Salomon Reinach et George Balagny : sur un épisode méconnu de l’histoire de la photographie française
p. 401-417
Résumé
Bien qu’excellent dessinateur, Salomon Reinach (1858-1932) se montra plein de curiosité pour la photographie, la nouvelle technologie de son temps. Dès son arrivée à l’École française d’Athènes en 1877, il s’initie à l’art de photographier. Devenu secrétaire de la commission archéologique de Tunisie, il fait l’expérience, au cours de ses campagnes de fouilles (1883-1885), d’un procédé nouveau mis au point par George Balgany (1837-1919) : l’utilisation d’un “papier porte-pellicule” destiné à remplacer les plaques de verre. La correspondance inédite échangée entre le photographe et le savant – aujourd’hui conservée à la bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence) – permet de suivre l’histoire de cette expérimentation dans le Sud de la Tunisie et à Carthage. Ces lettres sont ici mises en relation avec les photographies obtenues par Reinach en Tunisie selon ce procédé et conservées dans plusieurs institutions parisiennes. L’invention de Balagny était pionnière, mais non exempte de défauts. Elle dut affronter, dès 1885, une redoutable et mortelle compétition : le film photographique.
Texte intégral
“You press the button, We do the rest”,
George Eastman
1Pour l’ensemble de ses Répertoires1, Salomon Reinach (1858-1932) préféra le dessin à la photographie. Le savant justifie ce choix à plusieurs reprises et notamment dans la Préface de son Recueil de têtes antiques idéales ou idéalisées2. Les portefolios réunissant des photographies contrecollées sur des cartons sont fort peu maniables. Obligeant à des “exercices de gymnastique en chambre”, ils sont coûteux, ce qui réduit considérablement leur diffusion, même dans le public des spécialistes. Quant aux albums, où les clichés sont tirés en héliogravure ou en phototypie, non seulement ils impliquent un travail de retouches – ce qui nuit à la sincérité des images –, mais ils coûtent quatre fois plus cher à réaliser que les recueils reproduisant des dessins. L’utilisation de ces derniers permet d’éviter les frais et les démarches qu’impose une campagne photographique en quête d’inédits ; elle règle l’épineux problème des droits liés à la reproduction d’une œuvre d’art : il n’y a pas lieu de les négocier avec des maisons de commerce ou des institutions, quand on publie un dessin d’après un original.
2L’argumentation peut convaincre ou laisser sceptique. Mais elle ne doit pas faire croire que Salomon Reinach, parce qu’il était un excellent dessinateur3, se montrait défiant à l’égard de la photographie. Sa correspondance montre sa fascination pour ce qui était la nouvelle technologie de son temps. Dès ses années de formation, rue d’Ulm, et tout au long de sa vie, l’homme se plaît à échanger son portrait photographique contre celui de ses camarades, de ses maîtres, de ses amis ou de ses connaissances4. Au temps de l’Affaire, l’intellectuel engagé ne ménage pas ses efforts pour diffuser les clichés du capitaine Dreyfus par Gerschel. Salomon pratique, lui-même, l’art du développement et il met son savoir-faire au service de ses amis. Pour la veuve du général Callier, plus tard épouse du Comte de la Redorte, il ranime de vieilles images de Lamartine, au moment où l’on célèbre, en 1890, le centenaire de sa naissance5.
3Très vite, Salomon Reinach a compris l’importance de la photographie pour l’archéologie. Dès novembre 1879, Paul Foucart, qui ne jure pourtant que par les estampages d’inscriptions, invite le jeune “Athénien” à s’initier à l’art de la photographie avant de quitter Paris6. Reinach est conquis ; sous la pression de son élève, le directeur de l’École d’Athènes négocie le rachat de l’appareil photographique que possède, à titre personnel, Théophile Homolle et qu’il utilise à Délos7. En 1884, à l’époque où, après ses recherches sur le terrain à Myrina, à Thasos et dans l’île d’Apollon, il se découvre en Tunisie une vocation d’“archéologue militant”, Salomon Reinach est à l’avant-garde de la photographie en utilisant, dans son appareil, non pas des plaques de verre, mais des pellicules papier. C’est ce que révèle l’histoire de ses missions tunisiennes8. De 1883 à 1885, elles mirent en relation le premier secrétaire de la Commission archéologique de Tunisie avec le photographe et inventeur, George Balagny (1837-1919) (fig. 1)9.
4Fils de notaire, ce docteur en droit, spécialiste des contrats matrimoniaux10, abandonna, après un beau mariage11, la carrière de juriste pour se consacrer à sa double passion : la chimie et la photographie. Menant ses recherches dans son atelier parisien, rue Salneuve, il déposa plusieurs brevets. L’un concerne en 1883 un “papier gélatino-bromure dit : papier porte-pellicule, destiné à remplacer les glaces dans les travaux photographiques, notamment dans la confection des clichés et des positifs par transparence”12. C’était l’aboutissement de trois années de recherches. En mars 1880, la Société française de photographie avait lancé un concours destiné à récompenser celui qui trouverait comment remplacer les plaques de verre utilisées pour la prise des clichés par un support à la fois solide et souple13. Diverses solutions furent proposées ; insatisfaits, les juges de la Société suspendirent, deux ans plus tard, la compétition sans désigner de vainqueurs14. Toutefois, dès 1881, Balagny reçoit une médaille15 pour l’encourager dans ses travaux qui l’ont conduit à substituer à la traditionnelle plaque de verre un papier translucide sur lequel est apposée une surface photosensible. Il ne cessa dès lors de perfectionner son invention16. Sa pellicule papier – sorte de négatif souple, bientôt concurrencé par la pellicule celluloïde – devint suffisamment fiable pour être expérimentée hors de son atelier. En juin 1884, le membre de la Société française de photographie était fier de présenter à ses confrères les résultats obtenus. Il s’appuyait sur ses propres clichés en région parisienne, dans la forêt de Fontainebleau, mais également sur ceux qu’avait pris Salomon Reinach au cours de son exploration de la Tunisie17.
5Les pièces de ce dossier tunisien sont aujourd’hui assez dispersées et quelque peu hétérogènes. Il y a d’une part le témoignage de l’archéologue. Reinach n’a pas manqué d’évoquer ses campagnes photographiques sur le territoire de la Régence et le procédé Balagny dans plusieurs articles de la Revue archéologique et dans un ouvrage comme ses Conseils aux voyageurs archéologues en Grèce et dans l’Orient hellénique18. Cette documentation est éclairée d’un jour nouveau par la correspondance du savant déposée à la bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence), et tout particulièrement par onze lettres de George Balagny19. Elles sont à mettre en relation avec les communications de l’inventeur, publiées sous forme de procès-verbaux dans le Bulletin de la société française de photographie. Il faut ajouter à cet ensemble documentaire les courriers, aujourd’hui à la BnF, échangés entre Reinach et l’ambassadeur Charles-Joseph Tissot, inspirateur et commanditaire de la mission tunisienne. Sans oublier les papiers personnels des compagnons de voyage de Salomon Reinach, de René Cagnat, et d’Ernest Babelon. Ces textes ne sont pas les seules archives disponibles. Ils mettent sur la piste des photographies prises par Reinach en Tunisie : quelques-unes ont été reproduites lors de la publication de ses recherches ; les tirages originaux et d’autres inédits (avec des doublons) figurent à Paris en trois lieux différents : dans les archives de la Société de géographie (BnF, rue de Richelieu)20, à l’INHA21 (avec les papiers de Charles Tissot, legs de Reinach à la bibliothèque Jacques Doucet) et à la Société française de photographie (dans le fonds Balagny)22. Au total, on dénombre une quarantaine de tirages différents23. Parfois montés sur un carton, ils sont toujours identifiables comme issus de “clichés Balagny” par leur format peu courant : 17,3 cm sur 11,7 cm.
6Grâce au papier sensible mis au point par Balagny, Reinach avait allégé ses bagages du poids conséquent d’un stock de plaques de verre ; il avait surtout conscience d’être un archéologue à la pointe de la technologie. De Carthage, où il conduit avec Ernest Babelon une série de sondages, il le souligne dans une lettre adressée le 5 mars 1884 à Georges Perrot. Le directeur de la Revue archéologique s’empresse de la publier24. Dans son compte-rendu, Reinach insiste sur l’usage novateur qu’il fait au cours de ses recherches de la photographie. Disposant d’un appareil d’une grande simplicité et d’une petite taille, il a pris une centaine de clichés avec “d’excellents résultats”. Il dispose du “papier pellicule” de George Balagny, un support photographique “mis dans le commerce, il y a cinq mois seulement” et que l’on trouve à Paris, chez un fournisseur exclusif, la maison des frères Puech, située 21, place de la Madeleine. Quelques leçons suffisent pour se familiariser avec l’installation du papier pellicule dans le châssis de la chambre noire. Le procédé a de nombreux avantages. Le développement des clichés est rapide. La qualité des tirages est incomparable : ils ont plus de détail et leur rendu a plus de finesse. La dépense est réduite : elle s’élève à moins de six cents francs pour l’appareil, les papiers et les produits chimiques25. Les clichés, expédiés par la poste, ont été développés et tirés à Paris. Reinach n’a qu’un regret : ne pas avoir pu utiliser cette invention pendant les trois années de son séjour en Grèce. Et il espère que l’on obligera les membres de l’École d’Athènes à adopter cette nouvelle technique.
7La correspondance de Balagny avec Reinach commence abruptement en novembre 1883. Elle ne permet pas de savoir comment les deux hommes se sont rencontrés. Ce fut par l’intermédiaire des frères Puech, dont le magasin de matériel photographique, Place de la Madeleine, était proche de l’hôtel des Reinach, rue de Berlin. Conservée dans les archives de Reinach, une lettre sans date, mais qui se place au moment de la préparation des fouilles tunisiennes, permet de le penser. Elle est signée Jules Jacquet (1841-1913)26. L’artiste répond à son “cher camarade” qui l’interroge sur les nouveautés dans le domaine photographique. Le correspondant de Reinach a consulté Aimé Civiale (1821-1893), polytechnicien, officier du génie et auteur de plusieurs campagnes photographiques dans les Alpes. Jules Jacquet écrit : “Un procédé sur papier est dans le domaine public ; M. Civiale y a apporté des perfectionnements”. Il les a publiés dans un opuscule dont Salomon va recevoir un exemplaire. Suit une série de recommandations. La première porte sur le fait qu’il faut au moins trois mois pour se préparer et préparer ses papiers soi-même : “c’est le seul moyen de les avoir bons”. Il convient ensuite de ne pas se servir de ce procédé sans l’étudier d’abord. “Ce serait vous mettre (sur place) dans le plus grand embarras et il serait impossible d’obtenir un résultat”. Dernier conseil : il faut “vous adresser pour tout ce dont vous aurez besoin à un nommé Puech, place de la Madeleine (21, je crois)”. Jacquet poursuit : “Vous devez trouver là des appareils de petite dimension, les glaces bien empaquetées sont transportables et vous obtiendrez des résultats”27. Puech fut le fournisseur du matériel photographique de Salomon pour son exploration archéologique en Tunisie.
8Selon la première lettre de Balagny conservée dans les papiers de Reinach28, c’est chez Puech que le photographe s’est rendu dans la soirée du 20 novembre 1883 pour s’occuper, à quelques jours du départ, “des derniers détails du bagage photographique” de l’expédition tunisienne. “Tout a été bien prévu”, mais il y a une petite difficulté. Au matin du jeudi 21 novembre, Colombat, un domestique qui accompagnera Reinach en Tunisie et qui s’est initié comme son maître à la photographie, n’est pas venu prendre, comme convenu, sa dernière leçon avec Balagny. Il faut pourtant que Colombat passe dans la journée, à l’atelier du photographe, rue de Salneuve, pour transporter les instruments de Reinach chez Puech, place de la Madeleine, afin que “vendredi tout soit prêt”. Balagny, qui achève son courrier sur des “souhaits sincères” de bon voyage, de bonne santé et de “succès photographiques”, en profite pour émettre une dernière série de recommandations à propos de son papier. “En développer une partie vous-même ; m’envoyer l’autre pour que je les termine chez moi, dans votre petite boîte ad hoc”. Il ajoute : “Quand vos clichés seront développés et bien séchés dans votre buvard sécheur, les mettre les uns sur les autres dans la petite boîte ad hoc”. Le photographe prescrit une moyenne de pose : de 5 à 8 secondes au soleil, pour les paysages. Il ajoute : “Pour la reproduction, ne pas avoir crainte de poser ; s’en rapporter à mon tableau”. Reinach ne doit pas s’inquiéter de manquer de papier. Balagny s’engage à lui en fournir 150 feuilles : la moitié tout de suite ; le reste, quand nécessaire, par l’intermédiaire de Puech.
9La correspondance ne reprend que le 10 mars 1884. Balagny vient de terminer le développement du dernier envoi reçu. Les prises de vue ont été assurées par Colombat, alors que Reinach est précipitamment rentré en France pour satisfaire les vœux de l’ambassadeur Tissot. Laissant Ernest Babelon et ses autres compagnons de voyage, Salomon Reinach s’est embarqué de Sfax, le 13 février. Arrivé à Paris, le 19, il en est reparti cinq jours plus tard pour Tunis. À peine débarqué, il ouvre le chantier de fouilles de Carthage, le 4 mars, avec Ernest Babelon. Lors du retour de ce dernier à Tunis, à travers l’Enfida, pendant toute la durée de l’absence de Reinach, Colombat a été le photographe de la mission. Le bilan est médiocre. Balagny écrit : “Tout ce qui est ruines ou reproduction [de] colonnes etc. est bon, mais tout ce qui est vue est mauvais, fait en général à la mauvaise heure, avec le soleil mal tourné”. Et d’ajouter : “Les vues sur mer sont insensées, impossibles”. Colombat n’a pas compris qu’il ne faut jamais travailler avec le soleil en face ; il a, d’autre part, à plusieurs reprises, “voilé des feuilles en les mettant dans les châssis”. Bref, le résultat est décevant par “manque de précautions”. Balagny ajoute : “On voit bien que Monsieur Salomon Reinach n’était pas là. Le point inexact ou faible. Trop de pose en général”.
10Il n’y a pas de problème en revanche pour les travaux précédant cet envoi et dont Reinach est l’auteur. Ils sont au tirage. Salomon en recevra deux exemplaires (dont un non collé sur carton, “comme il le souhaite”). Balagny offrira une série à Théodore, le benjamin des frères Reinach, et il en portera une à l’ambassadeur Tissot. Balagny conclut sa lettre en priant Reinach de s’occuper de tout : “Faites-moi de beaux clichés des fouilles de Carthage pour me faire oublier les fantaisies que Colombat vient de m’envoyer. Et quel emballage ! pour les clichés que j’ai reçus. Ils sont arrivés en morceaux. Pourquoi ne pas les mettre entre deux petites planches et les ficeler ? C’est le moyen le plus sûr”.
11Le 16 mars, Balagny expédie un télégramme : “votre paquet est parti avant réception de votre dépêche d’aujourd’hui”. C’est la réponse à une demande faite par Reinach de papier supplémentaire. Dix jours plus tard, Balagny reprend longuement la plume et émet quelques critiques :
“Si vous aviez sous les yeux les jolis résultats que nous avons obtenus avec vos premiers envois, en un mot avec les clichés que j’ai développés jusques et y compris votre dernier voyage à Paris, vous comprendriez aisément que les clichés qui ont fait l’objet de vos deux derniers courriers sont absolument insuffisants. Les uns non emballés sont arrivés brisés par la poste, d’autres ne sont pas même au point, d’autres n’ayant pas été lavés suffisamment sont couverts de taches d’hyposulfite, d’autres enfin sont détériorés par les points-blancs. Les points-blancs ! C’est donc bien difficile à éviter ? Comment se fait-il qu’il y ait de vos épreuves qui n’en ont pas un seul ? La double raison la voici.
1 ) Colombat avant de développer ne lave suffisamment ni son verre, ni sa cuvette. Il reste dans ces 2 objets des bulles provenant du précédent développement. Ces bulles formées presqu’entièrement de gélatine et d’eau, enfin, d’une matière gluante s’attachent fortement à la gélatine de la feuille fraîche que vous mettez dans votre cuvette. Elles y adhèrent fortement et vous ne pouvez vous en débarrasser qu’avec peine.
2 ) Au contraire lavez bien le verre et la cuvette ; mettez dans le verre une bonne dose de liquide bien frais et sans bulles. Versez le tout sur la feuille et ne faites votre 1ère addition de solution ammoniacale que quand vous vous êtes assuré qu’il n’y a plus aucune bulle sur votre feuille. C’est parce que vous ne prenez pas cette précaution que vous avez des bulles. Ne commencez votre développement actif que quand vous vous serez assuré que le développateur [sic] actif (Pyro et Sol[ution] Amm[oniaquée]) prendra partout. Pour cela, s’il y a des bulles obstinées, effacez-les du bout du doigt (très propre bien entendu) ou du bout d’un blaireau ne servant qu’à cela, ou enfin en reversant dessus le liquide de la cuvette, et cela à plusieurs reprises jusqu’à ce que ces bulles aient disparu. Alors, et alors seulement, faites marcher l’Ammoniaque.
Est-ce compris ?
Vous êtes bien pour la pose.
2 à 4 au soleil pour le gros objectif. 8 à l’ombre complète.
Se servir des petits diaphragmes pour le monument.
Toujours une moyenne de 8 secondes pour le petit objectif.
Ne jamais travailler sans mettre un premier plan dans son sujet. Les clichés indéterminés ne signifient rien. Il aurait fallu être sur une hauteur pour les réussir, ou, à défaut de hauteur, faire monter un échafaudage.
Les clichés représentant des rangées de pierres avec inscription (voir par ex. fig. 2) et des poteries sont bons.
De même pour la vue de Carthage très jolie ma foi (fig. 3).
De même pour les bassins.
De même aussi pour la maison avec un portique”.
12Balagny promet dans le même courrier d’envoyer divers tirages aux frères Cesana, qui hébergent Reinach et Babelon à Tunis, à l’ambassadeur Tissot, à la famille de Salomon et à Désiré Nisard qui doit présenter la mission archéologique à l’Académie. Le photographe invite son disciple à “assurer par de grandes précautions le succès artistique de [sa] mission”. Il faut par conséquent soigner la mise au point et ne jamais “travailler avec le soleil dans l’objectif”. Et de terminer par un bon mot : “J’aime bien lire vos aimables lettres. Mais si vous saviez comme j’aime les jolis clichés”.
13Le 16 avril, Balagny accuse réception par un télégramme d’un nouvel envoi de Reinach qui a traité ses travaux sur place : “Pose en général bonne plutôt excessive, quelques très bons clichés presque tous pas assez poussés au développement. Bonne santé. Balagny”. Dans un autre courrier29, le photographe prodigue ses encouragements, tout en fustigeant la modestie un peu affectée de Salomon : “Pourquoi signer votre indigne élève ? Est-ce qu’on peut être bien ferré après 2 heures de leçon, quelque simple que soit le procédé ? Tout l’honneur est pour moi [vous] qui avez bien voulu venir chercher chez moi quelques conseils et vous fier à un produit nouveau sorti de mes mains. Je vous le répète, le succès est forcé”. Rassurant, Balagny se veut confiant. “Envoyez-moi vos travaux. Vous serez content. Le résultat final est assuré. À Paris, mon papier commencera à avoir un succès sérieux”. Le photographe revient dans le même temps sur diverses recommandations. Il faut “soigne[r] le point” ; ainsi, “dans la façade de la mosquée [de Kairouan] il est mou, pourtant le cliché donnera bien. Mais les arêtes du monument ne sont pas assez nettes” (fig. 4). Il demande, une fois encore, à Colombat de prendre le papier quand on charge le châssis de l’appareil “avec des mains absolument propres et exemptes de tout liquide”. Balagny encourage toujours Reinach à traiter lui-même ses négatifs. “Amusez-vous à développer ; quand il n’y aura plus de papier, il y en aura encore. Mais envoyez-moi à développer toutefois, tout ce qui constitue la mission, afin que vous puissiez présenter des travaux irréprochables. Doublez les clichés ; envoyez-m’en un et développez l’autre ; mettez-le à sécher entre deux buvards et quand ce sera sec, mettez-le dans une de vos boîtes”. Et d’ajouter : “J’envoie deux douzaines pour remonter votre petit stock.” De son côté, Balagny a préparé une épreuve de chaque cliché de Salomon pour son frère Théodore. Il n’oubliera pas non plus d’envoyer “dix épreuves des soldats”. Salomon a fait la promesse de remercier par l’envoi d’une photographie ceux qui l’ont aidé dans sa mission à Djerba. Le 10 avril, le capitaine Laferrière lui a répondu :
“Les photographies seront bien reçues lorsqu’elles arriveront, mais prenez votre temps, nous ne sommes pas pressés et comme il y en a un certain nombre à faire il faut aussi un certain temps pour les avoir. Dès la réception de votre lettre j’ai mis au rapport que je venais de recevoir une lettre de vous, m’annonçant que je recevrais les photographies dans le courant de Mai et que votre intention était d’en donner une à chacun des soldats qui avaient été employés avec vous ; ils sont enchantés et la conserveront comme souvenir de la mission”.
14Au début du mois d’août, Reinach solde les comptes de cette première campagne photographique tunisienne et interroge Balagny sur ce qu’il lui doit. De Saint-Valery-en-Caux, où il se repose, le photographe prie Salomon de bien vouloir verser à Puech, qui transmettra, la somme de 381 francs. Elle correspond à des frais de tirage. Reinach a envoyé des photographies à ceux qu’il a connus en Tunisie. Le docteur Auguste Vercoutre (1849-1924)30, en poste à Gabès, remercie dès le 7 août :
“J’ai reçu la belle photographie que vous avez bien voulu m’adresser et qui nous représente, groupés à El-Kantara, devant le petit Marabout qui nous a abrités pendant toute une semaine (fig. 5). Votre envoi m’a fait grand plaisir. Il m’a rappelé des heures délicieuses, passées trop vite, et que je ne saurais oublier. C’est un moment de ma bonne existence que je revois grâce à vous, que je ‘revis’ pour mieux dire. Il me semble que je suis encore à vos côtés, pendant que s’accomplit la chevauchée sous les oliviers de Djerba. Mais où est El-Kantara, et la tranchée des modillons, et toutes nos espérances et toutes nos joies ? Souvenirs mille fois heureux, que j’ai un plaisir infini à évoquer, en regardant cette belle ‘épreuve’, qui fait vraiment honneur à Colombat, votre photographe improvisé. Merci pour ce gracieux envoi”.
15Paul d’Estournelles (1852-1924), premier secrétaire de Paul Cambon, ministre résident de France à Tunis, n’a pas montré beaucoup d’énergie pour aplanir les difficultés que rencontrait l’archéologue. Sans rancune apparente et avec quelque fierté, Reinach ne manque pas d’adresser plusieurs clichés au diplomate. De La Haye, où il vient de prendre un nouveau poste, ce dernier répond, beau joueur :
“Cher Monsieur, ni le temps, ni la distance, ni les changements de latitude ne vous font perdre le souvenir de vos bonnes promesses. J’ai été bien touché de l’attention et enchanté du précieux envoi. Les photographies sont superbes ; quels remords ne devraient-elles pas éveiller en moi qui ne vous ai pas facilité les occasions d’en faire davantage ; mais aussi quelle satisfaction pour vous d’en tirer cette généreuse vengeance”.
16En 1885, Reinach effectuera une nouvelle mission dans le pays tunisien. Depuis la mort de Tissot, le 3 juillet de l’année précédente, le secrétaire de la Commission archéologique de Tunisie se sent un peu orphelin et travaille à la difficile édition des manuscrits de L’Afrique romaine que l’ambassadeur lui a légués31. Il se laisse séduire par le projet d’un voyage d’exploration financé, grâce au soutien de Xavier Charmes, par le ministère de l’Instruction publique. Reinach va accompagner un camarade de la rue d’Ulm, spécialiste de la Tunisie antique : René Cagnat (1852-1937). Ce dernier, qui enseigne à la Faculté des lettres de Douai, a rapporté au cours de trois campagnes sur le terrain, en 1881, 1882 et 1883, de nombreuses inscriptions inédites, qu’il a rapidement publiées et qui ont assuré sa réputation scientifique. Ce séjour en 1885 – qui sera complété par un autre, l’année suivante – doit servir à la préparation d’un corpus des inscriptions latines de Tunisie. Dans un courrier du 5 février 1885, Cagnat expose à Reinach les grandes lignes d’un programme scientifique dans la vallée supérieure de l’Oued Tin, où les recherches topographiques sont conditionnées par les promesses de moissons épigraphiques. Salomon n’a pas manqué de poser la question de la campagne photographique et de son ampleur. Cagnat a répondu dans un post-scriptum : “Je crois que 100 plaques de photographies sont archi-suffisantes. Pensez donc que cela nous donne, en moyenne, 4 photographies par jour et que nous estamperons les inscriptions au lieu de les photographier.”
17À moins d’un mois du départ, le 16 février 1885, Cagnat reprend contact avec Reinach pour faire le point sur les préparatifs en cours. La veille, Balagny a accepté la requête que Reinach lui a faite de venir chez lui, rue de Berlin, le mercredi 18 février, pour procéder à une inspection de son équipement photographique. Balagny propose de rencontrer Salomon dans l’après-midi, ou le matin, à 10 heures. Il ajoute : “Certainement que je me dérangerai, et ce sera même avec un très grand plaisir, pour aller d’abord vérifier vos instruments et vous faire tout mettre en état. Du reste, tout votre matériel, j’en suis sûr, est excellent, et doit resservir”. Avant le départ de Reinach, Balagny lui fait, le 4 mars, une lettre d’ultimes conseils :
“Mon cher Monsieur Reinach, Je vous recommande encore, en chargeant vos châssis, d’installer le Ferrotype bien au milieu de votre papier, et au moins, de veiller, s’il doit toucher l’un des côtés du châssis, que ce ne soit pas celui au-dessus duquel va s’engager le petit verrou, car alors on formerait une épaisseur en plus, et dans ces conditions le verrou pourrait bien ne plus fonctionner avec autant de facilité.
À côté du moule en acier, je remets un autre petit moule en bois très commode aussi.
Enfin je joins les 7 verres que vous aviez, et je vous engage à les emporter pour vous en servir comme jadis, dans le cas où vous les préféreriez, ce que je ne crois pas.
Inscrire au crayon, autant que possible, les poses à l’envers des feuilles exposées, le sujet, enfin un renseignement pour le développement.
Sur ce, je me permets de vous adresser, mon cher Monsieur Reinach, les vœux que je forme pour un heureux voyage et vous prie d’agréer l’assurance de mon dévouement sincère”32.
18La pellicule sensible préparée par Balagny a besoin d’être tendue sur le fond du châssis sur lequel est posé un bristol noir : pour ce faire, le photographe utilise une plaque de verre Salomon Reinach et George Balagny 413 qui la maintient à plat et la saisit. Mais, l’inventeur, toujours en quête d’expérimentations, propose de mettre dans le châssis une fine plaque métallique de zinc (ce qu’il appelle ferrotype) sur laquelle le voyageur applique, en le collant, le papier pellicule – ce qui dispense d’utiliser un verre. Il est aussi possible d’employer, à la place des plaques de zinc, de minces plaques d’acajou33. Ou de procéder, comme auparavant, en prenant en sandwich le papier sensible entre un bristol noir et une plaque de verre.
19On ne sait ce que Salomon décida de faire. L’excursion de Tebourba à Medjez-el-Bab dura dix jours34. Elle donna lieu à une très courte présentation, sans aucune illustration, dans les Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 188535, puis, en mai de l’année suivante, à une publication de vingt-quatre pages36. Elle ne comprend qu’une planche photographique qui montre le mausolée d’Aïn Dourat. Le cliché a été pris par Reinach ; il en a conservé un tirage, qui se trouve dans le fonds Tissot légué par ses soins à la bibliothèque Jacques Doucet. Cette photographie n’est pas la seule à avoir été prise. Il y en eut bien d’autres – aujourd’hui disparues ou encore à retrouver –, comme en témoigne une page du carnet tenu par Reinach au crayon à papier pendant son voyage. Salomon a scrupuleusement noté le sujet du cliché, le temps d’exposition et le diaphragme. Ainsi pour la deuxième journée, on lit :
“Balagny. 2e journée
0. Bas-relief punique Messaoudi. 8”. Petit diaphragme à l’ombre.
1. Ibid. 12”. Manqué, a vu le jour.
2. Ibid. 10”. Ibid.
3. Bas-relief Soleil Lune Messaoudi. 5”. Ibid. Petit diaphragme. Soleil faible.
4. Ibid. Ibid. 8”.
5. Une des faces de la chasse. 8”. Ombre.
6. Autre face de la chasse. 6”. Demi Soleil.”37
20Reinach a utilisé également, au cours de ce voyage, des plaques de verre au gélatinobromure ; il fait mention sur la même page de son carnet, à propos de photographies prises à Testour, de “glaces extra-rapides”. Mais il accorde toujours sa préférence à la pellicule mise au point par Balagny. Dans une série d’Instructions pour la recherche des antiquités de Tunisie adressées aux officiers du corps d’occupation, – un ouvrage paru en 1885 sans nom d’auteur38 –, l’archéologue rappelle que, dans la reproduction des inscriptions et des monuments figurés, “on se servira avec avantage du papier sensibilisé fabriqué par M. Balagny”. Et, après avoir indiqué en note le nom du fournisseur : “M. Puech, place de la Madeleine, 21”, il ajoute : “Deux précautions à recommander en Tunisie, où la lumière est très vive, c’est de ne pas exagérer le temps de pose et de ne jamais tirer une photographie avec le soleil dans l’objectif”.
21Depuis son château de Maule en Seine-et-Oise, où il recouvre une meilleure santé, Balagny remercie Reinach, le 5 septembre 1885, pour l’envoi de cette brochure et de la publicité qui lui est ainsi faite. Le photographe ne doute pas du succès de son invention. Il a vendu, le 5 mars 1885, à Antoine Lumière les brevets qu’il a déposés sur son papier porte-pellicule au gélatino-bromure d’argent. Mais Balagny cherche toujours à améliorer son système que la maison Puech a, la première, diffusé, mais qu’il égratigne au passage.
“Quant aux verres ils ont vécu, j’ai un châssis en carton tout léger tendant admirablement le papier, très bon marché. Ce châssis est construit par la maison Mackenstein 23 rue des Carmes ; est-ce qu’on peut trouver une idée nouvelle chez Puech ? Il faut donc supprimer de votre brochure ou plutôt ajouter un article à votre brochure touchant ces charmants châssis. Quant aux tendeurs, je les ai maintenant à moitié prix. Je ne me sers que de cela pour moi (puisque je les ai fait faire) et je m’en trouve à merveille. Le seul défaut qu’il y ait c’est que Lumière souvent ne coupe pas bien son papier. Sans cela, le tendeur irait toujours à merveille”.
22Auparavant, Balagny s’est employé à couper court aux interrogations de Reinach, qui n’exclut pas de recourir à d’autres techniques.
“Le procédé dont vous me parlez employé dans les foires, est l’ancien procédé au collodion humide. Il nécessite l’emploi d’un bain d’argent de collodion, d’une tente. Enfin c’est absolument impraticable pour vous. Vous ne l’emploierez pas 24 heures de suite, et de plus le succès est douteux. Vous pouvez obtenir tout, entendez-vous, tout ce que vous voudrez avec le papier, et bien mieux qu’avec aucun procédé. Vous faites sécher votre cliché dans deux buvards puis vous détachez la pellicule qui s’en va de suite, et enfin vous tirez sans aucun report, mais à l’ombre”.
23Balagny vient, lui-même, de faire 150 clichés à Maule et il les a tirés dans ses moments perdus.
“Je n’ai pas eu un raté, et quelles épreuves ! Je les tiens à votre disposition. Ne cherchez donc pas. Le papier réserve absolument le dernier progrès. Aussi, et sans demande aucune de ma part, ce procédé m’a-t-il fait nommer commissaire et membre du jury à l’Exposition du Travail. J’ai fait avec le papier des gens se baignant, pêchant, moi travaillant littéralement dans l’eau, instantanément. Pas de ratés, vous verrez et vous croirez”.
24Au cours du mois d’octobre 1885, Reinach rencontra Balagny. Le premier veut présenter au second son camarade, René Moulin de la Blanchère (1853-1895), qui dirige le musée archéologique de Tunis, et dont le père, naturaliste, était un photographe réputé39. Balagny se réjouit de cette visite qui témoigne de la confiance de l’archéologue. Reconnaissant, il le remercie de “l’utile propagande” que Salomon lui fait. Et il ajoute : “Je puis le dire sans crainte d’être démenti, mon procédé a fait depuis six mois de grands progrès, et les savants qui voudront bien s’en servir trouveront en lui un puissant auxiliaire”.
25Fidèle, Reinach célèbre l’invention de Balagny dans son Traité d’épigraphie grecque, qui paraît au début du mois de novembre 188540 ; il renouvelle ses éloges à l’identique, en 1886, dans ses Conseils aux voyageurs archéologues en Grèce et dans l’Orient hellénistique. Dans sa Chronique d’Orient, Reinach rappelle que “l’École française d’Athènes possède enfin quelques jeunes savants qui ont été formés par M. Balagny à la pratique de la photographie au papier sensible”. Il fait ce projet : “Ce serait un beau travail pour l’un d’entre eux d’aller rechercher les textes publiés par le Mouseion et d’en faire connaître des fac-similés exacts, au moyen de calques ou de copies au pantographe prises sur les clichés photographiques”41.
26En 1889, l’Exposition universelle de Paris met à l’honneur George Balagny. Dans un ouvrage consacré à l’événement42, Jérôme Léon Vidal rappelle que la Maison Lumière a mis en pratique industrielle les procédés pelliculaires imaginés par le photographe. Il dénombre les grands services qu’ils ont rendus. “M. (Salomon) Reinach en a fait usage dans ses missions à Carthage et en Tunisie. MM. de la Blanchère et Boulanger en firent autant. Nous pourrions citer encore les travaux photographiques accomplis par M. Fougères lors de sa mission dans les îles de l’Archipel”. Tout récemment, en 1888, le ministère de l’Agriculture a pu constituer, en utilisant le même système, “la collection de toutes les essences forestières de France”.
27Balagny était un pionnier43. Mais son invention n’était pas sans défauts. Sa plaque souple – dont la sensibilité et la rapidité étaient moyennes – se prêtait mal aux instantanés. Elle avait une fâcheuse tendance à se voiler au moment de son insertion dans le châssis de l’appareil. La fragilité de ce papier translucide – support de l’émulsion photographique – imposait, le plus souvent, son report et son transfert sur une plaque de verre. Mais surtout, à peine née, la pellicule papier devait affronter une redoutable et mortelle compétition : le film photographique. Dès le 19 décembre 1885, de Londres, à la réception de son Traité d’épigraphie, un correspondant de Reinach lui faisait savoir qu’il ne partageait pas son enthousiasme pour le procédé Balagny et l’informait de la formidable invention américaine qu’était la pellicule celluloïde44. Le courrier émanait de William James Stillman (1828-1901), avec qui Salomon s’était lié en Grèce, dès le début de son séjour athénien en 188045. Cet esprit original, consul des États-Unis en Crète, diplomate à Florence, longtemps rédacteur en chef de la revue The Nation, était un photographe hors pair, qui publia un magnifique album de vues de l’Acropole d’Athènes, prises en 1869 et en 188246. Toujours à l’affût dans le domaine de l’image photographique, il avait essayé, dès 1884, sur les conseils de Reinach, le système Balagny. Stillman était loin d’avoir été convaincu. Le procédé entrait en compétition avec d’autres en Europe : à Paris, avec celui de Thiébaut ou de Stibbing ; en Angleterre, avec ceux de Wannicke, de Pumphrey, de la maison Morgan & Kidd. Aucun du reste n’égalait en qualité et en rapidité celui que l’Amérique venait de produire. L’avenir économique de l’invention de Balagny était, qui plus est, aux yeux de Stillman, fort limité, car l’abandon des plaques de verre était dans l’air du temps. L’idée de les remplacer par un autre support appartenait à tous et ne pouvait faire l’objet en soi d’un brevet. Au mieux : “Balagny can only have taken a patent for a particular mode of preparing the sensitive paper”. Tout en félicitant Reinach pour ses recherches en Tunisie et en promettant d’en donner les meilleurs échos dans la presse anglo-saxonne, Stillman proposait d’apporter à son ami, lors d’un passage à Paris, l’un des trois appareils, de taille différente, dont il venait de faire l’achat. Ils participaient, eux, d’une vraie révolution : ils étaient parmi les premiers à supporter les films photographiques qui firent la fortune de George Eastman et de la firme Kodak.
Abréviations
28Archives S. Reinach = Bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence), Fonds Salomon Reinach (sa correspondance, qui y est déposée selon ses vœux, est accessible depuis l’an 2000).
29BSFP = Bulletin de la Société française de photographie.
Bibliographie
Bibliographie
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— (1887) : [“Plaques métalliques et plaques en bois destinées à l’impression des pellicules dans les châssis”], BSFP, 3, 317-318.
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— (1886a) : Conseils aux voyageurs archéologues en Grèce et dans l’Orient hellénique, Paris.
— (1886b) : “Recherche des antiquités et travaux de géographie comparée en Tunisie. 1885”, Comité des travaux historiques et scientifiques (histoire et documents), 3, 545-560.
— (1891) : Chroniques d’Orient, vol. 1, Paris.
— (1897-1924) : Le répertoire de la statuaire grecque et romaine, Paris.
— (1903) : Recueil de têtes antiques idéales ou idéalisées, Paris.
— (1905-1923) : Répertoire de peintures du Moyen Âge et de la Renaissance, Paris.
— (1909-1913) : Répertoire des reliefs grecs et romains, Paris.
— (1913) : Répertoire de l’art du quaternaire, Paris.
— [1899-1900] (1923-1924) : Répertoire des vases peints, Paris (1ère éd. Paris, 1899-1900).
Stillman, W. J. (1901) : Autobiography of a Journalist, Boston.
Szegedy-Maszak, A. (2005) : “An American on the Acropolis : William James Stillman”, in : Lyons et al. 2005, 148-193.
Vidal, J. L. (1891) : La photographie à l’Exposition de 1889, Paris.
Zoom (1974) : “George Balagny”, Zoom, Le magazine de l’image, 22, fév.-mars 1974.
Notes de bas de page
1 Tous publiés à Paris, chez Leroux, ils sont particulièrement nombreux : Reinach 1897-1924 (5 tomes) ; Reinach 1909-1913 (3 vol.) ; Reinach 1913 ; Reinach 1905-1923 (6 vol.) ; Reinach [1899-1900] 1923-1924 (2 vol.). Salomon Reinach a travaillé, le plus souvent, à partir de photos, de cartes postales, de gravures ou de reproductions dans des livres, en étroite collaboration avec le dessinateur Paride Weber (1867-1927).
2 Édité par la Gazette des beaux-arts et Leroux. L’ouvrage comprend 276 planches.
3 Encouragé par son père – comme ses deux frères – à une formation artistique, dès le plus jeune âge, il reçut des leçons d’Alain-Marie Michel-Villeblanche, né à Saint-Servan, 3 mai 1824 et élève du peintre
4 Léon Cogniet (1794-1880). Voir Duchêne 1994. Un album photographique des relations de Reinach – constitué au fil des années et agrémenté de dessins – est conservé au musée de Saint-Germain-en-Laye.
5 Duchêne 2011.
6 Alors que Reinach se vantait de son coup de pinceau, Foucart lui répondit : “La photographie a de grands avantages sur la peinture pour la reproduction des objets antiques, tels que nous les donnons dans le Bulletin. Prenez donc quelques leçons de M. Dujardin. Nous mettrons à profit votre connaissance de la peinture pour les vases peints”. Archives S. Reinach : lettre datée Athènes, 25 nov. 1879.
7 “M. Homolle m’a parlé de son appareil photographique ; nous le rachèterons probablement”. Ibid. : lettre datée Paris, 25 oct. [1880].
8 Duchêne 2006 ; Duchêne 2008 (avec une suite en préparation).
9 Voir Joly 1920. Parmi les ouvrages du photographe, on distinguera son Traité paru en deux volumes chez Gauthier-Villars (Balagny 1889-1890). Il est reçu membre de la Société française de photographie en 1876. Plusieurs de ses nus en couleurs sont parus dans la revue Zoom, 22, février-mars 1974.
10 Sa thèse s’intitule : Du contrat de mariage et en particulier de la communauté jusqu’à la dissolution (Paris, 1859).
11 Balagny épousera à La Maule, le 2 juillet 1872, Berthe Salneuve, fille du conseiller à la Cour de cassation de Poitiers.
12 Numéro du brevet 153634 (Brevets 1887, 2). En 1885, Balagny dépose un brevet no 167683 sur de “Nouvelles pellicules à la gélatine avec ou sans caoutchouc, dites simili-glaces souples”. Pour la liste des brevets déposés par Balagny, voir : www.societechimiquedefrance.fr/IMG/pdf/A_1_351_100-sav-2.pdf (site consulté en mars 2015).
13 Le concours fut rendu possible grâce à un don de 500 fr. effectué par Paul Gaillard (voir BSFP, 26, 1880, 60).
14 Rapport de la commission, BSFP, 1880, 129-131. Nouveau rapport de la commission en 1881 : “aucun des quatre concurrents n’[a] complètement atteint le but proposé quoiqu’elle ait eu à examiner des travaux très dignes d’intérêt et qui permettent d’espérer une solution prochaine et tout à fait satisfaisante” (BSFP, 27, 1881, 92).
15 Cette médaille est partagée avec H. Thiébaut, qui déposa, lui aussi, le 8 janvier 1883 un brevet no 152986 pour la fabrication d’un papier pelliculaire. La Commission constate, le 7 avril 1882, que “de sérieux efforts [ont] été faits et des résultats intéressants obtenus ; parmi les ingénieux procédés […] présentés, il y a en deux qui lui ont paru se rapprocher davantage du but à atteindre : ce sont ceux de MM. Balagny et Thiébaut ; aussi [il est décidé] que des médailles d’argent […] seront données à titre d’encouragement à ces deux concurrents” (BSFP, 28, 1882, 95).
16 Présentation en 1882 à la Société française de photographie “des clichés pelliculaires qui lui ont servi à tirer les épreuves qu’il destine à l’exposition de l’Union des arts décoratifs” (BSFP, 28, 1882, 179).
17 Balagny 1884a, où Balagny conclut par ces mots : “Enfin, messieurs, pour terminer, je vous présente une bonne partie des épreuves de la Mission Tunisienne, obtenues, comme vous le savez, d’après des clichés sur papier. Je tenais à vous faire ces spécimens du premier voyage effectué avec un procédé pelliculaire”. Dès le 7 mars 1884, Balagny avait entretenu ses confrères des succès de son “papier à pellicules réversibles” (BSFP, 30, 1884, 98-102).
18 Leroux, in-16, 117 pages. On trouve dans cet opuscule aux pages 30-35 le meilleur exposé sur les procédés de G. Balagny : installation du papier cliché dans le châssis, prise de vues, préparation des bains, développement, tirage des clichés. Ce texte est à compléter par Davanne 1886. Voir également la brochure Balagny 1884b, vendue 50 centimes et publiée chez Puech. Le 12 mars 1887, dans un article de vulgarisation sur “le procédé pelliculaire en photographie”, Albert Londe présenta le papier pelliculaire Balagny dans la revue La Nature, p. 231.
19 Archives S. Reinach : Boîte 7, Dossier Balagny. Je remercie Philippe Ferrand, conservateur des fonds patrimoniaux, et le personnel de la bibliothèque Méjanes pour son accueil et son obligeance.
20 23 photographies, avec notices descriptives [Cote : Société de géographie / BnF Richelieu - Cartes et Plans We 71], sont accessibles via Opale Plus, à partir d’un poste informatique de l’un des sites de la BnF. Ces tirages ont été offerts par Reinach en 1886.
21 La plupart des vues déposées, après la mort de Tissot en 1885, dans le fonds consacré à l’ambassadeur – en tous cas, toutes celles qui ont été collées sur un carton au retour de l’expédition, soit près d’une vingtaine – ont été prises de manière certaine par Salomon Reinach. On lit en effet cette formule imprimée sur le carton qui sert de cadre : “Mission archéologique en Tunisie de Babelon & Reinach (1883-1884). Cliché de M. Reinach. Procédé au papier de M. Balagny”. L’ensemble du dossier photographique est en ligne sur le site Internet de l’INHA (en août 2014 http://bibliothequenumerique.inha.fr/collection/11674-mission-archeologique-en-tunisie-de-mm-babelon-e/?n=1).
22 Tous mes remerciements à Carole Sandrin et Marion Perceval, chargées des collections, qui m’ont accueilli à la Société française de photographie. Elle conserve 4 épreuves du voyage tunisien de Reinach ; trois (deux photographies d’inscription et un bas-relief) sont uniques ; l’une des ces vues (“Ruines en Tunisie, d’après un cliché pelliculaire Balagny” pris par Salomon Reinach) est identique à une vue du “temple de Fradiz” dans l’Enfida conservée à l’INHA.
23 Il n’est pas toujours possible de déterminer si les vues ont été prises par Reinach ou par un autre participant de la mission tunisienne, Babelon ou Colombat par exemple. Je réserve à une autre étude la publication détaillée de ces photographies qui éclairent la mission de Reinach en Tunisie. Je rappelle que l’archéologue, accompagné d’Ernest Babelon, quitta Paris le 26 novembre 1883. Il fit un voyage d’exploration dans les environs de Tunis, puis traversa l’Enfida, visita Kairouan en compagnie de ses amis, les Lee Childe. Reinach se rendit ensuite notamment à Sfax et à Djerba et mena des fouilles fructueuses à Zian. Il termina sa première mission tunisienne par des fouilles à Carthage. Commencées le 4 mars 1884, ralenties par des ennuis de santé de Reinach, gênées par d’innombrables querelles de propriété, elles s’arrêtèrent le 6 mai 1884.
24 Reinach 1884.
25 Reinach 1886a, 36, est plus précis : “Le prix de l’appareil que nous recommandons avec trois douzaines de papiers-clichés à 7 francs la douzaine, est de 230 francs tout compris. Dans cette somme, l’objectif figure pour 55 francs, mais les objectifs anglais très soignés sont beaucoup plus coûteux. Les cuvettes et les réactifs nécessaires pour obtenir 36 épreuves négatives se payent environ 15 francs en sus”.
26 Archives S. Reinach, Boîte 87 (I-JA), c’est le seul témoignage conservé d’une relation épistolaire entre l’archéologue et l’artiste. Né le 1er décembre 1841 à Paris, mort dans la même ville, le 3 mars 1913, cet artiste-graveur, Prix de Rome 1860, officier de la Légion d’honneur, fut professeur à l’École des beaux-arts. Dans les années 1880, il avait son atelier au 38 avenue Gabriel.
27 Le courrier de Jules Jacquet se poursuit en invitant Salomon Reinach, selon les conseils d’Aimé Civiale, à ne pas s’intéresser à “la photographie instantanée, qui n’a d’intérêt que pour opérer sur des corps en mouvement”. Le courrier se termine sur la promesse renouvelée de l’envoi de la brochure de Civiale qui se met à la disposition de Reinach et sur le rappel que l’utilisation de son procédé ou d’un autre analogue demande une longue étude préalable, “l’application en étant beaucoup plus délicate que pour opérer sur la glace”. Enfin : “Il n’est possible d’avoir de bons papiers qu’en les préparant soi-même”. Mais Puech, selon Jacquet, est peut-être capable.
28 Archives S. Reinach : Boîte 7, dossier Balagny, lettre datée du 21 novembre 1883. Les renvois internes laissent penser que les onze courriers conservés de Balagny correspondent à la totalité de ceux que l’archéologue reçut. Je n’ai pas retrouvé les réponses de ce dernier.
29 Le courrier est sans date, mais il se place forcément, avant le 6 mai 1884, jour où Salomon, après sa campagne de fouilles, rentre de Tunis à Paris. Il est probablement la réponse à un courrier de Reinach, après le télégramme du 16 avril.
30 Sur ce médecin militaire, lettré et curieux, qui vécut à Dijon et mourut au Tréport, Salomon Reinach, écrira : “Vercoutre avait été attaché comme médecin, en 1883, à l’expédition que nous fîmes, Babelon et moi, dans le Sud tunisien ; nous étions l’un et l’autre restés en relations suivies avec cet excellent homme, dont l’âge et les infirmités n’avaient pas refroidi l’ardeur au travail” (RA, 20, 1924, 224-225).
31 Cf. Duchêne 2008.
32 Dans un post-scriptum, Balagny demande à Reinach de le rappeler, lors de son passage à Tunis, au bon souvenir de M. de St-Arroman. Il souhaite également que son correspondant, à condition que cette démarche ne lui donne “aucune peine à obtenir”, s’informe sur M. Delangle, pour savoir “où il habite là-bas, et surtout où il travaille”.
33 Le courrier de Balagny se comprend à la lecture de sa communication. Cf. Balagny 1887, 317 : “Pour faciliter l’emploi des procédés pelliculaires, je propose de mettre dans les châssis des plaques métalliques sur lesquelles le papier est tout préparé d’avance […] ou bien encore, pour éviter l’encombrement de ces plaques d’en faire emporter un petit nombre par le voyageur qui fera lui-même l’application de son papier. […] Si l’on veut, on peut aussi, au moment de charger son châssis, appliquer son papier soit sur des zincs, soit sur des petites plaques d’acajou bien unies et bien légères”.
34 Cagnat écrira : “Partis de Tebourba, le 14 mars 1885, nous sommes arrivés à Medjez-el-Bab le 24 du même mois, après avoir exploré la vallée supérieure de l’Oued Tin”. D’après le carnet de Reinach, les deux archéologues sont allés un peu au-delà, jusqu’à Testour.
35 Cagnat & Reinach 1885.
36 Cagnat & Reinach 1886.
37 Il semble que le bas-relief funéraire photographié soit celui que présente Mowat, de la part du Commandant Espérandieu, à la réunion du 17 février 1886 de la Société nationale des antiquaires de France : “Cippe funéraire conservé à Bordj-Messaoudi (Tunisie), sur lequel figurent divers symboles : tête radiée du soleil, étoile à 8 rayons, Phosphoros, croissant supportant le profil de Diane” (RPh, 11, 1887, 227). Cf. Bulletin critique, 7, 1886, 139 : “M. Mowat communique de la part de M. Espérandieu le dessin d’un bas-relief funéraire de l’époque romaine trouvé à Bordj-Messaoudi (Tunisie)”.
38 Paru ailleurs en 1886 : Reinach 1886b.
39 Voir la notice consacrée à Henri Moulin de la Blanchère (1821-1880) in Aubenas & Roubert 2011.
40 Reinach 1885, XVII-XIX (“Introduction”).
41 Reinach 1891, 217 (reprise d’une notice parue dans RA, 1, 1886, 157-158). Parmi les “Athéniens”, Gustave Fougères fut initié, mais l’École française d’Athènes ne conserve pas dans ses archives photographiques des clichés pris selon le procédé Balagny. Je remercie Philippe Collet pour cette information comme de l’amical échange que nous avons eu au moment de la rédaction de cet article.
42 Vidal 1891, 30.
43 Il revient, en 1889-1890, sur son aventure dans son Traité : “C’est à partir de [1884] que les procédés pelliculaires prirent un véritable essor. Des voyages importants dans des pays lointains furent faits par des savants qui employèrent dès cette époque nos papiers pelliculaires. Sans doute, et il était impossible qu’il en fût autrement, il y a eu quelque insuccès ; mais nous pouvons affirmer, sans crainte d’être démenti, que tous ceux qui sont venus nous demander nos conseils, qui se sont laissés diriger par nous avant leur départ, n’ont eu que des succès à enregistrer. Nous pouvons citer les missions de MM. S. Reinach, H. de la Blanchère et Boulanger en Tunisie. Ces messieurs ont rapporté de leurs expéditions des souvenirs complets et très intéressants concernant l’archéologie dans notre nouvelle colonie. Nous citerons aussi les travaux nombreux faits par M. Fougères, élève de l’École d’Athènes, durant les fouilles des îles de l’Archipel. Enfin, nous n’omettrons pas la tournée de M. E. Bayard en Algérie. Un de ses plus jolis clichés a été reproduit par la phototypie dans un des numéros du BSFP” (Balagny 1891, 34).
44 Il est significatif qu’au moment où l’archéologue est informé de cette invention, en cette fin 1885, la correspondance avec Balagny s’interrompt aussi brusquement qu’elle avait commencé. Reinach ne modifie cependant rien aux pages consacrées à la photographie dans son livre de Conseils aux voyageurs (Reinach 1886a), qui reprend mot pour mot l’exposé élogieux du procédé Balagny paru, en novembre 1885, dans le Traité d’épigraphie (Reinach 1885).
45 On lira avec plaisir et profit ses Mémoires (Stillman 1901).
46 Voir Lyons 2005 ; Szegedy-Maszak 2005.
Auteur
Professeur d’histoire ancienne, Université de Bourgogne ; herve.duchene@u-bourgogne.fr
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