Présentation des céramiques à pâte rouge orangé sableuses de Xanthos. Une production de céramique culinaire locale sur le long terme
p. 225-259
Texte intégral
1L’étude de l’ensemble des céramiques du secteur de l’acropole dite lycienne1 de Xanthos a été entreprise depuis 1999. Elle porte essentiellement sur les ensembles mis au jour par A.-M. Manière-Lévêque (fig. 1) qui a repris le dossier à partir de 19942. Les collections issues des fouilles anciennes n’ont pas encore pu être prises en compte, mais le seront dans un avenir proche3. Les travaux sont encore en cours, mais les quantités de céramiques découvertes sont telles que rien ne s’oppose à ce que l’on puisse commencer à présenter des conclusions préliminaires susceptibles d’être nuancées par la suite. Il faut toutefois signaler que le secteur de l’acropole lycienne occupée depuis l’époque archaïque4 a subi de nombreuses phases de réaménagement jusqu’au xiiie s. Ceux de la période proto-byzantine ont été particulièrement importants. Nous n’avons, pour l’instant, pas trouvé de niveaux d’occupation antérieurs au viie s. p.C. à l’exception de quelques rares lambeaux difficiles à exploiter. Malgré tout, des ensembles hétéroclites de céramiques des époques antérieures sont présents dans des quantités relativement importantes dans des couches de remblais qui ont permis de fonder les niveaux d’occupation de l’Antiquité tardive5.

Fig. 1. Xanthos – Édifice Nord-Est de l’Acropole Lycienne. Plan schématique avec numéros de salles, d’après A.-M. Manière Lévêque, septembre 2004.
2Dans l’ensemble du mobilier étudié et appartenant à la dernière phase d’occupation de la cité de Xanthos, on a remarqué l’importance d’une catégorie de céramique à pâte rouge orangé sableuse au répertoire caractéristique. Elle a aussi été identifiée dans le secteur dit de l’agora romaine ou agora occidentale et dans l’ensemble des autres secteurs du site ainsi qu’au Létôon. L’absence de ces formes dans les répertoires des sites anatoliens, chypriotes et proches-orientaux, nous ont laissé penser que nous avions affaire à une production régionale.
3Par ailleurs, nous avons encore remarqué la présence de fragments d’objets appartenant à la même catégorie mais au répertoire différent dans les niveaux de remblais contenant une majorité de céramiques résiduelles depuis l’époque classique jusqu’à la fin du Haut Empire. Traiter ce mobilier semble délicat, notamment pour le caler précisément en chronologie. Cependant, nous sommes persuadé d’avoir en main les éléments suffisants pour évoquer l’évolution de cette production depuis l’époque hellénistique.
4Enfin, nous devons aussi évoquer les autres catégories de céramiques culinaires présentes sur le site de l’acropole de Xanthos. Elles forment des ensembles assez limités qui font ressortir l’importance des céramiques rouge orangé sableuses, mais aussi de les situer dans un contexte, d’en souligner l’ascendance éventuelle.
1. Les caractères généraux
5Parmi les caractères marquants de la céramique rouge orangé sableuse, les premiers sont la texture et la couleur de la pâte (fig. 2). Nous nous appuierons seulement sur des observations visuelles et tactiles. Aucune analyse pétrographique n’a encore été réalisée, faute de moyens et de compétence. La pâte est granuleuse. Les cassures sont irrégulières et laissent apparaître une structure assez grossière mais dense, de couleur rouge brique avec une importante quantité de grains de sable blanc, assez fins mais bien visibles à l’œil nu. En règle générale, les surfaces ont une teinte beaucoup plus terne, bistre ou grisâtre et sont râpeuses au touché.
6Les parois sont peu épaisses. Elles dépassent rarement les 2 ou 3 mm et sont souvent cannelées. Pourtant la matière est solide. Elle est difficilement pénétrable mais cassante et à sonorité métallique. On reconnaît là les caractères d’une céramique culinaire à pâte sableuse, cuite à haute température en atmosphère oxydante. Ceci est assez banal dans le monde méditerranéen antique.

Fig. 2. Cliché pâte des céramiques rouge orangé sableuse.
7Dans le domaine formel, la plus grande partie des formes culinaires est biansée. Ces dernières sont le plus souvent verticales durant l’époque hellénistique puis romaine et horizontales durant l’Antiquité tardive. Il est pour le moment impossible de dater plus précisément le changement. Les deux types d’anses ont d’ailleurs dû coexister pendant un temps.
8Si le nombre d’anses et de bords mis au jour est quantitativement important, aucun fond n’a pu être identifié. Tous ces objets devaient avoir des fonds bombés dans le prolongement de la panse, sans cassure dans le profil, ni épaississement. Ce caractère les rend impropres à la pose sur un plan de chauffe et induit l’utilisation de trépieds, de brasiers ou d’un système de suspension au-dessus du foyer (fig. 3a). Cette pratique est assez banale depuis l’époque classique au plus tard, dans les contextes anatoliens6, grecs et égéens7, chypriotes8 et proches-orientaux9. On la retrouve aussi en Afrique10 et en Italie centrale et du sud au Haut-Empire11. Elle s’oppose à une autre forme de cuisson, où la vaisselle est posée sur la sole devant le foyer ou dans un four. Dans ce cas, la chaleur se diffuse par les côtés (fig. 3b). Cette dernière demande une vaisselle à fond plat et souvent étroits (piédouche) avec un profil de la panse qui s’évase et des parois plus minces que le fond. Elle est plutôt caractéristique de l’Italie centrale augustéenne et perdure jusqu’à l’époque moderne12 en Italie occidentale et septentrionale13, dans les Gaules méditerranéenne14 et interne15 et en Espagne16.

Fig. 3. Système de chauffe sur les céramiques culinaires à fond bombé et à fond plat.
2. Une typologie
9Si le type de pâte utilisé n’est pas d’une grande originalité, le répertoire semble plus caractéristique. Il faut malgré tout souligner qu’il reste relativement proche de ce que l’on trouve sur la plupart des sites de Méditerranée orientale et occidentale contemporains. Les particularités résident surtout dans des détails formels, signes d’une production locale ou régionale. Par ailleurs, la découverte de fragments surcuits et notamment d’un pot à cuire vrillé appartenant au répertoire de l’Antiquité tardive dans les fouilles du portique du Forum oriental17 en 200118 semble prouver l’existence d’une production locale.
10Le répertoire de l’Antiquité tardive et plus précisément celui du viie s. p.C. est le mieux connu en raison de la stratigraphie même du site. C’est aussi le plus courant19. On a déjà sommairement présenté quelques pièces et leur contexte dans une publication précédente20. Nous en reprendrons quelques éléments. D’autres formes souvent très fragmentées apparaissent aussi dans des niveaux tardifs ou dans des couches de remblais associées à du mobilier résiduel qui se situe dans une fourchette chronologique qui va de la période hellénistique à l’Antiquité tardive.
11Le tableau et le graphique (fig. 4 et 5) montrent la prépondérance des pots à feu. La production des autres formes reste secondaire, sans être marginale, sauf les couvercles d’ailleurs associés aux pots. Ceci semble indiquer des pratiques culinaires assez peu variées et l’on verra plus bas que ce constat ne semble pas nuancé par les effectifs des autres catégories de vaisselle de cuisine.
12Dans le graphique suivant (fig. 6), on constate aussi la prédominance de quelques types seulement. Il s’agit des objets les plus caractéristiques par époque, notamment ceux de l’Antiquité tardive.
2.1. Les pots à cuire (100)
13La plus grande partie de ce mobilier se compose de pots à cuire ou caccabè à embouchure étroite, de forme globulaire assez profonde. Ils possèdent deux anses. Le fond est, comme on l’a déjà dit, bombé et les parois, fines.
14On a pu déterminer neuf types et quatre variantes. Il faut cependant signaler que la datation n’est sûre que pour une infime partie d’entre eux.
15Le type 110 (fig. 7, 1) est un pot à cuire assez haut avec un col resserré et une lèvre oblique et simple. Il possède une ou deux anses verticales dont l’attache supérieure se situe au niveau de la lèvre et l’attache inférieure au point le plus large de la panse. Le diamètre d’ouverture est assez élevé (20 cm) bien que l’un d’entre eux ne dépasse pas les 12 cm. On ne compte que quatre individus résiduels dans un secteur perturbé dont le terminus est le xiiie s. La forme peut être rapprochée de modèles présents dans des contextes hellénistiques à Néa Paphos à Chypre21, mais P. Ballet suggère plutôt d’y voir une céramique d’époque impériale22.
Objets | types | variantes | Nbre | % |
Pot à feu | 171 | 63,8 | ||
Pot à feu | 110 | 4 | 1,5 | |
Pot à feu | 120 | 25 | 9,3 | |
Pot à feu | 130 | 6 | 2,2 | |
Pot à feu | 140 | 7 | 2,6 | |
Pot à feu | 150 | 23 | 8,6 | |
Pot à feu | 151 | 22 | 8,2 | |
Pot à feu | 152 | 1 | - | |
Pot à feu | 160 | 83 | 31 | |
Pot à feu | 161 | 73 | 27,2 | |
Pot à feu | 162 | 8 | 3 | |
Pot à feu | 163 | 2 | 0,7 | |
Pot à feu | 170 | 4 | 1,5 | |
Pot à feu | 180 | 11 | 4,1 | |
Pot à feu | 190 | 6 | 2,2 | |
Pot à feu | autres | 2 | 0,7 | |
Lopas | 17 | 6,3 | ||
Lopas | 310 | 8 | 3 | |
Lopas | 320 | 5 | 1,9 | |
Lopas | 321 | 3 | 1,1 | |
Lopas | 322 | 2 | - | |
Lopas | 330 | 2 | - | |
Lopas | 340 | 1 | - | |
Lopas | autre | 1 | - | |
Jatte | 10 | 3,7 | ||
Jatte | 400 | 10 | 3,7 | |
Couvercle | 40 | 14,9 | ||
Couvercle | 510 | 39 | 14,6 | |
Couvercle | 520 | 1 | - | |
Cruches | 30 | 11,2 | ||
Cruches | 610 | 23 | 8,6 | |
Cruches | 611 | 15 | 5,6 | |
Cruches | 612 | 1 | - | |
Cruches | 613 | 3 | 1,1 | |
Cruches | 614 | 4 | 1,5 | |
Cruches | 620 | 1 | - | |
Cruches | 630 | 2 | - | |
Cruches | 632 | 1 | - | |
Cruches | 633 | 1 | - | |
Cruches | 640 | 1 | - | |
Cruches | autres | 3 | 1,1 | |
Total | 268 | 100 |
Fig. 4. Tableau de comptage par type des céramiques à pâte rouge orangé sableuse.

Fig. 5. Histogramme de répartition par catégorie d’objets en céramique à pâte rouge orangé sableuse.

Fig. 6. Histogramme des effectifs par type.
16Le type 120 (fig. 7, 2-5) est un pot fermé sans col dont la partie sommitale semble arrondie. Il est terminé par une petite lèvre repliée et aplatie. Quelques exemplaires découverts durant la fouille 2002 dans des unités stratigraphiques qui n’ont pas encore pu êtres étudiées montrent un profil cylindrique assez élevé et la présence d’anses, soit horizontales, soit verticales assez basses sur la panse (fig. 2). Leur nombre est assez peu élevé. On ne compte que vingt-cinq individus pour l’instant. Ces derniers sont très fragmentés23. Le diamètre d’ouverture est compris entre 13 et 24 cm avec un pic à 16 cm24.
17On les trouve quelquefois dans des couches datées du viie s. p.C., très probablement à l’état résiduel. Ils sont relativement plus nombreux dans les remblais de construction sur lesquels sont posés les niveaux les plus tardifs associés à du mobilier postérieur à l’Antiquité tardive. Ils semblent appartenir au Haut-Empire et plus sûrement au iiie-ive s. de notre ère. Les études postérieures le préciseront sans doute.
18Le type 130 (fig. 7, 6-8) est un pot avec un col long et étroit terminé par un marli à peu près plat. Il possède une ou deux anses verticales dont l’attache supérieure se situe sous le marli. On ne compte que six individus tout aussi fragmentés que les précédents, mais on ne connaît pas le profil complet. Le diamètre d’ouverture est compris entre 12 et 18 cm avec un pic à 16 et 18 cm25.
19Comme le type précédent, on le trouve quelquefois dans des couches datées du viie s. p.C. Il semble pourtant appartenir au Haut-Empire. Des objets au profil semblable sont courants à Anémourion26. Il semblent dater du ve s. p.C.
20Le type 140 (fig. 7, 9-11) est une petite marmite carénée avec un col resserré et une lèvre oblique avec une forte rainure servant à recevoir un couvercle. Elle possède deux anses verticales, dont l’attache supérieure se situe au niveau le plus resserré du col. On ne compte que sept individus. Le diamètre d’ouverture est compris entre 13 et 23 cm avec un pic à 17 et 18 cm27.

Fig. 7. Typologie des céramiques à pâte rouge orangé sableuse.

Fig. 8. Type 150 en céramique à pâte orangé sableuse.
21Ce type se retrouve à la fois dans des niveaux de l’Antiquité tardive et dans les remblais de construction antérieurs. Il est très courant dans d’autres secteurs, notamment dans celui de l’agora occidentale d’où proviennent des individus archéologiquement complets associés à des céramiques du Haut-Empire28. On doit faire un rapprochement avec les marmites de type égéen assez communes dans toute la Méditerranée orientale, notamment à Chypre29, en Crête30 ou en Grèce continentale31 et qui parviennent même en Méditerranée occidentale32 à partir du iie s. et au iiie s. p.C.
22Le type 150 est l’un des plus caractéristique de l’Antiquité tardive. Il se décompose en deux variantes.
23La variante 151 (fig. 8, 1-8) se rapproche d’une sphère décalottée. Elle a été tournée à l’envers. Le potier a ensuite détaché le fond à l’aide d’un objet tranchant pour en faire un couvercle qui s’adapte parfaitement à l’ouverture laissée. Dans un second temps, il a placé les anses puis le fond. Cette pratique est assez courante au Proche-Orient. Elle est notamment attestée en Palestine à la même période. Après recollage ou appareillement, on a pu compter 22 individus. Quelques-uns portent un petit bec tubulaire placé dans la partie supérieure de la panse. Trois becs ont été identifiés, mais un seul se rattache sans contestation possible à un objet de ce type (fig. 8, 7-8).

Fig. 9. Histogramme de répartition par diamètre d’ouverture du type 151.
24Les mesures sont relativement homogènes. Le diamètre d’ouverture est compris entre 14 et 21 cm avec un pic entre 14 et 15 cm33 (fig. 9).

Fig. 10. Type 160 en céramique à pâte rouge orangé sableuse de Xanthos (1 est une forme restituée à partir de différents individus et fragments d’individus présents dans les collections anciennes).
25Sauf exception, tous se trouvent associés à des céramiques fines de la période antique la plus tardive du secteur, soit le vie-viie s. p.C.
26Un unique individu de la variante 152 a été identifié (fig. 8, 9). La lèvre a subi un enlèvement de matière en son centre et a été étirée vers l’extérieur pour former un petit listel.
27Le type 160 a aussi un profil globulaire, mais une lèvre assez variable dans sa forme (fig. 10). Cet objet est prépondérant dans ce type de pâte, comme sur l’ensemble de la vaisselle culinaire de Xanthos. On compte plus de 83 individus. On distingue trois variantes, la première étant la plus courante et ceci de façon écrasante. Compte tenu de la stratigraphie, c’est la forme la plus caractéristique de la fin du vie et du début du viie s. p.C. Cependant il faut noter que des objets au profil assez semblable apparaissent à Sagalassos dès le ive s. p.C.34. On le trouve en grande quantité au Létoon et à Patara. On en signale quelques exemplaires à Anémourion35.
28La variante 161 (fig. 10, 1-17) possède une petite lèvre en boudin parfois aplati ou de forme triangulaire, plus ou moins développée. On compte 73 individus soit près de 88 % de l’ensemble du type. Le diamètre d’ouverture est compris entre 11 et 20 cm avec un pic entre 12 et 16 cm36 (fig. 11).
29La variante 162 (fig. 10, 18-20) a une lèvre atrophiée. Elle semble à mi-chemin entre le type 150 et la variante 161. Le potier a détaché le “fond” et a vaguement étiré un peu d’argile pour former une lèvre. Le geste a été rapide et l’attention probablement peu soutenue car la quantité d’argile est insuffisante sur l’ensemble de la circonférence pour former un bourrelet. La surface n’est jamais cannelée. On ne compte que 8 individus soit un peu plus de 9,5 % de l’ensemble du type. Le diamètre d’ouverture varie de 12 à 15 cm. avec une pointe à 14 cm37.

Fig. 11. Histogramme de répartition par diamètre d’ouverture de la variante 161.
30La variante 163 (fig. 10, 21) n’est représentée que par un seul individu. Elle reprend le profil de la variante 161, mais s’en distingue par des dimensions imposantes. Le diamètre d’ouverture des deux individus mis au jour est de 23 et 24 cm. On ne compte que deux individus appartenant à cette variante soit près de 4,5 % de l’ensemble du type.

Fig. 12. Céramiques à pâte rouge orangée peinturlurées.
31Le type 170 (fig. 12, 1-3) possède une lèvre en poulie ou en bandeau. Le nombre d’individus est très limité, quatre en l’occurrence, ce qui n’en fait pas une forme très caractéristique. Le diamètre d’ouverture est assez petit, entre 14 et 18 cm38.
32Le type 180 (fig. 12, 4-6) possède un col qui n’est qu’un resserrement surmonté d’une courte lèvre épaissie et aplatie. Elle est souvent fendue pour recevoir un couvercle. On ne compte que onze individus. Ces derniers sont très fragmentés. Le diamètre d’ouverture est assez petit, entre 13 et 17 cm, mais avec une pointe entre 13 et 14 cm39.
33Le petit nombre et l’état de conservation laissent penser que l’on n’a pas affaire à du mobilier du dernier état du site mais à des résidus. On peut rapprocher cette forme de pots mis au jour dans diverses pâtes à Saraçhane à partir du deuxième quart du ve s. p.C.40.
34Le type 190 (fig. 12, 7-9) se caractérise par l’extrême simplicité de son profil : une forme de poire surmontée d’une courte lèvre évasée. Il rappelle une infinité de produits orientaux sans pouvoir être assimilé à aucun avec certitude. On ne compte que six individus. Le diamètre d’ouverture est assez petit, entre 12 et 18 cm41.
35Comme le type précédent, sa fragmentation et sa rareté conduisent à penser qu’il s’agit d’un objet résiduel dans un contexte de l’Antiquité tardive, sans plus de précision. On doit simplement souligner que le plus complet des individus provient d’un contexte antérieur au vie s. de notre ère.
36Pour en terminer avec les pots à cuire, on doit noter la présence de deux bords que nous n’avons pas réussi à ranger dans un des types ci-dessus. Leur fragmentation n’aide pas à leur classement. Le premier possède un bord en bandeau assez large (fig. 12, 10), le second une lèvre aplatie, légèrement rentrante (fig. 12, 11). Il est difficile de leur donner une fourchette chronologique.
2.2. Les formes ouvertes (300)
37Les formes ouvertes lopas, tégamon ou poêlons sont assez rares. On compte une série de quatre types représentés chacun par quelques individus. Ils sont assez difficiles à dater avec exactitude bien que l’on puisse penser qu’ils appartiennent pour la plupart à l’Antiquité tardive.
38Le type 310 (fig. 13, 1-4) est un poêlon caréné, à fond bombé, à panse quasiment droite et à lèvre oblique formant un court marli. Les huit individus identifiés ont un diamètre d’ouverture entre 19 et 25 cm, avec une pointe à 22 cm42. On ne leur a pas trouvé de correspondance, mais le contexte de leur découverte indique une datation tardive, et plus précisément la fin du vie ou le début du viie s. p.C.
39Le type 320 est une lopas ou une poêle à frire relativement profonde aux parois évasées. On ne compte que cinq individus, répartis en deux variantes.
40La variante 321 (fig. 13, 5-6) est profonde, ses parois obliques sont épaisses et terminées par une lèvre arrondie. Il s’agit de petits objets dont le diamètre d’ouverture est de 15, 17 et 19 cm. Cette forme simple peut être rapprochée d’une infinité d’objets à des époques et dans des lieux tout aussi divers, mais le contexte de leur découverte indique une datation tardive, et plus précisément la fin du vie ou le début du viie s. p.C.
41La variante 322 (fig. 13, 7-8) semble avoir des parois plus fines terminées par une lèvre aplatie soulignée par deux ou trois sillons extérieurs. Les deux individus mis au jour ont un diamètre d’ouverture de 24 cm. Le contexte semble indiquer une datation de la fin du vie ou le début du viie s. p.C.
42Le type 330 (fig. 13, 9-10) est un poêlon à fond bombé, à panse arrondie et cannelée et à lèvre rabattue et tombante. Une anse pleine apparaît sur certains fragments mis au jour lors des fouilles de l’année 2001 qui n’ont pas encore été étudiés. Les deux individus qui l’ont été proviennent de niveaux tardifs et sont environnés de céramiques de la fin du vie-début viie s. p.C. Ils rappellent les poêles à frire de Dhiorios à Chypre datées du viie s. p.C.43. Ils s’en distinguent pourtant par la taille. Les deux individus de Xanthos ont un diamètre 20 et 24 cm alors que celui que présente J. Lund atteint les 35 cm.
43Le type 340 (fig. 13, 11) est représenté par un exemplaire unique et incomplet d’assez grande taille. Il possède des parois obliques relativement épaisses et se termine par une lèvre en baïonnette qui permet l’accroche d’un couvercle. Son diamètre d’ouverture est de 32 cm. Le contexte de sa découverte indique une datation tardive, du vie-début viie s. p.C. On ne connaît pas de correspondance sur d’autres sites de référence.
44Un fragment de bord reste inclassable du fait de sa petitesse (fig. 13, 12). Il semble se rattacher à une forme aux parois arrondies terminées par une très courte lèvre sous laquelle a été étiré un petit boudin d’argile formant une collerette. Ce tesson se trouvait dans un contexte du vie-début viie s. p.C.

Fig. 13. Typologie des formes ouvertes en céramique à pâte rouge orangé sableuse de Xanthos.
2.3. Les jattes (400)
45Le type 410 (fig. 13, 13-14) est un pot aux parois légèrement obliques, à lèvre formant un marli plat ou en biais. On ne compte que 10 individus pour la plupart très fragmentés. Le diamètre d’ouverture oscille entre 16 et 24 cm, mais avec une pointe entre 22 et 24 cm44. Le contexte de sa découverte indique une datation tardive, du vie-début viie s. p.C.
2.4. Les couvercles (500)
46Le type 510 (fig. 14, 1-19) représente une part écrasante des couvercles identifiés sur le site de Xanthos dans ce type de pâte. Il s’agit du “fond” découpé dans une forme sphérique tournée par le potier pour obtenir le pot 151. Son profil est en calotte de sphère avec une lèvre coupée. Le sommet est surmonté par un tenon de préhension élancé (fig. 14, 13-20). Les parois sont souvent agrémentées d’une ou plusieurs séries de stries. Quelques individus ont encore été percés de petits trous, sortes de “soupapes” de sécurité (fig. 14, 11-12).
47On compte 39 individus, soit un peu plus que le nombre des pots 151 qu’ils couvrent. Le diamètre d’ouverture est assez petit, entre 13 et 24 cm, mais avec une pointe entre 14 et 16 cm45 (fig. 15).
48Le contexte de découverte de cet objet et son lien avec le type 151 ne laisse aucun doute sur sa datation. C’est un des objets les plus caractéristiques des vie-viie s. p.C. On ne peut s’empêcher de le rapprocher des couvercles palestiniens associés aux casseroles de type Cathma 446 présentes dans toute la Méditerranée antique du ve au viie et même au viiie s. p.C., depuis la Palestine47, en passant par la Jordanie48 et jusque dans le lointain Occident49.
49Le type 520 (fig. 14, 21) n’est représenté que par un seul individu. Il s’agit d’un couvercle en calotte de sphère et à bord arrondi. Il est impossible de lui donner une datation sûre. Le contexte de sa découverte est la fin du vie s. et le début du viie s., mais il peut tout aussi bien être résiduel. La simplicité de sa forme rend inutile la recherche de correspondance sur des sites voisins. En effet, on trouve le même profil dans tous les contextes méditerranéens antiques et à toutes les époques.

Fig. 14. Typologie des couvercles en céramique à pâte rouge orangé sableuse de Xanthos. (1 est une forme restituée à partir de différents individus).

Fig. 15. Histogramme de répartition par diamètre d’ouverture du type 510.
2.5. Les vases à verser (600)
50L’acropole est un site d’habitat. Le mobilier y est de ce fait largement plus mal conservé que sur un site funéraire, par exemple. Il nous a été impossible de mettre au jour un vase à verser archéologiquement complet et nous sommes dans l’incapacité de fournir la restitution intégrale ou relativement achevée d’un profil. La typologie des vases à verser ne prend donc en compte que la partie la plus haute des objets. Ceci est certainement insuffisant, mais dans l’état du mobilier, il n’a pas été possible de faire mieux.
51En s’appuyant seulement sur le col et l’ouverture des vases à verser, on a pu constater la variété de cette sorte d’objet. On les a classé en quatre types, aux fonctions diverses. Si la plus grande majorité a servi sur la table, une partie a été utilisée comme petit récipient de stockage domestique. Il est probable que, compte tenu des qualités réfractaires de la pâte employée, la plupart des cruches sont des bouilloires. Comme nous ne possédons pas d’objets complets, nous n’avons pu vérifier si les surfaces portaient les traces d’expositions au feu qui caractérisent la vaisselle culinaire. Il faut noter, en ce qui concerne les cruches, que nous n’avons pas identifié de bec. Il faut en conclure que le liquide s’écoulait par un goulot horizontal, comme dans les bouteilles actuelles. Tous ces objets sont issus de contextes de la fin du vie au début du viie s. p.C. Compte tenu du taux de fragmentation, il nous est apparu plutôt illusoire de chercher des correspondances sur les sites de référence.
52Le type 610 est une cruche à col long et cannelé qui se décompose en trois variantes. Ce type de bord rappelle les cruches africaines du ve s. p.C. de type Cathma 650, bien que la pâte soit absolument différente51.
53La variante 611 (fig. 16, 1-7) possède un col long cannelé, surmonté d’une lèvre qui s’évase et s’épaissit progressivement. Une épaisse anse presque carrée s’attache au milieu du col, bien que, dans deux cas, on la retrouve fixée à la lèvre. On compte 15 exemplaires. La taille d’ouverture de ces cruches oscille entre 6 et 12 cm, avec une pointe à 6 cm52.

Fig. 16. Typologie des cruches en céramique à pâte rouge orangé sableuse de Xanthos.
54La variante 612 (fig. 16, 8) n’est représentée que par un seul individu qui possède un col long, cannelé et rectiligne dont l’extrémité épaissie à été étirée vers l’extérieur pour former une petite lèvre pendante. Son diamètre d’ouverture est 5,5 cm.
55La variante 613 (fig. 16, 9) est encore un apax. Elle est très proche de la variante 611, mais s’en distingue par une rainure au sommet de la lèvre formant une gouttière. Son diamètre d’ouverture est 9 cm.
56La variante 614 (fig. 16, 10-11) possède une ouverture évasée et une lèvre épaissie dont le profil est assez semblable au type 611 en plus grand. Une ou deux anses de section quasiment carrés sont attachées à la lèvre. Sur les 4 individus mis au jour 3 ont pu être mesurés. Leur diamètre d’ouverture mesure 12, 15 et 16 cm.
57Le type 620 (fig. 16, 12) est une cruche à large col terminé par une ouverture qui s’évase, la lèvre formant un marli. On ne connaît qu’un exemplaire dont le diamètre d’ouverture est de 12 cm.
58Le type 630 se décline en deux variantes. Il s’agit invariablement d’objets massifs au diamètre d’ouverture assez large, probablement de petites unités de stockage qui ne sont peut-être pas destinées à être posées sur la table.
59La variante 631 (fig. 16, 13) est semblable à la précédente, mais est terminée par une lèvre saillante et aplatie. Le seul exemplaire identifié a un diamètre d’ouverture de 14 cm.
60La variante 632 (fig. 16, 14) a pour seule particularité sa lèvre en boudin. Le seul exemplaire identifié a un diamètre d’ouverture de 13 cm.
61Le type 640 (fig. 16, 15) possède une encolure et une ouverture assez caractéristiques. Le col est surmonté par un renflement sous une lèvre qui s’effile et s’évase légèrement vers l’extérieur. Le diamètre d’ouverture est de 11 cm. Il est probable que l’on a encore affaire à un vase de stockage domestique.
62Trois bords restent inclassables. Le premier possède une ouverture évasée et se caractérise par l’épaisseur de ses parois (fig. 16, 16) comparé à son diamètre d’ouverture. Le deuxième a une petite lèvre en boudin qui surmonte un col resserré (fig. 16, 17). Le troisième enfin est représenté par une lèvre simple redressée (fig. 16, 18). Son diamètre d’ouverture relativement important (12 cm) semble indiquer qu’elle appartient à un pichet.
2.6. Un fond ?
63Nous avons dit précédemment que nous n’avions jamais pu identifier de fond en céramique rouge orangé granuleuse et que les différents objets devaient tous être dotés d’un culot bombé. On possède pourtant une pièce assez étonnante qui ne peut être rattachée à aucune des formes définies ci-dessus. En effet, il s’agit d’un pied massif circulaire surmonté d’une très courte tige (fig. 14, 22). Nous ne savons pas ce qu’il pouvait soutenir. Il est même possible que l’on ait affaire à un tenon de préhension de couvercle d’un type différent de ceux que l’on rencontre habituellement.
3. La particularité et la banalité d’une production locale
64La prépondérance de la céramique rouge orangé granuleuse en tant que vaisselle culinaire sur l’ensemble des secteurs fouillés en fait la catégorie locale de Xanthos. Elle rappelle la brittle ware dont S. L. Dyson donne une définition à partir du mobilier de Doura-Europos53. Il s’agit d’un vaste ensemble de productions de céramiques culinaires à pâte sableuse, cuites en atmosphère oxydante au répertoire relativement homogène que l’on retrouve presque partout en Méditerranée orientale depuis la période hellénistique jusqu’à la période omeyyade et dont il est aberrant de faire une catégorie54. La présence de ratés de cuisson dans le secteur du Forum oriental constitue l’indice d’une production sur le site même. L’objet reconnu est de type 161, soit le plus courant du répertoire de l’Antiquité tardive, il semble assurer l’existence d’une production locale. Le répertoire tardif est propre à Xanthos et ne se retrouve pas sur les sites de référence de Méditerranée orientale. Il se distingue nettement des productions syriennes et jordaniennes55, mais aussi palestiniennes56 ou chypriotes57. Dans des contextes plus proches, ce n’est pas non plus le même assemblage qu’à Sagalassos58, Éphèse59 ou Saraçhane60.
65Cependant, les caractères techniques, le type de pâte ou le profil général des objets ne détonnent pas. On doit noter qu’au Haut-Empire cette production s’inscrit dans une tradition égéenne avec notamment le type 141. Cette tradition égéenne ne semble pas débuter à cette époque. En effet, on trouve une grande quantité de céramiques fines résiduelles sur l’acropole lycienne, notamment de la période hellénistique et dans une moindre mesure du Haut-Empire61. Les céramiques culinaires associées semblent très proches de celles que l’on trouve dans des contextes grecs. Nous n’avons aucun élément pour affirmer qu’il y a eu, dès cette époque, une production locale, mais nous n’avons pas identifié d’autre catégorie de céramique culinaire appartenant à cette période dans ce secteur. Il paraît difficile d’admettre qu’un site tel que Xanthos ait dépendu exclusivement d’importations pour s’approvisionner en vaisselle de tous les jours. Il semble aussi qu’à partir du iiie s. a. C. au plus tard, on soit incapable d’identifier à Xanthos un modèle de vaisselle de cuisine de tradition lycienne62. Au contraire les quelques éléments à notre disposition montrent tous une influence grecque et l’intégration dans le contexte de la Méditerranée orientale hellénistique, romaine puis byzantine assez banalisé. Les quelques particularités ne tiennent qu’à la fragmentation du marché des céramiques communes qui n’a que très rarement suscité l’organisation de grands ateliers avec une production plus ou moins normalisée et à diffusion universelle à l’image des céramiques fines orientales (attiques, Late Roman C, Late Roman D) ou occidentales (campaniennes, sigillées italiques et gauloises, sigillées claires africaines...).
4. Les autres types de céramiques culinaires
66On a déjà évoqué la présence d’autres types de céramiques culinaires dans un contexte hellénistique qu’il est temps de présenter. Il faut aussi évoquer d’autres produits de périodes différentes qui complètent le répertoire de la vaisselle culinaire à pâte rouge orangé granuleuse. Autant dire les choses immédiatement : il semble ne s’agir que de pièces d’appoints compte tenu de la faiblesse des effectifs comparés à ceux des céramiques rouge orangé granuleuse.
4.1. Les céramiques à pâte brune de tradition grecque ou hellénistique et autres
67Comme on l’a dit, la plupart des niveaux de l’Antiquité tardive reposent sur des couches de remblais mises en place durant cette période. Ils contiennent le plus souvent d’importantes quantités de céramiques de l’époque hellénistique. Les céramiques culinaires de cette période présentes sur l’acropole lycienne de Xanthos dans des quantités relativement modestes ont une pâte qu’il n’est pas absolument évident de distinguer de céramiques rouge-orangé sableuses. Leur structure est aussi granuleuse. Le dégraissant sableux est moins abondant, mais plus irrégulier. La cuisson est oxydante et a donné une couleur aux surfaces et au cœur des objets très variable, allant du brun sombre au rouge brique. Les surfaces ont reçu un vague traitement visant à en amoindrir la rugosité. On a pu reconnaître des types très classiques dans le contexte hellénistique notamment quatre lopas et (fig. 17, 1-3) six caccabai (fig. 17, 4-9) à bord en baïonnette inclinée dont trois (1 lopas et 2 caccabè) portent encore l’anse horizontale plaquée caractéristique. Ces objets sont communs dans les contextes grecs. On les retrouve à Athènes63, à Corinthe64 et dans le reste du mode grec ou dans les régions profondément hellénisées65 et ce jusque dans les installations grecques de l’Occident méditerranéen66 du début du ive s. a. C. aux alentours du changement d’ère.
68À ces formes hellénistiques classiques, il faut ajouter le bord d’une casserole ou lopas à bord recroquevillé (fig. 17, 10) que l’on peut assimiler à celles que l’on trouve à Tel Anafa dans les contextes de la fin du iie s. au début du ier s. a.C.67
69Une grande partie des céramiques à pâte brune ne semble pas appartenir à la période hellénistique, mais à l’Antiquité tardive. C’est le cas d’une série de quatre pots à cuire à lèvre oblique et ressaut interne conçue pour recevoir un couvercle (fig. 17, 11-14). Cet objet est probablement à rattacher aux productions de la mer Égée de type Cathma 568. Nous livrons toutefois cette information avec réserve. Leur présence à Xanthos est plausible, dans la mesure où de grandes quantités sont attestées à Éphèse par exemple69. Cependant, nous n’avons pas trouvé de fragments absolument semblables à ceux des sites de référence.

Fig. 17. Céramiques à pâte brune de Xanthos.
70C’est encore le cas pour un autre fragment identifié. Il s’agit d’un bord en baïonnette rentrant à surface sombre (fig. 17, 15) qui se rattache probablement à un pot à cuire globulaire de type Cathma 11 (1991) originaire de l’atelier de Dhiorios à Chypre. Cette forme n’est pas antérieure au ve s. p.C.
71Enfin, certains éléments n’ont pu être rangés dans aucune période. Il s’agit de plusieurs séries d’objets au profil assez simple que l’on n’a pu assimiler à d’autres sur différents sites de référence. On compte cinq bords de petits pot à feu globulaire à lèvre effilée et évasée (fig. 17, 16-19), quatre bords de pots à lèvre épaissie formant un bourrelet (fig. 17, 20-23), un bord de grand pot à cuire globulaire avec une lèvre de section carrée (fig. 17, 24), quatre bords de couvercles à lèvre arrondie (fig. 17, 25-26). On note encore un pied massif (fig. 17, 27) qui rappelle le fond en céramique rouge orangé granuleuse décrit plus haut.
4.2. Les céramiques à pâte claire sableuses et kaolinitiques
72Il n’est pas toujours évident de distinguer les céramiques culinaires à pâte de couleur claire des produits en céramique communes à pâte claire. Ceci est dû à la présence même réduite d’une part de dégraissant sableux dans toutes les catégories de céramiques fussent-elles impropres à la cuisson. De ce fait, il est probable que la part des céramiques culinaires à pâte claire est un peu sous-évaluée sans toutefois que cela ne remette en cause la prépondérance absolue des céramiques à pâte rouge orangé sableuses sur le site de Xanthos. Une seconde information doit être introduite en avant-propos. Il ne s’agit pas d’une catégorie homogène, mais d’un regroupement d’objets isolés assez distincts les uns des autres, mais dont l’unité réside dans sa texture sableuse et la coloration de l’épiderme qui peut aller du blanchâtre au rose pâle en passant par des tons crème. Les séries sont insuffisamment importantes pour que nous divisions leur étude. Un seul objet se distingue pourtant du reste. Il s’agit d’une marmite carénée, profonde et très ouverte à deux anses terminée par une lèvre de section triangulaire (fig. 18, 1). La pâte n’est pas sableuse, mais les traces de coups de feu sur la surface externe indiquent qu’il s’agit bien d’une pièce de cuisine. C’est le kaolin qui doit rendre la pâte résistante aux chocs thermiques. Cette pièce se trouve dans un contexte antérieur au vie s. p.C. Des objets semblables sont présents dans des lots provenant de fouilles anciennes autour du théâtre de Xanthos70, dans le secteur du portique du Forum oriental71, à Limyra et au Létoon72 dans des contextes plus anciens.

Fig. 18. Céramiques culinaires à pâte claire de Xanthos.
73Le reste, seize pièces en tout, a été façonné dans une pâte sableuse qui rappelle celle des céramiques rouge orangé. On a encore affaire à une cuisson oxydante, mais la composition de l’argile est plus pauvre en oxyde de fer et doit provenir d’un lieu différent de celle utilisée communément pour la vaisselle de cuisine à Xanthos. Le répertoire se compose de pots à feu, de vases à verser et de couvercles. Les premiers sont représentés pas cinq exemplaires ansés à lèvre effilée (fig. 18, 2 et 4) ou formant un marli terminé par un bandeau (fig. 18, 3). Deux d’entre eux ont encore un bord refermé avec une lèvre repliée (fig. 18, 5-6). Les vases à verser sont tout aussi divers. Un individu possède une ouverture évasée et une petite anse surmontée d’un poussier (fig. 18, 7), quatre autres (fig. 18, 8) ont un profil qui rappelle celui de la variante 614 en céramique rouge orangé sableuse. Les deux derniers sont plus travaillés avec une collerette sous la lèvre et même une anse surmontée d’un anneau à fonction esthétique (fig. 18, 9-10). Les deux bords de couvercles sont arrondis (fig. 18, 11). Enfin, on doit noter la présence d’une coupelle aux parois très évasées et un pied de calice (fig. 18, 12-13). Le contexte de découverte de ces objets semble indiquer qu’il s’agit de productions tardives contemporaines des céramiques rouge orangé sableuses. C’est aussi durant l’Antiquité tardive que des objets semblables ont été mis au jour dans des quantités largement plus importantes à Limyra73.

Fig. 19. Céramiques à pâte rouge orangé peinturlurées.
4.3. Les céramiques rouge orangé sableuses à couverte sombre ou peinturlurées
74Cette catégorie est extrêmement proche des céramiques rouge orangé sableuses. Il est possible que l’on n’ait pas affaire à une catégorie à part entière, mais seulement à un lot avec un traitement de surface particulier. Il faut noter que la plus grande partie de ce mobilier, somme toute restreint, se compose de vases à verser (11 pièces sur 15) dont le profil est à mettre en parallèle avec les cruches et les vases de stockage de type 610. Trois d’entre eux peuvent être rapprochés de la variante 613 (fig. 19, 1-3), cinq de la variante 611 (fig. 19, 4-8) et trois de la variante 614 (fig. 19, 9-11).
75Les autres pièces sont à peine plus originales. On compte un bords de couvercle à lèvre arrondie qui peut être rapproché de la variante 520 (fig. 19, 12), le bord d’un vase à verser à lèvre épaissie (fig. 19, 13), le bord d’un petit pot à cuire à lèvre en boudin (fig. 19, 14), et un caccabè à lèvre aplatie que l’on peut assimiler à la variante 152 (fig. 19, 15).
5. Évolution du vaisselier
76Il peut paraître assez vain de tenter de reconstituer le vaisselier par époque à partir du mobilier provenant d’un secteur où la stratigraphie se résume à quelques niveaux du début du viie s. p.C. et des remblais où se trouvent pêle-mêle des céramiques de l’Antiquité tardive, du Haut-Empire et de la période hellénistique. Pour les périodes antérieures au vie p.C., on donnera simplement les tendances que l’on voit se dessiner. Il faudra appréhender ces dernières comme de simples hypothèses de travail à confirmer, à nuancer ou à remettre en cause.
5.1. Le vaisselier de l’Antiquité tardive
77Comme nous l’avons dit, la plus grande part des céramiques brun orangé sableuses se composent de pots à cuire. Cette remarque peut être réitérée pour les périodes les plus tardives. Si l’on élimine les types des périodes antérieures et qu’on ajoute les pièces appartenant aux autres catégories, on constate toujours la prépondérance de cet objet, comme le montre l’histogramme (fig. 20).
78Les poêles sont très peu nombreuses et les formes ouvertes et profondes sont inexistantes74. On a donc l’image de pratiques culinaires très peu variées. Il semble que dans la période immédiatement antérieure la situation soit la même. En effet, les quelques types identifiés appartenant probablement aux iiie-ve s. p.C. sont encore des pots. Malgré le manque de données chiffrées, les caractères du vaisselier tardif de Xanthos sont relativement différents de ceux des contextes voisins. En effet, la casserole est assez bien représentée dans le mobilier palestinien et jordanien comme on peut le voir par exemple à Jérusalem75, Jerash76. Elles paraissent nombreuses à Éphèse77, mais pas à Saraçhane78. Il faut aussi noter l’importance des poêles dans les contextes voisins de Chypre79. Cependant, J. W. Hayes présente des pots à feu comme les pièces les plus représentatives de la vaisselle tardive dans la Méditerranée nord occidentale80.

Fig. 20. Histogramme de répartition par catégorie d’objets durant l’Antiquité tardive.
5.2. La vaisselle hellénistique et romaine
79M. Bats81 a élaboré un système concernant la vaisselle culinaire qu’il considère être un des marqueurs culturels le plus sûr. En s’appuyant sur les travaux de B. A. Sparkes et L. Talcott82, il a pu définir un vaisselier de tradition grecque type qui se diffuse avec les Grecs à partir des colonies, puis avec les conquérants de l’époque hellénistique, montrant le plus ou moins rapide ou profond degré d’acculturation des populations de diverses origines sur l’ensemble du pourtour méditerranéen. Cette acculturation ne se traduit pas seulement par l’adoption de telle ou telle pièce de vaisselle semblable aux types les plus courants dans les lieux occupés par des Grecs, mais d’un assemblage de pièces de vaisselle culinaire composée de pots à cuire ou chytra et caccabè, de casseroles ou lopas et de poêlon ou tégamon. Ces instruments sont directement liés à des pratiques culinaires et des habitudes alimentaires qui sont, en général, difficiles à modifier. La vaisselle de cuisine peut donc être un instrument de mesure des contacts entre les populations grecques et indigènes, de l’acculturation ou des permanences des pratiques culturelles chez ces dernières.
80En partant de ces principes, que peut-on dire des pratiques xanthiennes ? On a vu plus haut que la plupart des pièces de vaisselle culinaire de la période hellénistique, puis romaine trouvait des correspondances dans le mobilier du reste du monde égéen. Pourtant à y regarder de plus près, on constate tout de même quelques particularités. En effet, la plupart des pièces de vaisselle de cuisine des époques hellénistique et romaine mises au jour sont des pots à cuire (fig. 21). On trouve bien quelques casseroles, mais pas de poêlon. On a donc là déjà affaire à des habitudes culinaires simples. Les préparations bouillies et quelquefois mijotées semblent avoir étés prisées. Au contraire la friture semble marginale. De même, l’utilisation des plats à four, forme basse à fond plat, qui est en général le marqueur d’une influence italienne est totalement inconnue. On a donc là une préfiguration des pratiques de l’Antiquité tardive et l’hellénisme ne semble jouer que sur les apparences. Il faut souligner par exemple que le modèle 140 qui semble être l’imitation d’une pièce égéenne s’éloigne de son prototype. Son ouverture est beaucoup plus étroite, ce qui signifie que son utilisation est peut-être différente. La marmite égéenne permet des préparations mijotées tandis que le type 140 sert à faire bouillir les aliments.

Fig. 21. Histogramme de répartition par catégorie d’objets durant les périodes hellénistique et romaine.
Conclusion
81En ce qui concerne les céramiques culinaires à pâte rouge orangé sableuse de Xanthos, les seuls points sûrs portent sur les plus tardives. La nature du site, sa stratigraphie ne nous permettent pas d’avoir des données précises comparables pour les époques antérieures. Il est assez peu probable que les fouilles sur l’acropole lycienne nous donnent beaucoup d’éléments supplémentaires sur le sujet. Au contraire, on attend beaucoup des autres secteurs notamment de celui du Forum oriental tout aussi riche. L’étude du mobilier des fouilles anciennes va aussi fournir un lot d’informations important notamment sur la morphologie de pièces très bien conservées et presque complètes. Il est évident que la comparaison avec les résultats des investigations sur des sites voisins notamment le Létoon de Xanthos et Patara apportera des nuances et des contradictions qui seront a priori les bienvenues. On est pour l’heure sûr d’avoir identifié un groupe de céramiques culinaires typique de la Lycie antique, un peu différent de ce que l’on trouve dans les régions proches. Ce groupe semble indiquer une forte intégration de la région de Xanthos dans un contexte proche-oriental précocement et profondément hellénisé. Il est nécessaire d’en définir la diffusion mais aussi l’évolution, notamment entre la période hellénistique et le ve s. p.C., sans perdre de vue le reste du mobilier, notamment les amphores et les céramiques fines. À une autre échelle, il faut d’ailleurs noter l’importance des liens avec Chypre et la marginalité de ceux avec l’Ionie durant l’Antiquité tardive. En effet, la plus grande partie de la vaisselle de table se compose de sigillées claires chypriotes (Late Roman D). Les phocéennes (Late Roman C) sont presque aussi rares que les productions africaines (sigillées claires C et D). Si durant les périodes plus précoces, on note l’importance des Eastern Sigillata A83, tout un travail reste à faire sur le sujet à partir du mobilier d’autres secteurs de la cité de Xanthos car celui de l’acropole lycienne se prête difficilement à ce type d’étude.
82Un dernier thème de réflexion s’offre à nous. La vision du vaisselier demande certainement à être nuancée mais elle s’appuie sur des séries de mobilier importantes. En ce qui concerne le Haut-Empire et l’époque hellénistique, on dispose de pistes qu’il est nécessaire de vérifier par la prise en charge de collections issues de contextes cohérents de ces périodes. Il est également important de s’intéresser à la question de la vaisselle culinaire lycienne antérieure à l’époque hellénistique et antérieure aux contacts avec les Grecs.
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Notes de bas de page
1 Il existe plusieurs secteurs dénommés acropoles à Xanthos. Celui qui nous intéresse se situe au sud-ouest et s’oppose à l’acropole “romaine” au nord. Cette dernière n’a jamais été fouillée.
2 On trouvera le détail de l’avancée des travaux année par année dans la rubrique Chroniques et travaux archéologiques en Turquie dans la revue Anatolia Antiqua, ainsi que quelques éléments de synthèse dans Manière-Lévêque 2002.
3 Les collections anciennes conservées au dépôt de Xanthos, font l’objet d’un programme de conservation préventive et de mise en valeur qui a débuté en 2001 en concertation avec S. Lemaître qui organise les réserves du site du Létoon. L’étude de divers ensembles sera confiée à C. Sanchez à partir de la campagne 2003.
4 Metzger 1972.
5 Quelques objets issus des fouilles de l’église de l’Agora dite romaine ont été introduits dans cette étude. Ce secteur fouillé par A.-M. Manière-Lévêque est trop pauvre pour faire l’objet d’une étude spécifique, mais sa dernière phase d’occupation étant contemporaine de celle de l’acropole, on a récupéré quelques objets pour compléter notre étude.
6 Degeest 2000, Gassner 1997.
7 Thompson 1934 ; Robinson 1959 ; Sparkes & Talcott 1970.
8 Hayes 1977 ; Diederichs 1980.
9 Berlin-Slane 1997 ; Blondé et al. 2002.
10 Hayes 1972 ; Fulford & Peacock 1984.
11 Bats 1996.
12 Urne de tradition protohistorique, ollae d’époque romaine, pégau médiévaux et toupins de l’époque moderne
13 Olcese 1993.
14 Bats 1996.
15 Tuffreau-Libre 1992.
16 Vegas 1973.
17 Nous ne pouvons qu’évoquer ce matériel qui n’appartient pas à l’ensemble qui nous a été confié.
18 Des Courtils & Laroche 2002.
19 Nous ne donnerons que peu de chiffres dans ce texte. Si la quantification est le meilleur moyen qui permet de juger de l’importance d’un phénomène, encore faut-il disposer de données complètes. Or, les fouilles sont encore en cours sur le secteur de l’acropole lycienne. Chaque année, la “récolte” est suffisamment importante pour modifier les résultats des campagnes précédentes. On attendra donc que soient achevés les travaux au moins sur des pièces complètes depuis le sol actuel jusqu’au rocher avant de les publier.
20 Pellegrino 2002.
21 Gabrieli & Merrywather 2002, fig. 3.7. Gabrieli & Merrywather 2002, fig. 3.7.
22 Renseignement oral.
23 Du fait de la fragmentation du mobilier, les seules mesures signifiantes sont celles des diamètres d’ouverture.
24 Sur les 19 individus mesurés 8 individus ont un diamètre d’ouverture de 16 cm, soit 42 % ; 2 de 13 et 14 cm soit 10,5 % chacun ; 1 de 15 cm, soit 5 % ; 3 de 17 cm, soit près de 16 % ; 1 de 18, 1 de 23 et 1 de 24 cm soit 5 % chacun.
25 3 individus ont un diamètre d’ouverture de 16 cm, soit 50 % des individus mesurés ; 2 de 18 cm soit 33 % ; 1 de 12 cm, soit 16,5 %.
26 Renseignements Z. Yılmaz, Université de Tübingen.
27 Deux individus ont un diamètre d’ouverture de 17 cm et 2 de 18 cm, soit 29,2 % des individus chacun ; 1 de 13 cm, 1 de 16 cm et 1 de 23 cm soit 14 % chacun.
28 Collection dont l’étude est prévue à partir de l’été 2003.
29 Hayes 1977.
30 Hayes 1983.
31 Robinson 1959.
32 Pasqualini 1998.
33 Sur les 22 individus mesurables, 6 ont un diamètre d’ouverture de 14 cm et 6 de 15 cm soit 54,5 % ; 3 de 16 cm soit 14 % ; 2 de 17 cm, soit 9 % ; 1 de 18 cm, soit 5 % ; 3 de 20 cm, soit 14 %.
34 Degeest 2000, fig. 76-78.
35 Renseignements Z. Yılmaz, Université de Tübingen.
36 Sur les 69 individus mesurables, 2 ont un diamètre d’ouverture de 11 cm soit 3 % ; 9 de 12 cm soit 13 %; 11 de 13 cm et 14 cm, soit 16 % chacun, 15 de 15 cm soit 23 %, 10 de 16 cm soit 14 %, 3 de 17 cm soit 4 %, 6 de 18 cm soit 9 %, 1 de 19 et 1 de 20 cm soit moins de 1 % chacun.
37 Sur les 7 individus mesurables 4 ont un diamètre d’ouverture de 14 cm soit 57 % ; 1 de 12 cm soit 14,5 % ; 2 de 15 cm, soit 28,52 %.
38 Sur les 4 individus mesurables, on compte un individu de 14 cm, un de 15 et un de 18 cm.
39 Sur les 7 individus mesurables 4 ont un diamètre d’ouverture de 13 cm soit 57 % ; 2 de 14 cm soit 28,5 % ; 1 de 17 cm, soit 14 %.
40 Hayes 1992, fig. 31.7 ; 32.13-14.
41 Sur les 5 individus mesurables 2 ont un diamètre d’ouverture de 12 cm soit 40 % ; 1 de 13, 1 de 14 et 1 de 18 cm soit 20 % chacun.
42 Sur les 9 individus, 1 possède un diamètre d’ouverture de 19 cm, soit 12,5 %, 4 de 22 cm, soit 50 %, 2 de 24 cm, soit 25 %, 1 de 25 cm, soit 12,5 %.
43 Lund 2002, fig. 6.
44 Sur les 7 individus mesurables, 3 ont un diamètre d’ouverture de 22 cm soit 43 % ; 2 de 13 cm soit 29 % ; 1 de 16 et 1 de 24 cm, soit 14 %.
45 Sur les 35 individus, 1 possède un diamètre d’ouverture de 13 cm, soit 3 %, 7 de 14 cm, soit 2 %, 5 de 15 cm, soit 14 %, 11 de 16 cm, soit 36 %, 2 de 17 et de 18 cm soit 6 % chacun, 1 de 19 de 20 et de 22 cm soit 3 % chacun et 2 de 24 cm soit 6 %.
46 Cathma 4 1991.
47 Magness 1993.
48 Waliszewski 2001.
49 Reynolds 1995.
50 Cathma 1991.
51 On a aussi remarqué que le profil des bords les plus larges rappelait les ouvertures des pots syriens et jordaniens de l’époque byzantine et proto-islamique (Villeneuve & Watson 2001). Cependant leur assimilation semble peu vraisemblable.
52 Sur les 11 individus mesurés, 4 possèdent un diamètre d’ouverture de 6 cm, soit 36,5 %, 3 de 7 cm, soit 27 %, 1 de 9, 1 de 10, 1 de 11 et 1 de 12 cm soit 9 % chacun.
53 Dyson 1992.
54 Si l’on ne s’en tenait qu’à quelques critères (céramique sableuse, cuite en atmosphère oxydante, parois minces et cannelées, petits pots à feu à deux anses), il faudrait aussi y faire entrer les céramiques de l’Italie du Nord-Est et de la Provence orientale de l’Antiquité tardive, ce qui serait une aberration.
55 Villeneuve & Watson 2001.
56 Cathma 1991.
57 Hayes 1991 ; Diederichs 1980.
58 Degeest 2000.
59 Gassner 1997.
60 Hayes 1992.
61 Il s’agit peut-être d’une illusion due à une relative méconnaissance des céramiques du Haut-Empire dans la région. En effet, les avancées de la recherche ont avant tout concerné la période hellénistique et l’Antiquité tardive. La nature des sites d’une part, les centres d’intérêts et les programmes de recherches n’ont guère permis d’avancer sur la période qui va de Tibère à Constantin.
62 Il faut souligner qu’on ne connaît pas de modèle culturel lycien à partir du mobilier céramique antérieur à l’époque hellénistique, faute de travaux sur les époques anciennes. Malheureusement le secteur de l’acropole ne permet pas d’approfondir cette question.
63 Sparkes & Talcott 1970.
64 Thompson 1934.
65 Blondé et al. 2002.
66 Bats 1988.
67 Berlin & Slane 1997, plate 29.
68 Cathma 1991.
69 Gassner 1997.
70 Ensembles non étudiés mais contenant, semble-t-il, surtout des céramiques du Haut-Empire.
71 Renseignements de C. Carponsin.
72 Renseignements de S. Lemaître.
73 Renseignements de S. Lemaître.
74 Il est toutefois possible que celles-ci aient été en métal, cependant on se demande alors pourquoi on en a fabriqué en céramiques au Proche-Orient à la même époque.
75 Magness 1993.
76 Uscatescu 1996.
77 Gassner 1997.
78 Hayes 1992.
79 Lund 2002.
80 Hayes 1980.
81 Bats 1988 et Bats 1993.
82 Sparkes 1962 ; Sparkes & Talcott 1970.
83 Pugliese Carratelli 1985.
Auteur
Chercheur associé, CEPAM, Sophia-Antipolis
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