La problématique des sceaux de villes dans le Midi de la France médiévale
The question of town seals in the south of mediaeval France
p. 27-53
Résumés
Le sceau est un des principaux attributs matériels du gouvernement des villes dans la France du Midi – sans que le développement du notariat y fasse obstacle – parce qu’il affirme le statut juridique d’universitas-corpus revendiqué par les communautés urbaines. Dans le Corpus des sceaux français du Moyen Âge, tome I : les sceaux des villes de B.M. Bedos (1980), le Midi vient quantitativement en tête. Mais des recherches récentes et des sondages dans les sources diplomatiques montrent que l’usage du sceau par les villes est encore sous-estimé en raison de l’ampleur des deperdita. Supports privilégiés de l’emblématique, à la fois par les inscriptions et par les images, les sceaux montrent un vaste choix de stratégies pour faire valoir l’identité urbaine et la légitimité des élites à gouverner la ville, au regard des habitants comme au regard d’autrui. Ils montrent aussi la complexité des rapports entre villes, seigneurs ecclésiastiques ou laïcs et suzerains-souverains. L’étude propose une analyse synthétique de ces choix, des stéréotypes en vigueur comme des tendances particularistes qu’ils expriment, en soulignant la richesse des informations que les sceaux apportent à tous les champs de l’histoire urbaine du Midi.
The seal is one of the most important material markers of towns in the Midi, the South of France – which the development of the notaire system did not hinder – because this affirmed the judicial status of universitas-corpus which urban communities desired. In the Corpus des sceaux français du Moyen Âge, tome I: les sceaux des villes by B.M. Bedos (1980), the South tops the list in numerical terms. However, recent research and enquiries carried out into diplomatic sources reveals that the use of seals by towns has been under-estimated because of the widespread deperdita. Since they are the special bearers of emblems, which are both inscriptions and images, the seals display a vast choice of strategies in order to promote urban identity and the legitimacy of the elites in governing a city, in the eyes of both the residents and outsiders. They also show the complexity of relations between towns, ecclesiastical and lay lords and liege lords – sovereigns. The study proposes a synthetic analysis of these choices, the stereotypes at work such as the particularist tendencies that they expressed, by highlighting the wealth of information that the seals provide in all aspects of the urban history of the South.
Texte intégral
1Il y a trente-cinq ans paraissait, grâce à Brigitte Miriam Bedos-Rezak et sous l’égide des Archives nationales, le premier volume du Corpus des sceaux français du Moyen Âge, consacré aux sceaux des villes1. Ce n’est pas un hasard si, pour inaugurer l’entreprise éditoriale du Corpus des sceaux, le choix de Jean Favier, alors directeur général des Archives de France, soutenu par Yves Metman, Robert-Henri Bautier et Michel Pastoureau, s’est porté sur la sigillographie urbaine, la plus riche sur le plan iconographique et capable de susciter la curiosité d’un public plus large que celui des érudits. L’institution communale, un des piliers de l’administration française, trouvant ses fondements au Moyen Âge, la publication des sceaux des villes était également destinée à répondre aux besoins des municipalités en matière d’emblèmes. D’ailleurs, la même année 1980, était prise une circulaire de la direction générale des Archives de France créant la Commission nationale d’héraldique, compétente pour conseiller les collectivités dans le choix de leurs armoiries.
2L’ouvrage ne cesse depuis de rendre d’immenses services. Il a permis ou facilité nombre de travaux et de publications de chercheurs français ou étrangers sur les signes d’identité des communautés urbaines2, pas autant qu’on aurait pu l’espérer, sans doute, eu égard à l’importance historique et à la complexité de la question. En effet, le sceau est non seulement un attribut matériel du gouvernement urbain, mais aussi un support emblématique grâce auquel les villes, à la fois par les inscriptions et par les images – y compris par la représentation d’autres attributs du gouvernement urbain ! – expriment leur identité. Par son extrême variété autant que par ses stéréotypes, le choix des emblèmes offre une source documentaire touchant à tous les domaines de l’histoire : politique, droit et institutions, diplomatique et administration, économie et sociologie, art, culture et mentalités.
3L’usage du sceau par les villes, qui touche toute l’Europe médiévale, n’a jamais fait l’objet d’une grande synthèse générale et mériterait encore de nombreuses recherches régionales. La première journée d’étude organisée à Bordeaux a permis de fructueux échanges d’informations concernant les pratiques sigillaires des villes du Midi de la France, mais des aspects importants de l’historiographie restent l’objet de discussions : on peine encore, en particulier, à apprécier l’ampleur de la diffusion de l’usage du sceau dans ce vaste espace3. Nous profitons de ces pages pour proposer diverses observations à ce sujet, avant d’aborder, par quelques remarques, la question de l’emblématique des villes.
Apparition et diffusion du sceau dans les villes du Midi
4Le premier foyer d’apparition du sceau de ville en Europe occidentale se développe en Germanie : la ville de Cologne en possédait un à coup sûr avant 1131 et même vraisemblablement dès 1114-1119, suivie par Trèves et Aix-la-Chapelle (avant 1140)4. En Italie, avant le milieu du xiie s., Rome, Venise, Gênes se dotent aussi de sceaux ou plutôt de bulles ; elles sont suivies par les villes de Lombardie et de Toscane.
5En France, les premières mentions ou empreintes de sceaux de villes peuvent être relevées pendant la seconde moitié du xiie s. Face au Nord – dont les villes les plus précoces sont Amiens (1152), Arras (1175), Lens (1196), Cambrai (1185) et Pontoise (1190)5 – le Midi n’accuse guère de retard. Ainsi à Nice, une première attestation remonterait à 11776. La bulle des consuls d’Arles est annoncée dans une charte de 11807. À Millau, le roi Alphonse d’Aragon, comte de Barcelone et de Provence, octroie aux consuls et au commun l’usage d’un sceau en 11878 : c’est historiquement le premier exemple d’un acte de concession de sceau. À Avignon, une empreinte du sceau des consuls en 1192 est conservée, mais son usage est déjà attesté en 11839.
6Les attestations de l’usage du sceau sont plus nombreuses au cours du premier tiers du xiiie s. : Béziers (1226), Bordeaux (1215)10, Brignoles (1222), Brive (1207), Cahors (1233)11, Carcassonne (1226), Figeac (1233)12, Marseille (1210)13, Montferrand (1226), Montpellier (1218), Cité et Bourg de Narbonne (1219), Cité de Nîmes (1226), Cité de Périgueux (1204) et Bourg du Puy-Saint-Front (1223), Saint-Pons-de-Thomières (1227), Sarlat (1223), Tarascon (1213), Toulouse (1211)14, Ussel (1218). Et la liste s’allonge progressivement jusqu’à 1300. Ainsi, des origines à la fin du xiiie s., environ 70 villes (soit un tiers des localités recensées dans le Midi) ont laissé au moins une fois l’attestation de l’usage d’un sceau, soit par une empreinte originale conservée, soit par la mention ou la trace d’une empreinte disparue, soit enfin par une matrice dont la datation est à peu près sûre.
7Puis, à la fin du règne de Philippe IV le Bel, de 1303 à 1314, le Corpus connaît un accroissement spectaculaire. À eux seuls, les actes relatifs à l’adhésion au procès du pape Boniface VIII (1303) et à la désignation de procureurs pour l’affaire des Templiers (1308) nous font connaître les sceaux de 68 nouvelles villes, soit environ un tiers de la partie méridionale du Corpus : 51 en 1303, soit 24 %, et 17 en 1308, soit 8 %. Le reste des villes ayant fait usage d’un sceau, c’est-à-dire le dernier tiers de l’effectif, s’ajoute progressivement au cours du Moyen Âge final. Au bout du compte, le Midi devance assez nettement le Nord dans la statistique générale du Corpus15. Ce fait, qui mérite d’être souligné, s’explique principalement par la politique de certains princes du Nord qui, tels le comte de Champagne et surtout le duc de Bretagne, ont limité l’expansion de l’autonomie des communautés urbaines16.
8Cette chronologie – toute provisoire puisqu’elle ne repose sur aucun dépouillement systématique des annonces, mentions ou traces de sceaux dans l’ensemble des sources diplomatiques ou autres – pose de très sérieux problèmes. Robert-Henri Bautier a soutenu naguère la thèse suivante qui met en cause l’importance du sceau comme attribut du gouvernement urbain17 : si, dans tant de villes, l’usage du sceau n’est pas attesté avant 1303-1308, c’est tout simplement que le besoin n’en avait pas été éprouvé jusque-là. Il n’y aurait pas de lien rigoureux entre institution consulaire ou communale et possession d’un sceau. Dans le Midi, notamment, la pratique intense du notariat public assurait depuis longtemps la production d’actes authentiques. La politique de Philippe le Bel a, en quelque sorte, forcé la main des villes en leur imposant la procédure du scellement des actes promettant au roi leur soutien contre Boniface VIII en 1303, puis ceux désignant leurs procureurs à l’assemblée de Tours de 1308.
9Cette conception, que le grand historien avait enseignée dans ses cours de l’École des chartes, a été remise en cause par Brigitte Miriam Bedos-Rezak, dans une importante discussion sur la diplomatique urbaine dont nous faisons nôtres ou réinterprétons de nombreux arguments18. Dans un cas seulement, nous avons la preuve qu’un consulat, dans la sénéchaussée de Carcassonne, était bel et bien dépourvu de sceau en 1303 et avait institué une procuration par simple acte notarié : celui de Lézignan-Corbières19. Mais si les agents du roi n’ont pas jugé ce formalisme suffisant et ont exigé un acte scellé, ce n’est pas, selon nous, par volonté d’imposer un mode de validation dicté par les pratiques du Nord et par les conceptions de la chancellerie capétienne, c’est que l’absence de sceau leur a semblé tout à fait anormale au regard des usages communs des communautés urbaines du Midi ! Quoi qu’il en soit, c’est la structure même de notre documentation qui est en cause : elle est essentiellement tributaire des fonds conservés aux Archives nationales, car c’est dans le Trésor des chartes qu’elle a trouvé le cadre le plus propice à sa conservation. Lorsque, localement, des archives de villes ont mieux échappé à la destruction et ont fait l’objet de recherches diplomatiques et sigillographiques approfondies, la statistique se renverse. Qu’on songe par exemple à l’ouvrage de Maurice Oudot de Dainville sur les archives de Montpellier20, qui ne révèle pas moins de dix types différents de sceaux ou de bulles de 1218 à la fin du Moyen Âge. Et dans son corpus des sceaux rouergats, Martin de Framond a recensé six types différents pour Millau, dont le premier, attesté par une empreinte de 1243, est datable assurément des années 1187 à 119121.
10La découverte de nouvelles empreintes ou de nouvelles attestations de sceaux de villes s’ajoutant au Corpus a fait l’objet de publications sporadiques. Par exemple, Martine Salmon-Dalas, à partir d’une charte du milieu du xive s., en a fait connaître plusieurs jusque-là totalement inconnus22. Récemment, Pierre Flandin-Bléty et nous-même avons publié l’empreinte d’un sceau de Figeac, d’un type antérieur à celui recensé dans le Corpus, appendu à une charte de 1233 mais dont la facture a peut-être suivi de peu le séjour de Simon de Montfort dans la ville en 1214 ; quant au second sceau de Figeac, dont le Musée Champollion conserve la merveilleuse matrice originale en bronze, il date probablement du milieu du xiiie s. mais l’empreinte des Archives nationales, recensée dans le Corpus, ne date que de 130923.
11On peut d’ailleurs insister sur le décalage, parfois de plusieurs décennies, qui sépare la première annonce d’un sceau de ville dans le dispositif ou dans la formule de corroboration des chartes et la première empreinte conservée : la bulle des consuls d’Arles, citée plus haut, est annoncée en 1180, mais sa première empreinte n’est que de 1203 ; la plus ancienne bulle de Marseille est appendue à un acte de 1237, mais son existence est attestée en 1210 ; du sceau concédé à Millau en 1187, il ne reste pas le moindre exemplaire avant 1243. L’examen stylistique et épigraphique de bon nombre de sceaux du corpus trahit aussi des écarts significatifs : pour ne prendre qu’un exemple, le deuxième grand sceau de La Rochelle a certainement plus d’un siècle d’antériorité par rapport à l’acte de 1437 qui nous le révèle24 !
12Nous avons établi une statistique qui concerne non plus le dénombrement des communautés ayant fait usage d’un sceau, mais les actes que le Corpus recense et qui ont été scellés par des villes du Midi. Sur 304 appositions d’un sceau, 180 ont été faites à une charte destinée au roi ou établie à sa demande, soit 58 % du total25. Est-ce véritablement aux relations avec le roi qu’a été consacrée la majeure partie de la production diplomatique scellée des villes du Midi ? Ou bien faut-il croire que les autres actes scellés ont eu moins de chance d’être conservés ? De fait, les 42 % restant des scellements opérés concernent des matières très diverses, dont un bon nombre de quittances26 : actes concernant l’entretien des fortifications, la garde et le guet, les subsides pour la défense de la ville, les tailles et aides (en Rouergue, dans les années 1380), des désignations de procureurs pour les états de Languedoc, de Bigorre ou de Navarre, etc. Visiblement, la présence de notaires publics n’a pas empêché les autorités municipales d’apposer maintes fois leurs sceaux pour la gestion de leurs intérêts courants.
13Tentons d’adopter le point de vue inverse de celui de Robert-Henri Bautier. Dans une civilisation qui a fait du sceau un mode habituel d’authentification des actes, quelle que soit l’importance prise, en certaines régions, par le notariat public, la plupart des villes a voulu posséder un sceau et en a effectivement fait usage pendant toute ou partie de l’époque médiévale ; les raisons pour lesquelles ce sceau est inconnu tiennent à sa disparition et au manque d’investigations suffisamment poussées. Comme l’a montré Albert Rigaudière, l’aspiration la plus profonde d’une communauté urbaine est de faire reconnaître son statut d’universitas, de corpus27, doté d’une autonomie suffisante pour s’engager et “gouverner” sous son nom et ses emblèmes. L’enjeu de la possession du sceau est non seulement de répondre aux pratiques diplomatiques courantes, mais aussi d’user des mêmes signes d’identité que ceux adoptés par les autres puissances, à commencer par les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques locaux. Cet enjeu se marque à la fois sur le plan externe – dans les relations que la ville entretient avec ces seigneurs, et éventuellement avec le roi, voire l’empereur, sans oublier les conventions qu’elle établit avec les autres villes – et interne – pour affirmer les droits de son magistrat sur ses ressortissants. La possession d’un sceau se combine, dans le Midi, avec le développement du notariat public. Elle précède souvent la rédaction des statuts du consulat ou de la commune, et même s’en dispense.
14Pour poursuivre la discussion, et à titre d’expérience, prenons deux régions, le Quercy et le Rouergue, où les institutions urbaines sont bien connues grâce aux travaux de Pierre Flandin-Bléty qui leur a consacré une thèse28 et que nous remercions chaleureusement d’avoir bien voulu nous confirmer quelques données au profit de notre enquête. Pierre Flandin-Bléty a recensé quelque 68 consulats ayant existé à plus ou moins long terme, entre le xiie s. et 1360, dans le Quercy médiéval, c’est-à-dire non seulement dans l’actuel département du Lot, mais aussi dans une partie du Tarn-et-Garonne (en bas Quercy, englobant notamment Montauban et Moissac). Le Corpus recense 19 sceaux de consulats dans le Lot et 14 pour la part du Tarn-et-Garonne détachée du Quercy médiéval, soit un total de 33 localités. Sur ce total, l’usage du sceau de 20 villes du Corpus (60 %) n’est attesté que par les actes expédiés à la demande de Philippe le Bel entre 1303 et 1310. Si l’on imagine que tous ces consulats ont bien possédé un sceau, il faut admettre que le nombre des deperdita s’élève à près de la moitié des localités concernées. Les chiffres sont encore plus lourds en ce qui concerne le Rouergue. Pierre Flandin-Bléty y relève, dans le même cadre chronologique, l’existence de 53 consulats. Le Corpus recense les sceaux de 15 localités de l’Aveyron (en incluant Rieupeyroux), auxquels il faut ajouter ceux de Saint-Antonin-Noble-Val et Verfeil, en Tarn-et-Garonne, soit 17 villes qui ont ou auraient pu user d’un sceau. La part des sceaux seulement connus par les actes demandés par Philippe le Bel y est moindre (4 scellements liés au procès du pape en 1303). En revanche la masse des deperdita pourrait atteindre 68 %.
15Diverses informations publiées depuis le xixe siècle accréditent l’idée de cette ampleur des pertes archivistiques. Par exemple, parmi les actes d’adhésion au procès de Boniface VIII, en 1303, publiés par Georges Picot, l’un comportait 60 empreintes de sceaux de villes de la sénéchaussée de Carcassonne : 32 seulement des localités concernées sont présentes dans le Corpus ; sur 10 villes de la sénéchaussée de Rouergue ayant apposé leur sceau à un autre acte de la même série, 5 seulement ont pu être prises en compte dans le recensement de 198029. Même le grand coup de projecteur diffusé par l’affaire de 1303 a donc laissé dans l’ombre la moitié ou presque des villes ayant possédé un sceau ! Concernant une époque postérieure et un contexte différent, une indication intéressante a été fournie par Georges Tholin pour l’Agenais : un acte de 1363, aujourd’hui perdu mais connu par copie, annonce le scellement de 22 consulats de cette région, mais nous n’avons plus d’information sur les sceaux de la moitié d’entre eux30.
16Pour compléter ces observations sur l’apparition et la diffusion des sceaux de villes, il faut aborder la question de leur répartition géographique. Rapportée à la cartographie administrative actuelle, l’information du Corpus qui, en dépit de nos lacunes, peut être jugée représentative, met en évidence trois grandes zones (fig. 1) :
La première, centrale, est marquée par une forte diffusion de l’usage du sceau. Aude, Haute-Garonne, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne forment le groupe de tête, chacun avec plus de 15 localités représentées ; Aveyron, Hérault et Lot-et-Garonne suivent de peu. Le phénomène, déjà remarqué par Martin de Framond, a des causes historiques profondes que les travaux de Laurent Macé ont contribué à éclaircir31 : cette région est celle où le rayonnement de la dynastie raimondine a été le plus fort ; la politique des comtes de Toulouse à l’égard des villes y a été poursuivie et développée par Alphonse de Poitiers ; ce prince l’aurait-il même étendue à l’Auvergne ? Avec 7 localités représentées, le Puy-de-Dôme fait, en tout cas, bonne figure !
Dans la zone rhodanienne et l’Est méditerranéen, la diffusion est moins forte, en dépit de l’ancienneté de certaines bulles de villes, au contact de l’Italie et de l’Empire. Mais il est vrai qu’il convient de retirer du Corpus quelques attributions erronées qui ont été signalées depuis32. En outre, nous n’avons pas retenu les bulles des consulats de coseigneurs, comme Caderousse, Châteauneuf-de-Randon, Hyères (premier sceau), L’Isle-sur-la-Sorgue et Ménerbes33. Ces bulles de coseigneurs, qui ont fait l’objet récemment de remarquables travaux34, marquent néanmoins l’influence des institutions et des sceaux de villes sur le système de gestion seigneurial.
La zone la plus à l’ouest, du Poitou à la Gascogne, a été marquée par le modèle des institutions communales du Nord, introduit par les rois d’Angleterre (statuts de Rouen) mais aussi par les Capétiens dans les régions où ils ont repris pied. L’usage du sceau par les villes semble aussi s’être moins diffusé, mais les pertes documentaires liées aux guerres ont, sans doute, été massives. Par ailleurs, dans le vaste espace des Landes, le réseau des villes a été moins dense.
17Cette répartition géographique, ici trop rapide et anachronique puisque départementale, nécessiterait d’être reprise sur la base des territoires médiévaux, qui lui donnerait un véritable sens. En attendant, l’existence d’espaces vides, où aucun sceau jusqu’à présent n’a été repéré (Pyrénées-Orientales, Charente, Creuse, Loire, Haute-Loire, Lozère, Alpes-de-Haute-Provence) et d’autres où ne figure qu’un seul recensement (Deux-Sèvres, Vienne, Hautes-Pyrénées, Ardèche, Drôme, Isère, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes), est difficile à interpréter. Il se peut que tant de silence ou de discrétion soit parfois en rapport avec l’absence d’inventaires sigillographiques locaux…
18Un dernier ordre de questions reste à aborder : la pluralité des matrices en usage dans certaines villes et l’existence de sceaux spéciaux pour les matières de juridiction. Nous ne nous attarderons pas sur l’usage des contre-sceaux, que connaissent celles des villes du Midi qui n’ont pas opté pour un sceau biface ou une bulle, ni sur la dualité entre sceau de cire et sceau de plomb. L’usage de petits sceaux, voire de sceaux du secret, réservés à des emplois particuliers, notamment des actes moins solennels, n’est pas étonnant dans quelques villes importantes ; le phénomène est connu dans le Midi comme dans le Nord et ne poserait guère de problème, s’il n’était parfois bien difficile de dresser une ligne de démarcation franche entre les actes nécessitant l’apposition du grand sceau et ceux qui ne méritent que celle du petit. Plus étonnant est l’usage d’une matrice ancienne en dépit de la facture d’une matrice nouvelle ; certes la conservation dans le trésor de la ville des matrices anciennes est attestée plus d’une fois – comme Laurent Macé, Judicaël Petrowiste et Johan Picot le rappellent ici35 – mais Martin de Framond a montré que, à Millau, l’ancienne matrice avait gardé du service alors même qu’elle avait été en principe remplacée par un nouveau grand sceau36. Cette pratique, qui peut nous sembler aberrante, s’explique sans doute par des raisons pratiques dont les acteurs ne nous ont pas laissé le commentaire ; la matrice nouvelle était-elle indisponible, confiée par procuration à tel consul chargé d’une mission au loin ?
19Familière dans le Nord, l’existence de sceaux aux causes et de sceaux aux obligations, les uns pour les actes de procédure du tribunal de la ville, les autres pour les contrats ou dispositions des justiciables, n’est guère attestée dans le Midi. De fait, un seul exemple de sceau aux contrats est recensé dans le Corpus, au Bourg de Limoges, en 1384, sous l’influence évidente des pratiques septentrionales. C’est sous la même influence qu’apparaissent quelques sceaux aux causes, au Bourg de Limoges également, mais aussi à Poitiers, La Rochelle et Saint-Jean-d’Angély37, entre le xive et le xve s. L’absence de sceaux aux obligations dans les villes méridionales a pour cause évidente l’institution des notaires publics, recevant les actes des parties et les authentifiant par leur seing manuel. Toutefois, cela n’a jamais empêché les villes d’apposer leur sceau ou bulle lorsqu’elles ont intérêt à l’acte et veulent s’en porter témoin38. En ce qui concerne les causes, on peut toujours invoquer que les greffes ont été tenus selon les mêmes méthodes que celles du notariat public, mais certaines villes ont disposé de sceaux de juridiction spéciaux39. Nous ne saurions pousser bien loin, dans le cadre de cette contribution, l’examen d’une question si lourde et si complexe, d’autant que l’on ne peut s’aventurer dans ce domaine sans référence aux juridictions royales, seigneuriales et épiscopales, ainsi qu’aux cours de coseigneuries, y compris entre roi ou seigneurs et villes, et qui toutes ont pu disposer de sceaux ou de bulles propres. Ces sceaux ne mentionnent pas toujours qu’ils appartiennent à une curia, ce qui pose de graves problèmes d’identification lorsqu’ils sont détachés ! Sans doute, à Millau, la charte d’Alphonse d’Aragon de 1187 s’accompagnait d’une concession à la ville de certaines compétences judiciaires et prévoyait que le sceau ferait apparaître le nom du roi ; Martin de Framond a donc pu y voir un ancêtre des sceaux de juridiction. Cependant les consuls de Millau ont utilisé ce sceau comme grand sceau de la ville et ne semblent pas en avoir fait sceller les actes de leur justice. Le premier sceau connu de Lauzerte, en 1243 ou 124440, dont le revers porte la légende Signum comitis T[olose], autour de la croix de Raimond VII, n’est pas apposé à un acte de juridiction, mais à une promesse de fidélité au roi ! Il est vrai que le terme signum renvoie davantage à la croix emblématique qu’à la fonction du sceau lui-même. Inversement, une bulle comme celle en usage à Brignoles en 1222, avec une face au nom de la ville et l’autre au nom du comte de Provence, ou encore le sceau de cire biface ayant existé à Marseille, dans la seconde moitié du xiiie s., avec une face au nom de la ville et l’autre au nom de la cour de Charles d’Anjou, sont de vrais sceaux de juridiction. Mais dans d’autres cas, Martin de Framond n’a pas caché les incertitudes auxquelles on est réduit. Les pertes archivistiques, là encore, compliquent notre tâche : on aimerait savoir, par exemple, à quoi ressemblait ce sceau créé au xiiie s. par les capitouls de Toulouse face au sceau de la viguerie comtale41…
Formes, légendes et images
20Si une synthèse approfondie reste à leur consacrer, les aspects formels et emblématiques des sceaux des villes du Midi sont ceux qui ont fait l’objet du plus grand nombre d’études, en dernier lieu de Laurent Macé. Aussi nous contenterons-nous d’ajouter quelques remarques à celles déjà formulées.
21L’usage méridional des bulles de plomb, estampées à l’avers et au revers, est bien connu. Il est adopté par des évêques (le plus précoce étant celui de Nîmes), des princes et seigneurs laïcs (le sire de Montpellier, le comte de Toulouse), mais aussi par des villes, et cela depuis l’origine, au xiie s.42. L’influence croisée des bulles impériales et de celles des cités italiennes y est patente. Mais sur le modèle des bulles, est venue se greffer la tradition du sceau de cire biface que les seigneurs affectionnent beaucoup et que de nombreuses villes utilisent pendant tout le Moyen Âge43.
22L’influence des bulles impériales ou italiennes se fait sentir également dans le choix des légendes et des images. Prenons l’exemple des bulles d’Arles et de Marseille. Elles ajoutent à leur emblème autochtone (le lion pour Arles, saint Victor pour Marseille) le thème de la ville fortifiée idéale, dont l’origine se trouve sur les bulles des empereurs et qui fonde son inspiration originelle dans l’assimilation de Rome et de la Jérusalem céleste. De plus, elles inscrivent tout autour de savantes légendes en vers léonins, qui n’ont de sens qu’au regard des images ; et cette relation est réciproque puisque les images elles-mêmes reçoivent leur sens grâce à l’inscription. Pour Arles, à l’avers, orné du lion : / Nobilis in primis // dici solet ira leonis / et au revers, avec la ville fortifiée : / Urbs Arelatensis // est hostibus hostis et ensis /. Pour Marseille, à l’avers, figurant saint Victor : / Massiliam vere // Victor civesque tuere / et au revers, avec les murailles et les tours : / Actibus inmensis // urbs fulget Massiliensis /. Une matrice de Condom, destinée aux sceaux de cire et datant apparemment du début du xiiie s., comporte sur une des deux faces, autour de l’image de saint Pierre : / Clavibus ornatus // Petrus sedet hic kathedratus // Condomi rector // tempusque per omne protector //. Enfin, sur le revers du grand sceau biface de Montpellier en 1218, autour de la Vierge à l’enfant trônante, on lit : / Virgo Mater Natum ora // et nos juvet omni hora /. Toni Diederich, qui a fait l’histoire de ce type sigillaire, en a retrouvé plusieurs exemples dans les sceaux de villes germaniques et italiennes ou ailleurs en Europe44. Ces sentences latines allitérées et cadencées, jouant avec l’image, sont comme les ancêtres des “devises” dont la mode se développe à la fin du Moyen Âge. On ignore quels clercs savants ont mis leur talent à l’épreuve dans la composition de ces morceaux de rhétorique. Ces formules devaient, en tous cas, satisfaire le goût des élites gouvernantes car, à Arles et à Marseille, on en conserve l’usage très longtemps, mais on ignore s’il en existait localement une version vernaculaire.
23Comme le montre le propos qui précède, il est absolument nécessaire d’étudier le sceau de manière globale, en conjuguant la légende à l’image et l’emblématique à la forme, sans le réduire, comme on a tendance à le faire trop souvent, à son aspect iconographique. L’unité que forment l’inscription et l’image peut naître d’inspirations très diverses. Dans certaines villes, ce sont les institutions de la ville qu’il faut conjointement nommer et dépeindre. Cette thématique connaît dans le Midi des exemples anciens et célèbres. Le premier sceau d’Avignon inscrit, en regard des quatre bustes qui occupent tout le champ, la légende Sigillum consulum : aucune ambiguïté, donc, sur l’identité de ces quatre personnages et sur la nature du gouvernement de la cité. Remarquons aussi que l’autoreprésentation du magistrat, bien connue également dans le Nord45, constitue, depuis la fin du xiie s., une spectaculaire extension du “droit à l’effigie”, que s’attribue maintenant l’élite bourgeoise, comme l’avaient fait antérieurement évêques, abbés, princes et seigneurs. Ces images du magistrat n’apparaissent que dans un nombre limité de villes, il faut l’avouer : à peine 8 % des localités recensées. Mais ces représentations ne sont pas réservées aux sceaux des grandes cités et l’on en trouve aussi dans des villes modestes comme Montsalvy, en haute Auvergne, dont le sceau est d’un style on ne peut plus rustique. Les villes de Poitiers et de La Rochelle ou le Bourg du Puy-Saint-Front de Périgueux, avec la figure du maire, en costume militaire ou civil, à cheval ou à pied, se détachent évidemment du lot commun, en fonction de leurs institutions propres, inspirées des communes du Nord. Partout ailleurs, ce sont les figures de consuls que l’on trouve dans le Midi, mais des variantes significatives peuvent être relevées. La solennité des figures, en position frontale, insiste sur l’importance des fonctions consulaires, de même que les manteaux d’apparat agrafés sur l’épaule, qui sont, sinon un costume de fonction, du moins une marque d’appartenance à l’élite. On ne trouve pas cependant, parce que leur apparition est tardive, de ces livrées consulaires qu’étudie dans ce recueil Guilhem Ferrand. Certains gestes soulignent la concorde, comme la main serrée des deux consuls d’Issoire, ou la solidarité juridique des consuls qui, sur le sceau de la Cité de Nîmes, se tiennent par le bras.
24Un type particulier a fait l’objet d’une recherche récente à l’initiative de Pierre Flandin-Bléty : assis sur une longue banquette, parfois sous des arcatures évoquant la salle de leur maison commune, les consuls sont représentés en pleine discussion, soutenant leurs paroles par des gestes : cette mise en scène du pouvoir de délibération exprime d’une manière saisissante tout un idéal du gouvernement urbain. Cette représentation, hautement apologétique du système consulaire, qu’avec Pierre Flandin-Bléty, nous avons nommé “type délibératif”, s’est diffusée dans le Midi à partir de Figeac : à Peyrusse-le-Roc, à Maurs, à Rodez, à Bretenoux et à Saint-Flour. Elle pourrait passer pour une spécialité méridionale si on ne la retrouvait, en même temps qu’elle fut adoptée à Figeac (dans la deuxième décennie du xiiie s., on peut le supposer), dans une des plus grandes villes du Nord, Saint-Omer. Elle ne fit pas école, cependant, parmi les villes de commune, où elle se heurtait à la préséance de la fonction des maires46.
25Il reste parallèlement à réaliser une étude complète du vocabulaire qu’emploient les sceaux pour désigner les institutions. L’importance de la notion de consilium47 a été relevée, mais il faudrait mettre en regard l’ensemble de ce vocabulaire, les images qui les accompagnent, ce que nous savons des rouages locaux et de leurs mutations, des tensions et conflits internes de chaque ville. Pourquoi, en tel lieu, à telle époque, le choix est-il fait entre les termes : sceau (ou bulle) des consuls (consules / “consols, cossols”) ou du consulat (consulatus / “consolat, cossolat”)48, des prud’hommes (probi homines / “prosomes, proomes, promens”)49, du conseil (consilium) ou commun conseil (commune consilium)50, de l’universitas, de la communitas51, du commun (communis / “cumunal, comunal”) ? Et ici encore sceau du capitulus – le capitulus nobilium de Toulouse est célèbre52 –, des cives, comme à Marseille, Béziers ou Narbonne, des burgenses53, voire de la res publica, à Clermont en Auvergne ? Quant au sigillum pacis, à Narbonne, à la Cité comme au Bourg, on devine bien, par l’époque des empreintes – 1219 – les raisons qui ont dicté ce choix54. On trouve enfin le vocabulaire propre aux villes de commune (sigillum communie), comme à Bayonne, Bordeaux, La Rochelle, Saint-Jean-d’Angély ou Villefranche-de-Lonchat ; on trouve même en 1204 la légende “Sceau du maire de la confrérie – confratria – de Périgueux” (pour la Cité) mais cet intéressant archaïsme n’a qu’un temps et, un siècle plus tard, le sceau biface est mis au nom des consuls et de l’université55.
26Face à l’abondance du vocabulaire que les légendes emploient pour désigner les institutions, les effigies de consuls, en délibération ou non, ou de maires sont finalement bien rares, comme nous l’avons dit. Dans la grande majorité des villes, l’iconographie est chargée non pas de faire redondance avec ce que la légende exprime déjà le plus souvent (la puissance du magistrat, le statut de la communauté) mais de renforcer la fonction identitaire du sceau par des emblèmes choisis en contrepoint : représentations monumentales, figures de saints patrons, signes empruntés aux seigneurs locaux, et d’autres encore qui paraissent des créations locales spécifiques et libres. Cette variété d’emblèmes héraldiques ou non, dont une proportion appréciable est en rapport avec le nom du lieu, a été remarquée par tous les spécialistes. Aussi nous bornerons-nous à ajouter quelques observations à celles déjà faites par les études antérieures.
27Le “type monumental”, selon l’expression adoptée par les sigillographes, consiste dans des représentations architecturales, mais cette expression a le défaut de masquer la diversité des bâtiments représentés. Ce type est de loin le plus fréquent (un tiers des localités). S’il n’est pas un monopole des villes – on le trouve aussi dans certains sceaux impériaux, princiers et seigneuriaux, ainsi que dans des sceaux de juridictions ecclésiastiques et laïques – on ne le voit nulle part ailleurs jouir d’une telle faveur.
28Il s’agit d’abord de mettre en valeur un des aspects les plus significatifs de l’entité urbaine et l’un des principaux enjeux de son gouvernement : l’enceinte fortifiée, assurant la protection de la ville et de ses retrayants, ressort au sein duquel et à partir duquel (banlieue) s’exercent les institutions municipales, sur le plan politique, juridique, judiciaire et fiscal. L’ampleur donnée à la représentation peut être fonction du statut de la localité : cité, ville forte, bourg clos ou castrum. Elle peut, de manière impressionnante, multiplier les tours, les courtines, les créneaux, insister sur la densité de l’habitat urbain en accumulant le nombre des monuments religieux ou civils enclos. Toujours la représentation est tributaire de modèles iconographiques antérieurs, fortement chargés de symboles : images de la Jérusalem céleste, de la Rome idéale, l’urbs par excellence (la Roma aurea impériale)56. Les portes peuvent être représentées avec un soin particulier : les graveurs les montrent ouvertes ou fermées, munies parfois de vantaux à lourdes pentures. On ne peut s’empêcher de faire le rapport avec l’étude que Sandrine Lavaud consacre ici aux clés de villes. Si ces clés n’apparaissent pas sur les sceaux en tant qu’emblèmes urbains, c’est qu’elles sont un attribut ordinaire de saint Pierre ; ce sont donc les portes qui sont chargées, par métonymie, d’exprimer l’importance matérielle et symbolique du pouvoir d’ouvrir et de fermer, de contrôler la sécurité de l’enceinte et l’accès à la ville.
29Tantôt l’idée de fortification est réduite à un simple pictogramme57 (château à trois tours, celle du milieu plus élevée), celui-là même que la numismatique a diffusé depuis longtemps et que l’héraldique a repris comme meuble dans des armoiries aussi célèbres que celles du royaume de Castille (certaines localités inscrivent d’ailleurs ce motif dans le champ d’un écu). À Marmande, la dimension conceptuelle est saisissante : le sceau adopte un dessin qui combine la circularité de l’enceinte à la disposition cruciforme des tours et qui, couplé avec la croix des comtes de Toulouse, manifeste sans détour une sympathie politique que la ville a chèrement payée58.
30Dans certains cas, associés ou non aux murailles, tel ou tel monument de la ville est à l’honneur pour son importance emblématique et symbolique. La valeur de ces images, pour l’historien, a été depuis longtemps remarquée : pont de Cahors, porte Saint-Éloi de Bordeaux, avec ses sonneurs de trompe, puis sa Grosse-Cloche, incluse dans un complexe servant d’hôtel de ville – dont Ézéchiel Jean-Courret analyse ici l’évolution –, porte Narbonnaise et tour de Saint-Sernin de Toulouse – étudiées récemment par Laurent Macé59 –, château des Arènes de Nîmes, sans doute aussi hôtel de ville de la Cité de Rodez, pour ne citer que les exemples les plus fameux.
31La question du réalisme de quelques représentations architecturales a été posée depuis longtemps. Les conclusions de la thèse récente d’Ambre Vilain, consacrée aux villes septentrionales60, peuvent être étendues aux villes du Midi. Imprégnée de toute la force des modèles idéaux, la sigillographie urbaine n’en est pas moins réceptive à la réalité sensible de monuments précis qui fondent l’identité de la communauté.
32La figure, les attributs, le reliquaire d’un saint patron (types hagiographique et christologique, dans la nomenclature des sigillographes) ou encore l’image de son sanctuaire (variété du type monumental) sont présents dans plus d’un quart des villes ; ces représentations tendent à s’imposer – mais il y a des exceptions notoires61 – dans celles dont le saint est éponyme. Les sceaux méridionaux en offrent de très beaux exemples, comme le grand saint Victor sauroctone à Marseille, ou la passion de saint Antonin à Pamiers et à Saint Antonin-Noble-Val62.
33D’un point de vue emblématique, l’adoption de ce type d’image pose un problème puisque la ville peut courir le risque que son sceau soit confondu avec celui d’une autre communauté, cléricale ou religieuse, celle chargée de desservir le culte du saint et de ses reliques. En effet, abbayes, prieurés et chapitres portent le nom du saint auquel ils sont voués et, dès les débuts de l’usage du scellement des chartes, leur sceau comporte, de règle, l’effigie ou attributs correspondant à leur vocable. Les villes qui adoptent les emblèmes de leur saint patron doivent donc clairement marquer la différence grâce à la légende (Sigillum consulum ou autre formule). De plus, les facilités offertes dans le Midi par l’usage du sceau biface ou de la bulle sont mises à profit dans cette opération de différenciation : une face peut être de type monumental, par exemple, et l’autre comporter l’effigie du saint ; parfois la face dédiée au saint est accompagnée d’une invocation, ou encore sa légende emploie non le terme sigillum mais ceux d’imago ou de signum.
34La dévotion des villes au saint patron est une question complexe qui a fait l’objet de nombreux travaux. Les rivalités et les conflits entre communautés urbaines et institutions ecclésiastiques sont endémiques, on le sait bien, et peuvent atteindre des phases violentes, notamment quand les secondes exercent localement les droits seigneuriaux. La sigillographie des villes s’inscrit dans l’histoire de ces tensions. À l’occasion du colloque La religion civique à l’époque médiévale et moderne, Christian de Mérindol a bien noté que l’adoption par certaines villes du type hagiographique sur leur sceau peut traduire une volonté d’appropriation du culte local, voire des reliques du saint63. L’exemple du sceau de Figeac illustre cette problématique. Face au pouvoir de l’abbé et des moines avec lesquels la ville entretient des rapports difficiles et qui refusent longtemps de reconnaître l’institution des consuls, ceux-ci ont l’audace de faire figurer au revers de leur sceau sinon l’image du Christ, du moins celle de la grande abbatiale, avec la légende Signum monasterii sancti Salvaloris de Figiaco. Le terme signum a sans doute été choisi par une allusion au signum crucis et au vocable du monastère, souligné d’une autre manière par l’importance donnée aux cinq grandes croix qui coiffent la représentation du monument. En d’autres termes, les bourgeois de Figeac intègrent dans leur patrimoine identitaire le culte du Sauveur et l’image d’une abbaye qui, elle, de son côté, prétend détenir sur eux l’arbitraire du pouvoir seigneurial…
35Une étude complète de l’usage fait par les villes des images liées aux saints protecteurs ou de leurs reliquaires distinguerait de nombreux cas spécifiques et mettrait sans doute en lumière d’autres tendances. Johan Picot souligne ici l’acquisition par les bourgeois de Montferrand de reliques propres à leur communauté. Ils n’ont pas été les seuls64 et l’on connaît bien, par ailleurs, l’existence de confréries, dévouées à un saint, parfois très anciennes, qui sont restées longtemps au cœur des institutions urbaines. La sigillographie pourrait montrer que certaines villes, sans abandonner les cultes déjà établis, se sont consacrées à des dévotions particulières. Ainsi le sceau de Mont-de-Marsan affiche à l’avers une grande clé car le patronage de saint Pierre est attaché à la paroisse du “Moun”. Mais pourquoi la légende du revers (la Salutation angélique) est-elle consacrée à Marie, qui n’a donné son vocable à aucune église du lieu ? À Pézenas, très peu de temps après la canonisation de Louis IX en 1297, les consuls manifestent, avec un enthousiasme très politique, leur ferveur à l’égard du nouveau saint : leur sceau offre sans doute historiquement la première image hagiographique du Capétien65. Une mention spéciale doit être faite, enfin, à la représentation de l’Agnus Dei. Après celle de la Vierge à l’Enfant – qui, bien sûr, vient largement en tête (plus de 20 % des sceaux hagiographiques ou christologiques) – c’est la figure la plus représentée dans le Midi (un peu plus de 13 %), alors qu’elle est rare dans le Nord. On la trouve notamment dans les sceaux de Béziers, de Carcassonne, de Narbonne et de Toulouse, dont le contexte politico-religieux a été bien retracé par Laurent Macé66 : comment ne pas voir dans le symbole de l’incarnation rédemptrice, redoublée à Narbonne par l’effigie de la Vierge Mère, une solennelle profession d’orthodoxie face à la répression de l’albigéisme. Ce choix n’a certainement pas été entièrement libre… Dona nobis pacem, comme disent en chœur les sceaux de Narbonne (Cité et Bourg, 1219) et de Béziers (1226) !
36Comme celle des représentations liées au culte des saints patrons, la présence des emblèmes des seigneurs temporels dans les sceaux des villes est d’une grande complexité. Qu’il s’agisse d’effigies ou d’héraldique, cette présence est massive, bien que nous ne puissions pas donner ici d’indication chiffrée, faute de l’érudition suffisante pour identifier avec une complète certitude la totalité des armoiries. Une difficulté supplémentaire vient de l’instabilité de ces signes, en fonction des mutations politiques du Moyen Âge dans la région. Le champ d’interprétation est vaste et comporte tous les degrés d’une échelle qui va de l’orgueil de partager, par concession expresse, les marques d’identité du prince à l’aveu d’une soumission plus ou moins forcée.
37Porter sur son sceau l’effigie – comme à Béziers ou à Martel67 – ou les armoiries de son seigneur peut être conçu comme un privilège : entre l’aspiration à l’autonomie du corpus et la faveur d’exercer des droits émanant de la puissance seigneuriale, le choix des élites dirigeantes est-il toujours si clair ? Les deux conceptions sont-elles d’ailleurs toujours antinomiques ? Mais les villes du Midi font preuve d’un autre art, qui n’est pas inconnu ailleurs, mais qu’elles pratiquent à merveille : la conservation des signes d’un seigneur ancien, chargée de rappeler au seigneur nouveau la pérennité de leurs institutions municipales et leur histoire particulière. Millau, dont le cas a été étudié par Martin de Framond, offre un bel exemple de ces stratégies emblématiques. Première ville, historiquement, à recevoir une concession officielle d’armoiries (vexillum) émanant d’Alphonse d’Aragon, comte de Barcelone et de Provence, en 1187, Millau a conservé jusqu’aujourd’hui les pals de gueules sur champ d’or. La charte de 1187 concède aussi le droit d’user de la titulature du roi-comte68. Les consuls peuvent donc se prévaloir d’exercer une délégation des pouvoirs du seigneur, même si ce dernier conserve sur place un bailli. Le grand sceau biface créé en vertu de cette charte reprend, en les adaptant quelque peu, les termes de la concession. Le revers comporte, en effet, les armoiries de la maison de Barcelone (sur un écu, il est vrai, et non sur une bannière) avec pour légende Sigillum regis Aragonie, comitis Barcinonie et Provincie. Quant à l’avers, il prend pour décor un griffon dont nous reparlerons, mais la légende, Sigillum consulatus Amiliavi, attribue le sceau au seul consulat et éclipse le commun69 ! Une fois passés sous la domination du roi de France, en 1258, les consuls ne renoncent pas aux droits antérieurement acquis ni aux fondements initiaux de leur charge : ils ajoutent seulement un chef de France aux pals de Barcelone et, au revers, remplacent la légende ancienne par Philippus Dei gracia rex Francorum, au nominatif, comme dans le sceau royal lui-même70.
38Nous ne commenterons pas ici, car elles sont bien connues, la place du léopard anglais ou celle des fleurs de lis capétiennes dans les sceaux des villes méridionales et nous ne pouvons relever toutes les occurrences des autres marques des seigneurs laïcs et ecclésiastiques. Quant à la diffusion de la croix de la dynastie raimondine, c’est une question majeure qu’on a quelque pudeur à aborder après les travaux que Laurent Macé lui a consacrés71 et qui, on l’espère, seront bientôt publiés. Dans la sphère de rayonnement des comtes de Toulouse, plus de 20 % des villes du Corpus ont arboré cette croix dans leurs sceaux. Mais dans combien d’autres, aucun sceau n’a survécu ? Alphonse de Poitiers lui-même n’a en rien limité l’extension et la pérennité de ce signe, dont il était en droit, par sa femme, le possesseur légitime. Mais, après la mort d’Alphonse et de Jeanne de Toulouse, la fidélité à l’emblème raimondin s’est maintenue. Nombre de villes en ont conservé l’usage, en l’associant à celui des fleurs de lis, jusqu’à ce que cette croix devienne au fil des âges un symbole de la culture occitane.
39Un des attraits de la sigillographie urbaine, dans le Midi comme ailleurs, est sa richesse créative d’emblèmes communautaires qui ne doivent rien ni à l’hagiographie ni à l’héraldique seigneuriale antérieurement formée. Cette grande fabrique de signes, puisant ou non dans le répertoire décoratif des armoiries et faisant même parfois double emploi avec celles-ci, s’est mise en marche très tôt, semble-t-il, et a continué longtemps à se montrer active. Sa production, en tous cas, s’est inscrite durablement dans l’histoire puisqu’un grand nombre de communes actuelles en est toujours tributaire. On ne cache pas un certain embarras pour désigner génériquement cette production : sa variété échappe aux tentatives de classement, ses sources sont parfois obscures et n’ont laissé aucune littérature qui nous en donne les clés. Si quelques traditions ont pu s’intégrer dans le “folklore” ou être récupérées dans l’hagiographie, combien d’autres ont été effacées des mémoires, victimes vernaculaires des cultures savantes et cléricales. Libre, indépendante, autochtone, poliade, cette emblématique répond à l’affirmation de particularismes plus poussés que chez les autres catégories de sigillants médiévaux, soumis davantage à la force des stéréotypes, comme l’a souligné Brigitte Miriam Bedos-Rezak72. Cette capacité imaginative n’est-elle pas une réponse à la difficulté de forger l’identité de ces entités composites, de ces corps fictifs que sont les villes ? Cette question attend, comme d’autres, une grande étude synthétique. Sans pouvoir faire honneur à toutes les pages consacrées localement à ce sujet par les érudits depuis le xixe s., sans revenir non plus sur les bannières dont parle ici Laurent Macé, relevons quelques traits majeurs de cette création de signes.
40Les emblèmes dits “parlants” ou allusifs nous font revenir aux rapports structurels entre image et légende. Ce procédé, bien connu dans les armoiries73, n’est cependant pas cantonné à l’héraldique et trouve très souvent sa clé dans la toponymie de la ville. Un gros quart des localités en fait usage dans le Midi. Son usage paraît aller de soi – en dépit de certaines exceptions que nous avons déjà signalées – dans des localités portant le nom de leur saint patron, qui font figurer sur leurs sceaux l’image de ce saint, ses attributs, une scène de sa légende ou encore son reliquaire. Mais le plus gros bataillon des emblèmes “parlants” est cependant fourni par les toponymes comportant les mots : mont, château, ville, puy, roc (ou leurs équivalents dans la langue locale). Rien ne semble, cependant, fixer de bornes à l’utilisation du procédé. On ne résiste pas au plaisir de relever les allusions les plus pittoresques, dont certaines sont célèbres74 : l’aile (“ala”) d’Alan ou d’Alès ; l’oiseau (avis) d’Avignon, tantôt aigle, tantôt gerfaut (moins impérial) ; la tête d’homme (“cap”) de Capdenac et de Briatexte (Brisatesta) ; la chausse (“cauça”) de Caussade ; le brochet (“lus”) de Caylus ; le bassin de Conques (“conca”, mais c’est sans doute une métaphore pour désigner ce site encaissé) ; les coqs (“gal”) de Gaillac et Gaillac-Toulza ; l’olivier (“oliu”) sur un mont de Montolieu ; la balance de Montpezat ; la marmite (“ola”) d’Olargues ; les pennes de Pennes-d’Agenais ; les pommes ou grenades de Pomarède ; le laurier perché de Puylaurens ; les raves (“raba”) de Rabastens ; la roue (“roda”) du Bourg de Rodez ; la tarasque de Tarascon ; la tête de taureau de Tauriac ; les verrats (“vèrre”) de Vers. D’autres exemples d’emblématique fondée sur le nom pourraient sans doute être ajoutés grâce à une meilleure connaissance des traditions historiques et des langues locales : les armoiries frettées (treillissées) qui apparaissent sur le sceau de Brusque doivent-elles être mises en rapport avec les treilles de la lambrusque (vigne) ?
41Détachée du nom, l’allusion peut se porter quelques fois sur l’activité économique du lieu. Le bateau de La Rochelle est bien sûr associé à la vocation portuaire qui est aux origines de la ville75. Un autre navire a été pris par Libourne dans ses armoiries, comme par d’autres ports maritimes ou fluviaux en Europe. La pêche à la baleine, mise en scène de manière saisissante par le sceau de Biarritz, n’est pas tout à fait isolée : la même image apparaît sur celui, antérieur, de Fontarabie, en Pays basque espagnol76. Mais les hanaps de l’écu de Compeyre ne sont-ils pas une allusion à la vocation viticole réputée de ce bourg ?
42Le bestiaire des villes méridionales mériterait à lui seul un mémoire. On doit mettre à part les figures empruntées aux armoiries seigneuriales et aux grandes souverainetés politiques, bien que l’opération n’aille pas de soi : notamment le léopard d’Angleterre est devenu historiquement inséparable de l’emblématique de Bordeaux et d’autres villes, même après la guerre de Cent Ans. Excluons aussi l’Agneau christique, dont il a été question plus haut. Retenons cependant l’oiseau d’Avignon, qui n’est pas toujours en rapport avec l’autorité impériale sur le Venaissin mais peut, du jour au lendemain, se muer en gerfaut. Il reste un répertoire de figures animales très déséquilibré par rapport à l’héraldique courante. Le lion et l’aigle dominent, ce n’est pas une surprise, mais l’un et l’autre occupent la même place, avec une dizaine de villes chacun, tandis que l’héraldique des personnes et des lignages consacre la nette préséance du lion77 ; ce beau score du roi des airs dans les sceaux de ville reste à expliquer… Les autres figures sont aussi de caractère dominateur, comme le taureau de Tauriac, les verrats de Vers, les coqs des deux Gaillac et le grand bélier de Lectoure ; même le poisson de Caylus montre de fortes mâchoires ! Mais il y a pire encore, comme le griffon de Millau ou le dragon de Bergerac et quelques autres monstres comme la tarasque. Ces chimères et celles que terrassent les saints Victor, Front ou Michel appartiennent à un registre auquel Jacques Le Goff a naguère consacré une célèbre étude : leurs liens avec les mythologies urbaines ne sont plus à démontrer78.
43“Dire que tout reste à faire en matière de sigillographie urbaine serait peut-être exagéré, mais il reste beaucoup à faire”, a écrit Brigitte Miriam Bedos-Rezak79 une vingtaine d’années après la parution de son Corpus des sceaux des villes. On peut adhérer à ce jugement, même sans partager toutes les critiques que l’auteure a exprimées à l’égard des principes heuristiques qui, en 1980, avaient encadré son œuvre. Le Corpus a rendu et continuera de rendre d’immenses services aux historiens médiévistes, notamment aux historiens des villes. Mais on ne peut demander au même instrument de travail de servir à la fois de télescope et de microscope et, de plus, les meilleurs outils nécessitent une maintenance. À l’ère des bases de données numériques, et en profitant du renouveau des études d’histoire urbaine, il serait non seulement souhaitable mais tout à fait possible de mettre en chantier, dans un cadre collectif, un nouveau corpus sigillaire urbain, qui pourrait commencer par exemple par le Midi de la France… L’entreprise permettrait non seulement la mise à jour, au fil de la recherche, des informations publiées, mais aussi l’intégration progressive d’éléments nouveaux tirés de la diplomatique des actes scellés.
44Cette entreprise rendrait hommage au travail déjà accompli en la matière, et sans lequel, pour le coup, nous ne saurions vraiment rien ; elle serait aussi à la mesure de l’inestimable valeur patrimoniale, c’est-à-dire vivante, de l’emblématique urbaine léguée par l’époque médiévale.
45Toutes les photos de moulages de sceaux sont publiées avec l’aimable autorisation des Archives nationales.
Bibliographie
Inventaires sigillographiques et sources diplomatiques
La référence au Corpus de 1980, qui est à la base de la présente étude, nous dispense de donner la liste des inventaires sigillographiques utiles antérieurement parus.
Corpus : Bedos, B. M., éd. (1980) : Les sceaux des Villes (Corpus des sceaux français du Moyen Âge, t. 1), Archives nationales, Paris.
Nous n’y ajoutons que les références qui lui sont postérieures et quelques autres que nous avons dû utiliser directement.
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Blancard, L., éd. (1860) : Iconographie des sceaux et bulles… des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille-Paris.
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Notes de bas de page
1 Dans les notes ci-dessous, nous emploierons l’abréviation Corpus, suivie du numéro du sceau. L’ordre des villes recensées dans ce Corpus étant alphabétique, nous nous dispenserons de donner le numéro de manière systématique.
2 Voir la bibliographie ci-dessous. On relève, par exemple, plusieurs études utilisant les données du Corpus, y compris sur certains sceaux de villes du Midi, dans un recueil récent paru en Allemagne : Späth, dir. 2009 (contributions de Arlinghaus, Bedos-Rezak, Späth, Winterer). Une seule thèse, en histoire de l’art, a été consacrée aux sceaux des villes, mais dans le Nord (Vilain 2011).
3 Nous avons inclus dans le Midi, étudié ici, les départements de Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vienne, Haute-Vienne, Creuse, Puy-de-Dôme, Loire, Isère, Hautes-Alpes, et tous ceux situés plus au sud.
4 Diederich 1988.
5 Bautier 1989 ; Amiens et Lens : Tock 2000 ; Arras : Guesnon 1865, XXIII-XXIV (citant un acte du cartulaire de Saint-Vaast) ; Cambrai : Corpus, n° 166 ; Pontoise, Corpus, n° 556.
6 Giordanengo 1884, Venturini 1986.
7 Acte du cartulaire de Trinquetaille : Amargier, éd., 1972, n° 131.
8 Framond 1982. Voir développement ci-dessous.
9 Corpus 67 ; Blancard 1860, 78-79. Première mention du sceau en 1183 : voir l’article de S. Balossino, dans ce volume.
10 Voir l’article d’É. Jean-Courret, dans ce volume.
11 Chassel & Flandin-Bléty 2011 (Annexe, 157-159 : annonce de scellement dans la charte de la “Paix de Rocamadour”).
12 Empreinte conservée : Chassel & Flandin-Bléty 2011.
13 Corpus, n° 390 : sceau attesté en 1210 in : Méry 1841, 220 (traité entre Gênes et Marseille).
14 Corpus, n° 689 ; date (1211) rectifiée par Macé 2009, qui propose 1205 pour la réalisation de la matrice.
15 Le corpus recense les sceaux de 382 localités ; après divers ajouts et rectifications, 211 localités relèvent du vaste Midi que nous avons retenu ici.
16 Bedos-Rezak 2000.
17 Bautier 1989.
18 Corpus, Introduction, et Bedos-Rezak 2000.
19 Picot, éd. 1901, 156-158.
20 Oudot de Dainville, éd. 1952.
21 Framond, éd. 1982 ; 1989.
22 Salmon-Dalas 1999.
23 Chassel & Flandin-Bléty 2011.
24 Corpus, n° 583-583bis.
25 Serments de fidélité à Louis VIII contre les Albigeois en 1226 : 10 ; fidélité à Louis IX face à Raimond VII de Toulouse en 1243-1244 : 23 ; adhésion au procès de Boniface VIII : 82 ; désignations de procureurs pour l’assemblée de 1308 concernant les Templiers : 24 ; désignations de procureurs à l’assemblée de 1309 : 17 ; subsides pour le mariage d’Isabelle de France en 1310 : 4 ; ou Claude de France en 1506 : 2.
26 En Rouergue, rien qu’entre 1388 et 1390, on trouve huit quittances de villes en faveur de Guihem Coqural, trésorier des états, receveur des tailles et aides, conseiller des comtes d’Armagnac. Sur ce personnage : Llobet 1998 (merci à Pierre Flandin-Bléty pour cette référence).
27 Rigaudière 1988. Voir depuis Otis-Cour 2014.
28 Flandin-Bléty 1979.
29 Picot, éd. 1901, 208-209, n° CXXXIII (Carcassonne), cité par Bedos-Rezak 2000, 35, n° CXXXV, 211-212 (Rouergue).
30 Tholin 1899, 202-203.
31 Framond, éd. 1982 ; Macé 2014a.
32 Corpus, n° 69 (Avignon), n° 88 (Beaucaire), n° 683-684 (Toulon) : voir Giordanengo 1984 ; Venturini 1986.
33 Respectivement, Corpus, n° 159, 200, 320, 324 et 405A.
34 Butaud 2010 ; Débax 2012 ; Balossino 2015.
35 Voir aussi, pour Narbonne : Caille 2014 ; et Najac : Framond, éd. 1982, 59.
36 Framond 1989.
37 Corpus, n° 366-367 (Limoges), 547-548 (Poitiers), 584 (La Rochelle), 617 (Saint-Jean-d’Angély). Sur l’éventualité d’un sceau aux contrats de Périgueux en 1426 : Reviriégo 1994, n° 67.
38 Voir l’apposition du sceau de la ville sur des actes de vente ou des conventions, dès la fin du xiie s., à Arles, Avignon et Brive, par exemple.
39 Citons par exemple le tribunal de la Purge, aux mains des consuls de Montferrand dès le xive s., que Johan Picot a étudié (voir son article, dans ce volume, infra p. 69).
40 Corpus, n° 342-342bis.
41 Bedos-Rezak 2000, 39, n. 64.
42 Bautier 1989 ; Macé 2011 ; 2014a. Première étude globale : Macé à paraître.
43 Sur 307 de sceaux de villes dont la forme est connue, nous avons compté 31 % de sceaux bifaces, 7 % de bulles, 52 % de grands sceaux de cire, accompagnés ou non de contre-sceaux. Rappelons que, au Nord, l’usage des sceaux bifaces est excessivement rare (Saint-Omer et Doullens).
44 Corpus, n° 44 (Arles), 220 (Condom) et 390 (Marseille), 454bis (Montpellier). Diederich 2012, 146-177.
45 Bedos-Rezak 1982 ; Chassel & Flandin Bléty 2011.
46 Chassel & Flandin-Bléty 2011.
47 Macé 2005.
48 Sur 138 localités dont les légendes des sceaux sont connues ou restituables, 62 % font état de leurs consuls ou consulat.
49 Bellocq, Montblanc, Montesquieu-Volvestre, Montréal (dans ces deux derniers cas, en compagnie des consuls), Saint-Léonard-de Noblat.
50 La mention de l’universitas apparaît dans 11 % des localités, tantôt seule, tantôt en association avec les consuls, parfois sous la forme “université des hommes”, comme à Lagrasse (Corpus, n° 333). Le terme comunitas est moins fréquent (9 %) ; on trouve deux fois l’association communitas et consules.
51 Dans 10 % des localités.
52 Toulouse : Macé 2005. Le terme capitulus se trouve aussi à Lauzerte, Lectoure, Monclar-de-Quercy, Saint-Antonin-Noble-Val.
53 Saint-Léonard-de-Noblat, Sarlat. Au Puy-Saint-Front de Périgueux, en 1223 (Corpus, n° 529), les burgenses distinguent ainsi leur sceau de celui de la Cité.
54 Macé 2014b.
55 Corpus, n° 527-528.
56 Bedos-Rezak 2002 ; Klinkenberg 2011 ; Vilain 2011.
57 Bedos-Rezak 2002 (employant le terme d’idéogramme) ; Vilain 2011.
58 Corpus, n° 387-388.
59 Macé 2009 ; 2014a.
60 Vilain 2011.
61 Saint-Denis de l’Aude, Saint-Flour, Saint-Girons, Saint-Guilhem-le-Désert, Saint-Pons-de-Thomières.
62 Bedos 1979 ; Metman 1970a.
63 Mérindol 1995 ; voir aussi Bedos-Rezak 2002.
64 Laurent Macé suggère ici que, sous l’estrade des consuls de Bretenoux (Corpus, n° 145, Chassel & Flandin-Bléty 2011, 151), un des coffres représentés pourrait être une châsse.
65 Chassel 2011.
66 Macé 2009 ; 2014b.
67 Béziers : Corpus, n° 123 (en 1226, le vicomte Trencavel) et 124 (en 1303 : le roi de France). Martel : Corpus, n° 393bis (en 1309 : le vicomte de Turenne).
68 Framond 1989. L’acte (id., 104) est connu par une copie figurée du début du xiiie s. (AM Millau, AA 13) : “[…] Concedimus namque sigillum comune consulibus et comuni sub subsciptione nostra et sua et etiam vexillum nostrum […]” ; ce que nous traduisons par : « En effet, nous concédons un sceau commun aux consuls et au commun, avec notre titulature et la leur, ainsi que notre bannière ».
69 La première empreinte conservée du sceau de Millau date de 1243 (Corpus, n° 417-417bis ; Framond, éd. 1982, n° 370-370bis) mais son style marque clairement la fin du xiie s.
70 Corpus, n° 421-421bis (Framond, éd. 1982, n° 373-373bis), connu seulement en 1352 mais dont le type remonte d’après nous au règne de Philippe III.
71 Macé 2014a.
72 Bedos-Rezak 2002.
73 Pastoureau 1993.
74 Nombre de ces jeux d’images et de noms a été signalé par Brigitte Miriam Bedos-Rezak dans le Corpus. Laurent Macé en a identifié plusieurs autres et, avec l’aide amicale de Pierre Flandin-Bléty, nous y ajoutons notre lot.
75 Tranchant 1994.
76 Id.
77 Pastoureau 1993, 136-150.
78 Le Goff 1970.
79 Bedos-Rezak 2000, 43.
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