Res publica restituta et les pouvoirs d'Auguste
p. 419-428
Texte intégral
1Dans un article publié en 1974 et intitulé “Respublica restituta. A Modem Illusion ?”, E. A. Judge a critiqué la thèse selon laquelle Auguste, tout en fondant le Principat, aurait prétendu “restaurer la République”1. La rareté de la formule res publica restituta dans les textes officiels augustéens avait déjà été soulignée l'année précédente par F. Millar, dans une étude tendant à établir que le Principat était plus éloigné de la République que le Triumvirat, qu'il marquait une nouvelle étape dans le sens d'une évolution monarchique du pouvoir, et que c'est bien ainsi qu'il fut interprété2. On ne trouve en effet res publica restituta que dans la laudatio Turiae3 et dans les Fastes de Préneste à la date du 13 janvier, à propos du s. c. du 13 janvier 27. Encore s'agit-il, dans le second cas, d'une restitution de Mommsen4, à laquelle Judge, avec prudence, proposait de substituer une autre formule5. On doit lui reconnaître le mérite de nous avoir rappelé que ce texte est de toute façon trop mutilé pour qu'on puisse fonder sur lui rien de solide6, même si la récente publication d'un aureus de 28 avec la légende LEGES ET IVRA P(opulo) R(omano) RESTITUII a redonné force à la restitution de Mommsen7. De la première phrase du chapitre 34 des Res Gestae (in consulatu sexto et septimo, post[quam b]ella [ciuili]a exstinxeram, per consensum uniuersorum [potens8 reru]m om[n]ium, rem publicam ex mea pote state in senat [us populique Rom] ani [a]rbitrium transtuli), l'aureus de 28 confirme l'indication chronologique in consulatu sexto et septimo : la restitution des provinces au peuple romain en janvier 279 ne fut que la dernière étape d'un processus qui avait occupé toute l'année 28, lorsque le peuple retrouva la plénitude de ses fonctions électives et qu'une véritable collégialité fut rétablie dans l'exercice du consulat10, lorsque les lois aussi retrouvèrent toute leur force, que César annula les décisions contraires aux lois qu'il avait lui-même prises entre 43 et 29, et prêta serment, au terme de son sixième consulat, de n'avoir rien fait pendant cette magistrature qui fût contraire aux lois11. Auguste admet avoir possédé, au moment où il prit possession de ce sixième consulat, une toute puissance qui n'était pas fondée en droit mais en fait, par une acceptation générale due au fait qu'il avait mis fin aux guerres civiles. L'interprétation de ce texte a longtemps été obérée par la volonté de l'utiliser pour interpréter les événements de 32, et l'on doit en particulier à Dessau et à Berve d'avoir indiqué la bonne direction12 : Auguste se garde bien de donner des détails sur la façon dont il avait acquis la toute puissance possédée au 1er janvier 28. Il se contente d'indiquer explicitement que le rétablissement de la paix civile expliquait qu'elle fût acceptée par tous, et implicitement que cette situation d'exception ne pouvait plus perdurer une fois la paix civile recouvrée : il me semble que la temporelle post[quam b]ella [ciuli]a exstinxeram qualifie à la fois per consensum uniuersorum [potens reru]m om[n]ium et rem publicam ex mea pote state in senat[us populique Rom]ani [a]rbitrium transtuli, et que dans les deux cas elle se double d'une valeur causale. L'extinction des guerres civiles explique et le consensus et la décision prise par César de restituer la res publica à ses légitimes détenteurs. L’aureus de 28 déjà plusieurs fois mentionné semble pouvoir être attribué au même atelier que le cistophore portant au droit la légende LIBERTATIS P(opuli) R(omani) VINDEX et au revers PAX13, et il y a un lien entre les légendes des deux monnaies : César a pu rendre au peuple romain ses pouvoirs (car c'est ce mot qui traduit le mieux iura) et ses lois parce qu'il avait précédemment rétabli la paix civile et protégé sa liberté contre la menace d'une tyrannie orientale. Dans le premier chapitre des Res Gestae, on le sait, le mot d'ordre uindex libertatis est associé au rôle joué par le futur Auguste dès 4414 : le rapprochement n'est pas fortuit, et il est probable que le précédent de 44 fut largement utilisé dans la propagande de l'année 32. Mais revenons au chapitre 34. Ce dont se prévaut Auguste, c'est d’avoir fait passer la res publica de son pouvoir à celui du sénat et du peuple romain. Cela ne signifie pas, bien entendu, qu'il prétende n'avoir plus exercé de pouvoir, mais seulement que de ces pouvoirs (y compris des provinces qui lui furent confiées en 27), il fut désormais légitimement investi par des décisions du sénat et du peuple, redevenus seuls maîtres de leur attribution. Le chapitre 34 est bien évidemment très sélectif. Auguste ne met l'accent que sur la restitution au sénat et au peuple de la res publica et sur les honneurs qui lui furent décernés pour l'en remercier, et il termine par la célèbre phrase : post id tem[pus a]uctoritate [omnibus praestiti, potest]atis au[tem n]ihilo amplius [habu]i quam cet [eri qui m]ihi quoque in ma[gis]tra[t]u conlegae f[uerunt]. Ce chapitre essentiel ne nous autorise, ni à récuser purement et simplement le témoignage des Res Gestae15, ni à en tirer argument pour des aspects des pouvoirs d'Auguste qui ne sont pas abordés : on ne saurait par exemple en déduire qu'Auguste né reçut pas un imperium supérieur à celui des autres proconsuls16, car il n'y avait pas collégialité entre les proconsuls. La phrase post id tempus etc. apparaît en quelque sorte comme l'intruse à l'intérieur des deux chapitres conclusifs, 34 et 35, qui n'ont pas pour objet les pouvoirs d'Auguste, mais les honneurs qu'il reçut, en 27 (cognomen d'Auguste, lauriers, couronne civique et clipeus uirtutis) et en 2 (titre de pater patriae). Si bien que, dans ce contexte, l’élément essentiel me paraît être auctoritate omnibus praestiti, les mots potestatis autem etc. n'étant qu'une précision, une restriction, secondaire en fait, mais jugée nécessaire pour que ne paraisse pas invalidée l’affirmation précédente rem publicam ex mea potestate in senatus populique Romani arbitrium transtuli. La modestie et la litote ne caractérisent ni les Res Gestae dans leur ensemble, ni leur début et leur fin en particulier : il se trouve seulement que ce texte n'est pas, et n'a jamais prétendu être un traité de droit public, et que la gloire d'Auguste, plus encore que sur les pouvoirs qu'il avait accumulés, reposait sur les honneurs exceptionnels qui lui avaient été octroyés.
2Que la formule rem publicam populo Romano restituere ait ou non figuré dans le s. c. du 13 janvier 27 (et reprise de ce texte par les Fastes de Préneste) est d'ailleurs assez secondaire. E. T. Salmon, en l'honneur de qui E. A. Judge écrivit l'article dont je suis parti, avait observé dès 1956 que rem publicam restituere ne signifie pas “restaurer la République mais “restaurer un gouvernement constitutionnel’, et qu'une célèbre phrase d’un édit d’Auguste citée par Suétone montre clairement que la res publica augustéenne n'était pas purement et simplement l'ancienne République : ita mihi saluam ac sospitem rem publicam sistere in sua sede liceat atque eius rei fructum percipere, quem peto, ut optimi status auctor dicar et moriens ut feram mecum spem, mansura in uestigio suo fundamenta rei publicae quae iecero17. A vrai dire, il n'est pas de restauration qui soit à l'identique, car des institutions ne sortent jamais intactes d'une crise qui les a mises en péril ou partiellement suspendues, et Velleius va beaucoup trop loin lorsqu'il écrit prisca illa et antiqua rei publicae forma reuocata18. Si nous prenons l'exemple des lois (puisqu'aussi bien la formule leges populo Romano restituit se trouve sur l’aureus de 28), il est clair que la notion de restauration est extrêmement ambiguë. De quand faudrait-il dater l'ouverture de la parenthèse que la restitutio de 28 serait censée fermer ? Les lois césariennes avaient été sanctionnées par le Sénat en 44. Les mesures triumvirales pouvaient se prévaloir de la loi Titia, et nombre d'entre elles avaient fait l'objet d'une ratification comitiale. On aimerait avoir plus d'informations sur les mesures que César en 28 annula comme ayant été prises ἀνόμως καὶ ἀδίκως (note 11). Il est en tout cas des domaines, et des domaines importants, qui exigeaient une nouvelle définition des règles. Ainsi peut-on, sans grand risque de se tromper, supposer le vote en 28 d'une nouvelle loi annale, en 27 d une nouvelle loi sur les provinces : on constate dès l'époque augustéenne que ni la loi Cornelia dans le premier cas, ni la loi Iulia (ou la loi Pompeia) dans le second ne correspondent exactement aux indications fournies par les fastes, et il faut donc supposer que le rétablissement du rôle électoral des comices et de l'affectation par tirage au sort de provinces consulaires et prétoriennes fut accompagné en 28 et 27 du vote de lois nouvelles. Cela n’était en aucune façon contradictoire avec la notion de restitutio legum, car cette dernière impliquait seulement que ces procédures, comme bien d'autres, fussent désormais de nouveau régies par la loi, sauf dispenses elles-mêmes accordées selon des règles. Restituta uis legibus, selon une formule de Velleius Paterculus qui peut cette fois être acceptée19.
3Le cas des provinces est de ce point de vue exemplaire puisque, la même année 27, Auguste se vit accorder pour dix ans, par un s. c. ratifié par le peuple, la plupart des provinces où séjournaient des légions, avec autorisation d'y envoyer des légats pourvus de l'imperium prétorien. Une telle mesure était sans précédent si l'on considère le nombre et l'importance des provinces qui furent assignées à Auguste au moment même où les autres n'étaient confiées que pour un an à d’anciens consuls ou d'anciens préteurs. Mais, si l'on considère la procédure adoptée, on pouvait invoquer le précédent de mesures républicaines, prises en faveur de Pompée notamment. Surtout, ces provinces étaient maintenant confiées à Auguste par le sénat et par le peuple, pour une durée limitée, et la loi qui l'en investit dut faire l'objet d'une exception formelle dans celle qui réglementa l'assignation des provinces consulaires et prétoriennes, par le moyen d'une clause du type quominus... e(x) h(ac) l(ege) n(ihil) r(ogatur). Le pouvoir d'Auguste sur ses provinces était exorbitant par rapport à la règle générale, mais il ne remettait pas en cause le principe de la toute-puissance de la loi, et il restait formellement un mandat du peuple sur avis du sénat, et non un partage du pouvoir entre le Prince, le peuple et le Sénat.
4Même si la restitutio de 28-27 n'était pas une restauration intégrale de la République (de quelle République, d’ailleurs, se serait-il agi ?), elle ne résolvait toutefois en aucune façon la définition de la place du Prince dans le nouveau status rei publicae. Ce qu'on a appelé, assez improprement me semble-t-il, le Principat consulaire des années 27-23 est plutôt un palliatif provisoire, qui permettait de reculer la nécessité d'une innovation radicale. Les années 23 à 18, grâce à une série de compromis et de réajustements, mirent en place pour 1 essentiel les fondements juridiques des pouvoirs du Prince. Je n'entrerai pas ici dans le détail de discussions qui sont 1 objet d'un autre article (“A propos des pouvoirs d'Auguste”), qui vient de paraître dans les Cahiers du Centre Gustave-Glotz de 2001, et je me limiterai à un certain nombre de réflexions.
5La première est que les mesures de 23-18 révèlent une inventivité, une capacité d'innovation qui sont sans comparaison avec celles de 28-27. L'abdication du consulat par Auguste en 23 répondait à une nécessité, dès lors qu'il ne put convaincre le sénat d'accepter purement et simplement la création d’un troisième consulat20, car la noblesse ne pouvait accepter indéfiniment qu'un des deux consulats de la tradition républicaine fût confisqué par le Prince. Inversement, le Prince ne pouvait accepter d'être dans la situation d'un Pompée, restant aux portes de la Ville et dépendant du bon vouloir de magistrats amis pour pouvoir, hors du pomerium, assister à des réunions du sénat ou à des contiones. La solution trouvée en 23 fut de greffer sur l’inviolabilité tribunicienne dont Auguste avait joui depuis 36 une véritable puissance tribunicienne, avec le ius agendi cum plebe et un ius agendi cum senati1, ou plus exactement un ius relationis renforcé par rapport à celui des tribuns. L'inviolabilité de 36 étant viagère, la puissance tribunicienne de 23 le fut aussi, même s'il fallut, pour respecter le principe de l'annalité, que cette puissance viagère prît la forme, non d'une potestas perpetua (comme la dictatura perpetua de César, qui avait mis fin au dénombrement de ses dictatures), mais d'une puissance annuelle constamment reconduite, et dont les années pouvaient être dénombrées. Elle présentait implicitement un autre avantage considérable, en ce qu'il était impensable qu'un détenteur de la puissance tribunicienne fût contraint de rester hors des limites du pomerium. Aussi Auguste, qui en 27 avait reçu pour dix ans le gouvernement des provinces non pacifiées ou menacées, et qui, après son abdication du consulat, conservait donc en tant que proconsul son imperium consulaire, fut-il autorisé à franchir le pomerium sans perdre cet imperium21. L'octroi de la puissance tribunicienne à un patricien, le caractère viager de ce pouvoir (le premier et le seul dont Auguste ait usé), l'affranchissement enfin de la règle du pomerium, ces réformes représentaient incontestablement une rupture beaucoup plus grave par rapport aux pratiques institutionnelles de la République que la répartition des provinces en 27.
6Il est d'autant plus intéressant de noter que, dans les chapitre 5 et 6 des Res gestae, après avoir rappelé son refus de la dictature et du consulat annuus et perpetuus, avoir souligné qu'à trois reprises, en 19, 18 et 11 a.C., τής [τε σ]υγκλήτoυ καὶ τοῦ δήμου τῶν ‘Ρωμαίων όμολογούντων ἴν[α ἐπιμε]λητὴς τῶν τε νόμων καὶ τῶν τρόπων [ἐπὶ με]γίστηι [έξουσκχι μόνο]ς χειροτονηθῶι, ἀρχὴν οὐδεμ[ία]ν πα[ρὰ τὰ πά]τρι[α ἕθ]η διδομένην άνεδεξάμην22, Auguste souligne que c'est en vertu de sa puissance tribunicienne qu'il mena à bien la législation voulue par le sénat : ἃ δὲ τότε δι ’ ἐμοῦ ἡ σύνκλητoς οἰκονομεῖσθαι έβούλετο. τής δημαρχικῆς ἐξο[υ]σίας ὣν ἐτέλε[σα] (per trib[un]ici[a]m p[otestatem perfecï). Le caractère profondément novateur de la puissance tribunicienne est ainsi gommé par l'accent que met Auguste sur les véritables violation du mos maiorum qu'auraient été, selon lui, la dictature, le consulat perpétuel ou de droit de prendre des décisions ayant valeur de lois, c’est-à-dire tout ce qui pouvait directement évoquer les précédents de Sylla, de César et du triumvirat. Tacite a bien souligné le caractère insidieux que prit le développement de la puissance tribunicienne : id summi fastigii uocabulum Augustus repperit, ne regis aut dictatoris nomen adsumeret, et tamen appellatione aliqua cetera imperia praemineret23. Par un apparent paradoxe, la nouveauté même des réformes de 23, par contraste avec des précédents jugés insupportables, avait permis de les faire accepter.
7Elle le fit d’autant plus, me semble-t-il, que les mesures de 23, sur des points importants, restaient encore vagues, qu'elles durent être explicitées par la suite, et que certaines conséquences ne furent jamais exploitées par Auguste lui-même. Ainsi, alors que les magistratures prenaient fin à date fixe, l'imperium d'un promagistrat restait valide jusqu'à ce qu'il fût de retour à Rome et franchît le pomerium : la tradition républicaine fut sur ce point maintenue sous l'Empire pour les proconsuls24. La réforme de 23 abolissait cette limite dans le cas du Prince, sans veiller à définir un autre terme de son imperium25. Ce fut probablement une omission plutôt qu’une ruse : le soin que prit Auguste de faire régulièrement renouveler son imperium décennal (ou quinquennal), jusqu'à la fin de sa vie, ne suggère pas qu’il ait jamais eu l’intention de se faire subrepticement attribuer un imperium viager. A sa mort, en 14, Tibère disposait déjà d'un imperium égal à celui d'Auguste dans les provinces et sur les armées : il lui avait été conféré pour dix ans par une loi consulaire qui peut être datée de 13. N'étant pas interrompu par la mort d'Auguste, et n'ayant pas été abdiqué, cet imperium n'eut pas à être réattribué, et toute l'attitude de Tibère, qui se présente alors en fidèle héritier d'Auguste mis à part le refus de certains honneurs, me paraît infirmer l'hypothèse, qui ne trouve aucun fondement dans nos sources, qu'il se soit fait conférer en 14 un imperium viager26 C'est en 23, me semble-t-il, lorsqu’il s'abstint de solliciter le renouvellement de son imperium27, que Tibère révéla ce secret du pouvoir : le renouvellement décennal n'était pas en fait une procédure nécessaire, et l'imperium du Prince continuait à courir, sauf à ce que sa déchéance fût prononcée par le Sénat. Les motivations de Tibère en 23 nous échappent : utilisa-t-il de façon méditée une faille ouverte 46 ans plus tôt, ou songeait-il vraiment à se retirer du pouvoir, alors qu'il venait de perdre ses deux héritiers, Germanicus puis, tout récemment, Drusus28 ? En tout cas, c'est par la simple absence d'une demande de renouvellement que l'imperium des Princes dut devenir viager.
8Sur un autre point, les mesures de 23 exigèrent une clarification plus rapide, qui fut pour 1 essentiel fournie dès 19 : après qu'il eut refusé la dictature et même, à deux reprises, le consulat auquel il avait été élu sans être candidat, Auguste obtint d'être désormais précédé des douze licteurs consulaires à l'intérieur de la Ville, et de siéger sur une chaise curule entre celles des consuls29. Les interprétations de cette réforme de 19 me paraissent rester prisonnières d'une alternative entre simples marques d’honneur30 et totale équivalence de l'imperium du Prince à celui des consuls31. Or, s'il est vrai que les faisceaux, insignia imperii, sont indissociables d'une certaine capacité à exercer l'imperium, au moins par 1 usage de la coercition, il reste qu'Auguste ne devint pas un troisième consul, qu'il s'abstint soigneusement d'empiéter sur les compétences propres des consuls, comme l'organisation des élections consulaires et prétoriennes32 ou la proposition d'une loi aux comices centuriates ou tributes33. Les mesures de 19, en revanche, furent à l'origine de compétences nouvelles, qui n'entraient pas en concurrence directe avec celles des consuls. C'est le cas des fonctions censoriennes. Il était arrivé, sous la République, qu'en l'absence de censeurs, elles fussent dévolues aux consuls, par une décision qui impliquait une intervention du sénat et du peuple34, et c’est en vertu d'une procédure analogue que la censoria potestas dut être accordée en 29 à Octavien consul et à Agrippa consul désigné35. La nouveauté, après l'échec des censeurs élus en 22 et après les réformes de 19, est que les fonctions censoriennes ne furent plus dévolues au consuls : c'est Auguste qui en fut à plusieurs reprises investi, seul en 18 pour une importante lectio senatus36, puis en 8 a.C. pour procéder une seconde fois au cens, enfin avec Tibère comme collègue pour un troisième cens en 14 p.C. Dans ses Res gestae, il précise qu'en 8 et en 14 il agit consulari cum imperio : non pas “en vertu de son imperium consulaire” (on aurait eu en ce cas l'ablatif seul), mais bien “alors qu'il disposait d'un imperium consulaire”37, qui n'était autre que celui qui lui permettait de gouverner ses provinces38. On considéra donc que les fonctions censoriennes pouvaient être attribuées à Auguste sans qu'il exerçât le consulat, dès lors qu'il se trouvait à Rome et qu'il y était pourvu d'un imperium consulaire.
9Plus intéressantes encore sont les conséquences que put avoir la réforme de 19 en matière de juridiction du Prince. Les origines de son pouvoir de justice sont assurément complexes, et en matière de juridiction d'appel, il faut probablement tenir compte de la situation créée en 27 quand une importante partie des provinces furent gouvernées par des légats d'Auguste propréteurs, car il était normal qu'on pût faire appel de leurs décisions devant le Prince dont ils n'étaient que les représentants. Pour ce qui est de la juridiction en première instance, on a pensé que la réforme de 19 aurait joué un rôle dans la mesure où l'imperium du Prince aurait été désormais considéré comme équivalent à celui des consuls39, mais les consuls de la fin de la République n'avaient pas exercé les fonctions judiciaires qui devinrent celles du Prince. Plutôt que l'extension d'une juridiction consulaire qui appartenait à un passé déjà bien révolu, la juridiction du Prince en première instance me paraît être un développement nouveau, dont le fondement, certes, était la capacité juridictionnelle inhérente à toute possession de l'imperium, mais dont le modèle, du point de vue procédural en particulier, est plutôt à rechercher du côté de la juridiction exercée par les gouverneurs dans leurs provinces.
10La réforme de 19 n'eut donc pas pour objet, ni même pour conséquence, de redonner à Auguste les pouvoirs et compétences consulaires qu'il avait abdiqués en 23. Elle fut le point de départ de développements nouveaux : sur un imperium dont la raison d'être était initialement le gouvernement d'une partie des provinces, mais que l'exercice de la puissance tribunicienne avait conduit à affranchir de la limite du pomerium et dont la possession à l'intérieur même de la Ville était désormais clairement affichée, commencèrent à se greffer une série de compétences qui, conjuguées avec la puissance tribunicienne, dessinèrent progressivement les contours de l'aspect urbain du pouvoir impérial.
11C'est donc dans les années 23-19/18 que se met véritablement en place un nouus status rei publicae. L'habileté d'Auguste aura été, sans aucun doute, d'avancer en partie masqué et de ne pas affronter les obstacles qui avaient entraîné la ruine de César. Le De re publica de Cicéron ne fut, assurément, ni une préfiguration ni une source d'inspiration du Principat augustéen, mais il reste un document précieux sur ce que les Romains considéraient comme une res publica, et plus encore sur ce qu'ils considéraient comme incompatible avec une res publica. D'un côté, Cicéron dénonçait la dérive d'un tribunat de la plèbe s'opposant à l'autorité du sénat. Cette menace avait considérablement diminué depuis les années 50, et les tribuns séditieux n'étaient plus qu'un lointain souvenir. D’autre part, la puissance tribunicienne augustéenne, quoi qu'on en ait pu dire, ne s'inscrivait absolument pas dans une telle tradition. Le renforcement dès 23-22 du ius relationis inhérent à cette puissance montre bien l'importance fondamentale qu'avait pour Auguste le pouvoir de contrôler l’ordre du jour du Sénat. Plutôt qu'une menace latente de s'appuyer sur le peuple contre lui, la puissance tribunicienne manifestait la volonté de collaborer étroitement avec un Sénat dont le Prince, toutefois, n'entendait pas être le simple exécutant, mais qui serait plutôt fermement tenu en bride. D'un autre côté, toujours dans le De re publica cicéronien, le regnum qui menaçait la res publica était aussi une forme non équilibrée de l'imperium, alors que le pouvoir consulaire était au contraire un pouvoir royal tempéré. C'est de ce côté, en revanche, qu'après les années 50 les atteintes à la res publica avaient été les plus manifestes. De ce point de vue, l'abdication du consulat avait parachevé en 23 la restitutio de 28-27 en mettant définitivement fin à la pratique, ouvertement répudiée dans les Res Gestae, du consulatus annuus et perpetuus, et les réformes de 19 n'étaient pas revenues sur cette précaution. Greffés, par des accroissements soigneusement calculés, sur la sacrosainteté tribunicienne de 36 et sur le gouvernement provincial de 27, les pouvoirs du prince, ne rejetant pas seulement avec ostentation le titre royal et la dictature, mais se construisant à côté d'un pouvoir consulaire qu’on avait vidé de sa substance en prenant bien soin de ne pas l'amputer explicitement de ses prérogatives, pouvaient prétendre ne pas porter atteinte à la res publica dans la mesure où ils ne s'inscrivaient pas dans les catégories déjà inventoriées et devenues canoniques de l'adfectatio regni.
12Un dernier point me paraît devoir être souligné. S'il est vrai, et toute la démonstration qui précède va en ce sens, que la genèse des pouvoirs impériaux fut complexe, qu'elle exigea à plusieurs reprises des compromis et des ajustements, il n'en reste pas moins qu'est irrecevable l'hypothèse, récemment reprise et développée par M. H. Dettenhoffer d'une constante et durable opposition du sénat40. Auguste n'aurait pu, comme il le fit, tirer le meilleur parti des pouvoirs dont il s'était fait investir s'il s'était heurté à une guérilla des magistrats et du sénat. Sans vouloir aborder ici le difficile probème de l'imperium maius que j'ai traité ailleurs41, je me contenterai d'utiliser un exemple qui me semble de ce point de vue tout à fait significatif : la célèbre inscription de Kymé publiée en 195842. Elle est composée de deux textes bien distincts : le premier est un édit des consuls Auguste et Agrippa, daté de 27 par la mention du cognomen Augusti, qui prescrivait, pour la province d'Asie et peut-être pour d’autres provinces transmarines, la restitution des terres publiques et sacrées et des statues consacrées aux divinités qui auraient été victimes de spoliations, et donnait des instructions aux gouverneurs pour que cette décision soit appliquée ; le second est une lettre du proconsul d'Asie Vinicius (probablement L. Vinicius, consul suffect en 33), qui répondait favorablement à la demande d'un thiase de la cité de Kymè, et se référait à l'édit consulaire de 27 en le qualifiant de iussus Augusti Caesaris (1. 15-16). Il est possible que les consuls aient consulté le sénat avant de rédiger leur édit43, et qu'ils l'aient précisé dans une lettre au(x) proconsul(s) accompagnant le texte de l’édit. Mais dans l'édit lui-même, avant tout destiné aux provinciaux, il n'est pas fait mention d'un rôle joué par le Sénat. Mais ce qui est plus remarquable encore, me semble-t-il, c'est qu'un proconsul d'Asie, peu de temps après, attribue au seul Auguste un édit qui avait été pris par les deux consuls, et que ce proconsul décide de faire graver sur la chapelle restituée au thiase une inscription attribuant à Auguste tout le mérite de ce bienfait : Imp. Caesar Deiuei f. Augustus restituit (1. 19). Cela n'est aucunement l'indice d'une hiérarchie des imperia. Mais c'est une démonstration éclatante de la façon dont l'auctoritas d'Auguste, dès les années 20, pouvait éclipser tous les autres organes du pouvoir romain, que ce soit le Sénat, son collègue dans le consulat, ou le proconsul d'Asie. C'est cette auctoritas qui permit à Auguste de tirer un tel parti des pouvoirs qui lui étaient conférés, car leur nature et leur extension, davantage encore que par les sénatus-consultes ou les lois, furent définies par l'usage qu'il en fit et par l'acceptation générale qu'il obtint. Et c'est bien pourquoi il est souvent si difficile de préciser l'origine exacte de tel ou tel pouvoir du Prince.
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Pani, M. (1974): Comitia e senato. Sulla trasformazione della procedura elettorale a Roma nell'età di Tiberio, Bari.
Pelham, H. F. (1911): Essays on Roman History, Oxford.
Rich, J. W. (1990): Cassius Dio. The Augustan Seulement (53-55.9), Warminster.
Rich, J. W. et J. H. C. Williams (1999) : “Leges et iura p. R. restituit : A New Aureus of Octavian and the Settlement of 28-27 B. C.”, NC, 159, 169-213.
Salmon, E. T. (1956): “The Evolution of Augustus' Principate”, Historia, 5, 456-478.
Syme, R. (1958): Tacitus, Oxford.
Notes de bas de page
1 Judge 1974.
2 Millar 1973. part. 63-64.
3 Laudatio Turiae, 2.25-6: pacato orbe terrarum, res[titut]a re publica, quieta deinde n[obis et felicia] tempora contigerunt.
4 CIL, I, p. 312 et 3S4; Inscr. It., 13.2, 113: [... quod rem publicam] p(opulo) R(omano) rest[it]u[it].
5 P. 298: [... quod ciuibus ab eo seruatis ipse] p(opulus) R(omanus) rest[it]u[i sibi uidebatur].
6 En ce sens, Brunt 1982, 243 n. 7.
7 Rich & Williams 1999, 209-10.
8 Pour cette restitution (au lieu de potitus ou de compos), voir Krömer 1978, 133-137.
9 Ov., Fast., 1.589: redditaque immunis populo prouincia nostro.
10 D.C. 53.1.1.
11 D.C. 53.2.5 et 1.1.
12 Berve 1936. Voir déjà Dessau 1925, 1019.
13 RPC, I, no 2203.
14 RGDA, 1,1: annos undeuiginti natus exercitum priuato consilio et priuata impensa comparaui, per quem rem publicam a dominatione factionis oppressam in libertatem uindicaui.
15 En ce sens, Hampl 1979, 209-217.
16 En ce sens, Bleicken 1978, 1, 38-9.
17 Suet., Aug., 28.3. Salmon 1956.
18 Vell. 2.89.4.
19 Vell. 2.89.3.
20 Voir Suet., Aug., 37.3.
21 Ferrary 2001a et 2001b, 119-120.
22 J'indique ici le texte grec des Res Gestae parce qu'il est le mieux conservé, et que le texte latin n'en est pratiquement ici que la rétroversion.
23 Tac., Ann., 3.56.2.
24 Ulpien, Dig., 1.16.1 et 1.16.16 ; Marcien, Dig., 1.16.2, pr. ; D.C. 53.13.4.
25 Ainsi que l’a vu Jones 1960, 8.
26 En ce sens, notamment, Syme 1958, 411, n. 4 ; Kienast 1999, 88 n. 32 149 et n 235
27 D.C. (Xiph.) 57.24.1.
28 Cf. Tac., Ann., 4.9.1: ad uana et totiens inrìsa reuolutus, de reddenda re publica utque consules seu quis abus regimen susciperent, uero quoque et honesto fidem dempsit.
29 D.C. 54.10.5 : τὴν ἐξουσίαν … τὴν τῶν ὑπάτων διὰ βίου ἔλαβεν , ὤστε καὶ τοῖς δώδεκα ράβδοις ἀεὶ καὶ πανταχοῦ χρῆσθαι καὶ ἐν µἐσω гῶν ἀεἰ ὑπατευόντων ἐπὶ τοῦ ἀχρικοῦ δὶφρου καθίζεσθαι
30 Ainsi, après Mommsen, Kromayer, Pelham et Premerstein, De Martino 1974 193-6 • Castritius 1982 44 n. 67 et 52 ; Bleicken 1998, 364.
31 Ainsi, Jones 1960, 13-15; Girardet 1990, 120; Eck 1998, 57; Kienast 1999, 113.
32 L'idée que la réforme de 19 aurait permis à Auguste d'être associé aux consuls dans la sélection des candidats au moment de leur professio (Jones 1960, 14 ; Frei-Stolba 1967, 106-113 ; Pani 1974, 44-45 ; Eck 1998, 57 ; Kienast 1999, 201) me paraît erronée : seul le consul présidant les comices pouvait refuser de tenir compte d'un candidat, et c’était au moment de la renuntiatio, c’est-à-dire de la proclamation des résultats du vote (cf. Vell. 2.92.4). En matière électorale, et sauf de rares exceptions, Auguste intervint d'abord par les seuls moyens traditionnels de la suffragano et de la commendano (Suet, Aug., 56.2). Après le rétablissement des élections en 28 il n y eut de véritables modifications qu'à partir de 5 p.C., avec la loi Valeria Cornelia.
33 La, législation augustéenne fut proposée par Auguste lui-même en vertu de sa tribunicia potestas (RGDA, 6.2), donc sous forme de pl. sc. (en 18-17 essentiellement), ou bien le Prince fit passer les réformes qu'il désirait sous la forme de lois proposées par les consuls (lois Quinctia de 9 a.C., Fufia Caninia de 2 a.C., Aelia Sentia de 4 p.C., Papia Poppaea de 9 p.C.).
34 Ainsi en 75, alors que la majorité sénatoriale ne souhaitait pas que l’on procédât à un cens, la locatio des uectigalia fut-elle confiée aux consuls par un s. c. et une loi (Cic., II Verr., 3.18-19). Il est abusif de prétendre que “the censoria potestas was always dormant in the consular imperium” (Hardy 1919, 45). Seuls des possesseurs de l'imperium consulaire pouvaient recevoir, en l'absence de censeurs, des compétences censoriales, mais cette prouincia, qui avait échappé à la compétence normale des consuls, exigeait pour leur être réattribuée une décision du sénat et du peuple.
35 D'après les Fastes de Venosa (I. It., 13.1, p. 254), Octavien et Agrippa en 28 censoria potes(tate) lustrum fecer(unt). Auguste dans RGDA, 8, 2 ne dit pas qu'il accomplit le cens avec Agrippa en tant que consul, mais 'dans son sixième consulat', ce qui n'exclut nullement la collation de pouvoirs censoriaux. Cette remarque sur in consulatu va dans le même sens que celles que je propose sur consulari cum imperio.
36 L'octroi en 19 d'une censoria potestas pour procéder à la lectio qui se fit en 18 (D.C. 54.13-14) est accepté, ajuste titre selon moi, par Jones 1960, 21-26. Contra, Astin 1963 et Rich 1990, 187.
37 RGDA, 8.2-4: senatum ter legi. Et in consulatu sexto censum populi conlega M. Agrippa egi...Tum iterum consulari cum imperio lustrum solus feci C. Censorino et C. Asinio cos.... Et tertium consulari cum imperio lustrum conlega Tib. Caesare filio meo feci Sex. Pompeio et Sex. Appuleio cos.
38 Ainsi que l'avait bien vu Pelham 1911,68-9.
39 Voir notamment Jones 1960, 69-98.
40 Dettenhoffer 2000.
41 Ferrary 2001b, 130-141.
42 SEG, 18, no 555; RGDE, 61.
43 Voir Charbonnel 1979; Kienast 1999, 87 n. 32; Giovannini 1999, 101-105; Girardet 2000, 193-194.
Auteur
EPHE, Paris.
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