La province ecclésiastique de Bourges
p. 177-191
Texte intégral
1Avec la province de Bourges, nous abordons une nouvelle subdivision de la Gaule : l’Aquitaine, qui va nous faire pénétrer dans des régions beaucoup plus méridionales. Car, si la cité archiépiscopale est située bien plus au nord que Lyon, et presque sur la même latitude que Tours, son ressort métropolitain se prolonge vers le sud jusqu’au Languedoc.
Les données historiques
2La capitale de la Civitas Biturigum était devenue à la fin du iiie siècle le chef-lieu de la province d’Aquitaine première. L’archevêque a sept suffragants, qui sont selon l’ordre de la Notitia : Clermont, Rodez, Albi, Cahors, Limoges, Javols (qui sera transféré à Mende) et Saint-Paulien (qui le sera au Puy). D’entrée de jeu, les trois diocèses de Bourges, Clermont et Limoges – respectivement 790, 760 et 910 paroisses – frappent par leur taille : ils constituent le cœur géographique de la Gaule, alors que le plus petit, celui du Puy, ne compte que 135 paroisses. Les chapitres cathédraux sont en moyenne bien plus modestes que dans les régions du nord. Leur effectif tombe souvent au-dessous de la vingtaine : Rodez : 18 chanoines, Mende : 15, et Cahors seulement 13. Aussi le Puy, avec 43 chanoines, soit autant et même plus que Bourges, fait-il figure d’exception. Les saints patrons des cathédrales expriment la double dominante de Saint-Étienne (Bourges, Limoges et Cahors) et de la Vierge (Clermont, le Puy, Rodez ainsi que Mende, associée ici à saint Privat). Seule la cathédrale albigeoise fait donc exception avec le vocable de la patricienne romaine Cécile, attesté depuis le xe siècle.
3On ne s’étonnera pas que les Églises de cette province se soient données des origines apostoliques plusieurs fois réécrites dans le sens d’une accentuation du merveilleux. L’exemple le plus célèbre en est sans doute fourni par saint Martial, le premier évêque de Limoges, mais dont la prédication est aussi considérée comme étant à l’origine de plusieurs autres Églises du sud-ouest. Alors que Grégoire de Tours le situe encore au iiie siècle, les deux versions postérieures de sa légende en font un contemporain des apôtres : la Vita Antiquior le montre envoyé par Pierre, en compagnie des prêtres Alipinien et Austriclinion. À Limoges, il convertit Suzanne, sa logeuse, qu’il baptise ainsi que sa fille Valérie. Au xie siècle, la Vita Prolixior amplifiera considérablement la légende : le saint est devenu un parent de saint Pierre, et on voit en lui l’enfant proposé en modèle par Jésus, ainsi que celui qui apporta cinq pains et deux poissons lors de la multiplication des pains, avant de tenir le linge lors du lavement des pieds1. Si elle paraît moins audacieuse, l’amplification légendaire dont bénéficie saint Austremoine, le premier évêque d’Auvergne, est de même nature : d’abord présenté comme un envoyé de Clément de Rome, il l’est bientôt de Pierre lui-même, avant de se retrouver témoin des dernières scènes de l’évangile. Initialement vénéré comme confesseur non martyr, un récit de basse époque en fait une victime des juifs, ce qui aurait provoqué la réaction antisémite de saint Avit : un poncif que l’on retrouve dans plusieurs autres vitae du Bas Moyen Âge. L’évangélisation du Quercy a été traditionnellement attribuée à saint Martial, saint Amadour, ainsi que saint Saturnin. La tombe du second, opportunément retrouvée en 1162, est à l’origine d’un continuel embellissement de sa légende : il aurait été, selon un récit du xiie siècle, un serviteur de la Vierge qui aurait aidé celle-ci à élever Jésus. Au siècle suivant, il est présenté comme l’époux de sainte Véronique, retiré en ermite après son veuvage à Rocamadour (la “Roche d’Amadour”), avant d’être identifié à Zachée au xve siècle. Une autre légende – peut-être du ixe siècle – montre saint Pierre envoyant de Rome deux disciples : Georges vers le Velay et Front vers le Périgord. Le premier, mort en route, sera ressuscité par le bâton du Prince des apôtres, avant d’opérer mainte guérison au Mont-Anis (le Puy).
4À côté de ces exploits hardis, la légende de saint Ursin (fig. 108) paraît modeste : il est présenté comme l’un des sept fondateurs des Églises de la Gaule, en même temps que l’un des 72 disciples du Christ, et aurait été témoin du martyre d’Étienne. L’amplification légendaire attribuera aussi au premier siècle la fondation de l’Église de Mende par saint Séverin, comme celle de Rodez par saint Amans, dont la Vita remonte au ixe siècle. Albi doit peut-être au fait d’avoir trouvé plus tardivement son autonomie – il fut démembré de la Civitas Rutenorum (Rodez) – de s’être doté d’un appareil légendaire plus modeste : saint Clair, dont le culte n’apparaît pas avant le xiie siècle, serait venu d’Afrique du nord. Certes, sacré par le pape – il se serait agi d’Anaclet (1er siècle) – il serait venu en compagnie de Babilius évangéliser Colonia puis Albi durant trois ans, assisté d’Eugène et de Sévère, avant de se rendre à Lectoure où il aurait eu la tête tranchée.
5Les récits de caractère apostolique ne tarissent cependant pas le légendaire des Églises de la première Aquitaine. Des saints plus tardifs y sont honorés pour leurs exploits. À Cahors, on possède quatre versions différentes de la légende de saint Génulphe, considéré comme le premier évêque de la ville. Il aurait fui Rome sous la persécution de Dèce, pour venir prêcher en la Civitas Geturnicensis, avant de mourir en ermite à la Celle-sur-Nahon. Connu grâce à Grégoire de Tours, saint Privat fut, en tant qu’évêque des Gabales, un des saints les plus vénérés de la Gaule. Son martyre, raconté dans deux passions différentes, aurait été causé par les Alamans. Successeur à Bourges de saint Apollinaire au viie siècle, saint Austregisile est rendu célèbre par un épiscopat de douze ans rempli de récits miraculeux.
6L’extraordinaire réputation de sainteté de certains sites est à l’origine de pèlerinages célèbres. Nous avons déjà cité Rocamadour. Saint Vosy est connu pour avoir transféré le siège épiscopal de Ruessium (Saint-Paulien) au Puy, mais surtout pour avoir, avec cinq compagnons, édifié au chevet de la cathédrale la maison de la Vierge, la Chambre angélique, que les anges seraient venus consacrer. À la suite de son pèlerinage au Puy en 1476, Louis XI gratifiera ce sanctuaire marial d’une niche monumentale en argent, la chadaïrata (fig. 109), pour y glorifier la statue de la Vierge noire2.
7La cathédrale de Cahors revendique la relique de la sainte Coiffe – sorte de capuchon confectionné par la Vierge et qui aurait recouvert la tête du Christ au tombeau – que l’on prétend avoir été donnée par Charlemagne à l’évêque Aymatus, à moins qu’elle n’ait été rapportée au xiie siècle d’un voyage en Terre sainte. Au début du xive siècle, le dominicain Bernard Guy, dans ses Nomina Sanctorum, raconte comment saint Martial aurait gratifié de reliques seize Églises d’Aquitaine : “Au Puy et à Rodez, il déposa des souliers de la Vierge, à Clermont et à Mende ses cheveux”. Il apporta aussi de la barbe de saint Pierre à Poitiers, ainsi que du sang de saint Étienne à de nombreux autres sanctuaires3. Au début du xvie siècle, l’évêque de Rodez, François d’Estaing, reconnaîtra les apparitions de la Vierge et des apôtres aux Treize-Pierres, à Villefranche.
8La dimension politique des institutions ecclésiales revêt certainement autant d’importance dans cette province que dans le nord. C’est en 1100 que la vicomté de Bourges entra dans le domaine royal par achat. Par cet acte, le domaine propre du capétien franchissait pour la première fois la Loire. La ville sera dès lors toujours un atout majeur face à l’empire Plantagenêt. Aussi les rois de France n’eurent-ils de cesse d’en favoriser les archevêques, en appuyant notamment leur prétention à la primatie sur l’Aquitaine face à Bordeaux. Ailleurs, les campagnes de restitution des biens d’Église qui accompagnèrent la réforme grégorienne, et les multiples taxations destinées à financer d’énormes chantiers, mirent souvent les évêques et leur chapitre en conflit avec les seigneurs locaux et le patriciat urbain. À Limoges, la cathédrale est ravagée en 1105, lors d’un conflit qui opposa les bourgeois du château à ceux de la cité. À Cahors, la puissance des évêques remonte à 1088, quand le comte de Toulouse Guillaume Taillefer leur remit le comté. L’évêque Géraud III (1090-1113) n’allait avoir de cesse de provoquer la restitution des biens usurpés ainsi que d‘attirer des donations “pour la réparation de l’église et du cloître”. Les évêques de Mende étendaient pareillement leur domination temporelle à tout le Gévaudan. L’un d’entre eux, Guillaume de Peyre (1187-1223) fut même chassé par les habitants de la cité épiscopale en 1194. Il ne parvint à s’y rétablir qu’après leur avoir accordé un allégement des charges et impositions. Un de ses successeurs leur concéda une certaine autonomie en 1276, avec des syndics et douze conseillers. Mais les choses peuvent se passer beaucoup moins bien. Au Puy, cité mariale et centre de pèlerinage, l’évêque Robert de Mehun est assassiné en 1219. De 1194 à 1344, le conflit est d’ailleurs permanent entre les évêques et la ville. Le chapitre, qui s’est totalement émancipé de la tutelle épiscopale, est devenu le maître de la ville haute et de la cathédrale, jusqu’à ce que le roi accorde en 1344 une charte consulaire aux habitants. À Rodez, le chantier cathédral s’ouvre en 1277 dans un contexte de rivalité entre l’évêque, seigneur de la cité, et le comte, seigneur du bourg. Ce n’est qu’au xve siècle qu’un consensus sera trouvé, permettant d’achever le chevet et de construire la nef4.
9Cette province est enfin la première où nous rencontrons des évêchés créés par Jean XXII (fig. 17). Les abbayes choisies comme nouveaux sièges épiscopaux – Tulle, Saint-Flour, Vabres et Castres – sont toutes situées dans la partie méridionale des diocèses à partager. L’argument invoqué par toutes les bulles d’érection est celui de la trop grande taille des diocèses. Il était tout à fait fondé, mais semble avoir été totalement oublié lors des modalités de la mise en œuvre. Certains très grands diocèses – Autun, Lyon, Langres ou Bourges par exemple – n’ont pas été touchés, et ceux qui ont été partagés l’ont été de façon très inégale – sauf peut-être Castres, pris sur Albi – et ce jusqu’à la caricature, comme dans le cas de Tulle qui ne reçoit que 51 des 910 paroisses de l’immense diocèse de Limoges, soit 1/18e5 !
Ce que l’on sait des cathédrales anciennes
10Six des cathédrales de la province de Bourges ont été reconstruites, entièrement ou en partie, à l’époque gothique, alors que les autres conservent leur aspect roman, ou n’ont été, comme Cahors, que très partiellement reconstruites. L’état antérieur des premières n’est relativement connu que pour Bourges, Clermont et Limoges.
11À Bourges, les soubassements de l’église du xie siècle avaient été noyés dans les fondations de la cathédrale gothique élevée à partir de 1195. Redécouverts, ils servirent de caveaux aux archevêques à partir de 1760. Des fouilles furent effectuées en 1856-1857. Il apparut que l’abside avait été installée dans une tour de l’enceinte gallo-romaine, comme ce fut aussi le cas pour l’église Notre-Dame-de-la-Sales, au sud de la Cathédrale (fig. 110). Peut-être cette abside était-elle flanquée de deux absidioles de profondeur moindre. Les deux collatéraux auraient été ajoutés dans la seconde moitié du xiie siècle, selon Robert Branner. On ignore tout de la nef romane qui s’étendait à l’ouest ; par contre, les deux portails latéraux de la cathédrale actuelle, qui s’ouvrent au niveau de la sixième travée, sont très vraisemblablement des vestiges reconstitués provenant de cette précédente église6.
12Le cas de l’église de Clermont est un peu différent. Comblée dans les fondations de la cathédrale gothique, elle ne fut redécouverte qu’en 1855. L’absence de textes pour les xie et xiie siècles conduisit à l’attribuer à l’évêque Étienne II, qui l’aurait consacrée en 946. On est depuis revenu sur une datation aussi haute. Les vestiges retrouvés peuvent être de peu postérieurs à l’an mil, et le chevet roman qui les surmonta, appartenir aux xi et xiie siècles. La reconstruction du transept et du chevet fut amorcée dans le premier tiers du xiiie siècle, et achevée dans le second7. À Clermont, c’est le transept roman qui se trouve à peu près au même emplacement que le transept gothique. Le chevet s’étendait donc sous les premières travées du chœur du xiiie siècle. Il était à déambulatoire ouvrant sur quatre chapelles rayonnantes.
13Enfin, à Limoges, où la crypte romane avait aussi été comblée lors du chantier gothique, on a affaire semble-t-il à une vaste église du xie, entreprise au début du siècle par l’évêque Hilduin, et consacrée beaucoup plus tard par Urbain II, en 1095. Le chevet roman s’élevait, comme à Clermont, sous la première travée du futur chevet gothique, mais était nettement déporté vers le nord par rapport à celui-ci. Enfin, l’existence des chapelles rayonnantes est mal assurée : Lise Boulesteix hésite sur leur nombre, et Yves Gallet doute qu’elles aient bien été réalisées8.
14On remarquera que le manque apparent de développement du chevet roman de Bourges est peut-être à mettre en lien avec le manque de reliques détenues par cette cathédrale. Grégoire de Tours y signale une relique de saint Étienne : “un peu de sang du saint diacre”. En fait, un linge réputé avoir trempé dans son sang demeurera longtemps la seule relique connue de la cathédrale9 (fig. 111). Aussi, la canonisation en 1218 de l’archevêque Guillaume du Donjon, soit neuf ans seulement après sa mort, fut-elle de ce point de vue perçue comme une grande chance10. C’est son corps qui fut “levé” dans une châsse dès 1217, et placé sur deux colonnes derrière le maître-autel11.
15En dehors de ces trois cathédrales, notre ignorance est grande. Sans doute à Rodez, les cathédrales ayant précédé l’édifice actuel se dressaient-elles approximativement sur le même emplacement que celui-ci, mais on ne peut guère les évoquer qu’à partir des débris archéologiques conservés dans les collections du musée. Quelques vestiges in situ se rencontrent à Albi, sans que pour autant la silhouette de l’église à laquelle ils appartenaient se dégage clairement. Cet édifice s’élevait au nord, entre la cathédrale actuelle et le palais de la Derbie, et il avait été considérablement repris au xiiie siècle. Il en subsiste le piédroit d’un portail et un vestige de colonne engagée12. Cahors et le Puy conservent en grande partie leurs cathédrales romanes, dont les datations ont été profondément reconsidérées ces dernières décennies13.
La cathédrale de Bourges et ses “imitations”
16Saint-Étienne de Bourges, cathédrale d’une profonde originalité, est éminemment de celles qui ont fait l’histoire de l’art gothique, et on ne saurait plus aujourd’hui la cantonner dans une sorte de refus de la formule “classique” que représenterait Chartres, refus qui l’aurait conduite à la marginalisation ainsi qu’à une quasi-absence de postérité.
17Cette originalité architecturale de la cathédrale de Bourges a récemment été expliquée par Dany Sandron, qui souligne son rapport avec l’architecture des basiliques paléochrétiennes, et notamment la basilique romaine de Saint-Jean de Latran, cathédrale des papes14. Le rapprochement ne manque pas de séduire, les deux édifices ayant en commun leurs cinq vaisseaux échelonnés en hauteur, un double déambulatoire et l’absence de transept15. L’auteur explique cela principalement par les excellentes relations qu’entretenaient alors l’archevêque et le chapitre cathédral de Bourges avec la papauté. Mais une explication moins circonstancielle mérite peut-être d’être envisagée. Le prélat berruyer est le seul de la Gaule à revendiquer à cette époque la dignité patriarcale. Cette particularité a été récemment expliquée par Fabrice Delivré16. Elle tendait jusqu’alors à n’être regardée par les historiens que comme une “super-primatie”. Il est vrai que la méthode employée par les clercs de Bourges pour établir ce privilège hors norme ne diffère guère de celle employée ailleurs pour fonder une dignité moindre. Elle consiste dans la collation méthodique de toutes les sources où le titre apparaît, sans exclure la fabrication de certaines quand les originaux se révèlent insuffisants ; ces sources devenant ainsi comme autant de “preuves” de son ancienneté incontestable. Dans le cas présent, la plus ancienne mention exhumée remonte un peu avant 640. Deux autres suivront au milieu du ixe siècle, dont une missive de Nicolas Ier à l’archevêque Raoul de Turenne, par laquelle le pape déclare d’ailleurs vouloir limiter les effets de ce patriarcat en ce qui concerne la juridiction de Bourges sur Narbonne. Le titre est encore décerné par Robert d’Arbrissel, par Geoffroy, prieur de Vigeois en Limousin, et encore par Philippe Auguste qui, dans une lettre de 1210 à Innocent III, écrit à propos de Bourges que “c’estoit le seul patriarcat de son royaume”17. Or peu après, le cinquième concile du Latran prétend en sa cinquième constitution, “renouveler les anciens privilèges des sièges patriarcaux” qu’il énumère dans l’ordre traditionnel : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Ces patriarcats majeurs s’étaient vus à cette époque attribuer des titulaires latins. Ce sont eux qui “après avoir reçu du pontife romain le pallium […] l’accorderont eux-mêmes licitement à leurs suffragants […] Ils feront porter partout devant eux la croix du Seigneur […]”. Les croisades avaient permis aux Francs de redécouvrir ce qui restait des antiques basiliques paléochrétiennes. Ainsi, Antioche comme Alexandrie ou Jérusalem avaient possédé de vastes basiliques composées de plusieurs nefs que séparaient de longues colonnades. De nombreux bouleversements les avaient déjà atteintes quand les croisés les virent aux xi et xiie siècles. À Antioche, qui n’était tombée aux mains des musulmans que depuis 1084, la grande église Saint-Pierre avait été transformée en mosquée, et ses mosaïques badigeonnées. D’autre part, de nombreux sanctuaires ayant appartenu à la Syrie byzantine parsemaient le pays, offrant à voir leurs imposantes ruines propres à l’évocation d’une “architecture patriarcale”, tandis que la basilique d’Aquilée, proche de Venise, venait illustrer ce que pouvait être un patriarcat mineur en Occident.
18Parallèlement, le pouvoir royal paraît avoir toujours appuyé la primatie de Bourges auprès des papes. Les capétiens sont en effet sensibles à ce que la primatie demeure désormais attachée à une cité qui fait partie de leur domaine propre, face à Lyon, extérieur à leur royaume, et à Bordeaux, aux mains des Plantagenêt. Nous avons déjà souligné combien la cathédrale de Bourges paraît avoir été pauvre en reliques à l’époque de l’ouverture du chantier. Elle ne détient pas le corps de saint Ursin qui se trouve en la basilique Saint-Symphorien. Son plan initial donne l’impression d’avoir été tracé pour accueillir aussi peu que possible les autels secondaires, ce qu’accentue l’absence de transept. Même si les cinq petites absidioles du déambulatoire n’ont peut-être pas été décidées en cours de chantier comme le pensait Robert Branner18, leurs verrières n’évoquent nullement des saints dont les reliques auraient pu être conservées là19.
19Une des rares suffragantes à laisser transparaître l’influence de son immense métropole est sans doute celle de Cahors. Son chevet gothique, que l’on estimait tardif, avait peu retenu l’attention, surtout à la suite d’une nef à file de coupoles que l’on prit longtemps pour une des plus anciennes du genre. Les travaux de Marcel Durliat sur la nef, puis ceux de Maurice Scellès et Gilles Séraphin sur le chevet ont considérablement modifié ce jugement : les coupoles sont en fait parmi les plus tardives qui soient, et le chantier du chevet ouvrit apparemment peu de temps après l’achèvement de la nef, s’il n’en prit même le relai sans réelle solution de continuité20. Dès lors, ce chevet, avec ses effets d’emboîtement de volumes, le dessin de ses baies hautes alternativement larges et étroites, et la présence de percements d’écoinçons, retrouve tout son intérêt dans la lignée de la cathédrale berrichonne (fig. 112a, b et c). Malgré cela, on doit souligner la relative médiocrité d’exécution du chevet de Cahors, où les percements sont irréguliers, parfois mal centrés ; sans parler de la grande nervure transversale qui ne culmine pas à la clé, mais recoupe plutôt maladroitement les trois autres voûtains occidentaux.
20La cathédrale d’Albi, si elle est le modèle de l’église méridionale sans collatéraux, semble être tout autant l’antithèse même de sa métropole. Comment trouver dans cette forteresse de brique à la verticalité accentuée la moindre ressemblance avec l’ordonnance colossale des vaisseaux hiérarchisés de Bourges ? Il apparaît cependant que le chantier méridional, entrepris environ un quart de siècle après l’achèvement de l’église archiépiscopale, s’en inspire trop fortement pour que l’on puisse encore croire à une coïncidence. Les deux immenses églises, d’une longueur assez voisine (125 m et 113,50 m) développent toute les deux douze travées entre le massif occidental et l’hémicycle du chevet. Le tracé de la voûte de l’abside reprend le même dessin, qui est du type 7/12 irrégulier, alors que l’entrée latérale – qui à Bourges est double – se retrouve au niveau de la sixième travée. Enfin, à Albi, les énormes contreforts cylindriques qui, entre les chapelles, jaillissent du soubassement taluté, pourraient évoquer les absidioles-tourelles greffées sur le déambulatoire de Bourges. On ne peut qu’être attentif au fait que pratiquement tous les détails qui rapprochent la cathédrale Sainte-Cécile de celle de Bourges, la distinguaient en même temps de l’extraordinaire église des Cordeliers de Toulouse entreprise après 1222, malheureusement disparue, et avec laquelle elle offrait pourtant tellement de ressemblances.
21La petite cathédrale de Mende, entreprise en 1368, comprenait pareillement une nef à collatéraux dépourvue de transept, mais avec des porches ouvrant latéralement. Le programme initial ne comptait que six travées, avant l’agrandissement des évêques Clément et François de La Rovère à la fin du xve siècle21.
Autres manifestations architecturales
22Si on peine cependant à trouver un écho de l’architecture de Bourges dans ses autres suffragantes, on ne saurait ignorer que trois d’entre elles, les cathédrales de Clermont, Limoges et Rodez, figurent parmi celles que l’on considère comme ayant introduit le style gothique du nord dans la France méridionale. Le parti nettement franco-picard de leur programme architectural paraît contourner celui de leur gigantesque métropole. Le cas de Clermont – de loin le premier en date – mérite qu’on s’y arrête. On sait que le chroniqueur Defraisse nous a transmis l’inscription qui date le début des travaux de 1248, et livre le nom du maître : Jean Deschamps22. Le chantier clermontois est ainsi tellement en avance sur les deux autres (Limoges : 1273 et Rodez : 1277), comme sur ceux de Narbonne (1272) et Toulouse (peu avant 1272 ?), que Robert Branner avait proposé de le retarder à 126223. Or, la date de 1248, qui doit être maintenue, nous conduit à évoquer la personnalité de l’évêque Hugues de la Tour, un proche de Louis IX qui accompagna le roi à la septième croisade au cours de laquelle il mourut en 1249. C’est son cousin Guy qui lui succédera, bien qu’il dût attendre 1253 pour recevoir la confirmation pontificale. Or, Hugues de la Tour défend l’idée de la primauté de Clermont sur Bourges. Ce faisant, il ne craint pas de braver son archevêque en refusant de venir au concile provincial, ce qui lui vaut de subir l’interdit en 1243. Dès lors, la mise en chantier d’un édifice qui rompt brutalement avec ce qu’était en Auvergne le style gothique avant 124824, en prenant pour modèle le plus repérable l’abbatiale de Saint-Denis telle qu’elle avait commencé à être reconstruite à partir de 1231, doit certainement être lue comme un manifeste au service d’une revendication hiérarchique particulièrement ambitieuse25. Certains, franchissant un pas supplémentaire, ont même supposé que l’évêque de la Tour avait pu mettre à profit sa visite à Paris en 1248, lors de la consécration de la Sainte-Chapelle, pour y rencontrer et employer Jean Deschamps. Nous avons donc là l’exemple d’une première suffragante qui, non seulement ne copie pas sa métropole, mais s’en démarque sciemment en adoptant un programme architectural plus septentrional, plus moderne, et peut-être aussi plus royal. Que les évêques de La Tour aient regardé vers les chantiers septentrionaux les plus somptueux de l’époque, est encore confirmé par l’église des Cordeliers, élevée intra muros, et en faveur de laquelle leur famille joua un rôle primordial dès 1252, à tel point qu’elle devait leur servir de nécropole jusqu’au xvie siècle26. Malgré les normes habituelles de pauvreté appliquées aux églises mendiantes, celle de Clermont adopte dans toute sa partie orientale le parfait tracé de la fenêtre rémoise (fig. 113 et 114). Les proportions de l’oculus héxalobé, celles du croissant vitré qui le surmonte, ainsi que les deux lancettes qui le portent affirment clairement leur origine, tandis que la rigueur franciscaine a fait disparaître les petits chapiteaux ainsi que les tores, remplacés par des moulures prismatiques, et que l’alternance de l’arkose et de l’andésite évoque les boutons floraux des sourcils d’extrados de la cathédrale champenoise. Ce dessin se retrouve transposé aux chapelles rayonnantes de la cathédrale auvergnate, mais avec un étirement en hauteur qui justifie l’intercalement de trilobes, et annonce les lancettes très étroites d’Amiens, de Limoges et plus tard d’Orléans.
23La reconstruction de la cathédrale auvergnate n’est cependant pas la seule discordance qui se puisse rencontrer dans cette très vaste province. Car il est un évêque qui, s’il ne brigue pas de prendre la place de son archevêque, n’en est pas moins parvenu à une totale indépendance vis-à-vis de lui : c’est celui de la cité mariale du Velay. Sa prospérité vient du pèlerinage. Si la statue de la Vierge Noire n’est formellement attestée qu’à la fin du xie siècle, il est probable qu’elle est plus ancienne. La réforme grégorienne a remis entre les mains de l’Église quantité de biens qui avaient été usurpés, et son chapitre de plus de quarante chanoines est exceptionnellement important pour cette cité méridionale qui, située sur la voie Podiensis – une des quatre grandes routes vers Compostelle selon le Codex Calixtinus – est honorée par les papes. Léon IX y voit le plus illustre sanctuaire qui soit en France, et Urbain II y vient en pèlerinage en 1095. Depuis le début du xie siècle, ses évêques se sont soustraits à la juridiction métropolitaine de Bourges et sont rattachés directement au Saint-Siège, le pallium leur ayant même été octroyé en 1051. C’est d’ailleurs à peu près à cette époque que la cité prend le nom de Puy-Notre-Dame. En 1239, Louis IX qui a acheté la Couronne d’épines à Beaudoin II de Constantinople, fait à Notre-Dame du Puy l’hommage d’une de ses épines. Une telle prospérité ne va pas sans exciter les appétits, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Si cette situation se traduit par des travaux ambitieux, il est remarquable que ceux-ci s’inscrivent strictement dans une esthétique romane. La Chambre angélique, que les anges auraient eux-mêmes consacrée selon la légende, est précédée par une nef de quatre travées. Celle-ci est elle-même prolongée au-dessus du vide dans le second quart du xiie siècle, grâce à la construction d’un soubassement audacieux, qui s’achève par une façade occidentale de la hauteur vertigineuse de 38 m (façade d’Angoulême au Moyen Âge : 20 m). Et pas plus que dans la cathédrale de Chartres, on n’accueille les sépultures dans celle du Puy27. Il est remarquable que la totale autonomie religieuse se traduise ici par une non moins totale indépendance architecturale. La cathédrale mariale ne reflète en rien l’église métropolitaine, même pas par le biais d’une reconstruction partielle tardive, comme cela a pu être le cas à Cahors28.
24Les cathédrales des quatre diocèses créés en cette province par Jean XXII méritent qu’on s’y arrête un instant. Certes, elles n’offrent aucune unité, ni de style ni de programme, si ce n’est par leur origine bénédictine, deux ayant été des abbayes – Tulle et Vabres – et les deux autres des prieurés : Saint-Flour et Castres. À Tulle, en complément d’une abbatiale héritée du premier art gothique limousin, ce sont les deux derniers étages de la tour occidentale qui “possèdent même une forte valeur emblématique par les citations sans équivoque de la cathédrale Saint-Étienne de Limoges”29 (fig. 115a et b) Les contreforts aux angles carrés se muent en tourelles octogonales soulignées de fines colonnettes d’angle et se terminant en clochetons d’accompagnement de la flèche principale, alors que les remplages des baies et les sculptures de la face nord de cette tour citent plutôt le prestigieux chevet de la cathédrale de Limoges. Les églises de Saint-Flour et de Vabres, créations du xve siècle à peu près contemporaines, correspondent à deux programmes architecturaux opposés : à la cathédrale de parti basilical à deux tours, et au chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes de la première – très restaurée au xixe siècle30 – répond le volume d’une extrême simplicité et le parti gothique méridional de la nouvelle cathédrale rouergate, largement reconstruite après les Guerres de Religion. Dans les deux cas, l’austérité intérieure et extérieure sont identiques : arcs simplement chanfreinés, disparition presque totale des chapiteaux, absence de structuration horizontale du mur que ne perce qu’une étroite baie par travée. On ne peut plus rien dire enfin de la quatrième cathédrale : Saint-Benoît de Castres, détruite lors des Guerres de Religion, mais Bernard Gui a longuement raconté dans son Speculum sanctorale la translation des reliques du diacre de Saragosse, saisies à Valence par le moine Hildebert de Conques, mais confisquées au passage par l’évêque de Saragosse, avant qu’une médiation du comte de Cerdagne n’en gratifie l’église de Castres. Par ce récit, comme par celui qui nous montre saint Dominique retrouvé en lévitation en présence des reliques de saint Vincent, le prieur dominicain contribuait à pourvoir de traditions miraculeuses les Églises du Midi, y compris celles qui allaient être bientôt érigées31.
25Pour en finir avec cette province de Bourges, il est intéressant de remarquer comment l’imitation peut s’orienter plus librement à la fin du Moyen Âge, sans référence particulière à une église hiérarchiquement supérieure. La dernière phase de construction de la cathédrale de Mende se situe à l’aube du xvie siècle, quand l’évêque François de La Rovère, qui est un neveu du pape Jules II, fait part de son intention d’offrir un nouveau clocher à sa cathédrale. On avait traditionnellement admis que le chapitre avait fait construire le clocher sud, moins élevé et moins orné du fait d’un financement moindre. Jacques Dubois a récemment montré qu’en réalité, l’évêque avait financé les deux clochers, mais que le chapitre était parvenu à conserver la maîtrise sur tout le chantier au prix de vives tensions avec le prélat32. Les premières pierres des deux tours furent posées à un an d’écart, en 1508 et 1509, le tout étant achevé en 151233. Cela rend le clocher nord exactement contemporain du clocher neuf de Chartres, lui-même œuvre de Jean de Beauce, appelé par le chapitre en 1506, et dont la première pierre fut posée l’année suivante, pour être achevé en 1513. Isabelle Isnard a montré qu’à Chartres, le deuxième niveau – le beffroi de plan carré – n’a été que remanié en son sommet par Jean de Beauce, et qu’il existait donc préalablement à son intervention34. Le clocher de Mende n’égale évidemment pas, ni en taille ni en somptuosité, celui de Chartres35, mais il adopte la même esthétique et les mêmes principes constructifs. En particulier de grêles arcs-boutants aux pinacles très ornés, aux volées cintrées à l’extrados et hérissées de crochets, viennent encadrer le tambour de la flèche. La parenté est surtout forte avec le sixième niveau du clocher beauceron, où ces arcs-boutants ont été multipliés, comme ils le sont à Mende par l’ajout d’une culée médiane dans l’axe de la tour. Ici, des formes plus avangardistes ont été introduites, comme les arcs en cloche qui servent de gable à chacune des faces de la lanterne octogonale. Ce qui est remarquable, c’est qu’alors que le clocher chartrain n’a pu être réalisé que par le biais d’un financement exceptionnel – évêque, chapitre, roi Louis XII, attribution de tailles, émissions d’indulgences –, ceux de Mende furent payés par un seul homme, introduisant ainsi brusquement un art tout à fait nouveau dans un Gévaudan conservateur. Ce qui cependant n’a pas été dit, c’est qu’ici, les commanditaires choisirent de pousser l’imitation de Chartres au terme de sa logique (fig. 116 et 117). Les sobres fenêtres du beffroi, les contreforts à simple couronnement en bâtière, ainsi que la flèche dépourvue d’ornements, restituent un peu de l’austérité du vieux clocher chartrain, tel qu’on pouvait en percevoir la beauté au début du xvie siècle. La raison d’être de cette imitation de la célèbre façade beauceronne au fond du Gévaudan nous est peut-être donnée par l’existence d’une Vierge noire, qualifiée d’“antique statue” en 1380. La Vierge romane assise, qui jadis tenait sur ses genoux l’Enfant, était recouverte de lames d’argent clouées36. Une tradition veut aussi que saint Martial ait gratifié la cathédrale de cheveux de la Vierge37. Si la statue échappa ensuite aux vandalismes huguenot et révolutionnaire, c’est qu’elle avait accédé au rang de relique insigne, capable même de reléguer au second plan le vocable cathédral de Saint-Privat. Une façade ostentatoire, évocatrice d’un des principaux centres de pèlerinages mariaux de France, était peut-être aussi un moyen de la faire exister face au sanctuaire du Velay. Évidemment, on remarquera que ce raisonnement suppose a priori que les contemporains – savants et/ou populaires – aient été en mesure de faire spontanément un tel rapprochement. On évoque alors volontiers la sédentarité à vie de l’immense majorité de la population rurale à cette époque, ainsi que des techniques graphiques trop complexes ou trop balbutiantes pour pouvoir créer une telle “culture de masse”. C’est oublier que les pèlerinages, et notamment les pèlerinages mariaux, mettaient sur les routes des foules considérables, et que la mémoire visuelle, soutenue par la multiplication des petites effigies remises aux pèlerins, que l’on retrouve parfois lors de fouilles archéologiques à des distances considérables, constituaient un vecteur efficace pour la diffusion des images des grands sanctuaires.
Notes de bas de page
1 Dierkens 2006.
2 Cassagnes-Brouquet 2007, 206.
3 Dessi 2011, 527-528.
4 Freigang 1995, 171-174.
5 Rondeau 2005.
6 Branner 1989, 16-18 ; Ribault 1995, 43-54.
7 Courtillé 1994, 9-20 ; Chevallier 2003 ; Phalip 2014.
8 Boulesteix 2016.
9 Ribault 1995, 41.
10 Nauleau 2017a et 2017b.
11 Ribault 2017.
12 Biget 1985, 20-22 ; Sire 2002, 7-9.
13 Sur Cahors : Durliat 1979 et Bénéjeam-Lère 1993 ; sur le Puy : Durliat 1976.
14 Rapprochement cependant déjà évoqué : Recht 1999, 405.
15 Sandron 2017c, 207-210 ; et Sandron 2017d.
16 Delivré 2006.
17 Catherinot 1681. Voir aussi : Dictionnaire universel françois et latin, contenant la signification et la définition tant des mots (…), imprimé sur l’ordre de S. A. S. le prince souverain de Dombes, Paris, t. 5, 1721, col. 1797.
18 Kidson 2000.
19 Nauleau 2017b, 59.
20 Scellès & Séraphin 2002.
21 Lafont & Drapeau 2017.
22 Courtillé 1994, 38 ; Courtillé 2003.
23 Branner 1965, 97-100.
24 Sur ce premier gothique auvergnat, voir l’ouvrage très complet : Courtillé 1990.
25 Kurmann 2014.
26 Courtillé 2002, 206.
27 Tabbagh 2015, 217.
28 Sur le Puy : Fayard 1972 ; Durliat 1976 ; Galland & de Framond 2005.
29 Andrault-Schmitt 1997, 60 et 387-389, point de vue nuancé en : Andrault-Schmitt 2006, 201.
30 Courtillé 2002, 372 et 384.
31 Dubreil-Arcin 2012, 304-306.
32 Dubois 2017a.
33 Robin 1999, 255-257.
34 Isnard 2007, 259-270.
35 Le clocher neuf de Chartres mesure 114 m, alors que celui de Mende n’en fait que 84.
36 Hugues 2017, 32-33.
37 Dessi 2011, 527.
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