est une petite construction rectangulaire de 1,10 x 1,30 m, aux murs de baguettes revêtues d’argile (bahareque). Il contenait des restes de maïs et de haricots. Ce grenier avait été incendié avant d’être recouvert d’une couche de terre au moment de la surélévation de la structure 5 ; il correspond à la première phase de construction de celle-ci (fig. 6).
26Il faut signaler aussi un petit dallage circulaire très soigné, de 90 cm de diamètre, sur l’un des sols intermédiaires de la structure 5 ; son utilisation reste problématique.
27Les sépultures à même le sol correspondent, semble-t-il, à l’enterrement de personnel subalterne sous le sol même de l’habitation. Dans la structure 3, nous avons trouvé un groupe de trois adultes âgés, et un autre groupe de deux adultes, sans mobilier. L’unique sépulture de la structure 10 est un adulte assis, accompagné d’un vase stuqué et de perles de coquillage. Il faut mettre à part les sépultures découvertes à l’extérieur du jeu de balle et de la structure 7 ; les corps ayant été enterrés au moment de la construction de ces structures, elles pourraient être des sortes d’offrandes dédicatoires.
28L’existence de constructions légères aux murs de bahareque sur la plupart des structures est prouvée par les nombreux blocs de torchis, lisses ou portant les empreintes de baguettes, trouvés en surface ou dans les remblais. Ces constructions pouvaient être aussi bien des habitations communes que des temples.
29Enfin le matériel céramique ou lithique ne nous donne guère d’indications utiles, car, à l’exception des bols encastrés, il n’est jamais trouvé in situ sur les sols d’habitat et peut donc provenir du remblai ultérieur. Seule exception : un fin gobelet à décor rouge sur orange sur l’avant-dernier sol de la structure 8.
30Il nous faut maintenant passer en revue les divers indicateurs probables d’une fonction cérémonielle.
31Les offrandes dédicatoires sont déposées au niveau du sol de la place et au centre des substructures au début de leur construction. A l’intérieur de la structure 7, annexe du jeu de balle, nous avons mis au jour un petit caisson de pierre abritant un encensoir à effigie et un beau vase cylindrique stuqué, qui contenait lui-même un disque incrusté de pyrite et un objet de pierre en forme de poignard. On peut aussi considérer comme des offrandes dédicatoires l’urne funéraire trouvée au centre de la structure 2, qui contenait un squelette d’enfant, et peut-être les sépultures simples déjà mentionnées à l’extérieur du jeu de balle et de la structure 7, et celle découverte dans le monticule est du jeu de balle (fig. 7).
32Enfin un dépôt, malheureusement perturbé, d’une vingtaine de petits objets de jade ou de stéatite, dont une statuette représentant un personnage tenant sur sa poitrine un récipient ou une plaque concave, a été trouvé sur l’escalier tardif et la pyramide 1 (fig. 8).
33Les autels en superstructure sont de petits blocs cubiques de 60 à 90 cm de côté, dont la hauteur conservée peut dépasser 1 m. Ils sont faits de dalles de schiste ou de micaschiste soigneusement assemblées. Ils étaient construits sur les plates-formes de la phase d’occupation intermédiaire, de part et d’autre des escaliers des structures 8 et 10.
34Les blocs centraux des escaliers constituaient à la fois des tombes et des autels. Les mieux conservés sont ceux de la pyramide 1 (restaurés sur la figure 9) et de la structure 7. On voit sur cette dernière que le bloc fait saillie, au niveau de la plate-forme, et partage l’escalier en trois parties égales, sans atteindre le bas. Au-dessous, la deuxième marche s’élargit pour former une sorte de petite plate-forme, permettant peut-être à l’officiant de se tenir face au bloc central servant d’autel (fig. 10).
35Les escaliers sont en très mauvais état sur plusieurs substructures basses et il est parfois difficile de voir s’il existait ou non un bloc central.
36La présence d’un bloc central ou de plusieurs blocs centraux sur l’escalier est un trait architectural important pour la datation des structures : il n’apparaît en effet dans notre zone qu’au Classique tardif, et disparaîtrait ensuite, bien qu’on en trouve quelques survivances dans les sites protohistoriques de la vallée du Chixoy, par exemple à Cauinal (Ichon, Fauvet-Berthelot et al 1980 : 31).
37Par sépultures élaborées, nous entendons les urnes funéraires et les tombes en maçonnerie ou limitées par des dalles dressées, c’est-à-dire les cistes. Alors que les sépultures à même le sol sont intrusives, les tombes ont été mises en place avant la construction ou la surélévation de la structure ; celle-ci peut alors être considérée comme un édifice funéraire.
38Nous n’avons mis au jour que deux urnes funéraires, toutes deux dans la structure 2 (une troisième dans le jeu de balle, est plus tardive). L’une des deux urnes avait été placée au centre du monticule ; l’autre au pied de l’escalier. Chacune contenait un squelette d’enfant.
39Les cistes sont des caissons faits de dalles de schiste dressées, ou de murets de pierres liées par de l’argile ; parfois les deux procédés sont combinés. Plusieurs avaient un sol dallé et étaient recouverts d’un toit de dalles.
40Il faut distinguer les cistes constitués par les blocs centraux des escaliers, qui sont plus petits (60 à 90 cm, hauteur variant de 50 à 90 cm), et les cistes placés dans le remblai des monticules : ceux-ci sont généralement plus grands (1,15 x 1,60 m en moyenne), avec une hauteur proche de 1 m. Ces tombes contenaient de un à trois individus adultes, et des offrandes comprenant vases stuqués et encensoirs, perles de jade ou de coquillage, et disques de pierre incrustés de pyrite. Nous verrons que la plupart avaient été vidés de leur contenu, sans doute à la fin de la troisième phase d’occupation.
41L’existence d’objets rituels, sur la structure ou au pied de celle-ci, est un critère peu sûr, comme nous l’avons dit plus haut pour le matériel domestique. On peut noter cependant que des fragments d’encensoirs ont été trouvés au pied des structures 2, 7 et 12. Les uniques objets de pierre sculptée proviennent :
du jeu de balle, à l’emplacement supposé du marqueur est : un bloc de tuf décoré en bas-relief ;
de la structure 8 : au pied de l’escalier, une tête de jaguar en pierre volcanique, sculpture portable dont le piédestal a été trouvé près de la structure 10. On peut la rapprocher d’une autre tête de jaguar provenant du groupe B (fig. 18 et 12).
42Si nous étudions maintenant la répartition de ces traits, domestiques ou cérémoniels, dans les diverses structures du groupe A, nous constatons que foyers, bols à nixtamal et grenier se trouvent seulement sur les plates-formes au nord et au sud de la place (le foyer au sommet de la pyramide 1 est certainement rituel ; les foyers domestiques ne sont pas placés au centre des plates-formes, ce qui paraît logique). Les bols encastrés sont groupés par trois sur la structure 3, par deux sur la structure 10. Les sépultures à même le sol se trouvent sur les deux mêmes structures 3 et 10 (les deux ou trois sépultures tardives sur le haut de la pyramide 1 ont été perturbées ; elles devaient être contenues dans des cistes rudimentaires).
43Au total, il n’est guère douteux que les structures 3, 5 et 10 pour le moins étaient des habitations (ou qu’elles l’ont été durant une partie de l’occupation). On peut y ajouter les structures 4 et 9, qui supportaient des édifices en torchis (fig. 13).
44En ce qui concerne les critères cérémoniels, nous avons déjà décrit les offrandes dédicatoires des structures 1, 2 et 7. Les trois petits autels n’existent qu’au sud, sur les structures 8 et 10 ; ceci n’exclut pas a priori le caractère résidentiel de ces dernières.
45On trouve des blocs centraux sur les escaliers des structures 1, 2 et 7, qui abritaient aussi des caches. Il est vrai qu’on devine des ébauches de blocs sur d’autres plates-formes basses (4, 5, 10,...) ; s’il s’agit bien des blocs centraux, ils ne contenaient pas de tombes.
46Les tombes ou cistes ont été trouvés partout sauf dans les structures 2, 3, 4 et 9. Mais il est important de distinguer les deux sortes de tombes :
celles qui font partie intégrante de la construction, en général dans les blocs centraux. Elles ont été trouvées intactes, avec sépultures et mobilier. C’est le cas des blocs superposés de la structure 7, et surtout de la pyramide principale ;
celles qui ont été construites au moment de la surélévation des substructures. Le haut de ces caissons, avec leur toit de dalles, émergeait peut-être du sol, permettant un culte funéraire. On peut se demander si à ce stade, correspondant à la fin de la deuxième ou de la troisième phase, certaines structures résidentielles ne sont pas devenues purement funéraires. Pour la structure 5 par exemple, si les trois cistes dépassaient le niveau du sol, il ne restait pas de place pour une autre construction.
47Quoi qu’il en soit, le fait notable est que tous ces grands cistes ont été, à une époque ultérieure, vidés de leur contenu puis remplis de matériaux divers : pierres, blocs de bahareque, tessons, meules et molettes, et parfois poteries entières brisées. Les deux exemples les plus spectaculaires de cette « désacralisation » sont : l’un des cistes de la structure 10, dont le fond est tapissé de poteries écrasées (parmi celles-ci, un plat tripode à supports zoomorphes moulés indique une date tardive) ; et le ciste de la structure 12, bourré de grandes jarres grossières, retournées, avec un fragment d’encensoir décoré d’une tête de jaguar provenant sans doute du mobilier primitif de la tombe (fig. 14).
48Pour résumer les données dont nous disposons quant à la fonction des structures du groupe A :
49– La pyramide 1 et l’ensemble jeu de balle – structure 7 avaient un rôle cérémoniel certain. Pour la structure 2, nous penchons pour une fonction également cérémonielle (peut-être axée sur un culte lié aux enfants).
50Il y a de fortes présomptions pour que la structure 12, avec sa tombe centrale violée, ait été elle aussi cérémonielle, en liaison probable avec les rites du jeu de balle : très basse (50 cm environ), elle n’a jamais été surélevée mais s’est étendue latéralement en conservant son escalier primitif caché sous le nouveau, trait que l’on retrouve seulement sur la structure 2 ; partout ailleurs l’escalier ancien était détruit quand on agrandissait la structure.
51– Les autres structures, au moins les 3, 4, 5, 8, 9 et 10, sont (ou ont été à un certain stade) des résidences pour le personnel attaché au service du centre cérémoniel.
52Il est possible que durant la troisième phase certaines de ces structures soient devenues purement funéraires (structures 5, 10...).
53Enfin au cours d’une dernière phase correspondant à la fin du Classique ou au début du Postclassique – période de transition que l’on a tendance aujourd’hui à appeler Epiclassique – on assiste à une transformation radicale des coutumes funéraires marquée par le viol des anciens tombeaux. Sur la fonction des diverses structures au cours de cette dernière phase, nous n’avons pas d’autres données car les sols d’occupation ont complètement disparu.
Conclusion
54Que pouvons-nous conclure de cette analyse quant au fonctionnement interne du petit ensemble que constitue le groupe A de Los Cerritos ?
55Nous avons déjà souligné l’importance relative de ce groupe dans le plan général du site. Cette importance est encore prouvée par les dimensions inhabituelles, démesurées pourrait-on dire, du jeu de balle. Dans cet ensemble clos, refermé sur lui-même, où tous les édifices font face à la place, le court du jeu de balle est le seul endroit qui soit accessible de l’extérieur par plusieurs escaliers ; il constitue le lien, le lieu de rencontre entre le centre cérémoniel et les ensembles extérieurs. Lieu de rencontre des assistants au spectacle rituel, et des deux équipes de joueurs venues l’une de l’intérieur du centre cérémoniel, l’autre de l’extérieur, comme le prouve l’emplacement non symétrique des escaliers d’accès au court.
56La pyramide 1, unique elle aussi par ses dimensions, sans doute dédiée à la divinité principale (nous ignorons laquelle), a un caractère funéraire nettement marqué : orientée vers l’ouest, région des morts, elle est construite au-dessus des tombes qui s’étagent du bas de l’escalier au petit ciste du sommet. La structure 2, elle, pouvait être dédiée à une divinité secondaire ; le culte lié aux enfants évoque celui du dieu de la pluie mexicain Tlaloc (fig. 15).
57Le résultat peut-être le moins discutable de notre étude est de mettre en évidence le caractère mixte, à la fois cérémoniel et résidentiel, de ce petit centre : sept structures sur douze supportaient sans doute des habitations. On peut penser que six ou sept familles étaient attachées au service du centre, mais que leur statut social ne différait guère de celui des autres habitants de Chijoj, dont les demeures sont comparables. Il existe cependant une légère différence entre les structures du sud de la place, plus vastes et dotées d’autels, et celles du nord, peut-être plus profanes.
58Contrairement aux hypothèses de Vogt (1969), l’abondance relative des sépultures simples prouve qu’il ne s’agit pas là d’un personnel remplissant une mission temporaire (généralement annuelle) dans un système de charges analogue à celui qui existe encore de nos jours chez les Indiens du Chiapas ; mais bien d’un personnel à fonction sacerdotale permanente et sans doute héréditaire. Ceci confirme les observations de P. Becquelin (op cit : 52) dans la même région du Chiapas, concluant que « le principe de permanence de l’autorité est mieux compatible avec les données archéologiques et ethnohistoriques que celui de la circulation annuelle ».
59Le fait d’avoir trouvé la plupart des tombes vidées de leur contenu nous prive malheureusement d’un important élément d’appréciation ; pourtant rien ne suggère que ces tombes aient différé de celles que nous avons trouvées intactes dans le groupe A ou dans diverses structures de Chijoj, c’est-à-dire qu’elles devaient contenir de un à trois individus, avec un mobilier relativement modeste comprenant surtout des poteries : vases stuqués et encensoirs à effigie. Ce qui frappe, en fait, c’est l’uniformité relative des sépultures, aussi bien dans le groupe A lui-même que dans l’ensemble du site. Cette uniformité, comme celle des structures d’habitat, ne plaide pas pour l’existence d’une organisation sociale très stratifiée.
60Le grand nombre de petits ensembles et l’éparpillement des structures cérémonielles, non seulement sur le plateau de Los Cerritos (groupe A, B, C, D...) mais sur les pentes de Chijoj indiquent d’ailleurs une forte décentralisation du culte, sinon du pouvoir politique, le seul élément vraiment centralisateur étant constitué par le groupe A de Los Cerritos, avec son jeu de balle et sa grande pyramide.
61Enfin l’organisation du groupe A permet de supposer que la fonction de cet ensemble était essentiellement religieuse (bien que le jeu de balle puisse avoir d’autres implications). Aucune des douze structures ne se détache comme logement probable d’un chef politique. Nous pensons par contre que le groupe E, le plus proche, pouvait être une sorte de « palais » : les quatre plates-formes limitant une place rectangulaire, beaucoup plus vastes, plus élaborées, certaines dotées de plusieurs escaliers, auraient supporté des résidences nobles. Les deux sépultures en ciste, vides, mises au jour dans cet ensemble, sont il est vrai tout à fait comparables aux autres.
62Ce tableau hypothétique aurait changé, à la fin de la troisième phase d’occupation, avec l’arrivée des influences mexicaines correspondant à la fin de la période classique, vers 900 après J.-C. C’est alors que sont ouvertes les tombes, signe d’un changement profond dans les croyances et les pratiques funéraires, et que se soudent, au sud de la place, les substructures 8 et 10 pour ne plus former qu’une longue plate-forme annonçant peut-être la « Maison longue » ou « Maison du Conseil » à fonction administrative qui sera l’un des traits caractéristiques de l’organisation des sites postclassiques.
LE JEU DE BALLE ET LA STRUCTURE 7 DU GROUPE A
63Sur le site de Los Cerritos Chijoj, les structures les plus importantes du groupe A sont, à l’est, la Pyramide (no 1) dont la façade principale est orientée à l’ouest, et, lui faisant face, l’enclos du jeu de balle (no 6). Ce dernier fera l’objet de cet article.
64Le jeu de balle est de grandes dimensions. Il s’étend sur une longueur de 55,75 m (y compris la structure annexe no 7) et occupe tout le côté ouest de la Place (fig. 16).
65Les travaux d’exploration de ce jeu de balle ont commencé à la mi-janvier 1975 et se sont poursuivis pendant six semaines jusqu’à la fin février.
66Nous avons constaté que ce jeu appartient au type dit « en palangana ». Le court, orienté sensiblement Nord-Sud, est un simple rectangle de 34,25 m de long sur 12,50 m de large. Il est entièrement fermé par des murs de pierres brutes mal conservés.
67Les quatre angles internes du court ont été déblayés. On a pu ainsi établir que les murs mesurent de 1,75 m à 2 m de hauteur. Une banquette de 1,80 m de large et de 70 à 76 cm de hauteur longe les murs des grands côtés et est protégée sur toute sa hauteur par des dalles de micaschiste dressées, légèrement inclinées. Les murs s’élèvent verticalement au-dessus des banquettes. Chaque extrémité du court est limitée par des murs verticaux sans banquette.
68A l’extérieur, le court est entouré d’un mur de soutènement formant un rectangle de 42,75 m de long sur 23,75 m de large. Sur le côté est, le mur présente deux avancées l’une à peu près au milieu, l’autre dans la moitié septentrionale, sur une largeur de 7,50 m. La première avance d’une cinquantaine de centimètres sur la place, l’autre est plus importante mais elle est si détruite qu’on ne peut pas en donner les mesures exactes.
69Entre le mur du court et le mur extérieur il y a environ 5 m sur les grands côtés et 3,25 m sur les petits côtés. Cet espace remblayé devait de toute évidence former une terrasse dominant le court de tous les côtés.
Les escaliers d’accès
70Le mur extérieur est pourvu de cinq escaliers qui montent vers la terrasse. Trois de ces escaliers sont à l’est, et partent de la place cérémonielle ; un se trouve au nord ; le cinquième à l’ouest, c’est-à-dire qu’il permettait de quitter la terrasse sans passer par la place cérémonielle. Il faut toutefois noter que ce mur ouest est en très mauvais état de conservation et que l’escalier est à peine visible (deux ou trois marches partiellement).
71Des trois escaliers qui partent de la place, deux se trouvent dans la moitié septentrionale, l’un entre la dernière avancée du mur et l’angle nord-est, l’autre entre les deux avancées. Le troisième escalier est dans la moitié méridionale de la construction. A ce dernier correspond vers l’intérieur un autre escalier plus étroit qui ne descend que jusqu’à la banquette, à proximité de l’angle sud-est. S’il était destiné aux joueurs, ceux-ci devaient sauter dans le court d’une hauteur de 76 cm.
72Il me semble que les deux autres escaliers du côté devaient être utilisés par les spectateurs venant de la place cérémonielle pour accéder à la terrasse.
73L’escalier côté nord se trouve exactement au milieu du mur. Il est plus large que les quatre autres. En face, sur le côté intérieur de la terrasse, un autre escalier, beaucoup moins large, coupe le mur intérieur nord en deux moitiés et descend jusqu’au niveau du court. C’est le seul moyen d’accès sur les lieux mêmes du jeu. Seules les trois marches du bas de l’escalier extérieur, et les quatre marches du bas de l’escalier intérieur se sont conservées mais il est très probable que les deux escaliers montaient jusqu’à la terrasse. Il me semble donc que ces escaliers nord devaient être utilisés par les joueurs pour accéder au terrain de jeu.
74Cette supposition est peut-être renforcée par la découverte, dans l’angle nord-ouest de la banquette, de plusieurs pierres perforées et superposées. Des pierres perforées du même type existent dans plusieurs sites archéologiques, comme à Tula où l’on pense qu’elles servaient de porte-étendards. Les pierres que nous avons trouvées in situ ont pu jouer le même rôle.
Drainage du patio
75La fouille du sol du patio pratiquée depuis l’escalier nord a permis de dégager les pierres qui formaient l’entrée d’un canal d’écoulement des eaux de pluie. Le canal se poursuit sous les marches de l’escalier et s’enfonce en direction nord au-delà du mur extérieur (fig. 17). Large et haut d’une soixantaine de centimètres il est construit de pierres en partie taillées ; le fond est dallé. C’est le seul système de drainage trouvé dans le court. Nous avons envisagé de le remettre en service pour qu’une fois le court reconstruit, l’évacuation des eaux de pluie soit assurée par la même méthode qu’à l’époque précolombienne, il y a 1 200 ans. Mais cela n’a pas été possible, parce que les sédiments accumulés sur les terres environnantes, cultivées depuis des siècles, ont fait varier, d’environ un mètre, le niveau du sol. Il n’aurait pas été possible d’assurer le bon état du canal jusqu’à la rivière, assez lointaine, où les eaux auraient pu se déverser. Nous nous sommes donc contentés de creuser un puits au-delà du mur nord à la sortie du canal, jusqu’à une couche de sable susceptible d’absorber l’eau. Pour plus de sécurité, nous avons pratiqué au pied du mur sud un nouveau drainage qui passe sous le mur et rejoint celui que nous avons fait pour la place cérémonielle et les autres structures du groupe A et qui aboutit dans un ravin.
76En déblayant la banquette du côté est, dans la zone où aurait pu se trouver un « marcador » de jeu de balle, nous avons découvert un bloc de tuf sculpté en bas-relief (fig. 12). Puis, pour atteindre le sol originel du court, nous avons effectué une tranchée dans la terre végétale du milieu de la banquette est à la banquette ouest. Exactement au centre du court, nous avons eu la surprise de trouver un autel. Il s’agit d’un monolithe cylindrique à cupule décoré extérieurement de motifs en bas-relief (fig. 18). Ces derniers représentent deux têtes de mort vues de face, chacune encadrée de deux têtes zoomorphes assez stylisées, probablement des têtes de serpent de profil avec la gueule ouverte. Ce sont là des représentations bien caractéristiques de l’époque postclassique.
77La présence d’un autel postclassique au milieu d’un jeu de balle classique impose l’idée d’un changement d’utilisation des lieux. Fait à remarquer : la base de l’autel ne repose pas directement sur le sol classique du court, mais sur une couche de quelques centimètres de terre. Cela pourrait indiquer que le jeu de balle a été abandonné pendant une durée indéterminée puis consacré à une autre fonction à l’époque postclassique. Mais nous ne sommes évidemment pas en mesure de dire pourquoi et quand ces événements ont eu lieu.
78On a trouvé les restes de deux individus enterrés à l’intérieur du jeu, à la hauteur de la banquette orientale. L’un était adulte. Ses ossements étaient enfouis derrière le mur intérieur, au niveau de la banquette et juste en son milieu.
79Les restes de l’autre individu étaient déposés dans une urne sur la banquette un peu au sud du précédent. L’urne est de style postclassique et il semble que cet enterrement ait eu lieu beaucoup plus tard que le premier, peut-être à l’époque où l’autel était placé au centre du court.
80Les restes d’un troisième individu ont été trouvés en relation avec le jeu de balle, mais à l’extérieur, au pied du mur nord. Le squelette était incomplet et les ossements reposaient à même la terre. On peut supposer qu’à l’origine, l’individu avait été enterré sur le haut de la terrasse, et qu’au cours des âges, par suite de la dégradation des murs, les os se sont dispersés, certains tombant au pied du mur.
La structure annexe 7
81La structure 7 est une plate-forme rectangulaire construite à l’extrémité sud du jeu de balle ; elle prolonge la terrasse est. Elle date de l’époque classique récente, et par conséquent elle a été ajoutée au jeu de balle tardivement. Elle mesure 13 m de long, 9 m de large, et a la même hauteur que les plates-formes du jeu. On y accède par un escalier extérieur partant de la place cérémonielle, plus large que ceux du jeu et partagé en deux par un bloc central. L’aspect assez imposant de cet escalier fait penser qu’il était peut-être réservé à certains dignitaires en présence desquels la partie se jouait. C’est en tout cas une structure cérémonielle : à la base du bloc central, nous avons trouvé un ciste contenant une offrande. Il y avait également un ciste au centre de la structure.
82Ce dernier est le plus intéressant. Il contenait un encensoir sculpté et un vase stuqué. Ce vase, de belles proportions, haut et cylindrique, avait malheureusement été brisé par l’effet de la poussée des terres. A l’intérieur se trouvait un disque incrusté de pyrite et un objet en pierre en forme de poignard. L’encensoir est en parfait état (fig. 7). Il a la panse en tronc de cône et un large col évasé. Sur le col est appliquée une tête anthropomorphe en haut relief dont la riche coiffure dépasse le bord supérieur du récipient. On y distingue deux oiseaux ( ?). Le visage est assez réaliste. La bouche grande ouverte laisse voir quatre dents limées, deux incisives sur chacun des maxillaires. Les oreilles sont cachées par des ornements cylindriques. De grandes volutes sortent de la coiffure et couvrent les tempes. Sous les narines s’enroule un petit serpent. On sait que les motifs en volutes sont en général des attributs du dieu de la pluie. Les bras, très petits et repliés, sont indiqués en léger relief sur la panse de l’encensoir.
Restauration du jeu de balle
83Le ministre de l’Éducation du Guatemala, en visite à Los Cerritos en février 1975, s’était engagé à dégager des crédits pour la consolidation des structures fouillées et la restauration de quelques-unes d’entre elles, conformément au contrat établi en 1973 entre le gouvernement du Guatemala et le C.N.R.S. représenté par notre Mission. La restauration du jeu de balle a commencé dans le courant de janvier 1976. Les deux premières semaines ont été employées à évacuer les terres qui s’étaient amassées pendant plusieurs siècles à l’intérieur du court. C’est au cours de ce travail que nous avons trouvé l’escalier intérieur sud-est qui descend sur la banquette du court, ainsi qu’une sépulture et une urne funéraire, celle-ci datant du postclassique. Les premières restaurations venaient de commencer quand le tremblement de terre du 4 février 1976 s’est produit. Néanmoins, la reconstruction du jeu de balle s’est poursuivie jusqu’à Pâques, comme prévu, avec l’Inspecteur des Monuments du Guatemala, Jacinto Cifuentes, qui l’a conduite avec beaucoup de perspicacité. En fin de saison, l’intérieur du court et une partie de l’extérieur étaient terminés, ainsi que les deux conduits d’évacuation des eaux.
84Septembre 1976
LA ZONE D’HABITAT
85En relation avec le centre cérémoniel de Los Cerritos, nous avons étudié les collines avoisinantes de Chijoj qui s’étendent en arc de cercle autour du site, principalement au nord et à l’est de celui-ci. Ces collines sont formées par les parties basses des grands versants du massif ancien. Elles sont situées entre 1 200 et 2 000 m et forment de lourds éperons séparés par des petits bassins où coule l’eau à la saison des pluies. Profondément ravinées, elles sont caractérisées par l’affleurement de micaschiste et de gneiss, avec quelques bancs de quartz blanc. Les « sols » sont rares, simple pellicule discontinue de sables et de gravillons argileux. Malgré la pauvreté de ces sols, cette zone est aujourd’hui cultivée, sauf dans les endroits où la roche affleure, principalement dans les parties hautes qui servent alors de maigres pâtures. A la saison sèche, de novembre à avril-mai, les terrains de culture sont assez dégagés pour que l’on puisse y remarquer les monticules résultant de l’ensevelissement des structures archéologiques. Les paysans de Chijoj ne peuvent utiliser la charrue sur ces pentes assez fortes, mais travaillent à la houe, ce qui est beaucoup moins destructeur.
86Nous avons consacré un peu plus de trois mois, au cours de trois campagnes de fouilles, à prospecter ces collines et à fouiller entièrement quatre structures. Cela a permis d’établir, avec l’aide du topographe de la R.C.P., J.-P. Courau, le plan au 1/1 000 de la zone, soit une surface qui couvre 110 ha4.
87Près de 200 monticules ont été repérés : 45 au lieu dit Papur, au pied des collines au sud-est et qui témoignent d’une occupation proto-classique de l’endroit ; 75 monticules sur les collines de Chijoj formant les groupes A à F (auxquels nous avons particulièrement consacré notre travail), et 58 monticules éparpillés vers le nord-est.
88De toutes ces constructions mises au jour subsistent principalement les murs de soubassement formés de dalles de micaschiste superposées sans mortier, de taille moyenne, provenant très probablement du lit de rios très voisins. Dans plusieurs cas, une couche d’argile cuite protectrice, pouvant atteindre jusqu’à 10 cm d’épaisseur, recouvrait la face externe des murs. Dans les parties hautes des collines, la roche naturelle a été utilisée comme soubassement de quelques plates-formes. Un certain nombre de constructions étaient faites de murs de pierres pouvant atteindre plus d’un mètre de hauteur. Nous avons pu remarquer quelques-uns d’entre eux, tombés « d’un bloc » sans doute à la suite d’un tremblement de terre. Quant aux autres types de murs, ils sont peu identifiables : en effet sur les structures que nous avons entièrement fouillées, jamais nous n’avons trouvé trace de bahareque ni d’adobe. Sans doute les murs des superstructures devaient-ils être en matière végétale (tiges de maïs accolées disposées verticalement ou horizontalement par exemple). Dans l’ensemble, l’entrée est facilement identifiable car on trouve souvent un escalier de une ou plusieurs marches en façade, sur le côté regardant la plaine pour les structures isolées (ouest ou sud-ouest). On a pu noter fréquemment plusieurs phases de construction (visibles sur trois des quatre structures fouillées) correspondant sans doute aux différentes phases observées par Alain ICHON pour les structures « cérémonielles » de Los Cerritos.
89Afin d’en faciliter la description, nous avons tenté de faire une classification formelle des structures, en prenant comme critère principal leur hauteur. Nous avons ainsi trois types :
Type 1 : grande structure de plan carré ou rectangulaire, de 9 à 13 m de côté, avec escalier de plusieurs marches en façade, d’une hauteur de 2,50 m à 3 m (exemple : groupe A, monticule 1).
Type 2 : structure de dimension moyenne, de plan rectangulaire de 7 à 10 m de long, 4 à 6 m de large, pouvant avoir un escalier en façade de une ou plusieurs marches ; d’une hauteur de 1 à 1,50 m (exemple : groupe B, monticule 1).
Type 3 : structure de dimension moyenne ou petite, de plan carré ou rectangulaire, de 4 à 8 m de côté pouvant avoir un gradin en façade ; d’une hauteur inférieure à 1 m (exemple : groupe E, monticule 2).
90Dans de nombreux cas, la pente des collines a été corrigée par de petits murs de soutènement qui forment généralement une terrasse devant les structures.
91Si l’on considère le plan général de Chijoj, parmi tous ces monticules on peut remarquer deux ensembles organisés autour d’une place rectangulaire : les groupes A et D.
Le groupe A (fig. 19)
92Situé à mi-pente sur une colline qui comprend de bas en haut les groupes F, A, E et D, le groupe A comprend six monticules disposés autour d’une grande place rectangulaire de 63 m de long sur 14 m de large aménagée artificiellement (toute la partie nord est en effet comblée par des lits de tessons), et limitée à l’ouest par un grand mur de soutènement. Les six monticules sont d’inégale importance : sur le côté est de la place, trois monticules de type 1 ; et fermant la place sur les côtés nord et sud, deux structures de type 2. Sur le côté ouest, un monticule de type 1.
93Seul le monticule 1 a pu être fouillé. Il s’agit d’un monticule funéraire, de plan carré (9,40 m de côté) avec une série de gradins sur la face ouest. Ses murs de petites dalles de micaschiste sont recouverts extérieurement d’une épaisse couche d’argile cuite qui devait avoir le même rôle protecteur que le stuc (ce dernier n’apparaît dans la région qu’au Postclassique). Au sommet et au centre de cette structure, une tombe rectangulaire de 1,75 m par 0,95 m, orientée est-ouest, construite en pierres avec un toit probablement voûté qui s’était effondré dans la tombe écrasant les restes osseux de plusieurs individus. Elle contenait huit poteries entre autres offrandes (fig. 21).
94La fouille de ce monticule a permis de mettre en évidence une des fonctions de ce groupe, qui est funéraire. L’importance du monticule, l’appareil de la tombe, la richesse de son mobilier peuvent amener à conclure qu’on se trouve en présence de l’enterrement de personnages importants du centre cérémoniel. Les monticules 5 et 6 pourraient alors avoir été utilisés par le personnel chargé de l’entretien de cette ou de ces tombes, les structures 2, 3 (et 4 ?) pouvant avoir la même fonction que la structure 1.
Le groupe D (fig. 22)
95Situé plus haut sur la pente, dans une zone où la roche affleure, ce groupe s’étend sur une longueur de 88 m et une largeur de 24 m en moyenne, son grand axe étant orienté est-ouest. Dans la mesure du possible la surface a été aplanie ; seuls subsistent toutefois entre les monticules 1 et 2 un éperon rocheux de 1,50 m de haut environ et un autre éperon de moindre taille dans la partie occidentale. Ce groupe était accessible par le côté nord grâce à une série de larges gradins. Il comprend deux monticules de type 1 (les nos 1 et 2) ; le monticule 1 est isolé tandis que le monticule 2 ferme une petite place rectangulaire à l’est ; trois structures de type 3 (mont. 3, 4 et 5) alignées bordent le côté nord, une petite structure de type 3 (mont. 6) le côté sud.
96Aucune structure de ce groupe n’a été fouillée ; cependant la fonction de cet ensemble paraît importante : la taille des structures 1 et 2, l’importance des moyens d’accès à ce groupe comme son organisation d’ensemble, devaient lui permettre d’assumer un rôle « public », lieu de réunion et de cérémonie peut-être en liaison avec le groupe A à fonction funéraire.
Le groupe B
97Plus haut sur la colline, le groupe B est implanté bien différemment. Il est constitué de sept plates-formes rectangulaires de type 2 (mont. 1, 2, 6 et 7) et de type 3 (mont. 3, 4 et 5) disposées non pas autour d’une place, mais le long des courbes de niveau. Les structures sont limitées à l’ouest par un petit mur de soutènement qui forme une terrasse devant les plates-formes 1, 2, 3 et 7 (fig. 20).
98La fouille du monticule 1 a permis de mettre au jour une habitation où l’on a noté deux phases de construction, avec un léger changement d’orientation et agrandissement de la structure lors de la deuxième phase (fig. 23).
99Le sol d’occupation était très érodé. Les traces d’un foyer étaient visibles à proximité du mur opposé à l’entrée de l’habitation ; celui-ci était constitué de la même façon que ceux qu’avait pu observer A. Ichon dans le centre cérémoniel (struct. 10), c’est-à-dire qu’il était formé d’une dépression en cuvette, plus ou moins circulaire, en argile durcie par le feu, d’un diamètre de 80 cm environ et d’une profondeur de 10 à 15 cm. Sur le sol, plusieurs fonds de jarres à eau ou peut-être à grain. Une pierre à moudre ovalaire, sans pied, se trouvait à l’extérieur devant le mur nord-ouest de la maison, peut-être avait-elle glissé depuis l’intérieur lors de la destruction d’un mur en matériau léger ; plusieurs mains de meule provenaient des remblais extérieurs. Le sol était trop érodé pour que les tessons y soient nombreux, sauf dans une zone à proximité d’un petit mur intérieur le long duquel ils s’étaient amassés. Enfin, l’abondance de petites pierres sur le sol nous amène à penser qu’il devait y avoir une sorte de dallage intérieur.
100Sur une terrasse aménagée devant la structure voisine de cette habitation, un ensemble d’une vingtaine de petits pots était disposé sur une surface de 4 m2 environ ; en céramique grossière, fermés par un couvercle découpé dans un tesson ou dans un fragment de micaschiste, ces récipients devaient sans doute avoir une fonction domestique (réserve ?) (fig. 24).
101Le groupe B se présente comme un hameau formé de petites unités domestiques dont certaines paraissent relativement bien aménagées (mont. 1). Peut-être sommes-nous en présence du lieu de résidence d’une famille étendue, ayant des liens assez proches avec les occupants du centre cérémoniel du piano.
Le groupe C
102Les autres structures des collines de Chijoj n’entrent pas dans des ensembles aussi nettement délimités. Le groupe C par exemple, situé dans la partie sud de cette zone, comprend vingt-sept monticules adossés à la colline, répartis le long des courbes de niveau, comportant de nombreuses petites terrasses de soutènement. Ces monticules sont, à l’exclusion d’un seul (le monticule 16 de type 1), de types 2 et 3.
103On peut distinguer deux groupes selon leur implantation sur la colline :
des structures isolées de type 3 (mont. 23, 24, 28), localisées dans la partie haute du groupe ;
des structures groupées par deux ou trois, comprenant une structure de type 2 et une ou deux structures de type 3 (mont. 8-14 ; mont. 9, 10, 11) formant de petits ensembles « autonomes ». La fonction probable de tous ces monticules est domestique. Dans le groupe 8-14, on a même mis au jour un dépotoir constitué de nombreux tessons et de rares ossements animaux. Cependant cette fonction domestique n’est peut-être pas générale, comme l’a prouvé la fouille du monticule 1 qui a permis de mettre en évidence la fonction funéraire de celui-ci (fig. 25).
104Il faut sans doute souligner ici la difficulté d’interprétation de la fonction des structures non fouillées et regretter que le manque de temps ne permette souvent que de rester au niveau d’hypothèses par trop générales et fragiles ; et ce d’autant plus que chez les Mayas une même structure peut avoir plusieurs fonctions que seule la fouille permettra de déterminer.
105La structure 16 doit être considérée à part. Située à l’est de ce groupe, dans une position excentrique, elle est de dimension importante (on y accédait par cinq marches) et semble plutôt entretenir des relations avec les ensembles de Los Cerritos.
106De type 2, le monticule 1 est situé dans la partie basse du groupe. Il est caractérisé par trois phases de construction : construction d’une plate-forme rectangulaire avec escalier central de 4 marches en façade, agrandissement de la plate-forme et de l’escalier, enfin aménagement d’une longue marche le long de la structure. Il comprenait quatre tombes qui avaient toutes été pillées avant la conquête espagnole, phénomène qui a également été observé à Los Cerritos : elles ne contenaient plus que des pierres, de la terre, quelques tessons et des petits fragments osseux. Ces tombes étaient construites soit au moyen de dalles dressées, soit en combinant dalles dressées et murs de petites dalles disposées horizontalement. Dans la tombe 1 (le long du côté nord), le fond était tapissé d’un lit de tessons écrasés volontairement. Enfin, le long du côté est, trois urnes funéraires contenant quelques dents et os en mauvais état avaient été placées. L’absence de mobilier n’a pas permis de dater ces sépultures qui sont sans doute contemporaines des sépultures en cistes de Los Cerritos. Moins « luxueusement » aménagées que celle du monticule 1 du groupe A, elles devaient contenir les restes de personnes d’un moindre rang.
Les groupes E et F
107Situé entre les groupes A et D, le groupe E comprend quelques structures isolées de type 3, réparties le long des courbes de niveau. Il est difficile d’établir le type de relations que ce groupe pouvait entretenir soit avec le groupe A, soit avec le groupe D, soit avec les deux. Il semble toutefois que la modestie des structures permette d’envisager pour elles une fonction domestique.
108Le groupe F est situé à l’ouest et en contrebas du groupe A et comprend quelques structures de type 2 et 3 établies le long des courbes de niveau. Parmi celles-ci, il faut remarquer en particulier deux groupes de structures de type 2, implantées deux à deux le long d’une même courbe de niveau ; à 5 m environ devant leur côté ouest, deux importants amas de tessons témoignent de leur occupation intensive et probablement domestique. Quelles étaient les relations mutuelles de ces deux groupes ? les relations entre les structures 3 et 4, les monticules 5 et 13 ? l’un servait-il de résidence et l’autre de cuisine ? C’est le seul exemple de structures jumelles sur les collines.
Conclusions
109L’étude des structures réparties sur les collines de Chijoj a permis d’une part d’en faire une typologie formelle, d’autre part de mettre en évidence leur mode d’implantation, soit organisées autour d’une place, soit établies le long des courbes de niveau. Il est apparu qu’à un certain type de structure correspondait un mode d’implantation précis. Le cas le plus évident est celui des structures de type 1 qui, dans deux cas sur trois (groupe A et D) sont disposées autour d’une place : plus la fonction sociale des structures est importante, mieux l’espace est aménagé.
110Les structures de type 2, les plus fréquentes, correspondent bien à ce qu’on peut attendre dans la zone périphérique d’un centre cérémoniel. Il s’agit très probablement, dans la majorité des cas, de résidences de personnages liés plus ou moins étroitement à Los Cerritos (liens de famille, liens domestiques...). Parmi ces structures, l’ensemble relativement « clos » constitué par le groupe B représente peut-être le lieu de résidence d’une famille étendue.
111Quant aux structures de type 3, peu nombreuses, elles sont soit en liaison avec des structures de type 2 (groupe C, mont. 8-14, 9, 10, 11) et forment un élément à vocation domestique (cuisine ?) ; soit se retrouvent isolées dans des positions peu privilégiées et paraissent alors avoir vocation d’habitation modeste.
112Si le type exact de relations qu’entretenait cette zone périphérique avec le centre du piano est difficile à déterminer avec le seul témoignage des vestiges archéologiques, on a pu toutefois mettre en évidence les fonctions différentes de cette zone : cérémonielle, funéraire et résidentielle.
Septembre 1976

Fig. 1. – Carte des municipios de San Andrés Sajcabajá, Canillá et San Bartolomé Jocotenango, avec les sites archéologiques mentionnés.

Fig. 2. – Plan général du site de Los Cerritos-Chijoj.

Fig. 3. – Plan du groupe A de Los Cerritos-Chijoj. Groupe A.

Fig. 4. – Los Cerritos-Chijoj : les trois phases de construction du groupe A.

Fig. 5. – La plate-forme de la structure 10 : bol encastré (au premier plan), autel (à droite) et tombes en maçonnerie plus tardives (à gauche et au fond).

Fig. 6. – La structure 5. Au premier plan, on note le sol et la base des murs d’un grenier sur lequel a été construit ultérieurement un ciste dont les murs sont de dalles et de maçonnerie. Derrière ce caisson, un foyer d’argile cuite.

Fig. 7. – Encensoir à effigie, contenu dans la cache de la structure 7.

Fig. 8. – Statuettes de stéatite (escalier de la structure 1).

Fig. 9. – La structure 1, face ouest, après restauration.

Fig. 10. – Escaliers et blocs centraux de la structure 7, annexes du jeu de balle.

Fig. 11. – Structure 11 et tombe.

Fig. 12. – Sculpture portable représentant un jaguar (structures 8 et 10).

Fig. 13. – Plan du groupe A avec la localisation des éléments considérés comme domestiques, rituels ou funéraires.

Fig. 14. – La tombe de la structure 12 a été vidée de son contenu, puis remplie de poteries brisées (parmi celles-ci, un fragment d’encensoir décoré d’une tête de jaguar).

Fig. 16. – Le jeu de balte, partie nord.

LOS CERRITOS. Structure A.1 _ coupe W-E
Fig. 15. – Profil ouest-est de l’escalier et du bloc central de la pyramide 1, montrant la superposition des tombes.

Fig. 17. – Canal de drainage et base de l’escalier d’accès au jeu de balle, partie nord.

Fig. 18. – Autel central du jeu de balle.

Fig. 19. – Le plateau de Canillá et le groupe A de Los Cerritos (au premier plan une structure du groupe A de Chijoj).

Fig. 20. – Une structure du groupe B de Chijoj s’appuyant sur la roche naturelle.

Fig. 21. – Tombe centrale de la structure A-l de Chijoj.

Fig. 22. – Le groupe D de Chijoj.

Fig. 23. – Plan de la structure B-l de Chijoj.

Fig. 24. – Ensemble de petits pots trouvés sur la terrasse, au pied de la structure B-3 de Chijoj.

Fig. 25. – La structure C-1 de Chijoj.
Bibliographie
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Annexe
Auteurs des illustrations
Courau Jean-Pierre (No 2, 3, 7, 22, 24).
Grootenboer Kees (No 12).
Fauvet-Berthelot Marie-France (No 23, 25).
Ichon Alain (No 1, 4-6, 9-11, 13-16, 18-21, 24).
Lehmann Henri (No 14, 17, 18).
Oliveros Antonio (No 8).
Notes de bas de page
1 Voir les publications de la R.C.P. 294 : Lehmann et Ichon 1973 ; Ichon 1977.
2 Une étude préliminaire du matériel confiée à René Viel semble prouver cependant que cette structure date essentiellement du Préclassique moyen et tardif.
3 Journal de la Société des Américanistes, 1973 : 43-55.
4 Rappelons que A. Ichon a estimé la population de Los Cerritos-Chijoj entre 1 000 et 2 000 habitants (Cf. Introduction, p. 7).
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