L’invention des épitaphes dans la Rome médio-républicaine
p. 181-201
Texte intégral
1S’il est un point sur lequel la Rome républicaine se distingue nettement des communautés étrusques contemporaines, c’est bien la faiblesse de son patrimoine épigraphique funéraire. Entre l’extrême fin du vie siècle et le début du ier siècle avant notre ère – autrement dit entre la mise en place du régime républicain et la Guerre sociale, on ne recense sur le site même de Rome qu’une vingtaine d’épitaphes : on entendra par là des inscriptions qui livrent la formule onomastique du défunt, et sont apposées soit sur le contenant renfermant ses restes, soit sur la tombe elle-même. Dans le même temps, une communauté comme Chiusi, dont la population pourtant devait être à peu près dix fois moins importante que celle de l’Vrbs1, a livré, pour ses seules nécropoles urbaines et pour les seules inscriptions dont on peut préciser le contexte archéologique2, environ huit fois plus d’épitaphes.
2Différentes explications sont a priori envisageables. G. Colonna3, étudiant les inscriptions romaines datées des vie-ve siècles a.C., a supposé qu’elles provenaient de l’habitat, et non de sépultures : les hasards des fouilles auraient ainsi conditionné la composition du patrimoine épigraphique romain. Ne pourrait-on étendre cette hypothèse à l’ensemble de l’époque médio-républicaine ? Il faut immédiatement répondre par la négative. Les campagnes archéologiques conduites entre 1875 et 1916 dans le secteur de l’Esquilin, qui correspondait à la principale nécropole de la Rome républicaine4, mirent au jour environ 75 tombes ou dépositions datables, par le biais de leur mobilier, entre l’époque archaïque et le iie siècle a.C.5 Les comptes rendus de fouilles ne font pratiquement jamais état d’inscriptions6, mais H. Dressel, dans l’article qu’il consacra au matériel archéologique livré par la nécropole7, fut tout de même en mesure de recenser 99 documents épigraphiques. Aucune de ces inscriptions n’est à première vue une épitaphe, au sens où nous venons de définir ce terme.
3Une seconde solution consisterait à considérer que le degré d’alphabétisation était bien moindre à Rome que dans les cités tyrrhéniennes. E. Benelli8 a suggéré qu’une partie des épitaphes clusiennes sur tuiles, qui témoignent d’une maîtrise des signes alphabétiques mais de difficultés orthographiques, avaient pu être rédigées par des non professionnels, et donc éventuellement par des parents des défunts. A contrario, W. V. Harris tend à considérer que le taux d’alphabétisation à Rome était très bas9. Jusqu’au milieu du iie siècle d’ailleurs, le citoyen, pour participer à la vie publique10 et s’acquitter de ses obligations militaires, n’avait pas besoin de savoir écrire11. Toutefois, des 500 inscriptions antérieures à la Guerre sociale recensées sur le site de Rome, un quart ne semble pas avoir été réalisé par un lapicide ou plus largement un professionnel de l’écrit12.
4Faudrait-il alors mettre en relation la rareté des épitaphes latines avec l’existence de lois qui auraient prohibé la commémoration individualisée du défunt ? En d’autres termes, aurait-on eu à Rome une règle proche de celle attribuée à Lycurgue pour Sparte, qui n’autorisait la possession d’une épitaphe que pour les citoyens tombés au combat13 ? Les dispositions contenues dans les XII Tables14 et les normes postérieures15 ne paraissent s’être préoccupées que du coût des cérémonies funèbres, du comportement attendu des femmes, du respect des rites et du droit des tombeaux, pas de l’apparence des tombes ou des monuments funéraires16, et encore moins des épitaphes.
5Est-ce donc parce que les normes sociales réservaient l’usage de l’écriture sur support durable à d’autres types de documents que l’on possède si peu d’épitaphes17 ? Le corpus épigraphique romain – un peu plus de 500 inscriptions, auxquelles on peut ajouter 16 documents épigraphiques mentionnés par les sources littéraires – rassemble une vingtaine d’inscriptions “de la production et de la distribution”18, presque cent inscriptions d’appartenance apposées sur des objets du quotidien, environ cent dédicaces à des divinités19, et environ vingt épitaphes. Comme l’avait relevé S. Panciera, l’écrit était sans doute initialement lié à la sphère du sacré. Toutefois, on comprend mal pourquoi l’écriture a pu être utilisée assez largement pour marquer la possession sur un objet, et pourquoi elle n’aurait pas été employée en contexte funéraire.
6Dans la mesure où aucune des explications avancées pour rendre compte du faible nombre des épitaphes n’est entièrement convaincante, mieux vaut-il peut-être renverser la question et s’interroger sur les conditions qui permirent l’émergence de ce type de document épigraphique. À quelles nécessités socio-politiques et culturelles “l’invention des épitaphes” répondit-elle ? Pour le déterminer, on examinera dans un premier temps les plus anciennes inscriptions funéraires romaines, puis on tentera de rendre compte de la diffusion sociale du phénomène.
L’épitaphe, un usage aristocratique
Un usage réservé à un groupe social bien précis
7Si l’on fait abstraction de l’épitaphe attribuée par Tite-Live au roi Numa20, et de celle d’Hostus Hostilius mentionnée par Denys d’Halicarnasse21, on possède seulement cinq épitaphes latines antérieures à la deuxième Guerre punique22. Les titulaires de ces inscriptions appartenaient tous à l’aristocratie romaine. Les deux plus anciennes épitaphes latines (CIL, I², 2834 et 2835) furent retrouvées en 1956 Via Marco Polo, lors de travaux qui mirent apparemment au jour un tombeau23. On découvrit au même endroit des fragments de sarcophage de pépérin24. Le défunt inhumé dans le sarcophage CIL, I², 2835 se nommait P. Cornelius P. f. Scapula. Son épitaphe précisait qu’il avait été grand pontife. Scapula semble identifiable avec le consul de 32825, auquel certains Fastes et chroniques attribuent également les surnoms de Scipion et de Barbatus26. Sur la foi de cet argument, H. Etcheto propose de reconnaître en Scapula le dictateur de 30627 et le grand pontife humilié par Cn. Flavius lors de la dédicace du sacellum de Concordia en 30428. Le personnage, né vers 360 et mort vers 300-29029, serait donc un parent, éventuellement l’oncle paternel, de L. Cornelius Scipion Barbatus (consul en 298), le fondateur du tombeau des Scipions sur la Via Appia. Le couvercle de sarcophage CIL, I², 2834, quant à lui, livre uniquement la formule onomastique du défunt30. Le texte est dédoublé sur le fronton droit et sur le bord du côté long. Le prénom du personnage est endommagé sur les deux textes : H. Blanck restitue L (ucius)31. Le patronyme, Cn. f., est en revanche assuré. Les caractères archéologiques du monument – que l’on a rapproché d’un exemplaire prénestin lui-même daté par son association avec une ciste de bois recouverte de cuir32 – ont amené à situer le sarcophage au milieu du ive siècle a.C.33 Toutefois, trois arguments incitent à abaisser cette chronologie. D’une part, paléographiquement, les épitaphes CIL, I², 2834 et 2835 ne montrent pas de différences majeures34. Ensuite, l’identification prosopographique de L. Cornelius Cn. f., pour autant qu’elle soit possible, orienterait plutôt vers le tournant des ive et iiie siècles35. Enfin, reprenant en 1990 l’étude de la ciste prénestine évoquée à l’instant, A. Emiliozzi36 a proposé une datation beaucoup plus haute de l’objet, au milieu du ve siècle a.C. Elle relève toutefois que la poignée originelle a été restaurée dans l’Antiquité et que le groupe des deux figures alors fixé sur le couvercle est datable autour de 300 a.C.37 Comme il semble peu probable qu’on ait rouvert la tombe pour restaurer la ciste, il faut en déduire que la déposition du sarcophage prénestin est plus tardive qu’on ne l’a cru, et donc qu’il faut par répercussion déplacer la mort de L. Cornelius vers 300 a.C. Si les deux Cornelii du iiie siècle inhumés dans le tombeau de la Via Appia sont pour leur part bien identifiés – Barbatus, CIL, I², 6-7 étant le consul de 298 et son fils Lucius, CIL, I², 8-9, celui de 259, la chronologie de leurs épitaphes demeure discutée. Les deux sarcophages comportent en effet une inscription peinte sur le couvercle et un elogium gravé sur la caisse. Les érudits du xixe siècle ont donc estimé non seulement que les deux éléments pouvaient avoir été rédigés à des périodes différentes38, mais aussi, pour des raisons paléographiques et linguistiques, que l’épitaphe du père était probablement plus récente que celle du fils39. Contre A. Degrassi40, R. Wachter41 ou P. Kruschwitz42, qui ont critiqué ces positions, P. Poccetti43 a récemment défendu à nouveau l’antériorité de l’inscription de L. Scipion par rapport à celle de son père. Selon lui, les adresses au lecteur et la référence au consensus, plus présentes en CIL, I², 8-9 qu’en CIL, I², 6-7, émaneraient d’une très ancienne tradition italique, peut-être sud-picénienne44. Toutefois, si on replace ces mentions dans le contexte socio-politique romain du iiie siècle, les observations de P. Poccetti amènent à une conclusion strictement inverse.
8La cinquième épitaphe latine antérieure à la deuxième Guerre punique est pour sa part connue par deux passages de Cicéron45. Elle appartenait au consul plébéien A. Atilius Calatinus46, qui fut le collègue, en 254, de Cn. Cornelius Scipion Asina, fils de Barbatus47. Dès lors, deux hypothèses sont envisageables. Les épitaphes pourraient, d’une part, être nées comme une pratique propre à l’ensemble de l’aristocratie romaine des années 300-230, qu’elle ait été patricienne comme les Cornelii ou plébéienne comme Atilius Calatinus. D’autre part, eu égard aux liens qui unirent Calatinus à la gens Cornelia, l’invention des épitaphes pourrait être interprétée comme une sorte de signe distinctif d’un cercle médio-républicain des Scipions48.
Apparition des épitaphes et naissance de la nobilitas
9Dans la première configuration, l’apparition des inscriptions funéraires dans l’aristocratie romaine pourrait être vue comme une conséquence du plébiscite Ovinien. Depuis les années 310 vraisemblablement49, ce dernier avait confié aux censeurs le soin de la lectio Senatus, en leur imposant de sélectionner ex omni ordine optimus quisque50. Traditionnellement, on comprend par ordo les différentes catégories d’anciens magistrats51, mais T. Cornell a souligné que le terme était par définition polysémique52, et qu’il pouvait faire, entre autres, référence aux deux ordres que constituaient les patriciens et les plébéiens. Le plébiscite Ovinien paraît avoir eu pour conséquence essentielle de confondre la nobilitas avec les membres de la curie et leurs descendants53. À partir du moment où fut voté ce texte, il devint sans doute essentiel de rappeler la conformité des membres de l’aristocratie aux critères de recrutement du Sénat et ainsi leur appartenance à la nobilitas54. Les épitaphes de Scapula et des Scipions sur la Via Appia font référence aux fonctions et sacerdoces assumés par les défunts55, et la thématique de l’optimus uir est explicite en CIL, I², 8-9 et dans l’elogium d’Atilius Calatinus56. Le lien entre possession d’une épitaphe et appartenance à la nobilitas transparaît également dans le système de valeurs dont témoignent les elogia57. Le noble devait associer la valeur militaire, qu’attestaient ses hauts faits, aux qualités de l’homme de gouvernement (la sapientia58 de l’elogium de Barbatus) ; la reconnaissance par les citoyens de ces mérites59 se traduisait dans leurs suffrages ; l’exercice des responsabilités publiques confirmait la noblesse de la lignée. En d’autres termes, la uirtus, passée au crible du consensus civique, se commuait en honos. Dès lors, on comprend que les tombeaux des Scipions et celui des Calatini se soient comme agglomérés autour de la Porte Capène60 : c’était en effet là que se trouvait le temple d’Honos et Virtus, probablement fondé par le censeur de 304 Q. Fabius Maximus Rullianus61.
10Partant de ces constatations, plusieurs auteurs ont lu le “processus de fabrication” des épitaphes aristocratiques comme la compilation de différents documents emblématiques des rituels sociaux qui caractérisaient la nobilitas. Dans les inscriptions funéraires, la partie onomastique et le cursus auraient été empruntés aux tituli qui figuraient sur les arbres généalogiques peints dans les atria aristocratiques62. Les elogia synthétiseraient pour leur part le contenu de la laudatio funebris63. Peut-être peut-on pousser plus avant ces remarques. Apparemment, les sources lient les tituli à la présence d’une imago64 : seuls donc les morts figuraient dans les stemmata, et les tituli étaient rédigés au moment où l’on composait également l’inscription funéraire. Toutefois, dans l’épigraphie des vivants, des documents autrefois élaborés à la demande du défunt lui-même étaient susceptibles de servir de modèles. En dehors des épitaphes, toutes les inscriptions de magistrats médio-républicains65 que l’on a conservées sont des dédicaces à des divinités. Alors que les non-aristocrates optent pour des formulaires qui associent leur nom à un verbe de don et à la mention du dieu honoré66, les magistrats se parent de leur titre et motivent leur geste par l’évocation d’une victoire remportée sur l’ennemi67. On a là, sous couvert d’hommages adressés aux dieux, des inscriptions pratiquement honorifiques, mais érigées par l’intéressé lui-même. Or, comme le soulignait Agn. Rouveret à propos des représentations picturales68, “on peut mettre en lumière (pour la Rome médio-républicaine) un véritable système qui repose sur un va-et-vient entre les édifices publics, temples et forum, la domus aristocratique et le tombeau”. L’épitaphe, dans ses différentes composantes, nom, fonctions, acta, ne serait ainsi qu’une réécriture des documents qui, dans l’espace public, manifestaient la prédominance de la nobilitas.
L’épitaphe, signe de distinction dans le cadre de la compétition aristocratique ?
11Cependant, on ne peut totalement exclure que la naissance des épitaphes ait répondu à des exigences propres à la gens Cornelia. Dans ce contexte, les inscriptions funéraires pourraient être interprétées comme des marques de distinction propres à une lignée patricienne en proie à la concurrence de ses pairs. Les épitaphes des Scipions inhumés sur la Via Appia témoignent, de toute évidence, de l’orgueil de porter un grand nom69. Dans la tombe de la Via Marco Polo, l’absence de magistrature70 ou la seule référence au grand pontificat – à l’époque réservé aux patriciens – pourraient être interprétées comme l’affirmation d’une supériorité de l’appartenance gentilice sur l’exercice des responsabilités publiques. Le recours aux épitaphes résulterait alors d’un emprunt à des traditions épigraphiques étrangères, à teinture oligarchique ou monarchique. H. Solin71 voit ainsi dans les inscriptions funéraires de la plus ancienne tombe des Scipions la transposition de coutumes épigraphiques étrusques. La ressemblance du sarcophage CIL, I², 2834 avec l’un des exemplaires de la Grotta Dipinta de Bomarzo72 pourrait aller dans ce sens, ainsi que l’organisation des dépositions dans la sépulture de la Via Appia73 (le fondateur se trouvant en position axiale, face à l’entrée, comme dans de nombreuses sépultures étrusques hellénistiques). La campagne à Volterra et dans le pays falisque, prêtée par Tite Live74 à Barbatus, permettrait de mettre en relation les Scipions avec l’Étrurie. Une hypothèse concurrente consisterait à faire de l’adoption des épitaphes une marque d’hellénisme. Cette option a été défendue essentiellement au regard de la tombe de la Via Appia. La localisation de la sépulture, sur la grande voie qui partait en direction du Sud75 ; la typologie du sarcophage de Barbatus, qui renverrait à des modèles siciliens76 ; le symbolisme de ce sarcophage-autel destiné à héroïser le commanditaire du tombeau77 ; l’usage de poèmes funéraires qui présupposent une connaissance de l’épigramme grecque78 ; la thématique du kalos kagathos présente dans l’elogium de Barbatus79, constitueraient autant d’indices concordants. La participation de Cn. Cornelius Asina à la première Guerre punique80 aurait mis les Scipions en relation avec la Sicile de Hiéron II, mais la campagne militaire de Barbatus en Lucanie avait déjà pu amorcer ce mouvement.
12Si les épitaphes doivent être interprétées comme des signes de distinction, leur apparition pourrait également témoigner de la concurrence entre les lignées aristocratiques. Certains grands personnages semblent en effet avoir disposé virtutis causa de tombes et de funérailles publiques. Les sources évoquent pour les premières années de la République les cas de P. Valerius Publicola81 et P. Postumius Tubertus82, et à l’époque historique celui de C. Fabricius Luscinus83. F. Coarelli a proposé de reconnaître l’une de ces sépultures publiques dans la tombe qui a livré la fresque de l’Esquilin84. On sait en effet par Cicéron85 que la nécropole abritait des tombes publiques ; le décor pictural de très haut niveau doit renvoyer à un personnage de tout premier plan ; les didascalies des fresques permettraient d’identifier ce dernier avec un Q. Fabius ; Q. Fabius ne peut être, pour des motifs chronologiques, que le censeur de 304 et consul de 295 Q. Fabius Maximus Rullianus, dont on sait justement par le De Viris Illustribus qu’il fut honoré de funérailles publiques86. La tombe de l’Esquilin ne contient pas d’épitaphes, mais à l’intérieur du décor peint, les personnages sont individualisés par le biais de formules onomastiques. La composition en registres de la fresque, qui donne à lire la peinture comme une chronique87, assimile la gloire du défunt à ses res gestae88. En d’autres termes, on a ici l’exact équivalent de la dernière section des elogia des Scipions. Si les épitaphes de Barbatus et de son fils sont bien postérieures à la tombe de l’Esquilin, elles pourraient alors apparaître comme une sorte de réplique de ou à cette dernière, de la part d’une lignée dont les membres n’avaient pas encore accumulé suffisamment de prestige pour obtenir une sépulture publique. La spécificité des Scipions aurait alors consisté dans le fait d’avoir substitué les mots à l’image, et d’avoir, dans le contexte d’une tombe collective, associé étroitement le texte au monument funéraire du défunt. Si cette hypothèse est exacte, elle expliquerait pourquoi tous les membres de la lignée des Scipions ne disposèrent pas d’une épitaphe. D’après la reconstitution de F. Coarelli89 en effet, un quart seulement des sarcophages déposés dans la tombe de la Via Appia étaient inscrits. Peut-être seuls les Cornelii qui auraient, au jugement de la lignée elle-même, mérité une sépulture publique, pouvaient-ils accéder au privilège d’une épitaphe. L. Scipion, au même titre que son père, pouvait y prétendre ; Asina en revanche, dont le cognomen rappelait les faibles talents militaires, n’y aurait pas eu droit. Dès lors, on comprend que les simples citoyens n’aient pu, dans la Rome d’avant la deuxième Guerre punique, posséder une épitaphe, si cette dernière était l’expression d’une idéologie aristocratique et triomphale. Le peuple pouvait juste, comme ironisera Horace90, rester bouche bée devant les tituli. La diffusion des inscriptions funéraires hors des cercles aristocratiques doit donc être le résultat d’un processus distinct de celui qui vit l’invention des épitaphes autour de 300 a.C.
Les epitaphes non aristocratiques
La documentation tardo-républicaine
13Pour reconstituer ce processus, il faut examiner la composition du corpus épigraphique funéraire romain entre 200 et 90 a.C. La documentation lapidaire comprend quinze inscriptions. On commencera par écarter neuf épitaphes qui appartenaient à des membres de l’aristocratie sénatoriale, identifiables par la provenance de leur inscription funéraire – c’est le cas des Scipions encore inhumés au iie siècle dans le tombeau de la Via Appia91, ou par la mention des responsabilités exercées92. F. Bücheler93, par ailleurs, avait proposé de reconnaître un parent de l’oncle d’Atticus dans le M. Caecilius dont l’épitaphe fut retrouvée non loin du tombeau de Caecilia Metella. On sait en effet que le tombeau de l’oncle d’Atticus, chevalier richissime94, se trouvait au cinquième mille de la Via Appia95. Les cinq épitaphes restantes sont attribuables à des individus qui n’appartenaient pas à l’aristocratie romaine96 : trois étaient même des liberti. Ces inscriptions sont toutes datées de la fin du iie siècle ou du tout début du ier siècle a.C. Un hiatus d’environ deux siècles les sépare donc des premières épitaphes latines.
14Qui plus est, l’examen des formulaires révèle peu de convergences entre nos épitaphes “plébéiennes” tardo-républicaines et les inscriptions funéraires aristocratiques du iiie siècle. Le seul document qui pourrait apparaître comme un prolongement des elogia médio-républicains est CIL, I², 708, qui rappelle la “mort au champ d’honneur” d’un Sergius lors de la Guerre Sociale97. Toutefois, les épitaphes “plébéiennes” de la fin du iie siècle et du début du ier présentent des caractéristiques nouvelles. La nature des supports indique que les épitaphes étaient désormais destinées à être exposées non plus à l’intérieur des tombeaux, mais à l’extérieur98. Les inscriptions funéraires étaient en effet désormais gravées soit sur les blocs utilisés comme matériaux de construction de la tombe99, soit sur des stèles à sommet légèrement arrondi100. Cette dernière catégorie reprend la forme des bornes, et le fait qu’on ait pu avoir plusieurs exemplaires identiques de la même inscription101 suggère que les épitaphes servaient désormais à délimiter les dimensions de la concession funéraire. De fait, la seconde innovation de la fin du iie siècle tient à l’apparition de la mention in fronte… in agro102. Il est dès lors envisageable que la diffusion des inscriptions funéraires ait témoigné d’une nouvelle conception de l’épitaphe. Celle-ci, désormais, signalait la propriété du défunt sur l’endroit où seraient conservés ses restes. Cette manière de penser le tombeau comme “propriété privée” apparaît d’ailleurs étroitement liée au statut juridique de la sépulture, locus religiosus, donc inaliénable103.
Des épitaphes “plébéiennes” antérieures à la fin du iie siècle ?
15À la lumière de ces constatations, ne pourrait-on identifier, parmi les inscriptions qui se présentent en apparence comme des marques de propriété, des textes qui seraient en fait des épitaphes “plébéiennes” antérieures à la fin du iie siècle ? Le matériel inscrit de l’Esquilin104 susceptible de provenir de sépultures comporte, d’après les recensements que nous avons conduits, 79 objets. Parmi eux, on trouve 31 ou 32 lampes105 et 19 vases de forme ouverte106, qui ne peuvent avoir servi que de mobilier funéraire. Quatre vases, en revanche, sont décrits comme des ollae107 ou des petites cruches à une anse108, donc comme des récipients susceptibles d’avoir accueilli les restes de défunts. La typologie de ces vases renvoie à celle des “ ollae de S. Cesareo”109, retrouvées en 1732 dans un contexte archéologique mal documenté. Apparemment, trois cents vases à une anse, d’une dizaine de centimètres de haut, étaient à l’origine rassemblés dans un même espace110. La datation des 181 inscriptions intégrées au CIL, I² repose exclusivement sur des critères paléographiques. 59 textes, qui présentent par exemple un A archaïsant, un P ouvert et carré, pourraient être antérieurs à la Guerre sociale. À Rome comme à S. Cesareo, les textes graffités sur les vases consistent dans des formules onomastiques. À S. Cesareo s’ajoute la mention d’une date111. Aucun élément ne permet de caractériser, sur le plan social, les défunts de l’Esquilin, mais à S. Cesareo, trois individus seulement font état d’un patronyme112, tandis que sept se déclarent affranchis113.
16Les formules onomastiques, majoritairement masculines114, se composaient le plus souvent d’un prénom et d’un gentilice115. Toutefois, il n’était pas rare que le gentilice soit nettement abrégé116, ou simplement écourté des deux dernières lettres,-us. Cette particularité des inscriptions républicaines a fait l’objet d’une étude d’I. Kaimio117, qui souligne qu’on observe là une tendance à la confusion du nominatif et du génitif118, typique des inscriptions funéraires. L’attraction exercée par le génitif suggèrerait que les inscriptions funéraires étaient pensées comme des marques de propriété. Qui plus est, les ollae de S. Cesareo contenaient toutes un morceau d’os, ce que précise d’ailleurs l’une des inscriptions (CIL, I², 1157), qui se termine par le mot ossua. Il semblerait par conséquent que l’on puisse rapprocher ces dépositions, et par raccroc celles de l’Esquilin, du rite de l’os resectum119. Or, aux dires de Cicéron120, le prélèvement et l’inhumation d’un os étaient, lorsque le défunt était incinéré, nécessaires pour faire de la tombe un locus religiosus, donc pour garantir la relation de propriété du défunt sur le tombeau.
L’origine des épitaphes
17Dès lors, à titre d’hypothèse de travail, on peut envisager que lors d’une phase encore plus ancienne, les inscriptions de possession gravées non plus directement sur le monument, mais sur les éléments de mobilier funéraire, aient pu servir de prototypes aux épitaphes. Dans la nécropole médio-républicaine de l’Esquilin, le mobilier était constitué principalement de lampes. La provenance de ces documents est en général inconnue, mais l’on sait que l’un d’eux121 se trouvait originellement dans une “ arca” de nenfro découverte à proximité immédiate de l’église S. Giuliano122. Il semblerait, dans ce cas précis, que le mobilier ait été étroitement associé aux restes du défunt, au point de pouvoir assumer une fonction d’identification de ce dernier. Si l’on met à part les inscriptions illisibles123 et les graffites composés de quelques lettres124, les formulaires des inscriptions graffitées sur les lampes sont relativement similaires à ceux relevés sur les petits vases de l’Esquilin et de S. Cesareo. On trouve d’abord des éléments onomastiques complets au nominatif : il s’agit le plus souvent de noms individuels125, mais en CIL, I², 518, un prénom et un gentilice sont associés. À côté de cette première série, plusieurs lampes portent des formules onomastiques du type prénom + gentilice abrégé126, dont un cas de “nominatif-génitif”127. Enfin, un troisième groupe se présente comme des inscriptions parlantes128 : sur une base sum + un élément onomastique au génitif se greffe une expression telle que ne atigas, noli me tangere, non sum tua129. Les inscriptions parlantes semblent ainsi avoir eu pour fonction de marquer à la fois la possession et la protection des objets déposés dans la sépulture.
18Avec quelles cultures épigraphiques de l’Italie antique ces formulaires montrentils des points de convergence ? Des éléments onomastiques au cas zéro130, au génitif131, ou à l’un de ces deux cas132 sont attestés, par exemple à Caere, sur des vases provenant de tombes, dès le début du ve siècle. Le cas des inscriptions parlantes est plus complexe, puisque, comme le relève L. Agostiniani133, la construction des textes latins diffère de celle des documents étrusques134. Peut-être trouvera-t-on alors des modèles en Campanie135. Une kylix de la deuxième moitié du ve siècle, mise au jour dans une tombe de Nola, portait en effet l’inscription luvcies cnaiviies sum136 ; une coupe du tout début du iiie siècle, provenant d’une tombe de S. Agata dei Goti (Saticula), était, elle, inscrite kanuties sim137. En revanche, l’adjonction de formules d’interdiction n’a pas d’équivalent, à ma connaissance du moins, dans les autres épigraphies de l’Italie138. Les suthina étrusques, s’ils avaient la même fonction139, l’exprimaient de façon bien différente. L’expansion romaine des ive-iiie siècles a donc pu mettre en contact la culture épigraphique latine avec celles de l’Étrurie et de la Campanie, mais les inscriptions latines en contexte funéraire paraissent avoir souligné une dimension proprement romaine du droit des tombeaux.
19Au total, les épitaphes romaines semblent être le produit de deux traditions épigraphiques socialement différenciées. À l’extrême fin du ive siècle ou au tout début du iiie, les inscriptions funéraires aristocratiques auraient été “inventées” pour pérenniser dans l’au-delà la gloire des membres de la nobilitas. Les épitaphes auraient alors reproduit les “dédicaces honorifiques” déposées dans les temples par les magistrats victorieux, voire traduit en mots la peinture triomphale. À une époque qu’il est beaucoup plus difficile de dater, mais que l’on situera entre les iiie et iie siècles a.C., des catégories plus modestes de la population paraissent avoir introduit l’écriture dans leur tombeau, pour exprimer cette fois le statut de locus religiosus des sépultures. Pour qu’il y ait des épitaphes à Rome, il aura donc fallu la structuration idéologique de la nobilitas, la diffusion des principes du droit pontifical140, et la conquête de l’Italie centrale, qui mit les Romains en contact avec des cultures épigraphiques susceptibles de leur apporter certaines “solutions techniques”. Toutefois, de ces deux traditions épigraphiques funéraires, l’aristocratique paraît avoir été assez rapidement étouffée par la plébéienne. En effet, lorsque les épitaphes aristocratiques apparaissent au iie siècle en dehors du tombeau des Scipions, c’est avec l’inscription funéraire du consul de 144 ou 108 Ser. Sulpicius Galba (CIL, I², 695), qui partage les caractéristiques des épitaphes plébéiennes tardo-républicaines. Comme le notait Cicéron141, “il est conforme à la nature que les différences sociales s’effacent dans la mort”.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 On ne dispose, pour évaluer la population clusienne, que de Liv. 10.30.1-2, qui indique qu’en 295 a.C., à la bataille de Sentinum, le chiffre des pertes fut de 3 000 iuniores pour Chiusi et Pérouse. Pol. 2.24.3, 2.24.9 et 2.24.14 évoque pour 225 a.C. 20 800 iuniores mobilisés pour la seule infanterie romaine, 20 000 fantassins tenus en réserve à Rome même, et un nombre total de mobilisables se montant à 250 000. Beloch [1886] 1977, 100, proposait d’établir un rapport de 1 pour 4 entre hommes sous les armes et population totale. Lo Cascio 1996, 289, note que sur la base d’une durée de vie moyenne de 22,5 ans, et avec une croissance de la population de 0,5 % par an, les hommes de plus de 17 ans forment 30 % de la population totale. La population clusienne libre doit en définitive avoir été comprise entre environ 5 000 (si l’on part d’une base de 1 500 hommes entre 17 et 46 ans) et 10 000 personnes (pour 3 000 iuniores). La population romaine est pour sa part estimée entre 150 000 personnes (Scheidel 2004, 14) et 200 000 (Morley 1996, 39) vers 200 a.C.
2 La liste fournie par Benelli 1998, 236-238 permet d’aboutir à 156-158 épitaphes.
3 Colonna 1980, 68.
4 Lorenzini 2004, 25-46. Une autre nécropole républicaine se trouvait entre la Via Salaria et la Via Pinciana : Messineo 1995, 257-266.
5 On a comptabilisé les sépultures pour lesquelles on avait mention d’un mobilier qui comportait apparemment du bucchero, de la céramique à figures rouges ou noires, de la céramique à vernis noir ou de la céramique surpeinte, ou encore une monnaie républicaine. Voir les indications données par Scott Ryberg 1940, 86-89.
6 Pinza 1914, 136. Lanciani 1875, 49, mentionne, parmi le mobilier des sarcophages et cinéraires retrouvés à proximité de S. Giuliano, un graffite sur fond de vase à vernis noir Catia catino(m) (peut-être CIL, I², 480) ; p. 52, dans la zone des “ puticuli”, une lampe à vernis noir inscrite ARM (CIL, I², 508).
7 Dressel 1880, 265-342.
8 Benelli 1998, 255.
9 Harris 1989, 156-163, lie cette particularité à des usages sociaux (l’écrit était réservé à la rédaction des documents officiels et des archives sacerdotales), à l’absence d’écoles, au caractère très majoritairement rural de la population (l’écrit progressant en raison de la complexification des activités économiques).
10 Même après l’entrée en vigueur des lois tabellaires, les connaissances nécessaires à un citoyen romain devaient être des plus minimes, puisqu’il s’agissait de savoir reconnaître et tracer un nombre limité de signes alphabétiques : Harris 1989, 168. Contra, Best 1974, 431-432, considère qu’il fallait être capable, lors des élections, de tracer sur une tablette vierge les initiales des candidats. Or, lors des élections questoriennes par exemple, il y avait un nombre non négligeable de prétendants.
11 Harris 1983, 92, souligne en outre que la religion romaine n’était pas une religion du livre, ce qui rendait inutile la connaissance de la lecture par la grande masse.
12 On a rassemblé dans ce groupe les documents qui étaient désignés comme “graffites”, en excluant les bolli. On a par ailleurs écarté les graffites qui provenaient probablement d’un sanctuaire, dans la mesure où des scribes étaient peut-être mis à la disposition des fidèles désireux de déposer un ex-voto. De nombreuses inscriptions graffitées ont été retrouvées dans le Tibre, ce qui pourrait a priori suggérer qu’elles provenaient des sanctuaires de S. Omobono ou de l’île tibérine : toutefois, dans l’incertitude, nous les avons comptabilisées.
13 Plut., Lyc., 27.3.
14 Crawford 1996, 704-711 ; Flach 2004, 146-151 et 219-222. Voir également Ampolo 1984, 71-102 ; Toher 1990, 301-326.
15 Cic., Leg., 2.61.
16 Cic., Leg., 2.64. Ampolo 1984, 90-91 ; Baltrusch 1989, 44-50 ; Toher 1990, 322. Ce point ne pourrait, et encore très hypothétiquement, avoir été évoqué que dans la lex Cornelia de 81 : Cic., Att., 12.35 paraît suggérer qu’un maximum était fixé pour la somme consacrée à un monument (Rotondi [1912] 1962, 355). Cf. Bonamente 1980, 79.
17 Panciera 1995, 326.
18 205 en comptabilisant les 184 marques de carriers du mur servien.
19 On n’a compté qu’une fois les 48 exemplaires de vases H attestés.
20 Liv. 40.29.3 ; cf. V. Max. 1.1.12.
21 Dion. H. 3.1.2.
22 CIL, I², 2834 et 2835 ; CIL, I², 6-7 ; CIL, I², 7-8 ; Cic., Sen., 61 et Fin., 2.116-117.
23 Blanck 1966-1967, 72, suggère de son côté que les sarcophages ne furent pas retrouvés in situ ; Von Sydow 1973, 634 indique que des murs d’opus incertum furent retrouvés à proximité.
24 Von Sydow 1973, 634 ; Pisani Sartorio & Quilici Gigli 1987-1988, 249-250 et 254-255.
25 RE 4 1901, col. 1425-1426, no 316 : Liv. 8.22.1. Voir Solin 1970, 112 ; Etcheto 2003, 447-454.
26 Etcheto 2003, 447.
27 Liv. 9.44.1-2.
28 Liv. 9.46.6.
29 Etcheto 2003, 453.
30 Le personnage ne porte pas de surnom. Sur la chronologie de l’apparition des cognomina à Rome, Alföldi 1966, 709-722 ; Kajanto 1977, 63-70 ; Etcheto 2003, 455-468. Coarelli 1984, 67 estime que les fonctions exercées par le défunt pouvaient figurer sur la caisse du sarcophage.
31 Blanck 1966-1967, 75.
32 Cicerchia 1859, 36 et 38 ; Zevi 1973, 267, sub no 414. Sur la chronologie des cistes prénestines, Bordenache Battaglia & Emiliozzi Morandi 1992, 149.
33 Zevi 1973, 239-240, no 71 ; Pisani Sartorio & Quilici Gigli 1987-1988, 256-258.
34 Contra, Zevi 1973, 240. Le N est un peu plus droit en CIL, I², 2835, mais les L, E et F sont identiques sur les deux textes. On ajoutera que l’inscription CIL, I², 2834 est décentrée et interrompt la frise décorative de palmettes et fleurs de lotus qui borde le couvercle du sarcophage : ceci suggère que la disposition initiale du sarcophage dans la tombe ne permettait de voir que la moitié droite de ce dernier, et donc que le propriétaire du monument fut inhumé dans une sépulture déjà bien encombrée. En revanche, en CIL, I², 2835, l’épitaphe est gravée de manière centrée : le monument était par conséquent visible de face. Ne serait-il donc pas envisageable que la déposition de Scapula ait pu, même de peu, précéder celle de L. Cornelius ?
35 Peut-on identifier notre L. Cornelius avec un personnage connu par ailleurs ? Le premier des Cornelii Lentuli attesté est L. Cornelius Lentulus, consul en 327 (RE 4, 1901, col. 1366, no 186). Il devait être approximativement contemporain du père du consul de 303, Ser. Cornelius Lentulus Cn. f. Cn. n. (RE 4, 1901, col. 1375, no 206). Si on en fait deux frères, on a dans le consul de 327 un possible candidat pour CIL, I², 2834. Une seconde hypothèse consisterait à rapprocher L. Cornelius Cn. f. des Cornelii Rufini. Le consul de 290 et 277, Publius, était Cn. f. P. n. (RE 4, 1901, col. 1422-1424, no 302 ; Eutr. 2.9.4 ; Fast. Cap. p. 41, sub 277). Dans ce cas, notre Lucius fils de Cnaeus peut avoir été son frère.
36 Bordenache Battaglia & Emiliozzi 1990, 370-372 ; 1992, 152-153.
37 Voir déjà Hill 1937, 122. D’ailleurs, un autre point de confrontation pour le sarcophage CIL, I², 2834, proposé par Blanck 1966-1967, 76, serait le no 62 de Herbig 1952, provenant de la Grotta Dipinta de Bomarzo, que l’on a tendance à dater plutôt de la fin du ive siècle (cf., en dernier lieu, Van Der Meer 2001, 86).
38 Nibby 1839, 568, cité par Coarelli 1996, 184, n. 22 (on mentionnera dans cette réédition l’article originellement paru dans les DArch, 6, 1972, p. 36-106) ; Ritschl 1878, 223.
39 L’argumentaire est double : on ne pourrait imaginer de poésie funéraire à Rome avant Ennius ; seuls des membres de la lignée des Scipions particulièrement brillants ont pu intervenir sur le monument du fondateur de la sépulture familiale. On retrouve des traces de cette thèse dans Roma medio-repubblicana, 237 ; chez Coarelli 1996, 232 et Morelli 2000, 14. Courtney 1995, 216-218, va jusqu’à postuler quatre phases de rédaction (les inscriptions peintes, un cursus de Barbatus gravé sur la caisse, l’éloge du fils, celui de Barbatus. CIL, I², 8-9 est finalement daté vers 240 ; CIL, I², 6-7 vers 200, et les elogia de 200-185).
40 Sub ILLRP, 310. L’argumentation détaillée a été produite par Coarelli 1996, 218-222.
41 Wachter 1987, 301-342, notamment p. 319-321, reprenant Havet 1880, 224.
42 Kruschwitz 1998, 273-285 ; voir également Kruschwitz 2002, 35 et 59.
43 Poccetti 2002, 702.
44 CIL, I², 7 : apud uos ; CIL, I², 9 : Honc iono ploirume cosentiont R [omane]/duonoruo optumo fuise uiro….. a [pud uos] ; Cic., Sen., 61 : Hunc unum plurumae consentiunt gentes/populi primarium fuisse uirum ; Cic., Fin., 2.117 : Idne consensisse de Calatino plurimas gentes arbitramur, primarium fuisse populi… Poccetti 2002, 693.
45 Cic., Sen., 61 ; Fin., 2.116-117 ; Kruschwitz 2002, 220-223.
46 Klebs 1895, col. 2080-2081.
47 Asina fut consul I en 260. Le lien avec Calatinus pourrait être démontré par l’élection paradoxale d’Asina au consulat en 254, alors que sa première magistrature n’avait pas été un succès. On aurait alors eu un cas de coitio, où Calatinus aurait emporté l’adhésion en faveur de son collègue.
48 Cette seconde option serait soutenue par le fait que proportionnellement, les épitaphes des ive-iiie siècles ne représentent que la moitié des documents épigraphiques attribuables à des aristocrates, alors qu’aux iie-ier siècles, les funéraires sont la quasi-totalité des inscriptions attribuables à des aristocrates.
49 On préférera la chronologie de Willems 1878, 156 à celle proposée par Cornell 2000, 79.
50 Le texte du plébiscite est conservé par un lemme de Fest. p. 290 L.
51 Willems 1878, 160 ; Hölkeskamp 1987, 144-145.
52 Cornell 2000, 82, suivi par Humm 2005, 208-214.
53 Hölkeskamp 1987, 241.
54 Les inscriptions funéraires de L. Cornelius Cn. f. et de P. Cornelius Scapula remontaient peut-être aux années qui suivirent immédiatement le plébiscite ; Barbatus, fondateur d’une nouvelle sépulture gentilice, devait préciser son statut ; ce fut également le cas ensuite d’Atilius Calatinus.
55 On mettra à part l’épitaphe d’A. Atilius Calatinus, que Cicéron ne cite pas entièrement et qui pouvait donc faire état de fonctions.
56 Havet 1880, 224 et Wachter 1987, 321 ont supposé que le texte érasé sur la caisse du sarcophage de Barbatus avait un contenu similaire.
57 Sur les elogia comme expression de l’éthique de la nobilitas, Hölkeskamp 1987, 225 ; Van Sickle 1988, 153 ; Kruschwitz 2002, 48-57.
58 Dans laquelle Flower 1996, 141, voit la compétence. Voir aussi Plin., Nat., 7.139-140.
59 Sur le rôle du peuple dans le système institutionnel romain à l’époque médio-républicaine, Beck 2005, 22-30.
60 Cic., Tusc., 1.13, qui fait référence également aux tombes des Servilii et des Metelli, sans mentionner d’épitaphes ; Cic., Fin., 2.116.
61 Richardson 1978, 244, suivi par Palombi 1996, 31-33. Contra, Ziolkowski 1992, 58-59.
62 Sen., Ben., 3.28.2 ; Dupont 1987, 168. Elle note p. 170 que le titulus représentait au sens propre le défunt, puisque son imago n’était pas visible en temps normal.
63 Pol. 6.53.2 ; Zevi 1970, 66 ; Flower 1996, 179 et 181, semble considérer que les tituli des atria constituaient les formes les plus simples des inscriptions de type elogia. Flaig 1995, 130, renverse lui la perspective et considère que l’éloge funèbre était un commentaire du titulus.
64 Sen., Ben., 3.28.2, combiné avec Plin., Nat., 35.6.
65 À part CIL, I², 25 (colonne de Duilius). Synthèse sur les débats concernant l’authenticité de l’inscription par Gendre & Loutsch 2001, 132, n. 10.
66 CIL, I², 30, 31 ; AE, 1994, 215 ; CIL, I², 2839 semble également avoir comporté une mention des bénéficiaires du vœu adressé à la divinité.
67 Inscriptions connues par les sources littéraires : Liv. 6.29.8-9 (dédicace de Cincinnatus au Capitole, en 380) ; Plin., Nat., 33.19 (dédicace du sacellum de Concordia par Cn. Flavius en 304). Cf. aussi Liv. 6.4.2-3 (trois patères en or dédiées par Camille en 388 dans le temple de la triade capitoline). Inscriptions conservées : CIL, I², 18, 19, 2836, peut-être 2838-2840 ; Kajanto et al. 1981, 98, no 10. Sur la pratique des vœux et l’offrande des manubiae, voir Aberson 1994.
68 Rouveret 1987-1988, 108. Voir également, pour les inscriptions, Witzmann 2000, 55-86.
69 Voir, dans les elogia de CIL, I², 6-7 et 8-9, la rédaction de la formule onomastique avec le gentilice antéposé au prénom (Van Sickle 1988, 147 ; Kruschwitz 2002, 39) ; la répétition de cette même formule onomastique ; l’insistance sur la filiation.
70 Rappelons toutefois, avec Coarelli 1984, 67, que les fonctions exercées par le défunt pouvaient figurer sur la caisse perdue du sarcophage.
71 Solin 1999, 396.
72 Le rapprochement avait été avancé par Blanck 1966-1967, 76.
73 Coarelli 1996, 189-190.
74 Liv. 10.12.3-8. Sur la contradiction entre les données liviennes et l’elogium de Barbatus, La Regina 1968, 175-188 ; Silvestrini 1978, 167-180 ; Marcotte 1985, 721-742.
75 Coarelli 1996, 181 ; 1984, 69 ; Van Sickle 1987, 41.
76 Herbig 1952, 103 ; La Regina 1968, 173 ; Zevi 1970, 72 ; Zevi 1973, 238 ; Coarelli 1984, 71 ; Wachter 1987, 333 ; Van Sickle 1987, 42 ; Radke 1991, 70.
77 Zevi 1973, 234.
78 Van Sickle 1987, 48 ; 1988, 144 et 148 ; Morelli 2000, 12-35, notamment p. 20.
79 Zevi 1970, 70-71 ; 1973, 238-239 ; Kruschwitz 2002, 40-42 et 57.
80 Wachter 1987, 340, n. 805. La même explication vaudrait également pour A. Atilius Calatinus.
81 Liv. 2.16.7 ; Dion. H. 5.48 ; Plut., Publ., 23.5 ; Quaest. Rom., 79 ; Vir. Ill., 15.6 ; Wesch-Klein 1993, 6-8 ; Chioffi 1998-1999, 245-247 ; Fontana 1999, 301.
82 Cic., Leg., 2.58 ; Wesch-Klein 1993, 9.
83 Cic., Leg., 2.58 ; Plut., Quaest. Rom., 79 ; Wesch-Klein 1993, 10.
84 Sur laquelle voir Oriolo 1999, 288, avec bibliographie précédente, à laquelle on ajoutera Scott Ryberg 1940, 145-153 ; Coarelli 1995, 383 et 385-386 ; 1996, 26-30.
85 Cic., Phil., 9.17.
86 Vir. Ill., 32.4 ; Wesch-Klein 1993, 8.
87 Rouveret 1987-1988, 113.
88 Robert 1998, 83.
89 Coarelli 1996, 199.
90 Hor., S., 1.6.15-17.
91 CIL, I², 10-16 ; Coarelli 1996, 199 : le tombeau fut occupé jusqu’aux dernières décennies du iie siècle.
92 Voir CIL, I², 15, 695 (cf. Coarelli 1999, 299. Le personnage est traditionnellement identifié avec le consul de 108 a.C., mais Ferrea 1998, 51-72 a proposé d’en faire plutôt le consul de 144), 834.
93 Bücheler 1895, 8, à propos de CIL, I², 1202.
94 Nicolet 1974, 809-810, no 60.
95 Nep., Att., 22.4. Sur CIL, I², 1202, Massaro 1992, 65-76 ; Kruschwitz 2002, 161-169.
96 CIL, I², 708 ; Epigrafia 1991, 252-253, 301, 323-325, no 6, 47, 66-67 (il s’agit du même texte, reproduit à deux exemplaires). Le no 39, dont le texte était trop lacunaire pour pouvoir être vraiment identifié comme une épitaphe, n’a en revanche pas été retenu.
97 Kruschwitz 2002, 169-173. La référence au métier du défunt pourrait pour sa part éventuellement être interprétée comme une transposition “plébéienne” des magistratures citées sur les épitaphes sénatoriales : cf. Epigrafia 1991, 301, no 47, où l’on reconnaît apparemment un librarius.
98 Sur l’apparente absence de sèmata extérieurs signalant les tombes médio-républicaines, von Hesberg 1992, 20. L’inscription CIL, I², 2660 pourrait faire connaître l’existence de cippes qui indiquaient à l’extérieur du tombeau des Scipions le nombre des dépositions.
99 Epigrafia 1991, 301, no 47 ; CIL, I², 708. Parmi les tombes aristocratiques, CIL, I², 695, 834.
100 Epigrafia 1991, 252-253, no 6 et 323-325, no 66-67.
101 Epigrafia 1991, 323-325, no 66-67.
102 Epigrafia 1991, 301, no 47 et 323-325, no 66-67. Cf. CIL, I², 695. Sur les dimensions des monuments funéraires romains et les rapports entre taille du tombeau et statut social du propriétaire, Eck 1987, 61-83 ; 2001, 197-201.
103 De Visscher 1963, 55-56 ; Ducos 1995, 139 ; Van Haeperen 2002, 315-317.
104 On a additionné les inscriptions publiées par Dressel 1880, 265-286 et 289-290, et les inscriptions du Corpus pour lesquelles une provenance de l’Esquilin était indiquée.
105 CIL, I², 498, 499, 501, 502, 503, 504, 507, 508, 509, 510, 512, 514, 515, 516, 518, 519, 520, 523, 524, 525, 527, 528, 532, 533, 535, 536, 538, 540, 541, 542, 544 (avec deux exemplaires provenant au moins de l’Esquilin).
106 CIL, I², 471a, 480, 484, 487, 490, 494, AE, 1880, no 34, 42, 43, 48, 50a, 50c, 52, 53, 54b, 55c, 56a, 56b, 105.
107 Dressel 1880, 279, no 32 (15 cm de haut).
108 CIL, I², 482 et 483 (8, 5 cm de haut) ; Dressel 1880, 283, no 55a (9 cm de haut).
109 Voir également, en Étrurie, CIL, XI, 3961 a.
110 CIL, I², p. 579.
111 La particularité du groupe d’inscriptions réside dans cette mention d’une date, exprimée le plus souvent par la formule a(nte) d(iem) + un chiffre + la mention des calendes, des ides ou des nones + le mois. En CIL, I², 1028, 1029, 1172, on a mention d’une intercalation ; en CIL, I², 1109, la date est donnée par référence aux Portunalia.
112 CIL, I², 1025, 1157 et 1178.
113 CIL, I², 1040, 1049, 1050, 1070, 1129, 1147, 1163, auxquelles on ajoutera éventuellement CIL, I², 1023, qui porte un cognomen.
114 À S. Cesareo, 38 dépositions étaient masculines, 17 féminines. Les femmes sont désignées de préférence par leur seul nomen (14 cas sur 17), mais on trouve quelques cas de prénoms féminins (CIL, I², 1062, 1152 : Kajava 1995, 43 et 51) et une femme qui fait référence au gentilice de son mari (CIL, I², 1026 : Wachter 1987, 126).
115 2 cas sur 2 à Rome, 34 cas sur 38 à S. Cesareo.
116 CIL, I², 482, 1019, 1023, 1102, 1105, 1158, 1176, 1178.
117 Kaimio 1970, 23-42.
118 Au total, on a pour S. Cesareo 12 formules onomastiques masculines au nominatif, 2 au génitif, 17 cas incertains. Chez les femmes, 14 formules onomastiques sont au nominatif, 3 au génitif.
119 Var., L., 5.23 ; Cic., Leg., 2.55 ; Fest. p. 135 L ; Plut., Quaest. Rom., 79. Daremberg & Saglio 1918, 1393-1396 ; Rohde 1942, col. 1534-1536 ; De Visscher 1963, 23 ; Friggeri 2001, 67 ; Graham 2006, 106.
120 Cic., Leg., 2.55 (pour Var., L., 5.23, l’objet de l’os resectum est de purifier la famille).
121 CIL, I², 533 : Dressel 1880, 275, no 17.
122 Lanciani 1875, 52, déclare que la lampe CIL, I², 508 fut découverte dans la zone des puticuli. Lanciani ne précise pas si la lampe se trouvait dans un puits ou aux alentours du secteur où il mit au jour ces puits. La nature des puticuli est discutée : Lanciani, à la lumière de Var., L., 5.25, interprétait les substructions dans lesquelles il avait découvert des restes humains et animaux, mélangés à une boue nauséabonde, comme une fosse commune. Graham 2006, 63-82 et 111 tend à en faire une sépulture d’urgence liée à une épidémie.
123 CIL, I², 514, 527, 541.
124 CIL, I², 508, 509, 516, 540, 542, 544.
125 CIL, I², 510, 519, 520, 524, 525, 528, 533.
126 CIL, I², 507, 535.
127 CIL, I², 538.
128 CIL, I², 498, 499, 501, 502, 503 ; Agostiniani 1982, 148.
129 CIL, I², 498 constitue une variante à elle seule, avec un gentilice masculin en-o et non sum tua. Comme le note Agostiniani 1982, 244, il peut s’agir a priori d’un datif de destination ou d’un nominatif de possession, mais à part peut-être CIL, I², 515, le corpus des lampes de l’Esquilin ne montre pas d’emploi du datif.
130 ET Cr 2.112 ; Marchesini 1997, 73, no 171 (laris veiane).
131 ET Cr 2.72 ; Marchesini 1997, 56, no 112 (apucuial).
132 ET Cr 2.89 ; Marchesini 1997, 61, no 128 (husanas).
133 Agostiniani 1982, 245 et 274.
134 En latin, on emploie le verbe être, en étrusque, un pronom personnel de la première personne. E. Benelli m’a suggéré que l’inscription CIL, I ², 462 (Agostiniani 1982, 147, no 576) témoigne d’un emprunt par le latin de la structure des inscriptions parlantes étrusques, sans doute à une date assez haute. Toutefois, l’inscription en question ne semble pas être une inscription funéraire.
135 On a laissé de côté le document publié par Colonna 1974, 380-386, pour lequel il propose des rapprochements avec une inscription de Vico Equense (Agostiniani 1982, 160, no 615) et avec un texte sud-picénien (Agostiniani 1982, 163, no 621).
136 Ve 117 ; Morandi 1974, 391, no 1 ; Agostiniani 1982, 158, no 609 (la terminaison – es marque le génitif) ; ST Ps 13.
137 Ve 126 ; Morandi 1974, 393, no 3 ; Agostiniani 1982, 159, no 613 (début iiie siècle) ; ST Cm 24 (fin du ive siècle).
138 Guarducci 1975, 154, évoque une stèle funéraire de Paros, du ve siècle a.C., qui adjoint au nom du défunt la mention “ne pas déplacer”.
139 Fontaine 1995, 208 notamment.
140 Liv. 9.46.5.
141 Cic., Leg., 2.59.
Auteur
Université Paris 1, Centre Gustave Glotz
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