Les avatars du Gaulois dans la bande dessinée : du mythe héroïque à l’utopie didactique
p. 133-146
Texte intégral
1L’image du Gaulois, imposée dans les manuels du primaire par les programmes de la IIIe République comme image fondatrice de la nation française (alors que les Francs étaient “rattachés” à la royauté depuis la Révolution) a été abondamment relayée par la bande dessinée. “Autrefois, lorsque l’enfant levait les yeux des ‘belles images’ et des “belles histoires de France’1 de son livre de CE, que pouvait-il voir d’autre ? La bande dessinée, alors réservée aux enfants, était la seule autre source iconique où s’abreuver”2.
2La démarche n’était pas simplement distrayante, mais au contraire ancrée dans une intention : la bande dessinée “pour jeunes” d’alors peut être définie comme un moyen de transmission des valeurs d’une société sous une forme distractive, organisée par les adultes sous le contrôle de l’État (censure par la loi de 1949 sur les publications pour la jeunesse). Elle était un véritable manuel des idées acceptées et transmissibles à la jeunesse, où l’on trouvait une image de ce que les adultes rêvaient que leur société soit (ou paraisse)3. Ce faisant la bande dessinée organisait un voir commun, devenant médiateur social et culturel, expression de la société devenant une injonction à la société : partant de “voici ce que tu es”, elle passait à “voici ce à quoi tu dois ressembler”. Dans le cas des récits historiques, la bande dessinée représentait “un présent qui récupère du passé pour le transmettre au futur”4.
3Depuis, tout a beaucoup changé et Vercingétorix n’est plus un héros des manuels, déclin largement compensé par la bande dessinée où le Gaulois est toujours présent, d’une part à cause du succès continu de deux séries depuis 70 ans (Alix) et 60 ans (Astérix)5, mais aussi avec de nombreuses autres publications touchant à l’humour, l’aventure et le didactique6.
4On peut s’interroger ; le succès du Gaulois comme héros en bande dessinée pendant une longue période recouvre-t-il une permanence (mêmes images, mêmes intentions) ou une adaptation à des conditions différentes ?
5Vouloir mesurer les évolutions demande de peser approximativement (nous ne prétendons pas à l’exhaustivité) la présence du thème dans la bande dessinée selon les époques et d’y repérer deux éléments :
les rapports entre la dimension fictionnelle qui au mieux vise un “effet d’Histoire” selon la formule de P. Fresnault-Deruelle et la demande de précision documentaire ;
la grille d’interprétation liée au monde contemporain, car la bande dessinée n’est pas qu’un médiateur d’images du passé, qu’un passeur d’Histoire, elle est surtout témoin de son temps et l’on peut parler de “fabrique de son temps”.
6Nous avons choisi un plan chronologique et décidé de considérer qu’Astérix ayant été à la fois beaucoup lu et beaucoup étudié7, il n’était pas nécessaire de le présenter en détail.
Première période, 1948-1980 : fiction majeure et mythologie nationale
Échelle fictionnelle
7Si l’on cherche à placer les œuvres sur une échelle allant de la fiction à la “réalité”, disons plutôt à un rapport fidèle des connaissances disponibles sur une époque, sur les personnages, sur les événements, sur les décors, on pourrait obtenir le classement suivant :
8Les Aventures de Totorix, de Jean Nohain, dessin de Poléon, Calmann Levy, 1952, où un gentil petit Gaulois affronte un méchant Gaulois nommé Furax, ne comporte aucune allusion historique à des événements ou des personnages historiques, et se contente de placer des petites chamailleries éternelles en injectant quelques stéréotypes “faisant gaulois” (les moustaches, le druide…)8. On est dans le distractif pur.
9À un deuxième niveau on pourrait citer Jugurtha, de Vernal et Hermann. Le héros est un personnage historique. Sauf que…il est devenu totalement fictionnel : à l’origine, il s’agissait de raconter les exploits de Jugurtha selon un scénario adapté de Salluste, récit qui s’achevait avec la défaite et la capture de Jugurtha devant Cirta, en accord avec l’Histoire. Mais la série obtint un bon succès auprès des lecteurs, et l’on décida de poursuivre ses aventures. Une évasion lui permit de briser ses chaînes, échappant tout à la fois à la captivité et aux servitudes de la réalité historique. Jugurtha devenait un héros “disponible” au champ d’action extrêmement vaste, de Rome en Chine, en passant par l’île d’Utopia la bien nommée, qui le conduit à prendre la tête d’une armée majoritairement gauloise qui va s'emparer de Rome dans La Guerre des sept collines (1977).
10On a ensuite des personnages de fiction contemporains qui voyagent dans le temps et se retrouvent chez les Gaulois (entre autres). Ainsi dans la série belge, Bob et Bobette de W. Vandersteen, éd. Erasme, le héros contemporain, Lambique, se retrouve roi (Lambique, roi des Éburons 1954, rééd en 1973 sous le titre Lambiorix roi des Éburons) avant de rencontrer un autre peuple gaulois, les Nerviens (Les Nerviens nerveux, 1967).
11Puis arrive “le gros de la troupe”, avec des personnages de fiction, qui rencontrent des personnages véridiques et interviennent dans les événements avérés.
12La série belge Aviorix le Gaulois, de M. Moniquet, Héroïc-albums 1957-1959 ne cherche pas à présenter un contexte précis. Timour, série du journal Spirou9, dans deux albums intitulés le Fils du centurion qui voit un Timour romain installé en Gaule devenant ami des Gaulois et organisant l’entente avec les Romains après Alésia en expliquant à César la nécessité de la paix, et Le Gladiateur masqué avec jeune Gallo-Romain chrétien au moment des persécutions de Lyon, est plus documenté, à l’inverse de Taranis le Gaulois de R. Marcello, J. Ollivier et V. Mora dans Pif à partir du n° 1642 (6-12-1976), dont le scénariste laisse passer quelques invraisemblances : on est surpris de voir au temps de César un personnage s’exclamer “par Allah” 650 ans avant Mahomet.
13À ce niveau qui mêle personnages de fiction et personnages réels, on trouve les deux grands succès commerciaux que sont Alix de Jacques Martin dans le journal Tintin à partir de 1948 qui est un Gallo-Romain rencontrant les Gaulois à quatre reprises (tout début du Sphinx d’or, Les Légions perdues, Iorix le grand, Vercingétorix10), et toute la série Astérix de Goscinny et Uderzo dans Pilote à partir de 1959.
14Ils sont emblématiques, car ils montrent les deux orientations opposées que l’on peut prendre en partant du même point de départ : dans les deux cas des héros de fiction se mêlent aux personnages historiques et, pourrait-on dire, de leurs affaires. Dans les deux cas la documentation (les monuments les costumes, les armes,…) est bonne si l’on passe sur quelques anachronismes (des armures inspirées par la colonne Trajane dans les premiers Alix, une reproduction de la ville de Rome telle qu’elle était au iie siècle dans Astérix) ou quelques écarts nécessaires techniquement (Martin disait qu’il savait très bien que les statues de l’époque étaient peintes, mais que s’il renonçait au marbre blanc, on ne ferait plus la différence entre une statue et un personnage). Et dans les deux cas des vignettes se retrouvent dans des manuels scolaires. Mais ensuite, Alix se place de façon plausible dans les événements, tandis qu’Astérix joue sur l’imaginaire (la potion magique) et sur la satire de la France moderne (où l’on reconnaît Chirac et Guy Lux, les grands ensembles, les grandes vacances et les impôts).
15À l’opposé dans notre échelle se trouvent des récits qui récusent la fiction : le Gaulois apparaissait aussi dans des récits “vrais”, des histoires complètes de quatre pages dites véridiques, racontant la vie de personnages plus ou moins célèbres, mais qui ont tous existé, au cours d’événements avérés. La formule dans Spirou est célèbre, avec les “oncle Paul”. Dans Tintin ou Pilote, on se passe de ce médiateur introduisant les récits, mais l’intention est identique : transmettre des moments d’Histoire aux enfants, leur permettant de tirer des leçons de comportement, voire de morale, ou de parfaire leur culture générale.
16On trouve ainsi dans Tintin :
n° 450, juin 1957 : Cloduar le vaillant Brenn par Attanasio
n° 633, décembre 1960 : Vercingétorix, par Cheneval et Duval.
n° 640, janvier 1961 : Camille contre Brennus de Cheneval et Duval
n° 1058, février 1969 : La Guerre des 4 empereurs (qui commence en Gaule lyonnaise par une révolte contre Néron)
17Dans Spirou :
n° 747, août 52 : Les Oies du Capitole par Attanasio et Joly
n° 1455, mars 1966 : Il les fit passer sous les fourches caudines par Pascal et Joly.
18Dans Pilote magazine :
n° 82, 1981 : Les Gaulois prennent Rome par Pascal.
19On remarque que ces petits récits sont très orientés sur les Gaulois avant Rome (sauf un), on peut même dire les Gaulois vainqueurs de Rome (avec un Brennus présent dans les trois journaux) ou vaincus mais de peu (Vercingétorix dont les ailes du casque évoquent dans le titre le V de la Victoire). Il n’est pas question de Gallo-Romains à ce niveau.
20Et puis, niveau ultime de l’orientation “historique”, vers la fin de la période, commencent à apparaître des Histoires de France qui privilégient l’évocation des évènements historiques sur la fiction avec un objectif totalement didactique : en 1976, L’Histoire de France en bandes dessinées, Larousse, qui commence par De Vercingétorix aux Vikings, dont la première partie est une transposition de la Guerre des Gaules ; en 1979, Vercingétorix, coll. “Histoire juniors”, Hachette, dessin Kraehn, scénario Marseille.
La grille d’interprétation liée au monde contemporain
21La façon de présenter les rapports des Gaulois et des Romains reflète peut-être plus l’image des idées de leur époque de création que celle de leur époque d’“existence fictionnelle”.
Il existe dans ces divers récits une sorte de fond commun.
22Tous se retrouvent pour prêter aux Gaulois certains traits de caractère selon une démarche d’ailleurs assez ancienne11 : le Gaulois est enthousiaste, prompt à s’exalter et à acclamer celui qui se présente pour chef. Cet enthousiasme débouche sur une inorganisation, un désordre, qui s’opposent à la cohérence romaine : c’est la charge “impétueuse” des assiégés d’Alésia qui se heurte au “mur vivant” des Romains dans le Sphinx d’or ; c’est l’opposition iconographique des armées dans le court récit Vercingétorix, où l’armée romaine est toujours présentée en bon ordre (cinq fois sur cinq) à l’inverse de l’armée gauloise (un sur cinq) ; c’est Amnorix dans La Guerre des Sept collines qui “se lance tête baissée”, n’a “pas besoin de plan pour balayer ces bandits” et dont la tactique est de se ruer en avant avec sa cavalerie, en bousculant ses propres hommes, à tel point que les Romains s’exclament “ils sont fous !”. Cette tendance au désordre va de pair avec un tempérament querelleur : dès la troisième vignette du Sphinx d’or, une dispute éclate entre le druide et le chef de la tribu. Dans les Légions perdues, Vanik en vient aux mains avec Kildérik alors qu’ils sont censés être alliés. Dans la Guerre des sept collines, cette tendance s’amplifie avec pas moins de quatre disputes, en six pages, débouchant sur une véritable situation de guerre entre des hommes poursuivant pourtant le même but. Il s’agit là d’une image familière, souvent vue dans Astérix. Par contre il y a des nettes divergences dans la façon dont on récupère le Gaulois sur le plan politique.
Sur le plan idéologique le parallèle entre la résistance gauloise et la résistance française est évident, et pas seulement dans Astérix.
23Ainsi, dans le récit complet sur Vercingétorix, Journal de Tintin, n° 633 paru en décembre 1960, les mots sont explicites : Vercingétorix est un “héros qui a incarné la résistance” à l’“occupant romain”. Il fait “serment de rendre leur indépendance” aux Gaulois. Avant d’entamer sa campagne de libération, il organise une guerre de partisans : “les partisans gaulois ne cessent leurs raids de harcèlement”. Pour l’ennemi, le parallèle est moins net. C’est que César est alors un héros positif et que Rome fait partie de nos traditions culturelles. César a donc de grandes qualités – sûreté de décision, fermeté, opiniâtreté, rapidité – qui font de lui un grand chef, et certaines de ses phrases, telle “retraite n’est pas défaite”, ne vont pas sans rappeler la différence établie entre bataille et guerre par de Gaulle. À la fin du récit, le scénariste s’est efforcé de gommer cette ambivalence : la défaite de Vercingétorix n’est pas attribuée à une erreur de sa cavalerie, ou à un exploit romain, mais uniquement à l’arrivée d’auxiliaires germains. L’adversaire des “résistants” reprend alors un aspect stéréotypé. Dans Taranis, publié dans Pif, on retrouve cette même vision avec un message, “vive la Gaule Libre !”, plus gaullien qu’historique. Les auteurs insistent alors sur ces auxiliaires germains qui figuraient effectivement dans l’armée de César, et sont des personnages qui facilitent le parallèle entre les Romains et l’Allemagne nazie12.
Collaboration ou décalage vers un autre ennemi.
24J. Martin présente, lui aussi, ces trois peuples, Gaulois, Germains, Romains mais de manière très différente. Pour lui, il s’agit d’une lutte de la civilisation contre la barbarie13. Barbares, les Gaulois le sont quand ils suivent leurs instincts : ils pratiquent des sacrifices humains, des exécutions sommaires, s’attaquent aux femmes et aux enfants, refusant tout sentiment de pitié et de miséricorde14. Mais le contact avec l’occupant romain a modifié cet état de fait. Ainsi, le cousin d’Alix, Vanik, image parfaite du Gaulois traditionnel (blond, les cheveux longs tressés, la moustache tombante...), tient ce discours : “Certes, les Romains sont les occupants de notre pays, mais ce sont des vainqueurs nobles et généreux qui transforment miraculeusement notre patrie. La domination romaine est bénéfique, celle des Germains serait catastrophique...”. “Nos villes se sont transformées de façon inimaginable, des maisons confortables ont remplacé nos pauvres huttes et la prospérité succède à la misère ! Non, je ne veux pas que la barbarie revienne en Gaule”15. L’ennemi, c’est donc le peuple germain avec son chef Kildérik, brutal, impulsif et ivrogne (“une vieille outre gorgée d’hydromel”) qui rêve “d’un immense royaume qui s’étendrait sur presque toute la Gaule et la Germanie”. S’il triomphe, “la Gaule serait envahie par les Barbares et les Germains déboucheront sur la Méditerranée”. Kildérik a reçu d’un traître romain l’épée de Brennus, arme symbole “ayant un prestige extraordinaire en Gaule” et qui doit lui permettre d’unifier les Gaulois sous ses ordres, comme l’avait déjà fait Vercingétorix : “Avec elle, lors de l’invasion romaine, Vercingétorix réussit à coaliser les tribus rivales en une seule nation”. Mais, il ne s’agit pas d’un “frère” ou d’un “cousin” comme il aimerait le faire croire : à la question “Tu ne bois pas, cher cousin Vanik ?”, celui-ci répond : “Je ne suis pas ton cousin”, et quelques instants plus tard, Kildérik le traite “de chien de Gaulois”. La chevelure est là pour les différencier : les “bons Gaulois” sont blonds, les barbares germains sont roux. Le roux est d’ailleurs systématiquement la couleur de la barbarie pour J. Martin. Brennus était roux, ainsi que Iorus dans un récit postérieur (Iorix le Grand). Il apparaît tout d’abord sous les traits d’un fringant officier romanisé, tribun de la VIIe légion d’Orient, glabre, les cheveux courts. Mais, en retournant en Gaule, le vieux fond barbare réapparaît en lui et en ses compagnons. “Je redeviens un chef gaulois et rien d’autre”, déclare-t-il et “Alix peut voir la lente transformation des soldats de Iorus. Les armes et les fourrures des Barbares sont mêlées aux cuirasses et glaives romains... Puis, bientôt, des moustaches et des barbes apparaissent, suivant la vieille coutume celte... Iorus, lui, rien ne peut plus l’identifier à l’officier romain qu’il fut. Il caracole à la tête de sa troupe comme un centaure, paré à l’excès. Cet accoutrement lui donne un air farouche et l’élégant tribun de Syrie et de Thrace est bien loin désormais. Pour parachever sa transformation, il se fait élire roi en reprenant son ancien nom : “Il n’y aura plus de Iorus... Il y aura seulement Iorix”. Sa barbarie finira par choquer ses propres hommes et il périra lapidé par son peuple. Pour J. Martin, les Gaulois ont alors définitivement choisi la voie de la civilisation. On a pu dire qu’“Alix est un anti-Astérix”, historiquement véridique, car “la Gaule s’est très vite associée à Rome”16. On a accusé J. Martin d’avoir créé un héros “collaborateur”, avec le gaulois romanisé Alix Gracchus17 : accusation que l’auteur, qui a été envoyé en Allemagne pour le Service du travail obligatoire durant la Seconde Guerre Mondiale, a mal vécue. En fait, pour J. Martin, c’est le Germain qui incarne la barbarie de l’Allemagne nazie, comme dans Les Légions perdues (1965) ; le “collabo” est alors le Gaulois sauvage, cruel et allié des Germains, tandis que le résistant est représenté par le Gallo-Romain civilisé. Alix est-il d’ailleurs vraiment un Gaulois ? Au début de ses aventures, en 53 a.C., il est esclave en Syrie, n’ayant connu ni son père ni sa mère, ignorant même son pays d’origine. “Sont-ils de mon pays ? Comment le savoir ? » se demande-t-il en voyant arriver une armée romaine” (Alix l’intrépide, p. 1). Adopté par un romain, il devient Alix Gracchus, citoyen romain, ainsi qu’il aime à le préciser : “Mes compatriotes sont les Romains ! Né de parents gaulois, je suis cependant citoyen romain et je me nomme Alix Gracchus” (lorix le Grand, p. 4 ; Alix l’intrépide, p. 36). Ayant appris de son père adoptif qu’il est le fils d’un chef gaulois, il décide immédiatement de partir pour la Gaule (Alix l’intrépide, p. 36). Mais, une fois en Gaule, alors qu’il a été reconnu par les membres de sa tribu et choisi pour chef, il va accepter de devenir “l’espion de César” et part en mission en Égypte (ibid.) et ne reviendra jamais vivre dans sa tribu. Ainsi, Alix n’est pas représentatif des Gaulois. L’auteur, J. Martin, l’a d’ailleurs signalé : “Ce que j’ai voulu démontrer, c’est que pour Alix il n’y a qu’une civilisation, la civilisation méditerranéenne. C’est un Méditerranéen, il est pour ce qui va de l’avant, cette civilisation le séduit”18.
Un nouveau regard tiers-mondiste.
25Le souvenir de Brennus réapparaît dans la Guerre des sept collines (série Jugurtha), Une armée “forte de 10 000 cavaliers” comprenant “des hommes de presque toutes les nations gauloises” marchent sur Rome, avec pour but de la détruire “mieux que ne l’a fait Brennus”. Mais, cette fois, cette coalition représente la justice. Il faut “écraser Rome. Anéantir ce nœud de vipères. Purifier par le feu ce lieu de corruption”. Cette guerre paraît juste, car elle est menée par des peuples asservis ou en voie d’asservissement. Jugurtha apparaît aux Romains comme un spectre, se prétendant accompagné de “tous les soldats morts, tous les hommes tués par les Romains depuis 100 ans ! Il y a là des hommes de Carthage, des Ibères, des Numides, des Gaulois”. Les référents à la Seconde Guerre Mondiale sont abandonnés. Ce sont les notions d’impérialisme, de colonialisme, de lutte du Tiers-Monde qui les remplacent. Bien sûr, il n’est plus question d’opposer des Barbares et des “civilisés”. L’attitude de Jugurtha est très claire sur ce point : lorsqu’une jeune Romaine lui dit “Tu m’as sauvée des barbares” (c’est-à-dire, pour elle, les Gaulois), il réagit par un “Barbares ?” incompréhensif.
Une période de transition 1980-2000 : le repli gaulois
26Le thème du Gaulois se fait rare pendant ces vingt ans. De même que l’on a rapproché la naissance d’Astérix et celle de la Ve République, on peut penser à l’influence du changement de majorité politique en 1981. Le temps n’est plus à l’exaltation du national, mais au mondialisme, l’ouverture prime sur les racines, le social prend le pas sur l’évocation des conflits.
27Si Alcibiade Didascaux chez les Gaulois de Crane et Clapet (t.1 : Des Celtes à la prise de Rome ; t. 2 Vae Victis. De Brennus aux aventures du proconsul César en Gaule ; t. 3 : De la révolte de Vercingétorix à la Gaule romaine, Athena éd., 1998, reed. 2009) reste dans les idées de la période précédente (c’est un épisode d’une Histoire de France, avec un personnage contemporain qui voyage dans le temps), Celtil de Philippe Masson (Bédéscope, 1986) reste lui dans la tendance Alix : ce fils de Vonaturix est un Gallo-Romain plus qu’un Gaulois, centurion du Ier manipule de la Ve cohorte de la Legio V Alaudae, légion gauloise qui dépendait de Galba et se trouve involontairement mêlée au complot contre Néron fomenté par Galba. Mais ce récit apporte un nouveauté (mal justifiée) : la volonté de présenter un point de vue décalé par rapport aux traditions : Néron est ainsi vu sous un jour favorable, et le héros cherche à le sauver, sans réussite bien sûr.
28On trouve aussi un album en occitan de Nouvel et Goussé, Espallut et Coquinas als païs de Galleses, éd. Terre d’oc, 1980 qui lui aussi utilise le voyage dans le temps pour présenter un point de vue original. Cette bande dessinée occitane, pas spécialement faite pour la jeunesse, dénonce les falsifications de l’école de la République, où on a appris “nos ancêtres les Gaulois”, alors que les ancêtres des Occitans étaient alliés aux Romains et sont donc les vainqueurs de la bataille d’Alésia19.
29Mais on voit apparaître des tendances qui annoncent les grands changements qui vont avoir lieu vingt ans après :
l’appel au scénario d’un spécialiste de la civilisation celtique. En 1983, dans la collection “Les grandes batailles de l’Histoire en bande dessinée” sort La Guerre des Gaules, Gergovie, Alésia, de Jean Markale et Musquera (Larousse) ;
un essai pour sortir de l’époque “Vercingétorix” et d’envisager les Gaulois avant les Romains, donc en insistant sur leur culture propre : Les Veines de l’Occident, I. La Fille des Ibères, de Durand et Boilet, 1985.
Période 2005-2018 : Un retour documentaire et didactique. La fin des mythes ?
Fiction maintenue, mais avec mises au point
30L’orientation vers une fiction classique, avec des aventures, un héros (ici une héroïne) placés dans un contexte d’événements historiques connus (la Guerre des Gaules) ne se retrouve que dans la longue série (15 t.) Vae victis de Rocca et Mitton, éd Soleil, 1991-2006, dont il faut noter qu’elle n’est plus vraiment dans la littérature jeunesse. La guerre est présentée de façon très détaillée : “Cette vaste campagne militaire se déploie sur pas moins de cinq tomes entiers. Rarement une bande dessinée aura aussi bien décrit une guerre”20 et comporte une partie romancée : beaucoup d’hommes seront amoureux de l’héroïne, elle-même tombe amoureuse d’un possible espion grec, a une fille…, ce que certains critiquent “la romance (vient) tout gâcher. Ambre est parfois irritante avec ses errements de cœur. L’intrigue amoureuse est peu crédible, voire parfois ridicule”21.
31Toutefois, même dans ces actions débridées on voit apparaître une volonté de sérieux, de sortir des mythes traditionnels, et des corrections de la légende sont présentées : l’héroïne de cette série, Ambre, jeune esclave gauloise, se trouve amenée devant César au cours d’une orgie et va rectifier ses propos sur les Gaulois. Alors que César avance “ils n’ont pas d’organisation ni de civilisation. En bons sauvages ils défoulent leurs tempéraments colériques en luttes intestines”, Ambre répond “D’abord ils ne répondent pas à ce nom de Gaulois qui vient de vous, les Romains [je suis] celte. Certaines de nos tribus ont conquis la Galatie et vous nous avez nommés Galates et par déformation Gaulois… Nous ne sommes pas des barbares. Le peuple celte a une civilisation au moins aussi ancienne que la vôtre. Nous avons un langage commun, une écriture, un artisanat, un art qui vaut bien celui de Rome. Nos chefs religieux, les druides parlent et écrivent le grec”. Et quand César dit qu’il veut venger l’insulte que Brennus a fait subir à la République, en racontant l’épisode d’une façon très proche des Légions perdues d’Alix ou des courts récits que nous avons évoqués, Ambre répond “je connais cette légende. Il n’y a jamais eu de Brennus. Brenn en celte veut dire chef. Il y a bien eu un roi des Bituriges et des Sénons, Ambigat qui a pris Rome. Mais l’or et le reste, c’est une fable…”. Il y a donc une volonté de corriger les erreurs des bandes dessinées antérieures, mais curieusement avec une invraisemblance narrative totale : même si elle indique “mon précédent maître m’a fait éduquer avec ses propres enfants”, on se demande bien comment cette jeune fille esclave depuis l’âge de 7 ans peut posséder ces connaissances et l’assurance de les exposer !
Le triomphe de l’Histoire et de la documentation
Retour de l’Histoire de France avec des orientations différentes.
En 2011, L’Histoire de France pour les nuls en BD, t. 1. Les Gaulois maintient une tradition, mais ce type de support pose un problème de temps et de place disponible :
“Après avoir résumé 2000 ans de préhistoire en 2 planches, le scénariste débute cette Histoire vers -400 avant JC, pour finir dans ce volume en 511 après JC. 1000 ans d’histoire en 42 planches : autant dire que ça va à plus de 500 à l’heure… On assiste alors à une litanie de batailles et de changements de pouvoir, difficile à absorber du premier coup… Difficile de se passionner pour une trame scénaristique saccadée et très rapide”22.
En 2013, L’Histoire de France en BD ; Vercingétorix et les Gaulois, B. Heitz et D. Joly, Casterman (rééd. L’École des Loisirs, 2016) associe les péripéties aux conditions de vie, les habitudes alimentaires, vestimentaires, les croyances, l’introduction de la monnaie, dans un style très enfantin destiné aux classes primaires (8-11 ans, genre : documentaire BD).
En 2017, l’orientation vers une vision culturelle est très marquée dans Histoire dessinée de la France, Nicoby et Brunaux, t. 2, L’Enquête gauloise - De Massilia à Jules César, éd. Revue dessinée. L’ouvrage développe la volonté de corriger ce qui a été dit :
“Ce livre explique et corrige nos idées reçues sur les Gaulois […] On apprendra ainsi ce que les ‘civilisés’ doivent aussi aux ‘barbares’ : de multiples inventions, telles que le tonneau, le matelas de laine, le pantalon, la capuche, le savon, le dentifrice, des armes et des techniques de combat (la tortue), etc […] L’image montre aussi bien les croyances religieuses et funéraires que l’intérieur, voire l’intimité, d’une grande exploitation agricole ou que la vie agitée des hommes politiques dans leurs assemblées”23.
32Un accompagnement pédagogique affirmé.
En 2012, La guerre des Gaules, Tarek et Pompetti, t. 1 Caius Julius César, t. 2 Vercingétorix, éd. Tartamudo, est assortie d’un cahier historique de 40 pages avec un texte “fort pédagogique et documenté, orné par des illustrations. Les deux ouvrages parus ont un écho important dans les musées consacrés à la période. De très nombreuses expos dans ces lieux confirment tout l’intérêt que suscitent les deux publications, tant auprès du grand public que des conservateurs de musées et des archéologues”24.
En 2016, Gergovie la victoire, Luccisano et Ansar, éd. Gallia Vetus, dont l’aspect pédagogique se remarque notamment par la présence en fin d’album d’un cahier réalisé et écrit par des archéologues pour reprendre les données les plus récentes sur le contexte décrit dans le livre, tout en l’illustrant de photographies et cartes pour mieux rendre compte de cette époque25.
En 2017, Roma AB VRBE Condita, t. 3, Gergovie, Mogere, Eriamel, dessin Woehrel, Marivain, OREP Éditions, se présente avec un cahier pédagogique de 12 p. “Cette relecture s’enrichit des acquis récents de l’archéologie et donne une vue renouvelée de cet épisode de l’histoire, qui s’éloigne ainsi des récits et clichés traditionnels repris génération après génération. Extraordinairement bien renseigné et bien dessiné, avec des restitutions de très haute qualité, notamment les sites, les costumes, les camps fortifiés, le génie-civil et militaire, les machines de guerre”. Cet album se concentre sur les faits historiques issus de l’œuvre narrée par César lui-même, ainsi que des récentes découvertes faites sur le terrain par les archéologues. Les scénaristes Eriamel et Serge Mogère, ainsi que les illustrateurs Bruno Marivain, Jean-Marie Woehrel, et Nathalie Arilla, proposent une reconstitution des faits aussi fidèle que possible. Pour ce faire, ils se nourrissent des dernières découvertes, des techniques militaires retrouvées sur site de l’époque, ainsi que de l’interprétation la plus réaliste possible du scénario de la bataille de Gergovie26.
Avec l’aide de conseillers historiques.
33Ainsi Arelate, t. 1, Vitalis, t. 2. Auctoratus, Alain Genot (scénariste et conseiller scientifique), Laurent Sieurac (dessin), Cleopas éd., 2012, ou Vercingétorix, Convard et Adam, conseiller historique Stéphane Bourdin, coll. “Ils ont fait l’histoire”, Glénat 2014.
34Roma AB VRBE Condita, t. 1, Alésia, 2011, est co-édité par BD Assor-Hist et MuséoParc Alésia en collaboration avec C. Grapin, conservateur d’Alésia, et les reconstituteurs Franck Mathieu et François Gilbert.
35Le scénariste de L’Enquête gauloise – De Massilia à Jules César, J.-L. Brunaux, est archéologue, chercheur au CNRS, spécialiste de la civilisation gauloise.
Une fiction devenue secondaire, voire génante
36Ainsi se multiplient des “BD d’archéologues” (selon une expression de M. Éloy), avec “des personnages fictionnels ternes et effacés (qui) meublent tant bien que mal les transitions entre les moments historiques”27. Il s’agit essentiellement de présenter un récit graphique offrant une représentation fiable. Par exemple dans la série de 4 t. Le Casque d’Agris28, l’argument fictionnel29, qui se construit sur un objet réel (le casque d’Agris a été découvert au cours d’une fouille en mai 1981 dans la grotte des Perrats, à Agris en Charente), n’est qu’un support pour montrer “les strictes contingences de l’état actuel de l’archéologie en matière de la Civilisation gauloise du iiie s.”.
La BD documentaire signifie-t-elle la fin des mythes ?
37Sur le plan “archéologique”, alors que les auteurs cherchaient un équilibre entre une documentation rigoureuse et une fiction plus ou moins plausible, on a basculé dans la certitude de pouvoir présenter tous les résultats de la recherche, au détriment de l’art du récit.
38Il existe depuis des années des affrontements entre spécialistes sur la localisation du site de Gergovie et sur celui d’Alesia. Selon sa source, une bande dessinée “documentaire” peut donc s’avérer fausse. Qui croire ? Doit-on réserver les lectures aux spécialistes capables de faire la part des choses ? Et ne faut-il pas penser que celles qui sont considérées comme touchant au “vrai” dépendent en fait de nouvelles découvertes qui bousculeraient les idées actuelles comme les découvertes récentes ont bousculé les croyances plus anciennes ?
39Sur le plan historique, un projet comme l’Histoire dessinée de la France dénonce les mythes nationaux – dont le Gaulois –, jugés idéologiques, et propose d’établir la vérité “à rebours des légendes nationales comme des images d’Épinal”30. Il tout à fait certain que le mythe qui est une représentation collective, au-delà du vrai et du faux, constitue une forme de connaissance non scientifique, mais idéologique. C’est d’ailleurs dans ce sens que A. Simon avait mené en son temps une thèse sur les Gaulois31.
40On a vu l’influence de la IIIe République, de la Ve, de la décolonisation, de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Pour la dernière période, il semble que le traumatisme du premier tour des élections à la Présidence de 2002 a pu jouer un rôle dans cette tendance à supprimer les mythes nationaux jugés nationalistes. C’est ce que laisse penser le t.1 de l’histoire dessinée de la France, La Balade nationale ; les origines, Vernayre et Davodeau :
“Jeanne d’Arc, Molière, Marie Curie, l’historien Jules Michelet et le général républicain Alexandre Dumas dérobent sur l’île d’Yeu le cercueil du maréchal Pétain, embarquant son occupant dans une folle équipée à travers la France […] (pour) réfléchir au problème posé par les origines de la France”.
41Mais, comme le disait T. Adorno, la raison, après avoir détruit les mythes, devient elle-même un mythe. Et la prétention “aujourd’hui enfin, on peut vous narrer une Histoire vraie” relève elle-même d’un mythe.
42Il semble que le Gaulois dans la bande dessinée relève de plusieurs avatars, au triple sens de l’incarnation de figures diverses, du changement au gré des époques, et de mésaventures, en étant mobilisée par des idéologies, des nécessités commerciales et des ambitions didactiques. Barbare ou cultivé, résistant ou collaborateur, vecteur de mondialisme ou de nationalisme, comique ou réaliste, engagé ou hors du temps, il relève du mythe, mais présente une grande plasticité. Alors qu’Astérix retrouve le bouclier arverne, permettant aux Gaulois d’être fiers de leur passé, Alix enterre à jamais l’épée de Brennus et le “cœur de la Gaule” avec elle. Mais les deux images coexistent sans peine dans les esprits.
43Pendant que les grands héros de fiction maintiennent leur succès, la bande dessinée cherche maintenant à suppléer l’école dans l’enseignement d’une Histoire plus documentaire que mythique. La tendance semble être de ne plus voir que la fonction didactique, avec des BD dont la valeur ne se mesurerait qu’en fonction de leur véracité historique.
44Cela peut paraître exagéré, voire dangereux. Rappelons que, comme l’a montré P. Nora, “nous nous exerçons à d’innombrables pratiques de conservation, nous créons des collections, des musées, des bibliothèques, nous organisons des enregistrements, des archives… tout cela […] ne garantit aucunement une mémoire sociale vive, permettant seulement l’accès de chercheurs actuels et futurs aux données d’un passé considéré comme mort”32.
45La bande dessinée est avant une fiction, une œuvre littéraire, qui peut être étudiée dans le cadre de la littérature comparée en la mettant en phase avec la littérature de masse, les romans historiques, le cinéma et les jeux vidéos et non un simple médiateur pour un cours d’Histoire. Elle est comme le dit V. Marie, “au service d’un imaginaire créateur d’(H)histoire”33. Et la majuscule ne doit pas occulter la minuscule.
46La bande dessinée n’a pas pour mission de détruire les mythes, mais de les faire évoluer et d’en inventer d’autres. Pour cela, il faut souhaiter que les grands auteurs reviennent à la bande dessinée pour jeunes dans laquelle tout commence.
Bibliographie
Chante, A. (1983) : “Le Gaulois dans l’hebdomadaire Tintin”, in : Viallaneix & Ehrard 1983, 421-426.
Chante, A. (2010) : Trajectoires et projections dans la BD : Recherches sur un système graphique de représentations en phase avec la modernité, HDR, Université Toulouse Le Mirail.
Chante, A. (2017) : “Chapitre 4, Bande dessinée et Histoire, un triple rapport au temps”, in : Fraysse & de Bideran 2017, 83-98.
Fraysse, P. et de Bideran, J., éd. (2010) : Sur le document, Dialogues entre Sciences de l’information et de la communication et Histoire, Toulouse.
Gallego, J., éd. (2015) : La bande dessinée historique. Premier cycle : l’Antiquité, Pau.
Gagnebin, J.-M. (2008) : “La mémoire, l’histoire, l’oubli”, texte présenté le 4/09/08 à l’Unicamp, Universidade Estadual de Campinas, Brésil), www.fondsricoeur.fr/uploads/medias/espace... /memoirehistoireoubli.pdf.
Provist, A. (1975) : Alix, Lefranc et Jacques Martin, Distri BD.
Rouvière, N. (2004) : Astérix ou l’étoile de la raison : une anthropologie comique de l’identité, thèse de doctorat, Université Stendhal Grenoble.
Simon, A. (1983) : Le Mythe gaulois. Rapport de la bande dessinée à l’idéologie, thèse Université Montpellier 3.
Stoll, A. et Uderzo A. (1978) : L’Épopée burlesque de la France, Bruxelles.
Tabuce, B. (1987) : À la découverte des Bandes dessinées occitanes, Nîmes.
Viallaneix, P. et Ehrard, J., éd. (1983) : Nos ancêtres les Gaulois, Actes du colloque international de Clermont-Ferrand, Juin 1980, Clermont-Ferrand.
Vincent, M. (2015) : “La bande dessinée au service d’un imaginaire créateur d’(H)histoire : l’exemple du Tombeau étrusque de Jacques Martin”, in : Gallego 2015, 153-160.
Notes de bas de page
1 Voir les titres du Cours Élémentaire : Belles Histoires de France, Belin, 1956 ; Belles Histoires de mon pays, Viator, 1968 ; Images et récits d’histoire, MDI, 1971.
2 Chante 2010, 88.
3 Chante 2010, 86.
4 Chante 2017.
5 Avec des rééditions constantes qui lancent un véritable défi au temps… On ne trouve plus par ex. Les “Rouge et Or” et les “Collection verte” de la littérature enfantine qu’au hasard des “puces”, alors que l’on trouve les Tintin qui leur étaient contemporains dans les supermarchés et dans des rééditions récentes.
6 Longtemps jugée trop distractive, pas assez sérieuse et déconseillée par les instances éducatives, elle a su récupérer les grandes périodes historiques comme sujets prégnants, s’est fait admettre dans les années 70 (A. Roux, La BD peut être éducative, éd l’École) et a trouvé une vraie place dans le système pédagogique.
7 De Stoll & Uderzo 1978 à Rouvière 2004.
8 L’album aurait influencé Uderzo ; https://www.arretetonchar.fr/les-aventures-de-totorix.
9 Longue série présentant un descendant de la même famille des Timour à toutes les grandes étapes del’histoire : Préhistoire, Ninive, Alexandre, Gaule, Rome, face à Attila, face aux Vikings, à Hastings, aux coté du Cid, aux Croisades…
10 Qui imagine que Vercingétorix a survécu et se retrouve pris dans des manœuvres opposant César et Pompée.
11 Jack Goody dans La Raison graphique, présente un tableau à double entrée de la fin du xviiie siècle, où les divers peuples européens sont dèjà croisés avec ce qui était jugé caractéristique dans leurs caractères.
12 On peut aussi penser à la tentative avortée d’un pastiche d’Astérix par Marijac, les Aventures de Lassaussix, l’Arverne, dont la publication, dans le journal Paris-Centre-Auvergne, fut annulée devant le risque d’un procès avec Goscinny. On y trouvait en particulier un Romain nommé Gestapus; cf. Souvenirs de Marijac, éd. Glénat, coll. “B. Documents”, 1978.
13 Cf. Chante 1983.
14 Le Sphinx d’or, p. 4 ; Iorix le Grand, p. 6 et 32.
15 Les Légions perdues. Voir la caricature dans Le Combat des chefs (Astérix).
16 Provist 1975, 81.
17 Simon 1983.
18 Entretien avec J.-L. Sbille, Soldes, Fins de série, no 4 et 5, septembre 1979.
19 Tabuce 1987, 15 et 86.
20 Cf. Guillaume Clavières, http://www.planetebd.com/bd/soleil/vae-victis/t11-a-t15/35615.html, 2 mars 2018.
21 Ibid.
22 A. Jouglet, La Planète BD, 2014.
23 Présentation de l’album, http://editionsladecouverte.fr/Histoiredessineedelafrance.
24 http://www.bdencre.com/2016/12/20709_la-guerre-des-gaules-integrale-tarek-pompetti-tartamudo-29e.
25 http://www.histoiredenlire.com/antiquite/gergovie-la-victoire.php.
26 http://www.planetebd.com/bd/orep/roma/gergovie/34475.html.
27 In : Peplum, images de l’Antiquité cinéma et BD, http://www.peplums.info/pep55g.html
28 T. 1, Le Sanctuaire interdit, 2005 ; t. 2, L’Or des Sénons, 2008, Silvio Luccisano (sc.), Laurent Libessart (d.) ; t. 3, Le Cœur ou la raison Silvio Luccisano (sc.), Claire Bigard (d.), Assor Histoire et BD éd., 2012 ; t. 4, Le Choix, Bigard (sc.), Assor Histoire et BD éd.
29 Au iiie siècle a.C., Agris, jeune prince picton, est contraint de fuir après l’assassinat de son père, emportant un casque sacré, incarnant le pouvoir royal pour son peuple. Abordant le territoire des Sénons, en guerre contre les Bellovaques, il va bientôt sauver la fille du roi…
30 http://editionsladecouverte.fr/Histoiredessineedelafrance.
31 Simon 1983.
32 Gagnebin 2008, 3.
33 Vincent 2015.
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