Catalogue des sources archéologiques et épigraphiques
p. 273-376
Texte intégral
Le sanctuaire de Caelestis
1Le sanctuaire de Caelestis, élevé à la périphérie occidentale de la ville, entre 222 et 235, fut financé par plusieurs membres de la famille des Gabinii. Les huit textes qui composent sa série épigraphique, trouvés pour la plupart dans la cour ou à ses abords, ont permis de l'identifier et de le dater dès les premiers dégagements à la fin du xixe siècle1. Une nouvelle étude architecturale a été entreprise en 1999 et poursuivie jusqu’en 2002, dans le cadre du programme “Architecture Religieuse de Thugga” ; à cette occasion, l'ensemble du sanctuaire et plus de trois cents blocs architecturaux ont été relevés afin d'en proposer la restitution et l'ensemble du dossier épigraphique a été révisé2.
2Orienté au sud, le sanctuaire se compose d’un temple italique édifié au centre d’une cour semi-circulaire. On y pénètre par deux portes symétriques, ménagées au sud des murs d’enceinte latéraux rectilignes qui prolongent les extrémités du péribole courbe ; chacune était précédée d’un porche distyle orné, à l'extérieur et à l’intérieur, des frises portant les quatre dédicaces les plus courtes [n°2-5]. Le sanctuaire est établi dans la pente décaissée et remblayée de la colline et la partie postérieure de la cour repose ainsi sur le substrat naturel alors que sa partie antérieure est aménagée sur des substructures vides qui ont pu être utilisées comme des salles de services. Cette area n’est dallée qu’en avant du temple proprement dit et des entrées du portique, alors que ses portions latérales et postérieures sont restées vierges de tout revêtement. La section circulaire du mur d'enceinte est doublée par un portique d’ordre corinthien comptant 25 travées et dont les galeries pavées d’une mosaïque de tesselles uniformément blanches disposées en écailles ouvrent, à chaque extrémité, par une baie appuyée sur des piliers creusés de plusieurs niches. C'est sur ce portique, aujourd’hui partiellement remonté, que courait la frise [no 6], commémorant précisément toutes les circonstances de l'édification ; elle était surmontée d’une corniche portant les noms de plusieurs villes et provinces de l’Empire dont huit sont connus [no 7].
3Au centre de la cour, s’élève le temple italique, périptère et hexastyle, d'ordre corinthien, dont le fronton s’ornait d’une dédicace à Sévère Alexandre et à sa mère, unique élément de datation de l'édifice [no 1]. La frise architravée de son portique périptère est, par son profil, très semblable à celle du portique de cour, mais les blocs sont rectilignes, anépigraphes et de dimensions sensiblement plus importantes ; ils se signalent surtout par la présence d'une gorge égyptienne absente sur les frises de la cour. Le podium mouluré, ainsi que l'escalier de onze marches, encadré de murs d'échiffre, qui monte à la cella sont bien conservés. Quant à cette dernière, elle est totalement arasée et seules sont encore visibles les antes des murs, de sorte qu’il est impossible de préciser l’agencement interne de la salle cultuelle, sauf en ce qui concerne la présence, dans le mur du fond, d’une niche dont l’empreinte du socle est conservée dans le dallage du sol.
4[no 1] Tympan du fronton de la façade du temple, formé de deux assises. L'assise supérieure, brisée en trois fragments jointifs, est entièrement connue, mais seul le fragment central de l'assise inférieure a été retrouvé. Lieu de découverte : deux fragments étaient remployés dans le théâtre ; les deux autres ont été trouvés aux abords immédiats du sanctuaire. Dimensions restituées : 128/330/41.
Éd. : CIL, VIII, 26457, a-c (b = CIL, VIII, 15512) + CIL, VIII, 26554 = ILTun, 1385.
Caelesti Aug(ustae) sacr(um), / pro salute Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Aureli(i) / [Seueri Alexandri [Pii Felicis [Aug(usti)]] / [et Iuliae Mama]eae A[ug(ustae) Matri Aug(usti) / et cast roru]m et se [natus et patriae].
Consacré à Caelestis Auguste, pour le salut de l’empereur César Marc Aurèle Sévère Alexandre, Pieux, Heureux et de Iulia Mamaea Auguste, mère d'Auguste, des camps, du sénat et de la patrie.
Datation : 222/235, d'après la titulature de Sévère Alexandre, dont le nom personnel et les épithètes ont été martelés, puis partiellement (par Severi Alexandri) regravés.
5[no 2-5] Quatre frises lisses identiques, portant une encoche à chaque angle supérieur de leur face postérieure ; elles couronnaient, à l’intérieur et à l'extérieur, les deux entrées latérales de la cour ; nous les avons associées, par hypothèse, aux entrées près desquelles leurs fragments ont été découverts. Dimensions restituées : 40/330/42.
6[no 2] Frise externe de la porte occidentale dont sont connus quatre fragments formant un ensemble incomplet à gauche. Lieu de découverte : trois fragments gisaient dans la cour du sanctuaire et a ses abords ; le quatrième, de plus petites dimensions, a été découvert lors du dégagement de la place de la Rose-des-Vents.
Éd. : CIL, VIII, 26459, a-c (c = CIL, VIII, 1474 ; cf. CIL, VIII, 15502) + ILTun,1386.
Caelesti Aug(ustae) sac(rum),/[Q(uintus) Gab]inius Rufus Felix Beatianus liberali/[tate]s parentum mu[l]t[i]plicauit, excoluit,ded(icauit).
Consacré à Caelestis Auguste, Quintus Gabinius Rufus Felix Beatianus a augmenté les libéralités de ses parents, il a fait élever (ce sanctuaire) et il en a fait la dédicace.
Datation : 222/235 ; élément architectural du sanctuaire daté par le texte [no 1].
7[no 3] Frise interne de la porte occidentale ; deux fragments jointifs forment un ensemble complet, sauf à gauche. Lieu de découverte : dans la cour du sanctuaire.
Éd. : CIL, VIII, 26461.
Q(uintus) Gabinius Rufus Felix Bea[tianus liberali]/tates parentum multiplica[uit, excoluit, ded(icauit)].
Quintus Gabinius Rufus Felix Beatianus a augmenté les libéralités de ses parents, il a fait élever (ce sanctuaire) et il en a fait la dédicace.
Datation : 222/235 ; élément architectural du sanctuaire daté par le texte [no 1].
8|no 4] Frise externe de la porte orientale, brisée en deux fragments non jointifs constituant ses extrémités. Lieu de découverte : en remploi dans un mur de clôture moderne, au sud-est du sanctuaire et dans sa cour.
Éd. : CIL, VIII, 26460, a-b (a =CIL, VIII, 1504).
C[aelest]i Aug(ustae) sacr(um), / Q(uintus) Gabinius IRufus] Felix Beatianus liberali[ta] / tes pare[ntum m]ultiplicauit, excoluit, ded(icauit).
Consacré à Caelestis Auguste, Quintus Gabinius Rufus Felix Beatianus a augmenté les libéralités de ses parents, il a fait élever (ce sanctuaire) et il en a fait la dédicace.
Datation : 222/235 ; élément architectural du sanctuaire daté par le texte [no 1].
9[no 5] Frise interne de la porte orientale, brisée en trois fragments presque jointifs, formant un ensemble incomplet à droite et à gauche. Lieu de découverte : un des fragments gisait entre le sanctuaire et l'arc de Sévère Alexandre ; les deux plus petits furent trouvés lors du déblaiement de la partie méridionale de l'area macelli et de la place triangulaire qui s’étend devant le sanctuaire présumé d’Esculape.
Éd. : CIL, VIII, 26462, a-b (b = CIL, VIII, 15530) + ILTun, 1387.
[Q(uintus) Gabi]niu[s R]ufus Felix Beatianus liberali [ta/tes] par[e]ntum multiplicauit, excoluit, ded(icauit).
Quintus Gabinius Rufus Felix Beatianus a augmenté les libéralités de ses parents, il a fait élever (ce sanctuaire) et il en a fait la dédicace.
Datation : 222/235 ; élément architectural du sanctuaire daté par le texte [no I].
10[no 6] Frise architravée du portique de cour, composée de 25 blocs légèrement courbes ; elle est brisée en une quarantaine de fragments. Lieu de découverte : la majorité des fragments, en particulier les blocs complets, ont été ramenés au jour lors du dégagement du sanctuaire et de ses abords ; de quelques fragments de petites dimensions étaient remployés dans les quartiers urbains ou dans les murs de pierres sèches qui clôturent les parcelles aux alentours. Dimensions restituées : 50/6300/45, d’après la restitution architecturale, la détermination du nombre des travées et les mesures des blocs complets, nous savons qu'il existait 25 blocs longs en moyenne de 250 à 255 cm.
Éd. : CIL VIII, 26458, 1-37 (33 = CIL VIII, 1500 ; 13-15, 17 = CIL VIII, 1501 ; 6, 7, 11-12 = CIL VIII, 1502 ; 15 = CIL VIII, 1509) + ILAfr, 514 a et b.
11La restitution du texte de cette frise soulevait de nombreux problèmes que n’avaient pas résolus les auteurs précédents ; après une révision exhaustive de la presque totalité des fragments et surtout, une étude détaillée des éléments du support et de leur état de conservation, nous avons pu, avec Louis Maurin, en proposer une restitution cohérente qui s’intègre architecturalement à l’édifice. Son édition définitive sera donnée dans la publication de l’étude du sanctuaire en cours3 et nous nous bornons ici à présenter indépendamment les uns des autres les fragments déjà publiés, sans en proposer de restitution, de développement ni de traduction. L’inscription énumère les générosités respectives des cinq donateurs grâce auxquels le temple a pu être construit et sa dédicace exécutée. Le principal évergète est Q. Gabinius Rufus Felix Beatianus qui signe également, sur les frises des entrées, ses propres libéralités, augmentant celles de ses ascendants. Élevé d’un seul jet entre 222 et 235 sur un sol privé, le templum était dédié à la déesse Caelestis Auguste et les statues cultuelles, en argent, étaient celles des deae Caelestes.
1) AT DEAS CAELESTES ARGENTE
2) AS FABRICANDA
3) AE ABVRNIVS AVILLIVS
4) LIX TESTAMEN TO SVO AB HERE
5) DIBVS SVIS PRAESTARI VOLVIT
6) DED
7) PLVM
8) DEAE CA
9) POLLICITAT
10) ABIN
11) I RVF
12) HONO
13) REM FL
14) AMO
15) NII PERP
16) ITEMQ I
17) IVLIAE GAB
18) TAE MATRIS EX
19) HS LX MIL N COEPTVM EST INLAT
20) IS QQ REIP THVGG ENSIVM ANTE
21) DIEM DEDIC ATION
22) IS HS XXX MIL
23) IE DEDI
24) ATIONIS REIP NVME
25) RATIS EX TESTAMENTO AVILLI
26) ENVSTAE EX QVORVM REDI
27) TV SPORTVLAE ET LVDI PRAEST
28) NTVR Q GABINIVS RVFVS FELIX B
29) EATIANVS MVLTIPLICATA A SE PE
30) CVNIA OB HON
31) ORE
32) M PARENTVM SV
33) M H
34) E SVA LIBERALITATE CONSTITVTIS
35) RFECIT EXCOLVIT ET CVM STATVIS CETE
36) RISQ SOLO PRIVATO DEDICAVIT
37) LVDIS EDI
38) TIS SPORTVLIS ET EPVLO ET GYMNASIO
Datation : 222/235 ; élément architectural du sanctuaire daté par le texte [no 1].
12[no 7] Huit fragments de la corniche à modillons qui surmontait la frise architravée du portique de cour portent, sur la première fascia, les noms de cinq provinces et de trois villes. Leur ordre de succession n’est pas établi, pas plus que le nombre de fragments épigraphes que comptait à l'origine cette corniche ; leur élude a été reprise lors de l'étude du sanctuaire et sera présentée dans sa publication. Lieu de découverte : tous ces fragments, ainsi qu’un grand nombre de fragments anépigraphes de cette même corniche, ont été trouvés dans la cour du sanctuaire ou dans ses environs immédiats. Dimensions : 27/40 à 131/70.
Éd. : CIL, VIII, 26651 + ILAfr, 542.
Dalmatia
Hispania
Iudaea
[K]arthago
[L]aodicia
[Mes]opotamia
Syria
Thugga
Datation : 222/235 ; éléments architecturaux du sanctuaire daté par le texte [no 1].
13[no 8] Plaque incomplète à droite et à gauche. Lieu de découverte : dans la partie orientale de la cour du sanctuaire. Dimensions restituées : 68/200/19.
Éd. : CIL, VIII, 26463.
Caelesti [Aug(ustae) sac(rum),/---C(aius) Mo]dius Rusticus [nomine suo/et. Modii ? —-]ni f(ilii) sui quod ei[---/---]G statuam, p(ecunia) p(ublica) p(osuit) [---/---dedit ? de]dic(auit), cur(atore uel-atoribus) M(arco) AT—].
Consacré à Caelestis Auguste, C. Modius Rusticus, [en son nom et au nom de ?] son fils [.] Modius [---]nus, a fait élever une statue [de Caelestis Auguste ?] aux frais publics, il en a fait la dédicace, étant curateur(s) M. N[---].
Datation : 222/235 ; d’après les critères paléographiques, ce monument est contemporain du sanctuaire dans la cour duquel il gisait et dont il provient certainement puisqu’il mentionne sa déesse tutélaire. Toutefois, F. Jacques a noté qu'aucun texte daté après la création du municipe ne mentionne plus de curateurs veillant aux constructions publiques4, ce qui pourrait ne résulter que du hasard des découvertes.
Le capitole
14Édifié entre 166 et 168 par les Marcii à la jonction des deux places publiques de la ville, le capitole se présente comme un temple italique corinthien, tétrastyle et pseudopériptère, ouvrant vers le sud5. La hauteur du podium en opus quadratus taillé en bossages, n’excède pas 2 m du côté de la place du marché, en revanche, il s’élève à 6 m au-dessus du forum. Il supporte la cella dont les murs en opus africanum étaient ornés sur chaque face latérale de cinq pilastres cannelés en relief. Un escalier monumental de onze marches, encadré de murs d'échiffre, précède le portique de façade dont la frise architravée porte toujours la dédicace principale [no 9]. Au-dessus, le tympan du fronton est richement orné d'un relief figurant l'apothéose d'Antonin le Pieux enlevé par un aigle. La seconde inscription, qui rappelle simplement les noms des donateurs [no 10], est gravée sur le linteau de la porte intacte de la cella. Trois niches sont ménagées dans le mur postérieur de celle-ci : celle du centre, la plus haute, en cul-de-four et saillant sur l'extérieur, contenait la statue colossale de Jupiter. Elle est entourée de deux niches rectangulaires qui abritaient les représentations de Junon et de Minerve dont aucun fragment n’a été retrouvé.
15En sondant la cella, Cl. Poinssot a mis au jour une arcade appartenant au dispositif central d'une série de deux fois deux arc qui divisaient une crypte en trois nefs. Il est impossible de préciser la datation de cet aménagement tardif. Son inventeur a suggéré qu’il était proche de la conversion au christianisme car la tête du simulacrum de Jupiter a été trouvée sur le sol de la crypte ; de plus, parmi les remplois qui ont servi à sa construction figurait une base dédiée à Minerve qui, quant à elle, ne peut être celle de la statue cultuelle en raison de ses petites dimensions [no 11]. On ne peut exclure que la crypte soit contemporaine de la construction de la forteresse byzantine qui englobe le temple et le forum.
16[no 9] Frise architravée du portique de façade, conservée in situ.
Éd. : CIL, VIII, 1471a (cf. CIL, VIII, p. 938) ; CIL, VIII, 15513 ; DFH, no 31, fig. 54.
Ioui Optimo Maximo, [I]uno[n]i Regin[a]e, Mineruae Aug(ustae) sacrum,/pro salute Imp(eratorum) Cae[s(arum)] M(arci) [A]ureli(i) [An]tonini A[ug(usti)] et L(ucii) Au[r]eli(i)/V]eri Aug(usti) Armeniacor(um),/Med(icorum), Part(hicorum) max(imorum), to[tiusque diu]ina[e] domu[s, L(ucius) Marcius] S[imple]x [et] L(ucius) Marcius Simplex Regillianus sua p(ecunia)f(ecerunt).
Consacré à Jupiter très Bon, très Grand, à Junon Reine et à Minerve Auguste, pour le salut des empereurs Césars Marcus Aurelius Antoninus Auguste et Lucius Aurelius Verus Auguste, vainqueurs des Arméniens, des Mèdes, grands vainqueurs des Parthes, et de toute la maison divine, Lucius Marcius Simplex et Lucius Marcius Simplex Regillianus ont fait élever (ce monument) à leurs frais.
Datation : 166/169, d’après les titulatures de Marc Aurèle et de Lucius Verus qui portent ensemble les trois titres d'Armeniacus, Medicus et Parthicus Maximus à partir du milieu de l'année 166 ; Lucius Verus meurt en janvier ou février 1696.
17[no 10] Linteau de la cella, conservé in situ.
Éd. : CIL, VIII, 1471b = CIL, VIII, 15514 = DFH, no 32, fig. 55.
L(ucius) Marcius Simplex et L(ucius) Mar/cius Simplex Regillianus s(ua) p(ecunia) f(ecerunt).
Lucius Marcius Simplex et Lucius Marcius Simplex Regillianus ont fait élever (ce temple) à leurs frais.
Datation : 166/169.
18[no 11-NR]7 Base incomplète à droite. Lieu de découverte : remployée dans la crypte du capitole. Dimensions : 60/30.
Éd. : Cl. Poinssot 1967, 178-179, fig. 2 (AE, 1968, 584).
M[ineruae]/A[ug(ustae) sac(rum)],/ pa[gus et ciuitas]/Thu[gg(ensis), d(ecreto) d(ecurionum), p(ecunia) p(ublica)].
Consacré à Minerve Auguste, le pagus et la civitas de Thugga, par décret des décurions, aux frais publics.
Datation : 166/169 ; en raison de son remploi dans l’édifice lui-même et parce que Minerve y avait naturellement sa place, on peut supposer que cette base est contemporaine du capitole. Toutefois, considérant ses dimensions, il ne peut s'agir de la base qui supportait l’une des statues cultuelles.
Le temple de Cérès
19Trois inscriptions font état d’un temple de Cérès dont la localisation n’est pas établie, mais dont on présume qu'il s'élevait dans la région du théâtre. Les deux premiers textes, dans lesquels apparaissent M. Licinius Rufus et ses affranchis M. Licinius Tyrannus et Licinia Prisca, ne peuvent être datés par des critères internes ; les fragments du premier [no 12] étaient remployés dans la région du forum, mais ceux du second [no 13] ont tous été trouvés dans les déblais du théâtre. C’est aussi là que gisait une troisième dédicace dans laquelle Cérès est honorée avec l'épithète Prataria par un personnage dont le nom est mutilé, mais que l'on peut très certainement identifier à P. Marcius Quadratus, le donateur du théâtre édifié sous Marc-Aurèle et Lucius Verus ; la paléographie du texte concordant, du reste, avec une datation au milieu du iie siècle [no 14]. A cause de cette unique datation et en supposant que les deux autres textes étaient également contemporains de la construction du théâtre, leur éditeur, L. Carton a évoqué l’hypothèse d’un sanctuaire de Cérès intégré à l'édifice de spectacle8. G. Caputo et J. Hanson ont même pensé reconnaître un sacellum, celui de Cérès, dans les vestiges conservés à l'extérieur de la porte ouvrant au centre de la summa cauea9, et ce avec d’autant plus de vraisemblance que des exemples analogues peuvent être invoqués : dans le théâtre de Lepcis Magna, construit en 1-2, c’est justement à Cérès qu’un sacellum fut consacré en 35/36 et deux statues des Cereres furent découvertes dans celui de Bulla Regia10.
20Deux arguments de poids remettent en cause cette hypothèse. En premier lieu, la découverte postérieure de deux autres textes qui détaillent le cursus de M. Licinius Rufus, permet de dater formellement les dédicaces [no 12-13] du règne de Claude11 ; il devient donc incontestable que la construction de la cella de Cérès qu'ils mentionnent est antérieure d'un siècle environ à celle du théâtre. D'autre part, dans les années 1960, Cl. Poinssot a fait dégager, au nord du théâtre, les marches d'un escalier externe s'appuyant sur des contreforts, structures qu'Hanson et Caputo avaient interprété comme les murs du sanctuaire.
21Tenant malgré tout à l’hypothèse d’une relation architecturale entre eux, mais ne trouvant aucun emplacement satisfaisant où localiser le temple à l'intérieur du théâtre, Cl. Poinssot a finalement proposé de l’identifier avec une niche située au sud et en contrebas de la plate-forme semi-circulaire qui s’étend devant le théâtre et où a été précisément trouvé le texte [no 14]. On y descendait depuis le théâtre, par deux escaliers courbes se poursuivant en rampes, dont les vestiges ont été retrouvés à l’ouest12.
22Aucune certitude archéologique ne vient conforter cette identification, en particulier, on n’a repéré aucune trace des portiques mentionnés dans le texte [no 13] et dont l’existence laisse supposer que l’édifice était plus vaste qu’une niche. Il faut ajouter que la zone qui environne le théâtre à l’est, au sud et au sud-est est aujourd’hui occupée par les aménagements touristiques et que, de ce fait son organisation antique demeure presque totalement inconnue. Enfin, aucun texte ni aucune fouille ne permettent non plus de supposer que P. Marcius Quadratus a intégré la cella et les portiques offerts par les Licinii dans sa construction, en consacrant à nouveau un monument à Cérès, tutélaire des lieux ; ce qui serait, finalement, la seule manière d'expliquer le décalage chronologique entre les premières inscriptions et la construction du théâtre, dans l’hypothèse où tous ces textes ont bien été découverts à proximité de leur lieu d’origine.
23[no 12] Frise lisse brisée en deux fragments jointifs, incomplète à droite et à gauche. Lieu de découverte : partie orientale du forum. Dimensions restituées : 62/220/50.
Éd. : CIL VIII, 26603 (cf. ILTun, 1433) + Cl. Poinssot 1969,217-218, B (AE, 1969-1970,649).
[Cer]eri Aug(ustae) s[acrum,/M(arcus) Licinius Rufus, pr]aef(ectus) alae Bosphoranae exercitus qui est in Syria,/flam(en) pejrpet(uus) Aug(usti) c(oloniae) C(oncordiae) I(uliae) [K(artaginis)], patronus pagi et ciuitatis Th[ugg(ensis) ded(icauit), M(arcus) Licinius M(arci) l(ibertus) T]yrannu[s et L]icinia Prisca [d(e) s(ua) p(ecunia) f(ecerunt)].
Consacré à Cérès Auguste, Marcus Licinius Rufus, préfet de l'aile Bosphorana en Syrie, flamine perpétuel d’Auguste dans la colonie Concordia Iulia de Carthage, patron du pagus et de la ciuitas de Thugga a fait la dédicace (de ce monument) ; Marcus Licinius Tyrannus, affranchi de Marcus, et Licinia Prisca l’ont fait (élever) à leurs frais.
Datation : époque de Claude, d’après le nom de M. Licinius Rufus qui apparaît sur deux autres inscriptions datées de 54 par des critères internes (ILAfr, 559 ; AE, 1969-70, 652).
24[no 13] Frise lisse dont sont connus six fragments. Lieu de découverte : dispersés dans la cauea et sur la scène du théâtre. Dimensions restituées : 51/220/50.
Éd. : CIL, VIII, 26464 + Cl. Poinssot 1969, 215-216 (AE 1969-1970, 648).
Cereri Aug(ustae) sacrum,/M(arcus) Licinius M(arci) l(ibertus) [T]yrann[u]s et Licinia M(arci) l(iberta) Prisca,/uoto susc[ept]o pro [sa]lute M(arci) Licini Rufi patroni,/cellam cum p[orticibus et--] C[---]deas [p]osuerunt.
Consacré à Cérès Auguste, Marcus Licinius Tyrannus, affranchi de Marcus, et Licinia Prisca, affranchie de Marcus, s’étant acquittés de leur voeu pour le salut de leur patron, Marcus Licinius Rufus, ont fait élever cette cella avec des portiques et [---]13.
Datation : cf. texte précédent.
25[no 14] Bloc incomplet de toutes parts. Lieu de découverte : sur la plate-forme en avant du théâtre. Dimensions : 36/[60]/24.
Éd. : CIL, VIII, 26465 ; cf. ILTun, 1388.
[Ce]reri Prat[ariae]/Aug(ustae) sac(rum),/[P(ublius)] Marcius Qu[adratus]/
Consacré à Cérès Prataria Auguste. Publius Marcius Quadratus [---].
Datation : seconde moitié du iie siècle, d'après la restitution du nom du donateur du théâtre en 166/16914, par L. Carton qui se fonde sur le lieu de découverte15. Il faut cependant renoncer à restituer P(ublius) Marcius Q(uinti) f(ilius) [Ar]n(ensis) Q(uadratus), lecture proposée par L. Poinssot16 et retenue par le CIL. La partie supérieure de la haste inclinée qui suit le Q appartient bien à un V et ne peut être lue pour un F ; quant aux deux lettres lues N et Q, elles paraissent avoir été suggérées par ce qui est en réalité des éclats de la pierre.
Les templa Concordiae, Frugiferi, Liberi Patri, Neptuni
26L'existence des templa Concordiae, Frugiferi, Liberi Patri, Neptuni était connue par l'épigraphie bien avant que différents savants, influencés par l’emploi de ce pluriel unique sur les dédicaces africaines, ne leur associent l’ensemble de monuments religieux qui s’étend au sud-est du marché. En 1893, les temples A et B, ainsi que l' auditorium, apparurent pour la première fois dans le plan de L. Carton avec la légende Templa Concordiae17 et les constructions furent dès lors désignées comme telles et interprétées comme un même ensemble cultuel qui, pour certains, aurait aussi compris la chapelle C18.
27En 1996, avec V. Brouquier-Reddé et à la demande de M. Khanoussi, nous avions étudié ce complexe en vérifiant précisément les relations architecturales entre les différents édifices supposés lui appartenir. Que les temples A et B ne soient pas érigés sur le même axe, autant que leur absence de connexion et l'évident manque de principes de symétrie de l’ensemble, laissaient présager qu’ils ne participaient pas du même programme architectural et, en effet, une série de constatations archéologiques nous avait permis d’établir une chronologie relative de l’ensemble en mettant en évidence trois phases de construction distinctes. La plus ancienne est celle du temple B et de l'auditorium qui sont les seuls à fonctionner ensemble, reliés par un seuil reposant sur un mur de soutènement mitoyen ; le second est placé dans l'axe médian du premier, ses murs d'enceinte prolongeant le péribole du temple ; les deux autres édifices leur sont postérieurs19. Nous avions finalement proposé d’associer au temple B et à son auditorium le dossier épigraphique relatif aux templa Concordiae, Frugiferi, Liberi Patri, Neptuni.
28Cette identification vient d'être rejetée par l’équipe tuniso-allemande dirigée par M. Khanoussi et V. M. Strocka qui, en 1996 et 1997, a repris l'étude du temple B20. Leurs conclusions s’appuient sur trois arguments. Le plus important concerne la datation de l'édifice : d’après G. Hiesel21, le matériel céramique extrait du sondage II n’est pas antérieur au milieu du iie siècle p.C., ce qui contredit la datation sous le règne d’Hadrien, fondée sur l'épigraphie. Ce sondage a été pratiqué dans l’angle nord-est de la cour, contre le stylobate22, et c’est le seul dans lequel auraient été repérées des couches en place car, partout ailleurs, les niveaux ont été perturbés lors de la destruction du sanctuaire et par l’installation de nombreux silos modernes. Malheureusement, les auteurs ne donnent pas de coupe de ce sondage intact dans lequel n’apparaissent, en plan, que des rochers et une couche de matériel de remplissage23 ; quant à la coupe longitudinale BB'qui traverse le monument du nord au sud24, elle a été relevée dans le sondage I, creusé plus à l’intérieur de la cour, dans un secteur perturbé, comme le montre le glissement de la couche supérieure de terre moderne, caractérisée par sa couleur jaunâtre, sous une poche de matériaux de remplissage. Cette coupe montre cependant que les stylobates nord et sud reposent directement sur le substrat rocheux, qui affleure partout dans le sanctuaire, aplani et taillé de façon à former une étroite plate-forme ; on peut supposer qu’il en était de même dans l’angle nord-est : c’est donc ce ressaut enterré de 20 à 50 cm que les auteurs désignent comme la tranchée de fondation intacte dont le matériel sert à redater l’ensemble du temple25. Pour accepter cet argument comme irréfutable, il aurait fallu atteindre des couches scellées depuis la construction, ce qui était impossible puisque, visiblement, le stylobate est directement assis sur le rocher et que l'intérieur de la cour n’a jamais reçu de dallage. Une coupe de ce sondage certifiant que les couches étaient en place et permettant de positionner les tessons traçeurs dans chacune d’elles fait défaut. Du reste, les auteurs ne semblent pas si catégoriques puisqu'ils hésitent à attribuer au temple une plinthe de marbre découverte parmi les fragments d’architecture et d'enduit les plus profondément enfouis dans le sondage II26, hypothèse qui contredirait évidemment que la stratigraphie ait été préservée en induisant au contraire qu'elle aurait été défoncée lors de la destruction ou du démantèlement du sanctuaire.
29Dans cette cour où l’on peut supposer que des offrandes votives ont été déposées tout au long de l'utilisation religieuse de l’édifice et dont on sait qu’elle a été perforée de nombreux puits de stockage indiquant qu'elle fut occupée sans discontinuité depuis l’époque médiévale jusque dans les années 1960, où tous les sondages sont tombés dans des niveaux perturbés à l'exception de ce secteur très étroit qui n’était pas scellé, les résultats de ce sondage ne nous paraissent pas décisifs, pas plus que les autres arguments avancés pour rejeter l’identification du temple B avec les templa Concordiae.
30L’un tient à la somme mentionnée dans les dédicaces, 50 000 sesterces que les auteurs jugent insuffisants pour entreprendre la construction d’un si vaste monument27, ce qui serait vrai s’il s’agissait de la seule somme engagée, mais à cette somme due, il faut ajouter la multiplicata pecunia payée par les dédicants. Son chiffre est rarement spécifié dans les inscriptions, mais à Dougga, elle pouvait se monter au double du don initial, comme dans le sanctuaire de Saturne pour la construction duquel l'évergète augmenta de 100 000 sesterces supplémentaires les 50 000 qu’il s'était déjà engagé à verser [no 88].
31Enfin, les auteurs récusent la liaison entre l’auditorium, qu'ils n'identifient pas comme un théâtre à mystère28, et le sanctuaire car ils n’ont pas reconnu les traces visibles sur la face externe du mur à bossage mitoyen des deux monuments comme celles d'un escalier. Même si ces traces n’étaient pas celles d’un escalier, il n’en demeure pas moins qu'un seuil en place existe au sommet de ce mur, permettant le passage de l'un à l'autre. Ce seuil est certes desaxé de 70 cm par rapport au centre, mais de tels écarts de mesures qui faussent la symétrie des monuments n'est pas rare à Dougga, et elle est visible à l’oeil nu dans la façade même du sanctuaire présumé d’Esculape ou dans la cour de celui de Saturne. De plus, la cavea, elle, se trouve bien dans l’axe du sanctuaire.
32En l'absence d'une anastylose du sanctuaire, il est impossible de restituer les inscriptions à leur emplacement d’origine, seul moyen d’identifier définitivement l’édifice ; on observe toutefois que le passage entre le sanctuaire et le théâtre convient bien pour replacer la dédicace opistographe29. Pour l'instant, aucun autre sanctuaire anonyme que le temple B ne semble suffisament vaste pour avoir acceuilli ces trois grandes frises, mais il faut tenir compte que toute la zone qui s’étend immédiatement à l’est du temple B et du temple A jusqu’au théâtre est encore ensevelie et que seules y sont visibles des harpes de murs qui émergent des déblais. Il faut aussi rappeler que sur les sept fragments appartenant à deux des frises [no 15-16], cinq étaient dispersés au sud-est du temple B, au pied du monument jusqu’aux thermes des Cyclopes, et les deux autres ont été découverts autour du temple A30. Enfin cinq bases honorifiques offertes à quatre membres de la famille des evergètes ont aussi été retrouvées dans les thermes Antoniniens et entre le temple A et le temple B31. Il nous semble qu’un taux si élevé de découvertes épigraphiques relatives aux templa Concordiae autour du temple B ne peut pas passer pour une coïncidence et nous incline à maintenir l'identification que nous avions, avec V. Brouquier-Reddé, proposée en 1997 et en faveur de laquelle plaide la cohérence architecturale et religieuse que l’on peut trouver à cet ensemble32.
33Le dossier épigraphique des templa Concordiae qui regroupe huit textes concerne donc un sanctuaire africain édifié sur un podium en opus quadratus à bossages, le long de la rue qui mène à l’entrée principale des thermes antoniniens. Il comprend cinq cellae de plainpied qui occupent toute la largeur nord d’une cour à quadriportique carrée ; toutes possèdent des niches dans leurs murs latéraux et la cella centrale, la plus vaste, est en outre pourvue d'une abside axiale surélevée. La partie centrale de la cour, délimitée par un quadriportique, n’était pas dallé ; elle était fermée par un péribole en opus Africanum, également percé de niches. Le sanctuaire domine un petit théâtre cultuel établi à ses pieds, dans la pente de la colline ; celui-ci affecte une forme trapézoïdale et la scène y a été remplacée par un orchestre en forme de segment de cercle, fermé au sud par un portique hexastyle33.
34Nous savons par les quatre premières dédicaces que l'ensemble a été élevé à partir du règne d’Hadrien par A. Gabinius Datus pater et ses fils, M. Gabinius Bassus et A. Gabinius Datus filius, sur un terrain qui leur appartenait et que la construction leur a coûté plus de 50 000 sesterces [no 15-19]. Le texte [n°2l] est un hommage de ses concitoyens à M. Gabinius Bassus pour le remercier du don des statues qui ornaient le monument, probablement les simulacra. L'une d'elles représentait Liber Pater dont est peut-être identifié le linteau de la cella [no 20], Une dernière base, dédiée à Liber et Libera et trouvée non loin du monument, appartient peut-être au même sanctuaire ; sa paléographie, toutefois, pourrait induire une datation plus précoce [no 22].
35[no 15] Frise lisse monolithe dont cinq fragments sont connus ; les quatre premiers, jointifs, constituent le début du bloc, presque jointif avec son extrémité finale. Lieu de découverte : les fragments étaient dispersés au sud-est des templa. Dimensions restituées : 49/550/50.
Éd. : CIL VIII, 26467, a-e (a, b, c, d = CIL, VIII, 15520) + CIL, VIII, 26469, a-b (a = CIL, VIII, 1493) = ILAfr, 515 (cf. ILTun, 1389) ; DF H, no 27.
Pro salute Imp(eratoris) Caesaris Troiani Hadriani Aug(usti), A(ulus) Ga[binius]. Quir(ina), Datus,/patronus pagi et ciuitatis, M(arcus) Gabinius, Quir(ina), Bassus, flam(en) A[ug(usti) perp(etuus), p]atronus pagi/ et ciuitatis, templa Concordiae Frugiferi Liberi Patris cum [reliquis te]mplis et xystis/solo suo a fundamentis sua pecunia struxerunt in qu[od opus cum sestertium] L m(ilia) n(ummum) promisissent,/multiplicata pec(unia) consummauerunt itemq(ue) ded(icauerunt), cura[toribus---F]ortunato L(ucio) Instando]/Fortunato. M(arco) Vibio Gemello, M(arco) [---].
Pour le salut de l'empereur César Trajan Hadrien Auguste, Aulus Gabinius Datus, de la tribu Quirina, patron du pagus et de la ciuitas, Marcus Gabinius Bassus, de la tribu Quirina, flamine d’Auguste perpétuel, patron du pagus et de la ciuitas, ont fait élever depuis les fondations, à leurs frais et sur un terrain qui leur appartenait les temples de la Concorde, de Frugifer et de Liber Pater avec les autres temples et les xystes, ouvrage auquel ils ont consacré les 50 000 sesterces qu’ils avaient promis ; ils l’ont achevé en augmentant cette somme de même qu’ils en ont fait la dédicace ; étant curateurs [---] Fortunatus, Lucius Instanius Fortunatus, Marcus Vibius Gemellus et Marcus [---].
Datation : 1 17/138, d'après la titulature d'Hadrien.
36[no 16] Frise lisse monolithe dont sont connues les deux extrémités non jointives. Lieu de découverte : à l'est et au nord-est du temple A. Dimensions restituées : 49/550/50.
Éd. : CIL, VIII, 26468 (cf. ILTun. 1390).
A(ulus) Gabinius, [Quir(ina), Datus, patronus pagi et ciuit]atis Thugge[nsis],/M(arcus) Gabinius, [Quir(ina), Bassus, flam(en) Aug(usti) perp(etuus), patronu]s pagi et ciuitatis,/templa Conc[ordiae Frugiferi Liberi Patris cum rel]iquis templis et xystis/solo suo a fun[damentis sua pecunia struxerunt in quod o]pus cum sestertium L m(ilia) n(ummum) promi/sissent, [multiplicata pec(unia) consummauerunt item(que)] dedic(auerunt).
Aulus Gabinius Datus, de la tribu Quirina, patron du pagus et de la ciuitas de Thugga, Marcus Gabinius Bassus, de la tribu Quirina, flamine d’Auguste perpétuel, patron du pagus et de la ciuitas, ont fait élever depuis les fondations, à leurs frais et sur un terrain qui leur appartenait les temples de la Concorde, de Frugifer et de Liber Pater avec les autres temples et les xystes, ouvrage auquel ils ont consacré les 50 000 sesterces qu’ils avaient promis ; ils l'ont achevé en augmentant cette somme de même qu'ils en ont fait la dédicace.
Datation : 117/138 ; à l’exception de la titulature impériale qui n'était pas répétée, ce texte est une réplique du texte précédent.
37[no 17-18] Frise lisse opistographe brisée en 2 fragments jointifs. Un troisième fragment complète le texte de la face 1. Lieu de découverte : on ignore précisément où ces deux fragments ont été découverts, certainement lors des dégagements postérieurs aux années 1970 ; ils gisent actuellement au nord-ouest du sanctuaire présumé d’Esculape, de l’autre côté de la rue qui longe ce monument. Dimensions restituées 46/410/50.
38[no 17] Éd. : Brouquier-Reddé & Saint-Amans 1997, 194-196, n°5 (AE, 1997, 1663b).
A(ulus) Gabinius, Quir(ina), Da[tus, pat]ro[nus] pagi et ciuitatis Thuggen[sis],/M(arcus) Gabinius, Quir(ina), Bassus, [fl]am(en) aug(usti) perp(etuus), patronus pagi et ciui[tat]is,/templa Concordiae Frugi[f]eri Liberi Patr(is) cum reliquis templis et [xystis]/solo suo a fundamentis s(ua) p(ecunia) struxerunt in quod opus cum sestertium L m(ilia) n(ummum) promisissent, multip/li(plicata) pec(unia) consum(mauerunt)].
Aulus Gabinius Datus, de la tribu Quirina, patron du pagus et de la ciuitas de Thugga, et Marcus Gabinius Bassus, de la tribu Quirina, flamine d'Auguste perpétuel, patron du pagus et de la ciuitas, ont fait élever depuis les fondations, à leurs frais et sur un terrain qui leur appartenait les temples de la Concorde, de Frugifer et de Liber Pater avec les autres temples et les xystes, ouvrage auquel ils ont consacré les 50 000 sesterces qu’ils avaient promis ; ils l’ont achevé en augmentant cette somme de même qu’ils en ont fait la dédicace.
Datation : 117/138 ; ce texte est une variante du texte [no 15].
39[no 18] Éd. : Brouquier-Reddé & Saint-Amans 1997, 194-196, n°4 (AE, 1997, 1663a).
A(ulus) Gab[inius], Quir(ina), Datus, patronus p[a]gi et ciuitatis Thuggen[sis],/M(arcus) Gab[i]n[ius], Quir(ina), Bassus, flamen Aug(usti) p[e]rp(etuus), patronus pagi et ciuit[atis],/nomine [su]o et A(uli) Gabini(i) Dati fil(ii), in quinque decuriis ab imp(erutore) Caes(are)/Traiano [H]adriano Aug(usto) adlecto, patro[no p]ag[i] et ciuit(atis), templa solo/suo [a] fun[da]mentis sua/pecunia strux[erunt i]temque dedicaue(runt).
Aulus Gabinius Datus, de la tribu Quirina, patron du pagus et de la ciuitas de Thugga, et Marcus Gabinius Bassus, de la tribu Quirina, flamine d’Auguste perpétuel, patron du pagus et de la ciuitas, en leur nom et en celui d'Aulus Gabinius Datus fils, admis dans les cinq décuries par l’empereur César Trajan Hadrien, patron du pagus et de la ciuitas, ont fait élever les temples sur un terrain qui leur appartenait, depuis les fondationse et à leurs frais, de même qu’ils en ont fait la dédicace.
Datation : 117/138 ; ce texte est une variante du texte [no 15].
40[no 19] Plaque richement moulurée, complète en bas seulement. Lieu de découverte : en remploi au sommet du mur septentrional de la forteresse byzantine. Dimensions restituées : 62/220 à 240.
Éd. : CIL, VIII, 26470 (cf. ILTun, 1391) = DFH, no 28, fig. 43-44.
[Pro salute] Imp(eratoris) C[aes(aris)---]/M(arcus) Gabiniu]s, Quir(ina), Bassus, flam(en) Aug(usti) perp(etuus), patroni us pagi et ciuitatis Thugg(ensis), A(ulus) Gabinius, Arn(ensis), Datus, patronus pagi et ciuitatis,/flamen D]iui Titi, aedilis c(oloniae) C(oncordiae) I(uliae) K(arthaginis), equo publico in q[uinque decurias ab Imp(eratore) Caes(are) Traiano Hadriano adlectus,/temp]la Concordiae, Frugiferi, Liberi Patris, Neptuni [---/---] cum marmoribus et statuis et ornamentis sua [pecunia fecerunt,---curatoribus]/Q(uinto) Iulio Fausto [---],
Pour le salut de l’empereur [---], Aulus Gabinius Bassus, de la tribu Quirina, flamine d’Auguste perpétuel, patron du pagus et de la ciuitas de Thugga ; Aulus Gabinius Datus, de la tribu Arnensis, patron du pagus et de la ciuitas, flamine du divin Titus, édile de la colonie Concordia Iulia de Carthage, doté du cheval public, admis dans les cinq décuries par l’empereur César Trajan Hadrien, ont fait élever à leur frais les temples de la Concorde, de Frugifer, de Liber Pater, de Neptune, [---] avec des revêtements de marbre, des statues et des ornements ; étant curateurs Q. Iulius Faustus et [---].
Datation : 130/161 ; la dédicace |no 19] est postérieure aux quatre précédentes qui concernent le même monument et qui sont datées du règne d'Hadrien : parmi cellesci, une a été faite au nom de A. Gabinius Datus fils [no 18], ce qui induit qu'il était alors absent de Dougga ; c'est sans doute lors de son retour qu'il fît graver cette inscription avec son frère, mais sans son père, peut-être mort entre-temps. La postériorité de ce texte ci [no 19] est en outre prouvée d’une part, par l'évolution de sa carrière municipale car, seulement admis dans les cinq décuries, il n'avait pas encore reçu le cheval public dans le texte [no 18] et, d'autre part, par l'apparition d'une quatrième et, sans doute, d’une cinquième divinité aux côtés des trois premières34. Enfin, les “capitales africaines” de ce texte se distinguent radicalement des capitales carrées utilisées sur les quatre inscriptions précédentes et incitent à proposer une datation plus basse, probablement au règne suivant35.
41[no 20-NR] Bloc incomplet à gauche et partiellement en bas ; il est désigné comme linteau par son inventeur. Lieu de découverte : au sud du forum. Dimensions : [361/| 100]/50.
Éd. : CIL, VIII, 26476.
Libero Pa/[t]ri Aug(usto).
A Liber Pater Auguste.
Datation : 1 17/138, si ce bloc est effectivement un élément architectural du temple B.
42[no 21] Base brisée en deux blocs pratiquement jointifs, l'ensemble, très usé, est incomplet en bas et à gauche. Lieu de découverte : seule la provenance du premier bloc, trouvé en face du sanctuaire présumé d’Esculape, est connue. Dimensions : 55/[43]/[17].
Éd. : CIL, VIII, 1496 (cf. p. 2616) + DFH, no 137, fig. 205.
[M(arco) Gabini]o, Q[ui(rina), Ba]sso,/[flamini Aug(usti) p]erpetu[o, patro]no pagi et/[ciuitatis Thugg(ensis), ob exi]miam [eius mun]ificienti/[am--- in c]iuita[tem---] Thugg(ensem) quod/[(---statuas Frugi]feri et Libe[ri Patr]is quina mil(ia)/[---] n(ummum) sacra+o[---] numinum/[---]++[---] reditu quo[d]/[---qu]od is utram/[que - --i]n ueterem/[---]que eis et/[---]m auxe+[---/---]o[.]des[---]/---.
43Les nombreuses lacunes ne permettent pas de proposer une traduction exacte, mais il ressort de ce texte que M. Gabinius Bassus a reçu un hommage de ses concitoyens pour avoir offert deux statues valant chacune 5000 sesterces36. L'une représentait Frugifer, l'autre Liber Pater ; on ne peut estimer exactement la longueur de la lacune qui précède le nom de la première divinité, mais on peut supposer que Concordia se trouvait nommée au début de la ligne, les noms des dieux se succédant comme dans les dédicaces du sanctuaire.
Datation : env. 130/160 ; le règne d'Hadrien correspond à la construction des templa Concordiae [no 15] dans lequel s'élevaient ces statues. La paléographie de ce texte est similaire à celle du [no 19] que l’on peut dater autour du règne d'Antonin, principalement d’après l’évolution du cursus de l'un des dédicants. Les statues, dont le don est l’occasion de cet hommage municipal, sont probablement celles qui sont mentionnées dans le texte [no 19], gravé lors du retour d'A. Gabinius Datus filius à Dougga. Cette base a pu être décrétée lorsqu’A. Gabinius Datus s'associa à son frère, M. Gabinius Bassus, pour embellir encore les templa.
44[no 22] Dé complet d'une base tripartite. Lieu de découverte : au sud-est de la place du marché. Dimensions : [54]/33/| 21].
Éd. : CIL, VIII, 26477 = DFH, no 129, fig. 196.
Libero Liberae.
A Liber et à Libera.
Datation : 1/150 ? ; la gravure des capitales cursives pourrait indiquer une datation plus ancienne que le reste de la série des templa et son attribution à l’ensemble n’est pas certaine.
Dédicace a Concordia
45[no 23] Base de statue brisée en bas et incomplète en haut. Lieu de découverte : entre le temple de Tellus et la place à portique qui se trouve au sud du forum. Dimensions : [76]/[51]/37.
Éd. : CIL, VIII, 26466 = DFH, no 55, fig. 104.
[Con]cordiae A[ug(ustae)]/sacrum,/[p]agus et ciuitas Thu[gg(ensis)],/p(ecunia) p(ublica).
Consacré à la Concorde Auguste, le pagus et la ciuitas de Thugga, aux frais publics.
Datation : 150/205 ; avant 205., date à laquelle Thugga devient municipe ; le contexte municipal de la fin du iie siècle conviendrait au sens politique de cette dédicace37 et au style paléographique.
Le culte impérial
46[no 24-NR] Autel complet en bas seulement. Lieu de découverte : dans une maison romaine, au sud du site. Dimensions : [62]/|67]/[28|.
Éd. : Cl. Poinssot 1969, 249 (AE, 1969-1970, 656).
Gen[io do]/mus Aug(ustae uel-usti)/sacrum.
Consacré au Génie de la Maison (d')Auguste.
Datation du texte : ier siècle ? ; d'après Cl. Poinssot, “les lettres, peu soignées et gravées assez superficiellement, permettent d'attribuer, avec vraisemblance, cette inscription au ier siècle”.
47[no 25] Dé d'autel portant un décor d’architecture d’inspiration punique. Lieu de découverte : remployé dans le mur byzantin oriental, en avant du capitole ; actuellement au musée du Bardo. Dimensions : 74,5/62/64.
Éd. : CIL, VIII, 26517 = DFH, no 46, fig. 95.
Diuo Aug(usto) sacr(um) et/Ti(berio) Claudio Caesari Aug(usto)/Germanico, pont(ifici) max(imo), trib(unicia)/pot(estate) VIII, Imp(eratori) XVI, co(n)s(uli) IIII, p(atri) p(atriae), cens(ori),/C(aius) Artorius Bassus, pon(tifex), aed(ilis), (duo)uir, cur(ator)/lucustae, patronus pagi ; dedicauit,/Iiilius Venustus, Thinobae filius,/honoribus peractis, flamen diui Aug(usti) et/Gabinia Felicula, uxor, et Faustus, f(ilius) eius ;/ huic senatus et plebs ob merita patris/omnium portarum sententiis ormun(enta)/ sufetis gratis decreuit suo et Fausti Thinobae patris,/honoribus peractis, flam(inis) diui Aug(usti), et Firmi, qui (sic)/ciuitas ornamenta sufetis ob merita sua decreuit, et/Saturi, sufetis (iterum), qui a ciuitate et plebe suffragio/creatus est, et Institoris, honoribus peractis,/flamen (sic) diui Aug(usti), fratrum suorum nomine s(ua) p(ecunia) f(ecerunt). /curatore Iulio Firmo filio.
Consacré au divin Auguste et à Tibère Claude César Auguste Germanicus, grand pontife, en sa 8e puissance tribunicienne, salué 16 fois imperator, 4 fois consul, père de la patrie, censeur ; Caius Artorius Bassus, pontife, édile, duumuir, curateur de la sauterelle, patron du pagus, a fait la dédicace ; Iulius Venustus, fils de Thinoba, ayant accompli toutes les magistratures, flamine du divin Auguste, son épouse Gabinia Felicula et son fils, Faustus, ont fait élever (cet autel) à leurs frais ; le sénat et le peuple, avec l'assentiment de toutes les Portes et en raison des mérites de son père, lui ont conféré gratuitement les insignes du sufétat ; (il a agi) en son nom, en celui de son père Faustus Thinoba qui a revêtu toutes les honneurs, flamine du divin Auguste, et en celui de ses frères, Firmus, à qui la cité a conféré les insignes du sufétat en raison de ses mérites, Saturus, deux fois sufete qui a été élu par le vote de la cité et de la plèbe, et Institor qui a accompli toutes les magistratures, flamine du divin Auguste ; étant curateur, lulius Firmus, (son) fils.
Datation : 48 ; Claude a été censeur en 47/48 et la mention de sa8 e puissance tribunicienne permet de préciser que la base a été gravée après le 25 janvier et peut-être avant octobre 4838.
48[no 26] D’après L. Poinssot39, cette inscription est gravée sur la frise de l’attique de l'arc qu’elle mentionne. Cette attribution nous semble d’autant plus probable qu’elle est remployée dans la face externe du mur sud de la forteresse, presque à l'aplomb des quatre larges marches qui relient le forum à la rue qui le contourne par le sud, en descendant depuis le théâtre. La proximité du remploi et de l’escalier inviterait à identifier la porte à laquelle il menait à l’arc de Tibère plutôt qu’à l' arcus et gradus élevé sous Caligula, dont les fragments ont tous été trouvés en remploi dans une maison moderne qui occupait la partie occidentale du forum40. Dimensions : 48/397.
Éd. : ILAfr, 558 (cf. ILTun, 1498) = DFH, no 23, fig. 33-34.
Imp(eratori) Ti(berio) Caesari, Diui Aug(usti) f(ilio), Aug(usto), pontif(ici) maximo, tribunic(ia) potest(ate) XXXVIII, co(n)s(uli) V,/L(ucius) Manilius, L(ucii) f(ilius), Arn(ensis), Bacco, (duum)uir dedicauit,/L(ucius) Postumius, C(aii) f(ilius), Arn(ensis), Chius, patron(us) pag(i), nomine suo et Firmi et Rufi filiorum,/forum et aream ante templum Caesaris strauit, aram Aug(usti), aedem Saturn(i), arcum, d(e) s(ua) p(ecunia)/(aciendum) c(urauit).
A l'empereur Tibère César Auguste, fils du divin Auguste, grand pontife, en sa 38e puissance tribunicienne, consul pour la 5e fois ; Lucius Manilius Bucco, fils de Lucius, de la tribu Arnensis, duouir, a fait la dédicace ; Lucius Postumius Chius, fils de Caius, de la tribu Arnensis, patron du pagus, en son nom et en celui de ses fils. Firmus et Rufus, a fait paver le forum et la cour en avant du temple de César, a fait élever l’autel d’Auguste, le sanctuaire de Saturne et l’arc à ses frais.
Datation : entre le 26 juin 36 et le 16 mars 37, d’après la 38e puissance tribunicienne de Tibère41.
49[no 27] Frise lisse monolithe dont 4 fragments sont connus ; les trois premiers, jointifs, constituent le début du bloc et le quatrième en est l’extrémité finale. Lieu de découverte : trois fragments étaient remployés au nord-est du forum, dans les parements externe et interne de la forteresse ; le quatrième gisait à l’est du temple de Pietas. Dimensions : 54/[360]/27.
Éd. : CIL, VIII, 26518 + ILAfr, 519 (cf. ILTun, 1402) = DFH, no 25, fig. 39.
Imp(eratori) Ti(berio) Caesari A[(ugusto) sacrjum,/curatore L(ucio) Vergi[l]io, P(ublii) f(ilio), Arn(ensis), Ru[fo---]G dato Viriae,/P(ublii) f(iliae), Ru[s]ticae, auiae M(arci) Licini [Rufi, flam(inis) perp(etui) Aug(usti) c(oloniae) C(oncordiae)] I(uliae) K(arthaginis),/M(arcus) Licinius, M(arci) l(ibertus), Tyrannus, patronus pa[gi,---ign]e consumptas/restituit, aedem et statu [as] corruptas ex[o]rnauit, opus intestinufm refecit, curatore M(arco) Licinio P]riscillof(ilio).
Consacré à l’empereur Tibère César Auguste, étant curateur Lucius Vergilius Rufus, fils de Publius, de la tribu Arnensis [---]G Datus ? de Viria Rustica, fille de Publius, grand-mère de Marcus Licinius Rufus, flamine perpétuel d'Auguste dans la c(olonia) C(oncordia) I(ulia) K(arthago), Marcus Licinius Tyrannus, affranchi de Marcus, patron du pagus, a restauré le temple [détruit par un incendie ?], il a refait l’ornementation, les statues détériorées et toutes les boiseries intérieures ; étant curateur M. Licinius Priscillus, son fils.
Datation : époque de Claude, d’après la mention de M. Licinius Rufus qui est connu en 5442.
50[no 28] Plaque brisée en deux fragments jointifs dont la provenance est inconnue ; ils forment un ensemble incomplet à droite et à gauche. M. Christol a clairement mis en évidence la juxtaposition de deux textes distincts. Le premier portait quatre lignes ; les trois premières étaient centrées sur l'axe vertical et n’occupaient que le tiers central du support ; la quatrième ligne au contraire, se développait sur toute sa longueur. Le second texte comporte trois lignes gravées dans la partie supérieure droite du champ épigraphique, à la suite des trois lignes du premier texte et, d'après cette mise en page, la gravure est légèrement postérieure. La différence entre les deux inscriptions est également lisible dans le style et la taille des lettres qui sont plus raides, plus hautes et plus serrées dans le texte le plus récent ; enfin, le second donateur est le fils du premier.
Éd. : ILPB, 226 ; cf. Christol 1991,610 = DFH, no 3, fig. 4.
[Imp(eratori) Caes(ari) Vespasian]o Aug(usto),/[lmp(eratori) T(itii) Caes(ari) Aug(usti) f(ilio) Vespas]iano/[---ded]icauit,/[---Nim]lilis fili adiecta p[ecu]nia sua solo pub[lico dato].
A l'empereur César Vespasien Auguste et à l'empereur Titus César, fils de l'Auguste. [....] en a fait la dédicace. [---Rufus et---], les fils de Nimlilis, à leur frais, ayant augmenté la somme (l'ont fait élever) sur le sol public.
Do[mitiano]/Caesari, Au[g(usti) f(ilio)],/Ru[f]inus, Rufi Nimli[lis f(ilius)].
A Domitien. César, fils d'Auguste, Rufinus, fils de Rufus, fils de Nimlilis.
Datation : 70/79 ; Vespasien et Titus sont honorés de leur vivant entre août 70, date à laquelle Titus a revêtu sa première puissance tribunicienne, et juin 79, date de la mort de Vespasien43. La dédicace à Domitien, quoique plus récente, a également été gravée avant 79, puisque le César y est simplement dit "fils d’Auguste”.
51[no 29] Il manque toute la partie postérieure et les angles supérieurs de ce dé de base brisé en quatre fragments jointifs. Lieu de découverte : en remploi contre le mur oriental du capitole. Dimensions : 91/55/[25].
Éd. : CIL, VIII, 26526 = DFH, no 6, fig. 7-8.
Diuo Antoni/no Aug(usto) Pio, pa/tri Imp(eratoris) Caes(aris)/M(arci) Aureli(i) A[n]/tonini Aug(usti), Ar[me]/niaci et Imp(eratoris) Caes(aris)]/L(ucii) Aureli(i) Veri Aug(usti),/Armeniaci, pa/gus et ciuitas Thug/gensis, d(ecreto) d(ecurionum), p(ecunia) p(ublica).
A Antonin Auguste Pieux divinisé, père de l'empereur César Marc Aurèle Antonin Auguste, vainqueur des Arméniens et de l'empereur César Lucius Aurelius Verus Auguste, vainqueur des Arméniens, le pagus et la ciuitas de Thugga par décret des décurions, aux frais publics.
Datation : 164/165 ; Lucius Verus porte le titre d'Armeniacus depuis 163, un an avant Marc Aurèle et, à partir de 165, il porte également le titre de Parthicus.
52[no 30] Dalle fendue verticalement en son centre, retaillée pour un remploi. Lieu de découverte : elle était prise dans les aménagements tardifs des deux soubassements qui bordent le flanc oriental du capitole. Plusieurs auteurs s’accordent pour la replacer avec sa base jumelle du colosse de Lucius Verus, sur l’esplanade fermée par une exèdre qui précède le capitole44. Dimensions : 142/197/42.
Éd. CIL VIII, 26529 (cf. ILTun, 1406) ; DFH, no 7, fig. 9.
Diuo Ver[o], fratri/ /Imp(eratoris)] Caes(aris) M(arci) Au[r]eli(i) Antonini/[Au]g(usti), Armeni[a]ci, Medici, Par/[t]hici Maxim[i], Germanici,/[p]ont(ificis) max(imi), t[r]ib(unicia) potest(ate) XXVII,/ [I]mp(eratoris) VI, cons[ul]is III, p(atris) p(atriae), proco(n)s(ulis),/Nanneia In[st]ania Fida, ob/ honorem [fl]aminicatus,/ colossos [duos] quos ex sestertium XXX/ mil(ibus) n(ummum) prom[isit], C(aius) Terentius/Iulianus pr[o h]eres dedicauit.
A Lucius Verus divinisé, frère de l'empereur César Marc Aurèle Antonin Auguste, vainqueur des Arméniens, vainqueur des Mèdes, grand vainqueur des Parthes, vainqueur des Germains, grand pontife, en sa27 e puissance tribunicienne. acclamé imperator pour la 6e fois, 3 fois consul, père de la Patrie, proconsul ; Nanneia Instania Fida, en l'honneur de son flaminat, avait promis (d’ériger) deux colosses pour la somme de 30 000 sesterces ; Caius Terentius Iulianus, représentant l'héritier, en a fait la dédicace.
Datation : entre le 10 déc. 172 et le 10 déc. 173, d’après la27 e puissance tribunicienne de Marc Aurèle45.
53[no 31-NR] Base brisée à droite et à gauche. Lieu de découverte : à l'ouest de la cité, au lieu dit Hr-Zellal., "un peu à l'est de la borne kilométrique 107 de la route de Tunis au Kef"46. Dimensions : 29/[37]/22.
Éd. : CIL, VIII, 27374 ; ILPB, 228 ; cf. Gascou 1997, 97-98.
[Diuo C]ommodo, fratr[i/Imp(eratoris) Caes(aris) L(ucii) S]eptimi(i) Seueri Pii, Per[tina/cis Augusti, A]rabici, Adiabenici, Par[thici, numini eius] sacrati decurione[s/signum conse]ruatoris pagi Thugg[ens(is)/quod uoueran]t, magistro Q(uinto) Mora[sio,/H]osp[italis] f(ilio), Cassiano/ex pollicitatione sua fecerunt, d(e)d(icaueruntque).
A Commode divinisé, frère de l'empereur César Lucius Septime Sévère, Pieux, Pertinax, vainqueur des Arabes, des Adiabènes et des Parthes ; les décurions dévoués à sa divinité (ont érigé cette) statue du sauveur du pagus de Thugga dont ils avaient fait le voeu ; Q. Morasius Cassianus, fils d’Hospitalis. étant magister, ils l'ont élevée conformément à leur promesse et ils en ont fait la dédicace.
Datation : 198/205 ; Septime Sévère porte le titre de Parthicus à partir de janvier 19847 et la mention du pagus indique 205 comme terminus ante quem.
54[n°32-38] Une série de sept bases similaires par leur contenu, leur architecture et leur gravure s'élevaient sur le forum où elles ont toutes été découvertes en remploi, principalement dans sa partie nord-ouest.
Datation : 265 ; la paléographie, corroborée par le contexte historique, invite à dater toute cette série du règne de Gallien et à les attribuer à l’ornementation du portique élevé sur le forum à l’occasion de la promotion de Thugga en colonie48.
55[no 32] En remploi dans un mur au nord du forum (fig. 28). Dimensions : 100/60/59.
Éd. : ILAfr, 556 b = DFH, no 1, fig. 2.
Diuus/Augus/tus.
56[no 33] Remployée à l’ouest du forum (fig. 29). Dimensions : [94]/58/60.
Éd. : ILAfr, 557 = DFH, no 2, fig. 3.
Iulia/Diui/Augusti.
57[no 34] En remploi dans les premières assises du mur byzantin occidental. Dimensions : [97]/[60]/63.
Tiberius/Claudius.
58[no 35] Exhumée de la dépression au centre du forum. Dimensions : [88]/56/56.
Éd. : ILAfr. 560b.
Diuus/Ves/pa<s>/sia/nus.
59[no 36] En remploi à l'ouest du forum, dans un mur tardif (fig. 30). Dimensions : [105]/65/54.
Éd. : CIL, VIII, 26521.
Diuus/Traia/nus.
60[no 37] Dans une maison moderne, à l'ouest du capitole. Dimensions : [101]/78/60.
Éd. CIL, VIII, 26522.
Fig 31.
Fig .32
Diuus/Hadria/nus/Pius.
61[no 38] En remploi dans le portique septentrional du forum. Dimensions : [106]/[40].
Éd. : CIL, VIII, 26523.
Diuu[s]/Aureli[us/Antoninus]/Aug(ustus).
Dédicaces aux Dieux Augustes
62[no 39-NR] Support indéterminé. Lieu de découverte : au sud-est du sanctuaire présumé d'Esculape. Dimensions : 16,8/58,5/49,5.
Éd. : Cl. Poinssot 1966a, 1267-1270 (AE, 1966, 509) = DFH, no 47.
Dis Aug(ustis) sac(rum),/Felix, Dati (filius), Lega f(ilii), sufes maior/ciuitatis, dedicauit.
Consacré aux Dieux Augustes, Felix, fils de Datus, fils de Lega, premier sufète de la ciuitas, a fait la dédicace.
Datation : milieu du Ier s., d'après Cl. Poinssot qui juge la paléographie “fruste”. En tout cas, la fin du ier siècle constitue un terminus ante quem car il est maintenant établi que la ciuitas reçut alors son propre conseil des décurions et que ses sufètes disparurent49.
63[no 40] Autel dont seul le dé est complet. Lieu de découverte : au sud du forum, au pied du mur byzantin. Dimensions : 91/47/42.
Éd. : ILAfr, 546 = DFH, no 135, fig. 203.
Dis Aug(ustis) sacr(um),/Genio Thug(gae), Aescula[p(io)],/Saluti, Victoriae,/Ti(berius) Claudius Abascantus/suo et sodalium nomine/s(ua) p(ecunia) f(ecit).
Consacré aux Dieux Augustes, au Génie de Thugga, à Esculape, à Salus et à la Victoire, Titus Claudius Abascantus, en son nom et en celui de sa sodalité, a fait (ériger cet autel) à ses frais.
Datation : ier siècle ; Ti. Claudius Abascantus pourrait être un néo-citoyen de l'époque de Claude, comme de Néron ; les critères paléographiques appuient la datation la plus haute.
64[no 41-NR] Base complète. Lieu de découverte : dans les thermes antoniniens. Dimensions : 28/40.
Éd. : ILTun, 1501.
Num(ini uel inibus)/deor(um)/Aug(ustorum) sac(rum).
Consacré au(x) Numen (Numina) des dieux Augustes.
Datation : 1-300.
Sanctuaire présumé D’esculape
65Ouvrant vers le nord, dans l'axe de la pente, un vaste monument dont ne subsiste que la cour fait face au capitole, à une cinquantaine de mètres au sud du forum. Il est édifié le long de la rue qui passe d'est en ouest, au sud du centre public, et sur laquelle il possède un accès axial. Il mesure 22,40 m de largeur et 40 m de longueur et il repose sur un soubassement de 0,50 m de hauteur50.
66Sa fonction est demeurée longtemps incertaine : H. Saladin l'interpréta comme des thermes, ayant eu connaissance de l'existence de citernes sous le dallage de la cour ; A. Merlin en lit un macellum ; en raison des termes de la dédicace [no 43], Cl. Poinssot le désigna comme un temple anonyme ; les autres auteurs ne se prononcèrent pas formellement sur sa fonction et il est traditionnellement désigné sous le nom de Dar-Lachhab, du nom du premier propriétaire connu. Cependant, sans les interpréter, L. Carton a fait état de vestiges très arasés, qui furent négligés par la suite ; ses observations permettent de confirmer, comme le pensait Cl. Poinssot, que l'on se trouve bien en présence d'un sanctuaire.
67Actuellement sont conservés en élévation la façade qui était précédée d'un porche distyle et les premières assises des murs d’enceinte latéraux de la cour, très remaniés. Cette cour est ornée à chaque angle de cancels délimitant l’emplacement de quatre longs espaces rectangulaires fermés qui occupent presque toute sa superfìcie et entre lesquels se trouve ménagé un espace de circulation en croix. La cour est longée par deux portiques latéraux corinthiens dont sont conservés les stylobates portant l'empreinte des bases. Au sud. l'effondrement de toute la partie postérieure du monument a créé un dénivelé de presque 2 m entre le sol en contrebas et celui de la cour. Celle-ci s’interrompt au niveau du stylobate du portique méridional dont le mur de fondation est totalement dénudé. Il faut donc restituer, depuis leurs fondations, la galerie de ce même portique sud et les cellae qu'il précédait, en arrière de la partie conservée du sanctuaire.
68On observe que les murs d'enceinte latéraux de la cour se prolongent en arrière du stylobate sud ; quoiqu’ils soient profondément remaniés et très ruinés, leurs premières assises appartiennent à l’état d’origine. Ils se poursuivent sur 4,20 m vers le sud. leur limite étant assurée par la préservation des angles de retour en grand appareil ; les galeries des portiques latéraux ayant aussi 4,20 m de large, il ne fait pas de doute que ces substructures soutenaient le péribole du portique méridionnal (p. 217, fig. 3b). Ils étaient reliés par un mur perpendiculaire dont la fondation est encore visible par segments parallèles au stylobate sud. Le mur qui les relie correspond donc à la fondation de la façade des cellae, au fond de la galerie sud, prolongée de part et d'autre par les murs de retour du péribole. Il semble en effet que les cellae saillaient à l'extérieur de la cour : à 7 m au sud de ce mur apparaissent les fondations d'un autre mur en grand appareil qui lui est également parallèle, mais qui est plus court de 3 m à chaque extrémité. Il supportait le mur postérieur des cellae dont aucune trace des fondations des murs latéraux n'est actuellement visible.
69La restitution de trois cellae se fonde sur la comparaison des proportions de l'ensemble avec les autres temples africains de la ville ; on peut l’admettre en se référant plus précisément au plan des cellae du sanctuaire de Saturne II. également débordées par la cour. Elles reposaient donc sur des structures qui comblaient l'important dénivelé de la pente naturelle qu'il avait fallu partiellement décaisser, puis aplanir. Le problème reste de déterminer le niveau d’élévation des cellae. Se trouvaient-elles de plain-pied avec la cour, comme dans tous les temples à plusieurs cellae de Thugga ? ou bien reposaient-elles sur un podium, comme dans plusieurs temples de Saturne51, comme dans celui de l'Aqua Septimiana Felix, à Thamugadi et dans celui du Génie de la colonie de Thuburnica52 ? Ce plan n’étant jamais attesté dans la cité, il est préférable d’abandonner cette seconde hypothèse.
70On peut présumer que le culte que l'on y célébrait était celui d'Esculape dont font état cinq inscriptions. Deux d’entre elles ont été découvertes dans le monument : outre une stèle votive d’un type unique à Dougga qui était remployée en linteau dans la maison moderne bâtie dans l’édifice [n°46], on connaît 42 fragments des 29 blocs de la frise architravée du triportique [no 43]. La majorité gisait dans la cour même du sanctuaire ou à ses abords immédiats et la cohérence de leur restitution architecturale assure qu'ils en proviennent effectivement. Il s’agit de la dédicace du sanctuaire, rappelant de façon détaillée le contexte de sa construction par L. Calpurnius [---], en 163 ou 164, mais elle ne porte nulle mention du monument ni de la divinité dont les noms étaient peut-être gravés sur un fragment disparu. Le dieu pouvait aussi être nommé dans une consécration plus concise, gravée au-dessus de l'accès principal à la cour, comme dans les sanctuaires de Caelestis [n°2-5], de Tellus [no 105] et peut-être de Minerve II [no 79].
71Comme toute la façade, le chambranle et le linteau moulurés de la porte axiale sont demeurés intacts, ainsi que l’ont constaté H. Saladin et L. Carton dès les premières descriptions de l'édifice, à la fin du xixe siècle ; toutefois, il ne reste plus du porche distyle qui précédait la porte que l'une des bases de colonne. La porte a 262 cm de largeur et l’on peut rapprocher cette mesure des 276 cm de longueur d'une frise lisse portant une consécration à Esculape Auguste [no 42]53. Son lit de pose, seulement dégrossi, est ceint d'un cadre d'anathyrose de 7 cm de largeur et ses mesures correspondraient donc avec celles du seuil (276 - [2 x 7]) ; de même que la longueur des frises des deux porches du sanctuaire de Caelestis n'excède que de quelques centimètres celle de l'entraxe des portes de la cour qu’ils précèdent. Ajoutons que le style paléographique de ses capitales carrées, d'excellente qualité, est absolument similaire à celui de la frise du portique (p. 313, fig. 36-37).
72Enfin, la proximité des découvertes semble ici un argument en faveur de cette identification. La frise [no 42], initialement composée de deux blocs, est brisée en quatre fragments. Les deux premiers, qui sont les plus petits, 37 cm de long chacun, étaient remployés dans une maison moderne, à l’est du théâtre. En revanche, les deux plus gros, dont le dernier est un bloc presque complet (respectivement : 62 et 135 cm de longueur), ont été trouvés dans un rayon de moins de 100 m autour de l'édifice, l'un dans les déblais entre le sanctuaire et le forum et l'autre, en remploi dans un mur de pierres sèches, de l'autre côté de la rue qui longe le temple de Victoria. Dans l’ensemble du site, les migrations d’inscriptions se sont surtout faites de l’extérieur vers le forum, en tout cas pour ce qui concerne les supports de petites dimensions, mais au sud du site, en contrebas de la ville, dans une zone peu bouleversée par les occupations successives et demeurée essentiellement agricole, la plupart des blocs surtout les plus volumineux, ont été trouvés à proximité de leur lieu d’origine54.
73Trois autres textes se rapportent également au culte d’Esculape à Thugga : outre un hommage à l’un de ses prêtres55, il s’agit de la dédicace de la restauration du sanctuaire devenu vétuste [no 44] et d'un ex-voto à Esculape dont l’auteur est un affranchi [no 45]56. Le texte [no 44] a été trouvé à Henchir-es-Zaouia, à 8 kilomètres au sud du site, avec la dédicace à Junon Lucina par les deux ordres de Thugga |no 58] et trois fragments de la dédicace, sous Gallien, du nouveau portique de son forum. Tous ces textes ont certainement été transportés ensemble, à une époque inconnue, depuis le centre public vers l’extérieur de la cité57. Quant à l’ex-voto [no 45], il est gravé sur une base de marbre rouge découverte dans les déblais de la place du marché et, là encore, à proximité de la forteresse et pour une pierre de petites dimensions, il peut s'agir d'un remploi.
74[n°42] Frise lisse composée de deux blocs, brisée en trois fragments dont deux ont été revus ; les deux premiers, jointifs, forment le début du premier bloc ; le second bloc est complet à l’exception de son angle inférieur gauche. Lieu de découverte : les trois fragments ont été trouvés, en remploi dans une maison moderne à l’ouest du théâtre, dans le déblaiement du quartier au sud-ouest du forum et dans un mur de pierres séches édifié à une centaine de mètres à l’ouest du sanctuaire. Dimensions restituées : 46/276/34,5.
Éd. : CIL, VIII, 26456 a-c (c = CIL, VIII, 1476).
AescuIa[pi]o Aug(usto) sacr(um).
Consacré à Esculape Auguste.
Datation : milieu du iie siècle, d'après sa paléographie, semblable à celle des textes gravés sous Antonin au plus tôt ; on peut proposer plus précisément 163 ou 164 si l'on admet que ce texte est bien contemporain du suivant.
75[no 43] Frise architravée qui se développait sur le triportique de la cour, brisée en 34 fragments. Lieu de découverte : la majorité des fragments ont été découverts dans la cour du sanctuaire ou à ses alentours proches ; trois seulement étaient remployés dans le quartier public. Dimensions restituées : 76/6325/38.
Éd. : CIL, VIII, 26527 a-z (e'= CIL, VIII, 15528 a ; w = CIL, VIII, 15246 = CIL, VIII, 15528 b) + ILTun, 1404 + Aounallah & Ben Abdallah 1997, 84-85.
Pro sal[ute I]mperatoris Caesaris M(arci) Aurel[i(i) Anto]nini Augusti, A[rmeni]aci, liberor[u]mque eius, et Imperatoris Ca[e]sar[is L(ucii) Au]reli(i) Veri Augu[s[ti, [Armeni]aci, L(ucius) Calpurniu[s---n]om[ine su]o et Faust[ini] patris et F[austi]ni fr[atris et lib]erorum [suorum, ex prom]issis HS C mil(ibus), a[diectis H[S L m[il(ibus) n(ummum)] in [amorem] ciuitatis su[ae,----sua pe]c(unia) fecit idemq(ue) edito s[pe]c[tacu]lo [l[udor(um) tri[duo, die muneris s]ui dec[urioni]b(us) sportulas et uniuersis uinum et gymnasium dedit et ded[ic]a[uit].
Pour le salut de l’empereur César Marc Aurèle Antonin Auguste, vainqueur des Arméniens, de ses enfants, de l'empereur César Lucius Aurelius Verus Auguste, vainqueur des Arméniens. Lucius Calpurnius [---], en son nom et au nom de son père Faustinus et de son frère Faustinus et au nom de ses enfants, avec les 100 000 sesterces qu'il avait promis de verser auxquels il a ajouté 50 000 sesterces pour l’amour de sa ciuitas, a fait élever à ses frais [le temple de---], de même, après avoir offert un spectacle de jeux pendant trois jours, il a donné des sportules aux décurions et du vin et de l'huile pour le bain à tous ; il a fait la dédicace.
Datation : 163/166 ; les deux empereurs ne portent encore que le titre d’Armeniacus que Marc Aurèle a revêtu en 164, un an après Lucius Verus. A partir de l’été 166, ils auraient aussi été qualifiés de Medici58.
76[no 44-NR] Frise incomplète à gauche Lieu de découverte : Henchir-es-Zaouia. Dimensions : 33/[210].
Éd. : CIL, VIII, 27356.
[Aes]culapio Aug(usto) sacrum,/[---]elius templum uetus/[tate conlapsu]m sua pecunia restituit.
Consacré à Esculape Auguste, [---]elius a fait restaurer à ses frais le temple écroulé par vétusté.
Datation : iiie siècle ?, il s'agit probablement du même sanctuaire dédié au milieu du iie siècle. Le terme uetustate suppose qu'une assez longue période s'est écoulée entre les deux interventions, peut-être un siècle.
77[no 45-NR] Base de marbre rouge complète en haut et en bas. Lieu de découverte : à l'est du temple de Mercure. Dimensions : 85/[25]/20.
Éd. : ILAfr, 545.
Aesculapio [Aug(usto) sacrum],/C(aius) Vruenius C(aii) l(ibertus) V[---u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito)].
Consacré à Esculape Auguste, Caius Uruenius V[---], affranchi de Caius, s’est acquitté de son voeu de bon gré.
Datation : 163/300 ; on peut proposer un terminus post quem si l'on admet que l’ex-voto provient bien du temple, mais en l’absence de la pierre, il est impossible d'être plus précis ni plus catégorique.
78[no 46] Stèle incomplète en haut dont l’usure extrême rend la lecture du décor difficile. Audessus du texte, un bas-relief représente grossièrement un temple ionique. Un personnage se tient sur un piédestal, agenouillé en position d’orant ; il est vêtu d'une longue tunique aux manches évasées, plus courte devant que derrière. De même que les volutes éoliques qui ornent les colonnettes du registre supérieur, ce vêtement est d'inspiration punique59. Lieu de découverte : en remploi dans les aménagements modernes du sanctuaire. Dimensions : 160/40/16.
Éd. : CIL, VIII, 26513.
V(otum) s(oluit) l(ibens) a(nimo).
Datation : peut-être le ier siècle à cause des caractéristiques très archaïques du décor.
Temple de Fortuna, Venus Concordia, Mercure
79Deux dédicaces font état d’un temple consacré à Fortuna, Venus Concordia et Mercure par des particuliers sous le règne d’Hadrien [n°48] puis restauré par la cité sous celui de Sévère Alexandre [no 49]. On les associe traditionnellement au monument qui borde la place du marché à l'est en se fondant sur leur proximité60. Ce qui, dans ce secteur, est un argument assez hasardeux semble ici justifié par l'importante proportion des fragments remployés au sommet du mur oriental de la forteresse et dans sa face externe ou découverts gisant dans les déblais de la place du marché ; c’est le cas de sept des huit fragments connus.
80Il ne resterait alors de ce temple qu'un soubassement à bossages, long de 17,15 m. Toute la partie supérieure a été arasée pour édifier la mosquée qui est toujours debout et il faut noter la présence de colonnes parmi les nombreux blocs antiques remployés à sa construction ; sa présence interdit toute vérification archéologique. Il faut donc accepter cette identification avec réserve.
81Une inscription plus ancienne, trouvée au nord de la place, commémore que, sous le règne de Claude, Licinia Prisca dédia un temple à Venus Concordia [no 47] ; il s'agit probablement d'un état antérieur du même édifice qui fut totalement reconstruit, réaménagé ou agrandi sous Hadrien en même temps que l'on y introduisait deux divinités supplémentaires61.
82[no 47] Frise lisse incomplète à droite et à gauche. Lieu de découverte : au nord-est du temple de Mercure. Dimensions restituées : 45/360/45.
Éd. : Cl. Poinssot 1969, 218-219, C (AE 1969-1970, 650) = DFH, no 26, fig. 40.
[V]eneri Concordiae sacrum,/[Licinia], M(arci) l(iberta), Prisca, Licini Tyranni uxor, flamin[ica perp(etua),/d(e) s(ua)] p(ecunia) f(aciendum) c(urauit) idemque dedicauit.
Consacré à Venus Concordia, Licinia Prisca, affranchie de Marcus, épouse de M. Licinius Tyrannus, flaminique perpétuelle, s’est chargée de faire élever (ce temple) à ses frais, de même, elle en a fait la dédicace.
Datation : Le patron de Licinia Prisca est connu sous le règne de Claude62.
83[no 48] Frise lisse brisée en au moins six fragments. Lieu de découverte : tous étaient remployés dans la muraille byzantine orientale ou gisaient dans les déblais de la place du marché. Dimensions restituées : 55/500 à 520/50.
Éd. : CIL, VIII, 26471 = DFH, no 136, fig. 204.
Fortunae Aug(ustae), Veneri Con[cordiae], Mercurio Aug(usto) sacrum, / pro salute Imp(eratoris) Caes(aris) Traiani Had[riani] Aug(usti), pont(ificis) max(imi), trib(unicia) potest(ate), co(n)s(ulis) III, p(atris) [p(atriae)], / Q(uintus) Maedius Seuerus, patronus pagi et ciuitatis, nom[ine suo et M]aediae Lentulae, filiae suae, flam(inicae) perp(etuae), templum quod ex sestertium LXX [mil(ibus) n(ummum) fa]cturum se promiserat,/ampliata pecunia a fundamen[tis extruxit,---] opere exornauit idemque dedicauit, cura[t]ore [M]agnio Primo Seiano.
Consacré à Fortuna Auguste, à Venus Concordia et à Mercure Auguste, pour le salut de l'empereur César Trajan Hadrien Auguste, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, consul pour la 3e fois ; Q. Maedius Severus, patron du pagus et de la ciuitas, en son nom et en celui de sa fille Maedia Lentula, flaminique perpétuelle, avec les 70 000 sesterces qu’il avait promis d’y consacrer, après avoir augmenté cette somme, a fait édifier ce temple depuis les fondations, il lui a donné toute son décor [---]. de même, il en a fait la dédicace, étant curateur Magnius Primus Seianus.
Datation : I 19 ; le chiffre de la puissance tribunicienne d'Hadrien n’a pas été indiqué, ce qui a été interprété comme une omission volontaire du lapicide parce qu’il s'agissait probablement de la première, entre août et décembre 117. Or l’empereur est ici consul pour la troisième fois, ce qui indique l’année 11963 et l’oubli du III après la puissance tribunicienne est donc une erreur. Le curateur, L. Magnius Seianus, est également connu pour avoir légué à la cité la somme nécessaire à l'érection d'une statue d'Antonin le Pieux dédiée en 15764.
84[no 49] Frise lisse monolithe dont sont connus trois fragments non jointifs ; nous n’avons pas revu celui qui porte le début du texte. Lieu de découverte : un des fragments a été trouvé dans les déblais au sud-est du marché et les deux autres étaient remployés dans la partie orientale de la forteresse. Dimensions restituées : 53/625/48.
É.d. : CIL, VIII, 26547 + ILAfr, 528 (cf. ILTun, 1411).
Pro sal[ute Imp(eratoris) C(aesaris) diui Septimi Se]ueri Pii nepotis, diui [Magni Antonini Pii fil(ii)], [M(arci) Aureli Seueri Alexandri Pii Felicis Aug(usti)], / et [Iuliae M[amaeae Aug(ustae), matris] Aug(usti)], et [Iuliae Maesae Aug(ustae), [auiae Aug(usti)], totiusque d]iuinae domus eorum, opus te[mpli] / Fortunae [quod Q(uintus) Maedius Seuerus patr]iae suae extruxerat uetus[tate consumptum, respublica manici]pii Septimii Aureli Liberi Thuggensis r[estituit].
Pour le salut du petit-fils du divin Septime Sévère le Pieux et fils du divin et grand Antonin le Pieux, l'empereur César Marc Aurèle Sévère Alexandre, Pieux, Heureux, Auguste, de Iulia Mamaea, mère de l’Auguste, de Iulia Maesa, aïeule de l'Auguste, et de toute la maison divine, le temple de la Fortune que Q. Maedius Severus avait fait élever pour sa patrie et qui s’était écroulé de vétusté a été restauré par la respublica du municipe Septimium Aurelium Liberum de Thugga.
Datation : 222/235, d'après la titulature de Sévère Alexandre.
Inscription commémorant la chute de la Foudre
85|no 50] Bloc parallélépipédique ; seule la partie supérieure centrale d'une des grandes faces est traitée de manière soignée dans un cartouche épigraphe. Lieu de découverte : dans les thermes antoniniens. Dimensions : 53/80/10.
Éd. : ILTun, 1516 ; cf. DFH, no 131, fig. 198.
F(ulgur) D(iuum) C(onditum).
La foudre divine a été enterrée ici.
Datation : 100/250 ; d’après le style paléographique des capitales légèrement allongées.
Le culte de Pluton, génie municipal
86[no 51] Frise brisée en deux fragments jointifs, formant un ensemble complet dont la première partie est extrêmement dégradée. Lieu de découverte : un des fragments a été trouvé dans la cour de la maison qui jouxtait à l’ouest, le sanctuaire d'Esculape, l’autre, à 75 m au sud-ouest des citernes d'Aïn el Hammam. Dimensions : 50/225/32.
Éd. : CIL, VIII, 26472 + DFH, no 139, fig. 207-208.
[Pro salute Impp(eratorum) Caess(arum) C(aii) Aureli(i) Vale]ri(i) Dioc[le]tian[i] Pii Fel(icis) Inuicti Aug(usti), et M(arci) Aureli(i) Vale/[ri(i) Maximiani Pii Felicis Inuicti Aug(usti), et Fl]aui(i) Valeri(i) Cons[t]anti(i) et Galeri(i) Valeri(i) Maximiani / [Nobiliss(imorum) Caess(arum),---]CO[---]A[..]S[.], c(larissimus) u(ir), templum Geni(i) patriae ad pulchriorem faci/[e]m cum m[---]m ceter[oque] cultu adornaui[t], ad quod etiam Papirius Balbius Hono/[ratus---] LXI intulit, datis etiam sporti ulis) condec(urionibus) s[u]is, et hh(eredes) Sergi(i) Firmi luniani ob summ/[am---o]mni ! pe eun]ia eadem / resp(ublicam), cu[rante Octa]uio Stratoniano, c(larissimo) u(iro), cur(atore) reip(ublicae), dedicauit.
Pour le salut des deux empereurs Césars, Caius Aurelius Valerius Diocletianus, Pieux, Heureux, Invaincu, Auguste, et Marcus Aurelius Valerius Maximianus, Pieux, Heureux, Invaincu, Auguste, et des très nobles Césars, Flavius Valerius Constantius et Galerius Valerius Maximianus ; [---]CO[---]A[..]S[.], clarissime, a donné au temple du génie de la Patrie une ornementation plus belle avec [---] et tout le décor nécessaire ; ont aussi contribué Papirius Balbius Honoratus [---] qui a versé 61 000 sesterces, outre des sportules à ses confrères décurions, et les héritiers de Sergius Firmus Junianus, au titre de la somme [---.] ; la totalité de la somme ayant été versée à la république ?, celle-ci a procédé à la dédicace, sous la responsabilité d'Octavius Stratonianus, clarissime, curateur de la république.
Datation : 293/305, d'après la mention des quatre empereurs de la première Tétrarchie65.
87[no 52] Base incomplète en bas et à droite. Lieu de découverte : devant le temple de Mercure. Dimensions : 32/65/33.
Éd. : CIL, VIII, 26496 = DFH, no 138, fig. 206.
Plutoni Au[g(usto)] / [gen]io Thugga[e],
A Pluton, génie de Thugga.
Datation : iie siècle peut-être, d'après le style de l'écriture qui semble transitoire entre la capitale carrée et africaine.
88[no 53] Autel. Lieu de découverte : près de la base précédente, à l’angle sud-est du capitole. Dimensions : 41/23/21.
Éd. : CIL, VIII, 26495.
[Plut]o[ni] / genio / [l]oci / sacru<m>.
Consacré à Pluton, génie du lieu.
Datation : 1/300 ; ni les critères externes ni les caractéristiques paléographiques ne permettent de préciser la datation de cet autel.
89[no 54] Base incomplète de toutes parts sauf en haut. Lieu de découverte : dans le quartier au nord du sanctuaire d'Esculape. Dimensions : [21]/[37]/l 3.
Éd. : ILAfr, 547 = DFH, no 140, fig. 209.
[Plutoni g]enio uici Aug(usti uel – ustianus) sacrum, / [---] Repentinus uot(um) sol(uit) / [---l(ibens)] a(nimo).
Consacré à Pluton, génie du vicus d'Auguste, [---] Repentinus s'est acquitté de son voeu de bon gré.
Datation : 150-250, d'après la paléographie.
90[n°55-NR] Stèle très usée, portant une représentation de Pluton dans une niche qui surmonte le champ épigraphique (cf. stèle no 5, p. 322). Lieu de découverte : dans les déblais de la partie occidentale du forum. Dimensions : 64/48/21.
Éd. : ILAfr, 550.
Plutoni Aug(usto) sacrum. / genio iuci, uicinales fec(erunt).
Consacré à Pluton Auguste, au génie du vicus, les vicinaux ont fait (élever ce monument).
Datation : 1-300.
91[no 56] Bloc destiné à être encastré. Lieu de découverte : immédiatement au sud-est de la fontaine d'Aïn-Mizeb. Dimensions : 21,5/73,5/21,5.
Éd. CIL, VIII, 26473 = DFH, no 60, fig. 110-111.
Genio uici regionis II / Aurelianae sacrum, / Q(uintus) Mem(mius) Fel(ix) Caecilianus / u(otum) s(oluit) l(ibens) a(nimo).
Consacré au génie du uicus de la seconde région aurélienne, Q. Memmius Felix Caecilianus s'est acquitté de son voeu de bon gré.
92Datation : 170/250. L'épithète Aureliana ne peut se rapporter à Marc Aurèle, car la ciuitas qui obtint le droit latin de cet empereur prit l'épithète Aurélia66 et le règne d'Aurélien est incompatible avec la paléographie. Ici, même si les titulatures des cités qu'il promut prirent le surnom d'Aurelius ou Aurélia, l'épithète se réfère plutôt à Commode, et la forme exceptionnelle Aureliana le distinguerait de Marc-Aurèle ; ce que corrobore le style paléographique qui induit plutôt une datation de la fin du IIe ou du début du iiie siècle.
93[no 57] Dé d'un cippe votif portant une représentation de Pluton dans une niche qui surmonte le champ épigraphique (cf. stèle no 3). Lieu de découverte : remployé dans la première assise du parement externe du mur postérieur de la cella orientale du temple de Mercure. Dimensions : 103/42/49.
Éd. : CIL, VIII, 26494.
Plutoni / sac(rum), / Aterius / u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito).
Consacré à Pluton, Aterius s'est acquitté de son voeu de bon gré.
Datation : 1/192, terminus ante quem de la construction du temple de Mercure [no 65].
— Documents iconographiques (no 1-9)
941 — Stèle remployée dans le parement externe du temple de la Piété. Elle représente le dieu debout, avec une corne d’abondance dans la main gauche et une patère dans la droite ; il est coiffé d'une couronne murale posée sur un voile67.
952 — Stèle remployée dans le parement externe du temple A. La partie épigraphe a été piquetée et le relief raboté avant d'être enduits de stuc et masqués dans le mur du podium. Le dieu est debout dans une niche, accompagné de Cerbère, assis de face ; il est drapé dans une toge et tient une corne d'abondance dans la main gauche et une patère dans la main droite. Il est coiffé d'une couronne tourelée que l'on distingue encore malgré la détérioration de la tête68.
963 — Stèle remployée dans le parement externe du temple de Mercure. Ce bas-relief surmonte le texte de l’ex-voto [no 57], Le dieu se tient dans une niche en cul-de-four, ornée d'un arc soutenu par deux pilastres cannelés supportant des chapiteaux. Il est représenté nu avec une chlamyde sur l’épaule, tenant une patère de la main droite et s'appuyant sur un sceptre du bras gauche ; il est coiffé d’une couronne murale à une porte.
974 — Une représentation très endommagée est sculptée en bas-relief sur un gros bloc rectangulaire trouvé au nord-est du temple de Mercure. Le dieu est debout, levant la main droite au bout de laquelle il tient un objet indéterminé ; Cerbère se tient peutêtre à sa droite. L'identification avec le Génie est faite par analogie avec les autres stèles revues.
985 NR — Ce bas-relief surmonte le texte [no 55]. Le dieu est debout dans une niche ; il tient. dans la main droite, une patère qu'il penche au-dessus d’un autel allumé, dans l’autre, une corne d’abondance. Il est coiffé d’une couronne murale très usée69.
996 NR — Une statuette acrolithe en marbre, dont ne reste que la partie supérieure de la tête, à partir des yeux, a été découverte dans les déblais de la place de la Rose-des-Vents. Le front de la divinité est plissé et son abondante chevelure ondulée est coiffée d’une couronne tourelée à trois portes qui assure l'identification du Génie70.
1007 NR — Un bas-relief incomplet a été découvert à quelques mètres au nord-est du temple de Pietas. Il représente Pluton dans une niche, sur un autel entouré d’une guirlande et Cerbère se tient à sa droite. Il a la poitrine nue et les jambes drapées et l’on devine sa couronne murale, très usée ; enfin, il tient une patère dans sa main droite71.
1018 NR — Un autre bas-relief, usé et mutilé, a été trouvé dans le voisinage du temple de Mercure. Pluton, dont ne reste que la partie supérieure, était représenté dans une niche et, d’après L. Poinssot, Cerbère se tenait à sa droite, car le dieu est placé très à gauche de la niche. On distingue sa chevelure et les trois portes de sa couronne72.
1029 NR — Dans le temple de Tellus, où une cella était consacrée à Pluton |no 108], une grande statuette le représentait sur son trône, avec Cerbère assis à ses pieds73.
Dédicace a Junon Lucina
103[no 58-NR] Base incomplète en haut à gauche. Lieu de découverte : à Henchir-es-Zaouia74. Hauteur : 53.
Éd. : CIL, VIII, 27357.
[Iun]oni Lucinae A[u]g(ustae) / [s]a[c]ru[m], / pa[gus et ci]uitas Thuggensis / f[ec]e[r]un[t] et dedic(auerunt).
Consacré à Junon Lucina Auguste. Le pagus et la ciuitas de Thugga ont fait faire (ce monument) et ils en ont fait la dédicace.
Datation : 160-205 ; les deux ordres de la cité commencent à agir ensemble de manière régulière à partir du milieu du iie siècle et disparaissent avec leur fusion en municipe.
Exèdre de Junon Regina
104A moins de 150 m au sud-ouest du sanctuaire de Caelestis, sont conservés les murs d’une maison à laquelle est accolée une exèdre de plan cruciforme, ouvrant par trois baies et qui n’a jamais été relevée75. Elle a été identifiée par L. Poinssot comme 1'exedra Iunionis Reginae dédiée par Magnius Felix Remmianus et que mentionne une base découverte en remploi dans les murs de la maison transformée à une époque tardive, laquelle est, de ce fait, désignée comme la maison des Magnii76.
105L’identification de cette chapelle avec l'exèdre repose donc sur la proximité des découvertes et il est vrai que, dans cette zone restée à l'écart des grands bouleversements du centre urbain, cet argument paraîtrait suffisamment justifié si l'on ne se trouvait pas si proche du sanctuaire de Caelestis, situé en amont, et si le dédicant n’était pas lui-même prêtre de Caelestis. Aucun vestige appartenant à une exèdre n'a été identifiée dans le grand sanctuaire périphérique. Remarquons encore qu'il ne s'agit pas d'un acte officiel, ce qui pourrait indiquer qu’effectivement, la chapelle s'élevait bien sur un terrain privé.
106[no 59] Base en excellent état, composée d'un dé et d'un plateau. Lieu de découverte : en remploi dans la maison dite des Magnii. Dimensions : 55/77/128.
Éd. : CIL, VIII, 26474 = DFH, no 127, fig. 194.
Ex praecepto Deae Caelestis Aug(ustae),/simulacrum Iunonis Reginae/cum exhedra sua/Magnius Felix Remmianus, sacerdos, excoluit.
Sur la prescription de la déesse Caelestis Auguste, Magnius Felix Remmianus, prêtre, a fait élever cette statue de Junon Reine avec son exèdre.
Datation : 150/300 ; d’après la paléographie.
Dédicaces et ex-voto a Jupiter
107[no 60] Base moulurée, sans socle ni corniche, portant un trou de scellement sur le lit d'attente pour fixer la statue. Lieu de découverte : inconnu. Dimensions : 38/53/50.
Éd. : Kallala 1997, 158-162, no 3, pl. 14, fig. 12 (AE, 1997, 1656) = DFH, no 49, fig. 97.
Ioui Aug(usto) sacrum, / L(ucius) Terentius, Adiutoris fil(ius), Rufi/nianus, signum Iouis uictoris con/seruatoris et candelabra cum lucernis ob / honorem patronatus ciuitatis suae Thugg(ensis), in / se decreto ordinis conlato, donum dedit, / et ob dedicationem decurionib(us) den(arios) ternos dedit.
Consacré à Jupiter Auguste. Lucius Terentius Rufinianus, fils d’Adiutor, (a fait don de cette) statue de Jupiter Victor Conservator et des candélabres avec leurs lampes, pour l'honneur du patronat de sa ciuitas Thugga, à lui conféré par décret de l’ordre, et à l’occasion de la dédicace, il a donné trois deniers à chaque décurion.
Datation : fin du ier - début du iie siècle ; d’après l’apparition de l'ordre décurional de la ciuitas et d’après le style paléographique.
108[no 61] Dalle complète en haut et à droite. Lieu de découverte : inconnu. Dimensions : [26]/[19,5]/20.
Éd. : Kallala 1997, 162-163, no 4, pl. 14, fig. 13 (AE, 1997, 1657) = DFH, no 130, fig. 197.
[I(oui)] O(ptimo) M(aximo), / [. Ser]gius Res/[titut/tus, sacer/[dos, ex] uoto d(edit) /---.
A Jupiter, très bon. très grand, [.] Sergius Restitutus, prêtre, a fait le don de cet ex-voto [---].
Datation : 120-180 ; d'après la paléographie.
109[no 62] Base incomplète de toutes parts sauf à l'angle supérieur gauche et en bas. Lieu de découverte : inconnu. Dimensions : 38/29/14.
Io/ui---, / p]ro salu[te Imp(eratoris) Caes(aris) [M(arci) Aureli(i) Seueri] / [Alexand[ri Pii fel(icis) Aug(usti)]], pont(ificis) max(imi)], / trib(unicia) pot(estate) X[---p(atris) p(atriae)], / [[et Iuliae Mammaeae]] Aug(ustae), [matris Aug(usti)].
A Jupiter [---], pour le salut de l’empereur César Marc Aurèle Sévère Alexandre Pieux, Heureux Auguste, grand pontife, en sa 10e (?) puissance tribunicienne, père de la patrie et de Iulia Mammaea Auguste, mère de l'Auguste.
Datation : 230/235 ; il manque la fin de la ligne qui donne le nombre de puissances tribuniciennes revêtues par Sévère Alexandre, mais c'est au moins la dixième ; martelés après sa mort, les noms de l’empereur ont été regravés après 2 3 877, mais non ceux de sa mère.
temple de la Mater deum
110[no 63-NR] Cette dédicace des dendrophores à Sévère Alexandre n'a plus été vue depuis la lecture de son inventeur, Pricot de Sainte Marie, en 1837, qui n’a fourni aucune indication sur le support ni le contexte de sa découverte.
Éd. : CIL, VIII, 15527.
[Imp(eratori) Caes(ari), Diui An] tonini Pii M[agni / filio, Diui Septimi S]eueri Pii nepot[i, / M(arco) Aurelio Seuero Alexandro, trib(unicia) pot(estate)] XIV, dendrophori d[ed(icauerunt)].
A l’empereur César, fils du divin Antonin Pieux Magnus, petit-fils du divin Septime Sévère Pieux, Marc Aurèle Sévère Alexandre, en sa 14e puissance trihunicienne ; les dendrophores ont fait la dédicace.
Datation : 234/235 ; Sévère Alexandre revêt sa 14e et dernière puissance tribunicienne le 10 décembre 234 et meurt au début de l'année suivante78.
111[no 64] Frise lisse brisée en 5 fragments. Lieu de découverte : ils ont tous été découverts aux abords immédiats du capitole. Dimensions restituées : 100/425/32,5.
Éd. : CIL, VIII, 26562 a-c (a = CIL, VIII, 1489) + ILAfr, 531 = DFH, no 134, fig. 202.
[P]ro salute [dd(ominorum) nn(ostrorum)], / Imp(eratoris) Caes(aris) C(aii) Aur[eli(i) Valeri(i)] Diocletiani Pii Fel(icis) Aug(usti), p(ontificis) m(aximi), [trib(unicia) pot(estate) XII], co(n)s(ulis) V, d[es(ignati) VI, proco(n)s(ulis), et] / Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Aur[eli(i) Valeri(i) MJaximiani Pii Fel(icis) Au[g(usti), p(ontificis) m(aximi), trib(unicia) pot(estate) X], co(n)s(ulis) I]V, proco(n)s(ulis), et] / Flaui Vale[ri(i) Const]anti(i) no]biliss]imi Caes(ari), [trib(unicia) pot(estate) IV], co(n)[s(ulis) I et] / Galeri(i) Valeri]i) Maxim/iani n]obilissimi Cae[s(aris), trib(unicia) pot(estate) IV], co(n)s(ulis) I], / porticum templi Deum Matri[s, r]esp(ublica) col(oniae) Thugg(ensium) s[ua pecunia] / perfecit et dedicauit, [[pro[co]nsulatu Ael[i Meliti Dionysi(i)]].
Pour le salut de nos deux maîtres, l'empereur César Caius Aurelius Valerius Diocletianus, Pieux, Heureux, Auguste, grand pontife, en sa 15e puissance tribunicienne, 6 fois consul, consul désigné pour la 7e fois, et de l'empereur César Marcus Aurelius Valerius Maximianus, Pieux, Heureux, Auguste, grand pontife, en sa 14e puissance tribunicienne, 5 fois consul, consul désigné pour la 6e fois, et de Flavius Valerius Constancius, très noble César, en sa 6e puissance tribunicienne, 2 fois consul, et de Galerius Valerius Constancius, très noble César, en sa 6e puissance tribunicienne, 2 fois consul. La respublica de la colonie de Thugga a achevé à ses frais et a fait la dédicace du portique du temple de la Mère des Dieux, étant proconsul Aelius Helvius Dionysius.
Datation : 295 ; le dernier fragment (CIL, VIII, 26562c) indique le 5e consulat de Dioclétien, désigné pour la 6e fois, donc l'année 295-29679. Proconsul d’Afrique de 296 à 300, puis préfet urbain les deux années suivantes, L. Aelius Helvius Dionysius fut peutêtre impliqué dans un complot à la fin du règne de Maximien, ce qui expliquerait le martelage de son nom que l'on ne peut imputer aux chrétiens, puisque le personnage était déjà sorti de fonction au début des persécutions80.
Temple de Mercure
112Bordant toute la longueur septentrionale de la place de la Rose-des-Vents, faisant face au marché, le temple de Mercure81 est orienté au sud, comme le capitole auquel il est presque accolé ; cependant, la jonction entre les deux monuments a été bouleversée par la construction du mur occidental de la forteresse byzantine ; il est contourné, à l'est et au nord, par la rue qui, en arrivant du théâtre, oblique au niveau de la place du marché en direction de l’arc de Sévère Alexandre ; un axe important donc et qui lui est antérieur puisque le mur latéral de la cella orientale est assis sur son trottoir.
113Il se présente comme un temple africain dépourvu de cour et dont les trois cellae sont précédées d'un portique decastyle in antis. L’ensemble repose sur un podium peu élevé auquel on accède par un escalier de quatre marches qui occupe toute la largeur de l’édifice. Les extrémités latérales du pronaos sont fermées par deux absides semi-circulaires, de plainpied. La façade postérieure reproduit en saillie les décrochements des trois cellae. Celle du centre est rectangulaire et se termine par une niche en cul-de-four, exactement dans l'axe de l'abside de Mercure qui lui fait face au fond du marché ; c’est la plus vaste des trois. Les deux autres sont semi-circulaires et creusées d'une niche rectangulaire.
114Découvert, déblayé et restauré entre 1904 et 190882, son identification est assurée d’une part, par la présence de quatre blocs de la frise du portique de façade [n°65] remployés côte-à-côte dans la face externe du mur oriental de la forteresse et d’autre part, par les mesures concordantes des 9 blocs connus avec la largeur des entrecolonnements. Les termes de la dédicace furent repris presque à l’identique sur une belle plaque décrétée par les décurions et qui devait être affichée dans le temple ou sur la place [no 66]. On peut associer avec certitude deux bases à ce même édifice ; l'une, dédiée à Mercure et qui concerne l'ornementation d’une cella par une statue du dieu [no 68] a été découverte devant le temple ; la seconde, dédiée à Mercure Siluius, est conservée in situ dans la cella occidentale [no 67]. Nous y avons joint cinq ex-voto et dédicaces à Mercure dont la paléographie ne s’oppose pas à une datation contemporaine [n°69-73] ; trois ont été trouvés aux abords du temple et le lieu de provenance est inconnu pour les deux autres. Comme Mercure était aussi honoré en dyade avec Fortuna, à proximité, on ne peut être tout à fait assuré de l’origine de ces cinq textes.
115[n°65] Frise architravée composée de neuf blocs, appartenant au portique de façade du temple ; 20 fragments sont connus, formant un ensemble presque complet. Lieu de découverte : en remploi dans le parement externe du mur oriental de la forteresse et dans les déblais de la place de la Rose-des-Vents. Dimensions : 65/1980,5/48.
Éd. : CIL,VIII, 26482, 1-7 (7 = CIL, VIII, 1503 = CIL, VIII, 15532) + ILAfr, 516 = DFH, no 34, fig. 63.
Q(uintus) Pacuuius Saturus, fl(amen) perp(etuus), augur c(oloniae) I(uliae) K(arthaginis), e[t] Nahania [Victo]ria, fl(aminica) p(er)p(etua), ad [opu]s templi Mercurii, quot Pacuuius Felix Victorianus, filius eorum, codicillis suis ex sestertium L mil(ibus) fieri iussit, amplius ipsi ob honorem f[l(amonii) perp(etui)] sestertium LXX mil(ibus) pollicitis [sum]mis, te[mpl]um M[e]rcurii [et ce]llas duas cum [sjtatuis et por[t]icum et ab[sides---] / [[omnique cultu]] ampliata pecunia fecerunt, item porticum et [area]m macelli pago patr[i]ae extruxerunt et excoluerunt ; item ciuitati Thugg(ensi) sestertium XXV mil(ia), Q(uintus) Pacuuius Saturus, fl(amen) perp(etuus), daturum se pollicitus est, ex cuius summae reditu quotannis decurionibu[s sport]ulae darentur, et ob diem [mu]neris l[udos s]caenic[os] et sportu[las] decuri[o]nibus utriusque ordinis et un[i]uerso populo [dederunt et dedicauerunt---].
Quintus Pacuvius Saturus, flamine perpétuel, augure de la colonie de Carthage et Nahania Victoria, flaminique perpétuelle, avec les 50 000 sesterces que leur fils, Marcus Pacuvius Felix Victorianus, avait ordonné de consacrer à l'érection du temple de Mercure dans ses codicilles, ayant eux-mêmes promis d'y ajouter 70 000 en l'honneur de leur flaminat, après avoir encore augmenté cette somme, ils ont construit le temple de Mercure avec les deux cellae, les statues, le portique et les absides, et tout le décor ; ils ont aussi fait élever et orner le portique du marché pour le pagus, leur patrie ; de même, Q. Pacuvius Saturus, flamine perpétuel, a promis de verser 25 000 sesterces à la ciuitas de Thugga pour que des sportules, tirées du revenu de cette somme, soient distribuées tous les ans à ses décurions et, le jour du versement, il a offert des jeux scéniques et des sportules aux décurions des deux ordres et à l’ensemble du peuple.
Datation : ISO/192 ; les donateurs ont offert simultanément le temple de Mercure et le nouveau marché, ici mentionné ; ce dernier a également fait l’objet d'une dédicace propre pour le salut de Commode sur laquelle son nom n’a pas été martelé83.
116[no 66] Dalle brisée en plusieurs fragments, cinq d’entre eux sont connus et aucun n’est jointif. Lieu de découverte : quatre proviennent du forum ; le cinquième, du temple.
Éd. : CIL, VIII, 26485 + CIL, VIII, 26631 + CIL, VIII, 26595 a + CIL, VIII, 26635 + ILAfr, 517.
Pagus et [ciuitas Aurelia] Th[ug]ga ob meritu[m s]ua pecunia fec[erunt, d(ecreto) d(ecurionum)], / quod M(arcus) Pa[cuuius Felix Victor]ia[nus] Q(uintus) Pacuu/ui Satur[i et Nahaniae Victor]ia[e] fil(ius) codi/cillis sui[s templum Mercu]ri sestertium L m(ilibus) f[ie/ri iussit, ipsi ampl]ius ob honorem / [flam(onii) perp(etui) sestertium LXX mil(ia) pol]liciti sunt, ex quib(us) / [templum Mercuri et c]ellas duas cum sta/[tuis et porticum et absides / fecerunt, item porticum aream macelli / pago patriae extruerunt et excoluerunt], / item ciuitati] Thugg(ensis) sestertium XX [V mil(ia) Q(uintus) Pacuuius] / [Saturus fl(amen) perp(etuus) da]t[urum se pollicitus est / [ex quorum reditu quodarmis decurionibus sportulae] / p[raestarentur], et ob diem numeris ludos scae/nicos et sportulas decurionibus utriusque ordinis / et uniuerso populo dedit, / Sexto Egnatio Primo.
Le pagus et la ciuitas de Thugga (ont fait élever ce monument) à leurs frais et par décret des décurions, en raison des mérites de M. Pacuvius Felix Victorianus, fils de Q. Pacuvius Saturus et de Nahania Victoria, qui avait ordonné de consacrer 50 000 sesterces à l'érection du temple de Mercure dans ses codicilles ; ayant eux-mêmes (les parents) promis d’y ajouter 70 000 sesterces en l’honneur de leur flaminat, après avoir encore augmenté cette somme, ils ont construit le temple de Mercure avec les deux cellae, les statues, le portique et les absides, et tous les ornements du culte ; ils ont aussi fait élever et orner le portique du marché pour le pagus, leur patrie ; de même, Q. Pacuvius Saturus, flamine perpétuel, a promis de verser 25 000 sesterces à la ciuitas de Thugga pour que des sportules, tirées du revenu de cette somme soient distribuées tous les ans à ses décurions et, le jour du versement, il a offert des jeux scéniques et des sportules aux décurions des deux ordres et à l’ensemble du peuple. (Étant curateur) Sextus Egnatius Primus.
Datation : 180/192 ; hommage de la cité aux Pacuuii pour leurs bienfaits ; le contenu de ce décret est une répétition adaptée du texte précédent.
117|no 67] Base de statue avec socle et corniche dont ne manque que l'angle supérieur gauche. La surface épigraphe a été entièrement piquetée. Lieu de découverte : contre le mur postérieur de la cella occidentale du temple, dans son axe central. Dimensions : 44/85/78.
Éd. : CIL, VIII, 26486 ; cf. ILTun, 1397.
Mercurio Si luio / sacrum.
Consacré à Mercure Siluius.
Datation : 180/192 ; elle est très certainement contemporaine du temple, paraissant être restée in situ.
118[no 68] Base brisée verticalement en deux fragments jointifs, incomplète en bas, dont subsistent le dé épigraphe, la corniche et le plateau. Lieu de découverte : dans les déblais derrière le temple, à l’angle extérieur nord-ouest de la forteresse. Dimensions : 31/49/59.
Éd. : CIL, VIII, 26478 ; cf. ILTun, 1394.
Mercurio Aug(usto) sac(rum), / loco a ciuitate dato cella<m> / exorna[uit et M]ercurii sig[numi] / [---posuit].
Consacré à Mercure Auguste, à remplacement donné par la ciuitas [---] a fait orner la cella et élever une statue de Mercure.
Datation : 180/192 ; contemporaine de la dédicace du temple d'après son contenu.
119|no 69-NR| Dalle ? retaillée en cancel ; l'arrondi du chant supérieur a causé la disparition du haut de la première ligne ; les autres bords sont cassés. Lieu de découverte : remployée dans les maisons modernes accolées au mur oriental de la forteresse, devant le temple de Mercure. Dimensions : [40]/[35]/l 3.
Éd. : CIL, VIII, 26479.
[Mercu]rio Augus[to sacrum], / [pro sa]lute Imp(eratoris) C[aes(aris) M(arci) Aure/li Anto]nini Aug(usti) [---to/tiusque d]omus diu[inae / ---M]ercur[i] /---.
Consacré à Mercure Auguste, pour le salut de l’empereur César Marc Aurèle Antonin Auguste [---] et de toute la maison divine [----] de Mercure [---].
Datation : 161/222 ; cette fourchette inclut les règnes de Marc-Aurèle, Caracalla et Élagabal qui portèrent tous les noms de Marcus Aurelius Antoninus ; la restitution de Commodus serait trop longue. On ne peut exclure le règne de Marc Aurèle comme terminus post quem car, si la formule totiusque domus diuinae se rencontre rarement aussi tôt en Afrique, à Dougga, elle apparaît dans la dédicace du capitole [no 9].
120[no 70] Autel incomplet en bas. Lieu de découverte : inconnu. Dimensions : 24/23/12.
Éd : Kallala 1997, 165, no 6, lu L. Liconius (AE, 1997, 1658).
Mercurio / Aug(usto) sac(rum), / Anconiu[s]/ R ogati[anus] /---.
Consacré à Mercure Auguste, Anconius Rogatianus [---].
121Datation : 1/300.
122[n°71] Stèle complète, sauf à l'angle supérieur droit. Lieu de découverte : remployée dans le dallage d'une maison moderne entre l'oliveraie du sanctuaire de Caelestis et le sanctuaire présumé d'Esculape. Dimensions : 56/23,5/12.
Éd. : CIL, VIII, 26480.
Mercur(io) / Aug(usto) sac(rum), / L(ucius) Ballen/ius Sec/u<n>dulus / cum / suis / uotum / s(oluit) l(ibens) a(nimo).
Consacré à Mercure Auguste. Lucius Ballenius Secundulus, avec les siens, a accompli son voeu de bon gré.
Datation : 1/300.
123[no 72] Entablement d'un monument votif brisé en deux fragments jointifs ; l'ensemble est complet. Lieu de découverte : en remploi dans des maisons modernes, à l'est du capitole. Dimensions : 13/96/52.
Éd. : CIL, VIII, 26512.
P(ublius) Subidius Exoratus cum suis uotum soluit.
Publius Sabidius Exoratus s’est acquitté de son voeu avec les siens.
Datation : 150/250 ; d’après la paléographie.
124[no 73] Dé d’autel surmonté d'un plateau mouluré. Lieu de découverte : à l'est du capitole, dans la démolition des mêmes maisons que l’entablement précédent. Dimensions : [39]/[41]/16.
Éd. : CIL, VIII, 26481.
Mercurio / Aug(usto) sa[c(rum), / ---]cia[--- / ---]tolius f[--- / --- / ---d(e)] s(ua) p(ecunia) [f(ecit) uel p(osuit)].
Consacré à Mercure Auguste, [---]cia[—]toli us f[---] a fait ériger (cet autel) à ses frais.
Datation : 250/300 ; la graphie est une variante cursive des capitales africaines excessivement stylisées qui apparaissent dans la dernière moitié du iiie siècle, utilisées en particulier dans les dédicaces du temple de Tellus et des bases dédiées aux Diui sous Gallien [no 106-108 et 32-38].
125On peut en rapprocher le traitement élégant du C et du M et l'aspect grêle de la gravure.
Abside de Mercure, Génie du Marché
126Face au temple de Mercure, le marché fut découvert en 1918 et dégagé en totalité l'année suivante84. En l'absence d’étude architecturale précise, l’épigraphie révèle qu’il fut offert en 54 par M. Licinius Rufus et remanié lors de l'harmonisation architecturale de toute la place par les Pacuuii, sous le règne de Commode85. Ces derniers en firent alors démolir les structures nord pour les remplacer par un portique répondant à celui de la façade du temple de Mercure. C’est probablement à cette occasion que Caius Modius Rusticus et [.] Modius Licinianus firent élever l'abside de Mercure, Genius macelli [no 74], exactement dans l'axe de la cella centrale du temple, fermant la place de la Rose-des-Vents au sud, sa construction compensant l’amputation de sa superficie lors des travaux des Pacuuii86.
127L’abside mesure 4,5 m de rayon ; il n'en reste aucune élévation et aucun fragment de la statue qui s'y tenait n'a été retrouvé. Elle est prolongée en arrière par deux pièces rectangulaires communiquant avec son sous-sol, lequel est interprété comme une écurie ou un abattoir à cause de la présence d'anneaux pour attacher les animaux87.
128[no 74] Dalle brisée à gauche et retaillée en haut. Lieu de découverte : au sud de l'abside. Dimensions : |48,5]/[28]/17.
Éd. : ILAfr, 548 = DFH, no 141, fig. 210.
[Merc]urio genio / [m]acelli sacrum, / [C(aius) M]odius Rusticus / [. M] odi us Licinianus / [fec(erunt)] idemque dedic(auerunt).
Consacré à Mercure, génie du marché, Caius Modius Rusticus et [.] Modius Licinianus ont fait ériger (ce monument), de même, ils en ont fait la dédicace.
Datation : 180-192 ; d'après les critères paléographiques et parce que la construction de l'abside semble contemporaine de la réfection de la place du marché ; C. Modius Rusticus apparaît dans trois autres textes sous le règne de Marc-Aurèle88.
Dédicace a Mercure et a Aequitas
129[no 75-NR] Bloc brisé à droite et peut-être en bas. Lieu de découverte : au pied du mur byzantin méridional. Dimensions : 27/[19]/20.
Éd. : CIL, VIII, 26487.
Mercurio [et] / Aequitati Aug(usti) [sacr(um)], / P(ublius) Selicius [---].
Consacré à Mercure et à l'Équité d’Auguste, Publius Selicius [---].
Datation : peut-être le début de l’époque augustéenne d'après des arguments historiques89. Cette datation n'est cependant corroborée par aucun critère externe car cette pierre n’a pas été revue.
Temple de Minerve I
130Dégagé au cours des années 1960, le temple de Minerve I90 se trouve à une centaine de mètres au sud du forum, en contrebas de la rue qui longe le sanctuaire présumé d’Esculape. Il est orienté est-sud-est et a été identifié d'après la découverte in situ dans une abside, de la base épigraphe qui supportait la statue cultuelle de la déesse tutélaire [no 76].
131Du temple lui-même n'ont été reconnus que peu d'éléments : l'abside qui se trouve au fond du monument, dans son axe central et dans laquelle trônait le simulacrum. Elle était précédée de deux portiques latéraux de plain-pied, dont le stylobate subsiste au nord, mais la cour s'est partiellement effondrée avec le remblai qui la supportait au sud.
132[no 76] Base monolithe composée d'un socle et d'un dé. Lieu de découverte : in situ dans l'abside de la cella. Dimensions : 103/138/1 12.
Éd. : Kalalla 1997, 153-154, no 2. pl. 14. fig.l 1 (AE. 1997, 1655).
Mineruae Aug(ustae) sacr(um), / ex testamento Q(uinti) Vinnici(i). Q(uinti) fili(i), Arn(ensis), Genialis, sacerdotis Cereris anni CXXVI, / quaestoris, praefecti iuris dic(undi), duum(uiri) c(oloniae) C(oncordiae) I(uliae) K(arthaginis), / patroni ciuitatis Thuggensis ex sestertium X mil(ibus), XX pop(uli) R(omani) / minus, ciuitati donum dedit, curatore Q(uinto) Mario Per/petuo, patrono ciuitatis.
Consacré à Minerve Auguste, Q. Vinnicius Genialis, fils de Quintus, de la tribu Arnensis, prêtre des Cereres de l’année 126, questeur, préfet pour dire le droit, duumuir de la Colonia Concordia Iulia Karthago, patron de la ciuitas de Thugga, a donné par testament à la ciuitas (ce monument) qui lui a coûté 10 000 sesterces, moins le vingtième du Peuple Romain, étant curateur C. Marius Perpetuus, patron de la ciuitas.
Datation : lin du Ier ou début du iie siècle ; la prêtrise des Cereres a été exercée en 83., mais il est impossible de mesurer le délai écoulé entre cette prêtrise et la dédicace. On est tenté d'attribuer cette construction au règne de Nerva au plus tôt, à partir du moment où les communautés civiques, la ciuitas en l'occurrence, acquirent le droit de recevoir des legs91.
Sanctuaire de Minerve II
133Orienté est-sud-est, le sanctuaire de Minerve II offert sous le règne d'Antonin se trouve à la périphérie nord-ouest de la ville, sur le plateau qui la domine. Mis au jour en 1892 par le Dr Carton92, il est identifié d'après la découverte, dans la cour ou à proximité, des trois dédicaces gravées sur les frises du monument [no 77-79] et de trois ex-voto donnant le nom, abrégé ou entier, de la déesse [no 80-82].
134Il se présente comme un temple italique reposant sur un podium, constitué de deux pièces voûtées sous le pronaos. L'escalier axial et le podium sont inclus dans une longue cour rectangulaire alors que la cella, établie sur le remblai naturel de la partie de la pente qui n’a pas été décaissée, se trouve à l’extérieur de la cour qu'elle surplombe. Ses murs sont presque totalement arasés, mais celui du fond conserve le soubassement de la niche cultuelle. Le péribole de la cour, en opus africanum, est détruit dans toute la partie antérieure, mais face au temple, le massif de blocage qui supportait l’entrée axiale est encore visible. La cour était longée par deux portiques latéraux de 19 colonnes chacun, qui se retournaient au nord pour buter contre les faces du podium ; eux-mêmes étaient bordés par une balustrade de chancels et de piliers dont subsistent les dalles d’encastrement parallèles aux stylobates et aux trois faces visibles du podium. Elles ménagent un étroit passage dallé qui longe les portiques et délimitent un vaste espace central qui ne porte, quant à lui, nul vestige d'un sol aménagé, pas plus que de l'autel qui faisait face au temple.
135Toutes les parties en élévation du monument, péribole, murs de la cella et portique, sont effondrées et dévastées ; cinq blocs de la dédicace ont été repérés en remploi dans la construction du mur nord de la forteresse et l’on peut supposer que l’on y a fait rouler d'autres blocs provenant de ce sanctuaire édifié en amont. La partie occidentale du sanctuaire qui comprend le temple et les portiques du fond de cour est au contraire assez bien conservée et des traces de modifications témoignent de l'installation postérieure d'habitations rudimentaires : les entrecolonnements de ce portique ont été murés et les galeries aménagées en plusieurs pièces. On remarque notamment, au nord du podium, la division du portique en trois pièces par des murs d'assemblage grossier qui ont entraîné la destruction du sol d'origine et la disparition des dalles de cancel. On ignore quand le site fut définitivement abandonné ; les déblais durent combler progressivement la partie conservée de la cour en rendant son dénivelé naturel à la pente ; comme le reste du sanctuaire est totalement arasé, les vestiges, devenus invisibles, ne furent jamais remarqués avant la visite de Carton.
136[no 77] Frise lisse d'un des portiques latéraux de la cour. Dix fragments sont publiés dans CIL, VIII, 26525. Lors de l'inventaire de la mission PETRAE nous avons constaté qu'il existait en réalité deux dédicaces identiques. Des 10 fragments déjà publiés, huit seulement appartiennent à cette dédicace, la découverte de 3 inédits complète en partie le texte. Lieu de découverte : les fragments ont été découverts dans la cour du temple, à ses alentours proches et en remploi dans la face externe nord de la forteresse. Dimensions : 59/4860/42, Éd. : CIL VIII, 26525, a-o (a, b et i =CIL, VIII, 1491) + ILAfr, 522.
Pro s[a]lute Imp(eratoris) Caes(aris) [T(iti)] Aelii Hadr[i]ani Antonini [Aug(usti) Pii], liberorumq(ue) eius, Iulia Paula Laenatiana, ob honorem flaminatus sui perp[etui---], templum Mine naie solopriuato [---et ob dedicatione]m pago et ciui[ati decu]rionibus sportulas et [uniuerso populo] gimnasium et epulum dedit, curatoribus Asicio Adiutore et M(arco) Ter[entio Gell---].
Pour le salut de l’empereur César Titus Aelius Hadrianus Antonins Auguste Pieux et de ses enfants, Iulia Paula Laenatiana, pour l'honneur du flaminat perpétuel, a fait élever le temple de Minerve sur un terrain qui lui appartenait ; le jour de la dédicace, elle a offert des sportules aux décurions du pagus et de la ciuitas ainsi que de l'huile pour le bain et un banquet à l'ensemble du peuple, étant curateurs Asicius Adiutor et M. Terentius Gell[---].
Datation : 138/161, d’après la titulature d'Antonin.
137[no 78] Frise de l'autre portique latéral portant le même texte. Nous avons regroupé dans ce texte les fragments que l'on ne pouvait replacer dans l'inscription précédente ; il est impossible d’affirmer pour tous qu’ils proviennent bien d’une frise ou de l’autre.
[Pro salute Imp(eratoris) Caes(aris) A]eli(i) Hadriani Antonini Aug(usti) Pii, liberorumq(ue) eius, Iulia Paula Laenati [ana, ob honorem flamin]atus sui pe rp(etui), [---templum Mineruae solo priuato---et ob dedicationem pago et ciuitati decurionibus sportulas et uniuerso populo gimnasium et] epulum dedit, cura[toribus Asicio Adiuto]re et M(arco) Terentio Gell]---].
138[no 79] Quatre fragments jointifs d’une frise lisse incomplète à droite et à gauche ; ils sont disséminés entre les sanctuaires de Caelestis et de Minerve. La détérioration des accès à la cour et à la cella ne permet pas de déterminer laquelle des entrées cette frise surmontait. Dimensions restituées : 48/450/56.
Éd. : CIL, VIII, 26490, a-d (b, c et d = CIL, VIII, 1472) ; cf. ILAfr, 5 18.
M[i]nerua[e] Aug(ustae) sac(rum),/[Iulia P]aula La[e]natiana, flaminik(a) pe[rp(etua), s(ua) pec(unia) f(ecit)].
Consacré à Minerve Auguste, Iulia Paula Laenatiana, flaminique perpétuelle, a fait élever (ce monument) à ses frais.
Datation : 138/161 ; il s’agit d'un élément architectural du sanctuaire sur lequel sont répétés les noms de la déesse et de la donatrice.
139[no 80] Autel complet dont les trois faces anépigraphes sont ornées de rosaces. Lieu de découverte : dans la cour du sanctuaire. Dimensions : 20/15.
Éd. : ILPB, 222 = DF H, no 132, fig. 199 ; MAD, no 160 (correction de la lecture traditionnelle du genti lice Eurusius en Furusius).
M(ineruae) A(ugustae) s(acrum), / L(ucius) Furusius / Felix, e(ques) R(omanus), / u(otum) s(oluit) l(ibens) a(nimo).
Consacré à Minerve Auguste. Lucius Furusius Felix, chevalier romain, s'est acquitté de son voeu de bon gré.
Datation : 138/300 ; la construction du temple un terminus post quem.
140[no 81-NR] Cippe votif brisé en trois fragments jointifs. Lieu de découverte : près de la fontaine d'Aïn Mizeb, une cinquantaine de mètres en contrebas du sanctuaire. Dimensions : 59/23.
Éd. : CIL, VIII, 26489.
M(ineruae) A(ugustae) s(acrum),/C(aius) Pluticius Deliciemus u(otum) s(oluit),/Mendiacorum.
Consacré à Minerve Auguste, Caius Pluticius Delicianus. des Mendiacii, s’est acquitté de son voeu.
Datation : 138/300 ; s’il provient effectivement du sanctuaire, comme semble l’assurer leur proximité qui justifie le développement de la première ligne, la construction du celuici est un terminus post quem.
141[no 82-NR] Autel complet en haut seulement, découvert à l’est du capitole ; son attribution au sanctuaire est fondée sur la similitude de l’abréviation MAS avec l’ex-voto précédent ; mais en raison de la proximité du temple de Mercure, on ne peut exclure que cet ex-voto ait été adressé au dieu du marché. Dimensions restituées : [121/| 20]/45.
Éd. : CIL, VIII, 26488.
M(ineruae) A(ugustae) s(acrum), / [---]pio [---] / ---.
Consacré à Minerve Auguste, [---]pio[—] Datation : 138/300 ; la construction du temple peut être un terminus post-quem.
Chapelle de Neptune
142L’édicule voué à Neptune par C. Helvius Suavis et son épouse Cassia Faustina [no 83], a été trouvé exactement entre le temple de Saturne et une petite chapelle bâtie dans le sens de la pente et ouvrant, comme lui, plein est. Cette dernière se réduit à une abside percée d'une niche, apparemment dépourvue de portiques, et à laquelle on accède par un escalier de trois marches. R. Cagnat et P. Gauckler l'ont défini comme le monument d'origine de l'édicule votif [no 83], ce qui est en effet probable, car les deux parties du support ont été découvertes l’une à côté de l'autre93.
143[no 83] Édicule votif bipartite, affectant la forme d'un petit temple. Dimensions : 163/90/113.
Éd. : CIL, VIII, 26491 + CIL, VIII, 26492 (cf. ILTun, 1398) = DFH, no 133, fig. 200.
Neptuno Aug(usto) sacrum, / C(aius) H [el]uius Suauis et Ca[s] / sia Faustina, coniunx eius, / uotum soluerunt, / Heluius haec uoto suscepi munera diui/constituique larem sedibus in patri [is], / haec eadem coniunx mecum Faustina loca[uit] / undarum domino nereidumque patri.
Consacré à Neptune Auguste, C. Helvius Suavis et Cassia Faustina, son épouse, se sont acquittés de leur voeu, moi, Helvius, mon voeu a été exaucé par ces dons du dieu et j'ai établi mes lares dans la demeure de mes pères, mon épouse Faustina a déposé ces présents avec moi pour le Seigneur des Ondes et des Néreïdes.
Datation : 100-300, d'après la paléographie difficilement datatile des capitales cursives.
Temple de Pietas
144Orienté au nord-ouest, le temple de Pietas s'élève à la jonction de la rue qui descend depuis le théâtre jusqu'à la place de la Rose-des-vents, dans un quartier densément occupé par de petites boutiques94. Il est identifié d’après le témoignage de Th. d'Arcos qui. en 1631, donna la première lecture d’une partie de la frise encore en place sur le portique de façade [no 84]95 ; du reste, les longueurs des trois blocs, concordent parfaitement avec les entrecolonnements.
145C'est un sanctuaire à podium de petites dimensions, composé d'une cella semicirculaire et d’un portique corinthien tétrastyle. La hauteur du podium varie de 1 m à l'ouest à 1,50 m à l'est, en suivant la pente de la rue qui le longe. On monte au pronaos, du côté le plus bas. par un escalier perpendiculaire de sept marches, dont les trois premières ont été tronquées par la construction du soubassement supposé appartenir au temple de Fortuna, Venus Concordia et Mercure.
146[no 84] Frise lisse du portique de façade ; composée de trois blocs, elle est actuellement brisée en cinq fragments. Lieu de découverte : tous gisaient aux abords immédiats du temple. Dimensions restituées : 60/435/45.
Éd. : CIL, VIII, 26493, a-d (a = CIL, VIII, 1473 ; b = CIL, VIII, 15246 e = CIL, VIII, 15543) = DF H, no 30, fig.48.
Pietati Aug(usti) sacrum, / [. Pompeius] Rogatus, testamento C(aii) Pompei Nahani fratris sui, ex sestertium XXX m(ilibus) n(ummum) so[lo s]uo / [extruxit itemqu]e dedicauit, curatoribus M(arco) Morasio Donato, C(aio) Pompeio Cossut[o---].
Consacré à la Piété d'Auguste, en exécution du testament de son frère, C. Pompeius Nahanus, Pompeius Rogatus a fait élever (ce temple), pour une somme de 30 000 sesterces sur un terrain privé, de même, il en a fait la dédicace, étant curateurs M. Morasius Donatus et C. Pompeius Cossutus.
147Datation : 150/230. Nous avons déjà souligné à quel point nous dépendons de l'épigraphie pour dater les sanctuaires de Dougga96. Ici, l'absence de l'habituelle titulature impériale interdit pour l’instant de proposer une datation précise. Les seuls critères de datation exploitables, c'est-à-dire la chronologie relative des structures qui environnent le temple, l’identification de ses évergètes et l'étude du style paléographique de sa dédicace convergent essentiellement vers les règnes de Commode et de Septime Sévère. Il faut peut-être faire remonter le terminus postquem à la période antonine si l’on tient compte du décor des chapiteaux de pilastres et que l'on tient l'identification du soubassement au temple de Fortuna pour certaine, et étendre la fourchette chronologique jusqu’à la fin du règne de Sévère Alexandre à cause de certaines caractéristiques de la paléographie97.
Sanctuaire de Saturne
148Bâti à l'extrémité orientale du plateau qui domine la ville, sur un escarpement en contrebas, bordé par une pente abrupte à l'est et par la falaise au nord et à l’ouest, le sanctuaire de Saturne, l’un des plus vastes et des plus coûteux de la cité, ouvre plein est. L. Carton le fit dégager dans les années 1890-189698 et au début du siècle suivant, toute la partie antérieure du monument fut restaurée, en particulier la colonnade de façade99.
149Le monument romain a succédé à une simple aire à ciel ouvert consacrée à Ba'al. Actuellement, l'état conservé est celui d'un temple de type africain, composé de trois cellae, dont la centrale est la plus vaste ; elles s'élèvent au fond d'une cour rectangulaire close, à triportique corintien, prolongée en avant par un portique et une terrasse100. Il est associé à la dédicace sévérienne [no 88] dont presque tous les fragments ont été découverts dans son enceinte. Nous avons joint à ce dossier trois textes datés entre les années 50 et 190 p.C. L’un est une dédicace à Saturne pour le salut de Commode, par la ciuitas [no 87] ; les deux autres se rapportent à des travaux entrepris par la même communauté, dans le templum Saturni [no 85-86], tel qu'il est également nommé dans le texte [no 88]. Que ces trois textes aient été dédiés par la seule ciuitas alors que ses décurions étaient accompagnés de ceux du pagus sous Septime Sévère [no 88] a toujours conduit les auteurs à les attribuer à deux temples distincts101. L'intervention du pagus dans un domaine jusque-là géré par la seule ciuitas ne pose aucun problème car, à partir du premier tiers du iie siècle, les dédicaces publiques sont de plus en plus fréquemment présidées par les deux ordines102 ; il n’y a rien étonnant à les voir concourir ensemble à la mise en valeur d'un lieu de culte lié à l'histoire de la cité et de la province. Plusieurs indices archéologiques indiquent également que le sanctuaire fit l’objet d'aménagements successifs, sans toutefois que l’on puisse les mettre en phase avec l’épigraphie.
150Les fragments céramiques datent l’installation de faire sacrée du milieu du iie siècle a.C., ce que confirme le modèle des stèles qui domine en pays numide à partir de 150-100 a.C.103 Nous pensons qu'elle fit l’objet d’un premier aménagement monumental dans les dernières années du ier siècle p.C. au plus tôt [no 85], puisque c’est à cette date que la ciuitas adopta des institutions latines et, en particulier, remplaça ses sufètes par un ordo decurionum ; aucun vestige de cet état n’est reconnu.
151L'instabilité avérée du terrain, en particulier des glissements causés par les mouvements de la faille à laquelle on attribue la ruine définitive de l'édifice, peut expliquer deux interventions successives à cinquante ans d'intervalle ; une restauration aux frais de la ciuitas d'abord [no 86], mais nous n’avons pas davantage de traces archéologiques de ces travaux datés du milieu du iie siècle d’après la paléographie de leur dédicace. En 195, le temple fit à nouveau l'objet d'importants travaux aux frais d'un particulier mort avant de les voir achever [no 88]. On ignore leur nature exacte, mais leur dédicace étant gravée sur la Irise du portique de cour, on voit qu’ils concernèrent une grande partie de l’édifice. Il a pu s'agir de sa reconstruction totale, ou seulement de la fermeture et de l'ornementation de l' area ; c’est bien de cette époque que date l’ensemble du décor architectonique qui provient exclusivement de ce même portique ou du portique de façade104.
152On peut noter que, à partir du iie siècle p.C., l'area à ciel ouvert dans laquelle on célébrait Ba’al à Thamugadi, semble avoir été monumentalisée en deux phases distinctes concernant d'abord la construction des trois cellae, puis celle du portique105. A Dougga aussi, on peut supposer que fon a commencé par élever, au milieu du ier siècle, trois salles cultuelles au fond de l’aire primitive ; qu’à la fin du ier siècle, ce premier édifice fut restauré, agrandi ou embelli, avant que l’on ne décide de lui donner une allure plus monumentale en aménageant la cour à la fin du iie siècle. Au même moment, on le dota aussi d’un nouveau simulacrum que Cl. Poinssot et M. Le Glay datent de la fin du IIe ou du début du iiie siècle106.
153A une date indéterminée, mais postérieure aux travaux de 195, une nouvelle consolidation fut nécessaire et l’on ajouta, en façade, un portique et une terrasse jouant le rôle de contreforts. La liaison du péribole latéral de la cour et du portique montre que ce dernier est incontestablement postérieur : il ne sont pas supportés pas le même mur de fondation, mais par deux murs distincts et accolés. Les murs latéraux en petit appareil du portique s'interrompent contre l'angle chaîné en blocs du péribole. La différence de construction des deux murs ainsi que l’arasement d’un des bossages pour appuyer le second mur signalent bien deux époques distinctes, mais on ne peut pas dater la plus récente.
154La terrasse est une structure creuse, probablement remplie de terre à l’origine, car elle ne possède pas d’accès en sous-sol ; elle devait consolider le monument en augmentant son appui sur la pente. Elle est contemporaine du portique : ses murs latéraux sont pris dans le soubassement oriental de ce dernier, construit en petit appareil de moellons étagés régulièrement alternant avec de gros blocs d'opus quadratus sous les colonnes et les piliers. Lorsque la terrasse se désolidarisa du portique, les murs furent arrachés et non décollés.
155C'est peut-être de ce dernier aménagement que date le déplacement de l'accès au sanctuaire. A l'origine, on y pénétrait par une porte à porche intérieur distyle, ménagée dans le mur de façade oriental, dans l’axe de la cella centrale dont le seuil est conservé. Le porche était légèrement surélevé et il fallait descendre deux marches pour entrer dans la cour. Avec la construction du portique, un nouvel accès fut ouvert dans le péribole latéral sud, au point d’aboutissement d'un plan incliné arrivant de la ville.
156A la fin du ive siècle au plus tard, l'effondrement de la partie centrale et septentrionale de l'aire d'édification entraîna la ruine et l'abandon définitif du sanctuaire dont les matériaux furent remployés à la construction de l’église de Victoria, édifiée à moins de cinquante mètres du sanctuaire.
157[no 85-NR] Frise complète, brisée en deux fragments jointifs. Lieu de découverte : à Hr-benMansoura, à 6 km au sud de Dougga.
Éd. : CIL, VIII, 10619 = CIL, VIII, 27417.
Saturno Aug(usto) sacrum,/ciuitas Thuggensis, decreto decurionum, p(ecunia) p(ublica).
Consacré à Saturne Auguste, la ciuitas de Thugga, par décret des décurions, aux frais publics.
Datation : 80/130 ; l'ordo decurionum a succédé au senatus de la ciuitas vers la fin du ier siècle ; comme la première restauration semble intervenir au milieu du iie siècle [no 86], on est tenté de dater sa construction au moins une cinquantaine d’années avant et ce texte serait l'un des premiers actes officiels des décurions de la ciuitas.
158[no 86] Frise lisse complète. Lieu de découverte : en remploi dans une maison moderne construite dans la partie occidentale du forum. Dimensions : 39/140/27.
Éd. : ILAfr, 551 = DFH, no 126, fig. 193.
Saturno Aug(usto) sac(rum), / ciuitas Thuggensis templum uetustate consumptum / sua pecunia restituit id[e]mque dedicauit.
Consacré à Saturne Auguste, la ciuitas de Thugga a fait restaurer à ses frais le temple de Saturne, croulant de vétusté, de même, elle en a fait la dédicace.
Datation : 140/180 ; si l’on admet que ce texte concerne le même monument totalement reconstruit en 194-195 après une première édification à la fin du Ier ou au début du iie siècle, on peut dater cette dédicace intermédiaire entre les règnes de Marc Aurèle à Commode, époque qui convient parfaitement à la paléographie.
159[no 87] Sur un bloc dont la partie gauche a été retaillée et moulurée pour servir d'architrave ; la partie droite sur laquelle est conservée l’inscription devait être prise dans un mur et ainsi masquée. Lieu de découverte : en remploi dans la muraille qui passe sous l' auditorium des templa Concordiae. Dimensions : 58/[185],
Éd. : CIL, VIII, 15515 = CIL, VIII, 26497 ; cf. ILTun, 1399.
[Satur]no Aug(usto), / [pro salute Imp(eratoris) Caes(aris)] M(arci) Aureli(i) / [Commodi Antoni] ini Aug(usti) Pii / [Feli(icis), German(ici), Sarmat(ici), B]ritann(ici), / [pont(ificis) max(imi), tribun(icia) p]otest(ate) X, / [co(n)s(ulis) III, p(atris) p(atriae)]—
A Saturne Auguste, pour le salut de l'empereur César Marc Aurèle Commode Antonia Auguste, Pieux, Heureux, vainqueur des Germains, des Sarmates et des Bretons, grand pontife, en sa 10e puissance tribunicienne, consul pour la3e fois, père de la patrie [---]
Datation : 185 ; 10e puissance tribunicienne de Commode qui est, avec Caracalla, le seul empereur s'appelant Marcus Aurelius à avoir pris pris le titre de vainqueur des Bretons, mais Caracalla avait déjà revêtu sa 13e puissance tribunicienne lorsqu'il l'obtint107.
160[no 88] Frise architravée du triportique de la cour du sanctuaire. Lieu de découverte : les 26 blocs gisaient tous dans la cour et aux abords immédiats du monument. Dimensions restituées : 67/7200/49.
Éd. : CIL, VIII, 26498, 1-27 (1, 6b, 14, 18, 19, 21, 23, 25 = CIL, VIII, 1482., a-h) ; DFH, no 38, fig. 82.
Pro salute Imp(eratoris) Caesaris L(ucii) Septimi(i) Seueri Pertinacis Aug(usti), Parthici, Arabici/, Parthici, Adiaben/ici, pont(ificis) max(imi)], tri[b(unicia) pote]st(ate) III, co(n)s(ulis) II, [p(atris)] p(atriae), [[et D(ecimi) Clodii Septimi(i) Albini Caes(aris)]], et Iuliae [Domnae Aug(ustae) matris castr]orum, opus templi Saturni quod L(ucius) Octauius Victor Roscianus [---] ex summa honoris [---faciendum promiserat] taxatis sestertium L milib(us) n(ummum), mu[numentum cum aedi]culis suis perficiendum id opus sestertium C mil(ibus) n(ummum) [legau]it, qua summa ab heredibu[s sol]uta et publice inlata, pagus et ciuitas Thuggensis, d(ecreto) d(ecurionum), dedicauit (sic).
Pour le salut de l’empereur César Lucius Septimius Severus Pertinax Auguste, vainqueur des Parthes, des Arabes, des Parthes et des Adiabènes, grand pontife, en sa 3e puissance tribunicienne. consul pour la 2e fois, père de la patrie, de Decimus Clodius Albinius César et de Iulia Domna Auguste, mère des camps ; le temple de Saturne que L. Octavius Victor Roscianus avait promis de réaliser avec les 50 000 sesterces de la somme qu'il devait en l'honneur de [---le monument et les exèdres ?] ont été achevés avec les 100 000 sesterces qu’il a légués ; cette somme a été payée par ses héritiers et versée à la caisse publique, le pagus et la ciuitas de Thugga en ont fait la dédicace, par décret des décurions.
Datation : 10 déc. 194/9 déc. 195 ; 3e puissance tribunicienne de Septime Sévère qui ne porte pas encore le titre de Pius qu'il reçoit dans l’année 195.
161[no 89-103] De nombreuses stèles votives gisaient dans le sanctuaire et à ses abords immédiats. Une première série d'environ 200 ex-voto ont été exhumés lors des premiers dégagements. Ils proviennent pour une partie de la fauissa au nord-ouest de la cour où ils étaient mêlés à des tessons, des lampes et des vases en verre contenant de la cendre de charbon de bois ; les autres étaient enfouis, avec presque 300 vases, entre le temple et les rochers au sud, à remplacement de l’aire primitive, certains étaient utilisés en remploi dans le mur d'enceinte nord du sanctuaire108. La seconde série fait partie d’un lot de 249 stèles qui gisaient dans la fauissa située à l’angle nord-est de l'area, mélangées aux mêmes restes de dépôts votifs que dans la précédente109.
162Au total, c'est un lot homogène de stèles triangulaires ou à sommet arrondi, avec un ressaut dégrossi destiné à être enterré ; elles mesurent entre 80 et 90 cm de haut. Presque toutes portent des décors géométriques figurant les symboles astraux caractéristiques de Tanit. Leur gravure est extrêmement fruste et les motifs très répétitifs et simplifiés ; quelques-unes cependant se distinguent en offrant une image plus précise du sacrifice et certaines sont ornées de représentations d'animaux sacrificiels, parfois ornés de bandelettes, parmi lesquels dominent nettement les béliers. Sur deux d’entre elles, un bélier gravit un plan incliné montant au temple, sommairement représenté par 4 colonnes et l’on peut supposer qu'il s'agit d’une représentation du temple même de Dougga, avec son accès latéral par une rampe. La plupart des ex-voto sont anépigraphes ; quant à ceux qui portent un texte, qu’il soit en punique110, en grec111 ou en latin, une petite quinzaine pour ces derniers, ils fournissent toujours les mêmes formulaires stéréotypés et laconiques, commençant par le nom du dédicant et se terminant par une formule votive abrégée. D’après leur décor, les stèles les plus tardives auraient été gravées entre 100 et 150 p.C.112 Nous ignorons où sont conservés tous ces ex-voto, environ 500, dont aucun n'a été revu à l'exception des [n°94, 99, 101].
163[no 89-NR] ILTun, 1502b.
Sitius Sat/urno uo(tum) so[l(uit)].
164[no 90-NR] ILTun, 1502a.
Inuicto deo / [Saturn]o [---] / ---.
165[no 91-NR] CIL, VIII, 26501.
P(ublius) Acc(ius) / [u]o(tum) [sol(uit)].
166[no 92-NR] CIL, VIII, 26502.
L(ucius) Bon[---] / ---.
167[no 93-NR] CIL, VIII, 26503.
T(itus) Iul(ius) En(nius) / uo(tum) so(luit) / l(ibens) m(erito)
168[no 94] ILTun, 1502c = DFH, no 123, fig. 190.
C(aius) Iulius, / C(aii) f(ilius), fec(it)
Datation : 1/50 ; l'origine des noms et l’absence de cognomen paraissent justifier une datation précoce.
169[no 95-NR] ILTun,1502d.
M(arcus) Niccius / ---.
170[no 96-NR] CIL, VIII, 26504.
Q(uintus) O[p]tatus Ce) ler).
171[no 97-NR] CIL,VIII,26505.
Q(uintus) Pomp(eius) u[o(tum) sol(uit)].
172[no 98-NR] CIL, VIII, 26510.
L(ucius) Pom[pon]/nius Vic[tor] / u(otum) s(oluit).
173[n°99] CIL, VIII, 26506 = DFH, no 124, fig. 191.
L(ucius) Terentius/Luxurius f(ecit).
174[no 100-NR] ILTun, 1502e.
L(ucius) Ve[---] l(ibens)[m(erito)].
175[no 101] ILTun, 1502f = DFH, no 125, fig. 192.
Viccia Roca/[t]a u(otum) s(oluit) m(erito).
176[no 102-NR] ILTun,1502g.
--- / [---] uot(um) s(oluit) l(ibens) m(erito).
177[no 103-NR] CIL, VIII, 26506a.
--- / [-u(otum)] l(ibens) a(nimo).
Temple de Sol
178L'édifice identifié comme le temple de Sol s’élève le long d’une rue passant à l'ouest du théâtre. Il est le seul monument cultuel connu dans cette zone d’habitations très remaniées où les dégagements ne sont pas terminés ; l’unique autre monument daté dans ce quartier est le théâtre bâti sous Marc-Aurèle. Son identification repose sur la proximité des vestiges avec une dédicace à Sol, gravée sur une frise gisant immédiatement au sud de l’escalier113.
179La voie sur laquelle le temple possède un accès axial est partiellement encaissée et, sur le même côté de cette rue, toutes les constructions sont surélevées, de sorte que l'on ne peut pas qualifier de podium le soubassement sur lequel il repose. D'ailleurs, l'escalier ne se trouve pas en saillie sur la rue, mais encadré par les murs de la façade, renfoncés dans l'édifice. On ignore combien de cellae comptait le temple : une salle est bien délimitée dans l'axe de l'escalier, mais il est impossible de dire si les fondations parallèles qui suivent à l'extérieur ses murs latéraux appartiennent à deux cellae latérales ou à d'autres bâtiments antérieurs ou postérieurs. Toute l’élévation est arasée et ce monument est, dans l’état actuel, inclassable : à vrai dire, il est même difficile de l'interpréter catégoriquement ce monument comme un temple. Si tel est bien le cas, une seule datation est donnée à la fin du iiie siècle par la dédicace [no 104] dont on peut penser qu’elle avait trait à sa construction plutôt qu'à sa restauration et rien ne permet de supposer une occupation plus ancienne.
180[no 104] Frise lisse incomplète à droite. Lieu de découverte. : auprès de l’édifice identifié comme le temple de Sol. Dimensions : 60/[1831/48.
Éd. : CIL, VIII, 26499 ; DFH, no 41, fig. 88.
[D]eo Soli Aug(usto) [sac(rum)], / [[--- / --- / ---]], resp(ublica) col(oniae) T[huggensis].
Consacré au dieu Sol Auguste [---], la res publica de la colonie de Thugga.
Datation : 283/284 ; Thugga fut promue colonie en 261, mais les épithètes de sa titulature, en particulier le nom de son conditor, disparaissent après le règne de Gallien ; le règne des Tétrarques paraît trop tardif d'après la paléographie et entre ces dates, c’est celui de Numérien et Carin, dont les noms furent martelés, qui nous paraît le mieux convenir114.
Temple de Tellus
181Immédiatement au sud-est du forum, enchâssé dans un quartier densément urbanisé, le temple de Tellus est orienté sud-sud-est115 Il est identifié d’après la découverte, dans la cour, de la plupart des fragments de sa dédicace principale qui couronnait le quadriportique en rappelant que Botria Fortunata l’offrit en 261 [no 106]. On pénètre dans la cour de ce petit temple africain par un unique accès latéral, depuis la rue longeant le temple à l'ouest ; la porte était surmontée du linteau mouluré épigraphe [no 105].
182Des niches semi-circulaires et rectangulaires sont ménagées symétriquement dans les périboles des galeries latérales et dans celle de l'est, une porte ouvre sur un réduit aveugle. Les trois cellae occupent toute la largeur nord de la cour. Celle du centre, qui fermait par une grille sous une frise portant le nom de la déesse et de l'évergète [no 107], est de plan rectangulaire et son mur postérieur est occupé, 1.50 m au-dessus du sol, par trois niches en cul-de-four, dont la centrale est la plus haute. Dans son mur oriental, une porte donne accès à une pièce vaguement triangulaire sans autre issue. Les deux cellae latérales, de plan presque carré, sont plus petites ; elles sont fermées par une abside creusée d'une niche à fond plat de plain-pied.
183Devant la cella occidentale, le pavement de mosaïque blanche de la galerie porte un motif représentant une tige de millet ; dans celle de l’est, se trouvait un autel portant le nom de Pluton [no 108], ainsi qu'une statuette en marbre, de 38 cm de haut, figurant le dieu assis sur un trône à haut dossier avec Cerbère couché à ses pieds.
184[no 105] Linteau mouluré qui surmontait la porte de la cour, comme l'indique son épaisseur, identique à celle des montants ; seul l'angle inférieur droit du champ épigraphique a disparu. Lieu de découverte : dans la cour du temple. Dimensions : 45/140/62.
Éd. : ILAfr,, 552.
Telluri Aug(ustae) [sac(rum)].
Consacré à Tellus Auguste.
Datation : 50/130 ; d’après N. Ferchiou qui argue de la dégénérescence des composantes archaïques du décor pour le terminus post quem et fixe le terminus ante quem au règne de Trajan, lorsque la romanisation commence d'empreindre réellement l’architecture de Thugga116 Il faut souligner que la paléographie de ce texte se distingue radicalement de celle des deux autres frises du temple [no 106-107] et indique qu’elle a été gravée antérieurement, sans que l’on puisse préciser à quelle date.
185[no 106] Frise lisse du quadriporique de la cour du temple de Tellus. Lieu de découverte : la majorité des fragments gisaient dans la cour. Dimensions restituées : 42,5/2436/33.
Éd. : CIL, VIII, 26558, a-f (e = CIL, VIII, 1505 = CIL, VIII, 15510) + ILAfr, 530 = DFH, no 40, fig. 84.
Pro salut[e] Imp(eratoris) Caes(aris) P(ublii) Licini(i) Egnati(i) Gallieni Germanici Pii Fel(icis) Aug(usti), pont(ificis) max(imi), Germanici [maximi, trib(unicia) po]test(ate) X, co(n)s(ulis) IIII, p(atris) p(atriae), proco(n)s(ulis), et Corneliae Salo[ninae Aug(ustae)], totiusque diuinae domus [e]orum, Botria Fortunata, Victoris filia, flam[inica perp(etua), templum Tellu]ris ob summam honoris flaminatus sua pecunia a s[ol]o extruxit, excoluit et [d]edicauit, sport(ulis) d[atis decurionibus et e]puli[is uniuerso popul]o.
Pour le salut de l'empereur César Publius Egnatius Gallienus Germanicus, Pieux, Heureux, Auguste, grand pontife, grand vainqueur des Germains, en sa 10e puissance tribunicienne, consul pour la 4e fois, père de la Patrie, proconsul, de Cornelia Salonina Auguste et de toute la Maison Divine, Botria Fortunata, fille de Victor, flaminique perpétuelle, a fait élever depuis les fondations et décorer le temple de Tellus, elle l'a fait à ses frais avec la somme due pour l’honneur de son flaminat et elle en a fait la dédicace, en distribuant des sportules aux décurions et en offrant un banquet à l'ensemble du peuple.
Datation : entre le 10 et le 31 décembre 261, d’après la 10e puissance tribunicienne et 4e consulat de Gallien.
186[no 107] Frise architravée incomplète à gauche qui surmontait sans doute l'entrée de la cella centrale. Dimensions : 37/[l55]/62. Lieu de découverte : dans la cour.
Éd. : ILAfr, 553.
[Telluri Aug(ustae)] sacrum, / [Botria Fortunata], flaminica perpetua.
Consacré à Tellus Auguste, Botria Fortunata, flaminique perpétuelle.
Datation : 260/261 ; élément architectural du temple ; la paléographie est la même que celle du texte précédent.
187[no 108-NR] Autel complet en haut seulement. Lieu de découverte : dans le temple. Dimensions : [15]/[13]/12.
Éd. : ILAfr, 549.
Plutoni / [---]OI[---] / ---.
A Pluton [---]OI[---].
Datation : le temple a été offert en 261, mais il semble avoir été construit sur un sanctuaire plus ancien duquel peut aussi provenir ce texte117.
Dédicace a Vénus
188[no 109-NR] Plaque brisée à droite. Lieu de découverte : dans le frigidarium des thermes antoniniens. Dimensions : 9,5/[14]/4.
Éd. : ILTun, 1503.
Veneri [---] / Fabius [---].
A Vénus [---], Fabius [---].
Datation : 1/300.
Temple des Victoires de Caracalla
189Le temple des Victoires de Caracalla s’élève à une centaine de mètres de l'angle sudouest du forum, le long d’une rue descendant vers le sud du site. Il est mitoyen, au nord, du nymphé aménagé sous Commode118, à l’est, de la maison dite de Vénus et, au sud, d’une domus anonyme. Connu depuis le milieu du xixe siècle par sa dédicace, ses vestiges n’ont été révélés qu’en 1960-1961, lors des dégagements entrepris par l'INAA et identifiés par Cl. Poinssot en 1966119 Les plans et l'étude architecturale du monument ont été établis en 1997 et 1999-2001, dans le cadre du programme de recherche sur l’Architecture Religieuse de Dougga120.
190Il est constitué d’un temple italique dont le podium, du côté de la rue, est orné d’une colonnade heptastyle d'ordre toscan. Un escalier fondé sur le rocher donne accès à la cour depuis cette même rue. Il est précédé d’une cour rectangulaire dans laquelle on pénètre par un accès latéral. A chaque angle de la cour dallée, quatre espaces dont le sol n’était pas aménagé, sont délimités par des chancels dont sont conservées les dalles d'encastrement à rainures et au nord de la cour, un escalier mène à une plate-forme qui devait aussi être fermée par une balustrade. En arrière, sur les cinq entrecolonnements de la façade du pronaos, dont l’ordre est inconnu, courait la dédicace [no 110], dont les fragments gisaient dans le monument ou à ses abords et qui signalait que Gabinia Hermiona avait offert le templum Victoria[---] domini nostri en 214, sur un terrain qui lui appartenait. En effet, de nombreuses constatations archéologiques assurent qu’il a été partiellement édifié sur la Maison dite de Vénus à cause de son pavement de mosaïque, l'amputant de pièces dont sont conservées les portes, bouchées et intégrées au mur oriental de l’édifice, assis sur le sol de la maison. Les parements internes de la cella rectangulaire étaient revêtus de marbre et sont ornés de quatre petites niches de plain-pied sur chacun de ses longs côtés, alors qu’une vaste niche occupait toute la longueur du mur du fond à 1,75 m du sol.
191D'ordre corinthien, les niches latérales, rythmées par des piliers, étaient occupées par huit bases de statues identiques, consacrées à huit divinités, ou même seize car il faut certainement restituer un ordre superposé. Quatre sont connues : Apollon, Liber Pater, Mercure et Neptune [no 112-115] dont les noms figurent sur quatre bases d’aspect tout à fait similaire, exhumées lors des dégagements du temple et de ses environs. Dans la niche principale, dans le mur du fond, devait trôner des statues des Victoires. Enfin, une frise architravée de petites dimensions qui provient certainement aussi de l'ornementation intérieure de la cella porte seulement le nom de Minerve [no 1 16], Le monument fut occupé sans discontinuité jusque dans les années 1960 : il servait alors d’huilerie au village. En revanche, on ignore à quelle fonction il fut affecté lorsque, après son abandon et son pillage systématique dans la fin du ive ou au ve siècle, il fit l’objet d'un réaménagement total, comprenant en particulier la réfection de la cella dans le sol de laquelle on intégra des éléments, chancels et piliers, des balustrades de la cour et de la plate-forme.
192[no 110] Frise lisse composée de cinq blocs, brisée en 19 fragments. Lieu de decouverte : la majorité des fragments gisaient dans le sanctuaire ou à proximité immédiate ; quelques uns, de petites dimensions, étaient remployés sur la place du marché. Dimensions restituées : 58/1400/38.
Éd. : CIL VIII, 26546, a-h (b = CIL VIII, 1483 ; cf. CIL VIII, 15505) + CIL VIII, 26639 + CIL VIII, 26650+ ILAfr, 527 + DFH, no 39, fig. 83.
Pro salute Imp(eratoris) Caes(aris), di[ui Septim(i) S]eueri Pii, Arabici, Adiabenici, Pa[r]thici maximi, Britannici m[aximi fil(ii), d]iui M(arci) Antonini, Germ(anici), Sarm(atici) nepotis, di[ui A]ntonini Pii pronepotis, di[u]i Hadriani abne[potis, diui] Traia[ni Parthici, diui Ner]uae adnepotis, / M(arci) Aureli Antonini Pii Felicis A[ug(usti), Parth(ici)] max(imi), Brit(annici) max(imi), Germ(anici) max(imi), pont(ificis) max(imi), [t]rib(unicia) potes(tate) XVII, Imp(eratoris) III, co(n)s(ulis) IIII, p(atris) p(atriae), pro[co(n)s(ulis), et Iu]liae Domnae Piae Felicis Aug(ustae), matris Aug(usti) et castr[o]rum et senatus et patriae, totiusque diuinae domus [eorum], templum Victoria[rum---d]omini nostri, / quod G[a]binia Hermiona testamen[to suo ex] sestertium C m(ilibus) n(ummum) fieri iussit, [perfe]ctum et dedicatum es[t s]uo testamento, die dedicationis et de[inceps] quodannis epulum decurionibus ab her[e]dibus suis dari praecepit, item agrum qui appellatur circus ad uo[l]uptatem po[p]uli reipubl(icae) remisit.
Pour le salut de l'empereur César, fils du divin Septime Sévère, Pieux, vainqueur des Arabes, des Adiabènes, vainqueur suprême des Parthes et des Germains, petit-fils du divin Marc Antonin, vainqueur des Germains et des Sarmates, arrière petit-fils du divin Antonin le Pieux, arrière-arrière petit-fils du divin Hadrien, arrière-arrièrearrière petit-fils du divin Trajan vainqueur des Parthes et arrière-arrière-arrière-arrière petit-fils du divin Nerva, Marc Aurèle Antonin, Pieux, Heureux, Auguste, vainqueur des Parthes, vainqueur suprême des Bretons et des Germains, souverain pontife, en sa17e puissance tribunicienne, salué empereur pour la3e fois, 4 fois consul, père de la patrie, proconsul ; pour celle de Iulia Domna, Pieuse, Heureuse, Auguste, Mère de l'Auguste, des Camps, du Sénat et de la Patrie, et pour celle de toute la Maison Divine. Le temple des Victoires [---] de notre Seigneur que Gabinia Hermiona avait décidé dans son testament de construire pour la somme de 100 000 sesterces a été achevé et dédié ; elle a aussi prescrit dans son testament que, le jour de la dédicace et chaque jour anniversaire par la suite, ses héritiers donnent un banquet aux décurions ; de même, elle a fait don a la cité du champ que l'on appelle le cirque pour les plaisirs du peuple.
Datation : entre le printemps et la fin de 1'année 214, d’après la 17e puissance tribunicienne de Caracalla. Il porte d'ailleurs le titre de proconsul car il passe l'année en Orient où il meurt121.
193[no 111] Frise composée de trois blocs dont le lit de pose est orné d'un soffite à panneau ; le bloc final, complet, ainsi que les extrémités non jointives du premier bloc ont été retrouvés ; aucun fragment du bloc central n’a été reconnu. Lieu de découverte : dans le temple et la rue qui le longe. Dimensions restituées : 60/918/43.
Ed. : Cl. Poinssot 1972, 159 (annonce du dernier bloc et du premier fragment du premier).
V[ictor]iis [---] sacrum.
Consacré aux Victoires [---].
Datation : 214 ; cette inscription et la précédente se rapportent au même monument, d'après le style paléographique, le lieu de découverte et la probabilité de la restitution.
194[no 112-115] Quatre bases identiques, composées d'un plateau supporté par une corniche moulurée, surmontant un dé sans cadre ni décor et un socle également mouluré audessus de la plinthe, présentant des dimensions, une mise en page et une gravure absolument similaires. Sauf peut-être celle de Mercure, ces bases ont été découvertes lors du déblaiement du monument. Elles ornaient les parois latérales de la cella et elles doivent donc être datée de 214.
195[no 112] Dimensions : 55/58/33.
Éd. Kallala 1997, 167, no 7, pl. 15, fig. 15 (AE, 1997, 1659).
Apolli[ni] / Au[g(usto)].
A Apollon Auguste.
196[no 113] Dimensions : 53/64/27.
Éd. Kallala 1997, 168, no 8, pl. 15, fig. 16 (AE, 1997, 1660).
Libero Patri / Aug(usto).
A Liber Pater Auguste.
197[no 114] Dimensions : 58/69/37.
Éd. : Kallala 1997, 169, no 9, pl. 15, fig. 18 (AE, 1997, 1661).
Mercurio / Aug(usto).
A Mercure Auguste.
198|no 115] Dimensions : 55/66/35.
Éd. Kallala 1997, 169, no 10, pl. 15, fig. 17 (AE, 1997, 1662).
Neptuno / Augusto.
A Neptune Auguste.
199[no 116] Corniche. La similitude de son style paléographique avec celui des inscriptions précédentes nous pousse à l’attribuer au même temple, dans la cella duquel elle a été trouvée. Elle pourrait appartenir à l'ordre superposé des niches latérales, ce que devrait confirmer l’étude architecturale de l’édifice. Dimensions restituées : 33/90/23,5.
Minerua.
Datation : 214, si le corniche est bien un élément architectural du temple.
Temple anonyme I, dit de Pluton
200Le sanctuaire s’élève dans un quartier périphérique de la ville qui n'est que partiellement dégagé, à une trentaine de mètres au nord-ouest de l'arc de Septime Sévère ; il ouvre vers le sud-est et demeure anonyme et non daté.
201Il est environné par la maison mitoyenne du Canard et des Saisons au nord et, à l'est, il est longé par une rue descendant vers le sud ; à l’ouest et au sud, en revanche, les constructions qui le bordent demeurent enfouies. Comme pour tous les édifices découverts au cours des années 1960, nous n’avons aucun renseignement sur son dégagement, ni sur les restaurations qui y ont été entreprises depuis. Il apparaît pour la première fois dans le plan de Cl. Poinssot122qui l'identifie comme un temple de Pluton à cause de la découverte, dans la cour, d’un buste du dieu qu'il propose de dater du iie ou du iiie siècle p.C. Ce critère paraît d'autant plus insuffisant que, outre la facture très médiocre et les modestes dimensions de cette statuette de calcaire qui interdisent formellement d’y reconnaître la statue cultuelle du temple. Pluton était le Génie de la cité et qu’à ce titre, on devait trouver son évocation, épigraphique ou iconographique, dans d'autres sanctuaires. En 2000 et 2002, le temple a tait l'objet d'une étude architecturale et d’une tentative de restitution123, mais l’absence de fouilles interdit de répondre aux questions que soulèvent certaines anomalies de son plan.
202Il est composé d’une avant-cour à laquelle on accède par un escalier latéral depuis la rue. De là, un escalier axial mène à une vaste area dépourvue de portiques, occupée par un temple à podium dont l'autel est conservé. Le temple, dont on ignore l’ordre, était tétrastyle et la cella comprenait, dans le mur du fond, une unique niche cultuelle. On y monte par un escalier placé à moins de 2 m de l'autel et elle repose sur un podium dont le revêtement de stuc imite un parement de plaques de marbre.
Temple anonyme II, Dit Temple A
203Orienté au sud, le temple A s’élève au nord du sanctuaire B, dans son prolongement, parallèlement à la même rue pentue qui descend de la place de la Rose-des-Vents aux thermes antoniniens124.
204En l’absence de toute découverte iconographique et épigraphique, il reste anonyme. Fouillé en même temps que le sanctuaire B entre 1918 et 1920125, le temple, en particulier ses murs d’enceinte et l’escalier du podium, a ensuite reçu d’importantes restaurations sur lesquelles nous n’avons pas d’informations.
205Il se présente comme un temple italique reposant sur un podium qui domine la rue de 2 à 2,50 m en suivant sa déclivité du nord au sud, au fond d'une cour close dont il occupe toute la largeur. On pénètre dans la cour par une porte latérale, perçée au sud de ce même mur et précédée d'un porche corinthien distyle dont les colonnes ont été remontées. L'area était divisée par des balustrades dont sont conservées, au sol, les dalles d’encastrement. La première courait du péribole sud à l'extrémité orientale de l’escalier du podium, sur les marches duquel elle se poursuivait en rampe. Une balustrade, disposée parallèlement 2,50 m plus à l'ouest, s'interrompait, quant à elle, contre l’escalier. Elles interdisaient l’accès au couloir et aux pièces situées à l'est de la cour et dont on ignore comment on y pénétrait. Un escalier de sept marche mène au pronaos hexastyle fermé à l'est par une abside de plain-pied et à la cella où sont conservés des traces de la mosaïque qui ornait le sol, ainsi que l’accroche et des fragments d’un parement de plaques de marbre.
206En l’absence d’épigraphie. l’édifice demeure anonyme et non daté. Un rapprochement typologique s'impose avec le temple des Victoires de Caracalla dédié en 214126. Une stèle représentant Pluton accompagné de Cerbère est incluse dans le parement externe du péribole occidental, rabotée et piquetée pour être masquée par un enduit ; il s’agit d'un remploi identique à celui de la stèle prise dans le mur postérieur d'une cella du temple de Mercure [no 57], dont la construction est datée du règne de Commode. Concernant sa chronologie, une seule donnée est donc certaine : il est postérieur au sanctuaire B bâti sous Hadrien, dont le mur extérieur de la cella centrale est utilisé dans le mur d'enceinte sud du temple A127, mais il pourrait dater plus précisément de la fin du iie siècle.
Temple anonyme III, dit chapelle C
207La chapelle anonyme III est aménagée dans un espace exigu128. Il est visible que son plan triangulaire a été élaboré en fonction de l'espace laissé libre entre l'auditorium des templa Concordiae et les thermes antoniniens : deux murs droits filent vers un même point de fuite et sont reliés par un mur semi-circulaire qui ferme la partie postérieure de la chapelle en abside. Concernant sa chronologie, sa construction ne peut être antérieure au règne de Caracalla dont sont datés les thermes. Légèrement surélevée, on y monte par un escalier axial de cinq marches qui en occupe toute la largeur. Sur la troisième marche se trouvait un portique dont les piédestaux cubiques sont conservés en place.
Temple anonyme IV
208La chapelle anonyme IV, orientée à l'ouest, est accolée au sud du forum129. C'est un monument de petites dimensions qui se compose d'une cella carrée sur podium, fermée par un unique orthostate sur trois de ses côtés, le troisième étant occupé par un escalier ; au centre de la cella est conservé sur le socle d'une statue. A. Merlin s’est toujours réservé sur sa destination : il est désigné sous le nom de tribune dans les rapports de fouilles. Signalé dès 1901, il n’a été ni identifié, ni daté130. Dégagé à nouveau en 1998 par une équipe allemande de l'université de Fribourg, il est en cours de publication.
Temple anonyme V
209Le temple anonyme V n'a été ni relevé ni étudié et le dieu qui y était honoré n'est pas identifié. Son modèle paraît unique dans la province. Il est composé d'une cour à portique, tronquée au nord par la construction d’une maison non datée, au fond de laquelle se tient une cella carrée en opus africanum, posée sur une crépis à trois degrés.
Dédicaces de temples anonymes et non Repérés
210[no 117] Deux fragments jointifs d'un bloc complet, destiné à être encastré ; il devait être surmonté d'un autre bloc portant le nom de la divinité. Lieu de découverte : l’un remployé dans la face interne du mur byzantin nord et l’autre, gisant au pied de ce même mur. Dimensions : 52/102/96.
Éd. : CIL, VIII, 26475 (partie droite = CIL, VIII, 15519) ; cf. ILTun, 1393 ; DFH, no 68, fig. 125.
[---Sacr]um, / L(ucius) Iulius, L(ucii) [f(ilius)], Cor(nelia), Crassus, aed(ilicis) orn(amentis), tr(ibunus) mil(itum) / leg(ionis) XXI Rapacis in Germ(ania), praef(ectus) fabr(um), / IIuir, aug(ur), IIuir quinq(uennalis) des(ignatus), patr(onus) pagi, ded(icauit),/C(aius) Pomponius, L(ucii)f(ilius), Restitutus d(e) s(ua) p(ecunia) f(aciendum) c(urauit).
Consacré à [---], Lucius lulius Crassus, fils de Lucius, de la Cornelia, ayant reçu les ornements édiliciens, tribun militaire de la21e légion Rapax en Germanie, préfet des ouvriers, duouir, augure, duouir quinquennal désigné, patron du pagus a fait la dédicace ; Caius Pomponius Restitutus, fils de Lucius s’est chargé de faire élever (ce monument) à ses frais.
Datation : 32/36 ; le personnage est connu par ILAfr, 520 qui est la dédicace d'un arc élevé sous Caligula entre 37 et 41, quoique le nom de l'empereur ait été érasé et remplacé par celui de Claude en 43 (cf. DFH, no 24) ; il avait alors revêtu le duumvirat quinquennal. Dans le texte [no 117], il n'est encore que désigné pour cette magistrature ; cette inscription a donc été gravée un à cinq ans avant celle de l'arc, soit entre 32 au plus tôt et 36 au plus tard.
211[no 118] Dalle brisée en deux fragments non jointifs. Lieu de découverte : l'un était remployé dans une maison tardive au nord-ouest du théâtre ; la provenance de l'autre est inconnue. Dimensions : 5l/80/[40].
Éd. : ILAfr, 555 + nouveau fragment.
[---] sa[crum, / prò salute Im]peratorum Caesarum M(arci) Aureli[ii Antonini et / L(ucii) Aurelii Veri Au] gustorum, [Armeniaco]rum, Parthi[corum / maximorum], totius[q]u[e diuinae domus] eorum, [t]empl[um--- / ---]S restit[tu]it omniq(ue) cultu[--- / ---]SRIS[---]C[....]TV[---].
Consacré à [---]. pour le salut des empereurs Césars Marc Aurèle Antonin Auguste et Lucius Aurelius Verus Auguste, vainqueurs des Arméniens et des Mèdes, grands vainqueurs des Parthes et celui de toute leur maison divine ; [---] le temple de [----] a été restauré avec tout le décor [---].
Datation : 166/169 ; Marc Aurèle et Lucius Verus portent conjointement le titre de Parthicus à partir de 166131.
212[no 119] Fragment de frise. Lieu de découverte : à l'est du capitole. Dimensions : 37/[1 14]/40.
Éd. : CIL, VIII, 26500.
Pro salute<m> Imp(eratoris) Caesaris M(arci) Aurel[i Antonini (Commodi ?) Aug(usti) (Pius ?)], / L(ucius) Octauius Victor Rosc[ianus--- nomine suo et---] / Venustinae uxoris suae [---] / [et] deaurauit et aedem M[---].
Pour le salut de l'empereur César Marc Aurèle Commode Antonin. Lucius Octavius Victor Roscianus [---] en son nom et en celui de son épouse [---] Venustina [on fait élever ?---] et l'ont fait dorer, [ils ont fait---] le temple de M[---].
Datation : 161-192 ; règne de Marc Aurèle ou de Commode, d'après ce qui reste de la titulature ; on peut préférer la datation la plus basse car le dédicant est également connu par la dédicace du sanctuaire de Saturne qu’il finança en 195 [no 88], en observant toutefois que ce fut par legs testamentaire.
Notes de bas de page
1 Infra, p. 15, fig. 3, no 1 ; p. 216, fig. 2b. Cagnat & Gauckler 1898, 26-25-30 ; Cl. Poinssot 1958, 40-42, no 10 ; Khanoussi 1998, 55, no 35. Il est signalé pour la première fois en 1631 par Th. D’Arcos (cf. L. Poinssot 1903, 168) et reconnu comme un sanctuaire au début du xviiie siècle (Peyssonnel 1838, 125). La dégradation du monument s'accrut ensuite au point qu'aucun autre voyageur ne le remarqua plus avant 1861, mais alors, ni Guérin (1862, 1 19-142), ni Saladin (1892, 516-517, fig. 124-125) n'identifièrent la fonction de l’édifice. Il fut entièrement dégagé entre 1894 et 1899 (Coudray de la Blanchère 1895, 6-7 ; Cagnat & Gauckler 1898, pl. XI-XIV ; Homo 1899, clxxxiv, ccii ; Gauckler 1900, cxix) et les restaurations commencèrent en 1904 pour s'achever dix ans plus tard. Elles concernèrent en particulier le remontage des colonnes du temple et du portique (Gauckler 1905, clxxii-clxxiii ; Merlin 1908a, ccxxviii ; id. 1915, ccxv).
2 Golvin & Khanoussi 2004.
3 Golvin & Khanoussi 2004.
4 1984, 540.
5 Infra, p. 15, fig. 3, no 2 ; p. 215, fig. 3a. Cagnat & Gauckler 1898, 1-4, pl. Il ; Cl. Poinssot 1958, 34, no 7 ; Barton 1982, 316-317 ; Eingartner 1992, 213-242 ; Khanoussi 1998, 18, no 4. L'édifice a été identifié comme le temple de Jupiter dès le voyage de Th. d'Arcos en 1631 et il fut ensuite signalé par tous les voyageurs qui passèrent à Thugga, le père Ximenez et Peyssonnel, Dupont, Temple, Davis et Guérin, (L. Poinssot 1903, 167 ; Thouvenot 1938, 317 ; Saint-Amans 2000, 565-566). Bruce en a fait faire des dessins antérieurs à l'effondrement des murs de la cella, reproduits par H. Saladin (1892, 488-515. fig. 106-1 18, pl. III-IV). Ce dernier, qui se rendit sur le site après l'imposteur Irisson qui en donna une interprétation délirante, en lit la première étude (Irrisson 1889, 121 ; Saladin 1892, 488-515, plan, fig. 106, restitution, fig. 1 18). L. Carton y entreprit les premiers travaux (1893, 356-359) et les alentours du temple furent rapidement dégagés (Homo 1899, clxxxiv-clxxxviii ; Gauckler 1900, exviii ; Merlin 1901,374-388, pl. XXIX-XXX ; id. 1902a, 399-401 ; Homo 1901, 1-2). Les restaurations des murs en opus africanum et le remontage de l'entablement du portique qui fut agrafé à la cella se succédèrent de 1903 à 1911 (L. Poinssot 1910, ccxxviii-ccxxx ; id. 1912a, 132-137 ; Merlin 1915, ccxi-ccxv). Les dernières fouilles, menées par Cl. Poinssot en 1955, révélèrent l’existence de la crypte sous la cella (1967, 169-180, pl. I-II). En 1994, l’INP a restauré la face interne du mur postérieur, la niche centrale et le dallage du pronaos ; le dernier sondage pratiqué dans la cella en 1996 est inédit.
6 Kienast 1996, 139, 144.
7 L'abréviation NR signifie pierre Non Revue.
8 Carton 1904, 122.
9 Caputo 1950, 165 ; Hanson 1959, 61, fig. 24.
10 Pour Lepcis Magna : IRT, 269 ; pour Bulla Regia : Cl. Poinssot 1959, 108.
11 Infra, p. 286, datation du texte [no 12].
12 Cl. Poinssot 1961, 261-262 ; id. 1963, 49-53.
13 L. Poinssot a proposé de restituer porticibu[s et columnas lapi]deas à la dernière ligne, mais la révision de la pierre a révélé le haut d'un C ou d'un G à la dernière ligne, sous le I de Licini, ce qui rend cette restitution impossible d'après le nombre des lettres qui le suit et qui ne peut excéder 5 ou 6. Mieux vaut préférer la proposition de son fils, porticibu[s et ar]G[enteas] deas, que l’on retrouve plus tard dans la dédicace du sanctuaire de Caelestis [no 61 ou encore, une formule se terminant par C[ereres] deas.
14 CIL, VIII, 26528.
15 1904, 177, no 21.
16 1906, 129, no 15.
17 Carton 1893, 22 avec un plan au 1/5000e : id. 1895, 152 ; Cagnat & Gaucklcr 1898, 39.
18 Infra, p. 15. fig. 3, no 3 ; p. 217, fig. 4a. L. Poinssot le premier, en se fondant sur la proximité des découvertes épigraphiques et archéologiques assigna le temple A à la Concorde et le temple B ainsi que l'auditorium à Liber Pater (1919, 138-144). Son fils y adjoignit la chapelle C, mais sans lui affecter une divinité précise (1958, 52-54, no 16 ; G. Charles-Picard 1954, 160), alors que L. Foucher interpréta cette petite construction comme un sacrarium ou une réserve pour les accessoires nécessaires à la célébration des mystères qui avaient lieu dans le petit théâtre (1975, 487). Sur le temple A, infra, p. 369-372 ; sur la chapelle C, infra, p. 372.
19 Nous avions pu constater que le mur nord de la cella centrale du temple B fut partiellement englobé dans le mur d'enceinte sud du temple A et qu'il n'existait là aucune communication entre les deux temples ; quant à la chapelle C. ses murs latéraux sont mitoyens des édifices qui l'encadrent, entre lesquels un espace demeuré libre a permis son édification. Pour le détail de ces conclusions : Brouquier-Reddé & Saint-Amans 1997, 175-199.
20 Hiesel & Strocka 2002, 70-72 ; Raming & Ritter 2002, 87-105 ; Hiesel 2002, 106-111.
21 2002,108-110.
22 Hiesel & Strocka 2002, 71.
23 Id. fig. 4.
24 Id. fig. 4 et 6.
25 Il y a une grande difficulté à lire et à relier le plan et les coupes des fig. 4-6 en raison de l'utilisation de trames identiques pour des couches et des matériaux de nature différente. Sur la coupe BB'de la figure 6, aucune tranchée de fondation n’est visible ni au nu de la semelle de fondation, ni au nu de la plate-forme taillée dans le substrat.
26 Id., 71.
27 Raming & Ritter 2002, 104.
28 Interprétation traditionnelle logiquement fondée sur sa relation avec Liber Pater ; infra, p. 151-153 ; 224.
29 Le texte [no 151, portant la titulature d’Hadrien, devait surmonter l'accès principal depuis la ville, au sud du péribole occidental. L’accès symétrique n'est pas bien attesté en raison de sa détérioration, mais s'il existait à l’origine, il constituerait le meilleur emplacement pour restituer la dédicace [no 16]. Les textes [no 17-18] sont gravés sur les grandes faces opposées de la même frise monolithe ; ils étaient donc visibles depuis l’intérieur et depuis l’extérieur du monument. Le nom du fils cadet, A. Gabinius Datus filius, apparaît pour la première fois dans le texte [no 18], peut-être parce qu’il n’a financé qu’une partie de la construction. Il n’était pas présent lors de la dédicace qui fut faite en son nom, gravée en même temps que les textes [no 15-17], Mais c’est le seul élément qui distingue ce texte des autres frises car le coût des travaux et l’énumération des templa (...) cum reliquis templis et xystis y sont répétés à l’identique. Il est possible que cette frise opistographe ait couronné le seuil conduisant de la cour du temple B aux escaliers de l'auditorium. La construction du petit théâtre a peut-être été financée spécifiquement par le Carthaginois et on peut imaginer que c’est la face de la frise présentant son nom qui était tournée vers le théâtre cultuel ; sinon, comment expliquer son absence sur les dédicaces précédentes ?
30 Les fragments de la frise opistographe [no 17-18] sont actuellement rassemblés près du sanctuaire présumé d’Esculape, mais nous ignorons où ils ont été trouvés.
31 Les dédicaces à A. Gabinius Datus, le père (ILAfr, 568) et le fils (ILAfr, 569 ; ILTun, 1513), à M. Gabinius Bassus, l’autre fils (ILTun, 15 12) et à Gabinia Beata, leur mère (ILTun, 1511).
32 Infra, p. 148-155.
33 Le temple B a été entièrement dégagé entre 1918 et 1920 (L. Poinssot 1919, 137-144 ; id. 1920, cxxcxxii). Le dégagement de l'auditorium, dont nous n’avons nulle trace, a sûrement été effectué dans les années 1950-1960.
34 Infra, p. 148-149.
35 Cf. aussi la datation du texte [no 21], contemporain de celui-ci.
36 A cause du coût, L. Maurin et Z. Ben Abdallah (2000, 267-268) restituent à raison statuas plutôt que templa, comme le proposait le CIL.
37 Infra, p. 145-146.
38 Kienast 1996, 90-91.
39 1919, 177.
40 ILAfr, 520 ; infra, tableau p. 62, tableau no 3.
41 Kienast 1996, 78.
42 Cf. datation du texte [no 12].
43 Kienast 1996, 108-113.
44 Infra, p. 134-135.
45 Kienast 1996, 139.
46 L. Poinssot 1910, ccxxxii.
47 Kienast 1996, 158.
48 Infra, p. 197-198.
49 Infra, p. 109.
50 Infra, p. 15, fig. 3. no 4 ; p. 217. fig. 3b. Saladin 1892, 485-488, fig. 105-108 ; Carton 1894, 280-281, id. 1898 ; Gauckler 1902, ccx-ccxii ; Merlin 1901, 383-384, pl. XXIX-XXX ; id. 1903, 15-16 ; Cl. Poinssot 1958. 44, no 11 ; Khanoussi 1998, 49, no 31. Il fut signalé pour la première fois en 1881 par Irisson qui. en indiquant seulement qu’il était "ruiné de fond en comble”, en donna une interprétation extrêmement fantaisiste (1889, 130). H. Saladin donna une description de l'édifice qui avait été réaménagé en habitation et où L. Carton logea plus tard avant qu’il ne soit temporairement transformé en réserve épigraphique. Les murs modernes correspondaient aux murs latéraux et à la façade du péribole ; à l'intérieur de la cour, les murs des pièces avaient été montés sans maçonnerie avec des blocs de remplois. Les premiers travaux de dégagement furent entrepris par L. Carton en 1892 (Carton & Denis 1893, 72 ; Carton 1898, 105) qui cherchait alors le forum et crut le reconnaître dans la petite place triangulaire qui précède le monument, le carrefour de 2 rues en fait. Les responsables successifs du site achevèrent de le dégager et de procéder aux restaurations les plus urgentes (Merlin 1902, clxxxiv-clxxxvi ; id. 1902a, 399-401 ; id. 1903, 15-16 ; Homo 1903, clxviii-clxx). La dernière campagne consacrée à l'édifice eut lieu en 1912 (Merlin 1912a, ccxlii-ccxlvii ; id. 1913a, clx).
51 De Thamugadi (Le Glay 1966, 125-161, 1966a, 281-282 ; Rossignoii 1994, 582), d'Ammaedara (Le Glay 1961, 323-331 ; Rossignoii 1994, 561) sans doute de Thubursicum Numidarum (Le Glay 1961, 367-369 : 1966, pl. 32) et de Cuicul (Le Glay 1966, 125-161 ; id. 1966a, 281-282 ; Romanelli 1970, 125-126 ; Rossignoii 1994, 582)
52 Le Glay 1961, 274-277 ; Rossignoii 1994, 572.
53 Il s'agit d'une mesure restituée. Au total, les quatre fragments connus ont une longueur de 233 cm. cependant, les lacunes sont très peu importantes sur les deux blocs qui avaient chacun 138 cm de long et permettent une restitution précise.
54 Infra, p. 23-24.
55 Infra, p. 143-144.
56 C. Uruenius C. 1. V[---] est affranchi d'une famille d'origine italienne bien implantée aussi dans les pagi de Thibursicum Bure et d'Uchi Maius et dont on trouve la trace jusqu’à Lambèse (L. Poinssot 1913, 224).
57 L. Poinssot (1913, 157) avait déjà noté que Dougga servit dans l'Antiquité tardive et après la conquête arabe de carrière aux agglomérations voisines situées à une altitude inférieure, comme Aïn-es-Zaouia et Hr-benMansoura où a été découverte la première dédicace du temple de Saturne [no 86].
58 Kienast 1996, 139, 144.
59 Infra, p. 142-143.
60 Infra, p. 15. fig. 3, no 5. Merlin 1902, ccxii ; id. 1903, 24-25 ; L. Poinssot 1904, 405 ; Gauckler 1905, clxx ; L. Poinssot 1919, 145-146 ; Khanoussi 1998, 24, no 8.
61 Infra, p. 155-158.
62 Cf. la datation du texte [no 12].
63 Kienast 1996, 129.
64 AE, 1968, 585.
65 Kienast 1996, 266, 272, 280, 283.
66 Gascou 1972, 160-161 ; Beschaoueh 1997, 67-70 ; infra, p. 144-143.
67 L. Poinssot 1909a, 97-98, no 1 ; id. 1912a, 136-137.
68 Id. 1906, 140.
69 ld. 1913, 28, no 20.
70 L. Poinssot 1909a, 99, no 2.
71 L. Poinssot 1909a, 99, no 3.
72 L. Poinssot 1909a, 99, no 4.
73 Infra, p. 362.
74 Infra, p. 312.
75 Infra, p. 15. fig. 3. no 6. D'abord signalée comme église (L. Poinssot 1907a, clxxxiii-clxxxix), elle a été dégagée entre 1906 et 1907 (id. 1906, 336, 235 ; id. 1909a, 89). Cl. Poinssot 1958, 78, no 37.
76 L. Poinssot 1906, 336 ; id. 1907a, clxxxiii.
77 Kienast 1996, 177-178.
78 Kienastl996. 177-178.
79 Lukang 1991, 39-42 ; Kienast 1996, 267.
80 Chastagnol 1962, 34-38, no 11.
81 Infra, p. 15, fig. 3, no 7 ; p. 217, fig. 3e. Cl. Poinssot 1958, 33, no 5 ; Khanoussi 1998, 26, no 10.
82 L. Poinssot 1905, cxix-cxxiii ; Merlin 1908a, ccxxviii. Les murs et les portes des cellae ont été réparés et les colonnes du portique redressées.
83 CIL, VIII, 26530, 26533 et ILAfr, 523.
84 Infra, p. 15, fig. 3, no 8. Merlin 1918, clvi ; id. 1919, cxxviii-cxxxi, plan ccxxix ; de Ruyt 1983, 218.
85 Infra, p. 164-165.
86 L. Poinssot 1919, 191-192 ; de Ruyt 1983, 213.
87 De Ruyt 1983, 216.
88 Infra, p. 121.
89 Infra, p. 96-98.
90 Infra, p. 15. fig. 3. no 9. Khanoussi 1997, 121 ; 1998, 47, no 29.
91 Ulpien, Fr. 22.6.
92 Infra, p. 15, fig. 3, no 10 ; p. 216, fig. 2a. Carton 1893., fig. 1 ; id. 1895, 166-167 ; id. 1897, 52-60 avec un plan. 54 ; Cl. Poinssot 1958, 69-70, no 32 ; Eingartner 1992, 221-224, fig. 125-130 ; Khanoussi 1998, 60, no 40.
93 Infra, p. 15, fig. 3, no 11. Cagnut-Gauckler 1898, 74 ; l'identification a été reprise par Khanoussi 1998, 22, no 2. La chapelle figure sans identification dans le guide de Cl. Poinssot 1958, 63, no 25.
94 Infra, p. 15, fig. 3, no 12. Merlin 1903, 27-28 ; L. Poinssot 1904, 406-416 ; Cl. Poinssot 1958, 32, no 3 ; Khanoussi 1998, 23, no 7. Le temple était déjà enterré jusqu'à mi-hauteur des piliers lors du passage de Th. d'Arcos. Il disparut des sources jusqu’à ce qu'A. Merlin le fasse dégager au printemps et à l'automne 1902 (1902, ccviiccviii) ; l'année suivante. L. Poinssot fit réparer le mur de la cella et remonter des fragments des deux colonnes de la façade (1904, 377, 404-416).
95 Une “pierre comme une architrave, soustenue sur quatre piliers" ; cf. L. Poinssot 1903,166-169, 181-182.
96 Infra, p. 23-24.
97 Pour le détail des critères de datation, cf. Maurin & Saint-Amans 2000. 80-86, no 30, avec la collaboration de D. Tardy et N. Ferchiou pour l’étude du décor architectural.
98 Infra p. 15, fig. 3, no 13 ; p. 217, fig. 3c. Carton & Denis 1890-1891, 555 ; id. 1891,420, 437-441 : id. 1893, 69-82 : Carton 1893, 356-357 : id. 1896, 367-474.
99 Merlin 1908a, ccxxviii-ccxxix ; L. Poinssot 1909a, 100 ; id. 1912a. 134 ; Lantier & Poinssot 1941-42,
100 Temple 1835, 92 ; Guérin 1862, 127-128 ; Saladin 1892, 514-515. fig. 120-121 ; Carton 1896, 367-474, plan, 369, pl. I-IV ; Cagnat & Gauckler 1898, 82-85., pl. XXV-XXVIII ; Cl. Poinssot 1958, 63 ; Le Glay 1961, 207-220, plan p. 209, pl. IV, fìg. 1-2 ; 1966, 277-278 ; Pensabene 1987, 251-255 ; Khanoussi 1998, 15, no 1.
101 Pour M. Le Glay, le texte [no 85] appartiendrait même à un troisième sanctuaire dépendant de la ciuitas Thuggensis (1961, 216) ; si l'on peut envisager que la cité ait vénéré le même dieu dans deux lieux de cultes différents, installés chacun sur des territoires respectivement gérés par le pagus et par la duitas, l'existence d'un troisième lieu de culte dépendant de la même ciuitas dans cette cité au territoire restreint paraît difficile à admettre.
102 Infra, p. 160-163.
103 Carton 1896, 399-415 ; C. Picard, Cat. Mus. Alaoui, Coll. pun., I, p. 258-261, Cb. 953-960 ; Lantier & Poinssot 1941-42a, 225 ; Le Glay 1961, 210, n. 3 ; 1966a, 21). Certains unguentaria puniques trouvés dans les fauissae correspondent au no 59 du type Jbel Mleza, apparus à la fin du iiie ou au début du iie siècle a.C. (d'après la typologie de Cintas & Gobert 1939, 79).
104 D'après P. Pensabene (1987, 269-271) qui fonde en partie sa datation sur celle de la dédicace.
105 Le Glay 1961,276 ; aucune des dédicaces correspondantes n'a été retrouvée.
106 A cause de la forme des boucles de la chevelure et de l'emploi du trépan, d'un style semblable aux basreliefs de l'arc de Lepcis Magna édifié entre 203 et 204 p.C. (Cl. Poinssot 1955, 32-47, pl. I ; Le Glay 1961., 212-213, pl. VI). Ce sont des fragments de la tête, du bras droit et des pieds qui ont été retrouvés dans une des citernes de la cour. La statue de marbre blanc qui représentait le dieu assis sur son trône devait mesurer 1,75 m. de haut.
107 Kienast 1996. 148-149, 163.
108 Carton 1893, 357. Les épigraphes latines sont publiées dans le CIL.
109 Lantier & Poinssot 1941-1942a, 224. Il s'agit de la série publiée dans les ILTun. Sur l’inventaire des stèles, cf. en dernier lieu, Maurin 2000, 251.
110 Carton 1896, 408-41 1, n°6-l7 ; Merlin 1901a, cxix : Dussaud 1914a, 44-45, no 1-3 ; Chabot 1916, 122-126 ; Ghaki 1997,35.
111 Deux ex-voto grecs, portant les symboles du croissant et du disque ; Carton 1896, 415, no 18-19 ; Chabot 1916, 128 ; cf. CIL, VIII, 26509 ; ILTun, 1401.
112 Le Glay 1966a, 28, 65.
113 Infra, p. 15, fig. 3, no 14. Il n'a encore fait l'objet d'aucune publication détaillée, il est seulement signalé dans Khanoussi 1997, 1 18 ; id. 1998, 63, no 44.
114 Infra, p. 198-200.
115 Infra, p. 15, fig. 3, no 15 ; p. 217, fig. 3d. Cl. Poinssot 1958, 45, no 12 ; Alther-Charron 1979, 403-409 ; Khanoussi 1998, 34-35, no 18 ; Tilmant (1995, 21-30) en fournit une description récente et complète. Il fut découvert en 1916 et entièrement déblayé dès 1917 (Merlin 1917, cxl-cxlii ; L. Poinssot 1919, 144-159).
116 Ferchiou 1989, 330-331 ; infra, p. 107-108.
117 Infra, p. 107-108.
118 Infra, p. 15, fig. 3, no 16 ; p. 215, fig. le. Sur le nom du temple, infra, p. 171-172.
119 Cl. Poinssot 1966, 772 ; 1972, 159 ; Khanoussi 1998, 40-41, no 21.
120 Une première présentation en a été donnée par V. Brouquier-Reddé (2003, 457-470) ; il sera présenté en détail dans Golvin & Khanoussi 2004.
121 Kienast 1996, 163.
122 Infra, p. 15, fig. 3, no 17. Cl. Poinssot 1958, 62, no 23 ; Khanoussi 1998, 62, no 51.
123 Golvin & Khanoussi 2004.
124 Infra p. 15, fig. 3, no 18 ; p. 215. fig. lb. Il est traditionnellement traité comme appartenant à l'ensemble des Templa Concordiae ; Cl. Poinssot 1961, 257-260, fig. 1 ; Khanoussi 1998, 42, no 24. Il est en fait bien distinct du temple B (Brouquier-Reddé & Saint-Amans 1997., 175-199 ; Raming & Ritter 2002, 95-97 ; infra, 289-291).
125 L. Poinssot 1919, 137-144, id. 1920, cxx-cxxii.
126 Infra, p. 218-219.
127 Sur l'attribution erronée de cet édilice aux templa Concordiae, infra, p. 290-291.
128 Infra, p. 15, fig. 3, no 20.
129 Infra, p. 15, fig. 3, n°21.
130 Merlin 1901, 378-379 ; id. 1903, 5-6 ; Khanoussi 1998, 33, no 15 ; Hiesel & Strocka 2002, 73.
131 Kienast 1996, 139, 144.
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