Auctor et interpres chez Sénèque
p. 139-145
Texte intégral
1Dans la lettre 33, l’une des plus importantes pour sa conception de la culture, Sénèque attaque ces philosophes qui se contentent de répéter les idées des chefs de leur école, même s’il s’agit de celle dont Sénèque accepte la plupart des doctrines, c’est-à-dire le stoïcisme. “ ‘C’est ce qu’a dit Zénon’ ” écrit-il ; et il poursuit : “et toi, que dis-tu ? ‘C’est l’opinion de Cléanthe’ ; et quelle est la tienne ? Jusqu’à quand vas-tu marcher sous le commandement d’autrui ? Affirme ta propre autorité et dis quelque chose digne d’être transmis à la postérité, tire quelque chose de ton propre fonds. Tous ces gens-là, qui ne sont jamais des auteurs mais toujours des interprètes, abrités à l’ombre d’autrui, à mon avis n’ont rien de noble, eux qui n’ont jamais eu le courage de pratiquer ce qu’ils ont mis tant de temps à apprendre. Ils ont exercé leur mémoire sur les idées d’autrui, mais se souvenir est bien différent de savoir vraiment1.”
2Il s’agit d’un texte crucial pour déterminer la conception qu’a Sénèque de ceux qu’il désigne ici par les termes auctor et interpres.
3On sait qu’au moins à partir de Cicéron, mais aussi chez Horace, interpres et ses dérivés sont employés pour désigner le traducteur et la traduction dépourvus de toute contribution originelle, surtout du point de vue stylistique et artistique2. Or, chez Sénèque, les choses sont quelque peu différentes. Du temps déjà de son exil, il avait souligné le but pratique de la traduction : faire connaître un ouvrage à un public plus étendu que celui auquel l’auteur s’était adressé, comme il le dit dans la Consolation adressée à Polybe qui avait traduit Homère en latin et Virgile en grec3. Cette attitude relègue déjà au second plan l’aspect proprement rhétorique et stylistique. Par conséquent, on ne sera pas étonné de ne rencontrer qu’une seule fois le verbe interpretari en référence à une traduction, ou à un ouvrage qu’on considérait comme tel : celui du prêtre babylonien Bérose, qui était censé avoir traduit en grec la révélation du dieu national de Babylone : Berosos, qui Belum interpretatus est4. De cette manière il avait rendu accessible au monde grec, et ensuite à l’Occident tout entier, la parole du dieu sémite. Comme l’original était écrit dans une langue “barbare” d’après la conception grecque, toute possibilité d’émulation artistique et littéraire était nécessairement exclue, et, par conséquent, toute nuance négative attachée au verbe interpretari l’était aussi. On pourra plutôt reconnaître ici l’allusion à l’interpres comme l’intermédiaire entre l’homme et la divinité. En effet, ce sens du mot est bien attesté en latin, et on le rencontre plusieurs fois chez Sénèque aussi5.
4Si l’on se rappelle le texte de la lettre 33 que nous avons cité au début, on pourrait penser que Sénèque a transféré tout simplement la nuance négative du domaine stylistique et littéraire à la pensée, c’est-à-dire, de la forme au contenu. Comme nous le verrons, Sénèque a en effet approfondi de cette manière les catégories purement rhétoriques qui étaient à la base de la théorie de l’imitation littéraire ; il nous faut pourtant analyser son attitude avec plus d’attention pour apprécier toute la nouveauté de ses positions.
5D’un côté, on verra que Sénèque ajoute la dimension culturelle à celle purement éthique de son école philosophique, de l’autre qu’elle s’étend à la formation toute entière de l’homme, bien au-delà de l’aspect scolaire auquel se limitaient les maîtres de rhétorique.
6Pour le premier point on peut comparer avec un passage d’Épictète, qui, comme Sénèque, prônait la mise en pratique des enseignements philosophiques6 pour ne pas rester de simples ‘interprètes’ (ἐξηγηταί) des idées d’autrui7, mais sans poser l’autre exigence manifestée par le philosophe romain : celle de devenir des penseurs originaux, en dépassant les formulations des maîtres anciens, c’est-à-dire, en termes sénéquiens, de n’être plus un interpres, mais un auctor. Voici, en effet, la traduction de tout le passage : “Pour cette raison les philosophes nous recommandent de ne pas nous contenter d’apprendre, mais d’y ajouter la mise en pratique et l’exercice, car nous nous sommes habitués à longueur de temps à pratiquer le contraire et à nous comporter selon des idées opposées à celles qui sont correctes. Si nous ne mettons pas en pratique ces dernières, nous ne serons jamais que des interprètes des idées d’autrui. En effet, qui de nous n’est pas capable de parler du bien et du mal selon les doctrines philosophiques ?8”
7Pour le second, on pourra observer que même sur un plan littéraire, mais orienté vers l’expression la plus efficace de l’enseignement philosophique, la fonction de l’interpres n’est pas nécessairement tout à fait passive et dépourvue de toute créativité. À un moment Sénèque nous dit que la sentence d’Épicure qu’il vient de citer est tellement claire et éloquente qu’elle n’a pas besoin de recevoir une interprétation de sa part ni une aide rhétorique pour la rendre plus efficace : et apertior ista sententia est quam ut interpretanda sit, et disertior quam ut adiuuanda9. Cela ne l’empêche pas d’ajouter une explanatio au texte qu’il traduit, lorsqu’il le croit nécessaire10. Et, lorsqu’il explique à Lucilius le concept de l’idée platonicienne, il lui dit qu’il va ajouter une interpretatio pour lui faire comprendre plus clairement la chose11.
8Il n’est donc pas vrai que chez Sénèque la signification négative de ces termes soit passée sans résidu du domaine stylistique à celui du contenu. Il faut avouer que, hors du contexte littéraire, interpres et interpretari s’appliquent souvent à une manière fausse d’entendre une chose ou une situation12, et que quelquefois ils se réfèrent à des interprétations erronées de termes ou de sentences philosophiques13. Mais l’interpres peut aussi donner des explications précieuses, comme Cremutius Cordus le fera au ciel avec Métilius14 : il sera pour son petit-fils un domesticus interpres qui l’introduit dans les secrets de la nature, in arcana naturae.
9Quand il le faut, Sénèque lui-même ‒ nous l’avons vu ‒ se fait l’interprète des philosophes dont il transmet l’enseignement à Lucilius. Reste que, si l’on se limite à cela, on ne pourra jamais devenir un auctor. Il est pourtant nécessaire de fréquenter les auctores, si l’on veut le devenir aussi : uersandum est inter auctores sapientiae ut quaesita discamus, nondum inuenta quaeramus15. Ce n’est que si l’on réussit à effectuer des découvertes nouvelles que, comme nous allons le voir, on pourra devenir un auctor ; mais, nous dit ici Sénèque, pour cela il faudra apprendre chez les auteurs du passé.
10Mais voyons plus de près ce que signifie être un auctor pour Sénèque. Le mot auctor possède chez lui la plupart des sens qui lui reviennent dans la littérature latine. Par exemple, auctor est celui qui est à l’origine de quelque chose, y compris le dieu qui a créé ou au moins régit l’univers16, ou bien celui qui accomplit quelque chose ou en est la cause17. Une valeur très intéressante du terme est celle, bien attestée chez Sénèque aussi, de garant de quelque chose18, car elle s’applique souvent à la source dont un écrivain, par exemple un historien ou un auteur scientifique, tire quelque notice – donc au domaine littéraire. Cet usage se retrouve chez Sénèque surtout dans les Questions naturelles19. Il en fait même la parodie dans l’Apocoloquintose, où il pose à l’historien de la mort de Claude20, alors qu’il a bien peu d’estime pour les historiens, qui, à son avis, ne possèdent pas d’auctoritas véritable : il dit de l’un d’eux, Éphorus, qu’il suffit de dire de lui qu’il est historien pour lui ôter toute fiabilité : nec magna molitione detrahenda est auctoritas Ephoro : historicus est21. Il y a aussi une auctoritas plus proprement littéraire, reconnue aux écrivains devenus classiques. Par exemple, Sénèque peut invoquer l’autorité de Cicéron pour garantir le mot essentia, qu’il propose comme équivalent latin du grec οὐσία : Ciceronem auctorem huius verbi habeo, puto locupletem22.
11Mais chez Sénèque ce mot rapporté au domaine littéraire perd la notion de garantie qui avait pu lui être attribuée. Il parle à plusieurs reprises d’auctores au sens moderne d’auteurs d’ouvrages littéraires et même tout simplement d’écrivains. Ainsi, il nous rapporte qu’on se posait la question de savoir si l’Iliade et l’Odyssée avaient été écrites par le même auteur : an eiusdem esset auctoris23 ; ailleurs il fait allusion à Homère aussi bien qu’à Virgile comme auctores de leurs poèmes respectifs24, et Cicéron, nous dit-il, pourrait bien affirmer que ses livres lui appartiennent, car il en est l’auctor, c’est-à-dire qu’il les a écrits25, tandis que celui qui les a achetés possède seulement des copies matérielles.
12Il y a plus : il arrive que des auctores au sens d’écrivains soient bien loin de posséder de l’auctoritas ; il peut s’agir d’auctores qui non seulement sont inconnus, et par conséquent ne sont pas considérés comme dépositaires d’auctoritas, mais même sont jugés de manière totalement négative : ceux qui suivent la mode de remplir leurs bibliothèques d’un grand nombre de livres, nous dit Sénèque, courent en effet le risque de rassembler une collection aut ignotorum auctorum aut improbatorum26. C’est pourquoi – comme nous le verrons bientôt – Sénèque déconseille de lire une grande quantité d’auteurs, car cela entraîne l’égarement du lecteur plutôt que sa formation harmonieuse : satius est paucis te auctoribus tradere quam errare per multos27 ; et ailleurs : ne ista lectio auctorum multorum […] habeat aliquid uagum et instabile28. Il est vrai qu’on peut se tromper en formulant ce jugement négatif. C’est ce qui se passe pour Publilius, qu’on juge souvent malus auctor parce qu’il a écrit des mimes, mais qui selon Sénèque donne des enseignements moraux très utiles : numquam me in bona re mali pudebit auctoris29. Et il va sans dire qu’aux auctores de philosophie revient une autorité que Sénèque reconnaît volontiers, même lorsqu’il s’agit du maître de l’école la plus opposée au stoïcisme : Épicure30. Ces écrivains sont désignés en général par Sénèque comme auctores sapientiae en plusieurs endroits de son œuvre31.
13Or, il vaut la peine de rappeler que nous sommes partis de la constatation de la lettre 33 selon laquelle ceux qui se limitent à apprendre et à répéter les enseignements de ces auctores, même s’il s’agit des maîtres les plus réputés de l’école stoïcienne, ne deviendront jamais des auctores eux-mêmes, mais resteront toujours des interpretes abrités à l’ombre d’autrui. Nous avons vu aussi qu’il faut fréquenter les auctores pour pouvoir un jour le devenir soi-même ; nous savons déjà, donc, que pour être un auctor il faut d’abord apprendre ce qui a été découvert, mais qu’ensuite il est nécessaire de s’efforcer de faire des découvertes nouvelles : ut quaesita discamus, nondum inuenta quaeramus32.
14Sénèque commence à nous enseigner comment cela peut se faire à partir du début même du recueil des Lettres à Lucilius. La lettre 233 souligne la fonction de la lecture comme nourriture de l’esprit. L’image est répétée à plusieurs reprises : certis ingeniis immorari et innutriri34, et peu après la lecture est comparée expressément à la nourriture : cibus35. L’idée reviendra dans une autre lettre qui est comme le manifeste du projet culturel de Sénèque, la lettre 84 : alit lectio ingenium, “la lecture nourrit l’esprit”36.
15On pourrait croire que Sénèque se contente de répéter une devise de la rhétorique grecque et latine : ἡ δὲ ἀνάγνωσις […] τροφὴ λέξεώς ἐστι, “la lecture est la nourriture de l’éloquence”, enseignait Apollonios Molon, selon le témoignage de Théon37 ; et Denys d’Halicarnasse, aussi bien que Quintilien, dressaient de longues listes d’écrivains que l’étudiant devait lire. Mais pour les rhéteurs il s’agissait d’imiter les tournures stylistiques des auteurs qu’on lisait, et on recommandait d’en lire le plus grand nombre possible pour en profiter davantage. C’est une idée courante, qu’on retrouve même chez le père de Sénèque : quo plura exempla inspecta sunt, plus in eloquentia proficitur38. Sénèque, au contraire, conçoit la lecture comme un instrument de formation totale : chez lui elle est la nourriture de l’esprit, de l’ingenium, et non pas de l’éloquence, λέξις : c’est la pensée des auteurs, pas leur style, qu’il faut assimiler. Et, comme nous l’avons vu, il faut savoir choisir les lectures, sans se disperser en lisant un grand nombre d’écrivains. Au début, dans la lettre 2, il s’agit de lire et relire un petit nombre d’auteurs probati – le contraire de ces auctores improbati dont nous avons parlé : probatos itaque semper lege39. À ce niveau le but sera d’en extraire des sentences morales semblables aux sentences d’Épicure qui sont proposées à Lucilius à la fin des lettres des premiers trois livres du recueil. La lettre 33, d’où nous sommes partis, marque déjà un progrès. Sénèque y souligne la nécessité de lire les ouvrages des maîtres stoïciens tout entiers, pour s’approprier intimement de leur enseignement, de manière à être en mesure de se donner ses propres règles et de se diriger soi-même, sans avoir besoin d’un maître extérieur. Nous avons déjà vu que, si l’on se limite à répéter passivement les enseignements des maîtres, on restera toujours un interpres sans jamais devenir un auctor.
16Le sommet de ce projet sénéquien est atteint dans la lettre 84, où notre philosophe transforme la théorie rhétorique de l’imitation en guide pour la formation globale, culturelle et humaine, de son disciple. Celui-ci doit imiter les abeilles, qui transforment le nectar qui leur vient de l’extérieur en une substance nouvelle, le miel, ce qui ne serait jamais possible sans leur contribution active. Il y a bien d’autres images tirées de la rhétorique traditionnelle, comme d’ailleurs celle des abeilles : la digestion de la nourriture, pour la faire devenir chair et sang, les termes d’une somme qui donnent un total, les voix différentes qui se fondent dans l’harmonie d’un chœur ; mais je crois avoir montré ailleurs que Sénèque leur donne un sens nouveau40. Ce n’est pas par hasard que l’une de ces images traditionnelles de la rhétorique, celle de l’imitateur comparé à une tablette de cire recevant l’empreinte du modèle, c’est-à-dire de son style (image qui se retrouve à partir d’Isocrate41 jusqu’à Denys d’Halicarnasse42 et Théon43), revient renversée chez Sénèque, où il ne s’agit pas du style, mais de la pensée : c’est le lecteur qui va imprimer sa marque sur le matériel qui lui vient des auteurs qu’il lit, pour en faire quelque chose d’organique et d’original, tout en continuant une tradition. “Un homme de grand talent”, écrit Sénèque, imprime son image sur tout ce qu’il a tiré du modèle qu’il a choisi, de manière à former une unité44.” C’est ainsi qu’on pourra apporter sa propre contribution au progrès de la culture et de la philosophie. C’est bien cela – nous le savons – que signifie être un auctor pour Sénèque. Et il nous le confirme à plusieurs reprises de manière tout à fait claire.
17Il ne faut pas se faire l’esclave même des maîtres les plus révérés : on pourra être d’accord avec eux, mais on a le droit – on pourrait dire le devoir – de les dépasser : “appelé à exprimer mon opinion en dernier”, écrit-il, “je ne refuserai peut-être rien de ce que nos devanciers ont établi, et je dirai : ‘j’ai cela à ajouter’45”. Et ailleurs : “J’ai de la vénération pour les enseignements de la philosophie et pour ceux qui les ont élaborés… Mais comportons-nous en bon père de famille en accroissant ce que nous avons reçu […] Il y a encore beaucoup à faire et même celui qui naîtra après mille générations trouvera bien l’occasion d’ajouter sa contribution46.”
18Encore une fois Sénèque transforme une idée qui appartenait à l’origine à la théorie rhétorique de l’imitation, et qu’on retrouve aussi mise en pratique par lui, lorsqu’il dit à Lucilius qu’un sujet déjà traité à plusieurs reprises – ici la description de l’Etna – peut encore être développé dans un style original, car inuenturis inuenta non obstant47 ; mais dans la nouvelle conception que nous venons d’illustrer, l’originalité ne se manifestera désormais dans le style, mais dans des découvertes nouvelles.
19On pourrait croire que le moraliste Sénèque ne rapporte cette idée qu’à l’avancement de la philosophie, en vue surtout de ses applications éthiques ; mais elle vaut aussi dans le domaine purement scientifique et culturel. En parlant des comètes, Sénèque prophétise la découverte des lois qui en règlent le mouvement. Il y aura toujours de véritables auctores qui feront progresser nos connaissances : Sénèque peut dire avec confiance qu’un jour la postérité s’étonnera de l’ignorance d’aujourd’hui : ueniet tempus quo posteri nostri tam aperta nos nescisse mirentur48.
Bibliographie
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Albrecht, M. von (2004) : Wort und Wandlung: Senecas Lebenskunst, Leyde.
10.1163/9789047413998 :Setaioli, A. (1985) : “Seneca e lo stile”, ANRW II 32, 2, 776-858.
Setaioli, A. (1988) : Seneca e i Greci. Citazioni e traduzioni nelle opere filosofiche, Bologne.
Setaioli, A. (2000) : Facundus Seneca. Aspetti della lingua e dell’ideologia senecana, Bologne.
Notes de bas de page
1 Sen., Ep., 33.7 : ‘hoc Zeno dixit’ : tu quid ? ‘Hoc Cleanthes’ : tu quid ? Quousque sub alio moueris ? Impera et dic quod memoriae tradatur, aliquid et de tuo profer. Omnes itaque istos, numquam auctores, semper interpretes, sub aliena umbra latentes, nihil existimo habere generosi, numquam ausos aliquando facere quod diu didicerant. Memoriam in alienis exercuerunt ; aliud tamen est meminisse, aliud scire.
2 Cf. p. ex. Cic., Ac., 1.8 ; Off., 2.60 ; Leg., 2.17 ; Fin., 3.15 ; Opt. gen., 14 ; Cass., ap. Cic., Fam., 15.19.2 ; Hor., Ars, 133. Je me permets de renvoyer à mon livre, Setaioli 1988, 454, avec la littérature citée et discutée.
3 Sen., Pol., 8.2 : Homerus et Vergilius […] quos pluribus notos esse uoluisti quam scripserant.
4 Sen., Nat., 3.29.1.
5 Dans les tragédies (Tro., 351-352 ; 938 : cf. Phoen., 139), mais aussi dans le Questions naturelles (Nat., 2.33.1 : quemadmodum interpretemur, référé aux éclairs comme signes célestes).
6 Arr., Epict., 2.9.13 : διὰ τοῦτο παραγγέλλουσιν οἱ φιλόσοφοι µὴ ἀρκεῖσθαι µόνῳ τῷ µαθεῖν‚ ἀλλὰ καὶ µελέτην προσλαµβάνειν. Cf. Sen., Ep., 33.7 : numquam ausos aliquando facere quod diu didicerant.
7 Arr., Epict., 2.9.14 : οὐδὲν ἄλλο <ἢ> ἐξηγηταὶ ἔσοµεν ἀλλοτρίων δογµάτων. Cf. Sen., ibid. : numquam auctores, semper interpretes.
8 Arr., Epict., 2.9.13-15 : διὰ τοῦτο παραγγέλλουσιν οἱ φιλόσοφοι µὴ ἀρκεῖσθαι µόνῳ τῷ µαθεῖν‚ ἀλλὰ καὶ µελέτην προσλαµβάνειν‚ εἶτα ἄσκησιν. πολλῷ γὰρ χρόνῳ τὸ ἐναντίον ποιεῖν εἰθίσµεθα καὶ τὰς ὑπολήψεις τὰς ἐναντίας ταῖς ὀρθαῖς χρηστικὰς ἔχοµεν. ἂν οὖν µὴ καὶ τὰς ὀρθὰς χρηστικὰς ποιήσωµεν‚ οὐδὲν ἄλλο <ἢ> ἐξηγηταὶ ἔσοµεν ἀλλοτρίων δογµάτων. ἄρτι γὰρ τίς ἡµῶν οὐ δύναται τεχνολογῆσαι περὶ ἀγαθῶν καὶ κακῶν;
9 Sen., Ep., 21.8.
10 Sen., Ep., 23.10 : desiderat enim explanationem ista uox.
11 Sen., Ep., 58.19 : adiciam definitioni interpretationem, quo tibi res apertior fiat.
12 P. ex. Sen., Const., 2.10.3 ; Ira, 2.22.4 ; 3.11.1 ; 3.34.1 ; Vit. beat., 2.2 ; Ben., 1.1.9 ; 4.21.5 ; 6.13.5 ; Ep., 63.7 ; 74.11.
13 Sen., Ep., 85.3 : imperturbatum et constantem sic interpretentur tamquam imperturbatus dicatur qui raro perturbatur ; 9.13 : hoc … plerique perperam interpretantur.
14 Sen., Marc., 25.3.
15 Sen., Ep., 104.16.
16 La première souche d’un lignage : Sen., Phaed., 907 ; Ag., 294 ; 295 ; 385. Dieu : Ben., 4.7.1 ; 7.31.4 ; Ep., 107.9 ; Nat., 1 praef. 3 ; 2.23.1 ; 5.18.13.
17 Dans les tragédies surtout l’auteur d’un crime : p. ex. Sen., Herc. F., 250 ; 735-736 ; 1165 ; Phoen., 349 ; Med., 979 ; Oed., 394 ; 706 ; Thy., 639 ; Herc. O., 491 ; 1209 ; 1217 ; Oct., 114 ; 341 ; 617. Mais il peut aussi s’agir d’un bienfait : p. ex. Ben., 1.12.1 ; 1.15.4 ; 2.4.2 ; 2.10.2 ; 4.11.3 ; Ep., 73.2 ; ou même d’une invention : Ep., 90.31.
18 P. ex. Sen., Marc., 10.3 ; mais il peut s’agir d’un garant peu fiable : p. ex. Vit. beat., 1.4 ; Ep., 99.17 ; etc.
19 P. ex. Sen., Nat., 3.25.7 ; 3.26.1 ; 4a.2.16 ; 5.15.1 ; mais aussi dans Ben., 6.37.1.
20 Sen., Apoc., 1.2 ; 5.1. La parodie est tout à fait évidente si l’on compare les mots de ce dernier passage (fidem penes auctorem erit) avec Nat., 4b.3.1 : illi [= historici] cum multa mentiti sunt ad suum arbitrium, unam aliquam rem nolunt spondere, sed adiciunt ‘penes auctores fides erit’.
21 Sen., Nat., 7.16.1.
22 Sen., Ep., 58.6.
23 Sen., Breu., 13.2.
24 Sen., Pol., 11.5.
25 Sen., Ben., 7.6.1.
26 Sen., Tranq., 9.6.
27 Sen., Tranq., 9.4.
28 Sen., Ep., 2.2.
29 Sen., Tranq., 11.8.
30 Sen., Ep., 13.17 : non adicerem auctorem huic voci nisi esset secretior nec inter uulgata Epicuri dicta ; 14.17 : ‘ede’ inquis ‘auctorem’ […] Epicuri est aut Metrodori aut alicuius ex illa officina. Même un stoïcien moins intransigeant que bien d’autres peut être placé inter magnos sectae huius auctores (Ep., 92.5).
31 P. ex. Sen., Ep., 104.16 ; Ben., 2.9.1. Cf. aussi Ep., 89.9.
32 Sen., Ep., 104.16. Cf. plus haut, texte p. 141.
33 Voire l’analyse de cette lettre par von Albrecht 2003, 24-33.
34 Sen., Ep., 2.2.
35 Sen., Ep., 2.3.
36 Sen., Ep., 84.1.
37 Theon, Prog., II, p. 61, 28 s. Sp.
38 Sen. rhet., Contr., 1 pr. 6.
39 Sen., Ep., 2.4.
40 Setaioli, 1985, repris et mis à jour dans Setaioli 2000, 111-217 ; 397-408.
41 Isoc., Adu. soph., 18.
42 D.H., De imit., fr. 6, II, p. 202, 20-22 U.-R.
43 Theon, Prog., II, p. 61, 30 s. Sp.
44 Sen., Ep., 84.8 : magni uir ingenii omnibus quae ex quo uoluit exemplari traxit formam suam impressit, ut in unitatem illa competant. Cf. Ep., 115.1.
45 Sen., Vit. beat., 3.2 : fortasse et post omnes citatus nihil improbabo ex iis quae priores decreuerint et dicam ‘hoc amplius censeo’.
46 Sen., Ep., 64.7 : ueneror itaque inuenta philosophiae inuentoresque … Sed agamus bonum patrem familiae, faciamus ampliora quae accepimus … Multum adhuc restat operis, nec ulli nato post mille saecula praecludetur occasio aliquid adhuc adiciendi.
47 Sen., Ep., 79.6.
48 Sen., Nat., 7.25.5.
Auteur
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