“César coup de foudre”. La signification d’un symbole chez Lucain
p. 159-165
Texte intégral
1La présente contribution concerne le César conçu par Lucain et en particulier la prégnance de l’une des images les plus connues et les plus importantes du Bellum Ciuile. En 1.129-157, Lucain esquisse les traits les plus significatifs des deux grands rivaux, Pompée et César, et il conclut chaque portrait par une comparaison adaptée. Pompée, vieux et fatigué, fier de son passé, mais trop épuisé pour tenter de retrouver maintenant son statut d’autrefois, devient un chêne haut et vénérable, couronné des trophées d’un peuple victorieux, mais destiné à tomber aussitôt que le vent soufflera fort. Le contraste avec César est absolu. Voici les vers que Lucain consacre à celui-ci :
Sed non in Caesare tantum
nomen erat nec fama ducis, sed nescia uirtus
stare loco, solusque pudor non uincerebello.
Acer et indomitus, quo spes quoque ira uocasset,
ferre manum et numquam temerando parcere ferro,
successus urguere suos, instare fauori
numinis, inpellens quidquid sibi summa petenti
obstaret gaudensque uiam fecisse ruina,
qualiter expressum uentis per nubila fulmen
aetheris inpulsi sonitu mundique fragore
emicuit rupitque diem populosque pauentes
terruit obliqua praestringens lumina flamma :
in sua templa furit, nullaque exire uetante
materia magnamque cadens magnamque reuertens
dat stragem late sparsosque recolligit ignes (1.142-157).
“En César, il n’y avait pas seulement un nom et une gloire militaire, mais une valeur incapable de se tenir en place ; il n’a honte de rien, sauf de vaincre sans combat ; fougueux et indompté, partout où l’appelait l’espoir ou la colère, il y portait la main ; jamais il n’épargnait un fer souillé de sang, il pressait ses succès, s’attachait à la faveur divine, repoussant tout obstacle au pouvoir suprême, heureux de se frayer un chemin par les ruines. Ainsi la foudre, arrachée par le vent du sein des nuages, au milieu du grondement de l’éther ébranlé et du fracas de l’univers, brille, sillonne le ciel, effraie les peuples en émoi de son zigzag éblouissant ; elle fond sur les lieux qu’elle consacre, et, sans qu’aucune matière puisse entraver sa marche, tombant ou remontant, elle fait une jonchée de décombres et rassemble ses feux épars” (trad. A. Bourgery).
2Ces vers sont parmi les plus connus du poème tout entier et reconnus comme étant fondamentalement en accord avec le César que Lucain présente dans les livres suivants : violent, irrésistible, épouvantable, César se hâte partout sans savoir se reposer1. À plusieurs reprises, l’adjectif avec lequel Lucain le décrit sera donc praeceps (2.489 ; 656 ; 3.51 ; 391 ; 5.301 ; 6.14 ; 7.496 ; 9.47 ; 10.508). Comme on l’a reconnu, cette présentation de César reflète en même temps son rôle épique de nouvel Achille, tandis que Pompée, son rival, serait l’Agamemnon romain. Elle met aussi en évidence la célérité (celeritas) de César, qui devient son attribut le plus souvent relevé dans la tradition historiographique et biographique2. Pour citer seulement une mention de cette qualité de César, une qualité qui se manifeste aussi bien dans sa production littéraire que dans ses campagnes militaires, on notera que Pline l’Ancien lui attribue un dynamisme certain et “une rapidité douée d’un certain feu” (uigorem celeritatemque quodam igne uolucrem) ; et il illustre cette affirmation en se référant à la capacité de César à écrire ou lire, dicter ou écouter quatre, même sept lettres à la fois (Plin., Nat., 7.91)3. Dans les chapitres 34-35 de sa Vie de César, Suétone décrit la course effrénée de César pendant la guerre civile et conclut avec la campagne pontique où Pharnace, fils de Mithridate, est vaincu cinq jours après l’arrivée de César et seulement quatre heures après avoir été vu pour la première fois par son vainqueur. Autrement dit et selon les mots de César lui-même : VENI VIDI VICI (Suet., Jul., 37.2). Selon Plutarque, la densité de la phrase de César reproduit le caractère instantané de sa victoire (Plut., Caes., 50.2 ; cf. App., BC, 2.91 ; D. C. 44.46). Et pour Florus, qui essaie la variante peu réussie “il vint, il frappa, il partit” (Flor., Epit., 2.63 : uenit, percussit, abscessit), César, au cours de cette campagne, frappe comme la foudre (more fulminis)4.
3Ce que j’ai dit jusqu’à présent est plutôt consensuel. Mais je ne crois pas que cette interprétation explore à fond l’importance potentielle de la comparaison, en particulier si nous la repensons dans le contexte du livre 1 et de la crise religieuse qui saisit le peuple romain lors du déclenchement de la guerre civile. Je vous en propose un exemple.
4Peu après les vers qui présentent le portrait de César, la cité de Rome, sous les traits d’une femme en deuil, essaie d’arrêter César avant qu’il ne traverse le Rubicon. La réponse de César commence par la prière suivante :
mox ait “o magnae qui moenia prospicis urbis
Tarpeia de rupe Tonans Phrygiique penates
gentis Iuleae et rapti secretaQuirini
et residens celsa Latiaris Iuppiter Alba
Vestalesque foci summique o numinis instar
Roma, faue coeptis” (1.195-200).
“Bientôt il dit : ‘ O toi, qui regardes les murailles de la grande ville du haut de la roche Tarpéienne, Dieu du tonnerre, pénates phrygiens de la famille Julia, enlèvement mystérieux de Quirinus, Jupiter Latiaris qui résides sur les hauteurs d’Albe, foyer des Vestales, et, l’égale des plus grandes déesses, Rome, favorisez mon entreprise’”.
5Remarquons la référence à Jupiter Latiaris, c’est-à-dire au culte de Jupiter sur le mont Albain, qui est au centre des Feriae Latinae, grande fête de la ligue latine et plus tard du peuple romain5. En effet, en 1.530-535, parmi les prodiges terribles qui frappent la cité de Rome, un coup de foudre arrivant du nord tombe sur le temple de Jupiter Latiaris :
fulgura fallaci micuerunt crebra sereno,
et uarias ignis denso dedit aere formas,
nunc iaculum longo, nunc sparso lumine lampas.
Emicuit caelo tacitum sinenubibus ullis
fulmen et Arctois rapiens de partibus ignem
percussit Latiarecaput [...].
“Des éclairs répétés étincelèrent dans une sérénité trompeuse, et le feu, dans l’air tendu, prit des formes diverses : tantôt un trait aux lueurs allongées, tantôt une lampe à la lumière éparse brilla au ciel. La foudre silencieuse, sans aucun nuage, arrachant son feu aux régions arctiques frappa le sommet latial [...]”6.
6Qui plus est, en 1.549-552, Lucain raconte que le feu de Vesta s’éteint et que la flamme qui indique la fin des Feriae Latinae se divise en deux, à l’instar du bûcher d’Étéocle et de Polynice :
Vestali raptus ab ara
ignis, et ostendens confectas flammaLatinas
scinditur in partes geminoque cacumine surgit
Thebanos imitata rogos.
“Le feu s’éteignit à l’autel de Vesta, la flamme qui signale la fin des Féries latines se fend en deux et sa cime s’élève double, imitant les bûchers thébains”7.
7L’adjectif Arctous, comme le substantif Arctos, est souvent associé dans le Bellum Ciuile à la campagne de César en Gaule, et un coup de foudre qui, arrivant du nord, frappe la cité ne peut que s’identifier avec l’invasion de l’Italie par ses troupes8. Mais ce coup de foudre frappe plus particulièrement le temple de Jupiter Latiaris, c’est-à-dire du dieu auquel il adresse sa prière avant de traverser le Rubicon ; et ceci s’applique également aux autres prodiges cités : César s’était adressé à Vesta et à Jupiter Latiaris et ces mêmes divinités désignent, par l’intermédiaire de prodiges, la crise qu’il provoque9.
8Retournons donc à la comparaison. La foudre arrachée par le vent du sein des nuages (expressum uentis per nubila fulmen) est pleinement conforme à l’explication scientifique et rationaliste du phénomène et, comme l’observent P. Wuilleumier et H. Le Bonniec, elle est digne de Lucrèce (Lucr. 6.161-162 : fulgit item, nubes ignis cum semina multa/ excussere suo concursu ; 180-182 ; 274-280)10. Donc, quand Lucain ajoute que la foudre in sua templa furit, il est tout à fait justifié de traduire templa par “régions du ciel”, usage augural, mais aussi typique d’Ennius et de Lucrèce11. Ces régions deviennent les siennes parce que la foudre y était née et maintenant y rentre, parce qu’elle les occupe ou, comme le veut A. Bourgery, parce qu’elle les consacre12. C’est donc avec quelque appréhension que je rappelle une autre interprétation, dont A. E. Housman dénonce l’ineptie, mais que je trouve potentiellement importante13. Car, comme l’a observé D. R. Shackleton Bailey, on peut établir un parallèle entre l’expression de Lucain et ce que Cicéron écrit dans le De Consulatu suo à propos des prodiges vus au déclenchement de la crise catilinienne : nam pater altitonans stellanti nixus Olympo/ipse suas arces atque incluta templa petiuit/et Capitolinis iniecit sedibus ignes (Cic., Cons., 10.36-38 Courtney)14. Non seulement le parallèle est valide, mais il y a un autre point de repère également important. Si l’on traduit templa par “temples”, on retrouve la trace d’un des premiers arguments rationalistes des Anciens, qui remonte peut-être à Anaxagore : la foudre, dit-on, ne peut pas être l’arme de Jupiter, parce qu’alors il faudrait en conclure que Jupiter ignore les coupables et frappe, sinon les innocents, souvent les montagnes, les bâtiments hauts, et ses propres temples15. À maintes reprises, on trouve plus ou moins la même combinaison du verbe, de l’objet et du possessif réfléchi.
- Dans les Nuages d’Aristophane, Socrate demande pourquoi Zeus frappe son propre temple et le promontoire de Sounion (Ar., Nu., 401 : τὸν αὑτοῦ γε νεὼν βάλλει ϰαὶ Σούνιον ἄκϱον Ἀθηνέων) ;
- dans le livre 2 du De Rerum Natura, Lucrèce demande comment Jupiter peut trouver le temps d’envoyer la foudre et d’attaquer ses propres temples (Lucr. 2.1101-1102 : tum fulmina mittat et aedis/saepe suas disturbet) ;
- dans le livre 6 du même poème, la preuve finale que la foudre n’est pas l’arme de Jupiter est encore une fois le caractère irrationnel du fait d’attaquer un temple qui lui appartient (Lucr. 6.417-420 : postremo cur sancta deum delubra suasque/ discutit infesto praeclaras fulmine sedes,/ et bene facta deum frangit simulacra suisque/demit imaginibus uiolento uolnere honorem ?) ;
- Sénèque aussi, dans les Questions Naturelles, insiste sur le fait qu’il n’y a rien de plus stupide que de croire que Jupiter attaque ses propres statues (Sen., Nat., 2.45.1 : quid enim tam imperitum est quam credere fulmina e nubibus Iouem mittere, columnas, arbores, nonnumquam statuas suas petere ?).
9Disons donc que la foudre de la comparaison n’est pas un phénomène aussi absolument rationaliste que le voudrait A. E. Housman. Elle l’est au départ, mais l’expression in sua templa furit réintroduit, peut-être seulement “sous rature”, l’idée d’une divinité qui attaque ses propres sanctuaires. Pour la foudre, les temples sont les siens soit parce que tous deux sont la propriété de Jupiter, soit parce que la foudre est vraiment César et que maintenant tout lui appartient. On a observé que la prière de César au Rubicon pourrait faire allusion de façon anachronique au temple de Jupiter Tonans, créé par Auguste en 22 a.C. seulement16. Il faudrait ajouter que l’inclusion des pénates phrygiens de la famille Iulia dans l’ensemble des grands cultes de l’État romain est également étrange dans une prière de 49 a.C. C’est une réalité en cours de création et le César de Lucain est un homme qui crée sa propre réalité.
10César n’arrive finalement à Rome qu’au début du livre 3 (3.84-168) et il y rentre une fois encore au livre 5 (5.381-402). Ces deux épisodes contiennent des événements et des motifs qui touchent aux thèmes et aux idées que je développe. Commençons par la première arrivée :
Iamque et praecipitis superauerat Anxuris arces,
et qua Pomptinas uia diuidit uda paludes,
qua sublime nemus, Scythicae qua regnaDianae,
quaque iterest Latiisad summamfascibus Albam ;
excelsade rupe procul iam conspicit urbem
Arctoi toto non uisam tempore belli
miratusque suae sic fatur moenia Romae [...] (3.84-90).
“Il avait déjà franchi les citadelles escarpées d’Anxur et le lieu où une route humide sépare les marais Pontins, où se dresse un bois sacré, le royaume de la Diane scythique, un chemin pour les faisceaux latins vers la haute Albe. Du sommet de la roche il contemple la ville qu’il n’a pas vue de tout le temps de la guerre du Nord et, après avoir admiré les remparts de sa Rome, il prononça ces paroles [...]” (trad. A. Bourgery légèrement retouchée)
11On ne peut pas déterminer de manière entièrement claire où César se trouve au moment où il contemple Rome, mais je dirais qu’il doit être sur la cime du mont Albain, le site même du temple que la foudre venant du nord a frappé au livre 1. Maintenant il voit “sa Rome” et délibérément j’ai retouché la traduction de A. Bourgery “sa chère Rome”. Il ne s’agit pas ici de retrouvailles qui se situent sur le plan émotionnel ; Rome lui appartient bel et bien17. Si l’on en doutait avant, c’est maintenant clair : César force les portes du temple de Saturne, de la trésorerie nationale, et pour la première fois Rome est plus pauvre que César (3.167-168 : tristi spoliantur templa rapina,/pauperior fuit tum primum Caesare Roma).
12Suivent, au moment de la deuxième entrée dans la ville – qui correspond aux onze jours de décembre 49 racontés par César au début du livre 3 du Bellum Ciuile (Caes., Ciu., 3.2.1 : his rebus et feriis Latinis comitiisque omnibus perficiendis XI dies tribuit dictaturaque se abdicat et ab urbe proficiscitur Brundisiumque peruenit) –, des outrages à la constitution. Déjà dictateur, César se fait élire consul pour 48 et Lucain laisse entendre que les consuls élus pour 49 sont remplacés pour le dernier mois de l’année18. Dans une atmosphère de servilité totale, toute observation augurale est négligée et la religion est soumise au pouvoir politique. Cependant César observe au moins un rite, celui des Feriae Latinae, ironie amère au moment où le Latium est au pouvoir du dictateur :
Nec caelum seruare licet : tonat augure surdo,
et laetae iurantur aues bubone sinistro.
inde perit primum quondam ueneranda potestas
iuris inops ; tantum careat ne nomine tempus
menstruus in fastos distinguit saecula consul.
Nec non Iliacaenumen quod praesidet Albae,
haudmeritum Latio sollemniasacra subacto,
uidit flammifera confectas nocte Latinas (5.395-402).
“Il n’est pas permis d’observer le ciel ; l’augure est sourd aux avertissements du tonnerre et jure que les oiseaux sont favorables quand le hibou hulule à gauche. Alors, pour la première fois, périt un pouvoir vénérable, dépouillé de tout droit ; de peur qu’une si grande époque n’ait pas de nom, un consul mensuel divise les générations dans les fastes. Et dans le Latium asservi, la divinité qui protège Albe la troyenne vit, sans l’avoir mérité, les sacrifices solennels et les féries latines qui s’achèvent dans la nuit illuminée”.
13Si l’on accepte ce que dit Lucain dans le premier livre, les Feriae Latinae avaient déjà été célébrées au début de l’année, et Dion Cassius nous dit la même chose (D.C. 41.14.4)19. Mais dorénavant la religion romaine est aux mains de César et il fait ce qu’il veut20.
14Le livre 1 du Bellum Ciuile se conclut avec une avalanche de prodiges et de signes. Mais pour un Romain d’éducation traditionnelle, le plus puissant de tous les signes, le roi, en quelque sorte, des prodiges auguraux, l’auspicium summum ou maximum, est le coup de foudre21. Même Sénèque, qui insiste sur le fait qu’une vérité ne peut pas être plus vraie qu’une autre, confesse qu’en cas de contradiction entre la foudre et un autre signe quelconque, il faut trancher en faveur de la foudre (Sen., Nat., 2.34.1-4). “César coup de foudre” serait pleinement d’accord. Combien de fois au cours du Bellum Ciuile ses compagnons se trouvent-ils face à une réalité pénible ou terrifiante ! Combien de fois César force-t-il l’issue en insistant sur sa même réalité (3.138-140 ; 436-439 ; cf. 3.445-449 ; 5.577-586) ! Le coup de foudre qui se déchaîne contre ses propres temples correspond parfaitement à un César qui occupe, qui détruit les temples de Rome. Dans la mesure où il était un citoyen romain, la cité, les temples étaient toujours les siens. Mais maintenant ils le sont au sens le plus exclusif. Maintenant ils appartiennent à César22.
Notes de bas de page
1 Ahl 1976, 198 ; Rosner-Siegel 1983, spec. 168.
2 Pour César et Achille, von Albrecht 1970, 275-276 ; Lausberg 1985, 1583-1586 ; Green 1991, 234-238.
3 Pour la célérité de César écrivain, cf. Hirt., ap. Caes., Gal., 8.1.6 : cuius tamen rei maior nostra quam reliquorum est admiratio : ceteri enim quam bene atque emendate, nos etiam quam facile atque celeriter eos perfecerit scimus.
4 Pour la célérité militaire de César, cf. B. Alex., 78.5 : rebus felicissime celerrimeque confectis in Italiam celerius omnium opinione uenit.
5 Latte 1960, 144-146 ; Scullard 1981, 39 ; 111-115.
6 Adnotationes super Lucanum, ad loc. : LATIALE CAPVT montem Albanum dicit.
7 Il y a ici parallèle avec Cic., Cons., 10.11-19 Courtney, vers cités en Cic., Diu., 1.18-19 : au début de son consulat, en celebrant les rites des Feriae Latinae, Cicéron observe plusieurs indications célestes d’une guerre imminente, à savoir la conjuration de Catilina.
8 Pour Arctos, Arctous et César en Gaule, 1.301 ; 371 ; 481-482 ; 3.74 ; 89 ; 5.268 ; 344 ; 661 : Arctoas domui gentes.
9 Quand Lucain indique le feu de Vesta, il faut penser au culte de la déesse au forum Romanum. Mais le fait que le poète rapproche deux fois le culte de Vesta de celui de Jupiter Latiaris fait songer à la connexion ancienne entre Vesta et Albe, ainsi qu’à la continuité de son culte en ce lieu : Preuner 1864, 219 ; Hülsen 1893, lequel cite CIL VI, 2172 : uirgines Vestales arcis Albanae ; cf. Asc., p. 35 K. -S. : uirgines Vestales Albanae ; Symm., Epist., 9.147-148 : apud Albam Vestalis antistes ; aussi Getty 1940, 55 ; Wuilleumier & Le Bonniec 1962, 96.
10 Wuilleumier & Le Bonniec 1962, 39-40. Cf. Lejay 1894, 23-24 ; Aymard 1951, 99-100 ; Piacentini 1963, 56-57, qui cite Sen., Nat., 2.12.6 : uis expressi spiritus ignis est, qui fulgurationis nomen habet.
11 Enn., Ann., 48 Skutsch : caeli caerula templa ; 54-55 Skutsch : caerula caeli/templa ; Lucr. 1.1014 ; 6.43 ; 286 ; 388 ; 1228 ; Var., L., 7.6-7 ; Piacentini 1963, 57.
12 La traduction de A. Bourgery reflète la note ad loc. de Lejay 1894, 24. Cf. Haskins 1887, 11, qui traduit : “the quarter of the sky whence it came” et confronte ce vers avec 9.321 où l’Auster est in sua regna furens. Il est essentiel de traduitre sua : une traduction comme celle de Canali 1997, 72, “infuria negli spazi celesti”, est insuffisante.
13 Housman 1927, ad loc. : inepti sunt qui Iouis templa fulmini non ab Ioue misso, sed uentis per nubile expresso dedicant consecrantque.
14 Shackleton Bailey 1982, 92.
15 Geffcken 1907 ; Hine 1981, 388-389.
16 Lejay 1894, 31. Contra Wuilleumier & Le Bonniec 1962, 46 : “Tonans : cf. 35 : épithète rituelle de Jupiter Capitolin, en alliteration avec Tarpeia. Il n’y a pas de raison de supposer une allusion anachronique au temple de Jupiter Tonnant, voué par Auguste sur le Capitole”.
17 Hunink 1992, 73 rejette à juste titre les traductions de A. Bourgery (“de sa chère Rome”), J. D. Duff (“Rome, his mother city”) et G. Luck (“seine Vaterstadt Rom”) et souligne que César ne regarde pas Rome comme sa cité natale, mais comme un bien personnel ; il compare le passage avec 1.196-197 : Phrygiique penates/gentis Iuleae ; 9.991 : Aeneaeque mei ; Petr. 122.160 urbe mea ; 166 mea Roma. Pour le meme égoïsme chez Pompée, Leigh 1997, 152-156.
18 Cf. Radicke 2004, 334.
19 Rambaud 1959.
20 Weinstock 1971, 320-323.
21 Pl., St., 459 ; Cic., Diu., 2.43 (optumum auspicium ; Pease 1920, ad 2.74) ; Sen., 11 ; Dion. H. 2.5.5 ; D.C. 38.13.3 ; Serv. Auct., ad Aen., 2.693 (hoc autem auspicium cum de caelo sit, uerbo augurum maximum appellatur) ; ad Ecl., 9.13 ; Fest. 236 L.
22 Je voudrais remercier S. Franchet d’Espèrey et O. Devillers qui m’ont invité au colloque. J’ai profité également des observations des participants, en particulier de P. M. Martin et de P. Asso. Mme Geneviève Adams a corrigé mon français.
Auteur
St Anne’s College, Oxford
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