Aux origines de la province de Novempopulanie : nouvel examen de l’inscription d’Hasparren
p. 69-87
Note de l’éditeur
Aquitania, 6, 1988, p. 167-178 (co-auteur G. Fabre).
Texte intégral
1L’inscription romaine d’Hasparren, découverte au xviie siècle, publiée pour la première fois au début du xviiie siècle, a suscité, depuis le dernier tiers du siècle dernier, une série de conclusions contradictoires qui constituent les éléments d’un dossier aussi épineux que passionné : rien n’a manqué pour pimenter un véritable roman, ni les doutes portant sur l’authenticité de la pierre et sa provenance, ni les ressentiments de certains érudits locaux à l’égard des épigraphistes de métier, ni le mépris affiché par H. Poydenot envers E. Desjardins, ni même le ressentiment cocardier du premier auteur cité à l’égard du “prussien” Th. Mommsen. Palinodie habile de Desjardins se déjugeant sans vouloir l’avouer, inculture et entêtement dans l’erreur de Poydenot et de quelques autres, protection condescendante de Couture à l’égard de Bladé, hésitations de Hirschfeld et prudence excessive de Jullian contrastant avec la générosité et l’honnêteté scrupuleuse de Mommsen dont la grandeur ressort de son désir de traiter avec respect ses interlocuteurs locaux et de la reconnaissance de ses erreurs initiales : vraiment, rien ne manque dans ce feuilleton qui n’est pas toujours à l’honneur de la science épigraphique française.
2Mais faut-il incriminer les uns ou les autres, alors que l’objet du litige est un texte poétique, dépourvu d’indication chronologique, de toute précision sur l’identité véritable de son auteur, gravé sur un support retaillé et débité et qui n’a cessé de “voyager” dans et autour de l’église d’Hasparren depuis le moment de sa découverte jusqu’en 1988 ?
3Il y aurait donc quelque prétention de notre part à vouloir clore définitivement un débat auquel tant de “ténors” ont pris part ; notre ambition se limitera à reprendre, loin des querelles du passé, les éléments solides du dossier et à proposer une hypothèse de travail au sujet de la portée administrative et politique de ce document pyrénéen.
4L’inscription fut publiée pour la première fois par le chanoine Veillet, théologal du diocèse de Bayonne, en 1703, dans deux articles du Journal de Trévoux1 où il identifiait le personnage concerné avec le favori d’Hadrien.
5Cette hypothèse fut reprise et embellie par divers érudits dans la première moitié du siècle suivant : l’abbé d’Ihars de Bidassouet date lui aussi la pierre de 117, cite l’inscription en basque, fait d’Hasparren le centre de l’Aquitaine Cantabrique et de Verus son gouverneur ; ce roman est repris plus ou moins fidèlement par J.-L. Lacour, P. de Lagarde, F. Morel et M. Mazure2. Sous le Second Empire, A. Dumège n’exclut pas un faux du seizième siècle (ce qui ne manque pas de piquant, dans la mesure où le personnage parlait sans doute en connaisseur) mais se rallie à une datation dans les dernières années du règne d’Hadrien3 ; par ailleurs, divers auteurs d’ouvrages parus à un moment d’essor touristique des Pyrénées et de la Côte Basque signalent le texte sans apporter d’élément nouveau4.
6Mais c’est, comme nous l’avons indiqué, dans le dernier tiers du dix-neuvième siècle que les commentaires se sont multipliés. Pour résumer, trois positions se sont affirmées. Une datation augustéenne a été soutenue par L. Rénier et, surtout, E. Desjardins. Ce dernier a cependant modifié sa position, à la suite de remarques émises par A. Longnon et de considérations paléographiques présentées par Th. Mommsen : le texte aurait correspondu à une regravure, au troisième siècle ou au quatrième, d’une inscription augustéenne le nombre des peuples étant alors passé de cinq à neuf5. J. Sacaze, au terme d’une démonstration scrupuleuse et serrée aboutit à une même conclusion chronologique6.
7La datation proposée par Veillet, sur la base de la même évocation erronée de L. Verus a été défendue avec entêtement par H. Poydenot7, puis par P. Haristoy, V. Dubarat ou, plus récemment encore, par A. Saint-Vanne8. Sur divers critères, A. Allmer9, Hirschfeld ou C. Jullian pensèrent eux-aussi à une datation du deuxième siècle10, tout comme beaucoup plus tard E. Linckenhel11.
8Enfin une datation tardive a été défendue par Mommsen, qui attribue le monument à un moment de peu antérieur à l’époque de Dioclétien12 est à cette position que se rallie J.-F Bladé avec lequel Mommsen a entretenu une correspondance suivie. Ch. Couture propose une datation constantinienne13. H. Dessau penche pour la Tétrarchie14. J.-B. Daranatz propose l’époque de Carin. Dernier empereur représenté dans les monnaies du “trésor d’Hasparren”15. Cet horizon tardif a généralement été accepté par les auteurs les plus récents, tels R. Lizop16 ou A. Grenier17. C’est celui que L. Maurin a nettement défendu18 et que plusieurs travaux d’érudition locale n’ont pas remis en cause19. Seul R. Étienne semble n’avoir pas renoncé à une date haute, peut-être sous Domitien20.
9Le monument étudié a été découvert en 166021 dans les fondements du maître-autel de l’église Saint Jean d’Hasparren, à l’occasion de travaux de réfection de l’édifice22. Il se présente actuellement sous la forme d’une plaque de 68,3 cm de hauteur, 32,8 de largeur et environ 5 cm d’épaisseur23. Mais le texte précise bien que l’on avait affaire primitivement à un autel (aram). Or, Veillet signalait la présence sur l’un des côtés d’un élément sculpté, peut-être une patère selon l’hypothèse de Poydenot qui, par ailleurs et sans preuve, pense que la corniche aurait été retaillée sur la face principale. Pour sa part, Saint-Vanne affirme, tout aussi gratuitement, que l’inscription aurait pris place “sur la paroi d’un socle d’autel”. La date du “débitage” du monument est sans doute à déduire d’une remarque de l’Abbé Haristoy, citant un notaire de ses amis ; on aurait trouvé d’autres pierres dans les substructions du maître-autel, en 1660-1661 et la mairie d’Hasparren aurait “possédé une pièce d’après laquelle en 1665 on aurait trouvé, indépendamment de la fameuse inscription, deux autres pierres, dans le même genre avec le même caractère ; l’une fut brisée par l’inadvertance des ouvriers, l’autre aurait été envoyée vers 1830 à Mgr d’Artros, ancien évêque de Bayonne, cardinal-archevêque de Toulouse”.
10Il faudrait déduire de ces indications, soit que deux autres inscriptions auraient existé, soit que, avant la découverte de notre inscription ou au moment de celle-ci, l’autel aurait été débité dans le sens de la longueur, alors qu’il aurait porté sur une autre face (ou deux autres ?) que la face conservée (dont rien ne dit qu'elle était la face principale) un texte constituant la version “en prose” du texte en vers qui nous est parvenu. Ce texte perdu aurait pu contenir les indications nécessaires à l’identification de l’empereur concerné et à celle de l’auteur de l’inscription.
11Le matériau de ce monument est un marbre saccharoïde qui a été identifié comme provenant de Saint-Béat par Poydenot (sans preuve) et par Saint-Vanne (qui aurait prélevé un échantillon). En l’absence d’analyse précise, nous ne nous avancerons pas à proposer une telle provenance, sans l’exclure a priori.
12Le monument a provisoirement achevé au cours de l’été 1988 une pérégrination incessante : successivement dans la sacristie, sous le porche et au-dessus de la porte principale de l’entrée, selon l’Abbé Haristoy ; dans le mur extérieur de l’église (“depuis une vingtaine d’années”, selon Poydenot qui écrit en 1872) et J. Sacaze, tous les deux précisant que les lignes étaient perpendiculaires au sol ; au-dessus de la cheminée de la sacristie, selon Jullian et Daranatz, ce que confirme Saint-Vanne. Postérieurement la pierre inscrite fut placée dans une niche vitrée aménagée dans un mur de clôture située à l’arrière du chevet ; en 1987, elle fut accueillie dans la mairie avant d’être placée en 1988 dans une nouvelle niche vitrée ménagée dans le mur sud de l’église24.
13Malgré la présence de coups, la face visible du monument offre un texte en 12 lignes facilement lisible25. Les lettres offrent une hauteur relativement régulière26, de même que les espacements27.
14La plupart des auteurs ont remarqué la régularité de la gravure, et parmi eux Mommsen et Hirschfeld. Dans l’ensemble, le dessin des lettres est allongé : les traits horizontaux des E, F, L, T sont courts, les Q (dotés d’une barrette courte et horizontale) et les 0 ont (sauf à la deuxième ligne), une forme ovale ; les C et les G ont une base anguleuse ; la base des S est écrasée (sauf aux lignes 8 et 9) ; la haste verticale des E dépasse le trait inférieur ou supérieur horizontal. Les P et R présentent des panses mal arrondies. Les V sont largement ouverts vers la gauche, les D ont une panse outrepassant un demi-cercle et les M ont une emprise très large au contraire de toutes les autres lettres. La régularité de ces dessins et la maîtrise des ligatures de la deuxième ligne jouent certainement en faveur de l’authenticité du document.
15Seule la dernière ligne a suscité la suspicion ; les lettres y sont irrégulières dans leur module et paraissent plus incisées que gravées ; de plus, les A ne portent pas de trait horizontal et la forme du final ne correspond pas au dessin classique que présentent les autres M qui précèdent. D’où l’idée d’un faux, que seul cependant, François de Saint-Maur a défendue. Or, Hirschfeld a fait remarquer justement que le xviie siècle est plutôt créateur de faux littéraires que de faux épigraphiques28. Par ailleurs, la structure du texte nécessite de rattacher la dernière ligne à celles qui la précèdent. Et l’on ne voit pas pourquoi un faussaire aurait changé de type d’écriture au bout de onze lignes. Peut-être faut-il redonner consistance à l’hypothèse de Jullian qui supposait que la dernière ligne aurait été seulement peinte et que ce serait au dix-septième siècle que les mots qu'elle portait aurait été sommairement gravés ? Mais pourquoi cet oubli de la part du lapicide antique ? Par ailleurs, nous n’avons relevé aucun reste de peinture ni à la fin ni dans le corps du texte.
16Quoi qu’il en soit, le texte nous semble authentique. Les coupures des mots sont correctes ; l’organisation en quatre hexamètres n’est pas particulièrement médiocre29. La ponctuation elle-même (placée à mi-corps des lettres) n’est pas utilisée à contresens. Quant aux difficultés d’ordre linguistique que certains ont relevées, elles ne sont pas d’une gravité particulière : dumvir, seiugere (avec un petit N rajouté par repentir), legato auquel plusieurs auteurs auraient préféré legati, n’est pas incorrect dans le cadre d’un texte poétique. Seule l’expression seiungere Gallos pose problème, nous y reviendrons.
17Le texte est donc le suivant :
FLAMEN- ITEM
DV[V]MVIR QVAESTOR
PAGI-Q[VE] MAGISTER
VERUS-AD AVGVS
TVM LEGATO-MV
NERE FVNCTVS
PRO NOVEM-OPTI
NVIT POPVLIS SE
I VN G ERE GALLOS
VRBE REDVX GE
NIO PAGI HANC
DEDICAT ARAM
18Flamine, et aussi duumvir, questeur et magister du canton, Verus s’étant acquitté d’une légation auprès de l’Empereur, a obtenu pour les Neuf Peuples qu’ils se séparent des Gaulois. À son retour de Rome, il dédie au Génie du canton cet autel.
19La carrière locale de Verus pose un double problème : dans quel ordre a-t-elle été accomplie et dans le cadre de quelle cité ?
20Il semble difficile de suivre Mommsen pour qui la charge remplie au niveau du pagus aurait suivi les charges municipales. Il nous semble plus acceptable de penser que le cursus a été exposé dans un sens descendant, le flaminat représentant son sommet30. Dans un premier temps ce notable aurait exercé à Hasparren même une responsabilité de type cantonal. Il n’est pas pensable de supposer un transport de la pierre depuis Dax (où une telle charge n’aurait pu de toute manière avoir de réalité) ou tout autre lieu : les conditions même de la découverte semblent s’y opposer. C’est donc bien au chef-lieu du canton que la notoriété du personnage s’est affirmée. Notons rapidement que la découverte d’un trésor monétaire enfoui au troisième siècle laisse penser que ce lieu était occupé sous quelque forme à la veille de la Tétrarchie31. Cette entité territoriale et humaine que constitue le pagus, si elle est propre aux zones gauloises, n’est cependant pas inconnue en Aquitaine pyrénéenne32. Et l’on peut se demander si ce pagus constituait une des quatre parties du territoire ancien des Tarbelli Quattuorsignani. Dans un deuxième temps notre Verus aurait fait carrière dans le cadre du chef-lieu de cité, Dax, exerçant des responsabilités électives financières puis judiciaires et religieuses : sur ce point l’inscription complète notre connaissance des institutions municipales de la ville dont par ailleurs la plebs et peut-être l'ordo sont l’objet d’une mention épigraphique33. On doit se demander si le flaminat, qui couronne cette carrière remarquable (Verus était-il déjà citoyen de naissance ou l’est-il devenu à l’issue de sa première magistrature dacquoise ?), est antérieur à la légation : autrement dit le munus dont il est fait mention vient-il s’ajouter à ceux qui constituaient la contrepartie des trois honneurs signalés ou est-il lié à l’exercice de la prêtrise du culte impérial ? Faut-il donc dans cette hypothèse supposer que la délégation envoyée à Rome aurait agi sur la demande du concilium propre aux Aquitains (du sud de la Garonne), chaque cité, ou les plus importantes d’entre elles, déléguant leurs magistrats les plus prestigieux. On voit d’ailleurs mal pour quelles raisons Mommsen a pu hésiter entre Dax et Beneharnum, cité sans doute créée postérieurement et qui de toute manière aurait joui d’un faible prestige pour mériter d’être représentée au sein d’une ambassade si importante.
21Avant de nous interroger plus précisément sur le contenu et la portée de ce munus assumé par Verus, nous devons insister sur l’attachement de celui-ci à son pagus : à son retour de la capitale, ce n’est pas au génie de l’Empereur34 mais à celui du canton qu’il s’empresse de rendre hommage. Ceci confirme la force de structures territoriales et ethniques qui sont plus précises et familières à un homme issu d’un milieu rural et même presque montagnard que celles qu’offrait le chef-lieu de la cité. Cette appellation de Genius pouvait sans doute recouvrir quelque divinité topique interprétée. Il faut par ailleurs remarquer que le texte, au moins dans sa version conservée, témoigne de cet enracinement en même temps qu’à travers le recours à des vers il exprime le désir quelque peu pédant du commanditaire de magnifier son rôle (optinuit) et d’étaler sa romanité auprès d’un public local dont on peut douter qu’il ait été réellement capable de goûter la perfection approximative de ces quatre hexamètres.
22Développé sur les trois hexamètres qui remplissent les neuf dernières lignes du texte (1. 4-12), le récit de l’ambassade effectuée par Verus livre des informations qu’on devine d’une grande importance, mais qu’une formulation trop elliptique laisse environnées de mystère. Serons-nous trop imprudents en en proposant, derrière une relecture naïve, une interprétation un peu différente de celles de nos devanciers ? Quelle que soit la date finalement retenue pour la gravure de la pierre d’Hasparren, il ressort néanmoins que Verus est allé à Rome (“Urbe redux”, v 4 = 1.10), porter à un empereur unique (“adAugustum”, v.2 = 1.4) résidant dans la capitale35 les revendications des Novem Populi dont il était le représentant (“legato (i) munerefunctus”, v.2 = 1.5/6), et que son entreprise fut couronnée de succès (“optinuit”, v.3 = 1.7/8). Ces premières indications nous permettent de fixer dès maintenant un terminus post quem au voyage de Verus : puisque, de toute manière, les Neuf Peuples constituent, depuis la réforme de Dioclétien, une province séparée des deux Aquitaines, ce qu’enregistre, au plus tard vers 312, la liste de Vérone36, il faut que l’événement ait eu lieu avant 297 et même avant 282. Cette année-là, en effet, Probus assassiné est remplacé par le collège impérial que forment Carus et ses fils. Comme on sait d’autre part que, en 285, Dioclétien, vainqueur de Carin, a abandonné Rome pour Nicomédie, il est donc exclu que le voyage à Rome ait pu être entrepris au-delà de ces deux dates.
23L’ambassade de Verus, antérieure au règne de Dioclétien, concernait donc les Neuf Peuples. Si l’on excepte le texte d’Hasparren, la formule “Novem Populi” n’apparaît dans les sources qu’avec la liste de Vérone, dans les premières années du règne de Constantin, c’est-à-dire, répétons-le, à un moment où les réformes de Dioclétien ont abouti à la création d’une nouvelle province entre la Garonne et les Pyrénées. Les autres mentions sont plus tardives et on remarquera qu’elles ne figurent que dans des œuvres littéraires : Ammien, Ausone, saint Jérôme et Salvien37, et jamais dans les documents d’origine administrative, sauf, comme on l’a déjà fait observer, dans la liste de Vérone.
24L’apparition tardive de cette dénomination dans nos documents ne signifie pas pour autant qu'elle était d’un usage récent : sa présence dans le texte d’Hasparren suffit à nous persuader que les Neuf Peuples constituaient déjà – et certainement depuis longtemps – un ensemble dont la personnalité était officiellement reconnue. Est-il possible de deviner quel était ce statut particulier ?
25Malgré quelques hésitations, quelques errements parfois aussi, les commentateurs de l’inscription d’Hasparren ont toujours estimé que celle-ci exprimait à 1’évidence l’ancienneté de l’organisation des Neuf Peuples38. C’est cependant Louis Maurin qui, à notre avis, en a le mieux défini les caractères39. Reprenant une suggestion de Jullian40, il a montré en effet que se trouvait désigné par cette expression un concilium religieux de fondation augustéenne, établi à Lugdunum Convenarum, c’est-à-dire à Saint-Bertrand-de-Comminges, sur le modèle de celui des Germanies (l’autel des Ubiens, et, plus tard, les Arae Flaviae (Rottweil) des Champs Décumates). Le culte de l’empereur rendu à Saint-Bertrand par les Neuf Peuples attestait que l’administration romaine avait montré certain souci de respecter le particularisme des Aquitains41, coulé toutefois désormais dans des cadres romains, puisque, entre autres choses, quelque trente peuples “petits et obscurs” de Strabon42 avaient été regroupés en sept cités seulement. Le rattachement à cet ensemble des deux cités des Consoranni et surtout des Convènes montrait clairement que l’administration impériale entendait ne conférer au tout que le droit à une existence dûment contrôlée43.
26Un autre apport de Louis Maurin a été de bien affirmer que le concilium des Neuf Peuples à Saint-Bertrand était indépendant du cadre administratif provincial44. Et il est vrai qu’à aucun moment avant la liste de Vérone on ne trouve de document laissant supposer que, sous le Haut-Empire, les pays d’entre Garonne et Pyrénées aient été séparés du reste de l’Aquitaine. Un texte récemment commenté par Robert Étienne45 atteste sans discussion que, dans la seconde moitié du iie siècle, la cité des Aquenses appartenait à la province d’Aquitaine telle qu’elle avait été définie sous Auguste. Cette certitude est confortée par CIL VI, 2497, datable peut-être de la même époque :
27Valeria Iustina, décédée à Rome, se dit originaire de la cité des Convènes, en Aquitaine nata Convena / Aquitania... Si l’on ajoute que, toujours vers le même moment, Ptolémée ne connaît que quatre provinces en Gaule, et parmi elles la seule Aquitaine46, on est forcé de conclure que c’est à l’intérieur d’une circonscription provinciale unique que les “vrais” Aquitains avaient bénéficié d’un statut particulier. Cette situation ne paraît pas avoir été modifiée au cours du iiie siècle. Si l’on peut toujours récuser – au nom même des propositions de Louis Maurin – les témoignages des grandes dédicaces lyonnaises émanant des Tres Provinciae Galliae, il est plus malaisé d’écarter sans discussion des textes épigraphiques mentionnant les étapes gauloises du cursus de certains hauts fonctionnaires : on sait par exemple que Timésithée, le futur beau-père de Gordien III était procurateur de Lyonnaise et d’Aquitaine en 23847. Mieux encore, on a la preuve quasi certaine que l’Aquitaine constituait encore vers 250 un gouvernement unique, grâce aux inscriptions concernant des préfets des véhicules : AE 1981,788, complétant IGRR III, 181, nous informe que C. Claudius Firmus était responsable de cette charge “dans les Gaules, Lyonnaise, Aquitanique et Narbonnaise”, sans doute sous Philippe48, poste qu’a occupé aussi un de ses proches successeurs, L. Mussius Aemilianus signo Aegippius, le futur usurpateur au temps de Gallien49. On peut aller plus avant dans le siècle, croyons-nous, grâce aux indications contenues dans l'Itinéraire d'Antonin. Ce document, qui nous transmet, en gros, un état de l’empire immédiatement antérieur aux réformes de Dioclétien, donc datable des années 291/293-29750, ne connaît qu’une Aquitaine51, alors qu’il a parfaitement enregistré l’existence des deux Bretagnes sévériennes52. Il nous paraît ainsi démontré que l’unité territoriale de la province d’Aquitaine ne fut jamais rompue avant Dioclétien et que, par conséquent, C. Pius Esuvius Tetricus, proclamé empereur en Gaule en 271, était bien à cette date le légat d’une province encore inscrite dans ses limites augustéennes53.
28Mais alors que faut-il faire du “seiungere Gallos” de l’inscription d’Hasparren ? Cette construction, peu orthodoxe en latin “classique”, mais admissible en latin “tardif”, et, de toute façon, justifiée ici par les nécessités de la métrique54 réussit à désarçonner un moment Th. Mommsen lui-même ! Dans une lettre à Bladé55 il avouait balancer entre deux lectures : seiungere et se iungere. Dans ce dernier cas, il aurait fallu entendre que les Neuf Peuples auraient souhaité être réunis aux Gaulois, ce que le grand savant supposait désigner la réunion des diocèses de Viennoise et des Gaules. Dans son édition des Carmina Epigraphica, en 1895, F. Buecheler ne manqua pas de relever ce que cette proposition avait de peu convaincant56. Et de fait, une telle interprétation, loin de faciliter la compréhension du texte, venait encore en obscurcir davantage le sens. Il faut donc s’en tenir à lire le verbe seiungere exprimant une séparation.
29La nature de cette séparation est traditionnellement réduite à trois possibilités : fiscale, militaire et provinciale, cette dernière ayant été avancée dès l’époque de la découverte de la pierre d’Hasparren57.
30L’hypothèse fiscale a été souvent présentée : L. Renier, au xixe siècle l’avait envisagée, mais c’est parce qu’il se fondait sur une lecture erronée de CIL XI, 601 1 dans laquelle il croyait pouvoir restituer le nom de Lectoure58. Après lui, E. Desjardins, en 187859, proposa de voir dans la légation de Verus la requête des Aquitains de ne pas payer leurs vectigalia avec les Gaulois, ni comme eux60, mais c’est parce qu’il croyait alors pouvoir assigner au texte d’Hasparren une datation augustéenne61. Récemment, R. Étienne est revenu sur le sujet62 : en suggérant, avec précaution, que [’Augustus qui a accueilli Verus pourrait être Domitien63, il accepterait d’interpréter le seiungere Gallos comme la constitution, pour les Aquitains, d’un district fiscal autonome. La réussite de l’ambasssade serait donc implicitement signalée par CIL V, 87564 puisque C. Minicius Italus y est dit (sous Domitien, Nerva ou Trajan) procurat(ori) provinciarum Lugudunensis et Aquitanicae item Lactorae, soit procurateur d’une circonscription spéciale dont le siège était à Lectoure. Comme on connaît, sous Marc-Aurèle, un procurateur, sans doute affranchi cette fois, exerçant également ses fonctions à Lectoure65, on est conduit à imaginer que cette cité fut (peut-être) la capitale d’un district qu’on est effectivement tenté d’étendre à toute la région d’entre Garonne et Pyrénées.
31On ne saurait dissocier de cette interprétation CIL XIII, 180866, où l’on apprend que C. Iulius Celsus a été, en 121, dilectator per Aquitanicae XI Populos. Ces onze Peuples, qui embarrassaient fort C. Jullian67 ont été justement reconnus comme le pendant, au nord de la Garonne, des Neuf Peuples du sud du fleuve68. Au iie siècle, ou à un certain moment du iie siècle, la levée des recrues se pratiquait donc selon des modàlités particulières au nord de la Garonne : cela laisse logiquement supposer qu’il en allait de même au sud. Mais depuis quand69 ?
32À vrai dire, nous ne croyons pas qu’on puisse réduire la portée de l’inscription d’Hasparren à la création d’un district financier et militaire propre aux Aquitains à l’intérieur de la grande Aquitaine. Pour nous il n’est pas douteux que ce célèbre document a conservé le souvenir d’un moment de grande importance pour les “vrais” Aquitains, celui où, répondant aux vœux de leur concilium70 un empereur a décidé de les seiungere, c’est-à-dire de les séparer complètement des Gaulois sur le plan administratif. Et à quelle séparation peut-on songer, sinon à celle qui aboutit à l’érection en province de la région sud-garonnique ? C’est tout le problème des origines de la Novempopulanie.
33Que l’inscription d’Hasparren fasse allusion à la création d’une province particulière pour les Neuf Peuples nous semble s’imposer. Mais cela ne signifie pas qu’elle doive être considérée comme “la charte de fondation de la Novempopulanie”71, car même peu nombreuses ou peu explicites, les sources nous contraignent à raisonner autrement.
34Observons en premier lieu que le nom de provincia Novempopulana (dont nous connaissons neuf mentions) n’apparaît qu’assez tard dans le ive siècle, et toujours dans un contexte administratif ou réglementaire. Dans l’impossibilité où nous sommes de les dater72, nous laisserons de côté CIL VI, 3931073, épitaphe d’un anonyme dans lequel P.-A. Février a justement reconnu un Praeses pr(ovinciae) Novempopulanae74 ainsi que CIL VI, 32981, monument funéraire d’un soldat ou d’un fonctionnaire qui se déclare stirpe novempopulana gallica terra75. Restent sept autres apparitions de cette formule, toutes datées entre, grosso modo, 350 et 430. La première se trouve dans un passage de saint Hilaire de Poitiers, en 35876, puis on rencontre son emploi successivement dans le Bréviaire de Festus en 37077 le laterculus de Polemius Silvius, en 39878, dans la Notice des Gaules, vers 40779 dans le texte de la convocation du diocèse des Sept Provinces à l’assemblée d’Arles en 41880, enfin, à deux reprises, dans la Notitia Dignitatu81. Malgré le décalage dans le temps, il n’est pas pensable que cette formule ne désigne pas les Novem Popidi de la liste de Vérone. D’ailleurs, les sources littéraires déjà citées nous garantissent que cette identification est exacte.
35Il n’empêche que la liste de Vérone, complétée par Not. Gall. XIV, 1, désigne sous le nom de Neuf Peuples82 une province groupant douze cités : ainsi, lorsque cette province apparaît dans les sources, c’est avec une organisation interne qui, sauf à imaginer qu’elle a pu être réclamée par Verus lui-même, ce qui est indémontrable, n’a apparemment rien de commun avec la revendication portée autrefois à Rome devant l’empereur. Autrement dit, si l’inscription d’Hasparren et la liste de Vérone parlent toutes les deux des Neuf Peuples et se rapportent toutes les deux au démembrement de l’Aquitaine augustéenne, il nous semble qu’on ne peut établir de lien de cause à effet entre les deux, car elles désignent à notre avis deux opérations indépendantes l’une de l’autre, la première visant à donner satisfaction à une revendication locale, la seconde, au contraire, inscrite dans un programme de réformes infiniment plus vaste.
36Que voit-on en effet ? L’inscription d’Hasparren nous apprend que sans doute vers la fin du iiie siècle83 le délégué du concilium des Neuf Peuples a obtenu pour ces derniers, d’un empereur anonyme, d’être séparés des Gaulois84. Rien de tel, en revanche, ne ressort de la liste de Vérone : lorsque la nouvelle province apparaît, c’est dans un cadre qui dépasse largement les étroites préoccupations régionales des Aquitains : elle n’est plus désormais qu’un élément parmi d’autres du monde né de la réforme provinciale de Dioclétien, dont les lignes directrices sont, comme on sait, à la fois le morcellement des grands ensembles territoriaux et la formation de grandes unités nouvelles, celles des diocèses.
37Dans le nouvel ordre provincial, la Novempopulanie, toute modeste qu'elle fût, occupait une situation importante, quasi stratégique : à la rencontre du diocèse méridional des Gaules et du diocèse des Espagnes, elle était traversée par toutes les grandes routes qui, de Mérida ou de Saragosse, conduisaient vers Trèves, la nouvelle capitale de l’Occident85. Dans un tel contexte, on comprend mieux pourquoi cette petite province86 reçut trois nouveaux chefs-lieux87. Ces dernières promotions, toutes placées sur un même axe routier montrent quel intérêt l’administration a portée alors à l’amélioration des relations interprovinciales et interdiocésaines. Il n’y a donc rien de commun entre le vaste programme tétrarchique et les revendications, modestes en fin de compte, des Aquitains. Ceux-ci furent effectivement constitués en province indépendante, mais à douze cités et non pas à neuf. Au demeurant, cela n’avait plus guère d’importance ; on maintint donc une dénomination qui avait pour elle un usage séculaire avec la même simplicité qui fit conserver le nom d’Aquitaine à deux provinces où ne vivait plus désormais aucun Aquitain.
38Reste à résoudre une dernière – mais majeure – difficulté : comment peut-on dire à la fois que l’inscription d’Hasparren signale le succès de l’ambassade de Verus (et donc la promesse faite par un empereur d’ériger le pays des Neuf Peuples en province) et affirmer que celle-ci n’a pas vu le jour avant les réformes de Dioclétien ? Faudra-t-il conclure que cet insigne document ne sert à rien et n’est rien d’autre qu’un casse-tête inutile ?
39Certainement pas. La requête des Aquitains est en effet riche d’enseignements : on y apprend que leur particularisme, autrefois relevé par César et Strabon et dont, sous le Haut-Empire, un grand nombre d’inscriptions nous révèlent – notamment dans le domaine religieux88 – les vigoureux maintiens, avait été préservé par l’administration impériale elle-même ; reconnu dans le concilium de Saint-Bertrand-de-Comminges, il l’avait peut-être été aussi dans un statut spécial touchant le recrutement militaire et le système fiscal. Ce particularisme, en revanche, ne trouvait pas à s’exprimer dans le cadre provincial d’une Aquitaine grossie démesurément des pays entre Garonne et Loire. Apparemment, cette structure89 devint insupportable aux Aquitains et ils en réclamèrent leur retrait. On peut se demander d’ailleurs si la réforme de Dioclétien, qui, en morcelant les anciennes provinces, souhaitait rapprocher l’administration des administrés, c’est-à-dire, en fait, rendre plus efficace et plus rapide le fonctionnement de l’appareil d’État, n’a pas sanctionné, d’une certaine manière, l’échec du fait provincial. Mais pouvait-il y avoir quelque solidarité à l’intérieur de provinces, souvent – notamment en Occident – bien plus vastes que des états modernes ? Les quelque 165 000 km2 de l’Aquitaine augustéenne (peu de chose face aux près de 400 000 km2 de l’Espagne Tarraconnaise) pouvaient-ils faire naître, entre des cités artificiellement réunies, cette societas, cette association d’intérêts sur laquelle Cicéron disait être fondé l’esprit communautaire ?
40On comprend alors que les représentants des Novem Populi aient souhaité consacrer dans les faits, par la rupture, la situation particulière dont jouissait leur territoire par rapport au reste de la province. Mais quand se déterminèrent-ils à agir ? Récapitulons une dernière fois les faits et risquons quelques hypothèses. Ce ne peut pas être trop tôt dans le Haut-Empire puisque, on l’a vu, l’Aquitaine est demeurée province unique jusqu’à la fin du iiie siècle. Comme, d’un autre côté, il faut que l’ambassade ait été faite à Rome et auprès d’un empereur régnant seul, on n’a guère le choix qu’entre les années 222-244 ou 270/274-282. Cette dernière période a notre préférence : effectuée sous Aurélien ou sous Probus, la démarche de Verus a pu se trouver liée aux événements qui avec la reddition de Tétricus, vers la fin de l’hiver 27490, avaient mis fin à la sécession gauloise. Dans ces circonstances, les cités de l’Aquitaine méridionale montrèrent peut-être envers le prince légitime un loyalisme quelles comptaient voir récompenser. Le succès de la mission de Verus aurait confirmé ces espoirs qui pourtant n’aboutirent pas, sans doute du fait de la conjoncture politique et militaire qui resta assez longtemps encore incertaine.
41En fin de compte, nous retiendrons que la province des Neuf Peuples ou de Novempopulanie fut créée indépendamment de la requête de ses habitants. Sa naissance reste néanmoins un cas remarquable de convergence entre les désirs des administrés et les projets de l’administration. Est-il besoin toutefois de souligner ce qu’avait de curieux, voire de paradoxal, cette réclamation puisque c’est sous un nom autrefois imposé par les conquérants – et non pas celui d’Aquitaine – que les notables d’entre Garonne et Pyrénées voulurent faire reconnaître, et obtinrent de faire revivre, ce qu’il faut bien appeler leur identité régionale.
Notes de bas de page
1 Dissertation sur une inscription trouvée dans l’église de Hasparren au diocèse de Bayonne, dans Journal de Trévoux, octobre 1703, p. 1825-1832 (article CLXXIII). Réponse à quelques objections contre la dissertation précédente, ibid., p. 1832-1835 (article CLXXIV).
2 Abbé D’Thars (ou D’Iharce) de Bidassouet, Histoire des Cantabres, Paris, 1825, p. 100-101. J.-L. Lacour, Voyage pittoresque dans les Basses-Pyrénées, Bayonne, 1834, p. 116. P. de Lagarde, Voyage au Pays Basque et aux bains de Biarritz, Bayonne, 1835, p. 51. F. Morel, Bayonne. Vues historiques et descriptives, Bayonne, 1836, p. 487. A. Mazure, Histoire du Béarn et du Pays Basque, Pau, 1839, p. 432-433.
3 U. Vitry, Inscription romaine à Hasparren (Compte-rendu du rapport de Du Mège à l’Académie des Belles-Leures de Toulouse) dans Mémorial des Pyrénées, 4/4/1854.
4 J.-F. Sarnazeuilh, Voyage de Bayonne aux Eaux-Bonnes et aux Eaux-Chaudes, Bayonne, 1858, p. 18-22. Ch. de Picamilh, Statistique générale des Basses-Pyrénées, t. II, Pau, 1858, p. 334. J. C. M. A. Chaudruc de Crazannes, Les Neuf Peuples principaux et les douze cités de l’Aquitaine Novempopulanie, dans Bulletin du Comité d'Histoire et d’Archéologie de la Province ecclésiastique d’Auch, II, 1861, p. 436-452. Ad. Joanne, Itinéraire général de la France, Paris, 1868, p. 63.
5 L. Rénier, Notice sur deux inscriptions latines relatives aux Novempopuli, dans CRAI, XI, 1870, p. 315. E. Desjardins, Géographie historique et administrative de la Gaule Romaine, t. Il, Paris, 1878, p. 360-362 (cf. p. 28, 47, 143-147) et pl. VI. L’inscription d’Hasparren, dans RA, juillet 1882, p. 22-30 (fac-similé). L’inscription d’Hasparren et les Novempopuli. Lettre à Mr. A. Longnon, dans RA, octobre 1863, p. 163-173 (dessin d’après estampage). L’auteur cite la position de Longnon.
6 J. Sacaze, Inscriptions Antiques des Pyrénées, Toulouse, 1892, p. 539-541, no 468 (dessin) et p. 542-554 (Les Neuf Peuples et l’inscription d’Hasparren).
7 H. Poydenot, Essai sur l’inscription romane d’Hasparren (Basses-Pyrénées), dans Mémoires de la Société Française de Numismatique et d’Archéologie, 1872, p. 3-14 (fac-similé). Note sur l’authenticité de l’inscription d’Hasparren. Réponse à Mr François Saint-Maur, dans Congrès Scientifique de France, XXXIX Session, Pau, 1873, 16-174. Deuxième note sur la date probable de l’inscription romaine d’Hasparren, dans Congrès Scientifique de France XXXIXe Session, Pau, 1873, Pau, 1874, t. II, p. 162-174. Deuxième note sur la date probable de l’inscription romaine d’Hasparren, dans Congrès Archéologique de France, LV Session, Bayonne-Dax, 1888, Paris, 1889, p. 1-19. L’inscription d’Hasparren. L’évêché de Bayonne. La cité des Boiates, dans Études historiques et religieuses du diocèse de Bayonne, Pau, 1895, p. 79-80.
8 P. Haristoy, Recherches historiques sur le Pays Basque, t. 1, Bayonne-Paris, 1883, p. 94-95 et p. 91. V. Dubarat, Le Missel de Bayonne de 1542, Pau, 1901, p. II et III (fac-similé). A. Saint-Vanne, Impressions sur l’inscription d’Hasparren, dans BSSLABayonne, 1915, p. 37-43 (photo).
9 Cité par J.-F. Bladé, Géographie politique du Sud-Ouest de la Gaule pendant la domination romaine, dans Annales du Midi, V, 1893, p. 455-469 (p. 461-463).
10 O. Hirschfeld, Aquitanien in Römerzeit, dans Sitzung KPA, XX, 1896, p. 429-430 ; traduction française par A. Allmer, Les Aquitains à l’époque romaine, dans Revue Épigraphique, III, 1898, p. 454-455. CIL, XIII, 412. C. Jullian, Notes gallo-romaines, XIII. L’inscription d’Hasparren, dans REA, IV, 1902, p. 46 et pl. IL L’inscription d’Hasparren, dans REA, XVIII, 1915, p. 143. Histoire de la Gaule, II, Paris, 1908, p. 17, n. 4 ; IV, Paris, 1914, p. 71 ; VIII, p. 316, n. 3.
11 E. Linckenheld, Novempopulana, dans RE, XVII, I, 1936, col. 1181-1185.
12 Lettres adressées à J.-F. Bladé. Voir J.-F. Bladé, Épigraphie Antique de la Gascogne, Recueil des Travaux de la SLSA d’Agen, Bordeaux, 1885, p. 210-212 (repris dans Revue Épigraphique du Midi de la France, II, 1885, p. 110-111), et Géographie politique du Sud-Ouest de la Gaule, dans Annales du Midi, V, 1893, p. 456-458. Voir aussi Römische Geschichte, t. V, Berlin, 1885, p. 86 (cf. Histoire Romaine, t. 2, Paris, 1985, p. 565).
13 J.-F. Bladé, Epigraphie Antique de la Gascogne (ouvrage cité), p. 74-82, no 87 et p. 204-213. Géographie politique du Sud-Ouest de la Gaule (article cité), p. 455-469. Ch. Couture, L’épigraphie antique de la Gascogne. Le recueil de Mr J.-F. Bladé, dans Revue de Gascogne, XXVI, 1885, p. 127-142 (p. 132-134).
14 ILS, 6961.
15 J.-B. Daranatz, Curiosités du Pays Basque, t. II, Bayonne, 1927, p. 21-22 (photo), p. 181 (photo). Voir aussi V. Dubarat et J.-B. Daranatz, Recherches sur la ville et sur l’église de Bayonne, t. II, Pau-Bayonne, 1924, p. 189, 364.
16 R. Lizop, Histoire de deux cités gallo-romaines : les Convenae et les Consorani, Toulouse-Paris, 1931, p. 45-46 et 179-181.
17 A. Grenier, Roman Gaul, dans An Economie Survey of Ancient Rome (s. d. T. Frank), t. III, Baltimore, 1937, p. 435.
18 L. Maurin, Les Basaboiates, dans Actes du XXIIe Congrès de la FHSO, Langon, 1970, Bazas, 1972, p. 1-15 = Les Cahiers du Bazadais, 1971, p. 1-15.
19 H. Richter, L’inscription d’Hasparren et ses Gallos. Hypothèse nouvelle, dans BSSLABayonne, 1944, p. 85-90 (les Gallos en question auraient peuplé une Celtique bas-pyrénéenne au voisinage d’Hasparren !). P. Narbaitz, Le matin basque, Pau, 1975, p. 152 ; 196 (datation augustéenne ; la pierre pourrait provenir de Dax). C. Urrutibehety, À propos de la pierre romaine d’Hasparren et de l’autel de la Madeleine de Tardets, dans Bulletin du Musée Basque, 78, 1977, p. 203-208 (défend l’origine locale du monument). J.-L. Tobie, Le Pays Basque nord et la romanisation, ibid., 95,1982, p. 1-36 (p. 21-22).
20 Notamment dans Histoire de l’Aquitaine, Toulouse, 1971, p. 75, et, plus brièvement, dans Histoire de l’Aquitaine, Documents, Toulouse, 1973, p. 38 et dans Deux “Dacquois” en Péninsule ibérique, Bull, de la Soc. de Borda, CII, 367-368, 1977, (p. 291-299), p. 295.
21 Et non en 1665 comme le soutiennent Daranatz, Saint-Vanne ou plus récemment Urrutibehety.
22 Picamilh, op. cit., indique que la construction est attribuée (par qui ? ?) aux Romains.
23 Les dimensions données par Veillet ne conviennent pas, du moins en ce qui concerne la largeur ; si l’épaisseur qu’il indique est exacte, le monument aurait donc été retaillé après sa découverte (15 pouces, 12 et 4). Sacaze indique par erreur une épaisseur de 45 cm (op. cit., p. 548). Notons que seul Saint Vanne a vu le monument “libre” : il indique une épaisseur de 5, 3 cm vers le haut et de 4,7 cm vers le bas.
24 Deux épisodes sans doute discutables pourraient être ajoutés : selon M. Duvoisin et A. Chaho cités par A. Saint-Vanne, op. cit., p. 39, l’inscription aurait été placée en 1 855 dans un grenier ; elle aurait été en la possession de H. Poydenot selon la notice parue dans la Revue Epigraphique du Midi de la France, II, 1885, p. 109, no 537.
25 Veillet donne le texte en 9 lignes.
26 3,5 - 3,4 cm ; 3 - 2,8 ; 3,7 - 3,5 ; 3,6 - 3,5 ; 3,2 - 3,1 ; 3,2 - 3,1 ; 3,2 - 3 ; 3,2 - 3,1 ; 3,2 - 3,1 ; 3,1 - 2,9 ; 2,8 - 2,5 ; 3,4 - 2,6.
27 11,1 ; 0,7 ; 0,8 - 0,6 ; 0,6 - 0,5 ; 0,8 - 0,7 ; 0,6 - 0,5 ; 0,6 - 0,5 ; 0,5 - 0,4 ; 0,8 - 0,7 ; 0,7 - 0,5 ; 0,6 - 0,5 ; 1,2 - 1,1 ; 12,5 - 12,3.
28 M. François Saint-Maur, Épigraphie des Basses-Pyrénées, dans Congrès Scientifique de France, 39e session, Pau, 1873, Pau, 1874, t. II, p. 139-160 (p. 150-160). O. Hirschfeld, cité par Bladé, Epigraphie de Gascogne, p. 75-76.
29 Rappelons cependant, que, autrefois et encore naguère, on a porté sur notre pièce des jugements plutôt sévères, témoin le peu d’indulgence montré par les premiers commentateurs : voir le Journal de Trévoux, oct. 1703, p. 1835 : “le style des vers tient fort du langage provincial et sent un Basque qui veut parler latin”. Mais, plus près de nous, E. Linckenheld, dans son article de la Real-Encyclopädie, en 1936, dénonçait lui aussi “die schlechten Hexameter der Inschrift” (col. 1182).
30 Mommsen, cité par Bladé, Épigraphie Antique de la Gascogne, p. 76-82.
31 Cf. A. Blanchet, Les trésors de monnaie romaines et les invasions germaniques en Gaule, Paris, 1900, p. 43, 57, 253, no 618.
32 Voir sur le sujet, C. Jullian, Notes gallo-romaines IX. À propos des pagi gaulois avant la conquête romaine, dans REA, III, 1901, p. 77-97 (un exemple à St Lizier).
33 CIL, XIII, 413.
34 A. Chastagnol, pour lequel la mission de Verus était d’obtenir que les Neuf Peuples n’envoient plus leurs délégués au Conseil fédéral du Coufluent, estime que “cela suppose un lien à cet échelon on ne peut plus local entre le culte impérial et le “génie” du pagus”. Voir L’organisation du culte impérial dans la cité à la lumière des inscriptions de Rennes, dans La Civilisation des Riedones, Archéologie en Bretagne, 2e Supplément, Brest, 1980 (p. 187-199), p. 196 et n. 21, p. 198-199.
35 II nous paraît ressortir très clairement du texte que Verus a réellement plaidé la cause des Neuf Peuples devant le prince lui-même, et non dans quelque service palatin, en l’absence de celui-ci. Des parallèles comme celui de AE 1971, 455 illustrent remarquablement le fait que les revendications des cités ou des provinces (au moins pour les plus importantes) étaient réellement portées devant l’empereur en personne : l’anonyme d’Éphèse honoré dans le document précité a, entre 209/211 et 217/218, littéralement poursuivi successivement Sévère, Caracalla et Macrin, à Rome, en Bretagne, en Germanie Supérieure, à Sirmium, à Nicomédie, à Antioche, et jusqu’en Mésopotamie, pour réclamer, chaque fois avec succès, quelque bénéfice ou réparation pour sa cité. Ces ambassades incessantes, dont Vespasien, Hadrien et Antonin tentèrent de limiter la fréquence, reprirent de plus belle à partir de Septime Sévère, voir W. Williams, Antoninus Pius and the control of provincial embassies, dans Historia, XVI, 1967, p. 470-483.
36 Voir A. H. M. Jones, The date and value of the Verona list, dans JRS, XLIV, 1954, p. 21-29 (= The Roman Economy, Oxford, 1974, p. 263-279) ; A. Chastagnol, L'évolution politique, sociale et économique du monde romain, 284-363, Paris, 1982, p. 240.
37 Ammien, XV, XI, 14 ; Ausone, XV, 5,14 ; saint Jérôme, Lettre à Geruchia (CXXIII, 16) ; Salvien, Degubern. Dei, VII, 2.
38 Voir notamment E. Linckenheld, Novempopulana.
39 Basaboiates... p. 7-9. Les conclusions de L. Maurin que nous suivons ici ne sont pas acceptées par A. Chastagnol, L’organisation du culte impérial... p. 189 et 197, n. 5.
40 Histoire de la Gaule, IV, p. 447.
41 Relevons cette jolie formule de Desjardins (Géographie de la Gaule, II, Paris, 1878, p. 369) : “ils avaient imploré d’Auguste, sinon leur autonomie, du mois le souvenir de leur nationalité, le droit de n’être pas confondus avec les Gaulois...” ; voir J.-P. Bost, Spécificité des villes et effets de l’urbanisation dans l’Aquitaine augustéenne, dans Villes et campagnes dans l’empire romain, Actes du colloque organisé à Aix-en Provence... les 16 et 17 mai 1980, Aix, 1982, p. 61-76.
42 Strabon, IV, 2, 1.
43 Les capitales du culte impérial dans les provinces de l’Occident romain ont toujours été des villes totalement romaines, le plus souvent des colonies (Emerita, Corduba, Tarraco, Narbo, Lugdunum ou Camulodunum), c’est-à-dire des villes sans rapport – en Gaule et en Bretagne – avec l’organisation ethnique des cités. Saint-Bertrand, ville des Convènes, était désignée par sa nature et son nom même comme ville romaine, plus que toute autre agglomération de l’Aquitaine méridionale.
44 Basaboiates, p. 7.
45 Deux “Dacquois”... p. 291-296 (à propos de RIT, 291).
46 II, VII, 1.
47 CIL XIII, 1807 = ILS 1330 = H.G. Pflaum, Carrières... no 317.
48 H.G. Pflaum, Carrières... no 277 (et Supplément, Paris, 1982).
49 H.G. Pflaum, Carrières... no 349.
50 Remarques et bibliographie dans J-P. Bost et B. Boyrie-Fénié, Auguste, la Gaule et les routes de l’Aquitaine : la voie “directe” de Dax à Bordeaux, dans Bull, de la Soc. de Borda, CXIII, 410, 1988, (p. 13-20), p. 14-15.
51 It. Ant. 453, 4 ; 458, 4 ; 461, 1.
52 It. Ant. 463,3 et 4.
53 Nous nous séparons là de L. Maurin, Basaboiates, p. 9-10.
54 Merci à J.-L. Laugier, Maître de Conférences de latin à l’Université de Bordeaux III de ses toujours précieux conseils !
55 Bladé, Épigraphie antique... p. 76-82.
56 F. Buecheler, Carmina Epigraphica (Anthologia Latina, II), 1, Leipzig, 1895 (= Amsterdam, 1964) p. 125-126, no 260.
57 Journal de Trévoux, oct. 1703 (p. 1825-1832), p. 1828-1829.
58 Il s’agit de l’inscription de L. Volusenus Clemens (ILS 2691), dont la lecture fut rectifiée, en 1856, par Borghesi (voir, Œuvres complètes, VIII, p. 543-544).
59 II, p-369.
60 En rapprochant du texte d’Hasparren celui de Strabon IV, 2, 1, concernant les Bituriges Vivisques, et en traduisant notamment le “kai ou sunteleï autoïs” de Strabon par “et ils ne paient pas leurs impôts avec eux (= les Aquitains)”, il rendait aisée la lecture fiscale du “seiungere”de l’inscription, supposée dater de l’époque augustéenne. Depuis, L. Maurin, puis R. Étienne, ont fermement plaidé en faveur d’une autre traduction, qui semble effectivement devoir s’imposer (“et ils ne leur (= aux Aquitains) paient pas d’impôt”. Voir Basaboiates, p. 10, n. 38 et R. Étienne, Strabon (IV, 2, 1) et la fondation de Burdigala, dans Mélanges d’Histoire Ancienne offerts à William Seston, Paris, 1974, p. 167-174.
61 Dans le tome III de sa Géographie... (Paris, 1885, p. 156 et n. 2), il devait revenir sur sa première impression et reconnaître, au vue de l’estampage fourni par Sacaze, que la gravure ne pouvait “remonter plus haut qu’à la fin du iiie siècle ou au commencement du ive siècle”, tout en n’abandonnant pas l’idée qu’il pût s’agir de la reproduction d’un texte plus ancien (p. 1 58).
62 Références ci-dessus, n. 20.
63 L’argumentation repose en particulier sur le fait que l’emploi du terme Augustus seul pour désigner l’auteur du bienfait accordé aux Aquitains pourrait bien s’appliquer à un prince dont la mémoire fut condamnée : entre Néron et l’époque sévérienne, seul Domitien est dans ce cas. L. Maurin (Basaboiates, p. 5, n. 21) avait déjà songé à cette éventualité.
64 ILS, 1374 = H.G. Pflaum, Carrières... no 59.
65 CIL XIII, 528.
66 ILS, 1454 = H.G. Pflaum, Carrières... no 106 bis = 135.
67 Il pensait que le texte se rapportait aux Aquitains et qu’une interversion avait peut-être substitué au IX attendu le XI gravé sur la pierre, mais concluait ainsi peu après : “il se peut qu’on ait dit tantôt IX et tantôt XI selon qu’on comptait ou non les Convènes et les Consoranni” (HG, IV, p. 71, n.7 et 8).
68 Notamment par E. Linckelheld dans la RE, L. Maurin, Basaboiates... p. 10, n. 38 et R. Étienne, Histoire de l’Aquitaine, p. 76, et Documents... p. 38.
69 L. Maurin, Basaboiates... p. 10 et n. 38, doute de l’intérêt de CIL V, 875 et de CIL XIII, 1808 qu’il considère comme de simples accidents. Nous ne partageons pas ce point de vue, au moins pour le second de ces textes : celui-ci confirme, à notre avis, que l’administration avait réellement pris acte de deux ensembles ethniques distincts, au nord et au sud du fleuve, et entériné en somme le particularisme aquitain.
70 Ce qui montre une fois de plus que, même dépourvues de compétence administrative et de pouvoir juridique, ces institutions n’étaient pas sans influence : voir H.G. Pflaum, Le Marbre de Thorigny, Paris, 1948, et J. Deininger, Die Provinziallandtage der romischen Kaiserzeit. Vestigia, VI, 1965.
71 R. Étienne, Bordeaux Antique, Bordeaux, 1962, p. 118.
72 Par comparaison avec les documents cités après, nous serions tentés de ne pas leur assigner une datation antérieure à 300 au moins et, plus probablement, à 350.
73 Buecheler, Carmina... II, 3, 1954, n. = Diehl, ILCV, 418b.
74 REAGQ, 1958, p. 142-143.
75 Buecheler, Carmina... no 3, 1954 = Diehl, ILCV, 418a.
76 De synodis, suscription, Migne, PL, X, col. 479.
77 Brev. VI.
78 Lat. II, 7.
79 Not. Gall., XIV, 1.
80 MGH. Epistolae, III, 13.
81 Not. Dignit. Oc., XLII, 18 et 19.
82 Après bien d’autres, nous pensons que cet emploi confirme que la dénomination était d’un usage fort ancien.
83 On trouvera plus bas nos propositions. Nous estimons, par ailleurs, que le texte d’Hasparren et la liste de Vérone ne doivent pas être très éloignés l’un de l’autre dans le temps : tous les deux disent en effet “Novem Populi”, expression qui, on vient de le voir, n’est jamais plus utilisée ensuite dans un document officiel.
84 Nous ne croyons pas que cette demande soit à relier aux “résurgences celtiques” du iiie siècle, mises en avant par L. Maurin (Basaboiates, p. 10). Outre le fait que, précisément, les Aquitains n’étaient pas des Celtes (et que ceux qui l’étaient s’étaient tôt fondus dans le milieu indigène), on ne connaît aucun autre mouvement de ce type ailleurs en Gaule. La réalité de ces souvent prétendues “résurgences” nous paraît avoir été fortement exagérée : c’est par exemple le cas du “changement” du nom des cités gauloises supposé être intervenu à la même époque. Voir J.-P. Bost et G. Fabre, Quelques problèmes d’histoire dans deux cités de l’Aquitaine méridionale à l’époque gallo-romaine, dans Aquitania, I, 1983, (p. 25-36), p. 29-36.
85 Ces routes sont connues par l’Itinéraire d’Antonin, qui décrit la grande voie d’Espagne en Aquitaine par Roncevaux et celle qui, de Saragosse, passe par les Pyrénées au col de Pau (inscription de Siresa) ou (et) au Somport (milliaire du Somport, dit d’Urdos). D’autres témoignages, archéologiques, épigraphiques et littéraires permettent d’en suivre convenablement les tracés dans toute la Novempopulanie et au-delà.
86 A peine 36 000 km2 contre environ 59 000 à l’Aquitaine Seconde et 70 000 à l’Aquitaine de Bourges.
87 Bazas, et deux autres à choisir entre Aire-sur-l’Adour, Lescar et Oloron : voir l’article d'Aquitania cité plus haut n. 83 et J.-P. Bost, Civitas Vasatica : aux origines de la cité de Bazas, dans Cahiers du Bazadais, 28, 81, 1988, p. 3-8.
88 Voir les textes commodément réunis par R. Étienne dans Histoire de l’Aquitaine. Documents, p. 52-64, et G. Fabre, Les divinités indigènes en Aquitaine méridionale sous l’Empire romain, dans Colloque Épigraphie et Religion, Tarragone 1988.
89 C. Jullian observait déjà (HG, IV, p. 416) : “Enfin, ces trois provinces (de la Gaule) ne servirent jamais qu’aux besoins de l’administration impériale, c’étaient des ressorts de fonctionnaires et rien de plus”.
90 J. Lafaurie, L’Empire gaulois. Apports de la numismatique, dans ANRW, II, 2, Berlin-New York, 1975 (p. 853-1012), p. 1000.
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