Rei publicae Romanae auctor : la construction du mythe de Lucius Junius Brutus à l’époque impériale
p. 109-123
Texte intégral
Un archétype au service des idées républicaines
1Dans sa dissertation académique consacrée à la figure de Lucius Junius Brutus, au début du xviiie siècle, Christoph Ludwig Crell1, un juriste érudit habitué à travailler sur l’histoire et le droit des Romains, n’hésitait pas à caractériser ce personnage comme le fondateur de la république romaine : rei publicae Romanae auctor.
2Revalorisant des témoignages antiques, et avant tout les récits de Tite-Live et Denys d’Halicarnasse, sur le rôle de premier plan rempli par Brutus dans la naissance d’un nouveau régime institutionnel, le qualificatif utilisé par Crell, dans ce contexte intellectuel favorable au sujet qu’était l’esprit des Lumières2, apparaît comme la conclusion d’un long processus de sédimentation dans la mémoire culturelle3 de l’image du héros qui chassa le dernier des Tarquins à la fin du vie siècle a.C.
3Objet de plusieurs analyses et études qui souvent se sont concentrées sur l’origine ou la convergence de diverses sources, surtout littéraires, ce thème mérite d’être réexaminé pour vérifier les modalités et les buts selon lesquels, à l’époque impériale, période très significative pour étudier les schémas de réélaboration du récent passé républicain4, on redécouvrit et dessina l’image du premier Brutus, jusqu’à lui attribuer la stature d’artisan d’un tournant essentiel sur le plan historico-politique, destinée à bien survivre jusqu’à la modernité5.
4À ce propos, il faut considérer, d’abord, un passage de la préface au livre 2 de l’Ab urbe condita, où Tite-Live se focalise sur les débuts de la république comme la période durant laquelle le peuple romain put s’occuper de la gestion ordinaire de la civitas et des entreprises guerrières après avoir atteint une condition de liberté6. Ayant précisé que les Romains pouvaient désormais compter sur des magistratures à caractère annuel et sur le rempart des lois, plus sûr que la défense assurée par les hommes, l’historien met en outre l’accent sur le rôle joué par Brutus en ce moment particulier de transition7.
5Cette interprétation qui présente le personnage au double titre de démolisseur du régime monarchique et de bâtisseur du modèle républicain a été, de diverses manières, étudiée par les spécialistes, souvent aussi pour comparer Lucius Junius Brutus avec son descendant Marcus Junius Brutus, meurtrier de César. Ainsi, non seulement on a pu définir le premier des deux Brutus comme “l’inventeur de la liberté [...] dans la mythologie politique des Romains, le premier héros de la République, le Romulus de la libertas8”, ou “a fictitious revolutionary hero9”, et voir dans le récit afférant “le mythe fondateur de l’idéologie républicaine romaine10”, mais on en a souligné la postérité, notant que le second exploite à fond le souvenir de son ancêtre, comme s’il était en quelque sorte sa “propriété intellectuelle11”.
6Par contre, en remarquant les divers noyaux narratifs qui se sont agrégés au récit des événements de 509, d’autres savants se sont concentrés sur les liens avec la tradition littéraire grecque ou, entre autres, avec la fabula praetexta d’Accius12. Néanmoins, outre l’existence d’une riche tradition antérieure sur l’image du premier Brutus et son interprétation diverse par les sources, le sujet a été abordé comme un exemplum intéressant pour étudier la variabilité qui préside aux processus de construction de l’identité et qui continue à en marquer l’évolution13.
7À partir de cet acquis, on peut reconsidérer de près le passage de Tite-Live sur l’intervention du personnage dans la naissance de la république, afin de vérifier comment, d’une tradition déjà stratifiée sur des faits qui menèrent à la chute des Tarquins, l’historien tire au début du Principat d’Auguste – ce n’est pas un hasard14 – une image de Brutus artisan de la liberté : un sujet destiné à une réception paradigmatique dans la culture romaine de l’époque impériale, quoique sur des modes souvent différents, et puis hérité par la modernité qui finalement identifiera la figure à l’artisan par antonomase de la Rome républicaine, c’est-à-dire auctor Romanae rei publicae, selon la définition de Crell rappelée plus haut.
8À ce propos, il faut noter qu’au premier consul de Rome Tite-Live reconnaît le mérite d’avoir incité les Romains à prendre les armes contre des princes qui les traitent en ennemis (auctorque quod viros, quod Romanos deceret, arma capiendi adversus hostilia ausos15), et plus tard d’avoir mis fin par un homicide à l’outrecuidance du dernier roi. Il précise toutefois que, si Brutus avait par le même geste soustrait le pouvoir royal à l’un des souverains précédents, fondateurs avisés de l’État, il aurait en fait porté préjudice à l’intérêt général : neque ambigitur quin Brutus idem qui tantum gloriae superbo exacto rege meruit pessimo publico id facturus fuerit, si libertatis immaturae cupidine priorum regum alicui regnum extorsisset16. Plus particulièrement, selon l’historien padouan, en présence d’un corps civique comme celui de la Rome primitive, agrégeant des sujets unis grâce à une institution telle que l’asile, qui avait assuré à certains une liberté conçue comme impunité par rapport aux méfaits accomplis sur la terre d’origine, la fin précipitée de la monarchie aurait comporté une anticipation ruineuse des conflits qui s’abattirent plus tard sur Rome, dans les premières décennies du ve siècle17. En fait, comme une vraie cohésion interne ne s’était pas encore établie, si Rome avait été prématurément libérée de la tyrannie, elle aurait été déchirée par la discorde – qui fut en réalité évitée grâce à une gestion modérée du pouvoir, capable de produire le fruit mûr de la liberté : Dissipatae res nondum adultae discordia forent, quas fovit tranquilla moderatio imperii eoque nutriendo perduxit ut bonam frugem libertatis maturis iam viribus ferre posset18.
9Élaborée sur une vision biologique de l’évolution de l’État19 et sur l’idée que la conquête de la concordia constitue pour chaque communauté un processus graduel20, l’argumentation de Tite-Live attribue à Brutus le mérite à la fois d’avoir mis fin aux excès d’un souverain incapable de régner à l’enseigne de la moderatio comme le dernier des Tarquins, et d’avoir su saisir le moment adapté pour intervenir en accomplissant un geste traumatique sur le plan institutionnel mais opportun, en soi, aussi grâce au choix de temps opportun.
10De cette évaluation, on trouve une confirmation dans un passage du livre 4 de l’Énéide21 probablement remontant environ à 23 a.C.22. Ainsi, à une époque proche de celle de la composition du Ier des Libri ab urbe condita23, dans le célèbre catalogue virgilien des âmes qui incarnent les grands hommes de l’urbs et annoncent à Énée l’avenir grandiose qui attend Rome, Brutus est évoqué non seulement en tant que vengeur et consul décoré des faisceaux consulaires et des haches, mais aussi en tant que père prêt à sacrifier ses fils conspirateurs pour défendre la belle liberté (natosque pater nova bella moventis / ad poenam pulchra pro libertate vocabit), voire comme une figure que le poète se borne à qualifier d’infelix pour son geste, laissant le jugement à la postérité. Terminé par un vers qui invite en tout cas à attribuer la conduite du personnage à l’amour de la patrie ainsi qu’au désir de la gloire24, le passage de Virgile nous fait entrevoir comment le châtiment infligé par Brutus à ses fils constituait un motif de réflexion mais semblait, somme toute, admissible au nom de la sauvegarde de la république.
11Néanmoins, cette représentation de Brutus comme illustre fondateur de la république en tant que ‘créateur de liberté’, offerte par Tite-Live et Virgile à la fin du ier siècle a.C., constituait une valorisation en termes historiographiques et littéraires de ce qui déjà dans les décennies précédentes devait être devenu motif d’une topique partagée dans la culture romaine. Significatif à ce propos est un passage de la Rhétorique à Hérennius où l’auteur envisageait, même à titre d’exemple scolaire, que si Brutus revenu à la vie avait pu parler, il aurait opposé à la menace d’une dérive tyrannique son rôle d’accoucheur d’une liberté jusqu’alors inexistante : ego libertatem quae non erat, peperi ; vos partam servare non vultis25.
12Hormis ce témoignage qui, malgré son caractère fictif, peut faire supposer une proximité de l’auteur avec le parti de Marius26, il faut rappeler que le personnage, peu de décennies avant la composition de l’œuvre livienne, avait été représenté sur un denier frappé à Rome, en 54 a.C., sur l’ordre du tresvir monetalis Marcus Iunius Brutus : sur l’avers figurait une tête de la Liberté tournée vers la droite avec la légende Libertas et, au revers, l’image de L. Iunius Brutus (cos 509) marchant vers la gauche entre deux licteurs et précédé d’un accensus, avec la légende Brutus27.
13Au-delà de ce fait qui manifeste de surcroît la volonté, chez le futur meurtrier de César, de souligner son lien familial avec l’artisan de la chute des Tarquins, on voit chez Cicéron que l’ancien Brutus tendait à devenir le libérateur par excellence. Outre certaines références dans le Brutus28 et le De oratore29, il faut noter l’exaltation du personnage comme modèle du bon comportement civique dans le livre 2 de De la République. Dans cet ouvrage, conçu – nous le savons – comme reconstruction historico-institutionnelle de la phase la plus ancienne de l’histoire de Rome, l’Arpinate remarquait les mérites de citoyen Lucius Junius Brutus qui s’était levé pour défendre l’État quoiqu’il fût un simple particulier (cum privatus esset), soulignant ainsi comment il avait par son geste symboliquement appelé chaque représentant du corps civique au devoir de se sentir défenseur de celui-ci, au point de le reconnaître comme l’auctor et le princeps grâce à qui la civitas s’était éveillée30.
14Présenté encore par Cicéron31 quelques années plus tard à la fois comme libérateur de Rome et source d’inspiration pour ses descendants, parmi lesquels Marcus Brutus meurtrier de César, après la mort de ce dernier Lucius Junius Brutus devait continuer à survivre dans la mémoire des Romains comme valeureux promoteur des institutions républicaines, si bien que – comme l’on a suggéré32 – Octavien le prit peut-être comme modèle quand il se proposa comme restitutor rei publicae en poursuivant la guerre contre Antoine, par ailleurs assimilé à Tarquin dans certains passages des Philippiques33.
Le souvenir du premier tyrannicide au début du principat
15Consolidé aussi bien par ceux qui, entre le déclin de la République et l’aube du Principat, en revitalisèrent la signification en fonction du contexte politique contemporain, que par des recherches généalogiques34, au début de l’époque impériale le souvenir de Lucius Junius Brutus put compter aussi sur des monumenta pour actualiser son sens symbolique.
16Sont significatives à ce propos, à partir du ier siècle, certaines références littéraires à la statue de bronze du personnage placée parmi celles des rois sur le Capitole, érigée peut-être à partir du iiie siècle a.C.35. Nous en déduisons que son héroïsation politico-culturelle avait commencé depuis longtemps et l’avait élevé au rang des pères fondateurs de Rome, dignes d’une dévotion collective dans les espaces publics de la cité36.
17D’ailleurs, le témoignage de Plutarque selon lequel le monument représentait Lucius Junius Brutus en tant que “destructeur sans retour de la puissance des Tarquins”, indique aussi que, sous le Haut Empire, son geste homicide contre ses fils continuait à apparaître légitime au nom de la défense de la république, puisque l’auteur grec, sans le condamner, en fait une marque de rigueur extrême37.
18Cohérente avec ces coutumes typiquement romaines déjà observées par Polybe38, la conduite de l’ancien Brutus avait, du reste, été interprétée à la lumière de celles-ci déjà à l’époque de Tibère, comme on le voit chez Valère Maxime. Ce dernier non seulement représentait l’affrontement final avec le fils de Tarquin comme un sacrifice exprimant la pietas à l’égard de la patrie, tout en soulignant le prix élevé payé par le peuple romain pour sa liberté39, mais il célébrait la mémoire du héros, malgré son geste homicide envers ses fils, dans un passage sur la sévérité paternelle (de severitate patrum in liberos). Dans ce texte il jugeait le premier Brutus digne de gloire, à égalité avec Romulus, pour avoir jeté les bases de la liberté, par une expression qui lui attribuait le rôle de fondateur, non pas des institutions mais plus directement de la liberté qui en garantissait la longévité : L. Brutus, gloria par Romulo, quia ille urbem, hic libertatem Romanam condidit40. Ainsi, pour un auteur comme Valère Maxime, soucieux de relire le passé à la recherche des modèles utiles pour le présent41, le devoir de préserver la liberté rendait tout à fait admissible aussi le choix fait cinq siècles auparavant par le consul Lucius Junius Brutus et lui permettait d’apparaître comme le ‘fondateur’ de la liberté romaine.
19Valorisé dans ce sens aussi par Sénèque qui lui attribuait, avec Lucrèce, le mérite d’avoir fondé la République, en intervenant pour la défendre à la suite d’un crime qui exigeait l’expulsion des Tarquins42, le personnage continua à représenter un symbole puissant aussi dans la tradition poétique d’époque néronienne.
20Ainsi chez Lucain, qui en fait le premier parmi les consuls immédiatement après la chute des tyrans43, c’est-à-dire le symbole de la République nouvelle, en l’imaginant jouir peut-être du futur assassinat de Jules César par son descendant Marcus Junius Brutus, comme le suggère le scoliaste44. Notons, par ailleurs, que dans un autre passage le poète souligne implicitement les mérites de Lucius Junius Brutus, en rappelant, à la suite de Tite-Live, les larmes que versèrent les femmes durant ses funérailles45, avant d’évoquer implicitement son rôle en tant que membre des Bruti pour l’introduction à Rome des institutions républicaines et de la liberté46, et souhaiter, de fait, la préservation des conquêtes assurées aux Romains depuis lors.
21Cette tradition, qui se développa et se consolida entre les dernières décennies de la période républicaine et l’époque julio-claudienne, trouve confirmation à l’époque impériale sous diverses formes. Vers la fin du ier siècle, quoiqu’il notât bien l’exécution sur ordre de Lucius Junius Brutus de ses deux fils soupçonnés de trahison (occidit liberos proditionem molientis), Quintilien47 nous permet de constater, encore une fois, que la conduite homicide du personnage n’avait pas écorné son image de fondateur des institutions républicaines et de garant de la liberté, mais en avait fait progressivement un cas d’école.
22Plus tard, certains passages de Plutarque, Suétone, Cassius Dion montrent que, dans les derniers mois du gouvernement de César, le souvenir de l’artisan de la chute de la monarchie devait être bien vivant dans les rues de Rome. En rappelant les vœux exprimés par des citoyens au pied de la statue honorifique dédiée à Lucius Junius Brutus48, ils offrent des indices utiles de son inclusion dans la catégorie des “grands hommes”49 perçus comme modèles idéaux, et manifestent aussi la volonté de souligner le rôle que remplissait, dans l’imaginaire collectif de la fin de l’époque républicaine, le premier membre de la famille des Iunii Bruti comme instigateur de l’expulsion nécessaire des Tarquins.
23En outre, du récit de Suétone il ressort qu’en janvier 45, à la suite de l’éviction des tribuns et de l’élection de nouveaux consuls du parti césarien, deux signes des risques menaçant les institutions républicaines, outre l’inscription apparue au pied de la statue de Lucius Brutus qui invoquait nostalgiquement son retour à la vie, sous celle de César, au contraire, une autre inscription mit en évidence une action exactement inverse à celle du premier consul qui avait chassé les Tarquins50.
24D’ailleurs, des références dans l’ouvrage historique de Florus, peut-être postérieur de peu au récit de Suétone, désignent Brutus non seulement comme celui qui, avec Collatinus, dirigea le soulèvement et prit l’initiative de destituer le dernier roi (ducibus et auctoribus... populus Romanus... regem repente destituit), mais comme un être disposé à faire exécuter publiquement ses fils soupçonnés de favoriser le retour de la monarchie, et finalement à se montrer avant tout père du peuple romain, plutôt que de ses fils (ut plane publicus parens in locum liberorum adoptasse sibi populum videretur)51. Grâce à cette construction du personnage en juge capable de prendre position contre les membres de sa famille pour punir leur conduite considérée comme trahison de la communauté civique, Florus attribuait de fait à Brutus une paternité conçue comme tutelle de la res publica et, tout d’abord, sauvegarde de la liberté. À son exemple, le peuple romain était désormais prêt, en prenant les armes contre des étrangers, à défendre sa liberté, puis ses frontières, puis ses alliés, enfin pour la gloire et pour la domination, et contre les attaques des peuples voisins52.
25Mentionné plus ou moins à la même époque par Tacite comme celui qui “institua le consulat et la liberté53”, et invoqué à côté de Romulus, dans le célèbre discours de Claude en 48 que rapporte l’historien54, comme celui qui aurait introduit les gentes minores, Brutus durant les décennies suivantes de l’empire représenta si bien l’artisan du retour à la liberté et contextuellement des institutions républicaines qu’il fut le modèle privilégié, dans la culture officielle, pour incarner une autorité impériale placée sous le signe de la modération.
26Pourtant, dans le Panégyrique de Trajan, Pline le Jeune associe la décision d’ériger des statues pour l’empereur, à celle autrefois de dédier des statues aussi bien à ces Brutus qui “chassèrent les rois” (reges... depulerunt), laissant entendre aux lecteurs qu’à l’instar de cette figure ancienne, Trajan a libéré Rome de la tyrannie, celle de Domitien55. Dans la même optique, à l’époque des Sévères, la renommée du personnage restait liée à la défense des institutions républicaines, au point que Cassius Dion s’étonnait que les Romains eussent décidé d’adjoindre à une statue de Lucius Junius Brutus (située sur le Capitole près de celles des sept rois de Rome) celle de César56. Ainsi, l’historien allait jusqu’à supposer plutôt ironiquement qu’un tel voisinage précisément avait ensuite poussé Marcus Brutus à ourdir une conjuration contre lui.
L’‘actualisation’ politique du personnage, de l’Antiquité tardive à la première modernité
27Le lien spécial entre les institutions républicaines et la figure de Lucius Junius Brutus apparaît pleinement valorisé dans l’Antiquité tardive, d’après certaines sources particulières de l’historiographie comme dans les panégyriques.
28Ainsi Eutrope57, non content de rappeler comment ce parent de Tarquin incita le peuple à la révolte et ôta le pouvoir au roi, devenant un des deux consuls institués après la chute de celui-ci, le célébrait comme celui qui, tombé lors du duel avec le fils de Tarquin, fut pleuré par les matrones romaines non seulement en tant que défenseur de leur pudeur mais surtout comme pater communis.
29Au-delà de cette identification comme “souche” chez Eutrope, et d’une évocation comme symbole de la virtus romaine dans le Livre des Césars d’Aurélius Victor58, les mentions du personnage dans deux panégyriques à la fin du ive siècle montrent quel degré de maturation avait atteint la construction du mythe de Lucius Junius Brutus, jusqu’à devenir un paradigme fonctionnel sur le plan de la communication politique, grâce aux compétences historiques d’intellectuels soucieux de flatter l’autorité impériale59.
30Intéressant à ce sujet est le choix du rhéteur Mamertin, dans son Discours de remerciement à Julien, de convoquer la figure de Brutus, avec celle de Valérius Publicola, comme emblème du bon art de gouverner, sur mandat du peuple et dans l’intérêt de l’État, grâce au pouvoir consulaire, et aussi comme promoteur de conditions de liberté précédemment absentes :
Credet aliquis tanto post veterem illam priscorum temporum libertatem rei publicae redditam ? Neque enim ego Lucii Bruti et Publii Valerii, qui primi exactis regibus potestate annua civibus praefuerunt, consulatum nostro anteponendum puto. Uterque bono publico, uterque Romanae rei publicae salutaris, uterque insignis principiis commodorum ; sed habet aliquid unusquisque praecipuum. Illi consularem potestatem per populum acceperunt, nos per Iulianum recepimus. Illorum anno libertas orta est, nostro restituta60.
31Choisi comme exemple pour souligner la modération et l’humanité de Julien, le personnage est exploité, en particulier, pour attribuer à l’empereur le mérite d’avoir fait revivre cette liberté offerte pour la première fois aux Romains de nombreux siècles auparavant par Brutus. Dans cette perspective, il semble désormais intégré à ces exempla du passé républicain aptes à appuyer en vraisemblance des textes précisément conçus pour louer les princes pour leurs mérites publics, et pour cela souvent enrichis de références à l’histoire et aux héros des siècles précédents61.
32À ce propos, il faut signaler aussi une référence à Lucius Junius Brutus dans le Panégyrique de Théodose de Pacatus Drepanius. Soucieux de louer dans le règne de Théodose une période vouée à la vertu, à l’économie, à la générosité et en même temps exempte d’orgueil, de caprice et de cruauté62, vers la fin des années 80 du ive siècle, ce rhéteur allait jusqu’à imaginer que, si Brutus était revenu en vie, en voyant le grand respect porté à la dignité et à la liberté de Rome sous Théodose, bien loin des atteintes qui leur étaient infligées en son temps par Tarquin, il aurait dû admettre la nécessité d’éliminer ce dernier pour ses fautes individuelles, mais non les institutions royales :
Quod si per rerum naturam liceret ut ille Romanae libertatis adsertor, regii nominis Brutus osor, precariae redditus vitae saeculum tuum cerneret studiis virtutis parsimoniae humanitatis imbutum ac refertum, nullum toto orbe terrarum superbiae libidinis crudelitatis exstare vestigium, iam te ipsum qua publice qua privatim videret priscorum duritia ducum, castitate pontificum, consulum moderatione, petitorum comitate viventem, mutaret profecto sententiam tanto post suam et, cum Romanam dignitatem ac libertatem probaret meliore in statu imperatore te esse quam consule se fuisset, necessario fateretur Tarquinium submoveri debuisse, non regnum63.
33Ce témoignage prouve à la fois que l’époque de Théodose pouvait apparaître, aux yeux du panégyriste qui faisait l’éloge de l’empereur, comme celle d’une félicité institutionnelle renouvelée, et que le nom de Brutus, vers la fin du ive siècle, était désormais indissolublement lié à l’instauration d’un nouveau régime politique, celui de la république.
34Quelques années plus tard, un autre exemple de mise en valeur du souvenir de ce personnage se trouve dans un panégyrique de Claudien, composé autour de l’an 400 pour le consulat du général Stilicon64. Glorifiant ce dernier comme digne héritier des valeurs et des institutions de la Rome antique65, le poète alexandrin, qui a accédé au patriciat, n’hésite pas à invoquer Brutus pour mieux faire ressortir le caractère exceptionnel de Stilicon, auquel il reconnaît le mérite d’avoir ‘défendu’, voire valorisé, une magistrature que le héros fondateur de la république n’avait fait somme toute qu’introduire :
35Sic trabeis ultor Stilicho Brutusque repertor.
Libertas populi primo tunc consule Bruto
reddita per fasces hic fascibus expulit ipsis
seruitium. Instituit sublimem Brutus honorem
asseruit Stilicho. Plus est servasse repertum,
quam quaesisse novum [...]66.
36Mentionné donc comme inventeur du consulat et comme celui qui, inaugurant la magistrature, apporta la liberté au peuple et, dans ce but, introduisit les faisceaux, Brutus apparaît ici comme un modèle dont Stilicon s’est inspiré pour conduire d’une manière encore plus convaincante son combat contre la servitude, au point de mériter le titre de défenseur d’une charge suprême que l’instigateur de la chute des Tarquins n’avait en définitive qu’instituée. Dans l’ensemble, ce témoignage dévoile la capacité de Claudien d’exploiter une fois encore, pour une composition élogieuse, le symbole d’une antiquitas républicaine qui, grâce à ses institutions et à ceux qui en avaient été les artisans, continuait à être un paradigme pour légitimer le rôle de quiconque, dans l’Antiquité tardive, prétendait en être le continuateur.
37Il s’agit d’un aspect toutefois placé au second plan par la tradition culturelle chrétienne, comme on le voit par exemple chez Orose67 : pour lui Brutus ne fut pas un artisan de la construction de la république, mais seulement le premier consul des Romains, qui chercha à égaler voire à dépasser dans le crime le premier fondateur et roi de Rome, dans la mesure où il traîna ses fils devant l’assemblée du peuple. Du reste, pour Augustin aussi68, leur exécution pesait sur Brutus comme une tache indélébile.
38De nombreux siècles plus tard, le rôle décisif joué par le personnage comme auctor de la Rome républicaine devait trouver dans l’humanisme italien des admirateurs fervents, désireux d’exploiter, encore que de diverses manières, la figure du descendant Marcus Brutus.
39Loué par Pétrarque, dans sa production épistolaire69 et dans le De viris illustribus70, avec le qualificatif de fundator libertatis, Lucius Junius Brutus réapparaissait dans deux lettres de Coluccio Salutati en 1374 en tant que Romanae libertatis auctor71. C’est dans la lignée du chancelier de la république florentine encore convaincu, dans les dernières décennies du xive siècle, que Brutus avait fait preuve d’une conduite exemplaire en sacrifiant ses fils par amour de la patrie, que se situe plus tard Nicolas Machiavel, au début du xvie siècle.
40À Machiavel, qui marqua un tournant vers la modernité dans la réflexion sur le fonctionnement de l’État et de la politique, sans négliger les leçons de l’histoire ancienne, il faut sans doute attribuer le mérite d’avoir définitivement établi le rôle essentiel de Lucius Junius Brutus dans la naissance de la Rome républicaine. À partir de l’idée que la cité avait grandi grâce aux actions d’hommes particuliers, Machiavel n’hésitait pas, au début du livre 3 de ses Discours sur la première décade de Tite-Live, à louer le stratagème par lequel Brutus, en simulant la folie, avait su libérer sa patrie de la tyrannie, et il invitait à prendre modèle sur sa capacité de trouver la meilleure voie pour atteindre son but – un modèle auquel devraient se référer tous ceux qui souhaiteraient renverser le gouvernement d’un prince :
Il n’y eut jamais personne d’aussi prudent, on qui mérite d’être estimé aussi sage pour une action excellente, que Junius Brutus dans sa simulation de la folie. Et bien que Tite-Live ne donne qu’une seule raison qui l’ait poussé à cette simulation, celle de pouvoir vivre plus en sécurité et de maintenir son patrimoine, vu sa façon de procéder on peut néanmoins croire qu’il simulait aussi pour être moins observé, et pour pouvoir ainsi plus aisément supprimer les rois et libérer sa patrie, de que l’occasion lui en serait fournie [...] Tous ceux qui sont mécontents d’un prince doivent tirer un enseignement de son exemple [...] Il faut donc faire le fou comme Brutus [...] Et puisque nous avons parlé de la prudence dont fit preuve cet homme pour ramener la liberté à Rome, nous parlerons à présent de sa sévérité pour la maintenir. La sévérité de Brutus ne fut pas moins nécessaire qu’utile pour maintenir à Rome la liberté qu’il avait acquise ; et c’est un exemple de sévérité rare, dans tous les récits historiques, que de voir le père siéger au tribunal, et non seulement condamner ses fils à mort mais être présent à leur mort. Et ceux qui liront les choses antiques comprendront toujours qu’après un changement de gouvernement, lorsqu’on passe d’une république à une tyrannie ou d’une tyrannie à une république, une action mémorable est nécessaire contre ceux qui sont hostiles au nouvel état des choses. Et il se maintient peu de temps celui qui instaure une tyrannie et ne tue pas Brutus, ainsi que celui qui établit un gouvernement libre et ne tue pas les fils de Brutus72.
41Cette figure de Brutus, dont la culture antique avait fait un mythe sous la république romaine, ensuite revitalisé et actualisé dans un sens politique à l’époque impériale, Machiavel la livrait à la modernité, et c’est ainsi que le juriste Christoph Ludwig Crell, lecteur passionné des textes classiques au siècle des Lumières, en vint à définir le personnage, purement comme rei publicae romanae auctor. En conclusion, on peut dire que Brutus l’Ancien, artisan de la liberté conquise sur la monarchie et par conséquent instaurateur de la république, est devenu un paradigme fonctionnel au-delà du plan historique. Dans ce sens, la survivance de son exemplarité au fil des siècles nous semble montrer qu’à travers des processus particuliers d’élaboration de la mémoire culturelle, son statut d’auctor pour les sources antiques et leurs lecteurs a pu aboutir à une autorité atemporelle.
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Notes de bas de page
1 Pour le texte voir Crell 1721. Pour plus d’informations sur l’auteur, voir Muther 1876 ; Erb 2012.
2 Comme l’a bien souligné Giardina 2000, 127-129. Pour d’autres exemples sur l’usage du personnage au xviiie siècle, voir Volpilhac-Auger 2002 ; Flamarion 2002.
3 Concernant la définition de ce sujet, parmi plusieurs contributions, voir les analyses par Ricci 2009 ; Rodriguez Mayorgas 2016 ; Späth 2016.
4 Pour d’utiles précisions à ce propos, voir Moatti 2003 ; Gowing 2005, 1-27 ; Gallia 2012. Plus généralement, cf. aussi Roller 2009.
5 À ce propos, entre les autres voir les exemples analysés par Martin 1986 ; Piva, éd., 2002 ; Di Bartolomeo 2014, 118-120 ; 137, n. 15 ; 149-150 ; 161-162 ; 175-176, n. 90 ; 209 ; 216-217 ; 236 ; 255. En outre, voir Simonis & Simonis 2013.
6 Cf. Liv. 2.1.1 : Liberi iam hinc populi Romani res pace belloque gestas, annuos magistratus, imperiaque legum potentiora quam hominum peragam. Quae libertas ut laetior esset proximi regis superbia fecerat.
7 Cf. Liv. 2.1.3.
8 Cf. Martin 1982, 311-312.
9 Cf. Welwei 2000 ; Welwei 2001 ; Koptev 2012, 65-66.
10 Cf. Martin 2010, 33 ; sur le lien entre les deux voir aussi Lentano 2008, 74-81 ; Lentano 2009 ; Richardson 2011 ; Tempest 2017, avec d’autres références à la bibliographie antérieure.
11 Cf. Martin 2010, 37.
12 Dans ce sens, voir surtout Mastrocinque 1983-1984 ; Mastrocinque 1988 ; Wiseman 2003 [2008 et 2014]. Quant au témoignage d’Accius, outre Gabba 1969, parmi les études les plus récentes, voir Migliorati 2000 ; Castagna 2002, avec d’autres références bibliographiques.
13 Cf. Wiseman 2003 [2008 et 2014], 36-38.
14 Ainsi, dans le passage livien on peut lire peut-être, un indice des “craintes de l’auteur sur le processus historique en cours” et de son espoir “d’un retour à la paix civile” soulignés par Mineo 2009, part. 295 ; 308.
15 Liv. 1.59.4.
16 Liv. 2.1.3.
17 Cf. Liv. 2.1.4-5.
18 Liv. 2.1.6 ; sur ce passage outre Ogilvie 1965, 233-235, voir Robbins 1972, 9-10, qui souligne le rôle de custos libertatis attribué par l’historien au personnage, et plus récemment Cogitore 2011, 23-24.
19 Dans le passage livien on peut reconnaître un exemple de la conception biologique de la croissance de l’État ; pour d’autres références à ce sujet dans l’historiographie antique, voir Ruch 1972 ; Havas 1991 ; Havas 1992 ; en plus, cf. Struve 1978, 10-43 ; Peil 1983, 302-488.
20 Sur la concordia selon Tite-Live, outre Mineo 2006, 211-215, voir Akar 2013, 173-179.
21 Cf. Verg., A., 6.817-823, et voir là-dessus le commentaire de West 1993.
22 Comme le laisse déduire un témoignage de Servius, ad A., 6.861 qui rappelle l’émotion d’Octavie quand elle entendit l’allusion à son fils durant la récitation d’un passage du poème (A., 6.883) en présence d’Auguste.
23 Sur la datation de l’ouvrage par rapport à cette époque, voir récemment Mineo 2015a, xxxiv-xxxviii.
24 Cf. Verg., A., 6.823 : vincet amor patriae laudumque immensa cupido.
25 Cf. Rhet. Her., 4.66.
26 Cf. Calboli 1969, 429.
27 Cf. Crawford 1974, 455, n. 433/1-2. Sur le débat à propos de cet denier voir aussi Cogitore 2011, 120-121.
28 Cf. Cic., Brut., 53 où le personnage est évoqué pour l’expulsion du roi et l’introduction d’un nouveau régime institutionnel : civitatemque perpetuo dominatu liberatam magistratibus annuis legibus iudiciisque devinxerit ; sur son portrait dans ce texte voir Martin 2014.
29 Cf. Cic., De orat., 2.225-226 qui semble suggérer la présence de son image parmi celles des ancêtres dans les processions funèbres des Bruti.
30 Cf. Cic., Rep., 2.46 et à ce propos Martin 1982, 35 selon lequel l’Arpinate voulait peut-être faire “plaisir à son ami Brutus, sans doute aussi au nom de l’idéologie, pleine d’actualité, du privatus sauveur de la liberté”.
31 Cf. Cic., Phil., 1.13 ; 2.26 ; 2.114 ; 5.17.
32 Pour cette hypothèse, voir Vanotti 1999, 172-176.
33 Cf. Cic., Phil., 3.8-11.
34 Significatif à ce propos est le rôle joué par Atticus : cf. Cic., Att., 13.40.1 ; Nep., Att., 18.3.
35 Cf. Plut., Brut., 1.1 ; 9.6 ; Suet., Iul., 80.3 ; D.C. 43.45.4 ; Evans 1990.
36 Pour une vue d’ensemble sur la signification sociale des statues honorifiques dans la Rome antique, voir Stewart 2003.
37 Cf. Plut., Brut., 1.2.
38 Voir le témoignage de Polyb. 6.54.5 sur la sévérité de certains pères.
39 Cf. V. Max. 5.6.1 : ... Merito adiecerim populo Romano libertatem suam magno stetisse.
40 V. Max. 5.8.1 ; pour cette mise en valeur par rapport à la libérté, voir aussi la référence au personnage dans V. Max. 7.3.2.
41 Sur le but historiographique et en même temps moralisant poursuivi par l’auteur avec sa collection des exemples, parmi les travaux les plus récents voir surtout Maslakov 1984 ; Skidmore 1996, 53-82 ; David 1998a ; Desideri 2005.
42 Cf. Sen., Marc., 16.2 : ... Bruto libertatem debemus, Lucretiae Brutum.
43 Cf. Luc. 6.791-792 : solum te, consul depulsis prime tyrannis, / Brute, pias inter gaudentem vidimus umbras.
44 Cf. Adnot. super Luc. 6.792 : Merito ergo gaudens videtur, quia Brutus, qui de familia eius est, occisurus est Caesarem (Endt, éd. 1909, 244).
45 Cf. Luc. 7.39 et Liv. 2.7.4.
46 Luc. 7.440-441.
47 Cf. Quint., Inst., 5.11.7.
48 Cf. Plut., Brut., 9.6 ; Suet., Iul., 80.3 ; D.C. 44.12.3.
49 Sur les processus de construction de cette catégorie de sujets, outre Wheatland Litchfield 1914, voir Coudry & Späth, éd. 2001.
50 Cf. Suet., Iul., 80.3 : Subscripsere quidam Luci Bruti statuae : ‘utinam viveres ! Item ipsius Caesaris : Brutus, quia reges eiecit, consul primus factus est : hic, quia consules eiecit, rex postremo factus est.
51 Cf. Flor. 1.3.1 ; 5.
52 Cf. Flor. 1.3.6 : Liber iam hinc populus Romanus prima adversus exteros arma pro libertate corripuit, mox pro finibus, deinde pro sociis, tum gloria et imperio, lacessentibus adsidue usquequaque finitimis.
53 Tac., Ann., 1.1.1 : libertatem et consulatum instituit.
54 Cf. Tac., Ann., 11.25.2.
55 Cf. Plin., Pan., 55.6-7.
56 Cf. D.C. 43.45.4.
57 Cf. Eutr. 1.9.3 ; 10.1-2.
58 Cf. Aur. Vict., Caes., 3.14 selon qui les assassins de Caligula auraient renouvelé la vertu de Lucius Junius Brutus si per Quirites modo militia exerceretur.
59 Sur la position des rhéteurs face au pouvoir impérial dans l’Antiquité tardive, voir Giardina & Silvestrini 1989 ; Lançon 2015.
60 Cf. Paneg. Lat., XI (3).30.3-4 : “Croira-t-on que, si longtemps après, la vieille liberté de temps antiques a été rendue à la république ? Le consulat de Lucius Brutus et de Publius Valerius qui, les premiers après l’expulsion des rois, gouvernèrent la cité avec un pouvoir annuel, ne doit pas, je crois, l’emporter sur le nôtre. Tous deux sont utiles au bien public, tous deux utiles à la république romaine, tous deux remarquables parce qu’ils inaugurent des temps meilleurs. Mais chacun d’eux présente un avantage particulier. Ceux-là ont reçu du peuple la puissance consulaire, nous, nous la tenons de Juliens. L’année de leur consulat a vu naître la liberté, la nôtre la voit renaître” (trad. Galletier, éd. 1955, 42-43). Sur la signification historique de ce panégyrique, voir récemment Blockley [1972] 2012.
61 Pour plus d’approfondissements à ce sujet, Nixon 1990 ; Giorcelli Bersani 2007, 486-489.
62 Paneg. Lat., XII (2) ; pour plus d’approfondissements sur l’image de l’empereur proposée dans ce texte, voir Lippold 2012.
63 Cf. Paneg. Lat., XII (2).20.5-6 : “Si la nature permettait au vengeur de la liberté romaine, à Brutus, l’ennemi acharné du nom de roi, de revenir un instant à la vie, de considérer ton époque si pénétrée, si pleine d’amour pour la vertu, l’économie, la bonté, et dans le monde entier nulle trace d’orgueil, d’arbitraire et de cruauté, de te voir aussi toi-même, dans ta vie publique comme dans ta vie privée, observer la vie dure des généraux antiques, la chasteté des pontifes, la modération des consuls, l’affabilité des candidats aux honneurs, il changerait assurément d’avis après si longtemps, et, reconnaissant que la dignité et la liberté romaines sont mieux sauvegardées sous ton règne qu’elles ne le furent sous son consulat, il serait forcé de convenir que Tarquin devait être banni et non la royauté” (trad. Galletier, éd. 1955, 87).
64 Pour la datation, outre Döpp 1980, 175-198, cf. Charlet, éd. 2017, xix-xx.
65 Sur la technique de construction de ce texte ainsi que les références aux modèles de la Rome républicaine et au premier Brutus, outre Cameron 1970, 149-154 ; voir Consolino 2002, 13 sq. ; Gualandri 2010 ; Consolino 2011, 308-322, part. 316.
66 Cf. Claud., Laus Stil., 2.322-327 : “Que Stilicon soit le vengeur de la trabée, Brutus, le créateur. Grâce à Brutus, alors premier consul, la liberté du peuple fut rétablie par les faisceaux, mais lui, il a écarté des faisceaux la servitude. Brutus institua ce sommet de l’honneur, mais Stilicon l’a défendu. Sauver ce qui fut inventé est plus que créer du nouveau” (trad. Charlet, éd. 2017, 150).
67 Cf. Oros., Adu. pagan., 2.5.1.
68 Cf. August., C.D., 3.16.
69 Cf. Pétrarque, Variae, 48, Hortatoria : “[...] suum Brutum utraque tulit etas. Tres iam hinc ex ordine celebrantur Bruti : primus qui Superbum regem expulit ; secundus qui Iulium Cesarem interfecit ; tertius qui nostri temporis tyrannos et exilio et morte persequitur [...]” (Pancheri, éd. 1994, 8, 48-49).
70 Cf. Pétrarque, Des hommes illustres, 5 ; il faut remarquer l’usage de la même expression aussi dans Pétrarque, Fam., 10.1.16 ou c’est Rome que l’appel primus libertatis auctor. Pour d’autres références au personnage voir aussi Id., Fam., 23.1.2 : O liberatis et pudicitiae ingens ultor Brute ; 24.8.4. Plus généralement, sur l’approche de Pétrarque à la Rome ancienne, voir surtout Accame Lanzillotta 1993.
71 Cf. Salutati, Ep. 3.17, à Francesco Guinigi (1374), dans Novati, éd. 1891, 190-198, part. 191-192 ; Ep. 9.13, à Démétrius Cydonès (1396), dans Novati, éd. 1896, 105-119, part. 116. Sur la réévaluation positive du personnage de Brutus à la Renaissance, particulièrement chez Coluccio Salutati, voir Revest 2014.
72 Cf. Machiavel, Discours 3.2-3, in : Fontana & Tabet 2004, 396-398.
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