Argyrion symmachikon et l’histoire de la Carie à la fin du ive S. a.C.
p. 133-144
Texte intégral
1Mon propos est de répondre à la question suivante : quel est le sens de l’expression argyrion symmachikon, ‘argent de l’alliance’, utilisée dans des inscriptions de Milet et de Colophon à la fin du ive siècle, très probablement dans les années 320-3101 ? Elle fait référence à un étalon monétaire et à une monnaie précise. Laquelle ? pourquoi ce nom ? Pourquoi ce lien avec une alliance et une alliance entre qui et qui ?
2C’est un sujet débattu depuis longtemps et un certain nombre d’explications ont été données2. Aucune n’est cependant réellement satisfaisante sur tous les aspects de la question, numismatiques et historiques. Pour résumer, on peut dire qu’une majorité d’historiens est plutôt favorable à voir dans cette expression une référence au monnayage royal d’alexandres et une minorité pense à un monnayage civique milésien. Or récemment le problème est redevenu d’actualité avec la publication de la thèse de M. C. Marcellesi sur Milet, qui y consacre un chapitre entier en analysant avec précision les faits et qui adopte la solution du monnayage civique de la cité de Milet en l’argumentant de manière nouvelle et très complète3. Ce choix soulève cependant à son tour un certain nombre de questions. D’où la nécessité de rouvrir le dossier qui présente trois aspects que je verrai successivement : épigraphique, numismatique et historique, et qui concerne en fin de compte toute une interprétation de l’histoire de la Carie au moment de l’expédition d’Alexandre.
3Je commence par les données épigraphiques puisque c’est l’épigraphie qui fait exister le problème. L’expression argyrion symmachikon, soit complète, soit abrégée, apparaît donc dans une inscription de Colophon et dans quatre inscriptions fragmentaires du sanctuaire de Didymes. Ces deux groupes d’inscriptions, indépendants l’un de l’autre, sont contemporains et sont à placer très probablement entre 320 et 310 a.C. Les textes évoquent la même monnaie qui a certainement des liens étroits avec Milet, d’un côté parce qu’il s’agit du sanctuaire milésien de Didymes et de l’autre, à Colophon, parce que le personnage qui offre une souscription en argent symmachique est un Milésien.
Colophon
4L’inscription de Colophon est la grande inscription découverte par les fouilles américaines et publiée par B. D. Meritt, qui organise la reconstruction des remparts et d’une partie de la ville en établissant un plan d’action qui prévoit principalement des souscriptions publiques4. On ne peut dater de manière absolue la décision de faire les travaux mais on peut proposer une chronologie relative. Elle a été prise après ‘la liberté accordée par le roi Alexandre et Antigone’ (l. 6-7), donc avant 306/5 et le titre royal d’Antigone. Quel est le meilleur terminus post quem ? Comme le fait remarquer justement Louis Robert5, Antigone n’agit pas comme second d’Alexandre, ce qui élimine une datation trop haute pendant la campagne d’Alexandre comme le pensait Meritt. Antigone n’est pas un second, mais un successeur. C’est pourquoi L. Robert pensait à 315 et à la déclaration d’Antigone sur la liberté des cités grecques alliées, voire à 311 après sa victoire finale en Carie et en Ionie6. Il n’est cependant pas besoin de descendre si bas car la phrase signale moins, tant pour Alexandre que pour Antigone, une présence réelle qu’une décision de liberté qu’Alexandre a prise et qu’Antigone a renouvelée dans une position officielle. Or l’on voit qu’Antigone, en tant que stratège d’Asie, soutient à la fin de 319 le combat de Cyzique face au satrape Arrhidée qui veut imposer une garnison et supprimer sa liberté7 ; les thèmes sont déjà présents et il est très probable que dès sa nomination en 320 à cette fonction Antigone a repris le mot d’ordre d’Alexandre qui sera ensuite constamment utilisé et développé par les Diadoques. Il est donc plus prudent de dire que les mots des lignes 6 et 7 sont possibles dès 320 et l’on verra qu’une fourchette chronologique plus large permet une contemporanéité parfaite avec les inscriptions de Didymes.
5L’opération est complexe et les étapes successives en sont décrites dans le texte. La première mesure est de créer un bureau de dix membres, des citoyens de Colophon, qui est chargée de surveiller les travaux et de choisir l’architecte (1 : l. 21-2). La deuxième mesure, dont se chargera le bureau des Dix, consiste à se procurer des chrèmata xenika (2 : l. 25), mot que l’on peut traduire de deux façons, soit des ‘fonds venant des étrangers’ soit des ‘fonds étrangers’, c’est-à-dire du ‘numéraire étranger’. La troisième mesure (3 : l. 28-31) est d’ouvrir une souscription parmi les citoyens de Colophon.
6Or nous retrouvons cet ordre dans les lignes suivantes qui donnent les noms des souscripteurs et leurs montants. Les listes des souscriptions commencent par les versements de dix citoyens (1 : l. 125-37), qui sont les membres de la commission et qui offrent des sommes données en drachmes sans précision, comme le feront plus loin l’ensemble des citoyens (3 : l. 155-fin). Il est donc très clair que dans le texte le mot drachme employé seul signifie la drachme de Colophon. Après la liste des Dix vient un groupe de souscripteurs constitué majoritairement d’étrangers mais aussi de citoyens (Nikôn fils d’Attale l. 141, Platôn fils d’Euklès l. 144) qui offrent des sommes en chrysoi8 ou deux fois en monnaie d’argent au nom précisé, soit un Macédonien (Eudemos fils de Pyrrhos l. 149) qui offre mille drachmes d’Alexandre et donc un Milésien (Kronios fils de Menôn l. 151) qui offre 3,000 drachmes en argent symmachique. Il n’y a aucune référence aux ‘drachmes’ seules ; il ne peut donc s’agir que de l’opération de rassemblement des xenika chrémata. On peut être sûr que l’expression ne renvoie pas au statut des souscripteurs, puisqu’il y a aussi des citoyens – et il serait par ailleurs étonnant que l’on célèbre spécialement les souscriptions des étrangers avant celles des citoyens – mais au ‘numéraire étranger’ (position aussi adoptée par M. C. Marcellesi)9. Les drachmes d’argent symmachique offertes par le Milésien ne sont pas les drachmes de Colophon.
7Deux questions se posent dont la première a été au cœur des débats : que signifie ce nom ? Une remarque de L. Robert, reprise justement par Marcellesi10, doit servir de base : ‘les noms de monnaie qui apparaissent dans les inscriptions sont, comme l’a rappelé Louis Robert, des noms officiels et non des appellations d’usage’. Il y a donc deux noms officiels de monnaies d’argent, celui bien connu de l’‘argent d’Alexandre’, qui fait référence à la monnaie fondée par Alexandre, et celui beaucoup plus rare, et qui existe au moins à Milet, d’‘argent symmachique’. Est-ce la même monnaie puisque l’on sait que Milet a été à cette période le siège d’un atelier monétaire royal d’alexandres ? M. C. Marcellesi expose une remarque tout à fait logique : ‘on pourrait imaginer que les alexandres aient pu être appelés ‘drachmes d’Alexandre’en Macédoine et ‘drachmes symmachiques’à Milet si la cité voulait marquer par là son autonomie. L’inscription de Colophon aurait repris les noms officiels donnés aux monnaies dans la cité de chaque souscripteur’. J’avoue n’avoir rien à redire à cette phrase qui donne effectivement, on le verra, à quelques nuances près le sens à toute l’opération. Mais l’auteur abandonne cette hypothèse aussitôt exprimée : ‘Deux objections peuvent être faites à cette hypothèse. Tout d’abord, c’est la cité de Colophon qui a besoin de savoir de combien d’argent elle dispose pour la reconstruction de ses remparts. Cela n’aurait aucun sens de donner deux noms différents à des monnaies de même poids et de même valeur. Si deux termes différents sont employés dans l’inscription de Colophon, ils renvoient nécessairement à deux monnayages bien distincts’11. La seconde objection s’appuyant sur les inscriptions de Didymes, elle sera évoquée plus loin. Quant à la première, elle est peu claire et très curieuse, car on comprend que l’auteur veut insister sur l’aspect avant tout comptable du document qui ne donnerait pas des noms différents à des monnaies de poids semblable, malgré les usages. Au fond, la cité doit d’abord aligner les sommes et s’y retrouver. Certes, mais l’inscription que nous avons n’est pas du tout cela : nous n’avons pas ici les bordereaux de comptabilité, comme ils existaient certainement dans les archives, et nous n’avons aucun calcul présenté. C’est un texte politique et diplomatique et il est impossible de passer par-dessus les aspects officiels. L’emploi des noms officiels pour les monnaies est de règle.
8Il y a aussi un deuxième aspect qui a son importance et qui doit être introduit : pourquoi faire cet appel à l’argent étranger ? Pourquoi la cité de Colophon a-t-elle eu besoin très tôt dans son opération d’avoir recours à du numéraire étranger ? Quelle est la logique économique qui a commandé cela ? Il est probable que tant du côté des techniciens, des ouvriers que de celui des matériaux, tout ne vienne pas de Colophon. Pour que soient attirés les métiers étrangers à la cité et pour que soient achetées les matières premières indispensables, il faut avoir le numéraire international le plus couramment adopté, l’argent royal fondé sur l’étalon attique (drachme de 4,30 g environ) alors que la drachme de Colophon est basée sur un étalon ‘rhodien’ et pèse un peu plus de 3 g. Pour en revenir cependant à la perspective comptable, le texte est tout à fait lisible sur ce plan justement si l’on pense que la drachme symmachique est du même étalon que la drachme d’Alexandre : le lecteur, s’il en a envie, peut aisément faire le total en poids attique ‘étranger’ et à côté faire le total avec les drachmes de Colophon en poids rhodien. En poursuivant dans ce sens, c’est au contraire dans l’hypothèse où la drachme symmachique serait la drachme milésienne, puisque cette dernière a, rappelons-le, le même étalon que la drachme de Colophon12, que la présentation dans le texte est illisible au niveau comptable, puisque cette somme en étalon rhodien est mêlée avec de l’argent royal en étalon attique. Pour conclure donc sur l’inscription de Colophon, je dirais qu’il n’en ressort pas une certitude sur l’identité de l’argent symmachique, mais un faisceau de vraisemblances favorable à l’idée d’une similarité entre l’argent symmachique et l’argent d’Alexandre, le problème du nom laissé de côté pour l’instant.
Didymes
9Cette impression se renforce si l’on considère maintenant les inscriptions du sanctuaire de Didymes qui sont des inventaires annuels du collège des trésoriers du sanctuaire13. Ils dressent la liste des offrandes faites chaque année à Apollon et à Artémis. Les inventaires qui nous intéressent sont les nos 434 à 437 qui constituent un groupe homogène par leur construction interne, leur graphie et l’usage du dialecte ionien. Ils sont d’une même période, ce qui a été souligné et précisé par Louis Robert14, puisque dans l’inscription no. 434, l. 29, est mentionné le stéphanéphore Lochégos, fils de Philistidas, en fonction en 318/7. Nous sommes donc pleinement dans les années 320-310.
10Or dans ce groupe d’inventaires, il y a deux étalons seulement pour désigner le poids des offrandes (généralement des phiales), un pour l’or, qui est bien appelé ‘d’Alexandre’ (‘hémiobole d’Alexandre’ no. 436, l. 4-8) et un autre pour l’argent qui est ‘symmachique’. Tous les objets d’argent sont donc pesés en ‘(argent) symmachique’. Comme le rappelle M. C. Marcellesi, il ne peut y avoir que deux possibilités, soit la drachme civique de Milet soit l’alexandre ‘royal’. Elle choisit la première solution pour la raison suivante qu’elle présente comme un postulat inébranlable et qui est la deuxième objection évoquée plus haut : ‘on ne peut guère admettre que, dans la même cité et dans le même inventaire, deux noms différents soient utilisés pour désigner des monnaies portant la même légende, frappées simultanément dans la cité de Milet elle-même, par la même autorité émettrice’(p. 37). C’est une remarque qui a le mérite d’aller à l’essentiel car tout est là. Je vais essayer de montrer à travers un certain nombre d’arguments que l’argent, et l’argent seul, des alexandres de l’atelier de Milet est alors appelé ‘symmachique’ pour des raisons précises et officielles, qui sont certainement exceptionnelles dans l’histoire de la Carie.
11Rassemblons les remarques qui sont issues des inventaires de Didymes :
si l’argent symmachique est la drachme milésienne, il faut noter un fait étrange, c’est que cette monnaie n’est alors plus frappée. Il est admis pour l’instant par tous les spécialistes du monnayage de Milet que la frappe civique s’arrête vers 325 quand commence la frappe des alexandres. Par la suite, pour Ph. Kinns15 elle reprend à la fin de la période vers 310, et pour M.C. Marcellesi, elle n’est plus frappée du tout jusque vers 260. Est-il alors vraisemblable que la cité ait choisi comme poids officiel une monnaie qui n’est plus fabriquée depuis une décennie ? Surtout si, comme M.C. Marcellesi le pense (p. 20-6), la pesée des offrandes est réellement faite avec des pièces de monnaies, qu’on doit supposer dans ce cas le moins usées possible. Pourquoi choisir une monnaie qui n’est plus en fabrication plutôt que la monnaie, l’alexandre, qui est alors frappée (de 325 à 318 environ) ?
quand la monnaie milésienne figure dans les inventaires plus tardifs, à partir du iiie s. a.C., elle est bien mentionnée comme ‘milésienne’ ou ‘épichorique’ et il y a toujours alors dans les inventaires une coexistence avec des étalons internationaux mentionnés comme l’alexandre et ou le rhodien. Le terme symmachique disparaît.
dans cette situation (simultanéité dans un même inventaire de la monnaie civique et des monnaies internationales), on voit que les offrandes en monnaie locale sont le fait exclusif des Milésiens.
or dans les inscriptions de notre période, les offrandes, qu’elles soient le fait de Milésiens ou d’étrangers, sont en ‘symmachique’. Il y a en tout onze mentions conservées d’offrandes en argent symmachique et deux en or. Sur ces onze mentions, à cinq reprises, l’identité des donateurs est repérable, respectivement une offrande des Proconnésiens (434, l. 26), d’un Rhodien (436, l. 11), d’un Macédonien (437, l. 4), d’un Halicarnassien (437, l. 9), et d’un Milésien (437, l. 15).
12On voit qu’aucune de ces remarques, si on les ajoute à celles issues de l’inscription de Colophon, ne vient soutenir l’idée de l’identification de l’argent symmachique à la monnaie milésienne. En réalité c’est le postulat exprimé plus haut (impossibilité de deux noms différents dans un même atelier pour la même légende) qui intervient. Il serait plus juste de dire à propos de ce supposé postulat, que nous n’en avons pas d’exemple, mais non que c’est impossible quand c’est précisément cette situation ‘impossible’ qui est le plus logique dans nos textes. Une autre objection peut être présentée à l’identification du terme argyrion symmachikon avec les alexandres : c’est de dire qu’à un nom nouveau appartient soit un étalon propre, soit un type ou au moins une légende propre. Le premier cas ne peut donc en théorie être retenu puisque l’étalon est le même. Soulignons seulement qu’il existe un autre exemple semblable, celui de l’argyrion symmachikon employé dans des inscriptions en Grèce centrale à la fin du iiie et au début du iie s. a. C. et que l’on rencontre simultanément dans le même texte avec d’autres noms, comme les drachmes d’argent béotien, qui ont le même étalon16. Quant à l’autre objection, qui porte sur le type et sur la légende, elle n’est pas à écarter sans réflexion et pousse à regarder de plus près à quoi ressemblent ces émissions d’alexandres de Milet.
Milet
13Si l’argent symmachique est la monnaie d’argent issue de l’atelier d’alexandres de Milet, y-a-t’il sur cette monnaie des traits caractéristiques ? Certes à première vue, rien ne distingue par ses types le monnayage d’argent de l’atelier de Milet des autres ateliers d’alexandres mais l’observation montre qu’il existe des indices suffisants qui permettent de comprendre sa spécificité et qui définissent surtout une volonté officielle de distinction17.
14Le plus important concerne la légende précisément : le nom de Philippe (III) n’apparaît jamais sur les alexandres à Milet. C’est une exception en Asie Mineure occidentale que M. C. Marcellesi a bien remarquée (p. 83), mais qu’elle interprète de manière contradictoire. Elle dit en effet au départ que c’est le résultat d’une ‘décision réfléchie’(83) puis une page plus loin que c’est complètement secondaire car ‘personne ne s’est rendu compte que Milet ne frappait pas d’alexandres au nom de Philippe III’(84) et poursuivant son raisonnement, elle considère que l’absence du nom de Philippe est finalement ‘peut-être dû à une simple négligence’(85). Je doute fort de cette négligence générale à Milet au moment même où la cité utilise un mot tout à fait exceptionnel pour désigner une émission monétaire. Il s’agit forcément d’une décision officielle. On peut toujours dire, comme le fait M. C. Marcellesi, que ‘la légende est un élément relativement secondaire de la monnaie, dans la mesure où elle devait passer largement inaperçue’(84) mais, si, comme elle, l’on reconnaît au moins un correctif minimal ‘à supposer que cette absence ait une signification politique, c’est seulement du point de vue de l’émetteur’, ce n’est plus ‘de ce point de vue’ une question secondaire.
15On ne prend en fait toute la mesure de l’événement que si l’on entre dans le détail de l’histoire de l’atelier étudiée par M. Thompson18. En effet l’absence du nom de Philippe n’est totale que pour l’argent, ce qui ne semble plus être le fait de la négligence. Pour le bronze, le nom de Philippe apparaît à partir de la série VII, soit vers 320, qui reprend aussi un type de Philippe II, en alternance ensuite avec le nom d’Alexandre. L’or en apparence est semblable à l’argent, à une exception près, de taille, puisqu’à un certain moment de l’histoire de l’atelier, dans la série I vers 324-323, une série de philippes d’or est émise et M. Thompson l’a parfaitement noté : ‘Unlike the other drachm mints of Asia Minor, Miletus struck no gold or silver in the name of Philip III. There are however issues with the type of Philip II (one gold), which can be assigned to the years of the joint kingship of Philip III and the young Alexander IV ; these would seem to be Miletus’s sole gesture in recognition of the dual reign’19. Donc tant l’or que le bronze ont connu la légende et le type de Philippe. L’exception ne concerne bien que l’argent. Elle signifie un fait très simple et important qu’on peut interpréter ainsi : le monnayage d’argent n’est pas dédié officiellement aux rois régnants mais à Alexandre le Grand et à lui seul.
16Les monnaies de l’atelier de Milet présentent régulièrement la double hache comme symbole subsidiaire et cette fréquence incite à y voir une marque d’atelier plus qu’une marque de monétaire20. C’est effectivement un point intéressant à condition de noter aussi que cette marque d’atelier n’apparaît jamais sur l’argent sauf à un court moment dans la dernière série, la série VIII, qui est de loin la moins homogène, sur laquelle je reviendrai plus loin, mais existe sur l’or et le bronze. Toutefois, pour comprendre le sens possible de l’application de cette marque, il faut être plus précis.
17Elle n’existe pas en effet au début de l’existence de l’atelier qui se manifeste dans la frappe d’une abondante série I entre 325 et 323 où Milet offre la plus importante production de drachmes royales de toute l’Asie Mineure – pour des paiements des soldats démobilisés et éventuellement de travaux21. Elle apparaît sur l’or avec la série II, très courte, sans doute placée au début de 323, et la série III qui date d’une période plus tardive dans la deuxième moitié de l’année 323 et sur le bronze avec les frappes de philippes vers 320. La double hache est donc un élément nouveau qui ne rappelle pas spécifiquement Milet seule mais la Carie dans son ensemble22, et dont l’introduction officielle mérite une explication. Il est impossible de ne pas faire le lien avec des événements politiques qui se passeraient en Carie précisément au cours de l’année 323 ou déjà à la fin de 324.
18La difficulté dans ce domaine est que notre documentation ne permet pas d’en avoir une connaissance très précise. Le point central est certainement la nomination d’un nouveau satrape. Après la mort d’Alexandre, on sait que c’est Asandros qui est institué satrape23 ; rien ne permet de dire comme le fait M. C. Marcellesi qu’il est confirmé à son poste à cette occasion24. Au contraire, le Pseudo-Aristote bien informé sur la situation administrative à la fin du règne d’Alexandre, mentionne avant la mort du conquérant un autre satrape en Carie, Philoxène25. Il existe une incertitude sur l’identité précise de ce Philoxène, mais son apparition dans le texte de l’Économique n’est pas fortuite et obéit au contraire à des règles. Philoxène est présenté après une série de militaires qui commence avec Timothée (2.23), se poursuit avec Datamès, Chabrias, Iphicrate, Cotys, Mentor, Memnon et se termine avec Charidemos (2.30). Il commence une nouvelle série de personnages qui sont des satrapes et des administrateurs, Evaésès de Syrie (2.32), Cléomène, satrape d’Égypte (2.33), et Antiménès de Rhodes (2.34)26. Cela laisse penser que la solution d’une identification avec le Philoxène spécialiste des questions financières, nommé par Alexandre vers 332/1 à la tête de l’administration financière de l’Asie Mineure occidentale, précisément en même temps que Cléomène en Égypte et à la carrière sans doute parallèle, devenu stratège des affaires maritimes, responsable de l’Égée, autour de 326 me semble la plus probable27. Si les deux Philoxène sont un seul et même homme, cela signifie qu’il n’est pas encore satrape en Carie au moment de l’affaire d’Harpale, où il joue un rôle important, et qu’il est donc nommé à la fin de 324 ou au début de 323. Cela coïncide parfaitement avec les modifications qui apparaissent dans l’histoire de l’atelier monétaire. Philoxène succède à ce moment-là à Ada, la dernière Hécatomnide, remise en place comme satrape par Alexandre en 33428.
19On n’est donc pas étonné qu’un tel satrape s’intéresse de très près à la fiscalité et à la monnaie29. Arrivant en Carie, il manifeste des préoccupations financières, comme le montre l’anecdote du Pseudo-Aristote, peut-être en rapport avec la nécessité d’organiser l’envoi de renforts à Alexandre en Babylonie, qu’il coordonne au printemps de 323 et à cause de quoi il quitte la Carie30. Une réorganisation administrative de l’atelier est alors tout à fait envisageable, qui s’exprime par une nouvelle marque distinctive de l’autorité du satrape et du roi sur les monnaies de Milet sauf sur l’argent, qui n’échappe certainement pas à cette réorganisation mais qui y occupe une place à part, pour une raison qui paraît à premier abord un peu mystérieuse, mais qui se repère ainsi et qui est à mon sens la raison du nom officiel donné d’argyrion symmachikon. Il est logique que M. C. Marcellesi ait présenté une seule alternative pour résumer la situation monétaire de Milet, soit la cité est dominée par le pouvoir royal, soit elle est autonome. Dans ses grandes lignes, cette alternative peut être valable mais en réalité elle reste insuffisante pour bien exprimer ce qui se passe dans l’histoire de la Carie. Il faut introduire maintenant un nouvel aspect, historique celui-là, qui est le thème de l’alliance.
Conclusion
20On en arrive donc à cette notion. Que peut signifier l’alliance ? Avec qui ? Une alliance a toujours un caractère militaire et il n’y aucune raison ici de déroger à cette règle mais elle peut être liée soit à un conflit très précis et temporaire soit à une situation diplomatique plus pérenne. C’est dans le premier sens qu’allaient des explications comme celles de A. Rehm autrefois (qui situait les inventaires vers 260) ou plus récemment de Melville-Jones qui pense à l’expédition de Polémaios, le neveu d’Antigone, en Asie et en Grèce en 313/1231. Pour de nombreuses raisons, que je ne reprends pas, cette opinion doit être abandonnée et de fait aucune alliance temporaire ne peut bien correspondre à l’usage pendant plusieurs années du mot argent symmachique à Milet32. C’est pourquoi l’idée a été souvent émise d’une alliance de longue durée avec Antigone, mais elle soulève cependant deux problèmes majeurs. Elle ne correspond pas à l’ensemble de la chronologie possible puisqu’il est difficile de la faire remonter avant la victoire d’Antigone contre ses adversaires en 312 ou 311 et elle n’a pas de raison d’être réduite à Milet seule. M. C. Marcellesi adopte donc logiquement la solution d’une ‘symmachie de longue durée’(p. 44) du type de celles qui existent avec une autorité supérieure (p. 42), comme celle qui rattache les provinces et les cités à l’empire perse et celle qui relie les cités aux rois à l’époque hellénistique. Elle choisit donc l’alliance de longue durée entre Milet et la dynastie des Hécatomnides. L’argent symmachique ne renvoie plus du tout à quelque chose de ponctuel mais serait le nom donné à l’ensemble des émissions de monnaies milésiennes de poids rhodien, dont le début est fixé vers 370, et s’étend donc sur une période d’une cinquantaine d’années jusque vers 325.
21Sans revenir sur les points précédents, on peut être sur ce point dubitatif devant cette proposition qui a cependant le mérite de reposer sur une analyse fine de ce que représente la notion d’alliance. Il est tout à fait probable qu’à l’intérieur de l’empire perse les bonnes relations établies entre les cités et le pouvoir se soient fondées sur la notion d’alliance, même si cette dernière est métaphorique. Nous ne savons cependant rien de précis sur ce point et il ne faut pas, comme le fait M. C. Marcellesi, s’appuyer sur le raisonnement circulaire qui est de dire que c’est précisément ‘l’appellation de ‘symmachique’ qui permet de mieux comprendre les relations entre la cité et les satrapes’et donc ‘permet d’éclairer d’un jour tout à fait nouveau une page importante de l’histoire de l’Asie Mineure méridionale’. Il est bien évident que c’est la certitude que le monnayage de Milet soit bien celui qui est appelé symmachique qu’il faut justement démontrer et non pas l’inverse. Elle ajoute pour finir son raisonnement ‘le même type de relations, mêlant dépendance et autonomie, semble attesté plus tard entre Asandros et les ‘cités de Carie’ dont Milet fait partie’33. En introduisant cette référence aux cités de Carie dans leur ensemble, c’est un nouveau fait qui est introduit, qui n’est pas réductible au premier.
22La piste suivie est certainement la bonne. L’alliance est une alliance de longue durée avec un pouvoir supérieur à la cité, il n’y a pas d’autre solution viable. Mais les problèmes posés par le choix de M. C. Marcellesi sont les suivants :
on peut être étonné que cette alliance avec les Hécatomnides soit célébrée dans une période où précisément les Hécatomnides ne sont plus et ont été vaincus par Alexandre. On peut certes se fonder sur l’argumentum ex silentio pour dire que l’expression aurait pu être utilisée à d’autres périodes, mais il ne peut être convaincant.
le choix de la monnaie milésienne comme symmachique inclut un rapport spécifique entre Milet et l’autorité des satrapes. Mais les exemples qui se rattachent dans nos sources à l’alliance (comme l’exemple d’Asandros) ne concernent pas Milet seule mais les cités de Carie. On retrouve ce point très clairement avec Ptolémée et Séleucos (Diod. 19.68.2 : ‘les cités en Carie alliées (sunémachoun) à Ptolémée et Séleucos’).
23Donc si nous avons un élément dans les sources qui permet de justifier cette notion, c’est un lien avec Milet en tant que cité de Carie, ce qui n’apparaît pas dans un monnayage civique qui est une affaire milésienne. Si ce n’était qu’une affaire locale, il serait surprenant qu’il n’y ait pas d’autres cités qui puissent se targuer de liens favorables avec les Hécatomnides.
24Dans le lien institutionnel qui reste à définir, les Hécatomnides sont évoqués et ensuite les Diadoques sans faire entrer en ligne de compte le fait considérable qu’a été le passage d’Alexandre.
25Il faut revenir au terrain historique dont la monnaie n’est après tout qu’un reflet, heureusement conservé. Que se passe-t-il à l’arrivée d’Alexandre en Carie en 334 ? Sur le plan militaire, les Milésiens se rendent et Alexandre qui se débarrasse de sa flotte, les traite avec ‘humanité’ et leur donne la liberté34. Ensuite il se dirige vers Halicarnasse en traversant la Carie. Son voyage est marqué par une philanthropia particulière qui se manifeste de deux manières. Dans un premier temps il est le bienfaiteur des cités grecques, en leur donnant l’autonomie et en soulignant pour la première fois qu’il est bien venu en Asie pour libérer les Grecs35. Un deuxième moment concerne son attitude face à Ada, dernière représentante de la dynastie des Hécatomnides, évincée du pouvoir en Carie et réfugiée à Alinda. Ce qui se passe à ce moment-là est particulièrement important. Il rend à Ada son poste de satrape : ‘il ordonna qu’elle reçût le gouvernement de la Carie’36. En remerciement, Ada fait d’Alexandre son fils et l’adoption est acceptée par Alexandre qui redonnera à Ada Halicarnasse comme capitale après la prise de la ville37. Aussitôt après cette décision, les Cariens assurent Alexandre de leur loyauté : ‘toutes les cités envoyèrent rapidement des ambassades auprès du roi pour lui décerner des couronnes d’or et lui promettent d’agir ensemble (symprattein) en tout’38. L’envoi des ambassadeurs est le signe du fonctionnement officielle de la ligue des Cariens, comme on le retrouve dans des inscriptions de l’époque de Mausole39. Alexandre devient le fils d’Ada et le futur ‘roi des Cariens’, titre porté par le responsable de l’organisation nationale des Cariens. Cette ligue, appelée seulement par Hérodote oi Kares ‘les Cariens’, est mal connue dans notre documentation. Un passage de Diodore, tiré d’Éphore, renvoie à la guerre contre les Perses et à l’intégration de Milet dans la ligue : ‘Quand les Cariens accablés par les Perses interrogèrent (le dieu) à propos de l’alliance sur le fait d’admettre les Milésiens comme alliés’40. Il montre que le regroupement des Cariens est décrit comme une symmachia et c’est ce vocabulaire qui est de nouveau rappelé, on vient de le voir, pour Alexandre en 33441. De la même façon, l’on sait que la Ligue Épirote apparaît officiellement au ive s. comme οἱ σύμμαχοι τῶν Ἀπειρωτᾶν42. C’est cette même alliance des Cariens qui sera renouvelée par Ptolémée et Séleucos vers 315, comme on l’a évoqué plus haut.
26Nous sommes ici au cœur de l’importance de la notion de symmachie reflétée par le monnayage. Les Cariens sont d’autant plus fiers de la nomination d’Alexandre comme futur roi des Cariens et chef de la symmachie que, faut-il le rappeler, il n’y a pas officiellement de symmachie entre Alexandre et les Grecs en 336 au départ de l’expédition43. Les premiers vrais alliés d’Alexandre sont les Cariens quand il devient le fils d’Ada. Le nom d’’argent symmachique’ prend donc une valeur toute particulière, qui est quasiment l’équivalent d’‘argent carien’.
27Il reste à revenir sur les circonstances de la création et de la disparition de ce monnayage symmachique sur lesquelles on peut seulement faire quelques suggestions. L’établissement officiel du terme est lié certainement au moment de la mort d’Ada. Alexandre devrait théoriquement lui succéder comme ‘Roi des Cariens’, logiquement il ne le fait pas et nomme pour la première fois en Carie un Macédonien, Philoxène. Une mesure officielle est alors prise pour montrer la position particulière des Cariens et témoigne de la fierté probable qu’ils ont eue à utiliser l’expression.
28Pourquoi le terme n’est-il plus en usage à partir d’une certaine période ? Le problème est posé par M. C. Marcellesi car l’arrêt des alexandres de l’atelier de Milet est un fait exceptionnel44. Elle propose de le rattacher à une mesure d’allègement fiscal évoquée plus tard dans un texte de Ptolémée II à la cité de Milet à propos de son père. Si une mesure de ce type a existé, c’est selon elle en 315 au moment où Ptolémée s’allie à Milet et à la Carie45. Il est me semble cependant difficile d’expliquer l’arrêt d’un atelier en 318 par une décision prise au mieux trois ans plus tard. L’interprétation de l’arrêt doit être différente et être le résultat des guerres en Carie et en Ionie au cours de 318.
29La situation est alors en effet particulièrement troublée et marquée par la guerre qui s’étend en Carie. Après la mort de Antipatros en 319 on assiste à la rupture des alliés de 32046. Polyperchon se déclare contre Antigone et Cassandre, mais il a un allié en Asie, Kleitos, satrape de Lydie et d’Ionie. Or Kleitos dispose d’une flotte importante. Il est probable que Kleitos tienne les bases navales : on sait qu’il a contrôlé au moins Éphèse47. La question peut se poser pour Milet. En effet au cours de l’année, l’atelier monétaire connaît de profondes perturbations : il y a ‘evidence of confusion or disturbance at the mint’48. On voit pour la première fois apparaître la double-hache du pouvoir satrapique sur une drachme d’argent et plusieurs monogrammes coexister. On peut l’expliquer par le fait que Kleitos ait occupé un moment Milet qu’Antigone a récupérée à un moment ou à un autre. Quand Antigone reprend le contrôle de la situation, il décide de fermer l’atelier monétaire. Pourquoi ? D’un côté ses préoccupations financières disparaissent sur le champ car c’est à ce moment-là qu’il met la main sur un navire chargé de 600 talents à Éphèse destiné à Polyperchon49. Mais il y a peut-être aussi une réflexion d’ordre politique. Au cours de cette période, l’attitude des cités cariennes n’a certainement pas été homogène et toutes ne se sont pas retrouvées dans le même camp, comme on l’a établi pour Pladasa50. Il est tout à fait possible qu’Antigone victorieux n’ait pas souhaité poursuivre les activités d’un atelier qui exprimait un message politique aussi particulier. Ce n’est pas un hasard si ce sont un peu plus tard, en 315, précisément les nouveaux adversaires d’Antigone, Séleucos et Ptolémée, qui reprennent la tradition de l’alliance avec les cités cariennes51.
30Le terme d’‘argent symmachique’correspond donc à un épisode particulièrement important de l’histoire de la Carie après la fin de la domination achéménide, que la conjonction de sources épigraphiques et numismatiques permet d’éclairer quelque peu. Il témoigne bien dans ses aléas des continuités poursuivies et des innovations introduites dans chaque région par la conquête macédonienne.
Notes de bas de page
1 Colophon : Meritt 1935 (SEG 19, 698) : Ἀργυρίου συμμαχικοῦ δραχμçaς ; Didymes : I.Didyma 434-7 : συμμαχικοῦ δραχμαί.
2 Deppert-Lipitz 1984 ; Price 1991 ; Melville-Jones 1997.
3 Marcellesi 2004, 27-46.
4 Meritt 1935 ; Migeotte 1992, 214-23.
5 Robert 1936, 159.
6 Diod. 19.61.
7 Diod. 18. 51-2.
8 La seule variation par rapport à l’ordre du texte est la mention d’un versement de mille chrysoi sans intérêt (atoka) fait par un citoyen Euandros fils de Kléandros (l. 157) qui est inclus dans les souscriptions des citoyens sous la rubrique ‘ont versé trois mille drachmes’. Cela s’explique parce qu’il s’agit d’un complément sous forme de prêt sans intérêt – et non de don définitif – à la souscription principale qui, elle, est bien de 3,000 drachmes de Colophon.
9 Marcellesi 2004, 435.
10 Ibid., 36.
11 Marcellesi 2004, 36.
12 Ibid.
13 I.Didyma 424-78.
14 1959, 669.
15 Kinns 1986. Il faut noter que lors de la discussion qui a suivi l’exposé à Oxford, Ph. Kinns a émis l’hypothèse sans plus de précision, qu’il n’y aurait peut-être pas eu une longue interruption du monnayage civique.
16 Grandjean 1995.
17 Sur l’atelier de Milet, voir Thompson 1983, 43-68 et Marcellesi 2004, 69-85.
18 Thompson 1983.
19 Ibid., 66.
20 Marcellesi 2004, 70.
21 Ibid., 75.
22 Sur l’idée qu’il s’agit d’un thème carien et non pas relié à Milet ou Mylasa voir Ashton 2003, 34.
23 Diod. 18.3.1.
24 Marcellesi 2004, 76.
25 Écon. 2.31. (éd. Le Rider 1998).
26 Le Rider 1998.
27 Arr. 3.6.4. Sur Philoxène, H. Berve, RE XX, 1 (1941) col. 189.
28 Philoxène est oublié par M. C. Marcellesi qui fait se succéder directement Ada et Asandros (p. 76). Asandros sera satrape après la disparition de Philoxène au moment de la mort d’Alexandre à l’été 323 et il est sans doute à l’origine de la série III.
29 J’espère revenir ailleurs sur la carrière de Philoxène et montrer qu’il a reçu comme l’une de ses missions le soin d’organiser l’installation des ateliers monétaires royaux en Asie Mineure.
30 Arr. 7.23.1 et 24.1.
31 Melville-Jones 1997.
32 Marcellesi 2004, 43.
33 Ibid., 47.
34 Diod. 17.22 ; Arr. 1.19.6.
35 Arr. 1.19.6.
36 Diod. 17.24.2
37 Arr. 1.23. Il est probable que le synoecisme évoqué par Pline (Nat. 5.107) autour d’Halicarnasse évoque les regroupement des cités données en basileia à Ada après son retour dans la capitale de son frère.
38 Diod. 17.24.3.
39 HTC, p. 218-20.
40 Diod. fr. 10.25.2, 3.
41 Symprattein comme base d’une alliance militaire : Thc. 3.101.
42 Cabanes 1976, 172-6.
43 Encore soulignée par Worthington 2004, 63, 71.
44 Marcellesi 2004, 85.
45 Ibid., 78-80.
46 Pour la chronologie voir récemment Boiy 2006, 86.
47 Diod. 18.52.
48 Thompson 1983, 60.
49 Diod. 18.52.7.
50 Varinglioğlu et al. 1990.
51 Diod. 19.68.2.
Auteur
Ausonius-Université de Bordeaux 3
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