Province de Lusitanie
p. 527-578
Texte intégral
AVGVSTA EMERITA, colonia (Mérida, Badajoz, Estrémadure)
236. Aefvlana
1Stylow, Anas, 1989-1990, n° 1 (AE, 1990, 511 ; HEp, 4, 169)
2Aefulanae / nostr(ae), / Philodamus, / mag(ister), d(e) s(ua) p(ecunia) d(at).
3Datation : milieu du ier siècle.
4Commentaire :
5Philodamus offrit un hermès à Aefulana, qui était probablement sa patronne. Il exprimait sa condition de magister. Certains auteurs ont suggéré qu’il exerçait cette responsabilité dans le cadre du culte des Lares de la famille1. Il pourrait s’agir en même temps du précepteur de la jeune fille de la maison.
6Dans le texte, elle fut dénommée Aefulana : l’emploi du gentilice comme nom d’usage n’est pas rare2 étant donné la date ancienne du document. Aefulanus/a est un nomen peu répandu3 ; attesté une autre fois à Mérida4, il fait partie des “fossiles onomastiques”5 qui signalent l’origine italienne de la famille.
237. Annia Q. f. Pic[---]
7García y Bellido, BRAH, 1971, 191 (AE, 1971, 144) ; Saquete, Élites, 1997, n° 36 ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 24 :
8Annia Q(uinti) f(ilia) Pic[---], / annor(um) XVIII, [---], / huic d(ecreto) d(ecurionum) impensam / sepulturae de[creuerunt] ; / parentes honorem [acceperunt], impensam remiser[unt].
9Datation : seconde moitié du ier ou début du iie siècle.
10Commentaire :
11Annia Q. f. Pic[---] décéda à dix-huit ans. Probablement poussés par la réputation de sa famille, les décurions d’Emerita lui attribuèrent par décret les frais de sépulture. Son père et sa mère (parentes sans plus d’indication) acceptèrent l’honneur et assumèrent la dépense. La plaque de marbre qui décorait l’entrée du monument funéraire relate ce processus.
12Les Annii sont nombreux à Augusta Emerita6.
238. Caecilia Anvs
-252. Voconia Maria
13HAE, 1634 (ILER, 3643 et 4878) ; Edmondson, IV Mesa redonda internacional Lusitania, 2000, 302 (AE, 2000, 691) ; Keppie 1999, 3-11 (AE, 2001, 76) ; Márquez, Columbarios, 2006 :
14C(aio) Voconio C(aii) f(ilio) Pap(iria), patri, / Caeciliae Anui, matri, / Voconiae C(aii) f(iliae) Mariae, sorori, / C(aius) Voconius C(aii) f(ilius) Proculus fecit.
15Datation : jusqu’à Claude.
16Liens familiaux :
Caecilia Anus [238] était l’épouse de C. Voconius, ancien officier subalterne fondateur de la colonie d’Augusta Emerita.
Voconia Maria [252] et C. Voconius Proculus, possible magistrat de la colonie, étaient les enfants de Caecilia Anus [238] et de C. Voconius.
17Commentaire :
18Caecilia Anus et Voconia Maria furent enterrées au début de l’Empire dans un mausolée communément appelé le columbarium des Voconii7. D’après la plaque qui décorait la porte d’entrée, C. Voconius Proculus en était le maître d’ouvrage. Il fit exécuter la construction pour lui-même, sa sœur, Voconia Maria et ses parents, C. Voconius et Caecilia Anus. Le texte est entouré de décorations militaires, attribuées aux officiers subalternes de l’armée romaine, les phalerae, les armillae et les torques8, en relief, révélant probablement ainsi le métier du père de famille. L’intérieur du monument funéraire est décoré de trois niches quadrangulaires, sur les murs du fond et des côtés, surmontées de trois autres, plus petites, enchâssant les urnes. Les cavités des grandes niches sont peintes de figurations des défunts : à gauche le fils, au centre les parents, à droite la fille9. Ces représentations copiaient les statues sur piédestal qui devaient souvent décorer les tombeaux de l’époque. Les femmes sont habillées avec la tunique, couverte par la palla. La position de leur bras gauche, croisé sur la poitrine, est semblable à celle que l’on voit sur les statues généralement utilisées en milieu funéraire, notamment celles du type Formia. Certains éléments dans la représentation de C. Voconius Proculus, le commanditaire de la sépulture, permettent d’affirmer qu’il fut décurion de la colonie : il porte un rouleau à la main droite, avec les abréviations Aug(usta). Emer(ita)10.
19Ce tombeau montre la réussite d’une famille d’Emerita : de la dénomination du père sans cognomen et des décorations militaires, on peut déduire qu’il s’agissait d’un des colons fondateurs, sûrement un centurion. Mais, dans cette famille attachée à des origines militaires qui les relient à celles de leur cité, ce qui mérite toute notre attention est la place des dames : comme dans les monuments sculptés, elles furent représentées à côté des hommes dès le début des commémorations funéraires, parfois même avec eux sur des piédestaux doubles11. L’attachement du magistrat au souvenir de ses parents semble indiquer qu’il n’eut pas de descendance.
20Les Caecilii sont particulièrement nombreux en Lusitanie12, notamment dans la capitale provinciale13. Seul un autre membre de la famille Voconia est connu à Emerita, il s’agit de L. Voconius L. f. Pap.14.
239. Domitia Vettilla
211. CIL, II, 468 :
22Marti sacrum, / Vettilla Paculi (uxori).
232. CIL, V, 6657 (D. 6741a) à Vercella en 135 ou 154 p.C. :
24Domitiae / Patruini f(iliae) / Vettillae / L(ucii) Roscii Paculi / co(n)s(ulis) design(ati) (uxori), / seuiri Augustales / socii / cultores domus / Diuinae.
25Datation : entre 135 et 154.
26Bibliographie :
PIR2 D 189.
Torelli, EOS, 180.
FOS, 334.
27Liens familiaux :
Arrière petite-fille du sénateur italien P. Valerius Patruinus15, consul suffect en 82.
Petite-fille du sénateur L. Domitius Apollinaris16, consul suffect en 97, et de Valeria Vetilla17.
Fille de (Domitius) Patruinus18.
Épouse du sénateur L. Roscius Paculus, identifié par certains auteurs avec L. Roscius (Aelianus ?) Paculus [Mae]cius Celer M[anlius ?] Postumus Mam[ilianus] Vergilius Staberian[us]19, consul suffect en 136, ou de son son fils L. Roscius Aelia[nus] Paculus20, consul suffect en 155 et 159 p.C.
Mère ou grand-mère de L. Roscius Aelianus Paculus21.
28Commentaire :
29Domitia Vettilla, issue d’une famille de l’ordo senatorius depuis plusieurs générations, donna à la cité un temple de Mars22. Sur le linteau de la façade du monument, réutilisé plus tard dans la basilique de la martyre sainte Eulalie, on inscrivit la dédicace en lettres de bronze doré, dont il reste la trace complète et la marque des pernoi. Le texte est bref : outre la dédicace à la divinité, seul est indiqué, de façon extrêmement succincte, la dénomination de la donatrice. Son cognomen est suivi par le nom de son époux, deux anthroponymes qui permettaient de l’identifier comme l’épouse d’un sénateur, probablement de L. Roscius Paculus, qui, pour certains, ne serait autre que L. Roscius (Aelianus ?) Paculus [Mae]cius Celer M[anlius ?] Postumus Mam[ilianus] Vergilius Staberian[us] ou son fils, L. Roscius Aelia[nus] Paculus consul entre 155 et 159 p.C.23. La question est de savoir pourquoi Domitia Vettilla était à Augusta Emerita et pourquoi elle y laissa une trace matérielle d’une telle ampleur. Deux solutions ont été envisagées : son époux était le gouverneur de la province ou bien elle, ou plutôt son époux, était d’origine lusitanienne24. Quoi qu’il en soit, la province de Lusitanie tenait son mari en profonde estime, car son conseil lui érigea un hommage sans que le titre de gouverneur y soit indiqué25. La seconde possibilité, des origines lusitaniennes, proposée jadis par G. Alföldy26 et confortée par M.-T. Raepsaet-Charlier, nous semble plus pausible, car les épouses des gouverneurs des provinces hispaniques sont rarement attestées par les inscriptions avant la fin du iie siècle et elles ne ne firent pas de donations aux provinciaux.
Flavia L. f. Rvfina, Emeritensis, voir sous le numéro 310
240. Helvia M. f. [---]
30Velázquez, Anas, 1988 (AE, 1989, 396 ; HEp, 2, 40) ; Saquete, Élites, 1997, n° 21 :
31Heluia M(arci) [f(ilia) ---], / flamin(ica) / prouinc(iae) [Lusitaniae], / h(ic) [s(ita) e(st), s(it) t(ibi) t(erra) l(euis)].
32Datation : seconde moitié du ier siècle.
33Bibliographie :
Delgado 1999, n° 15.
Fishwick, Imperial Cult, III, 2, n° 14, p. 154.
34Fonction :
Flaminique de la province de Lusitanie.
35Commentaire :
36On connaît l’épitaphe, très fragmentée, inscrite sur une plaque de marbre d’Helvia M. f. [---], flaminique de la province. Cette inscription devait couroner l’entrée de sa sépulture. La gens Helvia est bien representée à Emerita27, notamment au ier siècle.
241. Ivlia Methe
37García y Bellido, AEspA, 1960, 175 (AE, 1962, 63) ; Saquete, Élites, 1997, n° 22 :
38Iulia Methe, / ann(orum) L, / h(ic) s(ita) e(st), s(it) t(ibi) t(erra) l(euis), / Man(ius) Acilius Hymnus, august(alis), / uxori.
39Datation : fin du ier siècle.
40Liens familiaux :
Épouse de M’. Acilius Hymnus, augustal.
41Commentaire :
42M’. Acilius Hymnus, augustal, fit graver l’épitaphe de son épouse, Iulia Methe. Leurs cognomina d’origine grecque28 signalent leur probable origine servile.
242. Ivlia Persilla
43Álvarez Sáenz de Buruaga, MMAP, 1946, 39 (AE, 1952, 117) ; Edmondson, Hommage Tranoy, 2004, 361 ; Id., Imagen y Memoria, 2001, n° 2 :
44D(is) M(anibus) s(acrum), / L(ucio) Antestio Persico Papiri<a>, Emeriten(si), / ann(orum) XXXVII, IIuirali, pont(ifici) perpetuo, / Iulia Persilla et Antestius Auitianu(s), / patri piissimo, fecerunt ; h(ic) s(itus) e(st) ; s(it) t(ibi) t(erra) l(euis).
45Datation : début du iiie siècle.
46Liens familiaux :
47Commentaire :
48Iulia Persilla fit graver, avec son frère, l’épitaphe de leur père, magistrat et prêtre de la cité, sur une stèle décorée du portrait du défunt en relief. Elle n’avait pas le même gentilice que son géniteur et que son frère. Comme l’ont indiqué S. Armani et J. Edmondson, son nomen pourrait rappeler celui de sa mère, sans que l’on doive pour autant en conclure que le fait résulte nécessairement d’une naissance hors mariage : les liens matrilinéaires étaient souvent importants dans les grandes familles. Le lien paternel était en tout cas marqué par son cognomen, Persilla, un dérivé de celui de son père. La présence de la tribu, mal orthographiée et située à la fin des tria nomina du père avec l’origo, est peut-être une façon quelque peu prétentieuse de se rattacher à l’histoire ancienne de la cité31.
243. Ivlia Restitvta, domo Roma
49Ramírez & Gijón, Veleia, 1994 (AE, 1994, 841 ; HEp, 6, 84) ; Saquete, Élites, 1997, n° 33 :
50C(aius) Duccius Phoebus, / ann(orum) LXXX, / huic colonia Emeritensis / locum sepulturae impensam, / funeris decreuit, / Iulia Restituta, uxor, / domo Roma, annorum LXXXIII, / h(ic) s(iti) s(unt), s(it) u(obis) t(erra) l(euis).
51Datation : seconde moitié du ier siècle.
52Liens familiaux :
Épouse de C. Duccius Phoebus.
53Commentaire :
54La colonie d’Emerita attribua à C. Duccius Phoebus, l’époux de Iulia Restituta, la sépulture et les frais des funérailles. Cette dame originaire de Rome fut enterrée plus tard dans le même monument funéraire. C. Duccius Phoebus a un nomen latin très rare32, alors qu’il semble être affranchi d’après son surnom d’origine grecque33.
244. Ivvinia ? Sabina
55CIL, II, 495 ; Saquete, Élites, 1997, n° 24 (HEp, 14, 56) :
56D(is) M(anibus) s(acrum), / Iuuinia Sabina, / an(norum) XXXVI, / h(ic) s(ita) e(st), s(it) t(ibi) t(erra) l(euis), / L(ucius) Iuuinius [---], VIuir.
57Datation : iie siècle.
58Liens familiaux :
Épouse du sévir M. Iuvinius [---].
59Commentaire :
60M. Iuvinius [---], le mari de Iuvinia Sabina, lui fit graver son épitaphe, aujourd’hui disparue. La dénomination du sévir est étrange, car il ne semble pas porter de cognomen fait normalement impossible au iie siècle. La transmission du texte est donc incorrecte, d’autant plus que le nomen Iuvinius s’avère inconnu par ailleurs34, peut-être parce qu’il s’agit tout simplement d’une lecture déformée, peut-être de Iuvenius35. Si tel était le cas, il s’agirait à nouveau d’un fossile onomastique : le couple pourrait être constitué par des affranchis ou des descendants d’affranchis d’une famille venue d’Italie ou moment de la création de la colonie.
245. Lebisinia Avgè
61EE, VIII, 25 ; Saquete, Élites, 1997, n° 43 :
62D(is) M(anibus), / Lebisiniae Auges, / P(ublius) Cussius Phoebianus, / proc(urator) Aug(usti), maritus, et / M(arcus) Iulius Verianus, / filius.
63Datation : fin du iie siècle36.
64Bibiliographie :
PIR2 L 138.
Álvarez 2008, n° 3.
Álvarez, ME, 415.
65Liens familiaux :
66Commentaire :
67L’épitaphe de Lebisinia Augè, rédigée par son mari, le procurateur de la province P. Cussius Phoebianus, et son fils, a été trouvée à Mérida. Le monument prouve qu’elle avait accompagné son époux lors de son affectation lusitanienne. Elle trouva la mort dans cette province et elle y fut enterrée. Le procurateur, ancien tribun de la première cohorte de vigiles39, était son second mari, puisqu’elle avait eu un fils nommé M. Iulius Verianus. Les anthroponymes de sa dénomination ont provoqué de nombreux doutes et commentaires : Lebisinia est un hapax, dont le lemme *leb- pourrait être associé à certains noms ligures40, mais aussi lusitaniens41, ce qui permet à A. Álvarez de se demander si le procurateur n’avait pas épousé une lusitanienne pendant l’exercice de ses fonctions, ce qui était interdit42. L’origine lusitanienne de Lebisinia est loin d’être avérée, et d’autres possibilités existent : P. Cussius Phoebianus pourrait avoir lui-même des origines lusitaniennes plus ou moins lointaines : son gentilice, rarissime43, trouve peu de parallèles (cinq en Italie et un autre en Panonnie)44 . En revanche, il est proche d’un nom lusitanien, porté par un pérégrin à Collippo, Anaua Cusii45, ainsi que des anthroponymes Cuso, Cusio, Cusius considérés comme celtiques46. Il pourrait donc descendre d’une famille lusitanienne qui avait accédé à la citoyenneté romaine de longue date, mais avait quitté la province. En outre, grâce aux relations familiales avec sa terre d’origine, il aurait pu épouser une Lusitanienne, Lebisinia Augè, avant d’être nommé procurateur de la Lusitanie, ou même faire reconnaître son mariage par la suite47. Cependant, ces hypothèses se heurtent à l’origine grecque des cognomina des époux48. Puisque leur origine affranchie semble exclue, il faut penser qu’ils étaient probablement tous les deux hellénophones.
246. [Norbana] Doris
68CIL, II, 6337 ; CILA Se, 617 ; ERBC, 152 (AE, 1997, 786 ; HEp, 7, 142) :
69L(ucio) Nor[bano [.] f(ilio) Pap(iria)] / Mens[ori, IIuir(o) q(uin)q(uennali ?)] / bis, IIuir(o) [c(olonorum) c(oloniae) Aug(ustae) Emer(itae ?), et] / L(ucio) Norbano [---] / fil(io), ann(orum) X[---, Norbana] / Doris, lib(erta) [et uxor, marito] / et filio piis[simo, faciendum] / curauit [---].
70Datation : iie siècle.
71Liens familiaux :
Affranchie et épouse de L. Norbanus Mensor, duumvir de la colonie49.
Mère de L. Norbanus L. f. [---].
72Commentaire :
73Norbana Doris fit construire le monument funéraire de son mari, L. Norbanus Mensor, duumvir de la colonie, et de leur fils, L. Norbanus L. f. [---]. On conserve l’épitaphe sur la plaque moulurée fragmentée50 qui devait marquer l’entrée du tombeau, situé sur le territoire de la colonie, à Montemolín précisément. Les auteurs des CILA datent cette inscription du début de l’Empire, mais on y lit piissimo, ce qui situe le texte plutôt au iie siècle. Le gentilice Norbanus est typique de la Lusitanie, où il fut adopté par de nouveaux citoyens romains d’origine locale à cause du prestige de C. Norbanus Flaccus51. Il est fréquent à Norba parmi les magistrats, mais aussi dans les cités voisines, dont Emerita.
247. Paccia Flaccilla
74CIL, II, 5261 ; Stylow, MDAI(M), 1987, n° A3, p. 116-117 (AE, 1987, 484 ; HEp, 2, 1990) :
75[[Ioui Aug(usto) / sacrum]], / in honorem / M(arci) Arri Reburri, / Lanc(iensis) Transc(udani), / filii optimi, / M(arcus) Arrius Laurus et / Paccia Flaccilla / posuerunt.
76Datation : seconde moitié du iie siècle.
77Liens familiaux :
Épouse de M. Arrius Laurus.
Mère de M. Arrius Reburrus, originaire de Lancia Transcudana.
78Commentaire :
79Paccia Flaccilla, dont le nomen est attesté dans la capitale lusitanienne sans être particulièrement significatif52, épousa un citoyen romain originaire de Lancia Transcudana, cité dont la localisation est encore inconnue. Le gentilice de son mari, M. Arrius Laurus, et de son fils, M. Arrius Reburrus, ainsi que leurs cognomina, montrent des relations évidentes avec l’onomastique indigène, comme c’est souvent le cas parmi les notables des cités du nord de la Lusitanie. Cependant, le couple habitait Augusta Emerita et il y rendit un hommage public typiquement romain à leur fils défunt : une statue à une divinité Auguste, inconnue en raison de la cassure de la pierre.
80Paccius/a est un nomen attesté, quoique rarement, dans la péninsule Ibérique53. Presque tous les exemples sont d’Emerita54. Parmi eux, on compte plusieurs affranchis, comme Paccius Fortunatus, Paccia Glycera55 et D. Paccius Agathopus56.
248. Popillia Mater[na ?]
81Stylow, Anas, 1989-1990, n° 2 (AE, 1990, 512 ; HEp, 4, 170) :
82L(ucio) Popillio Primo, / Popillia / Mater[na ? ---].
83Datation : vers 50 p.C.
84Commentaire :
85Popillia Materna érigea un hermès à L. Popillius Primus. Leur gentilice, latin et rare en Lusitanie57, montre qu’ils appartenaient à la même famille. A. U. Stylow a signalé les différences de cet hermès avec ceux consacrés dans le cadre du culte domestique : ici, la personne honorée portait sa nomenclature officielle et le dédicataire n’était pas un membre servile de sa familia58. Stylow a proposé d’y voir un hermès honorifique, disposé dans un lieu public59, fait exceptionnel dans la péninsule Ibérique.
86Popillia Materna pourrait bien être la mère de L. Popilius Primus, même si le dernier mot de l’inscription doit être interprété comme le début d’un cognomen, Mater[na], et non comme la marque du lien de parenté, ma[ter].
249. Scandilia Campana
87CIL, II, 981 (ILER, 353) :
88Isidi Dominae, / ex testamento / Scandiliae C(aii) f(iliae) Campanae.
89Datation : seconde moitié du iie siècle.
90Commentaire :
91Les héritiers de Scandilia Campana érigèrent, à sa demande, une statue sur piédestal à Isis Domina. La base, trouvée sur le territoire de la capitale de la Lusitanie60, devait être élevée en contexte urbain, d’où elle a été déplacée. La dénomination du personnage révèle un passé italien : Scandilius/a est un nomen d’origine étrusque rare61, un “fossile onomastique”62 attesté dans la péninsule Ibérique deux fois à Emerita et une fois dans la vallée de l’Èbre, dans une inscription de la fin du iie siècle a.C. mentionnant des marchands italiens63. Même le cognomen, Campana, rappelle le passé italien de la famille.
250. Valeria Allagè
92Ramírez & Gijón, Veleia, 1994 (AE, 1993, 909 ; HEp, 5, 94) ; Saquete, Élites, 1997, n° 35 :
93Valeria / Allage, ann(orum) LX, h(ic) s(ita) e(st), s(it) / t(ibi) t(erra) l(euis) ; / C(aius) Sulpicius C(aii) f(ilius) Gal(eria) Superstes, / an(norum) XXXVIII, IIuir III Metellinensium, / huic col(onia) Emeritensis et col(onia) Metelli(nensis), / d(ecreto) d(ecurionum), locum sepulturae et funeris inpen(sam) / decreuerunt, h(ic) s(itus) e(st), s(it) t(ibi) t(erra) l(euis).
94Datation : seconde moitié du ier ou début du iie siècle.
95Liens familiaux :
Probablement mère de C. Sulpicius C. f. Gal. Superstes, trois fois duumvir à Metellinum.
96Commentaire :
97À sa mort, C. Sulpicius Superstes, magistrat de Metellinum, reçut l’hommage funéraire de deux cités, Emerita et Metellinum. Il fut enterré à l’âge de 37 ans dans la capitale provinciale, où l’on a conservé son épitaphe. Il partagea la sépulture avec une femme de 60 ans, Valeria Allagè, probablement sa mère, elle-même probablement aussi originaire de Metellinum. Leurs gentilices ne permettent pas de faire de rapprochements dans l’épigraphie de cette colonie lusitanienne, très pauvre en documents. La mère portait un cognomen rarissime, d’origine grecque, seule attestation dans la péninsule Ibérique64.
251. Val(eria) Viniciana
98CIL, II, 494 ; Saquete, Élites, 1997, n° 17 ; Edmondson, Imagen y Memoria, 2001, n° 24 (HEp, 11, 64) :
99H(ic) s(itus) e(st) ; D(is) M(anibus) s(acrum) ; s(it) u(obis) t(erra) l(euis) ; / G(aius) Valerius Hymineus, Emeritensis, c(iuis) R(omanus), / Val(eriae) Vini[c]ian(a)e flam(inicae) perp(etuae) libertus, / sibi et uxori, se uiuo fecit et dedicauit ; / Cam(ilia?) Chrysampelis, ann(orum) LV, Vini[c]iana ann(orum) XXXV, H(ymineus), a(nnorum) LX.
100Datation : iie siècle.
101Fonction :
Flaminique perpétuelle.
102Commentaire :
103La dénomination de Valeria Viniciana et son titre apparaissent dans la dénomination de son affranchi, G. Valerius Hymineus, qui se disait citoyen romain et originaire d’Emerita dans cette épitaphe. Elle était flaminique perpétuelle de la colonie.
Varinia Flaccina, voir sous le numéro 229
Varinia Serena, voir sous le numéro 230
252. Voconia Maria, voir sous Caecilia Anvs [238]
253. Volosinia Secvndina
104Saquete, Élites, 1997, n° 32 (AE, 1997, 781 ; HEp, 7, 125) :
105[L(ucius) P]ostumius L(ucii) lib(ertus) Gal(eria) / Apollonius, Norbensis, / aug(ustalis), ann(orum) LXXX, / Volosinia Secundina, uxor, / ann(orum) XXX, hic s(ita) e(st), s(it) t(ibi) t(erra) l(euis).
106Datation : seconde moitié du ier siècle.
107Liens familiaux :
Épouse de L. Postumius L. lib. Gal. Apollonius, de Norba, augustal.
108Commentaire :
109Décédée à Emerita, Volosinia Secundina y fut enterrée avec son mari, originaire de Norba, où il était augustal65. On ignore l’origine de cette dame ; peut-être était-elle, comme son mari, originaire de Norba. Le nom de Volosinia n’a pas de parallèles. Deux explications peuvent être proposées : la première est qu’il résulte d’une déformation de Volusinia66, nomen dont on n’a que quatre attestations67 ; la seconde serait la création d’un gentilice par dérivation du gentilice latin Volusius plus un suffixe –nius/a, phénomène attesté par ailleurs, en Lusitanie, chez les émigrants italiens les plus anciens68.
254. [---]lia Q. f. [---]tina
110Stylow & Ventura, El foro de Augusta Emerita, 2009, n° 16, 493-494 :
111[---]+liae Q(uinti) f(iliae) / [---]tinae / [--- Po ?]llionis (uxori) /[---].
112Datation : début du iie siècle.
113Liens familiaux :
Épouse de [--- Po ?]llio.
114Commentaire :
115Cette dame fut honorée sur le forum de la colonie par une statue sur un piédestal maçonné, dont on conserve une partie de la plaque de marbre de façade. Malgré le mauvais état général du support épigraphique, on constate qu’elle indiquait son statut matrimonial avec la nomenclature de son mari, peut-être surnommé [Po]llio.
AMMAIA, municipium Flauium (São Salvador de Aramenha, Marvão, Portugal)
255. Allia Serani f. Maxvma
116CIL, II, 724 ; EE, IX, 119 :
117G(aio) Allio / Quadrato, / quaestori, / VIIIuir(o), / G(aius) Allius Syria/cus, pater, et Al/lia Serani f(ilia) / Maxuma, ma/ter, f(aciendum) c(urauerunt).
118Datation : fin du ier siècle.
119Bibliographie :
Atlas Lusitania, carte 15, p. 81 (correction de la lecture).
120Liens familiaux :
Fille de Seranus.
Épouse de G. Allius Syriacus.
Mère de G. Allius Quadratus, questeur et, probablement, quattuorvir à deux reprises69.
121Commentaire :
122Avec son mari, G. Allius Syriacus, Allia Serani f. Maxuma érigea un monument en l’honneur de leur fils magistrat, G. Allius Quadratus. Le type d’inscription fait penser à une base de statue érigée post mortem. Elle a été trouvée à Alburquerque, province de Badajoz en Espagne.
123Ce texte soulève plusieurs difficultés, tout d’abord celle de la cité où G. Allius Quadratus exerça ses magistratures. Son cursus est différent des carrières connues à Norba, colonie où il avait été localisé par E. Hübner. Le municipe flavien d’Ammaia, tout proche, pourrait avoir été gouverné par un questeur et des IVuiri et c’est pour cette raison que nous avons situé sa mère parmi les notables de cette cité. Cependant, malgré ce que l’on a écrit jusqu’à présent, on lit dans l’inscription VIII VIR et non IV VIR. Or, on trouve des octouiri, magistrats et prêtres, exclusivement dans certaines villes du Samnium. Leurs fonctions y sont des vestiges de l’ancienne organisation préromaine70. Dans cet exemple lusitanien, il est légitime de penser à une double magistrature et à une façon erronée de la présenter : il fut IVvir deux fois.
124Le deuxième sujet de controverse est l’onomastique des personnages, tous dénommés Allius/a71 et non Aelius, comme l’avait indiqué Hübner. Leur dénomination permet de suggérer qu’ils étaient d’origine locale, probablement pérégrine pour la dame (fille de Seranus72), et qu’ils accédèrent à la citoyenneté ensemble, peut-être dans le cadre du droit latin. Allius/a est un nomen latin, bien attesté en Lusitanie par son homonymie avec des anthroponymes indigènes ; il est particulièrement employé dans les cités de droit latin du nord de la province73.
256. Propi[nia] Severa
125CIL, II, 160 (ILER, 5518) ; IRCP, 617 ; Mantas, Hommage Tranoy, 2004, 100-104 (AE, 2004, 709 ; HEp, 13, 1004) :
126G(aio) Iul(io) Veget[o], / flamini p[ro]/uinci(a)e L[usita]/ni(a)e, Propi[nia] / Seuera, m[ari]/to opti[mo].
127Datation : iie siècle, peut-être vers 150.
128Liens familiaux :
Épouse de C. Iul(ius) Vegetus, flamine de la province de Lusitanie74.
129Commentaire :
130Propi[nia] Severa érigea en l’honneur de son mari, G. Iulius Vegetus, une statue sur un piédestal, dont faisait partie le dé conservé avec l’inscription. Il est qualifié de maritus optimus. Si l’onomastique du flamine provincial est banale dans un petit municipe lusitanien, le nomen de son épouse pose problème : aucun gentilice connu ne commence par PROPI75 et seul le cognomen Propinius76 peut lui être associé.
BALSA, municipium Flauium (Luz, Tavira, Faro, Portugal)
256bis. Callaea T. f. Severina
257. Ivlia Tib. f. Marcia Gemina
-258bis. Qvintia Avita
131CIL, II, 4990a + 5163 (ILER, 4531) ; IRCP, 86 :
132Iuliae Tib(eri) f(iliae) Mar/ciae Geminae, / amicae optimae, / L(ucius) Quintius Priscion / cum Callaea T(iti) f(ilia) Seuerina / et Quintia Auita fil(ia) d(ederunt) d(edicauerunt).
133Datation : fin du iie siècle et début du iiie.
134Commentaire :
135Trois personnes, peut-être un couple, L. Quintius Priscion et Callaea Severina, et leur fille, Quintia Avita, érigèrent une statue sur piédestal (on en conserve la base77) à Iulia Tib. f. Marcia Gemina. Comme il était d’usage dans les familles distinguées, la dame honorée avait une nomenclature longue, composée de deux cognomina. Parmi les dédicants, l’épouse indique sa filiation, montrant ainsi sa condition d’ingénue, à la différence de son époux, sans filiation et dont le cognomen en -ion (probablement pour donner l’impression d’un nom grec78), oriente vers les milieux affranchis. Quoi qu’il en soit, ils entretenaient des relations de dépendance ou tout au moins d’infériorité envers Iulia Marcia Gemina, qu’ils nomment amicae optimae.
136Il s’agit de la seule attestation du gentilice Iulius/a à Balsa, fréquent par ailleurs en Lusitanie79, et du gentilice Quintius/a, dont les attestations lusitaniennes sont aussi relativement nombreuses80. Plus rare est le nomen Callaeus/a. D’ailleurs, à l’exception de deux exemples italiens81, il n’est connu que dans le sud lusitanien82. Il s’agit ici très probablement d’un gentilice créé à partir d’un nom indigène issu de l’élément *cal83.
258. Manlia T. f. Favstina
1371. CIL, II, 4990 + 5162 ; IRCP, 79 ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 41 :
138T(ito) Manlio / T(iti) f(ilio) Quir(ina) Fau/stino, Bals(ensi), / Manlia T(iti) f(ilia) / Faustina, / soror, fra/tri piissimo, / IIuir(o) II, / d(edit) d(edicauitque), / epulo dato.
1392. CIL, II, 4989 + 5161 ; IRCP, 80 :
140T(ito) Rutilio Gal(eria) / Tuscilliano / Q(uinti) Rutil(i) Rusti/cini f(ilio) T(iti) Man/lii Martialis / nepoti in ho/norem eorum amici, / cur(antibus) L(ucio) Pacc(io) Marci/ano et L(ucio) Gell(io) Tuto, / L(ucius) Pacc(ius) Basileus, / P(ublius) Rutil(ius) Antigonus, / T(itus) Manl(ius) Eutyches, / T(itus) Manl(ius) Eutychio, / T(itus) Meclon(ius) Cassius / Publicius Alexander / Laetilianus Balsensium.
141Datation : iie siècle.
142Liens familiaux :
Probablement fille de T. Manlius Martialis.
Sœur de T. Manlius T. f. Quir. Faustinus, originaire de Balsa, duumvir deux fois84.
Probablement épouse d’un homme dénommé T. Rutilius Rusticinus.
Probablement mère de T. Rutilius Gal. Tuscilianus85.
143Commentaire :
144Manlia Faustina érigea, en l’honneur de son frère, T. Manlius T. f. Quir. Faustinus, une statue sur piédestal dont on conserve la base86. La dédicace du monument fut fêtée par un banquet. Cette dame appartenait à l’élite locale de Balsa, un nouveau municipe de droit latin à l’époque flavienne, réputé pour son port87. Son frère, T. Manlius T. f. Quir. Faustinus, magistrat, était inscrit dans la tribu Quirina, celle des nouveaux citoyens grâce aux bienfaits du droit latin.
145Une deuxième inscription honorifique trouvée à Balsa montre le lien entre les Manlii de Balsa et les Rutilii inscrits dans la tribu Galeria, probablement de riches marchands d’Olisipo installés dans la cité à l’époque flavienne88 : T. Rutilius Gal. Tuscilianus, qui se dit fils de T. Rutilius Rusticinus et petit-fils de T. Manlius Martialis, fut honoré par plusieurs personnages, des affranchis pour la plupart. Il est ainsi séduisant de penser que T. Manlius Martialis était le père de Manlia T. f. Faustina. Par conséquent, T. Rutilius Rusticinus serait son époux et T. Rutilius Gal. Tuscilianus son fils. Ces liens de parenté sont représentés dans le stemma suivant :
258bis. Qvintia Avita, voir sous Callaea T. f. Severina [256bis]
Bobadela, municipium Flauium, nomen ignotum, peut-être Elbocorum (Oliveira do Hospital, Coimbra, Portugal)
259. Ivlia Cn. f. Flavina
146CIL, II, 399 ; Bobadela epigráfica, n° 2 :
147Iuliae Cn(aei) f(iliae) / Flauinae, / Iulius / Rufus, / patronae / d(edit) d(edicauitque)89.
148Datation : iie siècle.
149Commentaire :
150Iulius Rufus érigea, en l’honneur de sa patronne, Iulia Cn. f. Flavina, une statue sur un piédestal tripartite, aujourd’hui disparu mais dont on conserve l’estampage du dé. Cette disparition empêche de vérifier un trait douteux : certains V sont gravés comme des U, graphie moderne et non romaine. Cependant, le type de support, l’onomastique et le formulaire du texte sont tout à fait vraisemblables. Il semble possible de suggérer que l’inscription a été regravée à l’époque récente, avant la réalisation de l’estampage.
259bis. Ivlia Modesta
1511. CIL, II, 396 ; Bobadela epigráfica, n° 6 :
152Pietati sacrum, / Iulia Modesta, ex patrimonio suo, in honorem gentis / Sex(ti) Aponi(i) Scaeui Flacci, mariti sui, flaminis prouinc(iae) / Lusit(aniae), et in honorem gentis Iuliorum, parentum suorum.
1532. CIL, II, 397 (ILER, 6080) ; Bobadela epigráfica, 1981, n° 1 ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 75 :
154[---] / splendidissim[a]e ciuitati, Iulia Mod[e]sta, / [f]lamini[c]a, [ex patrimonio suo, portas refecit]90.
155Datation : seconde moitié du iie siècle.
156Fonction :
Flaminique.
157Liens familiaux :
Épouse de Sex. Aponius Scaevus Flaccus, flamine de la province de Lusitanie91.
158Commentaire :
159Deux inscriptions mentionnent Iulia Modesta. L’une est gravée sur le dé du piédestal qui portait un signum de la Pietas. Le texte signale qu’elle le fit exécuter avec ses fonds personnels92, pour honorer la famille de son époux, flamine provincial, et la sienne. La seconde, aujourd’hui disparue, commémorait l’évergésie de cette dame, qualifiée de flaminica93. Bien que ce texte ait été daté de l’époque flavienne, nous pensons plutôt qu’il se situe dans la seconde moitié du iie siècle p.C., en raison de l’usage de l’épithète splendidissima. La dame était probablement flaminique de la cité. Cependant, la prêtrise provinciale de son époux permet de proposer la même condition pour Iulia Modesta.
160Si le gentilice de la flaminique est banal dans sa cité, celui de son époux mérite d’être mis en exergue. Ce notable, dont la polyonymie signale le statut élevé, s’appelait Aponius, un gentilice relativement rare dans les provinces occidentales, sauf en Narbonnaise94, mais un peu plus fréquent en Hispanie, notamment, dans le nord de la Lusitanie, probablement parce qu’il présentait des homophonies avec des noms locaux95. Sa rareté permet de proposer un lien de parenté entre Sex. Aponius Scaevus Flaccus et Aponius Lupianus, prêtre provincial au iiie siècle, enterré à Évora et beau-père de la flaminique Memoria C. f. Calchisia [280]. Sex. Aponius Scaevus Flaccus et Iulia Modesta pourraient être les grands-parents (ou l’oncle et la tante) d’Aponius Lupianus, marié avec Iunia Leonica [278], une dame de l’élite d’Évora au iiie siècle.
161Signalons la rareré du cognomen Scaevus, porté uniquement par ce notable lusitanien et par un poète de l’époque de Domitien96.
CAESAROBRIGA, municipium Flauium (Talavera de la Reina, Tolède, Castilla León)
260. Annia Tagana
261. Domitia Attia
1621. CIL, II, 896 :
163D(is) M(anibus) s(acrum), / L(ucio) Annio Placi/do Quir(ina), Caesa/robrig(ensi), an(norum) XL, / aedil(i), quaesto/ri, IIuiro ter, / Domitia Attia, / marito optimo, / fecit.
1642. CIL, II, 897 (ILER, 5272) :
165D(is) M(anibus) s(acrum), / Domitia Attia, / Caesarobrig(ensis), / annor(um) XXVII, / h(ic) s(ita) e(st), s(it) t(ibi) t(erra) l(euis), / Annii Tagana / et Paulinus, fili(i), f(aciendum) c(urauerunt).
166Datation : iie siècle.
167Liens familiaux :
. Domitia Attia [261] était l’épouse de L. Annius Placidus Quir., de Caesarobriga, édile, questeur et trois fois duumvir97.
. Annia Tagana et Annius Paulinus [260] étaient les enfants de Domitia Attia [261] et de L. Annius Placidus.
168Commentaire :
169Domitia Attia, dont le cognomen, bien que latin, est proche de l’onomastique indigène par homophonie98, épousa un magistrat local qui eut une carrière municipale d’autant plus remarquable (édile, questeur et trois fois duumvir) qu’il l’accomplit très vite, car il mourut à 40 ans, laissant sa femme veuve. Avec leurs deux enfants, elle lui fit graver l’épitaphe. Quand elle mourut précocement, Domitia Attia avait 27 ans, ce qui prouve qu’elle était beaucoup plus jeune que son mari ; ce sont ses enfants, Annia Tagana et Annius Paulinus, qui firent graver l’épitaphe de leur mère. À côté d’un gentilice latin fréquent dans cette région de la Lusitanie99, la jeune fille porte un cognomen, Tagana100, d’origine indigène, fait habituel parmi les notables des cités du nord de cette province, mais rare ailleurs dans la péninsule Ibérique au iie siècle.
170Domitia Attia appartenait probablement à la famille de Domitia Proculina [262] citée infra, qui la précédait d’une génération ou deux.
262. Domitia L. f. Procvlina
171CIL, II, 895 :
172Domitia L(ucii) f(ilia) / Proculina, / [f]laminica prouin[c(iae) / Lusitan(iae) et flamini(ca) / [m]unicipi sui prim[a] / et perpetua ---.
173Datation : fin du ier siècle.
174Bibliographie :
Delgado 1999, n° 13.
Fishwick, Imperial Cult, III, 2, n° 12, p. 153.
175Fonctions :
Flaminique de la province de Lusitanie,
Première flaminique et première flaminique perpétuelle de Caesarobriga.
176Commentaire :
177On conserve une inscription sur un support tripartite monolithique, qui propose l’identité de Domitia L. f. Proculina et ses fonctions au nominatif. On ignore de quel type de monument il s’agissait, peut-être la base d’une statue en l’honneur d’une divinité dont le nom figurait ailleurs, ou encore l’autel funéraire de cette dame101.
178Domitia Proculina appartenait probablement à la même famille que Domitia Attia [261].
CAPERA, municipium Flauium (Cáparra, Oliva de Plasencia, Cáceres, Estrémadure)
263. Attia Paterna
-266. Caeria Severa
179CIL, II, 832 ; CPIL, 2, 6080 ; CILC, Capera, n° 1008 :
180Attiae / Paternae, / M(arcus) Attius / Siluanus, / pater, / Caeria Se/uera, mater, / f(aciendum) c(urauerunt).
181Datation : iie siècle.
182Liens familiaux :
Caeria Severa [266] était l’épouse de M. Attius Silvanus.
Attia Paterna [263] était la fille de Caeria Severa et de M. Attius Silvanus.
183Commentaire :
184M. Attius Silvanus et Caeria Severa érigèrent une statue sur un piédestal tripartite, dont on connaît le dé de section quadrangulaire, à leur fille, Attia Paterna. Dans leurs dénominations en apparence latines, Caerius/a, sans parallèles en Italie, a été créé probablement à partir de l’anthroponyme local Caerus102, nouvel exemple de la pratique bien attestée chez les élites urbaines du nord de la Lusitanie d’inclure des éléments indigènes dans leur dénomination. Attius/a est fréquent en Lusitanie, surtout dans les cités de droit latin à partir de l’époque flavienne, du fait de son homophonie avec certains antroponymes locaux103.
264. Avita Moderati f.
-268. Trebia Procvla
-269. Trebia Vegeta
1851. CIL, II, 813 (ILER, 1533) ; CPILC, 186 ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 6 ; CILC, Capera, n° 1005 :
186Auitae Modera/ti filiae, auiae, / ob honorem quot / ciuis recepta est / Caperae, Cocceia / Celsi fil(ia) Seuera, / Norbensis, / cura et impensa / Auitae Modera/ti, auiae suae, / posuit.
1872. CIL, II, 814 ; CPILC, 371 :
188Trebiae / Proculae, / matri, / Cocceia Cel/si filia / Seuera, / Norbensis.
1893. Mélida, Catálogo Badajoz, 1925, nº 279 (ILER, 4781) ; CPILC, 1 ; CILC, Capera, n° 1006 :
190Trebiae / Vegetae, / materterae, / Cocceia / Seuera, / Norbensis.
191Datation : première moitié du iie siècle, vers le deuxième quart104.
192Liens familiaux d’Avia Moderati f. :
Fille de Moderatus.
Mère de Trebia Vegeta [269] et de Trebia Procula [268].
Grand-mère maternelle de Cocceia Celsi fil. Severa, originaire de Norba [185].
193Liens familiaux de Trebia Procvla :
Fille de (Trebius -) et d’Avita Moderati f. [264].
Épouse de (Cocceius -), originaire de Norba.
Mère de Cocceia Severa, originaire de Norba [185].
Sœur de Trebia Vegeta [269].
194Liens familiaux de Trebia Vegeta :
Fille de (Trebius -) et d’Avita Moderati f. [264].
Sœur de Trebia Procula [268].
Tante maternelle de Cocceia Severa, originaire de Norba [185].
195Commentaire :
196On connaît Avita Moderati f. et ses filles, Trebia Procula et Trebia Vegeta, à travers les hommages que Cocceia Severa, fille de Trebia Procula, érigea à sa grand-mère, sa mère et sa tante maternelle dans la cité de Capera. Sont connus les dés des trois piédestaux, tous semblables, sûrement faits en même temps et au même endroit, étant donné le décor du cadre, assez baroque. L’hommage d’Avita Moderati f. rappelle qu’elle fut honorée de la citoyenneté de Capera, un honneur rarement attribué à une femme105. Nous ignorons les raisons d’une telle distinction, la plus probable étant la renommée de son époux, que nous pensons originaire de Capera : le conseil honora le mari faisant de son épouse membre de la communauté où elle habitait dès lors.
197Des liens de parenté entre les quatre femmes, on peut déduire qu’Avita, une pérégrine née dans une cité voisine de Capera, avait épousé un citoyen romain de Capera dont le gentilice était Trebius. Ce mariage, a priori mixte, doit être situé autour de l’époque flavienne et de la réception du droit latin par la cité : son époux était citoyen romain, comme le prouve la dénomination des deux filles du couple, Trebia Vegeta et Trebia Procula. Mais Avita n’était pas une citoyenne romaine. Il faut donc penser qu’elle décéda avant de pouvoir le devenir ou que son époux ne fut pas magistrat. Quoi qu’il en soit, l’une des filles du couple, Trebia Procula, fit un bon mariage avec un notable de Norba, dénommé Cocceius Celsus. Ils eurent une fille, Cocceia Severa, probablement mariée dans la cité de Regina avec P. Numisius Superstes106. C’est elle qui se chargea d’ériger les hommages à sa grand-mère, sa mère et sa tante dans leur cité d’origine.
198La forme des supports, notamment du champ épigraphique, n’est pas antérieure au début du iie siècle. Ce détail morphologique, associé à l’état-civil pérégrin de la grand-mère, interdit de dater la galerie de portraits du moment où Avita a reçu la citoyenneté de Capera, toutefois à une date très postérieur. C’est d’ailleurs sa petite-fille, Cocceia Severa, qui rappela cette distinction, suivant ses désirs et en y employant l’argent de celle-ci (cura et impensa / Auitae Modera/ti, auiae suae), expression qui semble faire allusion à une disposition testamentaire. Cocceia Severa ajouta les statues des autres membres de sa famille créant ainsi un ensemble dynastique.
199Trebius/a n’est pas un gentilice très répandu dans la péninsule Ibérique107. Outre quelques exemples bétiques, on le trouve à Emerita Augusta dans l’un des monuments les plus anciens, probablement la sépulture d’un des premiers colons108. L’émigration d’un membre de la famille vers le nord de la province est tout à fait envisageable.
265. Bolosea Pelli f.
-267. Ivlia Lvperci f. Lvperca
2001. CIL, II, 834 ; CPILC, 183 :
201a : Bolosea[e] / Pelli f(iliae).
202b : Fi[dio] / Ma[cri f(ilio)].
203c : M(arcus) Fidius M[a]ce[r], / testamento f(aciendum) [c(urauit)].
2042. CIL, II, 835 (ILER, 6136) ; CPILC, 377 ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 5 :
205Iuliae Luperci f(iliae) / Lupercae, M(arcus) Fidius / Macer, uxori, p(oni) i(ussit).
2063. CPILC, 818 ; HAE, 2574 (AE, 1967, 197 ; AE, 1987, 616j) ; González, Gerión, 2002, n° 3 (AE, 2002, 705 ; HEp, 12, 93) ; CILC, Capera, n° 1014 :
207Aug(ustae) Trebar[unae] / M(arcus) Fidius Fidi f(ilius) Quir(ina) [Macer], / mag(istratus) III, IIuir II, praef(ectus) fa[brum ---].
208Datation : sous les Flaviens.
209Bibliographie de Bolosea Pelli f. :
Álvarez 2008, 1.
Álvarez, ME, 151.
210Bibliographie de Ivlia Lvperci f. Lvperca :
Alvarez 2008, 2.
Álvarez, ME, 381.
211Liens familiaux de Bolosea Pelli f. :
Fille de Pellus.
Épouse de Fidius Macri f.
Mère de M. Fidius Macer, trois fois magistrat de la ville encore stipendiaire, probablement le premier duumvir du nouveau munipium Flauium Caperensium109, préfet des ouvriers et grand évergètes de la ville.
Belle-mère de Iulia Luperci f. Luperca [267].
212Liens familiaux de Ivlia Lvperci f. Lvperca :
Fille de (Iulius) Lupercus.
Épouse de M. Fidius Macer
Bru de Bolosea Pelli f. [265] et de Fidius Macri f.
213Commentaire :
214Vers le milieu du ier siècle, Bolosea Pelli f., pérégrine à l’onomastique indigène typiquement lusitanienne110, épousa un homme de la même condition juridique, mais dont la dénomination, Fidius Macri f.111, montre un degré plus important de romanisation. Il devait être riche et peut-être même notable de la ville. En tout cas, leur fils, M. Fidius Macer, fut trois fois magistrat. Il fut également élu duumvir du nouveau municipe de droit latin à l’époque flavienne, ce qui dut lui valoir la ciuitas Romana. Remarquons que M. Fidius Macer adopta comme gentilice l’idionyme pérégrin de son père et qu’il garda, comme cognomen, son ancien idionyme pérégrin, hérité de son grand-père paternel112. Son ascension sociale dépassait le petit cadre de la cité lusitanienne, car il devint praefectus fabrum, ce qui serait l’indice de son entrée dans l’ordre équestre.
215On connaît deux de ses donations à la cité. Tout d’abord, le tétrapylon qu’il fit construire pour décorer une partie du forum de Capera. C’est précisément dans ce monument, à la fois ornement urbain et lieu d’exaltation de sa famille, qu’il fit ériger la statue de ses parents : on a retrouvé in situ les blocs de granit qui, en débordant sur la face sud de l’arc, portaient leurs statues et les éloges parallèles du père et de la mère, signés par leur fils.
216Du côté nord, il fit poser celle de son épouse, Iulia Luperci f. Luperca [267]113. Enfin, M. Fidius Macer fit aussi graver, en l’honneur d’Augusta Trebarunna, une plaque, dont la forme en tabula ansata permet d’affirmer qu’elle était placée à l’entrée du temple.
266. Caeria Severa, voir sous Attia Paterna [263]
Cocceia Celsi fil. Severa, Norbensis, voir sous le numéro 185
267. Ivlia Lvperci f. Lvperca, voir sous Bolosea Pelli f. [265]
268. Trebia Procvla, voir sous Avita Moderati f. [264]
269. Trebia Vegeta, voir sous Avita Moderati f. [264]
CASTRA CAECILIA (Cáceres el Viejo, Cáceres, Estrémadure)
Ivlia Decimi filia Casiana, Castrensis, voir sous le numéro 298
CAVRIVM, municipium Flauium (Coria, Cáceres, Estrémadure)
270. Antistia Vitalis
271. Vitellia Silonis f. Tertvlla
217CIL, II, 792 ; CPILC, 220 ; ILC, 66 :
218Vitelliae / Silonis f(iliae) / Tertullae, / Antistia / Vitalis /, matri.
219Datation : iie siècle.
220Liens familiaux :
Vitellia Silonis f. Tertulla [271] était la mère d’Antistia Vitalis [270].
221Commentaire :
222Antistia Vitalis érigea à sa mère, Vitellia Silonis f. Tertulla, une statue sur piédestal monolithique en marbre. Le champ épigraphique est circonscrit par un bandeau mouluré, décoré d’oves et de pointes de lance. Le gentilice Antistius/a est bien représenté dans les cités privilégiées du sud de la Lusitanie, mais inconnu à Caurium et dans la Lusitanie septentrionale114. La présence ici d’Antistia Vitalis permet de proposer un mariage entre le fils d’une petite famille de notables du sud et la fille d’un riche magistrat de cette cité du nord. En effet, à la différence de celle de sa fille, l’onomastique de la mère, latine en apparence, est typique des élites des cités du nord de la Lusitanie : Vitellius/a, nom bien connu en Italie, vient peut-être de son homophonie avec certains anthroponymes indigènes115 ; il en va probablement de même pour Silo116.
COLLIPPO, municipium Flauium (São Sebastião do Freixo, Azoia, Leiria, Portugal)
272. Laberia L. f. Galla (Eborensis)
2231. CIL, II, 339 (ILER, 1774) ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 76 :
224Laberiae L(ucii) f(iliae) Gallae, / flaminicae Ebore(n)si, / flaminicae prou(inciae) Lusi/taniae, impensam fune/ris, locum sepulturae / et statuam d(ecreto) d(ecurionum) Colli/ppone(n)sium datam, L(ucius) / Sulpicius Claudianus / --- .
2252. CIL, II, 114* ; IRCP, 373a, Ebora :
226Laberiae L(ucii) f(iliae) / Gallae, fla/minicae munic(ipi) / Eborensis, fla/minicae prouin/ciae Lusitaniae, / L(ucius) Laberius Artemas, / L(ucius) Laberius Callaecus, / L(ucius) Laberius Abascantus, / L(ucius) Laberius Paris, / L(ucius) Laberius Lausus, / liberti.
227Datation : seconde moitié du iie siècle.
228Bibliographie :
Delgado 1999, n° 14.
Fishwick, Imperial Cult, III, 2, n° 16, p. 154.
229Fonctions :
Flaminique municipale d’Ebora,
Flaminique de la province de Lusitanie.
230Liens familiaux :
Peut-être épouse de L. Sulpicius Claudianus.
231Commentaire :
232Laberia Galla accéda au titre de flaminique de sa cité, Ebora, ensuite, au flaminat provincial, probablement avec son mari. On connaît deux inscriptions qui la concernent. La première, aujourd’hui disparue et considérée comme un faux jusqu’à sa réhabilitation par J. d’Encarnação, est l’hommage de ses affranchis. Les parallèles à cette pratique sont relativement abondants. La seconde était également inscrite en façade d’un piédestal. Le texte décline les hommages funèbres que les décurions de la cité de Collippo decrétèrent à Laberia Galla (lieu de la sépulture et statue). L. Sulpicius Claudianus, peut-être son époux, accepta les honneurs attribués et il en prit les frais à sa charge (c’est une reconstitution, car la pierre était cassée dans sa partie inférieure au moment de sa découverte). Selon S. Dardaine, il s’agit de la seule inscription de Lusitanie, en dehors des villes du sud provincial, qui mentionne des honneurs funéraires, mais surtout l’acceptation des frais par un membre de la famille117. Elle explique ce fait par le séjour du couple dans la capitale, Emerita Augusta, lors de leur flaminat provincial.
233Laberia Galla fut peut-être enterrée à Collippo, mais ses funérailles purent aussi être tout simplement symboliques. On connaît en effet l’existence de funera publica dans plusieurs cités pour un même personnage118. Il faut se demander cependant pourquoi Collippo décerna de tels honneurs à cette dame. L’une des hypothèses est que L. Sulpicius Claudianus était originaire de cette cité du nord de la Lusitanie. Mais le gentilice Laberius/a, assez répandu dans le conuentus Scallabilitanus, pourrait aussi indiquer l’existence de relations familiales entre cette flaminique et certains habitants de la région119.
234Laberia Galla fait partie d’une série des dames riches et sans enfant, dont la protection et la générosité étaient recherchées par plusieurs cités, qui les honoraient avec le titre de prêtresse, comme Flavia Rufina d’Emerita [310] ou Porcia Materna d’Osicerda [381].
EBORA, municipium Liberalitas Iulia (Évora, Portugal)
273. [---]lia Q. f. Avita
235CIL, II, 113 ; IRCP, 383 :
236[--- Xui]r(o) stlitib(us) iudicand(is), / [---]lia Q(uinti) f(ilia) Auita, mater, / [dedi]t itemque d(e)d(icauit).
237Datation : seconde moitié du iie début du iiie siècle.
238Bibliographie :
239PIR2 C 88120.
240Liens familiaux :
Du cursus sénatorial de son fils, l’inscription n’a gardé qu’un titre, Xuir stilibus iudicandis121.
241Commentaire :
242[---]lia Q. f. Avita fit faire le monument funéraire de son fils, jeune clarissime décédé très jeune. On conserve un fragment de l’épitaphe inscrite sur le linteau de la façade de son tombeau avec le titre du défunt (son nom a disparu). Il ne reste plus que le surnom de cette dame, ce qui interdit tout rapprochement onomastique122.
274. Calpvrnia Sabina
243CIL, II, 112 (ILER, 6421) ; IRCP, 382
244a : D(is) M(anibus) s(acrum),
245b : Q(uinto) Iu(lio) Maximo, c(larissimo) u(iro), / quaestori prou(inciae) Sici/liae, trib(uno) pleb(is), leg(ato) / prou(inciae) Narbonens(is) / Galliae, praet(ori) des(ignato), / ann(orum) XLVI, / Calpurnia Sabi/na, marito optimo.
246c : Q(uinto) Iul(io) Claro, c(larissimo) i(uueni), IIIIuiro / uiarum curandarum, / ann(orum) XXI, / Q(uinto) Iul(io) Nepotiano, c(larissimo) i(uueni), / IIIIuiro uiarum curan/darum, ann(orum) XX, / Calp(urnia) Sabina, filis.
247Datation : fin du iie ou début du iiie siècle.
248Bibliographie :
PIR2 C 334.
Étienne, EOS, 526 et 528.
FOS, 182.
Ricci 1995, 348.
249Liens familiaux :
Épouse du clarissime Q. Iul(ius) Maximus, questeur de la province de Sicile, tribun de la plèbe, légat du proconsul de Narbonnaise et préteur désigné123.
Mère du Q. Iul(ius) Clarus, c(larissimus) i(uuenis)124.
Mère de Q. Iul(ius) Nepotianus c(larissimus) i(uuenis)125, tous les deux quattuoruiri chargés de la voirie de Rome.
250Commentaire :
251Calpurnia Sabina fit élever le monument funéraire qui commémorait la mémoire de son époux, sénateur disparu à 45 ans, et de leurs enfants, morts en pleine jeunesse, l’un à 21 et l’autre à 20 ans, juste après avoir occupé un poste du vigintivirat. Selon J. d’Encarnação126, ce tombeau pouvait être situé dans la uilla de la famille : les jeunes sénateurs durent mourir à Rome, car il manque l’expression HSS dans l’inscription. D’ailleurs, on a identifié Calpurnia Sabina comme la maîtresse d’une esclave morte et enterrée à Rome127. Si l’hypothèse de l’existence d’un cénotaphe pour cette famille sénatoriale est tout à fait possible, rien n’empêche que le père et les fils aient été enterrés dans leur ville d’origine, à une époque où les sénateurs hispaniques de faible renommée, récemment agrégés à l’ordo supérieur, semblent y avoir été enterrés avec une certaine fréquence128, surtout dans le territoire de la cité d’Évora.
252Calpurnia Sabina ne peut être la mère de Q. Iulius Maximus Gal. Nepos Afer, décédé à Olisipo129 et enterré par son père, Q. Iulius Maximus. Le premier personnage, qualifié dans son épitaphe d’orator, a été dénommé Nepotianus par la PIR2 I 498130, d’ou l’identification avec le fils de Calpurnia Sabina. Sa nouvelle nomenclature, issue d’une publication récente, exclut le rapprochement entre l’orateur et le sénateur d’Ebora131.
275. Canidia Albina
276. Catinia M. fil Aciliana
253CIL, II, 111 ; IRCP, 381 :
254D(is) M(anibus), / Canidiae Albinae, / c(larissimae) m(emoriae) f(eminae), matri Catin(i) / Canidiani, c(larissimae) m(emoriae) u(iri), / consobrin(i) sui, / Catinia M(arci) fil(ia) / Aciliana, c(larissima) f(emina), / s(ua) p(ecunia) f(ecit).
255Datation : fin du iie ou iiie siècle.
256Bibliographie de Canidia Albina :
PIR2 C 385.
Étienne, EOS, 525.
FOS, 186.
Ricci 1995, 345.
257Bibliographie de Catinia M. fil. Aciliana :
PIR2 C 561.
Étienne, EOS, 525 et 528.
FOS, 200.
Ricci 1995, 345.
258Liens familiaux de Canidia Albina :
Mère du sénateur Catinius Canidianus132.
Tante de la clarissime Catinia M. fil. Aciliana [276].
259Liens familiaux de Catinia M. fil. Aciliana :
Cousine germaine de Catinius Canidianus.
Nièce de Canidia Albina [275].
260Commentaire :
261Catinia M. fil Aciliana fit graver l’épitaphe de sa tante, Canidia Albina, sur un magnifique autel funéraire à la décoration complexe. Outre sa condition de clarissime, elle spécifia que la défunte était la mère du sénateur Catinius Candianus, également disparu. Le jeune sénateur était donc le cousin germain de la dédicante. Le problème est que consobrinus, le mot utilisé pour marquer leur relation de parenté entre Catinia M. fil. Aciliana et Catinius Canidianus, suggère un lien du côté maternel. Or les deux cousins ont le même gentilice, Catinius/Catinia, dont la rareté oblige à penser qu’ils étaient aussi apparentés du côté paternel : leurs mères et leurs pères pourraient être frères et sœurs.
262Voici le stemma de cette famille, proposé à partir de l’hypothèse de cette double parenté. Son auteur, J. d’Encarnação133, pense par ailleurs que consobrinus a pu être utilisé tout simplement dans le sens de cousin, sans distinction de branche cognaticia ou agnaticia : s’il s’agissait du cousin du côté paternel, l’arbre généalogique serait beaucoup plus simple.
263Le gentilice Canidius/a134, bien attesté en Italie135, est très peu répandu ailleurs136. Dans la péninsule Ibérique, un parallèle se trouve également à Ebora137 : il s’agit d’un homme dont la dénomination uninominale, Canidius, empêche de connaître l’état-civil138. Même si Schulze139 croit y voir une racine étrusque, l’élement *cani est plus proche de l’onomastique celtique. On trouve Canidu à Bourges140. Canidia Albina serait une femme clarissime, issue d’une famille indigène romanisée de longue date. Comme c’est souvent le cas, Canidianus, le cognomen du fils, est dérivé du gentilice de la mère, rare141. Il est attesté seulement à Rome, en Italie, une fois en Afrique142 et ici en Lusitanie143.
264La rareté du gentilice Catinius/a144 permet de proposer que cette famille devait être apparentée avec L. Fabius Cilo Septiminus Catinius Acilianus Lepidus Fulcinianus145, dont l’origine hispanique est supposée : Catinius n’est attesté que 7 fois en Hispanie, notamment en Bétique146, dont un sévir à Conobaria147 et une dame honorée à Iptuci (Catinia L. f. Sila [122]), et trois fois en Lusitanie148. Les ancêtres de Catinia Aciliana pourraient provenir de la Bétique. Comme dans le cas de Calpurnia Sabina [274] et sa famille, il s’agirait de sénateurs de date récente, souvent attachés à leur terre.
277. [Iv]lia Candida
-281. Mvnnia Marciana
265Dias, Goulart et Burnay, AP, 2002 (AE, 2002, 667 ; HEp, 12, 634) :
266a : Munnia Marciana, ann(orum) XXV, / h(ic) s(ita) e(st), s(it) t(ibi) t(erra) l(euis), Munnius Marcianus, pat(er), / et Iulia Candida, mat(er), filiae pientissi/m(a)e, tetrastylum cum signu (sic) / Pietatis fecerunt.
267b : L(ucius) Munnius Marcianu[s], / ann(orum) LXXV, Iulia Candid[a], / marito merentissimo, / istatuam (sic) posuit.
268c : [---]tia Candida, ann(orum) p(lus minus) LXX, / [ar]am et sta[tu]am / mi(hi) posuit.
269Datation : fin du iiie ou début du ive siècle.
270Liens familiaux :
[Iu]lia Candida [277] était l’épouse de Munnius Marcianus.
Munnia Marciana [281] était la fille de Munnius Marcianus et de Iulia Candida [277].
271Commentaire :
272Dans un lieu inconnu du territoire d’Évora, on a découvert un fragment d’architrave. Il appartenait à un monument funéraire du type temple qui devait être situé près d’une grande uilla. Sur la face frontale du bloc, on lit trois textes. Dans le premier, les parents, Munnius Marcianus et Iulia Candida, à l’origine du monument à Munnia Marciana, leur fille disparue à 25 ans, spécifient qu’il s’agit d’un tetrastylum avec une statue de la Pietas. Cette effigie était probablement la représentation de la jeune défunte in forma deorum. Le texte de droite est l’épitaphe du père, Munnius Marcianus. Elle fut rédigée par son épouse, qui lui avait offert aussi une istatuam (sic). Le champ épigraphique de gauche comporte l’épitaphe de la mère, Iulia Candida, rédigée par elle-même, avec une statue et un autel.
273Munnius/a est un nomen assez peu répandu149, attesté un peu à Tarraco150, mais au iie siècle, sans que rien ne puisse indiquer un déplacement de la famille vers la Lusitanie.
278. Ivnia Leonica, voir sous Memoria C. f. Calchisia [280]
Laberia L. f. Galla (Eborensis), voir sous le numéro 272
279. Mar(ia) L. f. Sidonia
280. Memoria C. f. Calchisia
274CIL, II, 122 et 5189 ; Almeida & Ferreira, Revista de Guimarães, 1969, 259, fig. 2 (AE, 1969-1970, 214) :
275D(is) M(anibus) s(acrum), / Memoriae C(ai) f(iliae) Calchisiae, flam(inicae) / prou(inciae) Lusit(aniae) II, fil(iae) piissim(ae), et Mar(iae) L(uci) f(iliae) / Sidoniae, nept(i) dulc(i)s(simae), et Apon(io) Lu/piano, mar(ito), fabric(am) qua(m) miser(a) ma/ter Iun(ia) Leonica, karis suis et sibi.
276Datation : seconde moitié du iie ou iiie siècle.
277Bibliographie de Memoria C. f. Calchisia :
Delgado 1999, n° 18.
Fishwick, Imperial Cult, III, 2, n° 15, p. 154.
278Fonction de Memoria C. f. Calchisia :
Flaminique de la province de Lusitanie à deux reprises.
279Liens familiaux de Ivnia Leonica :
Mère de Memoria C. f. Calchisia [280].
Grand-mère de Mar(ia) L. f. Sidonia [279].
Épouse d’Aponius Lupianus.
280Liens familiaux de Memoria C. f. Calchisia :
Fille de Iunia Leonica [278] et bru d’Aponius Lupianus.
Probablement mère de Mar(ia) L. f. Sidonia [279].
281Liens familiaux de Mar(ia) L. f. Sidonia :
Fille de la flaminique provinciale Memoria C. f. Calchisia [280].
Petite-fille de Iunia Leonica [278].
282Commentaire :
283Iunia Leonica fit rédiger l’épitaphe de sa famille. La première à être mentionnée dans le texte était sa fille, flaminique de la province, dont la nomenclature a posé de nombreux problèmes aux chercheurs, de telle sorte que l’inscription a parfois été considérée comme un faux151. Mais la gravure prouve qu’elle est authentique. Pour la comprendre, on part des parallèles onomastiques, ainsi que de la mise en page du texte : la consécration aux Dieux Mânes était en dehors du champ épigraphique principal, en creux, destiné à présenter les noms des défunts et l’auteur de l’épitaphe. Nous pensons que le mot “Memoria”, situé dans cette section centrale de l’inscription, n’est pas une partie de la consécration, mais le gentilice de Calchisia, qui avait un cognomen probablement d’origine grecque, sans parallèles152. Bien que peu fréquent, le nomen Memorius/a est attesté au moins à Rome153. Cette proposition permet de proposer une identité cohérente de la première défunte : Memoria C. f. Calchisia, flaminique provinciale à deux reprises.
284Rappelons que cette dame, jusqu’ici sans nomen était parfois considérée comme clarissime. En effet, les éditions antérieures proposent la lecture suivante, D(is) M(anibus) s(acrum) et memoriae c(larissimae) f(iliae) Calchisiae, flam(inicae) / prou(inciae) Lusit(aniae) II. Mais cette interprétation est impossible pour plusieurs raisons : d’abord, l’appartenance à l’ordre supérieur n’est pas indiquée, ni pour la mère, ni pour la fille, ni pour le père supposé de Calchisia ; de plus, elle était flaminique de la province, ce qui semble incompatible avec la condition sénatoriale ; enfin, Calchisia ne serait signalée qu’avec un seul nom, fait rare pour une femme d’une telle condition. Reste, de surcroît, la difficulté relative au père, car Calchisia fut toujours considérée comme la fille de Iunia Leonica et d’Aponius Lupianus. Toutefois le texte précise qu’Aponius Lupianus était le mari de Iunia Leonica, la mère de Calchisia : évidemment, il était le second époux de la mère et non le père de la fille de celle-ci.
285Memoria Calchisia épousa un homme dénommé L. Marius, appartenant à une famille non connue par ailleurs, et eut de lui une fille Maria L. f. Sidonia. Ce cognomen est peu fréquent en dehors de l’Italie, même s’il trouve un parallèle dans la péninsule Ibérique154.
286Aponius, le nomen du beau-père de Memoria C. f. Calchisia, est moyennement fréquent en dehors de l’Italie et de la Narbonnaise155. Il trouve quelques attestations dans le nord de la Lusitanie, probablement parce qu’il présentait des homophonies avec des noms locaux156. Sa rareté ici, ainsi que la chronologie de cette inscription et la charge du flaminat provincial de Memoria C. f. Calchisia, permettent de proposer un lien de parenté entre cette famille et Sex. Aponius Scaevus Flaccus, flamine de la province dans la seconde moitié du iie siècle, époux de Iulia Modesta [259bis], attestée à Bobadela. Aponius Lupianus pouvait être un descendant de deuxième génération du précédent, marié dans la cité d’Évora, beaucoup plus importante que Bobadela à cette époque. Pour tout cela, à notre avis, l’onomastique ne saurait constituer un argument significatif pour nier l’authenticité de cette inscription.
287Il nous faut à présent revoir la véracité de l’expression fabric(am) qua(m) miser(a) ma/ter. S’il est vrai que cette combinaison est un unicum et que ces mots sont fréquents dans la langue latine des érudits de la Renaissance157, il n’en reste pas moins que fabrica et surtout misera mater sont attestés dans les inscriptions romaines, notamment dans les carmina158. Le triste sort des survivants à la mort d’un proche est un topique littéraire bien connu. Le superlatif miser/misera accompagne d’ailleurs tous les termes de parenté dans les textes ou les inscriptions. On connaît 44 attestations épigraphiques de misera mater159, la plupart de la fin du iie ou du iiie siècle, comme toutes les expressions de ce type, souvent au superlatif.
288Plus difficile à expliquer est la présence du mot fabrica pour désigner le monument funéraire. Ses attestations s’avèrent rares, et généralement tardives160. Un exemple de Lugdunum est cependant plus ancien : il s’agit d’une inscription de la fin du iie siècle et du iiie siècle qui décrit la construction du mausolée d’une jeune fille enterrée par sa mère161. La chronologie serait proche du texte d’Ebora.
289Reste la présence des inscriptions médiévales qui s’explique aisément par la réutilisation d’un monument romain et non par une réalisation à la Renaissance. Au total, même si la possibilité d’une inscription regravée à l’époque moderne ne peut être écartée, nous croyons que l’inscription est romaine. Aussi nous semble-t-il prudent de retenir la personnalité des dames mentionnées dans ce dossier.
281. Mvnnia Marciana, voir sous Ivlia Candida [277]
IGAEDIS, municipium Flauium (Idanha-a-Velha, Idanha-a-Nova, Castelo Branco, Portugal)
282. Annia Rvfina
283. Annia Vegeta
290Egitânia, n° 117 (HAE, 1083) ; EFRBI, 38, Ciuitas Igaeditanorum, n° 70 :
291Anniae / Vegetae / Anni Valentis / Lanciensis f(iliae), / ex testamento / Anniae Rufinae, / matris eius.
292Datation : iie siècle.
293Liens familiaux :
Annia Rufina [282] était l’épouse d’Annius Valens, originaire de Lancia.
Annia Vegeta était la fille d’Annia Rufina [283] et d’Annius Valens.
294Commentaire :
295Annia Rufina érigea ex testamento une statue sur piédestal en l’honneur de sa fille, Annia Vegeta, dont le père, Annius Valens, était de Lancia. Mère et fille portaient le même nomen, Annius/a, très répandu dans le nord de la Lusitanie parmi les nouveaux citoyens romains en raison de son homophonie avec des antroponymes locaux162. Leurs cognomina, Vegeta et Rufina, probablement des traductions latines de noms indigènes163, sont également bien attestés dans les cités lusitaniennes de droit latin dès l’époque flavienne.
284. Ivlia Amoena Sabini f.
285. Ivlia Varilla Celeris f.
296Egitânia, n° 93 (HAE, 1138 ; ILER, 1772) ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 10 ; EFRBI, 116 ; Ciuitas Igaeditanorum, n° 93 :
297Iuliae / Varillae / Celeris f(iliae), / L(ucius) Iulius Quir(ina) / Modestus, / uxori, statuam / cum basi f(aciendam) c(urauit) ; / Iulia Amoena / Sabini f(ilia), mater, / <c>urauit.
298Datation : fin du premier ou début du iie siècle.
299Liens familiaux de Ivlia Amoena Sabini f. :
Fille de (Iulius) Sabinus.
Épouse de (Iulius) Celer.
Mère de Iulia Varilla Celeris f. [285].
Belle-mère de L. Iulius Quir. Modestus.
300Liens familiaux de Ivlia Varilla Celeris f. :
Fille de (Iulius) Celer et de Iulia Amoena Sabini f. [284].
Épouse de L. Iulius Quir. Modestus.
301Commentaire :
302Iulia Amoena et sa fille Iulia Varilla appartenaient à une famille de notables dont les parents avaient accédé à la citoyenneté romaine probablement grâce à l’exercice des magistratures (Igaedis a obtenu le droit latin à l’époque flavienne). Inscrits dans la tribu Quirina, ils adoptèrent le gentilice Iulius, fréquent à Igaedis164. Ils se marièrent au plus proche, dans leur famille : ainsi, Iulius Celer épousa Iulia Amoena Sabini f. Leur fille, Iulia Varilla, épousa L. Iulius Quir. Modestus.
303On connaît le dé du piédestal qui portait la statue de Iulia Varilla Celeris f., érigée par son époux, Modestus, et sa mère Amoena. Ce monument honorifique faisait probablement partie des honneurs que sa famille lui rendit après son décès.
286. Rvfina Rebvrrini f.
287. Severa
304Egitânia, n° 15 (ILER, 422 ; HAE, 1071 ; AE, 1961, 356) ; Ribeiro, Religiões da Lusitânia, 2002, n° 98, p. 433 (HEp, 12, 622) ; Ciuitas Igaeditanorum, n° 37 :
305Veneri / Aug(ustae) / sacrum, / in honorem / Rufinae / Reburrini f(iliae), / Seuera, mater, / filiae.
306Datation : seconde moitié du iie siècle.
307Liens familiaux :
Severa [287] était l’épouse de Reburrinus.
Rufina Reburrini f. [286] était la fille de Reburrinus et de Severa.
308Commentaire :
309On conserve le dé du piédestal qui portait un signum de Vénus Auguste, réalisé en l’honneur de Rufina Reburrini f. C’est sa mère, Severa, qui prit le soin de son érection. De statut pérégrin, Severa n’indiqua pas sa filiation dans le texte pour économiser de la place : les dédicants procédaient souvent ainsi.
310La pratique d’élever des statues des divinités et des abstractions augustéennes en l’honneur d’un membre de la famille décédé était très fréquente, notamment dans les cités de la côte méditerranéenne et de la Bétique, mais, il faut le souligner, la personne honorée ici, ainsi que le dédicant étaient des pérégrins. À Igaedis, municipe de droit latin à l’époque flavienne, les non-citoyens, qui étaient relativement nombreux au iie siècle, participèrent aux activités publiques de leur cité, adoptant les coutumes romaines d’autoreprésentation et de mémoire. Rufina Reburrini f., la fille, fut inscrite avec son idionyme et sa filiation, déjà latinisée et typiquement lusitanienne165. Severa, la mère ne donne que son nom, également latin.
311Gracia pense166 que la statue fut déposée dans le temple de la même déesse, offert par un évergète local, C. Cantius Modestinus167. En effet, ce type de statues pourrait faire partie des ornamenta aedium, mais un autre espace du centre public ou une rue centrale serait tout à fait envisageable.
288. Valgia C. f. Flaccilla
312Egitânia, n° 143 (AE, 1967, 183) ; EFRBI, 111 ; Ciuitas Igaeditanorum, n° 109 :
313Valgiae C(aii) (filiae) / Flaccillae, / M(arcus) Allacarius / Celer Paullia/nus, Conimbri/gensis.
314Datation : début du iie siècle.
315Commentaire :
316On conserve le dé en granite d’un piédestal tripartite, dont le champ épigraphique n’était pas entouré par un cadre mouluré. Cette base portait la statue de Valgia G. f. Flaccilla. Le dédicataire était M. Allacarius Celer Paullianus, de Conimbriga ; il n’exprima pas sa parenté avec la dame honorée (peut-être était-il son époux), mais son double cognomen semble marquer un statut social élévé. Le nomen Valgius/a, bien commun en Italie, ne se rencontre que rarement en Lusitanie, avec Valgius Marci f.168, un pérégrin. Allacarius, le gentilice de l’auteur de l’hommage, est un hapax, qui ne peut être expliqué que par des liens avec l’onomastique celtique. Cette inscription témoigne des pratiques des notables locaux, qui copiaient les comportements d’autoreprésentation publique bien établis dans les villes du sud de la Lusitanie.
LACIMVRGA (Cerro de Cogullodo, Navalvillar de Pela, Badajoz, Estrémadure)
289. Norbana Q. f. Qvintilia, Norbensis
317CIL, II, 5068 = 5550 :
318Genio Laci/murgae, / Norbana / Q(uinti) f(ilia) Quint/illa, Nor/[b]ensis.
319Datation : première moitié du iie siècle.
320Commentaire :
321Originaire de Norba, Norbana Q. f. Quintilla érigea une statue (aujourd’hui disparue) au Genius de la cité de Lacimurga, où elle pourrait avoir eu des intérêts fonciers. Elle portait le gentilice typique de sa cité d’origine, retrouvé aussi dans les villes des alentours169. Par ailleurs, sa dénomination donne à penser qu’elle était la fille de Q. Norb(anus) Q. f. Capito, édile et duumvir de Norba, et de Iulia Quintilla [294].
LANCIA TRANSCVDANA (locus ignotus)
Annia Rvfina, voir sous le numéro 282
Annia Vegeta Anni Valentis Lanciensis f., voir sous le numéro 283
Paccia Flaccilla, voir sous le numéro 247
METELLINVM, colonia (Medellín, Badajoz)
Valeria Allagè, voir sous le numéro 250
MIROBRIGA, municipium (Santiago do Cacém, Setúbal, Portugal)
290. Flavia Titia
291. Lvcilia Lepidina
322CIL, II, 23 (D. 3175 ; ILER, 416) ; IRCP, 147 :
323Veneri Victri/ci Aug(ustae) sacr(um), / in honorem Lu/ciliae Lepidinae, / Flauia Titia, filiae / pientissimae.
324Datation : seconde moitié du iie ou début du iiie siècle.
325Liens familiaux :
Flavia Titia [290] était la mère de Lucilia Lepidina [291].
326Commentaire :
327Flavia Titia érigea, pour honorer sa fille défunte, Lucilia Lepidana, un piédestal tripartite en l’honneur de Venus Victrix Auguste, aujourd’hui disparu, mais dont a conservé le moulage du dé. Si l’onomastique de la mère est relativement banale, celle de sa fille mérite d’être signalée pour sa sonorité de romanité ancienne : Lucilia est un nomen latin170 attesté partout. Lepidina, son surnom latin, n’est en revanche pas très fréquent171 ; il apparaît en Hispanie, porté entre autres par une flaminique de Sacili en Bétique, Cornelia Q. f. Lepidina [190], et sa belle-sœur, Acilia L. f. Lepidina [189].
292. Pag(vsica) Mariana
328CIL, II, 22 (ILER, 255) ; IRCP, 145 :
329Marti / sacrum, / in hono/rem G(ai) Pag(usici) / Marini, / Pag(usica) Mari/ana, fratri / pientissimo.
330Datation : seconde moitié du iie ou début du iiie siècle.
331Liens familiaux :
Sœur de G. Pag(usicus) Marinus.
332Commentaire :
333Pagusica Mariana érigea une statue de Mars sur un piédestal tripartite, aujourd’hui disparu (on conserve un moulage), pour honorer son frère, G. Pag(usicus) Marinus, probablement décédé. Il faut remarquer que le frère et la soeur portaient un gentilice patronymique qui semble caractéristique de la cité de Mirobriga172 et des cognomina issus du même élément linguistique, peut-être le gentilice de leur mère, Maria. Ils appartenaient à une famille importante d’origine locale173.
293. Scribonia G. f. Maxima
334CIL, II, 27 ; IRCP, 157 :
335G(aio) Pagusico / Valeriano, / ex testament(o) / suo, Scribo/nia G(aii) f(ilia) Maxi/ma, heres, f(aciendum) c(urauit).
336Datation : iie siècle.
337Commentaire :
338Scribonia G. f. Maxima accomplit la volonté testamentaire de G. Pagusicus Valerianus, en lui érigeant une effigie sur un piédestal dont on conserve le dé. On ne peut établir s’il y avait des liens de parenté entre le testateur et l’héritier. Les Pagusici et les Scribonii étaient des familles bien attestées dans la cité, probablement liées entre elles par des liens matrimoniaux174.
NORBA CAESARINA, colonia (Cáceres, Estrémadure)
Cocceia Celsi fil. Severa, Norbensis, voir sous le numéro 185
294. Ivlia Qvintilla
-295. Svlpicia Favsta
339CIL, II, 695 ; CPILC, 119 ; CILC, Norba, n° 145 :
340Q(uinto) Norb(ano) Q(uinti) f(ilio) / Capitoni, aed(ili), IIu[iro], / Sulpicia Fausta, so[ror], / et Iulia Quintilla, / [uxor, / ---]
341Datation : iie siècle.
342Liens familiaux de Ivlia Qvintilla :
Belle-sœur de Sulpicia Fausta [295].
Épouse de Q. Norb(anus) Q. f. Capito, édile et duumvir de la cité175.
Peut-être la mère de Norbana Q. f. Quintilla [289].
343Liens familiaux de Svlpicia Favsta :
Demi-sœur de Q. Norb(anus) Q. f. Capito.
Belle-sœur de Iulia Quintilla [294].
344Commentaire :
345Sulpicia Fausta [295] et Iulia Quintilla [294] rédigèrent l’épitaphe de Q. Norb(anus) Q. f., Capito, magistrat de la cité. Le support épigraphique est un bloc en granite, typique de la région. La dénomination de Sulpicia Fausta est suivie de SO, abréviation de son degré de parenté avec le défunt. Certains auteurs l’ont développée en so(ror), mais Sulpicia Fausta ne porte pas le même gentilice que son frère supposé, Norbanus Capito : les deux enfants seront nés de deux lits différents. Une autre possibilité serait de restituer so(crus), ce qui ferait de Sulpicia Fausta la mère de Iulia Quintilla, femme à l’onomastique banale à Norba, l’épouse du magistrat décédé.
346Q. Norb(anus) Q. f. Capito porte le gentilice le plus fréquent dans la cité de Norba et des cités des alentours176, attesté tout particulièrement chez les notables. C’est le gentilice de Norbana Q. f. Quintilla [289], évergète à Lacimurga. Sa filiation et son cognomen font penser que cette femme était la fille de Q. Norb(anus) Q. f. Capito et de Iulia Quintilla [294] : elle hérita du nomen et de la filiation de son père, ainsi que du cognomen de sa mère.
347Voici le stemma qui peut être proposé pour cette famille :
Norbana Q. f. Qvintilia, Norbensis, voir sous le numéro 289
Volosinia Secvndina, voir sous le numéro 253
OLISIPO, municipium Felicitas Iulia (Lisbonne, Portugal)
297. Florica Sabina
298. Ivlia Decimi filia Casiana, Castrensis
299. Ivlia Casiana
348CIL, II, 4994 ; EOlisipo, 69 :
349Iuliae Decimi filiae Casia/nae, clarissimae feminae, / Castrensi, Florica Sabina / et Iulia Casiana, matri / piisimae, filiae obsequenti/ssimae posuerunt.
350Datation : début du iiie siècle.
351Bibliographie de Ivlia Decimi filiae Casiana, clarissima femina :
PIR2 I 656.
Étienne, EOS, 8, 526.
Ricci 1995, 345.
352Liens familiaux de Ivlia Decimi filiae Casiana :
Fille de D. Iulius Cassianus, identifié avec le sénateur Iulius Cassianus, mentionné dans un rescrit de Septime Sévère et Caracalla comme gouverneur provincial177.
Mère de Florica Sabina [297] et de Iulia Casiana [299].
353Liens familiaux de Florica Sabina :
Fille de Iulia Decimi filia Casiana, clarissime.
Sœur de Iulia Casiana [299].
354liens familiaux de Ivlia Casiana :
Fille de Iulia Decimi filia Casiana, clarissime [298].
Sœur de Florica Sabina [297].
355Commentaire :
356Iulia Decimi f. Casiana était la fille d’un sénateur (ou elle en avait épousé un), car elle est dénommée clarissima femina. C’est pourquoi, en raison de parallèles onomastiques, elle a été considérée comme la fille du sénateur Iulius Cassianus. Ses filles, Florica Sabina et Iulia Casiana, lui dédièrent un monument funéraire dans le territoire de la cité d’Olisipo, peut-être la cité de son époux, car elle était Castrensis (probablement des Castra Caecilia).
357Étant donné que les sœurs ont des gentilices différents, il semble possible de penser qu’elles étaient nées de deux lits différents. Cependant, le fait que la seconde s’appelle exactement comme leur mère permet d’imaginer, pour son seul cas, une transmission du gentilice maternel fréquente dans les milieux privilégiés, notamment sénatoriaux178.
358Comme à Ebora, on a affaire à des femmes clarissimes du début du iiie siècle, issues de familles fraîchement introduites au Sénat et qui gardaient des attaches fortes avec la Lusitanie, tout au moins assez pour s’y faire enterrer.
359Florica est un gentilice probablement de création provinciale, car les seuls exemples connus se trouvent en Lusitanie : notre Florica Sabina et Florica Agata, exemple contemporain attesté à Pax Iulia179.
300. Ivlia M. f. Marcella
360CIL, II, 261 :
361[D(is) M(anibus)] / Q(uinti) Caecil(i) Q(uinti) f(ilii) Gal(eria) Caecili/ani, aedilis, an(norum) XXXX, / M(arci) Caecil(i) Q(uinti) f(ilii) Gal(eria) Auiti, an(norum) XVIII, / Iulia M(arci) f(ilia) Marcella, marito / optumo (sic), filio piissimo, de suo fecit.
362Datation : seconde moitié du iie siècle.
363Liens familiaux :
Épouse de Q. Caecilius Q. f. Gal. Caecilianus, édile180.
Mère de M. Caecilius Q. f. Gal. Avitus.
364Commentaire :
365Iulia M. f. Marcella fit rédiger l’épitaphe de son époux, Q. Caecilius Caecilianus, magistrat disparu à 40 ans, et de son fils, M. Caecilius Avitus, mort à 18 ans. Les Iulii étaient très nombreux à Olisipo où ils occupèrent les magistratures au moins jusqu’au iiie siècle. Leurs unions avec les Caecilii, nombreux parmi les magistrats181, furent fréquentes182.
301. Ivlia Ivsta
366CIL, II, 313 :
367D(is) M(anibus), / L(ucii) Iuli(i) L(ucii) f(ilii) Galer(ia) / Iusti, aedilis, / an(norum) XXVIII, / L(ucius) Iulius Reburrus, pate[r], / et Iulia Iusta, mater, / filio piissimo.
368Datation : seconde moitié du iie ou début du iiie siècle.
369Liens familiaux :
Épouse de L. Iulius Reburrus.
Mère de L. Iulius L. f. Galer. Iustus, édile.
370Commentaire :
371Iulia Iusta et son mari, L. Iulius Reburrus, rédigèrent l’épitaphe de leur fils, L. Iulius Iustus, magistrat d’Olisipo décédé à 28 ans. Le texte est inscrit sur un piédestal tripartite monolithique, qui devait être situé dans l’enclos funéraire de la famille, près de leur uilla, sur le territoire de la cité, car l’inscription a été trouvée à Loures.
302. Lvcceia Q. f. Albina
-305. Servilia L. f.
372CIL, II, 195 ; EOlisipo, 26 ; González, RPA, 2005, 243-255 ; Caballeros Lusitania, 2006, 55-61, n° 9 ; Stylow & Ventura 2005, 36-46 (AE, 2005, 730 a-b ; HEp, 14, 445) :
373a : flaminicae / prouinciae / Lusitaniae, / Seruiliae L(ucii) f(iliae) / Albini (uxori), d(ecreto) d(ecurionum).
374b : Lucceiae / Q(uinti) f(iliae) Albinae / Terentiani (uxori), / d(ecreto) d(ecurionum).
375Datation : sous Vespasien.
376Bibliographie de Servilia L. f. :
Delgado 1990, n° 17.
Lefebvre 2001a, 217-239.
Fishwick, Imperial Cult, III, 2, n° 17, p. 154.
377Bibliographie de Lvcceia Q. f. Albina :
Delgado 1990, n° 17.
Lefebvre 2001a, 217-239.
AE, 2001, 1132.
378Fonction de Servilia L. f. :
Flaminique de la province de Lusitanie.
379Liens familiaux de Servilia L. f. :
Épouse de (Q. Lucceius) Albinus.
Mère de Lucceia Q. f. Albina [302].
Belle-mère de [-] Terentianus.
380liens familiaux de Lvcceia Q. f. Albina :
Fille de (Q. Lucceius) Albinus et de Servilia L. f., flaminique de la province [305].
Épouse de [-] Terentianus.
381Commentaire :
382Un manuscrit transmet le dessin de ce qui semble être les restes d’une base honorifique double183. Elle portait les effigies de deux dames. L’hommage de la partie gauche concernait la flaminique provinciale Servilia [305] et celui de droite, Lucceia Q. f. Albina [302]. Leurs dénominations permettent d’affirmer que la première était la mère de la seconde : pour Servilia, on a décliné l’identité de son époux à travers son cognomen au génitif, Albini, hérité ensuite par leur fille, Lucceia Albina. Le texte commence par le titre flaminica au datif, mais peut-être aussi au pluriel : s’agirait-il d’une façon d’attribuer la même prêtrise aux deux femmes ? Le monument fut érigé par décret de décurions, peut-être au moment du décès de la plus âgée, qui occupa indubitablement le flaminat provincial.
383Les possibles ascendants et descendants des deux femmes ont fait l’objet de plusieurs études. Elles posent deux questions fondamentales. Tout d’abord, est-ce que l’époux de Servilia était, sous Claude, le flamine provincial Albinus Albui f.184, qui aurait reçu la citoyenneté romaine pour devenir Q. Lucceius Albinus ? Ensuite, est-ce que le procurateur Luceius Albinus185 d’époque néronienne était un fils de Servilia et de Q. Lucceius Albinus, et le frère de Lucceia Albina ? On doit à S. Lefebvre l’affirmation de ces deux parentés186 et à A. U. Stylow et L. Ventura leur démenti récent. Bien évidemment, toute proposition sur ces questions demeure hypothétique. L’abondance des Lucceii et des Albini en Lusitanie, particulièrement à Olisipo187, fait penser qu’il existait bien une relation de parenté entre eux, malgré la difficulté à établir des liens concrets, étant donné l’homonymie fréquente dans ces grandes familles. Cependant, comme propose M. González, il semble difficile d’admettre qu’Albinus Albui f., le seul prêtre provincial pérégrin connu dans la péninsule Ibérique188, soit l’époux de la citoyenne romaine Servilia L. f., qui vécut une génération plus tard. Rien n’empêche cependant de penser qu’il s’agisse de son beau-père. Il est aussi certain que le procurateur Lucceius Albinus doit figurer dans ce dossier, mais sa filiation avec Servilia L. f. Albini et Q. Lucceius Albinus reste incertaine.
384Lucceius/a est un nomen latin fréquent en Italie et relativement fréquent dans les provinces occidentales, notamment dans la péninsule Ibérique189, tout particulièrement en Lusitanie190. Servilius/a est un gentilice latin191, attesté en Hispanie dans les régions de romanisation ancienne, notamment dans les cités de Bétique. En Lusitanie, les exemples sont issus de l’épigraphie d’Emerita Augusta192, ce qui permet de suggérer que la famille de la flaminique habitait la capitale provinciale. Elle aurait pu ensuite épouser un notable d’Olisipo.
303. Maria Procvla
-306. Vibia Maxima
385CIL, II, 193 ; EOlisipo, 75 :
386D(is) [M(anibus) ?], / L(ucio) Cantio L(ucii) f(ilio) / Gal(eria) Marino, / aedili, / Vibia Maxima, / auia, et / Maria Procul[a], / mater, honor[e] / contentae, / d(e) s(ua) p(ecunia).
387Datation : iie siècle.
388Liens familiaux de Maria Procvla :
Mère de L. Cantius L. f. Gal. Marinus, édile193.
Fille de Vibia Maxima [306].
389liens familiaux de Vibia Maxima :
Grand-mère maternelle de L. Cantius L. f. Gal. Marinus, édile.
Mère de Maria Procula [303].
390Commentaire :
391Maria Procula, la mère, et Vibia Maxima, la grand-mère maternelle, érigèrent un monument à L. Cantius Marinus, édile de la cité. Le support semble être une base de statue qui fut attribuée par la cité, mais que la grand-mère et la mère payèrent, après en avoir accepté l’honneur. La question est de savoir où ce monument était placé, car un D figure dans la première ligne : s’agirait-il de la dédicace aux Dis Manibus ?
392Le gentilice du magistrat, Cantius, est latin194, mais attesté surtout dans le nord de l’Italie, dans les Gaules195 et en Lusitanie196, où il avait des assonances avec des noms indigènes, souvent celtiques197. Rare à Olisipo, le gentilice Vibius/a est fréquent à Emerita Augusta198.
393Les relations de parenté exprimées dans l’inscription permettent de proposer le stemma suivant :
304. Peticia P. f. Tvsca
3941. CIL, II, 192 ; EOlisipo, 33 :
395C(aio) Caecilio Q(uinti) f(ilio) / Gal(eria) Gallo, aed(ili), / Peticia P(ublii) f(ilia) Tusca.
3962. CIL, II, 240 ; EOlisipo, 53 :
397Peticiae P(ublii) f(iliae) / Tuscae.
398Datation : iie siècle.
399Liens familiaux :
Épouse de C. Caecilius Q. f. Gal. Gallus, édile199.
400Commentaire :
401Deux documents épigraphiques concernent Peticia Tusca : elle rédigea, pour son époux, une inscription disparue, mais dont on conserve la transcription. L’absence de formules funéraires permet de penser qu’il s’agissait d’un hommage sur piédestal. Disparu lui aussi, le support de l’inscription 2, comporte la dénomination de Peticia Tusca au datif. Il est possible de proposer qu’il s’agissait du piédestal qui portait sa statue, exposée à côté de celle de son époux, créant ainsi une galerie familiale de portraits, semblable à celles que l’on connaît dans d’autres cités.
402Étant donné la rareté du gentilice Peticius/a, il faut en mentionner les parallèles les plus prestigieux de la fin de la République et du début de l’Empire. Nous devons aux recherches de P. A. Gianffrotta l’identification d’un notable de la cité de Sulmo comme un négociant en blé de l’époque césarienne dénommé Peticius200. De là, A. Tchernia parvient à identifier d’autres membres de cette famille, éparpillés en Afrique, Égypte et Orient pour des raisons commerciales201. Une étude antérieure nous a par ailleurs permis de proposer que les Peticii étaient originaires de la région des Paeligni, en Italie, qui a livré le plus grand nombre d’attestations de ce nomen, surtout entre Sulmo et Corfinium, avec des exemples plus au sud, vers Canusium202. On trouve des atttestations en nombre limité dans le reste de l’Italie203, sauf en Cisalpine, où l’on rencontre 18 cas204. Des commerçants italiens de ce nom s’installèrent à Délos et, peut-être après l’attaque de Mithridate, dans le port d’Olisipo. D’ailleurs, ce gentilice est rare dans l’épigraphie provinciale occidentale, en dehors de la Lusitanie205 et de l’Afrique206.
403Pour toutes ces raisons, il est possible d’affirmer que Peticia Tusca, épouse de magistrat au iie siècle, descendait des Peticii italiens, peut-être d’une branche affranchie, installée dans la péninsule Ibérique pour développer leurs intérêts commerciaux. Ils firent souche à Olisipo. Le cognomen Tuscus de Peticia se prête également à l’hypothèse d’un passé italien. Les Caecilii donnèrent également de nombreux magistrats à la cité, comme le mari de Iulia M. f. Marcella [300], l’édile Q. Caecilius Q. f. Gal. Caecilianus.
305. Servilia L. f., voir sous Lvcceia Q. f. Albina [302]
306. Vibia Maxima, voir sous Maria Procvla [303]
307. [---]lia Vegeta
404CIL, II, 197 = 5218 ; EOlisipo, 83 (AE, 1953, 255) :
405[---]liae [--- f(iliae)?] / Vegeta[e], / flaminic[ae], / M(arcus) Gellius / Rutilianu(s), / maritus.
406Datation : fin du ier siècle.
407Bibliographie :
Atlas Lusitania, p. 337.
408Fonction :
Flaminique (probablement municipale).
409liens familiaux :
Épouse de M. Gellius Rutilianus.
410Commentaire :
411M. Gellius Rutilianus éleva en l’honneur de son épouse, [---]lia Vegeta, une statue dont on conserve le piédestal. Il appartenait aux principales familles de la ville, les Gellii et les Rutilii, dont l’origine peut remonter à l’émigration de marchands italiens qui donnèrent des magistrats à la cité207. La cassure de la pierre empêche de connaître le gentilice de cette flaminique municipale d’Olisipo. La restitution traditionnelle est [Cae]lia, mais [Iu]lia est aussi probable, étant donné les nombreuses attestations de ce nomen dans la cité208.
PAX IVLIA, colonia (Beja, Portugal)
308. [-] Secvnda
412HAE, 1484 (ILER, 368) ; IRCP, 229 ; Portillo et al., MDAI(M), 1985, n° 26 :
413Iunoni / Secundae n(ostrae), / Primogene / et Felix, ser(ui).
414Datation : ier siècle.
415Commentaire :
416On possède la partie inférieure d’un hermès qui portait une tête disparue où se mélangaient vraisemblablement les traits de la maîtresse de maison et de la déesse Iuno. Il s’agit du seul hermès hispanique érigé en l’honneur d’une femme qui rappelle l’esprit féminin ou Junon, à la différence des monuments italiens ou narbonnais, où cette mention est très fréquente209.
309. Stelina Prisca
417CIL, 46= 5185 ; IRCP, 231 :
418Serapi Pantheo / sacrum, / in honorem G(aii) Ma/ri Prisciani, / Stelina Prisca, / mater, filii / indulgentissimi, / d(edit) d(edicauitque).
419Datation : seconde moitié du iie siècle.
420Liens familiaux :
Mère de G. Marius Priscianus.
421Commentaire :
422Stelina Prisca érigea une statue sur piédestal à Serapis Pantheus et la consacra pour honorer son fils probablement décédé, G. Marius Priscianus, qu’elle qualifia d’indulgentissimus. Les attestations de cultes orientaux sont fréquentes à Pax Iulia210. Le nomen de la mère est un hapax, probablement créé en Lusitanie par dérivation du gentilice Stellius211. Le nomen Marius, celui de son fils, est bien représenté dans les cités romanisées du sud de la Lusitanie212, ainsi qu’en Bétique. Comme c’est souvent le cas, son cognomen est un dérivé de celui de sa mère.
SALACIA, municipium Urbs Imperatoria (Alcácer do Sal, Setúbal, Portugal)
310. Flavia L. f. Rvfina, Emeritensis
423CIL, II, 32 (D. 6893) ; IRCP, 183 ; Saquete, Élites, 1997, n° 18 ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 67 :
424Ioui O(ptimo) M(aximo), / Flauia L(ucii) f(ilia) Rufina, / Emeritensis, fla/minica prouinc(iae) / Lusitaniae, item col(oniae) / Emeritensis perpet(ua) / et municipi Salacien(sis), / d(edit) d(edicauitque).
425Datation : iie siècle.
426Bibliographie :
Delgado 1999, n° 14.
Fishwick, Imperial Cult, III, 2, n° 13, p. 154.
427Fonctions :
Flaminique de la province de Lusitanie
ainsi que flaminique perpétuelle de la colonie d’Emerita Augusta
et du municipe de Salacia.
428Commentaire :
429Dans le cadre de ses activités comme flaminique de Salacia, Flavia L. f. Rufina érigea un monument à Jupiter. Il en subsiste la partie inférieure du piédestal ou d’un autel, avec le socle et presque tout le dé, décoré avec les symboles du dieu213. Elle faisait partie d’une série de dames riches, souvent veuves et sans enfants, dont la protection et la générosité étaient recherchées dans plusieurs cités, qui les honoraient avec le titre de prêtresse, comme Laberia Galla [272] d’Ebora ou Porcia Materna d’Osicerda [381].
São Bartolomeu de Messines, municipium Flauium, nomen ignotum (Silves, Faro, Portugal)
311. Artvllia C. f. Severa
430CIL, II, 8 (ILER, 30) ; IRCP, 60 ; Andreu, Munificencia, 2004, n° 69 :
431I(oui) O(ptimo) M(aximo), / in memoriam / L(ucii) Atili Maximi / Seueriani, fil(ii) / pientissimi, / L(ucius) Atil(ius) Atilianus / et Artullia / C(aii) f(ilia) Seuera, ex / [ar]genti lib(ris) / [---] posuerunt.
432Datation : seconde moitié du iie ou début du iiie siècle.
433Liens familiaux :
Épouse de L. Atilius Atilianus.
Mère de L. Atilius Maximus Severianus.
434Commentaire :
435Le piédestal en marbre d’Estremoz, dont on conserve le dé, portait l’effigie en argent de Jupiter214. Ce signum de la divinité fut érigé à la mémoire du fils disparu, L. Atilius Maximus Severianus, par ses parents, Artullia Severa et L. Atilius Atilianus. Alors que les divinités choisies pour ce type de commémoration funéraire sont habituellement des abstractions augustéennes, Artullia Severa et son époux préféraient le dieu suprême. On ignore le nom de la cité où était exposé ce monument religieux post mortem. Artullius/a n’a pas de parallèles comme gentilice, mais il se trouve comme cognomen en Italie215.
SELLIVM, municipium Flauium (Tomar, Santarem, Portugal)
312. Allia Amoena
436CIL, II, 5026 :
437Marti sacrum, / Allia Amoena / in honorem / T(iti) Aemili Martiani / fili(i) fecit.
438Datation : seconde moitié du iie ou début du iiie siècle.
439Liens familiaux :
Mère de T. Aemilius Martianus.
440Commentaire :
441Allia Amoena érigea un monument, probablement une statue sur piédestal, au dieu Mars, pour honorer son fils, T. Aemilius Martianus. Sur le gentilice Allius/a, on se reportera au commentaire d’Allia Serani f. Maxuma [255] : il est fréquent dans les milieux indigènes romanisés. Le cognomen Amoena est courant en Lusitanie216.
Notes de bas de page
1 Les affranchis qui se chargeaient du culte des Lares et de la famille sont connus en Italie. Les références sont les suivantes : Rome, CIL, VI, 6214, mag(ister) q(uaestor) in familia ; CIL, VI, 9409, mag(ister) in fam(ilia) ; CIL, VI, 33428, mag(ister) III familiae et conli(bertorum) ; CIL, VI, 36808, mag(istri) prim(i) Lar(ibus) et f(amiliae) ; CIL, VI, 37464, mag(ister) famil(iae) ; AE, 1990, 51, magister Laribus et familiae. Capua, CIL, X, 3942, magister familiae ; Herculanum, AE, 1980, 247 mag(ister) Laribus et familiae ; Peltuinum Vestinum, CIL, IX, 3424 mag(istri) L(aribus) f(amiliaribus) ; Pompei, AE, 1909, 55 mag(istri) L(aribus) f(amiliaribus) ; Stabiae, CIL, X, 773, mag(ister) Larib(us) et famil(iaribus) ; Germanie supérieure, AE, 1920, 52, mag(ister) II famil(iae) ; Incertum, AE, 1955, 2 ; mag(ister) q(uinquennalis) famil(iae). À partir des données de EDCS.
2 Voir vol. I, p. 171-172.
3 Schulze 1904, 117 ; OPEL, I, 31 recense les deux attestations d’Emerita, plus une dans la Cisalpine et une autre en Panonnie.
4 AE, 1967, 188.
5 Navarro Caballero & Bost 2003, 409.
6 Atlas Lusitania, carte 24, p. 90.
* Nous proposons actuellement un article sur l’hommage public de Coronia P. f. Procula qui n’a pas encore fait l’objet d’une étude scientifique.
7 Sur la forme du monument funéraire et sur sa décoration, voir vol. I, p. 72-73.
8 Maxfield 1981, 89-93.
9 Commentaires sur ces peintures dans Abad 1976, 79-80 et 354-355 ; Guiral 2002, 98-101.
10 Edmondson 2000, 302. Il croit reconnaître deux bandes pourpres étroites dans la tunique qui, dans les cités, pourraient indiquer la condition de décurion.
11 Sur les piédestaux doubles, voir nos commentaires dans le vol. I, p. 35-36, à partir des travaux de Stylow & Ventura 2005.
12 Sans doute à cause du souvenir de Caecilius Metellus, Navarro Caballero et al. 2003, 408.
13 Atlas Lusitania, carte 63, p. 122-123.
14 AE, 1977, 417. Sur ce gentilice en Lusitanie, Atlas Lusitania, carte 33, p. 346.
15 PIR V 104 ; Thomasson, Laterculi Praesidum, Syria, 35.
16 PIR2 D 133.
17 FOS, 778.
18 Alföldy, EOS, 359.
19 PIR2 R 93 ; Alföldy, EOS, 365 ; Caballos, Senadores, 163 ; des Boscs, Parti Hisp., 119.
20 PIR2 R 90.
21 PIR2 R 91.
22 Sur le monument, León 1970, 181-197.
23 Le stemma des Roscii Aeliani Paculi dans PIR2 pars VII, p. 74. L’époux de la dame fut aussi indiqué dans l’hommage de Vercella (n° 2).
24 L’origine de cette famille reste controversée. Étienne, EOS, 365 suggérait la cité de Brixia. Caballos, Senadores, 163 pense qu’une origine lusitanienne est probable (sur cette origine, Alföldy, Fasti Hisp., p. 148 n. 104, avec la bibliographie anétrieure). Récemment, Eck 1996, 109-113 a prôné une origine sicilienne pour les Roscii. Aucune relation onomastique n’a cependant pu être établie pour justifier son origine lusitanienne qui explique néanmoins la donation de la dame.
25 EE, VIII, 302 (D. 8972), la plaque de marbre est cassée à gauche.
26 Alföldy, Fasti Hisp., p. 104.
27 Comme L. Helvius L. f. Pap. Rebilus, Aug(ustanus), vétéran de la légion VI Victrix pia felix (AE, 2006, 616 ; HEp, 15, 47).
28 Solin 1982, 1244 ; Lozano 1998, 133.
29 Dans l’inscription, il est décrit comme IIuirali.
30 Curchin, Magistrates, n° 350.
31 Armani 2003, 89.
32 Solin & Salomies 1994, 70, XII, 551 ; RIB, 673, seule attestation en dehors de l’Italie.
33 Solin 1982, 283, 1370 ; Lozano 1998, 165.
34 Solin & Salomies 1994, 99. Peut être à l’exception d’une attestation fragmentée de Forum Nouum dans le Samnium (SupIt, 5, 89).
35 Schulze 1904, 281. Il s’agit d’un nomen très peu fréquent, parfois attesté aussi comme cognomen, données de EDCS.
36 D’après la carrière de son époux. Lefebvre 2006a, 259, considère que la procuratèle de P. Cussius Phoebianus put avoir lieu à un moment indéterminé du iie siècle. Dobson Primipilares, 254 date son possible primipilat de la fin du iie siècle et considère que sa procuratèle déjà centenaire eut lieu tout de suite après. En effet, il a été identifié comme tribun de la première cohorte des vigiles (D. 8700 a).
37 PIR2 C 1639 ; CP, 218 ; Dobson, Primipilares, 254 ; Sablayrolles, Vigiles, 59 ; Lefebvre 2006a, 259 ; Meens 2008, n° 103.
38 PIR2 I 617.
39 D. 8700a.
40 Hübner dans EE, VIII, 25.
41 Atlas Lusitania, 221 ; OPEL, III, 21 ; Vallejo 2005, 326-327.
42 Dig., 23.38 (Paul, lib., 2 sententiarum) : Si quis officium in aliqua prouincia administrat, inde oriundam, uel ibi domicilium habentem uxorem ducere non potest, quamuis sponsare non prohibeatur : ita scilicet, ut si post officium depositum noluerit mulier nuptias contrahere, liceat, ei hoc facere, arris tantummodo redditis quas acceperat.
43 Hispanique pour Schulze 1904, 426 ; répertorié par Solin & Salomies 1994, 66.
44 Schulze 1904, 426 ; OPEL, II 89, plus les données de EDCS.
45 Atlas Lusitania, 158 ; Vallejo 2005, 470.
46 Delamarre 2007, 80.
47 À nouveau Dig., 23.38.1.
48 Solin 1994, 577-579.
49 Curchin, Magistrates, n° 174.
50 On conserve la partie gauche. La restitution à droite est hypothétique.
51 Navarro Caballero et al. 2003, 408 ; Atlas Lusitania, carte 217.
52 Atlas Lusitania, carte 221, p. 255.
53 Abascal 1994, 194-195.
54 Atlas Lusitania, carte 221, p. 255.
55 CIL, II, 5272.
56 HEp, 1, 105.
57 Abascal 1984, 202 ; c’est un gentilice attesté surtout à Sagonte. Seul exemple à Emerita Augusta dans la Lusitanie, Atlas Lusitania, 267, permet de suggérer une origine italienne et coloniale de la famille ; Popillius/a est un gentilice bien représenté en Italie (EDCS).
58 Voir vol I, p. 171-172.
59 Les exemples de cette pratique sont relativement nombreux en Italie, voir vol. I, p. 170-173.
60 L’inscription a été trouvée à Torre de Miguel Sesmero, province de Badajoz, qu’on attribue aujourd’hui au territoire d’Augusta Emerita, contre l’opinion de Hübner (CIL, II, 981), qui le situait en Bétique.
61 Schulze 1904, 143, 226, d’origine étrusque, avec 5 attestations à Rome et 5 autres en Rhétie, OPEL, IV 54 (7 attestations à Rome et 18 autres dans le monde latinophone selon EDCS).
62 Navarro Caballero et al. 2003, 409.
63 Ferreruela et al. 2003 : il s’agit de l’affranchi [L. Sca]ndilius L. l.
64 Données issues de EDCS. En réalité, les inscriptions latines n’en livrent que trois attestations : celle de Mérida, une autre à Ateste (nominatif en –es), CIL, XIV, 2554, et une autre en Campanie, CIL, XIV, 3435. Il n’est pas répertorié dans les ouvrages consacrés à l’onomastique grecque.
65 C’est d’ailleurs, la seule personne nommée ainsi dans la colonie de Norba. Postumius/a est un nomen rare en Lusitanie, sauf à Olisipo, où l’on trouve quelques exemples, Atlas Lusitania, 268.
66 Solin & Salomies 1994, 213 ; cf. HEp, 7, 125.
67 Données de EDCS : une à Bolsena (CIL, XI, 2710a) ; deux en Afrique (CIL, VIII, 570 et 14535) ; une en Germanie supérieure (CIL, XIII, 6623).
68 C’est le cas, par ex. de Blaesidienus, créé à partir de Blaesius, Atlas Lusitania, 115.
69 Curchin, Magistrates, n° 393.
70 Liebenam 1900, 256, avec les références épigraphiques italiennes.
71 Atlas Lusitania, carte 15, p. 81.
72 Atlas Lusitania, carte 272, p. 298.
73 Navarro Caballero et al. 2003, 409 ; Vallejo 2005, 190-191.
74 Delgado 1999, n° 6.
75 Solin & Salomies 1994, 149 proposent une seule attestation, celle-là.
76 OPEL, III 167.
77 Les auteurs précédents ont interprété les deux DD comme d(ecreto) d(ecurionum), ce qui est impossible, étant donné le contenu de l’inscription.
78 Cognomen latin rare, issu de Priscus. Trois exemples connus selon EDCS, dont seul celui-ci est au nominatif.
79 Atlas Lusitanie, carte 158, p. 197-204.
80 Atlas Lusitanie, carte 251, p. 276.
81 SupIt, 1, F, 23 CIL, X, 5820, à partir de DBCS.
82 Atlas Lusitanie, carte 69, p. 128.
83 Vallejo 2005, 246-249.
84 Curchin, Magistrates, n° 319.
85 CIL, II, 4989 + 5161 ; IRCP, 80, car celui-ci était le petit-fils de T. Manlius Martialis.
86 Les auteurs précédents ont interprété les deux DD comme d(ecreto) d(ecurionum), ce qui est impossible, étant donné le contenu de l’inscription.
87 Pomp. Mela 3.1.7 ; Ptol. 2.5.2. Ce port était situé sur le promontorium Cuneus, près du delta du Guadalquivir, au voisinage de la frontière entre la Lusitanie et la Bétique, face aux terres africaines.
88 Sur cette identification et sur les liens des Rutilii avec les familles aristocratiques de Balsa, cf. Navarro Caballero 2006b.
89 Version proposée de la lecture de la pierre à partir de l’étude d’Anacleto, différente de celle du CIL.
90 Les versions divergent sur cette inscription disparue. Nous présentons celle qu’a proposée Anacleto à l’aide de différents manuscrits
91 Delgado 1999, n° 3.
92 L’expression semble typique de cette cité. Outre les deux textes de Iulia Modesta, elle est utilisée dans CIL, II, 401 et 402.
93 portas refecit, selon Anacleto.
94 Sur ce gentilice, on se reportera à notre commentaire sous la notice de Memoria C. f. Calchisia [280].
95 Sur ce nom, Abascal 1994, 83 ; pour la Lusitanie, Atlas Lusitania, carte 32, p. 95.
96 Kajanto 1982, 243 et EDCS. Sur ce poète, Scaevus Memor, PIR2 S 188. Cf. Mart., Epigr., 11.9.1 et 10. Ses dérivés en diminutif sont plus fréquents. On connaît aussi le gentilice Scaevius/a avec deux attestations d’une même famille à Rome (CIL, VI, 25969).
97 Curchin, Magistrates, n° 322.
98 Sur Attia, Atlas Lusitania, carte 44, p. 103 ; Navarro Caballero et al. 2003, 409.
99 Voir Atlas Lusitania, s.v. Annius/a, Anna, carte 24, p. 88-90. Il semble s’agir par son homonymie avec les anthroponymes locaux d’un nomen fréquent dans les cités plus tardivement romanisées ; sur ces questions, Navarro Caballero et al. 2003, 409.
100 Atlas Lusitania, carte 285, p. 311 ; Vallejo 2005, 405.
101 Sur ces questions, Alföldy 1987, 59.
102 Sur Caerius/a, et sur Caerus, Atlas Lusitania, p. 126 et Vallejo 2005, 242. Signalons cependant la possibilité d’un parallèle à Larinum, AE, 1995, 356 : Q. Caeri[---]. On trouve aussi une possible attestation en Tunisie, ILTun, 499, 8.
103 Navarro Caballero et al. 2003, 409 ; Vallejo 2005, 190-191.
104 La datation correspond aux inscriptions. Avita Moderati f. appartenait à la génération précédente.
105 Il s’agit, à ce jour, du seul exemple publié dans la péninsule Ibérique et l’un des rares connus dans l’empire. Nous attendons la publication d’une nouvelle attestation à Valeria de la part d’Helena Gimeno et Jonathan Edmondson.
106 Sur cette famille, González-Conde 2000 ; Cerrillo 2007.
107 Abascal 1994, 230 ; pour la Lusitanie, Atlas Lusitania, carte 303, p. 324.
108 CIL, II, 715.
109 Curchin, Magistrates, n° 323.
110 Sur Bolosea, Atlas Lusitania, carte 58, p. 116 ; Vallejo 2005, 214. Sur Pellus, Atlas Lusitania, carte 228, p. 259-260 ; Vallejo 2005, 368-369.
111 Fidius/a est un nomen latin, Schulze 1904, 475, très peu répandu, OPEL, III, 140, dont la présence peut être expliquée par son association avec le cognomen Fidus, très attesté dans la péninsule Ibérique, ibid.
112 Sur la transmission de noms dans les familles en Lusitanie, avec l’héritage du nom du grand-père, voir Navarro Caballero 2010.
113 Sur la reconstruction du monument et la place des piédestaux et des statues, voir García y Bellido 1972-1974, 45-90 ; dernière étude sur le tétrapylon dans Nünnerich-Asmus 1996 ; sur la signification dynastique des statues sur le monument, Navarro Caballero 2006a.
114 Atlas Lusitania, carte 25, p. 91.
115 Atlas Lusitania, p. 344.
116 Attesté dans le nord de la Lusitanie par son assonance avec des anthroponymes locaux, Atlas Lusitania, carte 279, p. 303-304.
117 Dardaine 1980, 41 ; ces cités du sud lusitanien sont Salacia, Pax Iulia et Myrtillis.
118 Par ex., à la mort de C. Sempronius Celer, filius, les cités de Laminium, Viuatia et Tugia décidèrent de lui octroyer des funérailles publiques et des statues. Ses parents, C. Sempronius Celer, pater, et Sempronia Augè [439] en prirent les frais à leur charge.
119 Sur ce gentilice très fréquent en Lusitanie, Atlas Lusitania, carte 162, 209 ; typiquement italien (Schulze 1904, 162, 315), il peut être considéré même comme un “fossile onomastique” (Navarro Caballero et al. 2003, 409), car il a été porté par des individus du sud de la Lusitanie, associé à l’émigration italienne. Toutefois, pour diverses raisons, associée notamment à l’homophonie locale, il est bien attesté dans le conuentus Scallabilitanus accompagné des cognomina indigènes. Il est aussi possible que les Laberii d’Évora aient possédé des terres dans le nord. Laberia Galla avait très probablement une relation familiale avec Laberia Galli f. Catulla, attestée dans une inscription de Sto. Estêvão, Estremoz (AE, 1977, 374 ; IRCP, 456).
120 Stein dans PIR2 : [Caeci]lia Q. f. Auita à partir de l’homonymie de cette dame avec une autre attestée à Conimbriga (AE, 1924, 12). Cette relation doit être rejetée, car les inscriptions ne sont pas contemporaines. Caballos, Senadores, 174 propose également [Iu]lia ou [Aci]lia, à partir de la possible identification du sénateur comme L. Fabius M. f. Gal. Cilo Septiminus Catinius Acilianus Lepidus Fulcianus.
121 Étienne, EOS, 521 ; Caballos, Senadores, 174.
122 Sur ces questions, voir supra n. 120.
123 PIR2 I 424 : Étienne, EOS, 5 ; Caballos, Senadores, 90.
124 PIR2 I 266 ; Étienne, EOS, 6 ; Caballos, Senadores, 86.
125 PIR2 I 439 ; Étienne, EOS, 7 ; Caballos, Senadores, 92.
126 IRCP, 382.
127 CIL, VI, 14778 : Chrysis, esclave de Calpurnia Sabina.
128 Navarro Santana 1999.
129 CIL, II, 354 plus da D. Fernandes 2000, 197-220 (AE, 2000, 679 ; HEp, 10, 732). L’inscription a été donnée à Collipo, puis à Olisipo.
130 Plus Étienne, EOS, 7 ; Caballos, Senadores, 91.
131 Nouvelle analyse dans AE, 2000, 679.
132 PIR2 C 560 ; Étienne, EOS, 2 ; Caballos, Senadores, 46.
133 IRCP, 455, stemma que nous avons adapté.
134 Solin & Salomies 1982, 45.
135 Données de la EDCS.
136 OPEL, II, 31.
137 IRCP, 375.
138 Il signe d’un seul nom un autel pro salute d’Acilius Rufinus.
139 Schulze 1904, 143.
140 Delamarre 2007, 55.
141 15 exemples selon EDCS.
142 Un bénéficiaire de la IIIe légion, CIL, VIII, 2837, Canidius Fortunatus, à Lambèse.
143 Atlas Lusitania, 132 ; OPEL, II, 31.
144 Solin & Salomies 1984, 50 ; OPEL, II, 43 ; Abascal 1994, 107 ; Atlas Lusitania, 132. OPEL donne deux attestations en Narbonnaise et une autre en Cisalpine.
145 PIR2 F 27 ; Étienne, EOS, 525 ; Caballos, Senadores, 66 ; Gabrielli 1995-1995, note 28. Sur son cursus, dans CIL, VI, 31798, l’inscription est datée de l’année 211-212.
146 Abascal 1994, 109.
147 CIL, II, 1301 ; CILA Se, 991 (AE, 1998, 724 ; HEp, 8, 395).
148 Atlas Lusitania, 136.
149 Abascal 1994, 187-188,
150 Où l’on trouve une flaminique perpétuelle de la colonie, Munia L. f. Severa, RIT, 347.
151 C’est le cas de IRCP, p. 443-444, qui, faute de mieux, pense que l’inscription a été regravée à l’époque moderne.
152 OPEL, II, 22, plus les données de EDCS.
153 CIL, VI, 32638 B, 7, référence publiée par Solin & Salomies 1994, 117 : il s’agit d’un soldat italien inscrit dans les listes de prétoriens de l’année 177 trouvées dans les castra praetoria à Rome ; il s’appelait C. Memorius C. f. Fla. (sic) Messor, Segus(ione). En outre, Memorius/a est attesté comme cognomen en Italie et en Dalmatie, OPEL, III, 75.
154 OPEL, IV, 80, plus les données de EDCS.
155 OPEL, I, 147, plus les données de EDCS : outre l’Italie, la Narbonnaise et la péninsule Ibérique, il est attesté en Afrique et dans les provinces danubiennes.
156 Sur ce nom Abascal 1994, 83 ; pour la Lusitanie, Atlas Lusitania, carte 32, p. 95.
157 Comme le prouve J. d’Encarnação, dans IRCP, p. 445.
158 Voir, entre autres exemples significatifs à Tarraco, CIL, II, 6088 ; RIT, 204 ; CIL, II2, 14, 2, 1061 ; à Salona, CIL, III, 2509 : ILJug, 3, 2365 ; à Iader, CIL, III, 2945.
159 D’après EDCS.
160 ive siècle à Tauchira, CIL, III, 6 (AE, 1982, 916) ; à Satafis, CIL, VIII, 20267.
161 Seston & Perrat 1947, 139-159 (AE, 1948, 167 ; 1949, 75 ; 1956, 237).
162 Atlas Lusitania, carte 24, p. 90-91 ; Navarro Caballero et al. 2003, 409.
163 Rufinus/a est le cognomen le plus répandu en Lusitanie, Atlas Lusitania, carte 257, p. 282-286 ; pour Vegetus/a, voir aussi Atlas Lusitania, carte 319, p. 336.
164 Atlas Lusitania, 99.
165 Sur Rufinus/a, voir Atlas Lusitania, carte 257, p. 282-286 ; sur Severus/a, ibid. carte 278, p. 300-303. Sur la latinisation de l’onomastique pérégrine en Lusitanie et ailleurs, Navarro Caballero 2010.
166 Gracia 1991, 439.
167 AE, 1992, 952.
168 FE, 46, 1994, n° 207.
169 Atlas Lusitania, carte 217, p. 248-250.
170 Solin & Salomies 1994, 107.
171 OPEL, III, 35 plus les données de EDCS : 19 attestations dont 8 non hispaniques. Pour la Lusitanie, deux exemples, plus un Lepidus, Atlas Lusitania, 211.
172 Atlas Lusitania, carte 222, p. 255.
173 Voir la notice de Scribonia G. f. Maxima [293]. On conserve aussi la notice d’une inscription érigée par C. Pagusicus Lucianus à sa sœur Pagusica L. f. Fundana, CIL, II, 28 ; ERCP, 156. La perte du support empêche de connaître la nature du monument : inscription honorifique ou funéraire ?
174 Sur les Pagusici, voir note immédiatement supra ; sur les Scribonii, nouveaux citoyens du municipe flavien, voir l’hommage d’un père à son fils : CIL, II, 29 ; IRCP, 158.
175 Curchin, Magistrates, n° 363.
176 Atlas Lusitania, carte 217, p. 248-250.
177 Dig., 48.4.5. Sur ce personnage et sa possible identification avec le père de Iulia Decimi filia Cassiana, PIR2 I 248 ; Lambrechts 1937, n° 225 ; Caballos, Senadores, 85.
178 Armani 2003.
179 IRCP, 259.
180 Curchin, Magistrates, n° 376.
181 Comme, par ex., le magistrat C. Caecilius Q. f. Gal. Gallus, le mari de Peticia P. f. Tusca [304].
182 Comme, par ex., AE, 1962, 324 ou CIL, II, 206.
183 Sur ce type de support, voir vol. I, p. 109-110.
184 CIL, II, 473.
185 Tac., Hist., 2.58 ; PIR2 A 481 et L 354 ; CP, 33 ; CJC, 665 ; Lefebvre 2001a, 227, probablement ancien primipile et ensuite gouverneur de la Judée, de la Mauritanie Caesariensis, et ensuite de la Mauritanie Tingitane, poste qu’il occupa en 68 quand, partisan de Galba, il menaça d’envahir la péninsule Ibérique.
186 Lefebvre 2001a, 227 ; Sherwin-White 1966, 277-365 avait suggéré auparavant la parenté entre le procurateur Lucceius Albinus et Servilia L. f. Albani.
187 Atlas Lusitania, carte 174, p. 217 (Lucceius/a) et carte 9, p. 78-79 (Albinus/a).
188 D’ailleurs, ils sont rares partout, sauf dans la province d’Asie.
189 387 pour tout l’empire, EDCS, plus OPEL, III, 34 pour les provinces occidentales.
190 Atlas Lusitania, carte 174, p. 217.
191 Solin & Salomies 1994, 169.
192 Atlas Lusitania, carte 275, p. 299.
193 Curchin, Magistrates, n° 377.
194 Solin & Salomies 1984, 45.
195 OPEL, II, 65 plus les données de EDCS.
196 Atlas Lusitania, p. 132.
197 Dondin-Payre 2001, 290 ; Vallejo 2005, 259.
198 Atlas Lusitania, carte 325, p. 340.
199 Curchin, Magistrates, n° 375.
200 Gianfrotta 1989, 177-183. Caes., BC, 3.96 ; Plut., Pomp., 73.3.6.
201 Tchernia 1992, 293-301.
202 Navarro Caballero 2005, 79-80.
203 Données de EDCS.
204 OPEL, II, 134.
205 Mócsy 220 ; Abascal 1994, 196-197.
206 Données de EDCS.
207 Navarro Caballero 2005.
208 Atlas Lusitania, carte 158 et p. 199.
209 Portillo et al. 1985, 214-217, avec tous les exemples d’Italie et de Narbonnaise.
210 Alves Dias 1981.
211 Schulze 1904, 237 et 425 ; Solin & Salomies 1994, 176.
212 Atlas Lusitania, carte 195, p. 230-231.
213 Un aigle avec le fulmen sur la face 4 et une palmette sur la face 2.
214 Le dé est décoré d’une couronne civique sur la face 2 et d’une patère sur la face 4. Les deux champs décoratifs, ainsi que le champ épigraphique, sont en creux. Leurs cadres sont décorés d’une guirlande de feuilles et de pointes de lances. Une mortaise sur la face supérieure devait recevoir le couronnement ou la statue.
215 CIL, XIII, 1355.
216 Atlas Lusitania, carte 22, p. 85-87.
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