XIII - Stratégies matrimoniales et fonctionnement de la vie politique à Athènes (ve-ive siècles)1
p. 115-121
Texte intégral
1Je voudrais, dans ce bref exposé, analyser la place et l’importance des stratégies matrimoniales dans le fonctionnement de la vie politique à Athènes et leur rôle dans la formation de ce qu’on pourrait appeler “la classe politique”. La question a priori peut surprendre. Si l’on sait quelle importance pouvaient avoir les liens matrimoniaux pour aider à la constitution d’une oligarchie, en revanche, dans une démocratie directe comme était la démocratie athénienne, où, comme se plaisait à le dire Périclès dans les propos que lui prête Thucydide, “la pauvreté n’a pas pour effet qu’un homme pourtant capable de rendre service à la cité en soit empêché par l’obscurité de sa situation”1, de tels liens n’étaient pas a priori nécessaires. Si la vertu, l’aretè, était le seul critère d’accès aux charges publiques, si par ailleurs la rétribution par un misthos de la part prise à ces mêmes charges permettait effectivement à tous d’y accéder, si l’on songe enfin que le tirage au sort désignait nombre de magistrats, on ne voit pas en quoi des relations matrimoniales auraient pu présenter un intérêt autre que personnel ou privé. Certes, il y avait bien des charges qui étaient électives, pour lesquelles par ailleurs un certain cens était exigé, comme la stratégie ou les charges financières. Mais c’était en dernier ressort l’élection par le dèmos assemblé qui décidait de leur attribution. Autrement dit, entre la souveraineté populaire telle qu’elle s’exerçait à Athènes et des pratiques visant à créer une oligarchie étroite maîtresse du pouvoir, il y avait une contradiction en apparence totale2.
2Il faut bien admettre pourtant que cette société du “face à face” qu’était la société de l’Athènes démocratique n’interdisait pas l’existence d’une “classe politique”. Certes, elle n’était pas ressentie comme telle, et ce n’est qu’au ive siècle qu’on en désignera les membres par le terme de politeuomenoi pour mieux les distinguer de la masse des citoyens ordinaires, des idiôtai3. Cela n’entamait en rien la réalité du pouvoir populaire, puisque non seulement le dèmos était souverain en matière de décision, mais qu’il disposait en outre d’une arme redoutable, l’ostracisme, qui visait principalement ceux qui menaçaient de transformer une autorité limitée dans le temps en un pouvoir durable4. Mais les hommes qui, devant l’assemblée, au conseil ou à la tête de l’armée, prenaient la parole et orientaient les décisions du dèmos, appartenaient dans leur grande majorité à un milieu relativement restreint, dont l’origine et les contours ont varié au cours des deux siècles où Athènes a dominé l’histoire du monde grec, et à propos duquel il peut être intéressant de mesurer la part que prenaient dans sa cohésion les relations matrimoniales.
3J’ai utilisé pour ce faire l’instrument de travail un peu lourd mais précieux que constitue le catalogue des Athenian propertied Families établi par l’historien anglais J. K. Davies. Je ne discuterai pas ici les critères qui ont servi à l’établissement de ce catalogue. Il va de soi que l’auteur a dû utiliser des sources dont la diversité ne laisse pas de poser des problèmes : car si pour le ive siècle, elles sont abondantes et contemporaines le plus souvent, pour le ve siècle, et singulièrement pour les premières décennies, il faut faire confiance à des sources essentiellement littéraires, et pour ce qui est du problème que nous étudions, en premier lieu aux Vies de Plutarque. Ce qui ne manque pas de poser bien évidemment quelques problèmes d’interprétation. Il faut néanmoins tenter l’entreprise.
4À la fin du vie siècle, deux familles paraissent dominer l’histoire politique d’Athènes, alors que la réforme clisthénienne vient de poser les bases sur lesquelles s’édifiera la démocratie : la famille des Alcméonides et celle des Philaïdes/Cimonides. Les Alcméonides chassés comme sacrilèges au lendemain de la tentative avortée de Cylon avaient pu rentrer à Athènes, sans doute grâce à la faveur dont ils jouissaient auprès du clergé de Delphes5. Un Alcméonide, Mégaclès, celui-là même qui avait obtenu la main de la fille du tyran Clisthène de Sicyone, était à la tête de la faction des Paraliens qui, vers 561, luttait pour le pouvoir contre les Pédiens de Lycurgue et les Diacriens de Pisistrate6. Exilés à nouveau quand ce dernier se fut rendu maître du pouvoir pour la troisième fois, ils réussirent une nouvelle fois à rentrer, comme l’atteste la présence du nom de Clisthène sur une liste d’archontes7. C’est ce même Clisthène qui après le renversement d’Hippias, “fit entrer le dèmos dans son hétairie”, pour reprendre la formule d’Hérodote8 et établit à Athènes l’isonomie, prélude à la démocratie du ve siècle9. Les Philaïdes/Cimonides furent moins directement liés aux luttes politiques du vie siècle, mais n’en tinrent pas moins une place importante. Laissons pour le moment la branche aînée, celle de Teisandros, dont le représentant le plus connu fut l’orateur Andocide10, pour ne retenir que la branche cadette. Son plus ancien représentant, Kypsélos, fut archonte en 59711. Il tiendrait son nom de son grand-père, le fondateur de la tyrannie corinthienne. Le fils de ce Kypsélos, Miltiade, fut le premier colonisateur de la Chersonèse de Thrace (Hdt. 6.34 sq.). À sa mort, il remit le pouvoir qu’il détenait en tant qu’oikiste à son neveu Stésagoras, fils de Cimon Coalèmos, son demi-frère12. Quand Stésagoras mourut au cours d’une campagne contre les Scythes en 516/515, son frère Miltiade lui succéda en Chersonèse. Ce Miltiade, le futur vainqueur de Marathon, avait été archonte en 524/523, et c’est avec l’accord d’Hippïas qu’il partit pour la Chersonèse en 514, ce qui témoigne de bonnes relations avec les Pisistratides. De fait, on pense que sa première épouse était la fille du tyran. Il devait la répudier pour épouser Hégésipylè, la fille du roi Olôros de Thrace qui fut la mère de Cimon13. Il rentra à Athènes en 493 où il fut accusé d’avoir établi en Chersonèse une tyrannie. Il n’est pas exclu que les Alcméonides aient été les instigateurs du procès.
5Ce bref rappel du rôle que jouèrent au vie siècle les membres des deux plus grandes familles athéniennes permet d’entrevoir à leur propos des pratiques matrimoniales qui échappent au cadre civique : Mégaclès l’Alcméonide épouse la fille du tyran de Sicyone, Kypsélos le Philaide est le petit-fils du tyran de Corinthe ; mais qui échappent même au cadre grec, comme le prouve le mariage de Miltiade avec la fille d’Olôros de Thrace. Avec les Pisistratides toutefois apparaissent des formes d’alliances matrimoniales plus “civiques” : Pisistrate épouse, pour peu de temps il est vrai, la fille de Mégaclès et Miltiade celle d’Hippias.
6Ce sont ces alliances matrimoniales au sein de la communauté civique qui vont se développer au ve siècle entre grandes familles aristocratiques, et ce avant même la loi de Périclès sur la citoyenneté. On ne s’étonnera pas de retrouver parmi ces familles les Alcméonides et les Philaïdes/Cimonides, mais aussi d’autres familles influentes comme celle de Callias, le négociateur de la paix de 449 avec le Roi qui appartenait au genos éleusinien des Kérykes14. Tout un nœud de relations matrimoniales va s’établir entre ces trois familles et quelques autres de moindre importance. Cimon, fils de Miltiade, épouse Isodikè, fille d’Euryptolémos et petite-fille d’un Mégaclès dont on ne sait s’il était le fils ou le petit-fils du rival de Pisistrate, en tout cas incontestablement un Alcméonide15. Sa sœur Elpinikè devient l’épouse de Callias, fils d’Hipponicos, lui-même cousin d’Aristide dont la mère serait une sœur d’Hipponicos16. Chez les Alcméonides, outre le mariage déjà cité d’Isodikè, il faut rappeler le mariage d’Agaristè, fille d’Hippocratès, avec Xanthippos, mariage d’où devait naître Périclès17, et celui de Deinomachè, fille d’un Mégaclès ostracisé en 487 avec Cleinias, mariage d’où naîtra Alcibiade18. Remarquons en passant que deux des plus grands hommes politiques du ve siècle sont nés de mères appartenant à la famille des Alcméonides, alors qu’aucun Alcméonide ne joue de rôle politique important après 487, date de l’ostracisme du grand-père d’Alcibiade. Il faut rappeler encore que Périclès, lorsqu’il se sépara de son épouse légitime, la remaria à Hipponicos, fils de Callias, le riche concessionnaire de mines dont parle Xénophon dans Les Revenus19, qu’il maria son filleul Alcibiade à Hipparétè, la fille de ce même Hipponicos, et son fils Xanthippos à une fille de Teisandros, de la branche aînée des Philaïdes20.
7On peut s’interroger sur les finalités de ces pratiques matrimoniales21. Les sources anciennes ne nous renseignent guère sur ce point. Ainsi, à propos du mariage de Callias et d’Elpinikè, Plutarque donne comme unique explication le fait que Cimon se serait laissé persuader de donner sa sœur au fils d’Hipponicos, parce que ce dernier acceptait de payer l’amende de cinquante talents à laquelle Miltiade avait été condamné après son échec devant Paros. Une telle explication ne satisfaisant pas certains modernes, ceux-ci ont imaginé que de telles alliances répondaient à un objectif politique précis : ainsi Davies, à propos du double mariage Cimon-Isodikè, Callias-Elpinikè, écrit-il que ces unions “must have been of major political importance” et auraient été en quelque sorte une mesure de défense contre ce qu’il appelle “the Themistoclean left” (1971, 305).
8On doit toutefois se demander s’il est nécessaire de faire intervenir des intentions politiques aussi nettement définies. Certes, Aristote, à la fin du ive siècle, donnera à l’opposition Miltiade/Thémistocle relayée par l’opposition Cimon/Périclès un sens politique, faisant des uns (Miltiade/Cimon) les chefs des “meilleurs”, des eugeneis et des plousioi, et des autres (Thémistocle/Périclès) les “patrons” du dèmos22. Il n’est pas douteux par ailleurs que Périclès a volontairement pris le parti du dèmos contre les puissants. Mais la lutte politique était une chose, les alliances matrimoniales en étaient une autre. Il est remarquable d’ailleurs que Périclès lui-même se soit tenu à l’écart de telles alliances, en répudiant son épouse légitime et en vivant ostensiblement avec une étrangère23.
9On a donc l’impression que ces alliances, que ces stratégies matrimoniales étaient d’abord destinées à renforcer la cohésion d’un groupe social, celui constitué par les membres des vieilles familles de l’Attique, qui, par-delà les antagonismes personnels ou les divergences idéologiques, se réservait l’exercice des plus hautes magistratures et constituait ce que j’ai appelé la “classe politique” de la cité. Ce qui était nouveau, avec le développement de la démocratie, c’est que désormais, sauf cas exceptionnels, on ne se mariait pas en dehors d’Athènes. Il faudra attendre le ive siècle pour voir reparaître, chez certains stratèges ou politiciens, des alliances matrimoniales avec des princesses thraces ou chypriotes. Mais, alors, il s’agissait d’hommes qui n’appartenaient pas à la vieille aristocratie, d’hommes nouveaux qui trouvaient dans ces alliances à la fois un gain de prestige et des avantages matériels24.
10Avec la guerre du Péloponnèse en effet on assiste, le fait est bien connu, à l’émergence d’un nouveau personnel politique, d’origine plus obscure, souvent lié au monde de l’artisanat, sans que cela implique comme on l’a dit parfois, le triomphe d’une quelconque “bourgeoisie”25. On pourrait de ce fait s’attendre à ce que disparaissent les pratiques d’alliances matrimoniales propres aux vieilles familles de l’aristocratie athénienne. Or, on les retrouve précisément chez celui qui apparaît comme le type même de ces “nouveaux politiciens”, le démagogue Cléon. Les sources dont nous disposons ici ne sont plus des traditions plus ou moins déformées et des récits postérieurs de plusieurs siècles, mais des textes contemporains, un plaidoyer d’Isée, le plaidoyer Sur la succession de Dikaiogénès, et un plaidoyer démosthénien, le deuxième plaidoyer Contre Boeotos. Le plaidoyer sur la succession de Dikaiogénès fait apparaître cinquante-six noms de personnes liées à cette famille à la suite d’alliances matrimoniales. Presque toutes les personnes nommées sont connues par ailleurs pour avoir rempli des fonctions importantes, proposé des décrets ou assuré des liturgies, essentiellement la triérarchie. Il s’agit donc d’une famille qui fait incontestablement partie de la classe politique. Or l’examen des noms permet de constater que par le jeu des alliances matrimoniales se trouvent unis les descendants d’Harmodios, le tyrannoctone, la famille de Cléon, puisque lui-même aurait épousé une fille du premier Dikaiogénès connu, se trouvant de ce fait être le beau-frère d’un Harmodios, et que son fils Cléomédon avait également contracté un mariage dans cette famille, et enfin le stratège Chabrias, l’un des plus grands hommes de guerre du ive siècle26. Le “tanneur” Cléon semble ainsi avoir repris à son compte la politique d’alliances matrimoniales pratiquée par les aristocrates de la période précédente, afin d’assurer à ses descendants une position solide au sein de la classe politique. Un passage du deuxième discours Contre Boeotos est à cet égard éloquent. Le plaideur, évoquant les différents mariages de sa mère s’exprime en ces termes : “D’abord, elle était fille de Polyaratos qui était en honneur auprès de vous et qui possédait une grande fortune. Ensuite, il vous a été attesté que sa sœur avait reçu une dot égale en épousant Éryximaque, beau-frère de Chabrias. En outre, on sait que ma mère avait été mariée d’abord à Cléomédon, dont le père Cléon est connu pour avoir été stratège au temps de nos ancêtres : c’est lui qui, à Pylos, fit prisonniers un grand nombre de Lacédémoniens et fut un des hommes les plus en vue de la cité” (Contre Boeotos, 2.24-25). On est loin des railleries d’Aristophane et du Paphlagonien des Cavaliers.
11L’exemple de Cléon et de sa descendance est-il unique, ou les alliances matrimoniales ont-elles continué à contribuer à la cohésion de la classe politique au ive siècle ? On pense à quelques exemples isolés : le mariage du fils du stratège Iphicrate, Menestheus, avec la fille de Timothée, l’autre grand stratège de la première moitié du siècle27, ou encore les relations matrimoniales au sein de la famille d’Eschine28. Mais ce qui frappe, en revanche, c’est l’absence de relations familiales de quelque nature que ce soit entre les hommes qui occupent le devant de la scène politique après Callistratos, c’est-à-dire après les années soixante du ive siècle. Les principaux leaders qui s’affrontent devant l’assemblée ou les tribunaux ont bien derrière eux des groupes qui les soutiennent, mais comme l’ont montré des études récentes29, ces groupes sont formés d’amis (philoi), voire de “salariés” (misthôtoi), sans qu’apparaisse sinon exceptionnellement un lien de nature matrimonial. Il est significatif qu’on ignore pratiquement tout concernant les épouses des hommes politiques qui dominent la dernière période de l’histoire d’Athènes. J’ai montré ailleurs que cette période est aussi celle qui voit se creuser la distance entre une classe politique composée de “professionnels” de la guerre ou de l’administration financière, et la masse des citoyens, des idiôtai30. Les alliances qui se constituent entre politiciens semblent dictées par des intérêts autres que ceux qui présidaient aux alliances entre membres des grandes familles. Relations d’affaires parfois entre des hommes qui étaient souvent liés au monde de l’emporion : on pense ici aux relations du stratège Timothée avec le banquier Pasion, à celles de Démosthène avec d’abord le successeur, Phormion, ensuite le fils, Apollodore, du même Pasion31. Mais aussi et surtout, de plus en plus alliances fondées sur des options politiques, quand se pose le problème de la poursuite d’une politique “impérialiste” à la fin des années soixante, ou de la nécessité de la lutte contre Philippe après 346. Ce qui unit le groupe des amis d’Eubule, ce ne sont pas, du moins pour ce que nous en savons, des liens matrimoniaux, mais un refus commun d’une politique coûteuse et incertaine32. De même que le “parti macédonien” rassemble, aux côtés de simples stipendiés de Philippe, ceux qui croient que l’ennemi principal demeure le Grand Roi, tandis qu’en face, autour de Démosthène et d’Hypéride se retrouvent tous ceux qu’inquiète, pour des raisons diverses, la menace macédonienne33.
12Les plaidoyers d’Isée, certains discours du corpus démosthénien témoignent que désormais les stratégies matrimoniales répondent d’abord à d’autres préoccupations que politiques : s’assurer un héritage, rétablir une fortune chancelante. Ce n’est sans doute pas un hasard si ce que nous savons du mariage athénien et de ses aspects matériels et financiers, en particulier concernant la dot, provient en majeure partie de ces deux sources, auxquelles on peut ajouter la Comédie Nouvelle et ses intrigues34. Et, si l’on trouve encore parfois dans les plaidoyers “civils” de Démosthène quelques allusions politiques, elles sont absentes des discours d’Isée comme de la Comédie Nouvelle. Il me semble que c’est là un autre aspect de la quasi-disparition des stratégies matrimoniales au sein de la classe politique, une classe politique dont le professionnalisme n’interfère plus avec ce qui désormais relève de la vie privée.
Note additionnelle
13J’ai volontairement repris le terme de “famille” utilisé par Davies dans son livre, de préférence à genos, souvent employé par les modernes pour désigner les Alcméonides ou les Philaïdes/Cimonides (bien que pour les Alcméonides, l’emploi de genos ne se rencontre pas avant le ive siècle), ceci afin d’éviter tout malentendu. En effet, il faut à tout prix ne pas confondre le genos grec avec un clan, et par conséquent interpréter les stratégies matrimoniales entre genè comme inhérentes à la structure de ces clans. Dans la cité démocratique du ve siècle, les genè sont les “grandes familles” aristocratiques, ce ne sont pas des “grandes familles” au sens où l’entendent les anthropologues. Je renvoie sur ce point à l’article de Gernet 1968, 333-343.
14S. C. Humphreys, “Le mariage entre parents dans l’Athènes classique”, Épouser au plus proche. Inceste, prostitution et stratégies matrimoniales autour de la Méditerranée, P. Brulé éd., Paris 1994, 31-58 ; C. A. Cox, Hosehold Interests. Property, Marriage Strategies and Family Dynamics in Ancient Athens, Princeton 1998.
Notes de bas de page
1 Thc. 2.37.1. On se rappellera que ces propos figurent dans la célèbre oraison funèbre. Sur l’idéalisation d’Athènes présente dans ce type de discours, cf. Loraux 1981.
2 Sur le mode de fonctionnement de la vie politique à Athènes, je renvoie à Finley 1985.
3 Voir mon article, Mossé 1984a (article XXIII de ce volume).
4 Voir mon article, Mossé 1985 (article XVI de ce volume).
5 Sur l’affaire du sacrilège, cf. Hdt. 5.70-71 et Thc. 1.126-127. C’est Alcméon, le fils de l’adversaire de Cylon, qui conduisit le contingent athénien lors de la première guerre sacrée (Plut., Solon, 11.3).
6 Hdt. 1.59 ; Arist., Const. Ath., 13.4.
7 Meritt 1939.
8 Hdt. 5.66. Sur l’importance de la réforme de l’Alcméonide, il existe une importante bibliographie. Je me borne à
9 Hdt. 5.66. Sur l’importance de la réforme de l’Alcméonide, il existe une importante bibliographie. Je me borne à
10 Davies 1971, 294-298.
11 Develin 1980, 34.
12 Hdt. 1.64.1 ; 6.34.1 sq. ; 103.4 sq.
13 Hdt. 6.39.2 ; 41.2 ; cf. Davies 1971, 301-302. La Thrace joue un rôle particulier sur ce plan, et les mariages thraces sont une constante de l’histoire d’Athènes.
14 Sur la famille de Callias, cf. Davies 1971, 254-270.
15 Plut., Cimon, 4.10 et 16.1 ; Davies 1971, 376-377.
16 Plut., Cimon, 4.8.
17 Hdt. 6.131.2. On sait comment sera utilisée contre Périclès cette ascendance alcméonide au début de la guerre du Péloponnèse.
18 Plut., Alcibiade, l. 1 ; Plat., Premier Alcibiade, 105d ; Lysias 14.39.
19 Plut., Périclès, 24.8, présente Hipponicos comme le premier époux de la femme de Périclès, mais la chronologie rend la chose peu vraisemblable, cf. Davies 1971, 262.
20 Isocr. 16.31 sq. ; Andoc. 4.13-14 ; Plut., Alcibiade, 8. l-3.
21 Il va de soi que je me suis limitée ici aux personnages de premier plan. Le catalogue de Davies 1984 témoigne du caractère général de ces pratiques dans quelques grandes familles dont on peut reconstituer les stemmata.
22 Const. Ath., 28.2.
23 Il me paraît significatif que la tradition ait donné à ce concubinage une telle importance : plus encore que le fait d’avoir avec une étrangère des enfants, en contradiction avec la loi que lui-même avait imposée, le fait de ne plus jouer le jeu des alliances matrimoniales traditionnelles peut l’expliquer.
24 Je songe ici à Conon qui avait une épouse chypriote, épousée lors de son exil, ou à Iphicrate, marié à la fille du roi Cotys de Thrace.
25 L’ouvrage essentiel sur ce point est le livre de Connor 1971. L’émergence de ce nouveau personnel politique traduit peut-être la complexité grandissante des questions financières auxquelles la cité devait faire face : un entrepreneur, tout aussi “rentier” que le propriétaire de domaines fonciers, serait plus qualifié pour les affronter. Il faut cependant bien souligner que les structures profondes de la cité ne sont pas modifiées, et que s’il y a, à la fin du ve siècle, une évidence qui s’impose, c’est, sur le plan social, le caractère homogène de la catégorie des plousioi.
26 Sur l’importance et les ramifications de la famille de Dikaiogénès, voir le livre de Wevers 1969.
27 Davies 1971, 248-251 ; 509-510.
28 Davies 1971, 544-546.
29 Voir en particulier le livre de Pecorella Longo 1971.
30 Mossé 1984a (ici chap. XXIV).
31 Cf. les discours 36 et 45 de Démosthène et les discours 46 et 49 attribués à Démosthène, mais dont il y a tout lieu de penser qu’ils sont d’Apollodore lui-même.
32 Sur Eubule et sur l’importance du tournant qu’il impose à la politique athénienne, voir l’article de Cawkwell 1963.
33 Sur le “parti macédonien”, je renvoie à l’analyse que j’en ai faite dans Mossé 1962, 416 sq. ; 445 sq.
34 Cf. Schaps 1979, chapitre 6 : The Dowry, 74-84.
Notes de fin
1 Parenté et stratégies familiales dans l’Antiquité romaine (Paris, 2-4 octobre 1986), Collection de l’École Française de Rome no 129, Rome, 1990, 545-554.
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