Ligne d’horizon
p. 11-12
Texte intégral
Πῶς οὐκ ἂν φιλομαθὲς εἴη συνέσει τε καὶ ἀγνοίᾳ ὁριζόμενον τό τε οἰκεῖον καὶ τὸ ἀλλότριον1 ;
Plat., Rsp., 2.376b.
Hanc lineam quae inter aperta et | “Avoir un système borne son horizon ; |
1Cette publication constitue les Actes du Symposium “Invitation au voyage”, organisé par Cécilia Suzzoni et moi-même, le 22 juin 2013, au Lycée Henri-IV de Paris, si renommé. Cette grande aventure fut permise grâce à la bonté de Monsieur le Proviseur, P. Corre, et grâce au soutien amical, financier ou moral de trois associations – la Société des Études Latines, administrée par Jacqueline Champeaux, l’Association le Latin dans les littératures européennes (ALLE), présidée par Cécilia Suzzoni, l’Association des Linguistes de l’Enseignement Supérieur, présidée par André Rousseau (ALES) –, et d’un laboratoire de recherches représenté par Étienne Wolff, Directeur-adjoint de l’équipe Themam. J’exprime également mes plus vifs remerciements à Madame le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, G. Fioraso, excusée, à Monsieur le Doyen des Lettres, P. Raucy, à Madame la Présidente de la Société des Agrégés, Bl. Lochmann, dont j’estime à grand prix la présence au Symposium. Mes remerciements vont aussi à notre mécène inopiné, J. Dabadie de la MAIF.
2Que chacun des orateurs soit ici chaleureusement remercié pour la belle journée qu’ils nous ont offerte, pour leur adhésion immédiate à cette audacieuse aventure, et un peu plus particulièrement mon maître Monsieur C. de Lamberterie, ainsi que les professeurs qui m’ont aidée dans mon parcours, Mesdames F. Bader, M. M. J. Fernandez-Vest, M. Fruyt et Monsieur C. Hagège.
3Autour de la problématique de la journée, au-delà du programme du concours d’entrée aux Écoles normales supérieures consacré à l’espace et qui a été à l’origine de ce symposium, se sont réunis des enseignants et des chercheurs de haut vol, venus d’horizons divers : certains surfant agilement sur la vague littéraire, d’autres remontant pas à pas la piste des langues jusqu’aux racines. Tous ont croisé autant que possible l’étude de l’espace et du voyage dans au moins deux langues, décelé des points d’intertextualité thématiques ou linguistiques dans l’étude conjointe ou contrastive de textes de différentes aires linguistiques, mais aussi de différents media et types d’arts. Grâce à cette démarche exotique (du grec exo-hors de), le rapprochement des mondes antique et moderne a offert des perspectives inattendues au-delà des héritages multiples : rapprocher le dissemblable et distinguer le semblable ont ouvert l’esprit à de nouvelles dimensions, à de nouveaux horizons. Ainsi, les contrées les plus lointaines et les plus proches de nous ont été atteintes et à la fois dépassées, par voie maritime, fluviale ou pédestre, en Europe, en Asie, en Afrique du Nord et en Amérique centrale. Sans jamais se départir de soi-même, ce fut l’occasion de rencontrer des pirates, des Énée apatrides ou des Ulysse en mal de retour, des empereurs voyageurs, de téméraires Argonautes, de redoutables ennemis sur le champ de bataille, des dieux en personne, sous un jour nouveau qui peut intéresser tout autant les linguistes, que les littéraires ou les historiens.
4Les “Anciens” voyageaient beaucoup et ce dialogue des cultures, dont il est question, à juste titre, aujourd’hui, fut au cœur des enjeux de ce colloque. Les voyages et les thèmes de l’eau, des tempêtes, des rivages lointains ont fécondé notre imaginaire depuis la culture antique jusqu’à nos jours. À la rencontre des autres pour le commerce ou bien pour un parcours initiatique inhérent à toute traversée de l’espace, les vents favorables ont rapproché les cultures et réduit l’étanchéité des frontières, notamment linguistiques et religieuses...
À votre tour, Vade feliciter !3
5PS : J’exprime également toute ma gratitude à A. Hulst et A. Charrié-Benoist, deux anciens élèves brillants d’Henri-IV, désormais Ulmiens, pour leur aide précieuse dans la relecture des textes.
Notes de bas de page
1 “Comment ne peut-il pas y avoir l’envie d’apprendre dès lors que le familier et l’inconnu se définissent par l’horizon de la connaissance et de l’ignorance ?” (trad. pers.)
2 “Cette ligne, qui passe entre le visible et l’invisible, les Grecs l’appellent horizon” (trad. pers.).
3 “Bon voyage !” (Sen., Nat., 6.32.6).
Auteur
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