Réseaux divins à Tarraco et dans les sièges de conuentus d’Hispania citerior1
p. 97-118
Dédicace
En memoria de Joaquín L. Gómez-Pantoja (1953-2020)
Dans le présent travail, mon intention est d’étudier les réseaux divins en examinant les dédicaces gravées sur un monument, mais relatives à plusieurs dieux, sans négliger celles qui, érigées dans un même espace, sont dédiées à des divinités honorées individuellement. Pour ce faire, dans un premier temps, j’ai choisi de ne retenir que les inscriptions provenant des centres de pouvoir d’Hispanie Citérieure. Je commencerai tout d’abord par Tarraco, capitale de la province, lieu de résidence du légat propréteur de rang consulaire et du procurateur ducénaire, point central du culte impérial et relais de premier ordre vers Rome. En outre, puisqu’à ma connaissance l’attention n’a été que peu portée dans cette perspective aux sièges de conuentus2, il m’a paru utile de m’y intéresser. Il s’agissait en effet de subdivisions judiciaires de cet immense ensemble provincial, qui requérait une infrastructure permettant au gouverneur de venir à la rencontre de ses administrés afin de rendre la justice3. Par conséquent, si les recensements que j’ai réalisés, fondés presque exclusivement sur une documentation épigraphique, nous font logiquement connaître des témoignages de la capitale, on peut également mentionner Carthago Noua, Bracara Augusta, Lucus Augusti, chef-lieu de l’éphémère province d’Hispania superior4, et surtout Asturica Augusta, siège quant à elle de l’administration procuratorienne, position qu’elle a partagée avec Tarraco. Chacune de ces cités présente des cas qui illustrent la problématique ici traitée.
Texte intégral
1À l’heure actuelle, on dispose de quinze attestations de dédicaces à deux divinités ou davantage conservées sur un seul monument, auxquelles il faut associer quatre témoignages d’invocations individuelles à comptabiliser avec les premières. De plus, on peut adjoindre trois ensembles d’inscriptions dressées dans un même espace. Provenant de Tarraco, ils se réfèrent respectivement à Jupiter et à Némésis, d’une part, et à Isis et à Neptune, d’autre part. Le dernier exemple, douteux, concerne Jupiter Optimus Maximus et Minerve. Citons également les exemples de réseaux documentés par la mise en relation de pierres érigées sur plusieurs sites, mais fruits de la décision d’un même dédicant. Enfin, il conviendra de se pencher sur le cas du programme iconographique de la schola du collège des fabri où Minerve occupe une place prépondérante5.
Tarraco
2Commençons avec Tarraco – qui fera l’objet d’un traitement plus spécifique dans un autre contexte6. L’un des textes les plus importants de la capitale se réfère à un légat propréteur, T. Flavius Titianus7 et à son épouse, Postumia Varia8, connus par une base de statue que nous avons conservée, mais dont l’emplacement originel est malheureusement inconnu9. Titianus fut gouverneur de l’Hispania citerior entre 198 et 209, sans que l’on puisse préciser davantage10. Quoi qu’il en soit, tous deux sont les responsables d’une dédicace conjointe à plusieurs dieux : Jupiter Optimus Maximus, Junon, Minerve, le Génie du praetorium consulaire – où l’inscription, même si cela reste de l’ordre de l’hypothèse, devait avoir été érigée11 – et les Dii Tuentes, qui sont un témoignage unique à l’heure actuelle.
3La présence de la triade capitoline est logique à Tarraco, puisqu’il s’agit d’une colonie de droit romain fondée par César – je ne rappellerai pas ici le lien existant entre Rome et les fondations coloniales qui sont établies à son image. La lex Coloniae Genetiuae Iuliae12 d’Vrso prescrit en effet que les IIvirs devaient organiser un munus ou des ludi scaenici à la triade capitoline, mais aussi aux dieux et aux déesses, pendant quatre jours. En outre, les édiles devaient financer l’organisation d’un munus ou des ludi scaenici à la triade capitoline, pendant trois jours, mais également à Vénus, durant une journée, dans le cirque ou au forum. Si ces prescriptions concernent en fait les obligations des magistrats, il ne fait guère de doute que ces divinités devaient figurer dans le panthéon public de la cité13. Toujours est-il qu’il existe d’autres inscriptions sur place, rappelant des uota essentiellement14, en l’honneur de Jupiter Optimus Maximus. L’une de ces inscriptions, la seule qui corresponde à une dédicace, attribue à Jupiter l’épiclèse Capitolinus15, que l’on rencontre ailleurs dans la péninsule, près d’Asturica16 et à Norba, en Lusitanie17.
4Signalons toutefois que l’un des vœux adressés à Jupiter, dont l’épiclèse demeure inconnue compte tenu de la cassure de ce petit autel de marbre de Luna daté du iie voire du iiie s., a été mis au jour dans le sacellum de Némésis situé dans l’amphithéâtre. Son auteur demeure anonyme, en raison de l’abréviation de sa nomenclature dont seules les initiales ont été gravées18.
5Du reste, ce petit sanctuaire s’articule en fait en deux espaces superposés aux fonctions bien différenciées : dans sa partie inférieure, un hypogée à l’intérieur duquel fut découverte une fresque représentant Némésis et le Génie de l’édifice19, où la déesse apparaît comme protectrice des participants aux combats. En revanche, notre autel et trois autres inscriptions proviendraient de la chapelle de l’étage supérieur, située sous les gradins, mais au niveau de l’arena, où se manifestent les aspects les plus officiels et publics du spectacle, dont Némésis est également la patronne20. Quant aux trois textes, il s’agit, tout d’abord, d’une plaque de marbre avec plantae pedum où fut gravée une invocation d’un gladiateur anonyme à la déesse pour sortir vainqueur d’un combat contre Severus21. Ensuite, un autel de calcaire local dédié à la divinité (numen) Nemesis Sancta, par Cornelius Senecianus22 et Valeria Pompeia, pour la sauvegarde de Nummius Didymus, au début du iiie s23. Enfin, le dernier texte, au dédicant malheureusement inconnu, mais daté du iiie s., est lui aussi gravé sur un autel de calcaire local et se réfère à Sancta Augusta Nemesis24. L’épiclèse Sancta accolée à Némésis, unique en Hispanie, est documentée au municipium Splonistarum en Dalmatie (Dea Xanta Nemesis)25, Venafrum (Nemesis Sancta)26, à Caesarea en Maurétanie césarienne (Nemesis Sancta)27, à Viminacium en Mésie supérieure (Dea Sancta Nemesis)28, à Carnuntum en Pannonie supérieure (Dea Nemesis Sancta Numen)29 et à Rome (Virgo Victrix Nemesis Dea Sancta30 et Nemesis Sancta Campester31).
6Concernant Jupiter, il demeure un dernier exemple douteux, puisqu’un uotum à Jupiter Optimus Maximus gravé sur autel et formulé par Iulius Vegetus, mais aujourd’hui perdu32, a été mis au jour en même temps qu’un autre autel de calcaire du iie s. consacré à Minerve33 et peut-être à d’autres divinités dont le nom n’a pas été conservé, comme le défend par exemple E. Schallmayer34. Quoi qu’il en soit, l’auteur de cette seconde dédicace, L. Valerius Flavus, peut-être originaire de Bracara Augusta, fut un soldat de la VIIe légion Gemina, qui érigea cette pierre pour la sauvegarde du collège des stratores de cette unité militaire dans la schola de cette association35.
7Si Junon, elle aussi, apparaît sur place avec une autre épiclèse, Augusta, sur une dédicace ob honorem pour une défunte36, Minerve, quant à elle, s’y trouve davantage documentée : il s’agit de l’une des divinités parmi les plus présentes à Tarraco et ce, depuis l’époque républicaine37. En effet, nous connaissons l’existence d’un temple à Minerve Augusta dont l’emplacement reste indéterminé38.
8Signalons aussi que l’autel de calcaire dédié au début du iie s. par Marius Gamicus à Minerve Sancta fut découvert, selon G. Alföldy39, à l’endroit où se trouvait le siège du collège des fabri40, dont Gamicus aurait été un magister41. Si tel devait être le cas, il serait possible de mettre en relation cette inscription avec une tête de marbre blanc de Paros représentant Minerve du milieu du iie s. qui y fut découverte42. À côté des empereurs Claude et Hadrien, parmi les autres divinités présentes, Héraclès enfant, Dionysos et un silène, Éros endormi, une Victoire, une Nymphe endormie, Diane et une statue d’un Génie complètent le programme iconographique du lieu43.
9Pour ce qui est des Génies, ils sont documentés à plusieurs reprises dans la capitale provinciale, dans différents contextes : il faut ainsi signaler les dédicaces aux Génies de la colonie44 ou des divers conuentus d’Hispania citerior45 ; les génies d’individus – j’y reviendrai –, mais aussi sur une autre inscription où le Génie accompagne à nouveau Jupiter Optimus Maximus.
10En effet, l’inscription gravée sur un autel de calcaire local, découvert en remploi, dressé à l’instigation de Q. Caelius Felix et qu’il érigea quand il reçut l’honesta missio, pour s’acquitter du uotum qu’il avait formulé lorsqu’il était speculator de la VIIe légion Gemina Pia Fidelis à l’extrême fin du iie ou début du iiie s., mentionne non seulement Jupiter Optimus Maximus, mais aussi le Génie de cette unité militaire et Fortuna Redux46. De fait, cette dernière divinité réapparaît en Citérieure uniquement à Asturica Augusta47 (avec deux exemples) et à Clunia48, autre siège conventuel. Il n’existe pas d’autre témoignage connu à ce jour dans la Péninsule. Je reviendrai sur Fortuna Redux, déesse liée aux voyages.
11Pour en revenir au dernier exemple relatif au Génie, il convient de mentionner l’autel de grès local, que Telesphor(us)49 et Platè dédient aux Lares, à Tutela et au Génie de “notre” Lucius, totalement inconnu de nous, au iie siècle50. De plus, une fois n’est pas coutume, nous en connaissons la provenance exacte, puisqu’il fut découvert à l’emplacement de l’aedes Tutelae, où furent mises au jour une série d’inscriptions relatives à Tutela51, divinité fort implantée sur place, en tant que culte du lieu, d’origine pleinement romaine52, et non orientale, comparable à celui de la Τύχη53. Il s’agit d’ailleurs, dans l’état actuel de nos connaissances, de la seule pierre de ce sanctuaire où apparaît une dédicace à plusieurs divinités.
12Enfin, pour terminer avec Tarraco, il demeure un cas pour le moins incertain. Il se réfère à l’Iseum, situé en dehors du centre urbain, d’où provient une dédicace gravée sur une base de statue à Isis Augusta érigée par Clodia Orbiana in honorem et memoriae de sa fille Iulia Sabina, au ier ou iie siècle54. Toutefois, G. Alföldy55 signale qu’à proximité immédiate de ce lieu de culte est apparue une autre inscription, perdue, qui fait allusion à Neptune Auguste, in honorem et memoriam d’Aemilius Augustalis, fils et coaffranchi avec sa mère Aemilia Nymphodote et datée de la même époque56. Or, à l’examen du corpus édité par L. Vidman, on constate qu’une association entre Neptune et Sérapis est documentée à deux reprises. Tout d’abord, sur un autel d’Aquincum dressé par le gouverneur L. Alfenus Avitianus57, en 214, avec une dédicace pro salute et uictoria et perpetuitate de Caracalla et où ces deux divinités figurent aux côtés de Jupiter Optimus Maximus58. L’autre inscription provient de Carthage et est gravée sur la représentation de la proue d’un navire par le dédicant P. Aurelius Pasinicus cum suis59.
13Avant de passer à Carthago Noua, il faut évoquer un dernier réseau divin un peu particulier dans la mesure où les inscriptions érigées par le dédicant ont été placées à des endroits différents. En effet, le magistrat municipal L. Minicius L. f. Gal. Apronianus, édile, questeur, IIvir, quinquennal et flamine du divin Trajan Parthique à Tarraco60, y fait dresser, conformément à ses dispositions testamentaires, une base de statue au Génie de la colonie61, mais aussi un piédestal en pierre locale en l’honneur d’Apollon, dans le sanctuaire à vocation thermale de Caldes de Montbui dont le nom antique n’est pas connu avec certitude, à environ 115 km de distance au nord-est62. Je reviendrai plus longuement sur cette problématique des réseaux que l’on peut reconstruire en rassemblant des textes qui sont conservés dans des lieux parfois très distants lorsque j’évoquerai le procurateur C. Iulius Silvanus Melanio à Asturica Augusta.
Carthago Nova
14Carthago Noua, colonie pompéienne ou césarienne63, compte quelques témoignages relatifs à la problématique qui nous occupe. Le premier texte est gravé sur un fût cylindrique de travertin rouge, trouvé en remploi, mais proche de la zone portuaire, et qui fait état d’une dédicace aux Lares Augustales et à Mercure de la part des piscatores et propolae, à savoir les pêcheurs et vendeurs de poisson, réunis en collège64. Cette inscription, une fois n’est pas coutume, est précisément datée du duumvirat quinquennal de C. Laetilius A[palus], grâce à des émissions monétaires dont la chronologie a initialement été fixée aux années 13 ou 14 de notre ère65, avant que J. M. Abascal Palazón ne l’avance aux alentours de l’an 1266. Quoi qu’il en soit, sur ces monnaies de bronze, il apparaît aux côtés de son collègue à la fonction, le roi Ptolémée de Maurétanie67. En outre, J. M. Abascal Palazón a proposé de manière convaincante de l’identifier avec le pontife, édile, IIvir et IIvir quinquennal C. Laetilius M. f., connu par une base de statue équestre en travertin rouge68.
15Si les Lares sont attestés par ailleurs à Carthago Noua, notamment sur un bloc de pierre locale provenant d’une villa suburbaine69, Mercure est, quant à lui, également documenté une seconde fois sur un bloc de calcaire, où il est mis en relation avec Sérapis, semble-t-il, et Isis. La pièce, datée de la fin du ier s. avant notre ère, a été recoupée à l’époque byzantine, au plus tôt, afin de servir de matériel de construction et fut mise au jour près des marches menant à la terrasse nord du forum, sur le Cerro del Molinete70. Il y est question d’une association, peu fréquente, entre Sérapis, Isis et Mercure, par M. Bom[bius]. Le seul parallèle connu proviendrait du forum de Larissa, en province de Macédoine, où le nom de Mercure pourrait être restitué entre celui d’Anubis et de Vénus, sur une inscription datée du iiie s71. L. Bricault se demande donc si, à l’instar du texte de Larissa, pour peu que la restitution soit fondée, Mercure n’est pas ici mentionné en association avec Anubis, dont le nom aurait figuré dans la partie de l’inscription aujourd’hui perdue, ce qui par ailleurs aurait présenté la première équivalence latine du théonyme Hermanubis72.
16Quoi qu’il en soit, la restitution de ce texte incomplet a été rendue possible par la mise au jour à proximité immédiate de cet emplacement d’une inscription contemporaine figurant sur un bloc de calcaire à l’instigation de T. Hermes et relatif à Isis et à Sarapis73. Toutefois, deux lectures s’opposent : le dédicant aurait gravé ce formulaire sur un support destiné à des offrandes dans ce qui aurait été une mansio consacrée à ces deux divinités, à moins qu’il faille comprendre que T. Hermes a financé les murs (maceries) qui entourent un bâtiment à fonction sacrée construit sur un terrain lui appartenant74. De fait, compte tenu du lieu de découverte de cette pierre, pratiquement à côté de l’Édifice de l’atrium, sis au pied du Cerro del Molinete et à l’ouest du forum, on a proposé d’y voir le siège d’une corporation liée au sanctuaire contigu d’Isis et de Sérapis75 : il s’agirait d’un complexe, qui remonterait à la seconde moitié du iie s. a.C., mais qui fut réaménagé à l’époque flavienne et postérieurement remodelé de façon ponctuelle, où devaient avoir lieu des banquets rituels et orné d’une riche décoration picturale, avant sa destruction par un incendie au ive s.76.
17Enfin, un dernier texte, découvert dans les parages, calle Jara, pourrait renforcer cette interprétation : il s’agit d’un autel cylindrique correctement identifié comme étant dédié par M. Brosius M. f. à Sérapis par M. Koch77 et daté de la fin du ier s. a.C78. Tout cela, par conséquent, rend plausible l’hypothèse de l’existence d’un sanctuaire d’Isis et de Sérapis dans ce secteur79.
18Faut-il mettre en relation cette présence d’Isis et de Sérapis avec le passé punique de la colonie augustéenne, où sont par ailleurs documentés d’autres dieux venus d’Orient ou d’inspiration phénicienne, tels qu’Hercule Gaditain80, par exemple ? De fait, M. Bombius M. f., auteur de la triple dédicace, porte un gentilice principalement attesté en Numidie81, ce qui conforterait cette interprétation. De plus, il convient de rappeler les émissions monétaires en l’honneur non seulement de Ptolémée de Maurétanie – comme on vient de le voir –, mais aussi en celui de son père, Juba II, frappées à l’occasion de leur élection comme IIvirs quinquennaux et patrons de la colonie, à la fin du règne d’Auguste, qui renforcent ce lien avec l’Afrique et l’Orient82.
Asturica Augusta
19Après avoir examiné les deux colonies et sièges conventuels de la côte méditerranéenne, il va être question de ceux d’Asturica Augusta, de Lucus Augusti et de Bracara Augusta, situés dans le nord-ouest de la Péninsule, qui entra dans l’orbite de Rome au cours des dernières décennies du ier s. a.C.83.
20Vrbs magnifica aux dires de Pline l’Ancien84, mais à la catégorie juridique imprécise85, Asturica Augusta fut fondée comme un camp permanent de la Xe légion Gemina aux alentours des années 15-10 a.C., avant prendre un caractère éminemment civil sous les Julio-Claudiens86. En outre, en raison de la distance la séparant de Tarraco, y avait aussi sa capitale le procurateur ducénaire chargé de l’administration des mines et de l’entretien de la VIIe légion Gemina, peut-être dès Auguste, mais assurément à partir du règne de Nerva et jusqu’à Dioclétien87. Enfin, y siégeait également le iuridicus Asturiae et Callaeciae, depuis le règne d’Hadrien, jusqu’à 218, au plus tard88. Signalons que la fonction de iuridicus a pu être parfois couplée avec le commandement de la légion voisine, comme l’attestent les sources, durant les règnes de Septime Sévère et de son fils89.
21Sa position administrative de premier plan, accrue à la fin du iie siècle et au début du iiie siècle, explique le nombre de témoignages de réseaux, que nous y avons conservés. Ceux-ci résultent en fait de circonstances exceptionnelles, comme la découverte, à la fin des années 1960, d’un ensemble d’inscriptions en remploi dans la section orientale de la muraille90. Cependant, tant les dédicants, des procurateurs équestres, que le caractère votif ou dédicatoire de ces pierres, invitent à les envisager comme un réseau sur plusieurs niveaux, en raison à la fois de la multiplicité des témoignages relatifs à ces individus, attestés pour certains hors d’Hispanie, mais aussi de la localisation originelle de ces autels. De plus, compte tenu de la nature de ces épigraphes et leur concentration dans un point précis des remparts, il convient très vraisemblablement de considérer également ces autres pierres qui, consacrées à une seule divinité, devaient aussi avoir été placées à l’origine, à l’instar de que l’on sait pour Sarmizegetusa, dans l’aire cultuelle de la résidence de ces hauts fonctionnaires, comme le suggère J. Scheid91. Ce fait augmente dès lors le nombre de témoignages attestés à Asturica Augusta.
22Le dieu à la fois le plus représenté92 et qui revient plus souvent en réseau sur place est Jupiter Optimus Maximus. Le premier exemple concerne un membre de l’ordre sénatorial et il n’est pas possible de relier avec certitude ce texte avec les inscriptions exhumées dans la muraille. Tout ce que nous savons, c’est qu’il était conservé au siège de l’administration locale (ayuntamiento) d’Astorga au XVIIe siècle et qu’il a disparu par la suite93. Ornée de signes militaires, voire de thyrses, et de demi-lunes, cette pièce a été érigée à l’instigation de Q. Mamilius Capitolinus94, legatus Augusti per Asturiam et Callaeciam – autrement dit iuridicus – ainsi que dux de la VIIe légion Gemina Pia Felix en 197, fonction extraordinaire qui s’explique par sa participation aux côtés de Septime Sévère à la lutte contre Clodius Albinus95. Nous y découvrons Jupiter Optimus Maximus accompagné de Sol Inuictus, Liber Pater et du Génie du praetorium.
23Si Liber Pater réapparaît à Hispalis96, Italica97, à Serpa98 et à Vrgauo en Bétique99, Sol Inuictus, quant à lui, est documenté, en Citérieure, à Arcos de Valdevez100, Lara de los Infantes101, San Martín de Unx102 et dans l’amphithéâtre de Tarraco – en rapport avec l’empereur Élagabal103 -, ainsi qu’à Capera en Lusitanie104.
24Comme l’a parfaitement analysé M. M. Alves Dias, ces divinités sont étroitement liées à la famille impériale et elles sont classées selon leur champ d’action, du plus général au plus spécifique105. Tout d’abord Jupiter Optimus Maximus, dieu suprême de l’État romain, suivi par Sol Inuictus, d’origine orientale et vénéré à Émèse, d’où provenait justement la famille de Julia Domna, contribuant ainsi à sa diffusion106. Ceux-ci précèdent Liber Pater, présent dans la propagande monétaire de l’empereur lepcitain et dans sa patrie107. Pour finir, le Génie du praetorium constitue le seul exemple hispanique avec celui de Tarraco déjà évoqué, ce qui confirme également au passage l’existence d’un édifice de ce genre à Asturica Augusta, dont l’emplacement reste encore à établir.
25Si l’on passe aux inscriptions apparues dans le rempart, que l’on examinera, par commodité, d’après la chronologie, Jupiter Optimus Maximus figure aux côtés de Junon Regina et de Minerve Victrix, dont c’est la seule attestation assurée, sur une stèle de marbre érigée par le procurateur P. Aelius P. f. Hilarianus108, cum liberis, pro salute d’un empereur dont le nom fut sciemment martelé et que l’on pourrait identifier avec Commode, ce qui nous offre une datation entre 185 et 192109.
26Ce procurateur est connu par une autre stèle de marbre blanc, où à l’instar du texte précédent il offre une dédicace cum liberis, pro salute d’un empereur, vraisemblablement Commode, même s’il s’adresse cette fois aux dei deaeque quos ius fasque est praecari in pantheo110. La formulation, pour le moins unique, ouvre la voie à plusieurs interprétations : entre un édifice appelé “Pantheum” à l’instar de celui attesté à Tolentinum111 ou une référence à toutes les divinités112.
27Pour sa part, C. Iulius Silvanus Melanio, en poste entre 198 et 211113, offre un cas d’étude assez instructif, dans la mesure où il est connu par plusieurs pierres, qui proviennent de diverses régions de l’Empire, qu’il conviendra d’examiner dans leur ensemble. À Asturica Augusta, tout d’abord, il dédie un cippe de marbre blanc à Jupiter Optimus Maximus Custos, Junon Regina et Minerve Sancta, ainsi qu’aux ceterique dei deaeque immortales114. Si l’épiclèse Custos attribuée à Jupiter Capitolin est un hapax à l’heure actuelle dans les provinces hispaniques115, on ne peut en dire autant de Minerve Sancta, attestée à Tarraco116 et également à Conimbriga117. Quant à la formulation dei deaeque immortales, elle n’est pas sans parangon, mais uniquement hors de la Péninsule118.
28En outre, Melanio est attesté une deuxième fois à Asturica Augusta, puisqu’il y est l’auteur d’un autel de marbre où il fit graver une dédicace multiple à Sérapis Sanctus, Isis Myrionyma, Core Inuicta, Apollon Grannus et Mars Sagatus119. Sérapis Sanctus, tout d’abord, est attesté à Rome120, à Ostie121, à Eburacum122 en Bretagne, à Manliana123 en Maurétanie césarienne, à Senia124 en Dalmatie, à Nouae125 en Mésie inférieure et à Aquae Iasae en Pannonie supérieure, où plus particulièrement, il est honoré aux côtés des Nymphes salutaires126. Sur Isis Myrionyma, on peut consulter la liste établie par L. Bricault127, à laquelle on ajoutera l’exemple de Virunum au Norique128. C’est la seule des divinités attestées par ailleurs dans la péninsule129, puisqu’elle apparaît sur une tablette de défixion mise au jour à Baelo Claudia130. Les autres demeurent, à l’heure actuelle, des cas uniques.
29Enfin, le dernier texte, en grec, incisé sur un ex-voto de marbre, ne présente pas de réseau en soi, mais il doit être mis en relation avec les deux autres inscriptions : il y est question des Θεαὶ Νεµέσεις Ζµυρναίαι, que Melanio qualifie de σεβασµιώταται131 et qui renvoient peut-être à sa patrie, qui ne serait autre que Smyrne132.
30Si jusqu’à présent, je n’ai évoqué que les inscriptions d’Asturica Augusta, il convient cependant de signaler que Melanio était apparemment passé par Segobriga, où il aurait dédié une inscription à Ζεὺς Θεὸς Μέγιστος, mise au jour en 1995 et découverte en remploi dans la palestre des thermes133. En outre, une autre inscription de Segobriga, perdue, pourrait faire référence à l’un de ses esclaves134. Cependant, son nom, retranscrit de diverses manières, invite à la prudence, puisque nous pourrions avoir affaire à des homonymes135. Ceci dit, hors de la Péninsule, deux textes font assurément allusion au procurateur : le premier provient du municipe de Domauia en Dalmatie136, tandis que le second, de Lugdunum137, indique qu’il avait formulé un uotum à Apollon Sanctus. Une dernière pièce, un autel de Bremenium en Bretagne, dédié à Victoria et à Pax, pourrait être versée au dossier, mais puisque sa lecture demeure douteuse, je préfère l’exclure de mes recensements138.
31Quoi qu’il en soit, à l’instar de ce qui a été démontré pour d’autres procurateurs139, il faut examiner toutes les dédicaces de Melanio à l’aune des fonctions qu’il a détenues. En effet, nous avons affaire dans son cas à deux types de réseaux : le premier, personnel, pour ainsi dire, doit prendre en compte toutes les divinités qu’il a honorées tout au long de sa carrière. C’est lui qui se trouve au cœur de ce réseau, qu’il a organisé selon ses convictions personnelles. Le second, quant à lui, est local et concerne tous les dieux recensés dans un endroit en particulier et dont j’ai jusqu’à présent exclusivement donné des exemples. Il va de soi que nous sommes aussi très dépendants des sources qui ne permettent pas toujours d’être aussi précis.
32La liste des divinités qui forment le réseau de Melanio est instructive à plus d’un égard. En effet, nous retrouvons des dieux dont le culte provient à l’origine des provinces orientales de l’Empire : Isis et Sérapis ou les déesses Némésis de Smyrne, par exemple. Même Corè n’est pas le théonyme le plus usuel pour désigner Proserpine140. Ζεὺς Θεὸς Μέγιστος, quant à lui, pourrait faire référence à la divinité essentiellement documentée en Asie mineure, à moins d’y voir une simple traduction grecque de Jupiter Optimus Maximus141. Tout cela renforce, au passage, l’hypothèse d’une provenance orientale pour le procurateur, qui a contribué, avec d’autres de ses collègues issus des régions hellénophones, à diffuser dans ces contrées le culte d’Isis et de Sérapis, par exemple142.
33Par ailleurs, la dédicace à la triade capitoline présente également une allusion à Apollon Grannus et Mars Sagatus. Rien n’empêche qu’il se soit agi de dieux locaux d’Asturica Augusta, mais on ne peut exclure non plus qu’ils soient des divinités que Melanio a côtoyées lors de son passage en Gaule143. Cependant, il demeure difficile, lorsqu’on en vient à chercher les raisons du uotum ou des dédicaces, de trouver une explication satisfaisante144. Quoi qu’il en soit, le dossier documentaire de Melanio permet de prendre connaissance d’un éclectisme religieux, pour reprendre l’expression de S. Dardaine, qui associe toutes ces divinités issues de divers recoins de l’Empire145.
34Pour en finir avec la liste des réseaux divins d’Asturica Augusta, il convient d’évoquer Claudius Zenobius, en poste entre 212 et 222146, qui avait offert une dédicace à Inuictus deus Serapis et à Isis147. Cette association est documentée à Rome148, tandis qu’Inuictus deus Serapis seul est attesté à Leptis Magna149, Sarmizegetusa150 et Crumerum151.
35À ce groupe d’inscriptions dont le formulaire fait état de réseaux, il s’avère indispensable, comme je l’ai déjà évoqué, d’adjoindre les quelques pierres exhumées en même temps et dans le même secteur des murailles. Elles sont au nombre de deux. La première consiste en un cippe de marbre blanc contenant une dédicace à Fortuna Bona Redux – un hapax, à l’heure actuelle – faite par le procurateur Pullius Maximus152 avec son épouse et son fils anonymes et ne pose aucun problème particulier153. Il faut, selon nous, accepter la datation d’A. Tranoy et de G. Alföldy, après 211154.
36Enfin, un autel de marbre blanc, gravé à l’instigation du uir egregius et procurateur C. Otacilius Octavius Saturninus155 qui, accompagné de sa fille156 et de son petit-fils, honore Fortuna Redux Sancta157, sans doute à la suite d’un voyage158, dont il existe un seul autre témoignage, à Lambaesis159. Signalons aussi un autel de marbre conservé à Asturica Augusta et relatif à la seule Fortuna160.
37L’analyse typologique d’A. Tranoy161 a permis d’affiner la datation après l’an 212, argument auquel G. Alföldy162 joint le titre u(ir) e(gregius) qui apparaît uniquement sur cette inscription et qui est totalement absent du reste des autels découverts en même temps que celui-ci.
Lucus Augusti
38Fondé ex nouo dans le cadre des guerres cantabriques en tant que campement militaire aux alentours de 25 av. J.-C., Lucus Augusti fut assurément établi comme cité sur décision d’Auguste par l’intermédiaire de Paullus Fabius Maximus163. Quoi qu’il en soit, sa fonction comme centre de pouvoir doit être soulignée, tout d’abord en tant que siège de conuentus impliquant la présence temporaire du gouverneur164, puis comme capitale de l’éphémère province d’Hispania superior, à l’époque sévérienne165. En dépit de son importance administrative, sa catégorie juridique demeure imprécise, même si on a postulé que la cité ait été un municipe flavien166.
39C’est à la fin du iie siècle voire au début du iiie siècle, qu’un affranchi impérial, (M. Aurelius) Saturninus, assimilable avec l’ἐπίτροπος Ἀστυρίας καὶ Καλληκίας homonyme de Pergame167, dédie une inscription à plusieurs divinités gravée sur un parallélépipède de granit retaillé, dont la fonction originelle est imprécise (autel ? base de statue ?) et qui a été mis au jour dans les remparts de la cité168. La liste des dieux présents et la chronologie ont longtemps fait l’objet d’interprétations diverses169, puisque le texte a été repiqué lors de sa réutilisation, dans la deuxième moitié du iiie siècle. Quoi qu’il en soit, parmi les théonymes lisibles, à partir de la ligne 2, se trouvent Junon Regina, Vénus Victrix, Africa Caelestis, Frugifer, Augusta Emerita et les Lares des Callaecies, dont on ne possède pas d’autre témoignage connu en tant que tels à ce jour sur place. Quant à la première ligne, suite à un réexamen plus poussé de la pierre, il convient d’y voir une allusion aux Numina des empereurs, comme le suggérait déjà N. Ares Vázquez170, sans qu’il ne soit plus nécessaire de déchiffrer, en sus, une dédicace à Jupiter Optimus Maximus, comme le faisaient les éditeurs des IRLugo171, avant que P. Le Roux ne révise cette opinion dans les années 1980172.
40À la vue des divinités ici mentionnées, au nombre de sept, il convient de les séparer en ensembles distincts173. Tout d’abord le Numen des empereurs, ici invoqué au pluriel, grâce auquel le dédicant honore tant le souverain régnant que ses prédécesseurs divinisés, ce qui est une manière pour Saturninus de leur rendre hommage pour son affranchissement174. Viennent ensuite Junon Regina et Vénus Victrix. La première fait allusion, selon P. Le Roux, à l’Augusta mais on pourrait tout autant y voir la Junon Reine de la triade capitoline. Quant à la seconde, elle évoque la fondatrice de Rome et protège le souverain175. Ces dieux renvoient, comme on peut le constater, à l’autorité romaine. Enfin, organisés également en blocs de deux, Africa Caelestis et Frugifer, d’une part, et Augusta Emerita et les Lares des Callaecies, de l’autre, illustrent des étapes de la vie de l’affranchi, en claire allusion à l’Afrique et à l’Hispanie176.
41De fait, Africa Caelestis est très présente en Afrique177, qui est la région natale du procurateur et de la famille impériale178, ce que confirme encore le théonyme Frugifer, qu’il ne faudrait aucunement assimiler à Saturne, mais plutôt à un dieu de la fertilité d’origine berbère généralement rapproché de Baal Hammon179. En revanche, compte tenu de la mise en page du texte de l’inscription, il n’est pas nécessaire de le rattacher à Augusta Emerita, car cette dernière est en fait vénérée comme une entité sacrée180. Quant aux Lares Callaeciarum, il s’agit de divinités topiques, chargées de la protection des régions avoisinantes, où les témoignages sont de ce fait nombreux181.
42Un second réseau est attesté à Lucus Augusti. En effet, un autel de granit découvert en remploi dans le mur d’une maison conserve le souvenir de l’acquittement d’un uotum formulé par deux centurions, M. Annius Verus et M. Annius Verianus, respectivement père et fils, aux empereurs (Marc Aurèle et L. Vérus) et aux Lares Viales, dont il vient d’être question (Lares Callaeciarum) et qui peuvent être un témoignage du culte impérial, tout en exprimant sa gratitude envers ces divinités qui protègent lors d’un voyage, à moins d’y voir des dieux indigènes182.
Bracara Augusta
43Pour finir ce tour d’horizon, venons-en à Bracara Augusta. Éventuellement promue à la catégorie municipale par les Flaviens183, elle fut fondée au terme des guerres contre les Cantabres et les Astures sur le territoire des Bracari en tant qu’établissement civil, surgi à l’occasion de l’installation des populations indigènes des environs, dont les élites constitueront les couches dirigeantes de la nouvelle entité184. Il ne faut pas négliger le rôle de la cité en tant que centre de pouvoir, comme le certifient les inscriptions qui attestent la présence de personnel administratif, non seulement en tant que siège de conuentus, mais aussi comme capitale provinciale, à la suite des réformes de Dioclétien, qui crée la province de Gallaecia, à la fin du iiie siècle185.
44C’est par conséquent des confins de la Citérieure que provient cette base de statue à Asclépios – selon la graphie grecque, moins documentée en Hispanie186 – et Hygie, divinité dont elle constitue jusqu’à présent la seule attestation dans la Péninsule, dédiée par un certain Marcus187. Si d’emblée, nous ignorons la catégorie juridique du dédicant, qui paraît devoir être un pérégrin188, compte tenu de son nom unique, on peut signaler que cette inscription, encastrée chez un particulier, est le seul exemple de réseau à Bracara, qui soit parvenu jusqu’à nous. Quoi qu’il en soit, en raison de la sobriété du formulaire, il est impossible d’offrir une datation assurée.
45En général, en Hispanie, dans le cas d’Asclépios, il ne semble pas qu’il faille y voir une réminiscence de quelque culte indigène préexistant à l’arrivée des premiers habitants venus d’Italie, mais plutôt la conséquence de l’installation de troupes ou d’une déduction coloniale189. Si une telle affirmation paraît aller de soi pour une colonie, dans le cas qui nous occupe, il est possible d’imputer éventuellement la présence de ces divinités aux citoyens romains établis de façon permanente sur place, comme en témoigne l’inscription érigée à C. Caetronius C. f. Cam. Miccio, legatus Augusti Hispaniae citerioris (iuridicus) entre les années 25 et 33 de notre ère et honoré par les ciues Romani qui negotiantur Bracaraugusta190.
Conclusions
46Au terme de ce travail, qui n’a pas la prétention d’épuiser le sujet, on a pu constater l’existence de réseaux divins sur au moins deux plans. En effet, le cas le plus fréquent est celui de dédicaces destinées à une série de divinités gravées sur un même monument. Certains de ces dieux, par ailleurs, se trouvent fréquemment associés, tels qu’Isis et Sérapis ou Asclépios et Hygie. Des réseaux peuvent également être reconstitués quand plusieurs inscriptions, mentionnant chacune une ou plusieurs divinités, ont été posées dans un même espace (tel que le sacellum de Némésis à Tarraco ou le temple d’Isis et Sérapis à Carthago Noua). Un tel cas de figure permet en effet d’établir des relations entre théonymes.
47Parallèlement, on s’aperçoit de l’existence de réseaux que je qualifierais de personnels comme ceux d’Apronianus de Tarraco ou du procurateur Melanio qui honorent des divinités dans les lieux distincts, au gré des circonstances et des affectations.
48Cela étant, que ces inscriptions aient été dressées dans un endroit précis ou dans des localisations fort éloignées, avec pour seul point commun, dans ce dernier cas de figure, l’identité de l’auteur de la dédicace, il est pratiquement impossible de cerner les raisons qui ont amené ces individus à invoquer tel ou tel dieu. De plus, aucun des réseaux attestés n’apparaît par ailleurs dans ces cités.
49De fait, il convient également de prendre en compte les limitations de la documentation, ce qui explique la concentration des témoignages à Asturica Augusta, au tournant des iie et iiie siècles – reflet également de temps troublés –, mais aussi la nécessité d’avoir recours de manière plus systématique aux représentations figurées, qu’il s’agisse de fresques, mosaïques ou statuaire.
50Quoi qu’il en soit, cette enquête devra se poursuivre et s’étendre aux autres cités de la Péninsule, afin d’approfondir et d’accroître nos connaissances sur cette problématique complexe.
Cité | Source | Divinités | Auteurs | Chronologie | Localisation | |
1 | Tarraco | CIL II2/14, 837 | IOM, Junon, Minerve, Génie du praetorium, Dii Tuentes | L. Flavius Titianus, gouverneur, et sa femme Postumia Varia | 198-199 | Praetorium consulaire ? |
2 | a) CIL II2/14, 829 b) CIL II2/14, 847 c) CIL II2/14, 848 d) CIL II2/14, 849 |
Jupiter et Némésis | a) L(---) S(---) b) (---) c) Cornelius Senecianus et Valeria Pompeia d) [---] |
iie-iiie siècles | Sacellum de Némésis dans l’amphithéâtre | |
3 | CIL II2/14, 836 | IOM, Génie de la VIIe légion Gemina Pia Fidelis, Fortuna Redux | Q. Caelius Felix, speculator | iie-iiie siècles | Remploi | |
4 | CIL II2/14, 834 et CIL II2/14, 842 | IOM et Minerve ? | Iulius Vegetus et L. Valerius Flavus | iie-iiie siècles | Schola du collège des stratores ? | |
5 | CIL II2/14, 845 et Koppel 1988, 13‑31 et 40-44 | Minerve Sancta + statues de Claude, Hadrien, Héraclès, Dionysos et un Silène, Eros endormi, Victoire, Nymphe endormie, Diane et Génie. | Marius Gamicus et collège des fabri | ier-iie siècles | Schola du collège des fabri | |
6 | CIL II2/14, 838 | Lares, Tutela, Génie de Lucius noster | Telesphorus et Platè | iie siècle | Aedes Tutelae | |
7 | CIL II2/14, 827 (= SIRIS 765 = RICIS II, 603/0501) et CIL II2/14, 850 |
Isis et Neptune (Sérapis ?) | Clodia Orbiana et Aemilia Nymphodote | ier-iie siècles | Iseum ? | |
8 | CIL II2/14, 819 et CIL II, 4488 = IRC I, 34 |
Génie de la colonie et Apollon | L. Minicius L. f. Gal. Apronianus | 1ère moitié du iie siècle | En remploi à Tarraco et dans les thermes de Caldes de Montbui | |
9 | Carthago Noua | CIL II, 5929 = CartNova 36 |
Lares Augustales, Mercure | Piscatores et propolae | 12 p.C. | Remploi |
10 | Abascal Palazón et al. 2012, 287‑289. (= AE 2012, 798 = HEp 2012, 399 = RICIS III, 603/0204) | Sarapis, Isis, Mercure | M. Bom[bius - - -] | Fin du ier siècle a.C. | Remploi | |
11 | CartNova 38 (= RICIS II, 603/0202) = ELRH-C 13 |
Sarapis, Isis | T. Hermes? | Fin du ier siècle a.C. | Édifice de l’atrium | |
12 | CartNova 37 (= RICIS II, 603/0201) |
Sarapis | M. Brosius M. f. | Fin du ier siècle a.C. | Remploi | |
13 | Asturica Augusta | CIL II, 2634 (p. 707) = ERPLeón 82 = ILAstorga 12 |
IOM, Sol Inuictus, Liber Pater, Génie du prétoire | Q. Mamilius Capitolinus | 197 | Perdue |
14 | García y Bellido 1968, 202-203, nº 4 (= AE 1968, 227) = ERPLeón 81 = ILAstorga 2 |
Dis deabusque quos ius fasque est praecari in pantheo | P. Aelius Hilarianus, cum liberis | 185-192 | Remploi | |
15 | García y Bellido 1968, 203-204, nº 5 (= AE 1968, 228) = ERPLeón 39 = ILAstorga 10 |
IOM, Junon Regina, Minerve Victrix | P. Aelius Hilarianus, cum liberis | 185-192 | Remploi | |
16 | García y Bellido 1968, 194-195, nº 1 (= AE 1968, 229) = ERPLeón 40 = ILAstorga 11 |
IOM Custos, Junon Regina, Minerve Sancta, ceterisque dis deabusque i<m>mortalibus | Iulius Silvanus Melanio191 | 198-211 | Remploi | |
17 | García y Bellido 1968, 196-198, nº 2 (= AE 1968, 230 = RICIS II, 603/1101) = ERPLeón 60 = ILAstorga 16 |
Serapis Sanctus, Isis Myrionyma, Core Inuicta, Apollon Grannus, Mars Sagatus | Iulius Melanio | 198-211 | Remploi | |
18 | García y Bellido 1968, 198-201, nº 3 (= AE 1968, 231) = ERPLeón 61 = ILAstorga 4 = IGEP 437 |
Θεαὶ Νεµέσεις Ζµυρναίαι | Ἰούλιος Σιλουανὸς Μελανίων | 198-211 | Remploi | |
19 | García y Bellido 1968, 205-206, nº 7 (= AE 1968, 232 = RICIS II, 603/1102) = ERPLeón 59 = ILAstorga 15 |
Inuictus deus Sérapis et Isis | Claudius Zenobius | 212-222 | Remploi | |
20 | García y Bellido 1968, 206-207, n° 8 (= AE 1968, 234) = ERPLeón 36 = ILAstorga 6 |
Fortuna Redux Sancta | C. Otacilius Octavius Saturninus, cum filia et nepote | Après 212 | Remploi | |
21 | García y Bellido 1968, 204-205, n° 6 (= AE 1968, 233) = ERPLeón 35 = ILAstorga 5 |
Fortuna Bona Redux | Pullius Maximus, cum uxore et filio | Après 211 | Remploi | |
22 | Lucus Augusti | IRLugo 23 | Numina Augustorum, Junon Regina, Vénus Victrix, Africa Caelestis, Frugifer, Augusta Emerita et Lares Callaeciarum | (M. Aurelius) Saturninus | Fin iie-début iiie siècle | Remploi |
23 | CIL II, 2572 = IRLugo 22 |
Auggustis sacrum et Lares Viales | M. Annius Verus et M. Annius Verianus | 2e moitié du iie siècle | Remploi | |
24 | Bracara Augusta | CIL II, 2411 | Asclepius et Hygia | Marcus | ? | Remploi |
Notes de bas de page
1Ce travail a été mené dans le cadre des Projets de I+D, “Funciones y vínculos de las elites municipales de la Bética. Marco jurídico, estudio documental y recuperación contextual del patrimonio epigráfico. II” (Référence : PGC2018-093507-B-100) et “Marginación y visibilidad de la mujer en el Imperio romano: estudio de contrastes en los ámbitos políticos, jurídicos y religiosos” (Référence : PGC2018-094169-B-100) du “Programa Estatal de Generación de Conocimiento y Fortalecimiento Científico y Tecnológico del Sistema de I+D+i” du “Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades”, cofinancé par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER). Il a été rédigé pour l’essentiel à l’occasion d’un séjour de recherche à Brown (USA), à l’été 2018, grâce à l’accueil du professeur J. Bodel, auquel nous exprimons notre profonde gratitude, et au soutien du VIPPI-US.
2Cf. Le Roux 2009, spéc. 276.
3Pour les conuentus en général, Ozcáriz Gil 2013, 58‑95. Pour l’aspect religieux, Ozcáriz Gil 2013, 79-83, qui évoque uniquement le rapport avec le culte impérial. Pour Asturica Augusta, Bracara Augusta et Lucus Augusti, le travail de García Martínez 1999 fournit une simple introduction, sans analyse détaillée des divinités recensées sur place.
4Alföldy 2000, 49‑51.
5J’ai exclu de mes recensements le culte de Rome et d’Auguste attesté par des prêtres à Tarraco, Asturica Augusta, Bracara Augusta, Clunia et Lucus Augusti.
6En guise d’introduction : Alföldy 1992.
7PIR2 F 387 E. Groag.
8PIR2 P 905 K. Wachtel et FOS 651, qui lisent Siria, alors que c’est la lecture Varia qui doit prévaloir : Kajava 1988, 89-90. Cf. G. Alföldy, in CIL, II2/14, p. 183. Voir aussi Navarro Caballero 2017, 629-630, nº 384.
9CIL, II2/14, 837 : I(oui) O(ptimo) M(aximo), / Iunoni, / Mineruae, / Genio praetorii /5 consularis, / di{i}s Tuentibus, / T(itus) Fl(auius) Titianus, / leg(atus) Augg(ustorum) pr(o) pr(aetore), / Postumia Varia /10 eius / dicauerunt. Afin de ne pas alourdir les notes avec les références épigraphiques, j’ai choisi de ne faire état que de la publication scientifique la plus récente, en privilégiant le CIL dans la mesure du possible, dans sa première ou sa seconde édition, en fonction des cas. Sauf mention contraire, les dates sont toutes après J.-C.
10PIR2 F 387 E. Groag. Alföldy 1969, 45‑46 ; 194 et 213 : en poste entre 199-202 et 205-208. Voir aussi Ozcáriz Gil 2013, 104.
11Sur cette question, voir G. Alföldy, in CIL, II2/14, p. 183 ; Ozcáriz Gil 2013, 139‑140 et Mar et al. 2015, 311‑312.
12CIL, II2/5, 1022, chap. LXX-LXXI.
13Cf. Bertrand 2015, 86-87.
14CIL, II2/14, 829 (= EAOR VII, 74) ; CIL, II2/14, 830 ; CIL, II2/14, 2303 ; CIL, II2/14, 2334 ; CIL, II2/14, 832 ; CIL, II2/14, 834 ; CIL, II2/14, 831 ; CIL, II2/14, 833.
15CIL, II2/14, 835.
16AE 1928, 177 = ERPLeón 47.
17FE 409 = AE 2011, 483 = HEp 2011, 55.
18CIL, II2/14, 829 (= EAOR VII, 74) : Ioui [- - -] / L(- - -) S(- - -) [- - -].
19García y Bellido 1963 ; Hornum 1993, 41-42 ; 65 et 72 ; Fortea López 1994, 312-313, nº 28, avec description et propositions d’identification des personnages qui accompagnent la déesse. Beltrán Lloris 1999, 76-77, suggère qu’aux côtés de Némésis, on doit identifier le Génie de l’édifice et un uenator.
20Beltrán Lloris 1999. Pour une description générale : Mar et al. 2015, 230‑236.
21CIL, II2/14, 847 (= EAOR VII, 73) : Cum me mo<rit>u(rus) Se/uerus ca<u>tius cu/[rent no]s scuta, uicto(rem) ta(ndem), Ne(mesis) me (fac). Cf. Fortea López 1994, 300, nº 12.
22Même si J. L. Gómez-Pantoja préfère, non sans quelques hésitations, lire Cornelia Seneciana, in EAOR VII, p. 196.
23CIL, II2/14, 848 (= EAOR VII, 71) : [N]um(ini) S(anctae) / Nemesi / Cornel[ius] / Senecia[nus] /5 et Valeria Po/mpeia pro sa/lute Numm(i) / Didymi / u(oto) p(osuerunt). Cf. Hornum 1993, 281-282, nº 227 et Fortea López 1994, 256-257, nº 75.
24CIL, II2/14, 849 (= EAOR VII, 72) : Sanc(tae) / Augus/{s}t(a)e Neme/si ex uot(o) / 5[- - -]ess[- - -]. Cf. Hornum 1993, 280-281, nº 226 et Fortea López 1994, 257, nº 76.
25AE 1971, 303 = ILJug II, 602. Cf. Hornum 1993, 315, nº 282 et Fortea López 1994, 239-240, nº 48.
26CIL, X, 1408 = CIL, X, 04845 = Venafrum 5. Cf. Hornum 1993, 240-241, nº 154 et Fortea López 1994, 263, nº 86 : mis au jour à proximité de l’amphithéâtre. Référencé aussi p. 258, nº 78 (Hornum 1993, 233-234, nº 146).
27AE 1946, 79. Cf. Hornum 1993, 153-154, nº 1 et Fortea López 1994, 271, nº 104 : trouvé dans l’amphithéâtre.
28CIL, III, 8108 = IMS II, 37. Cf. Hornum 1993, 317, nº 286 et Fortea López 1994, 275, nº 113.
29CIL, III, 14357 = MaCarnuntum 44. Cf. Hornum 1993, 160-161, nº 12 et Fortea López 1994, 287-288, nº 138 : provient du sanctuaire de Némésis de l’amphithéâtre.
30CIL, VI, 531. Cf. Hornum 1993, 235-236, nº 149 et Fortea López 1994, 260, nº 82.
31CIL, VI, 533. Cf. Hornum 1993, 237, nº 151 et Fortea López 1994, 260, nº 83.
32CIL, II2/14, 834 : [I(oui)] O(ptimo) M(aximo) / [I]ulius / Vegetus / u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito).
33CIL, II2/14, 842 : [- - -] / Miner[uae] / L(ucius) Valeri/us Flauus, / B(- - -), m(iles) l(egionis) VII G(eminae) F(elicis) /5 pro salut(e) col/legi<i> strato(rum) / u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito).
34E. Schallmayer, in CBI, p. 655.
35G. Alföldy, in CIL II2/14, p. 188. Sur ce collège en particulier : Santero Santurino 1981 et Perea Yébenes 1999 [2013], 315‑316.
36CIL, II2/14, 828.
37En dernier lieu, Ruiz Rodríguez 2017.
38CIL, II2/14, 843. Autres inscriptions : CIL, II2/14, 841 = ELRH-C 58 (gravée sur la muraille de Tarraco) ; CIL, II2/14, 842 (uotum à Minerve) et CIL, II2/14, 845 (dédicace à Minerve Sancta).
39G. Alföldy, in CIL, II2/14, p. 189. Voir aussi Ruiz Rodríguez 2017, 330-331.
40Sur ce collège : Koppel 1988 ; Goffaux 2012, 216 = Goffaux 2016a, 231‑232 = Goffaux 2016b, 270 et Soler Huertas 2016, 415‑420.
41CIL, II2/14, 845.
42Pour la tête : Koppel 1988, 24‑26, nº 8 et pl. 11,1-2 et 12,1-2. Pour l’association entre les deux pièces : Ruiz Rodríguez 2017, 340-342.
43Koppel 1988, 13‑31 et 40-44.
44CIL, II2/14, 819 et CIL, II2/14, 820. Voir aussi Goffaux 2004 = Goffaux 2016a, 269‑281.
45CIL, II2/14, 822 ; CIL, II2/14, 823 ; CIL, II2/14, 824 ; CIL, II2/14, 825 ; CIL, II2/14, 821. Sur leur emplacement originel : Mar et al. 2013.
46CIL, II2/14, 836 : I(oui) O(ptimo) M(aximo) et / Fortunae Reduci et / Genio leg(ionis) VII G(eminae) P(iae) F(elicis), / Q(uintus) Cael(ius) Felix /5 aram / quam specula(tor) uouerat, / accepta / honesta missione / ex comment(ariensi) /10 praesidis / p(rouinciae) H(ispaniae) c(iterioris), / l(ibens) posuit.
47García y Bellido 1968, 206-207, n° 8 (= AE 1968, 234 = HAE 2460 = ILER 5960) = EyNAstorga 6 = IRPLeón 10 = ERPLeón 36 = ILAstorga 6 (Fortuna Redux Sancta) et García y Bellido 1968, 204-205, n° 6 (= AE 1968, 233 = HAE 2458 = ILER 5959) = EyNAstorga 5 = IRPLeón 9 = ERPLeón 35 = ILAstorga 5 (Fortuna Bona Redux).
48CIL, II, 2773 = Clunia 6 (Fortuna Redux).
49Solin 2003, 393-395.
50CIL, II2/14, 838 : Laribus et [Tu]/telae, Genio L(uci) / n(ostri), Telesphor(us) / et P<l>ate donum /5 dederunt.
51CIL, II2/14, 854 ; 856 ; 858-860 ; 870-872.
52Alföldy 1992, 18-19.
53Pena 1981, 76‑78.
54CIL, II2/14, 827 (= SIRIS 765 = RICIS II, 603/0501) : Isidi Aug(ustae) / sacrum / in honor(em) / et memoriam /5 Iuliae Sabinae, / Clod(ia) Orbiana, / mater. Navarro Caballero 2017, 599, nº 334 et 614, nº 362. Selon G. Alföldy, in II2/14, p. 227, l’inscription fragmentaire CIL, II2/14, 913 pourrait également se rattacher à l’Iseum.
55Cf. G. Alföldy, in II2/14, p. 177.
56CIL, II2/14, 850 : Neptun<o> / Aug(usto) sacrum, / in honorem / et memoriam /5 Aemil(i) Augustalis, / Aemil(ia) Nymphodote, / fil(io) et / conliberto, / s(ua) p(ecunia) f(ecit). Navarro Caballero 2017, 579, nº 313.
57PIR2 A 519 E. Groag.
58CIL, III, 3637 = RIU III, 800 (= SIRIS 670 = RICIS II, 614/0201) : Ioui Optimo M[ax(imo)], / Neptuno, Serap[idi], / pro salut[e et] uictor[ia] / et perpetuitate /5 [I]mp(eratoris) Caesaris / [M(arci) A]urel(i) [[Antonini]] / [Pii] Felicis Aug(usti), / [L(ucius) Al]fenus Auitianus, / [leg(atus)] eius, pr(o) pr(aetore) /10 prou(inciae) Pann(oniae) inf(erioris).
59CIL, VIII, 1002 = CIL, VIII, 12462 = ILTun 876 (= SIRIS 770 = RICIS II, 703/0102) : Sarapidi / Neptuno / Aug(usto) sacr(um) / P(ubli) Aurelii /5 Pasinici / cum suis / s(ua) p(ecunia) f(ecit) d(ecreto) d(ecurionum).
60CIL, II2/14, 2293.
61CIL, II2/14, 819 : Genio col(oniae) I(uliae) V(rbis) T(riumphalis) Tarrac(onensium) / L(ucius) Minicius Apronianus, / IIuir q(uin)q(uennalis), testamento / ex arg(enti) libris XV II (unciis) /5 poni iussit.
62CIL, II, 4488 = IRC I, 34 : Apollini / L(ucius) Minicius / Apronianus / Gal(eria) Tarrac(onensis) /5 t(estamento) p(oni) i(ussit).
63La fondation pompéienne est postulée par Abascal Palazón 2002 et cette hypothèse trouverait confirmation avec la découverte de l’inscription éditée par Ramallo Asensio & Murcia Muñoz 2010 (= AE 2010, 746 = HEp 2010, 201). C’est à l’occasion de l’entrevue à Carthago Noua entre Octave et César en 45, que la cité aurait été promue par le dictateur : Abascal Palazón 2009a, 66-67. Voir aussi Conde Guerri 2017, 9. Les émissions monétaires RPC I, 174-178 de l’époque de Tibère conservent le nom de la colonie : V(rbs) - ou Vr(bs) - I(ulia) N(oua) K(arthago), qui se maintiendra avec quelques variantes jusqu’à Caligula (RPC I, 179-186).
64CIL, II, 5929 = CartNova 36 : C(aio) Laetilio, M(arci) f(ilio), A[palo (?)], / IIuir(o) quinq(uennali), / Lares Augustales et / Mercurium piscatores /5 et propolae de pecun(ia) sua / f(aciendum) c(urauerunt) i(dem) q(ue) p(robauerunt). Sur le collège : Ordóñez Agulla 2016, 283 et 364. Sur les aspects juridiques de la pêche : Lázaro Guillamón 2007.
65Llorens Forcada 1994, 145‑147.
66Abascal Palazón 2002.
67RPC I, 172-173. Pour une description de la monnaie : Llorens Forcada 1994, 236-245 et pl. XXIX-XXXII, émission XV.
68Abascal Palazón 2009b (= AE 2009, 631 = HEp 2009, 231) qui soutient que le pontificat fut son dernier poste.
69CartNova 222 = ELRH-C 49.
70Abascal Palazón et al. 2012, 287‑289 (= AE 2012, 798 = HEp 2012, 399 = RICIS III, 603/0204) : Sera(pidi?) Is[idi et] / Merc[urio], / M(arcus) Bom[bius - - -] / - - - - - -.
71SIRIS 99 = IGLR 171 (= RICIS I, 112/0506, édition de référence) : [Iou]i, Serapi, (H)ar[po]/[c]<ra>ti, Anub[i], / [Mercuri?]o, Veneri, / [- - -] Isidi sac(rum), /5 [- - -]unciae Q / [- - -]ni eor(um) / [- - -]busq(ue) / [- - -]ISNV / [- - -]SQVNI /10 [- - -]lius / [- - -] u(otum) s(oluit).
72L. Bricault, in RICIS III, p. 192, ad 603/2014.
73CartNova 38 = ELRH-C 13 (= RICIS II, 603/0202) : T(itus) Hermes [- - - S]arapi et / Isi in suo ma[ns(ionem?)] d(onauit) l(ibens) m(erito) d(e) s(ua) p(ecunia). Signalons que Sarapis est la graphie la plus ancienne du dieu, liée par ailleurs à l’Orient hellénophone, ce qui pourrait renforcer l’hypothèse de l’extraction servile du dédicant : De Hoz 2013, 217.
74L’hypothèse relative à la mansio est à attribuer à Koch 1982, 350, n. 22, qui date par ailleurs du ier s. a.C. B. Díaz Ariño, in ERLH, p. 107, préfère lire ma[ce(riem?)], ce qui impliquerait donc que le dédicant a construit un sanctuaire sur un terrain lui appartenant et ceint de murs (maceries). Il propose une datation dans la première moitié du ier s., tandis que J.M. Abascal Palazón & S.F. Ramallo Asensio, in CartNova, p. 167 préfèrent la seconde moitié de ce siècle.
75Sur ce sanctuaire, dans l’attente d’une publication plus complète : Noguera Celdrán et al. 2018, 69-71.
76Première description dans Noguera Celdrán et al. 2009, 120‑141 et Ruiz Valderas & Martínez Andreu 2017, 32. Pour plus de détails, revus après la poursuite des fouilles : Noguera Celdrán et al. 2016 et Noguera Celdrán et al. 2017.
77Koch 1982, 348-350, nº 1 (= AE 1982, 635).
78CartNova 37 (= RICIS II, 603/0201) : M(arcus) Brosius, M(arci) f(ilius), / Sa[r]api d(e)d(icauit?).
79En revanche, les graffiti portant le nom de Sérapis – Σαρ(άπιδι) - incisés sur des plaques en céramique noire mis au jour lors de fouilles du sanctuaire d’Atargatis sur le sommet du Cerro del Molinete dans les années 1970 (Ramallo Asensio & Ruiz Valderas 1994, 97, n. 63 = HEp 1996, 956 = CartNova 205 = ERLH-C 17 (= RICIS II, 603/0203a-c)) ne doivent aucunement être interprétés comme tels, puisqu’il doit s’agir de caractères archaïques latins, comme le suggère M.P. de Hoz, in IGEP, p. 298-299, ad 289.
80CIL, II, 3409 = CartNova 35 = ELRH-C 14.
81CIL, VIII, 3027 ; CIL, VIII, 7946 = 19695 = ILAlg II/1, 2095 (?) ; CIL, VIII, 7947 = 19728 = ILAlg II/1, 2320 ; CIL, VIII, 19721 = ILAlg II/1, 2298 ; CIL, VIII, 19722 = ILAlg II/1, 2304 ; CIL, VIII, 19723 = ILAlg II/1, 2305 ; CIL, VIII, 19724 = ILAlg II/1, 2303 ; CIL, VIII, 19725 = ILAlg II/1, 2306 ; CIL, VIII, 19726 = ILAlg II/1, 2317 ; CIL, VIII, 19727 = ILAlg II/1, 2318 ; CIL, VIII, 19992 = ILAlg II/3, 8755 ; ILAlg II/1, 961 ; ILAlg II/1, 2235 ; ILAlg II/1, 2270 ; ILAlg II/1, 2299-2302 et 2307-2316 ; ILAlg II/1, 2319 ; ILAlg II/1, 2321-2323 ; ILAlg III/3, 7519.
82De Hoz 2013, 217 et voir aussi Abascal Palazón 2002.
83Tranoy 1981, 125-144. Sur la religion dans le Nord-ouest de la Péninsule : Tranoy 1981, 264-361 ; González Rodríguez 2005 et Le Roux 2009. Sur les conuentus du nord-ouest et le rôle d’Asturica Augusta : Santos Yanguas et Dopico Caínzos 2016 et Santos Yanguas 2017.
84Plin., N. H. III, 28.
85Déjà Tranoy 1981, 203-204 hésitait à en faire un municipe flavien.
86González Fernández 2012, 260-261.
87Ozcáriz Gil 2013, 42 et 188-200, qui précise que les deux circonscriptions, Asturia et Callaecia, ainsi que la Citérieure, dont le procurateur à l’origine siégeait à Tarraco, furent fusionnées à l’époque sévérienne et que le haut fonctionnaire gérait l’ensemble de la province depuis Asturica Augusta tout en se déplaçant de temps à autre au chef-lieu. En outre, le rôle d’Asturica Augusta a été relégué au second plan lors de la création de la province d’Hispania superior, à l’existence brève, dont la capitale était établie à Lucus Augusti. Sur cette question : Alföldy 2000. Signalons aussi que la mise au jour à Asturica Augusta d’une inscription à ce jour inédite relative à un haut fonctionnaire encore inconnu peut contraindre à réviser la datation et amener à une chronologie plus précoce.
88Ozcáriz Gil 2013, 42 et 174.
89Ozcáriz Gil 2013, 42 et 177-178.
90Sur les circonstances de la découverte, García y Bellido 1968, 191-193 et Diego Santos 1968, 91-92.
91Scheid 1998, 274.
92Aux témoignages que je présenterai ici, il convient d’ajouter CIL, II, 2635 = ERPLeón 43 = ILAstorga 9 et ERPLeón 41 = ILAstorga 8, tandis que AE 1990, 552 = HEp 1990, 438 = ILAstorga 105c est douteux.
93CIL, II, 2634 = ERPLeón 82 = ILAstorga 12 = CIMRM I, 804 : I(oui) O(ptimo) M(aximo), / Soli Inuicto, Libero / Patri, Genio praetor(ii), / Q(uintus) Mamil(ius) Capitolinus, /5 iurid(icus) per Flaminiam / et Vmbriam et Picenum, / leg(atus) Aug(usti) per Asturiam et / Gallaeciam, dux leg(ionis) VII G(eminae) P(iae) Fe(licis), /10 praef(ectus) aer(arii) Sat(urni), pro salute / sua et suorum.
94PIR2 M 121.
95Alföldy 1969, 90‑92 et Ozcáriz Gil 2013, 40 et 177.
96CILA Se 1, 2.
97CIL, II, 1108-1109 = CILA Se 2, 345-346.
98ERBeturi 205.
99CIL, II2/7, 68.
100AE 2015, 611.
101ERLara 42.
102IRMusNav 31.
103CIL, II2/14, 921 (= EAOR VII, 49).
104CIL, II, 807 = CPILCaceres 363 = CILCaceres III, 1015 (= CIMRM I, 801).
105Alves Dias 1986.
106Halsberghe 1972, 38-44 et Halsberghe 1984, 2181-2184. Autre interprétation dans Alves Dias 1986, 198-201.
107Alves Dias 1986, 201.
108Tranoy 1981, 182-185 ; SCP, p. 117 ; Ojeda Torres 1993, 176-177, nº 55 ; Alföldy 2000, 65 et Ozcáriz Gil 2013, 194-195.
109García y Bellido 1968, 203-204, nº 5 (= AE 1968, 228) = ERPLeón 39 = ILAstorga 10 : Ioui Optimo Maximo, / Iunoni Reginae, / Mineruae Victrici, / P(ublius) Ael(ius), P(ubli) f(ilius), Hilarianus, /5 proc(urator) Aug(usti) cum liberis / pro salute [[[Commodi (?)]]] Aug(usti) / Pii Fel[[[icis]]]. Cette datation a été proposée par Nony 1970, 195‑196, qui corrige celle de l’inventeur de l’inscription García y Bellido 1968, 203-204, nº 5, qui n’excluait cependant pas Commode. Cette chronologie est confirmée par les deux plaques de marbre éditées dans CIL, VI, 41278, où Hilarianus apparaît comme l’un des deux héritiers d’un autre chevalier romain. Sur sa parenté, voir Eck 1981, 235-236 et Halfmann 1982, 634.
110García y Bellido 1968, 202-203, nº 4 (= AE 1968, 227) = ERPLeón 81 = ILAstorga 2 : Dis deabusque / quos ius fasque est / praecari in pantheo, / P(ublius) Ael(ius), P(ubli) f(ilius), Hilarianus, /5 proc(urator) Aug(usti) cum liberis, / pro salute [[[Commodi (?)]]] / Aug(usti) [[[Pii (?) Felicis (?)]]].
111CIL, IX, 5566 (= ICI X, 22 = CLE 1560).
112Scheid 1998, 273.
113PIR2 I 581 ; CP 276 et SCP 276 ; PME I 126 ; Ojeda Torres 1993, 179-182, nº 58 ; Alföldy 2000, 65-67 et Ozcáriz Gil 2013, 196.
114García y Bellido 1968, 194-195, nº 1 (= AE 1968, 229) = ERPLeón 40 = ILAstorga 11 : I(oui) O(ptimo) M(aximo) / Custodi, / Iunoni Reginae, / Mineruae Sanctae, /5 ceterisque dis / deabusque / i<m>mortalibus, / Iulius Siluanus / Melanio, proc(urator) /10 Augg(ustorum) / prouinc(iae) Hisp(aniae) citer(ioris), / dicauit.
115Cf. par exemple à Apulum en Dacie, avec pratiquement la même formulation qu’ici : AE 1930, 7 = IDR III/5-1, 215…
116CIL, II2/14, 845.
117AE 1989, 376 = HEp 1990, 780.
118Cf. CIL, V, 7870 = ILAM 157 (Cemenelum) ; RIB I, 1686 (Vindolanda) ; CIL, III, 1060 = IDR III/5-1, 184 (Apulum), pour n’en citer que quelques exemples, qui par ailleurs associent souvent les dieux immortels à Jupiter Optimus Maximus seul ou accompagné d’autres divinités.
119García y Bellido 1968, 196-198, nº 2 (= AE 1968, 230 = RICIS II, 603/1101) = ERPLeón 60 = ILAstorga 16 : Serapidi / Sancto, / Isidi Myr(i)onym<a>(e), / Cor(a)e Inuictae, /5 Apollini Granno, / Marti Sagato, / Iul(ius) Melanio, / proc(urator) Augg(ustorum), / u(otum) s(oluit).
120AE 2014, 214 (= RICIS III, 1/0226).
121SIRIS 533h = RICIS II, 503/1111.
122RIB I, 658 (= SIRIS 750 = RICIS II, 604/0101).
123CIL, VIII, 21487 (= SIRIS 792 = RICIS II, 705/0201).
124CIL, III, 15092 (= SIRIS 675 = RICIS II, 615/0101).
125ILNovae 24 = IGLNovae 43 (= RICIS II, 618/0201).
126AE 2014, 1049 (= RICIS III, 613/1002).
127Bricault 1994.
128AE 1990, 778 (= RICIS II, 612/0402).
129En effet, l’inscription de Mars Sagatus de Nertobriga, en Bétique, résulte en fait d’une mauvaise lecture d’un texte d’époque moderne : Stylow 1999.
130IRBaelo 1 (= RICIS II, 602/101). Voir aussi Dardaine et al. 2008, 155‑157 et fig. 80.
131García y Bellido 1968, 198-201, nº 3 (= AE 1968, 231) = ERPLeón 61 = ILAstorga 4 = IGEP 437 (= SEG, 32, 1082 bis), : Ἀγαθῇ Τύχῃ, / Θεαῖς Νεµέσεσιν / Ζµυρναίαις / σεβασµιώταταις /5 Ἰούλ(ιος) Σιλουανὸς / Μελανίων, / ἐπίτρ(οπος) Σεβ(αστῶν), εὐχήν. Voir également Hornum 1993, 271-272, nº 211 et Fortea López 1994, 93-96 et 254-255, nº 73.
132Abascal Palazón & Alföldy 1998, 165 et De Hoz 2013, 227. En général, les chercheurs se sont ralliés à l’hypothèse de H.-G. Pflaum, in CP, p. 735 qui en faisait un citoyen de la ville de Rome.
133Abascal Palazón et Alföldy 1998 (= AE 1998, 778 = HEp 1998, 278 = SEG XLVII, 1540) = IRSegobriga I, 150 = IGEP 461 : [∆]ιὶ / Θεῷ Με/γίστῷ / Γ(άιος) Ἰούλιος /5 Σιλουα/νὸς / κατ᾽ εὐχὴν / [ἱ]ερὸν / ε[ἱ]δρύσατο.
134CIL, II, 3136 = IRSegobriga I, 343 : Mogon[t]ino n(ostro?) / C(ai) Iuli Siluani / [ser(uo) - - -].
135Abascal Palazón & Alföldy 1998, 160 et 165.
136CIL, III, 12732 : C(aio) Iul(io) Siluano / Melanioni, eq(uo) / publico, flam[in]i Po/m[o]nali [in] u(rbe?) R(oma?), om/5nibus equestri/bus militiis func/[t]o, proc(uratori) Aug(usti) [fe]rr(ariarum) et / arg(entariarum?) per prouin/[cias] XXIII, proc(uratori) Aug(usti) /10 [ra]tionis [priua]/[tae per p]r[o]uinc(ias?) / [- - -, p] roc(uratori) C[- - -], / [proc(uratori) pro]ui[nc(- - - ?)] / [- - -]IC[- - -] /15 [- - -]IC[- - -] / [- - - in] muni/[cipio Do]mauiano / [- - -]NI[- - -]++[- - -]++[- - -] / [- - -] patrono /20 [optimo?] pro[u]‑inc(iae) / [Dalm]a[tiae] (?). Lecture d’après Abascal Palazón & Alföldy 1998, 159-160, nº 6 et n. 10 et 162-163.
137CIL, XIII, 1729 : Apollini / sancto / Iulius Silua/nus Melanio, /5 proc(urator) Aug(usti), / u(otum) s(oluit).
138RIB 1273 et Birley 1981 (= AE 1982, 654) : Victoriae / et Paci, Iul(ius) / Melanio, tr[i]b(unus), / [[[I]mp(eratore) Volusiano]] et /5 Publicola (!) co(n)s(ulibus) / u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito). A. R. Birley considère que l’inscription doit être datée du consulat de l’empereur Volusien et de (L. Valerius) Poplicola (Balbinus Maximus) (PIR2 V 181 K. Wachtel et M. Heil) en 253 de notre ère, mais il identifie le tribun militaire Melanio avec le procurateur d’Asturica Augusta, ce qui n’est pas sans poser des problèmes d’ordre chronologique. C’est la raison pour laquelle J. M. Abascal Palazón et G. Alföldy (Abascal Palazón & Alföldy 1998, 160, nº 7 et n. 11) proposent une autre interprétation : Melanio, qui serait le même individu connu en Citérieure, aurait été tribun et equo publico, si l’on corrige la lecture des lignes 4 et 5. Cependant, il me semble qu’une troisième hypothèse doit être évoquée, parce que l’officier de Bremenium pourrait avoir été le fils ou le petit-fils du procurateur, comme le défend H. Devijver, et se conformer ainsi à la date consulaire figurant sur l’autel : PME I 86bis (et cf. PME IV, p. 1616).
139Cf. Dardaine 1996.
140Cf. p. ex. Piso 1983, 246-247, nº 15 (= AE 1983, 840) = ILD 263 : dédicace du procurateur M. Lucceius Felix (PIR² L 357 L. Petersen) et de sa femme Hostilia Faustina (Álvarez Melero 2020, nº 361) à Dea praesentissima Core à Sarmizegetusa.
141De Hoz 2013, 226-228.
142De Hoz 2013, 219.
143Le Roux 2006, 89-90 = Le Roux 2014, 332.
144Scheid 1998, 271-273.
145Dardaine 1996, 304.
146Ojeda Torres 1993, 187, nº 60 ; Alföldy 2000, 66 et Ozcáriz Gil 2013, 197.
147García y Bellido 1968, 205-206, nº 7 (= AE 1968, 232 = RICIS II, 603/1102) = ERPLeón 59 = ILAstorga 15 : Inuicto deo / Serapidi et / Isidi / Cl(audius) Zenobius /5 proc(urator) Aug(usti).
148CIL, VI, 574 = CIL, VI, 30798 (= SIRIS 407 = RICIS II, 501/146) et CIL, VI, 30996 (= SIRIS 393 = RICIS II, 501/130).
149IRT 309 (= SIRIS 797 = RICIS II, 702/0101).
150IDR III/2, 331 (= SIRIS 685 = RICIS II, 616/0205 = RICIS III, 616/205) et AE 1998, 1096 = ILD 273 (= RICIS II, 616/0207).
151RIU III, 753 (= SIRIS 669 = RICIS II, 614/0101).
152SCP, 117 ; Ojeda Torres 1993, 178, nº 57 et PIR2 V 838 K. Wachtel & M. Heil (qui l’appellent P. Ulpius Maximus). Le nom du dédicataire principal a longtemps été mal lu. Diego Santos 1968, 95, nº 4, le premier, avait clairement déchiffré Pul(ius) Maximus que seuls Tranoy 1981, 182, Alföldy 2000, 66 et Ozcáriz Gil 2013, 197 ont approuvé en corrigeant cependant en Pul(lius). García y Bellido 1968, 205 proposait Pu<b>l(ius) Maximus et, pour sa part, Nony 1970, 200, résolvait l’abréviation en P(ublius) Ul(pius) Maximus. C’est cette dernière interprétation qui prévaudra dans la plupart des éditions postérieures de l’inscription (hormis dans IRPLeón, 28) ainsi que chez les auteurs des grands recueils prosopographiques, tels que H.-G. Pflaum, in SCP, 117 et K. Wachtel in PIR², 455 (post P 1081).
153García y Bellido 1968, 204-205, n° 6 (= AE 1968, 233) = ERPLeón 35 = ILAstorga 5 : Fortunae / Bonae Reduci, / Pul(lius?) Maximus, / proc(urator) Aug(usti), cum uxore /5 et filio. Sur son épouse : Álvarez Melero 2020, nº 716.
154Tranoy 1981, 185 et Alföldy 2000, 66.
155PIR² O 176 K.-P. Johne ; SCP, p. 117 ; Ojeda Torres 1993, 177-178, nº 56 ; Alföldy 2000, 66-67 ; Ozcáriz Gil 2013, 197.
156Álvarez Melero 2020, nº 511. Sur la pierre, c’est bien le terme FILIA qui est clairement gravé (cf. p. ex. García y Bellido 1968, fig. 8). Toutefois, il est à noter que l’AE 1968, 234 édite FILIO, lecture qui fut par la suite reprise par J. M. Ojeda Torres, in SAIE, 177-178. Pour autant que nous le sachions, (Otacilia) ne semble pas être venue avec son mari, absent de la dédicace, ce qui pose la question d’un divorce ou d’un veuvage.
157García y Bellido 1968, 206-207, n° 8 (= AE 1968, 234) = ERPLeón 36 = ILAstorga 6 : Fortunae Reduci sanctae / G(aius) (!) Otacilius Octauius / Saturninus, u(ir) e(gregius), proc(urator) / [A]ug(usti), /5 dicauit cum filia et / nepote.
158Sur Fortuna Redux : Kajanto 1985 ; Scheid 1998, 268 et de Caprariis 2005. Voir aussi Ruiz Gutiérrez 2011, 213-216.
159AE 1915, 29 (Dea Sancta Fortuna Redux).
160CIL, II, 5664 = ERPLeón 34 = ILAstorga 3.
161Tranoy 1981, 185.
162Alföldy 2000, 66.
163Carreño Gascón & Rodríguez Colmenero 2012, 296-299. Autre hypothèse dans Dopico Caínzos 2013, 87-88. Ce sénateur – PIR2 F 47 E. Groag - est connu par trois inscriptions sur place : un bloc (AE 1993, 1030 et voir HEp 1998, 335) et deux plaques de granit (CIL, II, 2581 = IRLugo 19 et IRLugo 20), dont les restitutions me semblent trop sujettes à caution pour les retenir dans ma liste de réseaux.
164Dopico Caínzos 2013, 83-100.
165Alföldy 2000, 49‑51. Sur l’epigraphic habit du conuentus Lucensis : Abascal Palazón 2016 et 2017.
166Tranoy 1981, 203, mais Le Roux 2010, 77, pour sa part, évoque une concession du droit latin antérieure aux Flaviens. La recherche permettra peut-être bientôt d’éclairer cette question, comme les fouilles qui ont permis de prendre connaissance de l’emplacement du forum de Lucus Augusti et des édifices qui devaient s’y trouver : Carreño Gascón 2017.
167IvPergamon III, 44 et PIR2 S 221 M. Heil. L’hypothèse de l’identification des deux Saturninus a tout d’abord été formulée par Blanco Frejeiro 1977, 114-115, ce que Le Roux 1977, 90 rejetait initialement, avant de se raviser dans Le Roux 1985. Sur sa carrière : Christol & Demougin 1990.
168L’édition princeps est l’œuvre d’Arias Vilas 1973 (= AE 1973, 294), qui en faisait une dédicace à Crispina, dont le nom aurait été martelé, précédant les autres divinités, avant de se raviser lors de la réédition dans IRLugo 23. Toutefois, parallèlement à la publication de F. Arias Vilas, a paru la contribution d’Ares Vázquez 1973, 76-84, dont l’Année épigraphique ne rend pas compte et qui offrait une lecture assez proche de celle qui fait autorité aujourd’hui : [Numi]nib(us) [Aug]ustor(um), / [Iunoni R]e[gi]‑nae, / Veneri Victrici, / Africae Caelesti, /5 Frugifero, / Augustae Emeritae / et Larib(us) Callaeciar(um), / [S] aturninus, Aug(usti) lib(ertus), / [- - -]++. Pour une autre lecture de la dernière ligne : cf. A. Canto de Gregorio, in HEp 1998, p. 164-165, ad nº 337 et Canto de Gregorio 2003, 311-314.
169Blanco Frejeiro 1977 et Canto de Gregorio 1977-1978 ; 1980 et 2003.
170Ares Vázquez 1973, 79, n. 1. Cette lecture fut ensuite reprise par Le Roux 1977, 87.
171F. Arias Vilas, P. Le Roux & A. Tranoy, in IRLugo, p. 47.
172Le Roux 1985, 220-226. Il corrigeait ainsi les lectures de Blanco Frejeiro 1977 et Canto de Gregorio 1977-1978, reprise par Canto de Gregorio 1980.
173Voir déjà Le Roux 1977, 88-90.
174Le Roux 1985, 221. Autres attestations du culte au Numen de l’empereur à Occilis (AE 2002, 796 = HEp 2002, 378) et Tarraco (CIL, II2/14, 851). Sur le Numen : Fishwick 1991, 375-396 et Fishwick 2007.
175Le Roux 1985, 221. Junon Regina, en Citérieure, outre les deux témoignages à Asturica Augusta (voir plus haut), elle est assurément attestée à Barcino (IRC IV, 12 = HEp 1997, 179), à Caldas de Vizela (CIL, II, 2407), à Legio VII Gemina (CIL, II, 2661 = ERPLeón 73) et à Ebusus (CIL, II, 3659 = Ebusus 1 = InsBaliares 50). Sur Vénus Victrix, instituée d’abord par Pompée avant sa récupération par César, voir Schilling 1954, 296‑307. Autres témoignages de cette divinité à Carranque (HEp 1995, 780) et à Aquae Flauiae (Aquae Flaviae 80 = AE 1933, 23). Il n’est pas nécessaire, compte tenu de la configuration du texte, de relier Vénus Victrix et Africa Caelestis : Ares Vázquez 1973, 78 (qui en doute) et Canto de Gregorio 1977-1978, 303 et Canto de Gregorio 1980, 143.
176Voir déjà Le Roux 1977, 90 et Le Roux 1985, 221.
177Lucus Augusti a conservé une autre attestation de Caelestis : CIL, II, 2570 = IRLugo 1.
178Le Roux 1977, 89. Voir aussi Christol & Demougin 1990, 162-167 et spéc. 166, qui estiment que le procurateur a vu le jour à Hadrumète.
179Cadotte 2003, qui révise ainsi l’hypothèse de l’assimilation de Frugifer avec Saturne soutenue par tous les chercheurs ayant travaillé sur cette inscription : Arias Vilas 1973, 240 ; Blanco Frejeiro 1977, 112 ; Le Roux 1977, 89 ; Canto de Gregorio 1977-1978, 303 (= Canto de Gregorio 1980, 143) et Tranoy 1981, 310. Seul Ares Vázquez 1973, 82-84 l’identifiait à Mithra, suivi maintenant par Canto de Gregorio 2003.
180Le Roux 2012-2013, 301 et voir déjà Le Roux 1977, 89 ; Angeli Bertinelli 1977 et Le Roux 1985, 222-223. Arias Vilas 1973, 240 était le premier à considérer que Frugifer était un dieu de la capitale de la Lusitanie, suivi par Blanco Frejeiro 1977, 83-84 ; Canto de Gregorio 1977-1978, 303-304 (= Canto de Gregorio 1980, 143-144) et Canto de Gregorio 2003.
181Le Roux 1977, 89. Voir aussi Blanco Frejeiro 1977, 113-114 qui propose que le pluriel soit une allusion à l’Asturie et à la Gallécie, tandis que Rodríguez Colmenero 1998, 1199-1201, assimile ces Lares aux Genii des conuentus de Lucus Augusti et de Bracara Augusta.
182CIL, II, 2572 = IRLugo 22 : Augg(ustis) sa/crum Laribus / Vialib(us) MM(arci) / Annii Verus /5 et Verianus / || (centuriones) l[e]gg(ionum), pa/ter et filius, / ex voto. Le commentaire est celui de F. Arias Vilas, P. Le Roux & A. Tranoy, in IRLugo, p. 46-47. Voir aussi Tranoy 1981, 323-324 et Le Roux 1985, 226. Autre témoignage de Lares Viales à Lucus Augusti : HEp 1994, 67.
183Tranoy 1981, 202-203 et Morais 2006. Voir cependant Le Roux 2010, 77 qui suggère une concession du droit latin antérieure aux Flaviens et déjà Le Roux 1996, 366-367.
184Martins & Carvalho 2017. Voir déjà Tranoy 1981, 193-196.
185Tranoy 1981, 402-408.
186CIL, II2/14, 1-2 (Valentia) ; CIL, II2/14, 291 (Saguntum) et CIL, II, 174 (Olisipo).
187CIL, II, 2411 : Asclepio / et Hygiae / Marcus / ex uoto. Pour une description de la pierre, voir E. Hübner, in EE VIII, p. 500 et Leite de Vasconcelos 1902, 12, nº 2. Sur ce texte : Riethmüller 2005, II, 443-444, nº 636.
188Tranoy 1981, 310 : propose d’en faire un affranchi ou un esclave.
189Riethmüller 2005, I, p. 85-87.
190CIL, II, 2423. Voir aussi PIR2 F 491 E. Groag ; Alföldy 1966 ; Alföldy 1969, 67-70, e. a. ; Ozcáriz Gil 2013, 41, 118, 142, 152, 163, 166, 169-170, 185, 260-261.
191Adjoindre assurément CIL, XIII, 1729 (Apollon) de Lugdunum et, avec quelques doutes, Abascal Palazón et Alföldy 1998 (= AE 1998, 778 = HEp 1998, 278 = SEG XLVII, 1540) = IRSegobriga I, 150 = IGEP 461 (Ζεὺς Θεὸς Μέγιστος) de Segobriga.
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