Chapitre VI - Les auspices d’investiture d’Octavien en 43 a.C. : de la légitimation de fonctions de potestas par l’auctoritas de Jupiter
p. 145-153
Résumés
Les rapports entre auspices et auctoritas sont peu présents explicitement dans les sources. Un dossier mieux documenté permet toutefois de les explorer davantage : celui des auspices d’investiture qu’Octavien prend en 43 a.C., d’une part à Spolète, le 7 janvier, à la suite de l’attribution de son premier imperium, d’autre part, lors de son accession au consulat, le 19 août, à Rome.
The relationship between auspices and auctoritas is not well attested in the ancient evidence. However the better documented case of Octavian’s investing auspices in 43 BC makes it possible to explore it further. These are the auspices he took on the one hand in Spoleto on 7th January for the granting of his first imperium, on the other, for his accession to the consulate in Rome on 19th August.
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Mots-clés : Auctoritas, auspices d’investiture, Octavien-Auguste
Keywords : Auctoritas, ‘investing’ auspices, Octavian-Augustus
Texte intégral
1Dans le cadre de cette enquête collective sur l’auctoritas m’a été confiée la thématique de l’autorité des auspices. Encore faut-il s’entendre sur le sens de cette formule. S’agit-il de l’autorité qu’auraient conférée à un magistrat les auspices obtenus ? Ou s’agit-il plutôt de l’autorité propre aux auspices, autrement dit de l’autorité des signes demandés et obtenus par le magistrat interrogeant les dieux, et plus spécifiquement Jupiter, par exemple avant d’entrer en fonction ou d’entreprendre toute action importante (réunion des comices, départ en guerre etc.) ?
2Force est de constater, d’emblée, que le terme auctoritas n’est que rarement mis en rapport explicite avec les auspicia dans la littérature latine, comme le montre une recherche dans le Library of Latin Texts. Ce constat est vraisemblablement “significatif du fait que les magistratures n’étaient pas des fonctions d’auctoritas”, comme me le fait observer Yann Berthelet1. Seul Cicéron évoque explicitement l’autorité des auspices, dans un passage du De diuinatione relatif à un épisode bien connu. La réunion des comices tenue par Tiberius Gracchus, en vue d’élire les consuls, a été entachée d’un vice de procédure en matière d’auspices. Le “magistrat qui les avait présidés n’était pas légitime”, avaient répondu les haruspices après consultation. Tiberius Gracchus qui a, dans un premier temps, refusé de prendre en considération cette réponse, se ravisa par la suite et, rapporte Cicéron, “conforta par l’aveu de son erreur l’autorité des auspices”2. Le doute n’est pas permis : l’autorité dont il est question est bien celle que détiennent en propre les auspices et donc, en filigrane, celle des dieux et plus particulièrement de Jupiter. L’autorité divine s’exprime ainsi par les auspices, comme l’indiquent quelques autres textes, sur lesquels Berthelet a récemment attiré l’attention3.
3Par les prises d’auspices, les magistrats “sollicitaient l’’accroissement’ ponctuel de leur potestas (avec ou sans imperium) au moyen de l’auctoritas de Jupiter”4. Pour le dire autrement, par les auspices, Jupiter “augmente” et confirme les actions que s’apprête à engager le magistrat.
4Parmi les prises d’auspices, celle du jour d’entrée en fonction d’un magistrat – et tout particulièrement des consuls – revêtait une importance capitale, dans la mesure où elle portait non pas d’abord sur les actions spécifiques qu’il allait entreprendre le jour de la consultation, mais sur sa personne même5. Les textes se rapportant à cet acte fondamental sont pourtant rares (la routine faisant rarement l’objet de récits détaillés). Seul l’historien d’époque augustéenne Denys d’Halicarnasse fournit un récit détaillé de ce rite institué par le premier roi de Rome : il nous offre ainsi l’image théorique d’un rite, toujours d’actualité à son époque, en le situant aux origines mêmes de la Ville. Les Romains ayant choisi la royauté comme forme de gouvernement, Romulus déclare alors qu’il “n’assumerait pas [la fonction royale] tant que la divinité n’aurait pas à son tour confirmé leur choix par un présage favorable”6. Il choisit dès lors “un jour au cours duquel il se proposait de prendre les auspices au sujet de son règne. Lorsque le moment fut venu, il se leva au point du jour et sortit de sa cabane. Il se plaça en plein air, en un lieu bien dégagé, et procéda au sacrifice préalable que réclamait le rite. Puis il invoqua Zeus Basileus et les autres dieux qu’il avait choisis comme protecteurs de la colonie, les priant, s’ils approuvaient qu’il fût roi de la cité, de faire paraître dans le ciel quelque signe favorable. Après cette prière, un éclair parcourut le firmament de la gauche vers la droite (…). Ayant ainsi obtenu de la divinité la confirmation de son choix, Romulus convoqua le peuple en assemblée, lui fit part des auspices, et tous le proclamèrent roi”7.
5Cette prise d’auspices “inaugurale” porte donc sur le pouvoir de celui qui les prend. Jupiter est appelé à se prononcer, par un signe, sur le choix qu’a posé la communauté des citoyens. Une fois confirmé par le dieu, Romulus réunit le peuple pour lui communiquer l’issue positive de la consultation auspiciale et est proclamé roi.
6Denys poursuit en précisant que Romulus établit “une coutume selon laquelle nul n’assumerait la royauté, ni aucune autre charge, si la divinité ne confirmait à son tour le choix par quelque présage”8. La pratique, continue-t-il, fut maintenue “pour l’élection des consuls, des préteurs et des autres magistrats prévus par la loi”9.
7Denys présente ainsi une sorte de schéma théorique de la prise d’auspices initiale du futur magistrat. C’est uniquement après cette prise d’auspices lui signifiant l’approbation des dieux qu’il peut assumer sa charge. Et Denys se conforme à son schéma théorique quand il présente, dans la suite de son récit, l’accession au pouvoir des différents rois et des premiers consuls10. Après l’élection, la personne choisie par le peuple consulte les dieux en prenant les auspices. Si ceux-ci marquent leur approbation par un présage favorable, qui confirme ainsi le choix des hommes, l’élu peut alors revêtir les insignes de sa fonction, en devenant magistrat11.
8Par les auspices d’investiture, les dieux – et tout particulièrement Jupiter – manifestent en quelque sorte leur auctoritas en confirmant la personne élue : c’est fort de l’approbation divine que le magistrat exercera ensuite sa fonction. Cette approbation ne porte toutefois que sur sa personne et non sur les actes qu’il sera amené à poser durant l’année de sa fonction12 : avant tout acte public important, le magistrat devra en effet obtenir, par une prise d’auspices, l’“accroissement” de sa potestas par l’auctoritas de Jupiter13.
9Peu d’exemples concrets permettent d’illustrer le schéma théorique fourni par Denys. Parmi ceux-ci, les prises d’auspices d’Octavien en 43 offrent une matière à réflexion intéressante (et qui, à ma connaissance, n’a guère été exploitée en ce sens). Il s’agit d’une part de la prise d’auspices du 7 janvier à Spolète, successive à l’attribution de son premier imperium ; il s’agit d’autre part de la prise d’auspices inaugurant son premier consulat, le 19 août, à Rome.
10Rappelons brièvement le contexte14 : après la mort de César aux ides de mars 44, Octavien décide de rejoindre Rome, d’entrer en possession de son héritage et de faire ratifier son adoption posthume. Par le biais de tribuns de la plèbe, Antoine, qui est cette année-là consul, fait cependant retarder le vote de la loi curiate nécessaire pour qu’il “entre par adoption dans la famille de César”15. Octavien n’en commence pas moins à porter le nom de son père, ce qui contribue à sa popularité, notamment parmi les soldats, les vétérans et le peuple. Il lève en octobre-novembre 44 une armée de vétérans en Campanie et marche sur Rome où il arrive vers le 10 novembre – il vient d’avoir 19 ans et agit comme priuatus, à ses frais. Antoine approchant avec ses légions, Octavien décide toutefois de partir avec les siennes, en direction d’Arretium16. Dans une lettre à Atticus écrite à Arpinum, datable du 12 ou 13 novembre 44, Cicéron reconnaît au jeune homme un certain esprit, mais le considère comme dépourvu d’auctoritas17. L’audace du jeune homme paie cependant. À la différence de Marc-Antoine, il se montre intransigeant envers les meurtriers de César ; il est soutenu par le peuple et reçoit, en décembre, l’appui de Cicéron qui pense pouvoir le manipuler. Quant à Antoine qui sent le vent tourner, il quitte Rome peu après le 28 novembre, en espérant récupérer les troupes aux mains de Decimus Brutus en Gaule Cisalpine.
11Dès le mois de décembre, il arrive désormais à l’orateur d’évoquer, dans les Philippiques, l’auctoritas du jeune César (même s’il attribue bien plus souvent le substantif au Sénat). Constatons en outre qu’il la mentionne toujours à propos des légions (la 4e et la 1e Martia) qui ont suivi l’auctoritas de C. Caesar18 – auctoritas que Cicéron associe, après le 1e janvier 43, à son imperium et à son nomen19 ou à ses titres de pontifex et pro praetore20. Cicéron a vraisemblablement utilisé, dans ces cas, le terme auctoritas pour évoquer le commandement officieux que le jeune César avait exercé sur ces légions, avant de recevoir l’imperium prétorien.
12Quoi qu’il en soit, alors que Hirtius et Pansa viennent de débuter leur consulat le 1e janvier, Octavien est admis au Sénat et reçoit, sur proposition de Cicéron, le droit d’y donner son avis (parmi les prétoriens ou les consulaires – peu nous importe ici), mais surtout obtient un imperium afin de lutter contre le danger que représente Antoine21.
13Octavien prend connaissance de ces décisions, alors qu’il est à Spolète, en route avec son armée contre Marc-Antoine.
Prise d’auspices et sacrifice lors de l’accession au premier imperium (7 janvier 43 a.C.)
14Dans le parcours d’Octavien-Auguste, la date du 7 janvier 43 est fondamentale, tant d’un point de vue institutionnel que symbolique. Elle fait l’objet de commémorations dans deux calendriers épigraphiques contemporains d’Auguste, en tant que jour où il assuma pour la première fois les faisceaux, c’est-à-dire revêtit pour la première fois l’imperium22 ; elle est considérée par plusieurs auteurs antiques comme le début du ‘règne’ d’Auguste23. Une conception similaire est exprimée dans la loi de fondation de l’autel de Narbonne dédié au Numen d’Auguste en 11 (CIL, XII, 4333) : VII Idus Ianuar., qua die primum imperium orbis terrarum auspicatus est (“7 janvier, jour où il prit les auspices de son premier imperium sur le monde”). Dans ce dernier cas, la prise d’auspices est explicitement mentionnée : par ce biais, il est donc signifié que le premier imperium du futur Auguste a reçu l’approbation divine.
15Les auteurs antiques évoquant l’accession d’Octavien à son premier imperium n’évoquent toutefois pas cette auspication initiale, mais plutôt des présages extraordinaires liés à un sacrifice. Ainsi, d’après Pline l’Ancien, “le diuus Auguste, faisant un sacrifice dans la ville de Spolète le premier jour de sa puissance, trouva chez six victimes le foie roulé sur lui-même d’un lobe à l’autre; il lui fut répondu qu’il doublerait dans l’année son pouvoir”24. Obsequens rapporte un prodige similaire : “alors que les honneurs lui avaient été votés, tout comme l’imperium contre Antoine, des exta duplicia (entrailles doubles ou repliées en deux) apparurent à Octavien en train de sacrifier”25. Selon Cassius Dion, une fois qu’Octavien “eut pris connaissance du sénatus-consulte [lui attribuant l’imperium], il accepta les honneurs et s’en réjouit, surtout parce que, alors qu’il sacrifiait au moment de recevoir les insignes de la puissance prétorienne, on trouva deux foies dans chacune des douze victimes”26. L’auteur hellénophone semble ainsi lier explicitement le sacrifice d’Octavien à la collation des insignes de la fonction. Ce lien fait écho à un passage de Denys d’Halicarnasse portant sur les auspices des deux premiers consuls de l’histoire romaine : si les signes sont favorables, “que ces hommes revêtent les haches et les autres insignes du pouvoir royal”27. L’approbation divine, obtenue par les auspices, apparaît donc comme un préalable à l’entrée en fonction, que rend immédiatement visible le port des symboles du pouvoir.
16Je ne m’arrêterai pas sur la question, naïve et vaine, de savoir si les présages accompagnant le sacrifice d’Octavien ont eu lieu. Il est en revanche intéressant de constater que des récits les rapportant ont vraisemblablement circulé du vivant d’Auguste, puisque, dans son livre sur les prodiges, Obsequens abrège Tite-Live. Ces présages d’un pouvoir exceptionnel représentent, dans la littérature et dans l’imaginaire romains, une manière de désigner un ‘grand homme’ et marquent une étape significative dans son parcours.
17Aucun récit ne nous a donc été transmis de la prise d’auspices initiale du 7 janvier, à laquelle fait allusion l’inscription de Narbonne. Celle-ci ne semble pas avoir donné lieu à des signes particuliers – à la différence de la prise d’auspices qui inaugure quelques mois plus tard le consulat d’Octavien28. Peut-être parce que, formellement, une telle prise d’auspices – préalable indispensable à toute entrée en fonction, a fortiori si elle suppose un imperium – n’était pas aussi ‘traditionnelle’ qu’il peut y paraître à première vue. En effet, un priuatus qui se voyait octroyer un imperium prenait vraisemblablement, en temps normal, ses “auspices de départ peu après avoir franchi le pomerium, dans un templum prévu à cet effet”29. C’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que Cicéron avait pris soin, dans le décret proposé au vote du Sénat, de préciser qu’Octavien serait revêtu de l’imperium, en toute légitimité (eo iure quo qui optumo)30. Cette formule visait, selon toute vraisemblance, à pallier le manque d’actes habituellement obligatoires pour un magistrat : n’étant pas à Rome, Octavien n’avait pu y prendre ses auspices de départ31.
18Le jeune Octavien respectait la tradition de la prise d’auspices certes…, mais dans une certaine mesure seulement. Peut-être est-ce pour cette raison qu’il aurait préféré faire circuler des récits mettant plutôt l’accent sur des présages accompagnant non pas la prise d’auspices mais un sacrifice qu’il fit le jour où il assuma l’imperium qui lui avait été voté. À y regarder de plus près, ce sacrifice pourrait, cependant, être lié à la prise d’auspices. En effet, même si la chose est peu connue, un sacrifice préalable précédait les prises d’auspices. Selon Denys d’Halicarnasse, avant de prendre les auspices à propos de son pouvoir, Romulus “procéda au sacrifice préalable que réclamait le rite” (προθύσας ἃ νόµος ἦν)32. De quoi s’agit-il ? Le verbe προθύω indique bien qu’il s’agit d’un sacrifice précédant la prise d’auspices. Il autorise aussi quelques comparaisons avec d’autres témoignages antiques liés à la sphère auspiciale ou augurale. Ainsi, Romulus et Rémus offrirent également un sacrifice préalable avant l’observation du ciel qui permettrait de choisir lequel des deux serait roi33. Quant à la prise d’auspices opérée par un magistrat sur le point de présider le sénat, elle semble également précédée d’un sacrifice, si l’on en croit Varron (cité par Aulu Gelle)34. C’est aussi ce que semble indiquer Appien dans un passage relatif à l’auspication et aux sacrifices accomplis par César devant le lieu de réunion du Sénat, juste avant sa mort35. Quelqu’un voulut alors informer le dictateur de la conspiration et lui tendit un “rouleau traitant du complot” alors qu’il était en train de sacrifier (prothuomenô) devant le lieu de réunion. Appien poursuit en explicitant : “C’est (…) l’habitude pour les magistrats qui se rendent au sénat de prendre les auspices [οἰωνίζεσθαι] au moment de leur entrée. Et de nouveau, la première des victimes de César se révéla dépourvue de cœur, ou, selon certains, il lui manquait la partie supérieure des entrailles. Et comme le devin lui disait qu’il s’agissait d’un message de mort, il répondit en riant que la même chose lui était déjà arrivée en Espagne, durant la guerre contre Pompée ; le devin répliqua qu’en ce temps-là aussi il l’avait échappé belle, et que cette fois le présage était beaucoup plus funeste : César ordonna de refaire le sacrifice. Puis, bien qu’aucune victime ne fût de meilleur augure, ayant scrupule à faire attendre le Sénat, et pressé par ses adversaires se présentant en amis, il entra sans tenir compte des sacrifices”.
19Loin d’avoir confondu sacrifice et prise d’auspices, Appien aurait utilisé à bon escient le verbe οἰωνίζεσθαι à propos des auspices que prenait tout magistrat avant de présider le Sénat : simplement César ne put procéder à cette prise d’auspices parce que le sacrifice préalable, répété à plusieurs reprises, se solda par un échec inquiétant36.
20Selon ces passages, les prises d’auspices pouvaient donc, au moins dans certains cas, être précédées d’un sacrifice – sanglant si l’on en croit Varron et Appien. Ce sacrifice préalable, présenté comme habituel par Denys et Appien, pourrait avoir eu pour fonction de se propitier les dieux avant d’interroger Jupiter. Ainsi, le sacrifice du jeune César le 7 janvier pourrait correspondre à un sacrifice préalable à toute prise d’auspices (y compris à une prise d’auspice précédant une entrée en fonction, à en croire l’exemple ‘archétypal’ de Romulus).
21Quoi qu’il en soit, le 7 janvier 43 a.C., primo potestatis suae die37, est revêtu d’une importance fondamentale, tant d’un point de vue symbolique que juridique, puisqu’à partir de ce moment, Octavien-Auguste dispose, sans rupture, d’un imperium, jusqu’à sa mort. Importance d’autant plus remarquable qu’une attribution de l’imperium prétorien à un ‘gamin’ (puer qui omnia nomini debes38) était tout à fait extraordinaire. Les récits qui ont circulé, vraisemblablement déjà du vivant d’Auguste, ont en outre insisté sur le soutien des dieux, manifesté par des présages exceptionnels lors d’un sacrifice qui pourrait correspondre à celui qui paraît avoir précédé les prises d’auspices. La potestas du jeune homme, son premier imperium, se devait d’être “augmentée” du soutien divin, conformément à la tradition – toutefois, ce soutien divin devait, du moins a posteriori, être présenté comme extraordinaire, dans la mesure où il se rapportait au premier imperium attribué au jeune César.
22Les victoires d’Octavien en avril contre Antoine, à Forum Gallorum et à Modène, accompagnées de l’attribution, pour la première fois, du titre d’imperator au jeune César, ne lui suffisent pas39. Après que les consuls ont perdu la vie dans ou à la suite de la bataille de Modène, cependant remportée par leur armée, Octavien souhaite obtenir le consulat laissé vacant. Devant le refus et les ‘rebuffades’ du Sénat et après moult péripéties, le jeune César décide en juillet de marcher sur Rome. Habilement, il laisse son armée hors du pomerium, rentre à Rome y collecter des fonds pour les distribuer à ses soldats et sort ensuite “discrètement de la Ville, jusqu’à ce qu’on ait procédé à l’élection des consuls”40. Il s’agit donc bien d’une élection sous la pression d’une armée toute proche mais, dans le respect formel des règles, puisque l’armée reste hors du pomerium. Sans surprise, Octavien est élu consul, “avec le collègue que justement il souhaitait”.
Prise d’auspices et sacrifice lors de l’accession au premier consulat (19 août 43)
23Il rentre alors, dans l’Vrbs, en tant que consul, et, rapporte Appien41, “tandis qu’il sacrifiait, douze vautours apparurent pour lui, autant que, dit-on, on en vit pour Romulus quand il fondait la Ville. Après les sacrifices, il entreprit de nouveau de se faire adopter par son père, selon une loi curiate – ce qui veut dire que l’adoption a lieu devant le peuple (…)”. Suétone présente les choses de manière similaire42 : “Pour son premier consulat, comme il prenait ses auspices d’investiture, douze vautours se montrèrent à lui, comme [autrefois] à Romulus ; et comme il offrait un sacrifice, les foies de toutes les victimes apparurent repliés intérieurement sur eux-mêmes jusqu’à la dernière fibre : or les haruspices furent unanimes pour voir là des présages de grandeur et de prospérité”. John Scheid a déjà montré l’intérêt de ces passages ; j’ai approfondi leur analyse dans mon article sur la loi curiate et les auspices d’investiture des magistrats romains. Rappelons les principaux résultats obtenus43.
24Le premier consulat d’Octavien débute le 19 août 43, comme de coutume, par la prise d’auspices initiale ; celle-ci s’apparente à un présage extraordinaire : au nouveau consul qui vient d’entrer dans Rome, apparaissent, lorsqu’il prend les auspices, douze vautours, comme autrefois à Romulus alors qu’il fondait la Ville. Cette prise d’auspices est certes conforme au modèle romuléen de fondation de la Ville, par observation des oiseaux44 mais s’éloigne, sur ce point, des prises d’auspices précédant l’accession au pouvoir des rois, puis des magistrats, basées sur l’observation du ciel et plus précisément de la foudre. De la sorte, Octavien se présente (soit sur le moment même, soit a posteriori45) comme un fondateur, à l’image de Romulus46. En outre, comme l’a relevé Berthelet, “par l’emploi d’augurium en lieu et place d’auspicium et par la référence aux auspices ‘inauguraux’ de Romulus”, ce passage rapproche les auspices d’entrée en fonction d’Octavien-consul de la tradition annalistique sur l’inauguration des rois. Par la prise d’auspices ici qualifiée d’augurium (aug-), le magistrat obtient des dieux (Jupiter) un “accroissement” (aug-) de sa potestas.
25Quant au sacrifice qu’accomplit Octavien après la prise d’auspices, il s’avère également exceptionnel : l’apparence des foies des victimes annonce grandeur et prospérité. Comme l’a montré Scheid, ce sacrifice correspond vraisemblablement à la reddition des vœux qu’avaient prononcés les consuls précédents, morts au combat. Si tel est le cas, cela signifierait qu’Octavien considère, avec le Sénat, que la res publica a été préservée durant les mois précédents. Si cela peut paraître paradoxal – les deux consuls sont morts –, la victoire n’en a pas moins été remportée par leur armée47.
26Appien ajoute la précision suivante : une fois ces actes religieux accomplis, Octavien “entreprit de nouveau de se faire adopter par son père, selon une loi curiate – ce qui veut dire que l’adoption a lieu devant le peuple”. Cette précision permet de supposer, avec un grand degré de vraisemblance, que la prise d’auspices initiale d’Octavien fut suivie de la loi curiate rendant le magistrat parfaitement iustus, conforme au droit (Octavien a ensuite profité de la présence des curies ou de leurs représentants pour faire voter la loi curiate de son adoption, qui avait été bloquée par Antoine, alors consul, en 44)48. Mais ce qui nous intéresse ici, outre la lex curiata qui fait du jeune César un magistrat iustus, c’est l’approbation préalable de celui-ci, par Jupiter, lors d’une prise d’auspices revêtant un aspect exceptionnel. L’auspication d’Octavien donne lieu à un signe extraordinaire, destiné à frapper les esprits. Il peut bien sûr s’agir d’un récit gonflé a posteriori, mais révélateur de l’importance accordée à cette cérémonie. On ne peut exclure cependant, comme le notait Scheid, une mise en scène imaginée par Octavien, dont on connaît d’ailleurs les volontés à cette époque de s’assimiler à Romulus49. Quoi qu’il en soit, l’auctoritas de Jupiter était nécessaire pour légitimer le jeune César. Des signes extraordinaires, qu’ils se soient manifestés au moment même ou aient été forgés par la suite, renforçaient le caractère remarquable de cette approbation divine, en désignant le tout jeune consul comme un être exceptionnel certes – un nouveau fondateur – mais non encore doté d’auctoritas ou… du moins étant encore loin de l’emporter sur tous par son auctoritas50.
Notes de bas de page
1 Voir sa contribution dans ce volume.
2 Cic., Diu., 1.33 : sed et ipse augur Ti. Gracchus auspiciorum auctoritatem confessione errati sui comprobauit, et haruspicum disciplinae magna accessit auctoritas, qui recentibus comitiis in senatum introducti negauerunt iustum comitiorum rogatorem fuisse (“Cependant Tiberius Gracchus, lui-même augure, conforta par l’aveu de son erreur l’autorité des auspices, et les haruspices, convoqués au sénat juste après ces comices, ajoutèrent beaucoup d’autorité à leur science en assurant que le magistrat qui les avait présidés n’était pas légitime” [trad. G. Freyburger et J. Scheid, La Roue à Livres, 1992]).
3 Berthelet 2015, 23, 33, 42, citant Liv. 10.40.5 (“Le consul, joyeux, annonce publiquement que les auspices sont excellents (consul laetus auspicium egregium esse), que les dieux approuvent cet engagement (et deis auctoribus rem gesturos pronuntiat) et fait arborer le signal du combat”), Liv. 29.27.2-3 ; Ov., fast., 1.611-613. On peut y ajouter Liv. 28.28.11 : ne istuc Iuppiter optimus maximus sirit, urbem auspicato dis auctoribus in aeternum conditam huic fragili et mortali corpori aequalem esse (“Puisse Jupiter Très Bon Très Grand ne pas permettre qu’une ville fondée avec des auspices favorables, à l’instigation des dieux [dis auctoribus], pour l’éternité, ait la même durée de vie que ce corps fragile et mortel !” [trad. P. Jal, CUF, 1996]). Sur le lien auspices-auctoritas-auctor hors contexte politico-institutionnel, voir aussi Cic., Clu., 14 : nubit genero socrus nullis auspicibus, nullis auctoribus, funestis ominibus omnium (“À ce mariage de la belle-mère avec le gendre, il n’y eut pas d’auspices, pas de garants, mais chez tous des paroles de mauvais augure” [trad. P. Boyancé, CUF, 1953]). Sur l’étymologie et les liens entre auctor (augere, augur, augustus) et auctoritas, voir les références fournies par Berthelet (2015, 23, 33, 42) et Hellegouarc’h ([1963] 1972, 295-296).
4 Voir Berthelet dans ce volume.
5 Van Haeperen 2012, 74-79.
6 D.H. 2.4.2 : οὐ µέντοι γε λήψεσθαι τὴν τιµὴν πρότερον, ἐὰν µὴ καὶ τὸ δαιµόνιον ἐπιθεσπίσῃ δι´ οἰωνῶν αἰσίων (trad. V. Fromentin, J. Schnäbele, La Roue à Livres, 1990).
7 D.H. 2.5.1-2 ; 2.6.1 : [2,5] V. 1. Ὡς δὲ κἀκείνοις ἦν βουλοµένοις προειπὼν ἡµέραν, ἐν ᾗ διαµαντεύσασθαι περὶ τῆς ἀρχῆς ἔµελλεν, ἐπειδὴ καθῆκεν ὁ χρόνος ἀναστὰς περὶ τὸν ὄρθρον ἐκ τῆς σκηνῆς προῆλθεν· στὰς δὲ ὑπαίθριος ἐν καθαρῷ χωρίῳ καὶ προθύσας ἃ νόµος ἦν εὔχετο ∆ιί τε βασιλεῖ καὶ τοῖς ἄλλοις θεοῖς, οὓς ἐποιήσατο τῆς ἀποικίας ἡγεµόνας, εἰ βουλοµένοις αὐτοῖς ἐστι βασιλεύεσθαι τὴν πόλιν ὑφ´ ἑαυτοῦ, σηµεῖα οὐράνια φανῆναι καλά. 2. Μετὰ δὲ τὴν εὐχὴν ἀστραπὴ διῆλθεν ἐκ τῶν ἀριστερῶν ἐπὶ τὰ δεξιά. (…) [2,6] VI. 1. Τότε δ´ οὖν ὁ Ῥωµύλος ἐπειδὴ τὰ παρὰ τοῦ δαιµονίου βέβαια προσέλαβε, συγκαλέσας τὸν δῆµον εἰς ἐκκλησίαν καὶ τὰ µαντεῖα δηλώσας βασιλεὺς ἀποδείκνυται πρὸς αὐτῶν.
8 D.H. 2.6.1-2 : καὶ κατεστήσατο ἐν ἔθει τοῖς µετ´ αὐτὸν ἅπασι µήτε βασιλείας µήτε ἀρχὰς λαµβάνειν, ἐὰν µὴ καὶ τὸ δαιµόνιον αὐτοῖς ἐπιθεσπίσῃ, διέµεινέ τε µέχρι πολλοῦ φυλαττόµενον ὑπὸ Ῥωµαίων τὸ περὶ τοὺς οἰωνισµοὺς νόµιµον, οὐ µόνον βασιλευοµένης τῆς πόλεως, ἀλλὰ καὶ µετὰ κατάλυσιν τῶν µονάρχων ἐν ὑπάτων καὶ στρατηγῶν καὶ τῶν ἄλλων τῶν κατὰ νόµους ἀρχόντων αἱρέσει.
9 Les magistrats supérieurs ne sont donc pas les seuls à être concernés par la prise d’auspices initiale. Voir Van Haeperen 2012, 75 et 88-91 ; Van Haeperen 2015.
10 Van Haeperen 2012, 77, avec les références aux passages.
11 Voir infra. Denys d’Halicarnasse évoque aussi les cas d’auspices défavorables et les réactions contrastées qu’ils peuvent susciter. Voir Van Haeperen 2012, 77-78.
12 La prise d’auspices d’investiture vaut aussi, vraisemblablement, pour les actes que le magistrat pose le jour de son entrée en fonction (par exemple la tenue des comices curiates, par un consul, pour le vote de la lex curiata ; voir Van Haeperen 2012, 91-93).
13 Berthelet 2015, 41.
14 Voir Eck 2010, 13-18 ; Hurlet 2015, 41-50.
15 D.C. 45.5.
16 App., BC, 3.40-46 ; D.C. 45.12-13.
17 Cic., Att., 16.14.2 : sed in isto iuuene, quamquam animi satis, auctoritatis parum est (“Mais bien que ce jeune homme ait assez de caractère, il manque de poids [auctoritas]” [trad. J. Beaujeu, CUF, 1991]). Pour la datation, Beaujeu 1991, 76, 99 (CUF) ; Shackleton Bailey 1999, 363 (Loeb).
18 Cic., Phil., 3.7 ; 3.38 ; 10.21.
19 Cic., Phil., 11.20 : milites ueterani qui illius auctoritatem, imperium, nomen secuti pro re publica arma ceperant uolebant sibi ab illo imperari; legio Martia et legio quarta ita se contulerant ad auctoritatem senatus et rei publicae dignitatem ut deposcerent imperatorem et ducem C. Caesarem. imperium C. Caesari belli necessitas, fascis senatus dedit (“Les soldats vétérans qui, se rangeant sous son autorité, son commandement, son nom, avaient pris les armes pour la République, voulaient être commandés par lui ; la légion de Mars et la quatrième légion s’étaient ralliées à l’autorité du Sénat et à la majesté de la République en exigeant pour général et pour chef C. César. Le commandement a été donné à C. César par les nécessités de la guerre, les faisceaux par le Sénat” [trad. P. Wuilleumier, CUF, 1960]).
20 Cic., Phil., 5.53 : De exercitu autem C. C<aes>aris ita censeo decernendum: ‘senatui placere, militibus ueteranis qui Caesaris pontificis <pro praetore auctoritatem secuti libertatem populi Romani> auctoritatem que huius ordinis defenderint atque defendant [---] (“Au sujet de l’armée de C. César, voici le décret que je propose : ‘Le sénat décide que les soldats vétérans, qui, après s’être ralliés à l’autorité du pontife et propréteur César, ont défendu et défendent encore la liberté du peuple romain et l’autorité de notre ordre sénatorial [---]” [trad. P. Wuilleumier, CUF, 1960]).
21 Cic., Phil., 5.45-46.
22 Fasti Praenest. (7 janvier) Imp. Caesar Augustu[s primum fasces sumpsit] Hirtio et Pansa [cos.] ; Fer. Cuman. (7 janvier) VII Idus Ianuar. E[o die Caesar] primum fasces sumpsit. Degrassi 1963, 113, 392.
23 Spannagel 2009, 32, 38-40.
24 Plin., Nat., 11.190 : Diuo Augusto Spoleti sacrificanti primo potestatis suae die sex uictimarum iocinera replicata intrinsecus ab ima fibra reperta sunt responsumque duplicaturum intra annum imperium (trad. A. Ernout, R. Pépin, CUF, 1947).
25 Obsequens 69 : Caesari cum honores decreti essent et imperium aduersus Antonium, immolanti duplicia exta apparuerunt. Voir aussi App., BC, 3.65 : “Comme il accomplissait un sacrifice à l’occasion de la charge qui lui avait été confiée (scil. propréture), il s’adressa à son armée en ces termes”.
26 D.C. 46.35.4 (trad. E. Bertrand, CUF, 1998).
27 D.H. 4.75.2.
28 Voir infra.
29 Berthelet 2015, 167.
30 Cic., Phil., 5.45 : Demus igitur imperium Caesari, sine quo res militaris administrari, teneri exercitus, bellum geri non potest; sit pro praetore eo iure, quo qui optimo (“Donnons donc à César les pouvoirs, sans lesquels il est impossible de mener les opérations militaires, d’avoir en mains une armée, de faire la guerre : qu’il soit propréteur en jouissant des meilleurs droits possible” [trad. P. Wuilleumier, CUF, 1960]).
31 Van Haeperen 2012, 90-91.
32 Voir texte supra.
33 D.H. 1.86.1-4.
34 Varro ap. Gell. 14.7.9 : “celui qui veut réunir le sénat doit d’abord immoler une victime [immolareque hostiam] et prendre les auspices [auspicarique]”.
35 App., BC, 2.116 (trad. J.-I. Combes-Dounous, introduction, révision et notes Ph. Torrens, 2004, La Roue à Livres).
36 Voir aussi en ce sens Berthelet 2015, 88-89.
37 Plin., Nat., 11.190.
38 C’est en ces termes qu’Antoine dépeignait le jeune César (Cic., Phil., 13.24).
39 Fasti Praenest. (15 avril) ; Fer. Cum. (15-16 avril). Degrassi 1963, 129, 441-442.
40 App., BC, 3.94.
41 App., BC, 3.94.388-389 : ἐς τὴν πόλιν αὖθις ὡς ὕπατος ἐσῄει, καὶ ἔθυε, δώδεκά οἱ γυπῶν φανέντων, ὅσους φασὶ καὶ Ῥωµύλῳ τὴν πόλιν οἰκίζοντι ὀφθῆναι. Ἀπὸ δὲ τῶν θυσιῶν ἑαυτὸν εἰσεποιεῖτο τῷ πατρὶ αὖθις κατὰ νόµον κουριάτιον. Ἔστι δ’ ἐπὶ τοῦ δήµου γίγνεσθαι τὴν θέσιν· κουρίας γὰρ ἐς µέρη τὰς φυλὰς ἢ τοὺς δήµους διαιροῦντες καλοῦσιν, ὡς Ἕλληνες, εἰκάζοντι φάναι, φατρίας. Voir à ce propos, Scheid 2000, 43-47 ; Hurlet 2001, 156 et n. 5. Cassius Dion (46.46.2) et Obsequens (69) rapportent également une prise d’auspices donnant lieu à des signes exceptionnels (nombre des vautours), à l’occasion du premier consulat d’Octavien. Chez le premier, ces signes se manifestent le premier jour des comices et lors d’une harangue aux soldats ; chez le second, tandis que César conduit son armée au Champ de Mars et, après avoir été élu consul, alors qu’il monte à la tribune aux harangues.
42 Suet., Aug., 95.2 : Primo autem consulatu et augurium capienti duodecim se uultures ut Romulo ostenderunt et immolanti omnium uictimarum iocinera replicata intrinsecus ab ima fibra paruerunt, nemine peritorum aliter coiectante quam laeta per haec et magna portendi (trad. d’après Berthelet 2015, 121 et Ailloud 1931, CUF).
43 Scheid 2000, 46-47 ; Van Haeperen 2012, 79, 92-93.
44 Ennius ap. Cic., Diu. 1.107 ; Liv. 1.7.1.
45 Voir infra.
46 Berthelet 2015, 121-122.
47 Scheid 2000, 46-47 : “Or en août 43, cet objectif ne pouvait apparaître réalisé que du point de vue sénatorial et anti-antonien. Même si les deux consuls étaient morts à ou après la victoire de Modène, le sénat considérait qu’il avait remporté la victoire. Le salut de la république et du peuple romain était donc préservé, et les vœux émis le 1er janvier 43 devaient être acquittés par les nouveaux consuls remplaçant Hirtius et Pansa”.
48 Van Haeperen 2012, 79, 92-93, 108.
49 Berthelet 2015, 307-308 ; Vigourt 2001, 268.
50 RGDA 34.3. Sur ce passage, cf. l’étude de Fr. Hurlet dans ce volume.
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