Chapitre XV. L’exil et la mort
p. 239-246
Texte intégral
1En 36, à la suite de sa destitution. Lépide perdit tous les pouvoirs politiques et militaires liés à la possession de l’imperium, mais il conserva toutefois, la dignité de sénateur et la charge de Grand Pontife. Par cet acte unilatéral, Octavien laissait à son ancien collègue la vie sauve ainsi que ses biens mais l’exilait à une centaine de kilomètres de Rome, à Circei1.
I. La conservation de la dignité de sénateur
2Lors de la lectio senatus de 18 a.C., Suétone2 et Dion Cassius3 rapportent l’anecdote suivante : lorsque les premiers sénateurs procédèrent à la cooptation, le juriste Antistius Labeo4 inscrivit parmi les cinq noms, celui de Lépide, et Auguste lui demanda s’il n’y en avait pas d’autres plus dignes (an essent alii digniores). Le juriste répondit “que chacun avait son avis”. Le récit de Suétone pourrait laisser croire que Lépide ne participait pas aux séances sénatoriales parce qu’il écrit : “Antistius Labeo désigne M. Lépide, autrefois l’ennemi d’Auguste, alors en exil”. Comme Auguste le menaçait, Labéon lui demanda quel mal il avait fait en conservant dans le Sénat un homme à qui Auguste permettait d’être encore Grand Pontife5. Dion Cassius6 dans le même paragraphe, insiste sur le fait qu’Auguste obligeait et forçait Lépide à assister aux séances sénatoriales, qu’il était l’objet de moqueries et d’insultes, qu’il n’était pas traité avec dignité et qu’il le faisait voter en dernier après les consulaires. Donc à lire l’auteur sévérien. Lépide fut sénateur au moins jusqu’à la lectio senatus de 18 a.C. et était oblige d’assister aux séances. A quels motifs répondait une telle obligation ?
3Comme ancien magistrat. Lépide était membre de cette assemblée. La charge de sénateur avait un caractère viager, mais qui dit viager ne dit pas inamovible7. Trois cas prévoyaient l’exclusion d’un sénateur : la destitution par un magistrat supérieur (sous la République, à partir de la lex Ouinia de 312 par les deux censeurs, puis sous l’Empire par le Princeps), si une des conditions de capacité de sénateur avait disparu et l’exclusion par des lois spéciales.
4Depuis Sylla, le nombre de sénateurs avait été porté à six cents, César le fit porter à neuf cents, désignant lui-même les nouveaux sénateurs. Comme Sylla, il avait détenu avec la dictature, les pouvoirs censoriaux sans avoir besoin du titre de censeur. L’évolution en détail du Sénat sous le second Triumvirat est mal connue. Deux censeurs furent élus ou désignés par les triumvirs pour l’année 428. Rien n’est connu de leur activité, mais l’on sait qu’en 29, le nombre de sénateurs était de plus de mille9. C’est justement à partir de cette date qu’Octavien/Auguste commença une profonde réforme du Sénat, puisqu’il diminua le nombre de sénateurs, lutta contre l’absentéisme et mit en place un véritable ordre sénatorial10. Il reçut comme César la censoria potestas qui lui permettait, au même titre que les censeurs républicains, d’effectuer les opérations traditionnelles du census pendant un délai de dix-huit mois11. Lors de la lectio senatus de 29, Octavien reçut la censoria potestas avec Agrippa. Octavien, selon Dion Cassius12, voulait procéder à une épuration du Sénat parce que "les guerres civiles y avaient fait entrer... beaucoup de chevaliers et même beaucoup de fantassins”. Il réussit à arracher environ deux cents démissions. Dion Cassius dans ce récit ne cite qu’une seule personne Q. Statilius. Lépide ne lit donc pas partie des personnes exclues.
5Une seconde lectio eut lieu en 18 pour laquelle Auguste reçut seul la censoria potestas13. De nouveau, il voulut diminuer le nombre de sénateurs parce qu’il “voyait qu’ils n’avaient, pour la plupart, aucune valeur et il haïssait ceux qui le flattaient ouvertement”14. La procédure fut différente. Comme personne ne s’était volontairement retiré, “il choisit, les trente citoyens les plus vertueux... il leur ordonna de choisir... chacun cinq sénateurs... après cela, il tira au sort de ces séries de cinq...celui que le sort désignerait, et que ce sénateur en inscrivît cinq autres dans les mêmes conditions”15. La procédure dura plusieurs jours, mais comme il y eut des irrégularités, Auguste arrêta le tirage au sort et choisit lui-même le reste des sénateurs.
6C’est donc au début du processus de cooptation qu’Antistius Labeo inscrivit le nom de Lépide, ce qui provoqua la colère d’Auguste. A cette date, il ne tenait plus à avoir son ancien collègue triumvir au sein du Sénat. En revanche, de 36 à 18, Octavien/Auguste obligea Lépide à assister aux séances. Pour R. J. A. Talbert. cette obligation est à mettre en relation avec la lutte contre l’absentéisme que mena Octavien/Auguste, ce qui nous semble discutable16. Dion Cassius rappelle qu’Octavien/Auguste humiliait Lépide et le faisait voter en dernier après tous les consulaires17 et ne respectait pas donc pas la procédure traditionnelle du vote sénatorial. Lépide votait avec les consulaires, ce qui était normal18, mais le second principe, celui de l’ancienneté dans l’exercice de la magistrature n’était pas respecté19.
7Le fait que Lépide n’ait pas été exclu du Sénat prouve qu’il avait gardé les capacités nécessaires à cette dignité, à savoir le droit de cité, l’honorabilité et qu’il avait le cens nécessaire20. Octavien n’osa pas l’exclure en 29. Lors de cette première lectio ne furent touchés que les chevaliers et les fantassins. En revanche, le nouveau maître de Rome ne se priva pas de l’humilier en obligeant Lépide à quitter sa retraite de Circei pour venir à Rome assister aux séances sénatoriales et en ne respectant pas l’ordre de préséance. Les raisons d’un tel traitement sont certainement plus personnelles que politiques. Il faut se souvenir qu’Octavien/Auguste s’est toujours méfié de Lépide, après la victoire de Philippes, après la guerre de Pérouse, puis en Sicile où il a toujours cru que Lépide était prêt à le trahir ou à comploter contre lui avec Sextus Pompée ou avec Antoine. Et puis surtout. Lépide rappelait à Auguste la période triumvirale qu’il essayait de faire oublier.
2. Peut-on parler de damnatio memoriae ?
8La damnatio memoriae ou la condamnation ou flétrissure de la mémoire s’est développée sous l’Empire et touchait une personne décédée. Par commodité, nous garderons cette expression, en utilisant, pour la fin de la République, l’exemple d’Antoine. Après la bataille d’Actium et après sa mort, un sénatus-consulte de 31 ou de 30 décida que ses statues soient enlevées, tous ses titres abolis, qu’aucun des Antonii ne puisse à l’avenir porter le prénom de Marcus et que le jour de sa naissance soit impur21. De telles dispositions n’ont jamais été rapportées officiellement pour Lépide. Pourtant il y a de fortes présomptions pour que l’ancien triumvir ait été victime d’une damnatio de fait. Il paraît intéressant de reprendre chacun des éléments de la condamnation de la mémoire infligés à Antoine et de les appliquer à Lépide.
2.1. Les statues de Lépide
9Nous avons remarqué dans le paragraphe consacré aux représentations iconographiques des triumvirs, combien il était difficile de trouver de façon certaine une statue qui représente Lépide. Les exemples rapportés sont toujours discutés et controversés. Or, les occasions de réalisation de portraits ou de statues durent être fréquentes dans la carrière politique de Lépide. Il y a donc de fortes présomptions pour qu’Octavien/Auguste ait fait enlever les statues de son collègue triumvir.
2.2. L’interdiction de porter le prénom Marcus
10Cette question ne s’est pas posée pour la descendance directe de Lépide. Un fils certain. Marcus est attesté. Il meurt en 30 après avoir tenté d’assassiner Octavien.
11Le prénom Marcus continua à être porté dans la descendance de Paullus, le frère proscrit de Lépide. Son fils L. Aemilius Lepidus Paullus fut proscrit puis se rapprocha d’Octavien avec lequel il participa à la guerre contre Sextus Pompée22. Ce soutien lui valut le consulat en 34 a.C. Il acheva et dédicaça la Basilica Aemilia à ses propres frais23. Son fils Marcus fut consul en 6 p.C., et de nouveau restaura la Basilica Aemilia propria pecunia en 22 p.C.24 Donc, le prénom Marcus continua à être porté dans la branche aînée, ce qui semble tout à fait normal, parce que cette branche justement reçut le patronage d’Auguste et de ses descendants.
2.3. La déclaration d’impureté du jour de la naissance
12Les Fasti uerolani et appiani annoncent que le 14 janvier, jour de la naissance d’Antoine est déclaré uitiosus, impur. Ce jour dit uitiosus marquait une condamnation définitive de sa mémoire. Il n’existe aucune mention du jour de naissance de Lépide dans le calendrier d’Auguste25.
2.4. L’abolition des honneurs
13Le nom d’Antoine disparut des Fastes du Capitole26 et des titulatures urbaines dans les colonies qu’il avait fondées. Il en fut de même pour celles créées par Lépide comme le prouvent les deux exemples suivants.
14Lépide fonda en 44, lors de son second gouvernement en Espagne, la colonie de Celsa. Grâce aux monnaies émises, nous savons que la ville s’appelait Col(onia) Vic(trix) Iitl(ia) Lep(ida). A partir de 36/35, le nom de Lépide disparut du monnayage et la colonie prit comme nouveau nom celui de Col(onia) V(ictri.x) I(ulia) C(elsa). Le même phénomène se répèta à Cabellio en Narbonnaise. En 43, Lépide émit une monnaie avec la légende suivante : (colonia) Cabe(llio) Lepi(da) qui furent suivies par deux émisions de l’époque d’Octavien/Auguste avec la légende : Cab(ellio) Col(onia) pour la première et Col(onia) Cab(ellio) Imp(erator) Caesar Augusti us) co(n)s(ul) XI pour la seconde. Ici encore le nom de Lépide a disparu pour être remplacé à partir de 23 par celui d’Auguste. En revanche, à la différence d’Antoine, le nom de Lépide ne fut pas martelé sur les inscriptions comme le prouve l’inscription de Tabarka. Les documents en faveur du navarque Seleucos de Rhosos font état de la lex Munatia et Aemilia, mais omettent toute référence à Antoine27.
15Ces exemples sont peu nombreux mais suffisamment explicites pour conclure à la volonté d’Octavien/Auguste de faire oublier l’œuvre de Lépide, et ce, de son vivant. Certes, le jour de sa naissance n’a jamais été uitiosus, mais le fait qu’il n’y ait pratiquement aucune statue de conservée, que son œuvre administrative ait été abolie équivaut bien à une damnatio memoriae de fait.
16Parallèlement à ces persécutions de la famille de Lépide, Octavien/Auguste favorisa et donna son soutien à d’autres membres de la gens Aemilia (fig. 1). Il soutint L. Aemilius Lepidus Paullus, le neveu de Lépide, le fils de L. Aemilius Paullus. Il fut d’abord consul suffect en 34 a.C., et censeur en 22 a.C. avec L.Munatius Plancus28 et frère arval29. Ses deux fils L. Aemilius Paullus et M. Aemilius Lepidus furent successivement consuls en 1 p.C., et en 6 p.C. Le lien avec cette branche fut renforcé par des mariages avec la famille impériale. L. Aemilius Lepidus épousa Iulia, la petite fille d’Auguste30. Leur fille, Aemilia Lepida fut fiancée au futur empereur Claude31. La carrière politique de L. Aemilius fut interrompue en 6 p.C., à la suite d’une conspiration avec Plautius Rufus et il fut exécuté32. Son second fils Marcus lit une carrière militaire et administrative brillante et fut l’un des meilleurs lieutenants de Tibère33. Sa carrière fut couronnée par une alliance matrimoniale, sa fille épousa le fils de Germanicus, Drusus34.
17Auguste soutint également la branche de Quintus35. Ce dernier fut consul en 21 a.C., et XVuir sacris faciundis en 17 a.C.36 Il joua un rôle de premier plan dans les jeux séculaires de 17 a.C. Il tenait la troisième place dans le collège des XVuiri après Auguste et Agrippa et une inscription de cette même année met en étroite relation un des ancêtres de Quintus, Manius Aemilius le magister des Ludi Saeculares de 236 avec son descendant. Cette inscription insiste sur la continuité et la légitimité des jeux de la période républicaine avec ceux d’Auguste37. Sa fille Aemilia fut promise à l’un des successeurs à l’Empire, le petit-fils d’Auguste, L. Caesar38. Son fils Manius fut consul en 11 p.C., puis servit Tibère et reçut la province d’Asie et entra au collège augural39.
18Les raisons qui portèrent Octavien/Auguste à favoriser et à être le protecteur de ces Aemilii sont facilement explicables. Dans les années 30, Octavien avait besoin, comme César quelques années auparavant, de l’appui des grandes gentes de la République pour asseoir son pouvoir et mettre en place sa “restauration républicaine”. Il associa donc au pouvoir une partie des membres de cette vieille famille aristocratique en leur donnant diverses charges politiques et religieuses, bien que celles-ci soient en grande partie vidées de leur contenu. Mais surtout il renforça le lien avec les Aemilii par une série d’alliances matrimoniales40. Il y a donc bien deux attitudes de la part d’Octavien/Auguste à l’égard des Aemilii, une politique de persécution à l’égard de son ancien collègue et ennemi. Lépide et une politique de protection et l’octroi de charges et d’honneurs pour les autres Aemilii.
3. La fin de la vie de Lépide
19De l’exil de Lépide, peu de choses sont rapportées par les sources41. Il vécut à Circei42 à quatre-vingt-dix kilomètres de Rome, sous bonne garde43. Il avait gardé ses biens personnels44, mais il n’est pas certain qu’il ait pu en profiter pleinement. Il devait de temps à autre se rendre à Rome lorsqu’Octavien/Auguste l’exigeait, pour assister aux séances sénatoriales.
20Un grave événement familial vint remettre en question cet exil. A l’automne de l’année 30, le fils de Lépide, Marcus, conspira contre Octavien. Il fut à l’origine d’une conspiration pour l’éliminer à son retour d’Égypte, mais, grâce à la vigilance de Mécène, le complot fut déjoué et Marcus mis à mort45.
21Il semble bien que le complot soit l’œuvre du jeune homme seul46, peut-être aidé par sa mère47. Lépide ne fut ni inquiété, ni inculpé48. A lire Appien, il semble également que Iunia et Marcus vivaient à Rome tandis que Lépide était resté à Circei49 R. Syme a avancé l’idée que pendant la période troublée qui précédait Actium, le jeune Marcus ait été l’otage d’Octavien, ce qui est invérifiable50. Velleius Paterculus a exagéré et dramatisé la portée de l’événement en écrivant que Mécène en mettant la main sur Lépide “éteignit une nouvelle et épouvantable guerre civile qui allait se rallumer”. On peut raisonnablement penser que le jeune Marcus tenait à réhabiliter et à venger son père en éliminant celui qui l’avait réduit à “être au dessous de ceux qui furent proscrits”51.
22Cette affaire nous donne un certain nombre de renseignements sur la situation familiale de Lépide. Velleius Paterculus écrit que l’épouse du jeune Marcus, Seruilia, se suicida en avalant des charbons ardents52. Cette jeune femme devait être la fille du consul césarien de 48 et de 41, P. Seruilius Vatia Isauricus53. Ce mariage a dû être conclu au plus tôt en 37-36, puisqu’auparavant Marcus était promis à la fille d’Antoine. On peut supposer que Lépide, ayant vu son ancien allié ne lui apporter aucune aide, rompit l’engagement qui existait depuis le printemps 44. Il semblerait que ce soit lunia qui ait arrangé le mariage parce qu’elle était elle-même une Seruilia par sa mère, et que dans le passé les Aemilii et les Sentila avaient déjà été associés par des unions54.
23Lorsque Iunia fut arrêtée. Lépide se présenta devant le consul Balbinus pour prendre la caution à sa place55. Cette action montre le courage et l’affection que Lépide pouvait porter à cette dernière56. Comme l’écrit L. Hayne, à une époque où les mariages et les divorces se faisaient pour des raisons politiques, il était rare de trouver des mariages où il existait une réelle affection et solidarité57.
24De la fin de sa vie, rien ne nous est rapporté par les sources. Nous savons seulement que Lépide a dû mourir, soit à la fin de l’année 13 a.C., soit au début de l’année 12 puisqu’Auguste fut élu Grand Pontife par les Comices le 6 mars 12.
Notes de bas de page
1 D.C. 49.12.3-4 rapporte que Lépide vécut en Italie sous haute surveillance. Orose. 6.18.32 : “S’il obtint la vie sauve et la conservation de ses biens, du moins, fût-il châtié par un exil perpétuel”. Suet., Aug., 16 : uita Circeios in perpetuum relegauit.
2 Suet., Aug., 54.2.
3 D.C. 54.15.7-8.
4 C’était un jurisconsulte célèbre et Tacite vante son incorrupta libertas (Ann.. 3.75). Il appartenait à la commission chargée d’établir la liste de ceux qui étaient dignes d’être sénateurs.
5 D.C. 54.15.7.
6 D.C. 54.15.7-8.
7 Mommsen 1891.52.
8 Chastagnol 1992b, 20. CIL, I2, p. 64. Fasti Colotiani : [CA]ntonius, P. Sulpicius cens(ares) lustr(um) n(on)f(ecerunt). CIL, XIV, 261 I =ILV, 6204. J. Suolahti 1963.490-494.
9 D.C. 52.42.2.
10 Chastagnol 1992b ; Talbert 1984.
11 Chastagnol 1992b, 26.
12 D.C. 52.42.
13 Chastagnol 1992b, 27.
14 D.C. 54.13.
15 D.C. 54.13.
16 Talbert 1984, 139.
17 D.C. 54.15.5-6.
18 Willems 1878, 248 ; Mommsen 1891. 153. Les consulaires après la suppression de la catégorie des ex-censeurs formaient la catégorie la plus élevée des sénateurs.
19 Willems 1878, 260.
20 Mommsen 1891, 56.
21 Voir Mommsen 1891.413-414 ; id. 1907. 337-339 ; Vittinghoff 1936, 21-29 ; Babcock 1962, 30-32 ; Chamoux 1986, 378-379 ; Ferrary & Verger 1999. 838-840, n. 46. Plut., Cic., 49 : “Dès qu’il (Octavien) eut définitivement vaincu Antoine, étant lui-même consul, il prit comme collègue le fils de Cicéron et c’est pendant ce consulat que le Sénat fit enlever les statues d’Antoine, abolit les autres honneurs et décréta en outre qu’aucun des Antonii ne pourrait porter le prénom de Marcus” ; D.C. 51.19.3 : “Ils (les Romains) supprimèrent ou effacèrent les titres honorifiques d’Antoine, considérèrent comme néfaste le jour de sa naissance et interdirent à quiconque parmi ses parents de porter le prénom de Marcus”.
22 Hinard 1985a, 418-419.
23 D.C. 49.42.2.
24 Tac., Ann., 3.72.
25 Le calendrier d’Auguste a pu être composé avec des calendriers épigraphiques et des documents similaires réunis par Degrassi 1947.
26 Mommsen 1891,414. Le nom du triumvir et des autres Antonii furent effacés. Mais ils furent rétablis sur l’ordre d’Auguste avant l’an 20 a.C. Voir Tac., Ann., 3.18.
27 Ferrary & Verger 1999, 839.
28 Suolahti 1973, 504-505.
29 Scheid 1975. 90-93.
30 Weigel 1985, 185.
31 Suet., Claud., 26.1.
32 Suet.,Aug., 19.1 ; Juv. 6.158.
33 Syme 1955, 22-33 ; Vell. 2.1 14.5 ; 2.115.1-3 ; D.C. 56.12.1 ; 56.17.2 ; Tac., Ann., 4.20.
34 Tac., Ann., 6.40.
35 II était le fils de M’. Aemilius Lepidus, le consul de 66. Cf. Weigel 1985, 184.
36 Voir Weigel 1985.
37 CIL, I2, l.p. 29. Voir Taylor 1934, 101-120.
38 Tac., Ann., 3.23. Elle fut mariée à l’un des généraux d’Auguste, P. Sulpicius Quirinus. Suet., Tib., 49.1 ; Tac., Ann., 3.22.
39 Tac., Ann., 3.32.
40 Syme 1986, 105-106. Voir également Weigel 1985 déjà cité.
41 App., BC., 5.126 : “Là, devenu homme prive, de triumvir qu’il était auparavant, il ne conserva que le Pontificat dont il était revêtu, et ce fut dans cette condition qu’acheva de vivre ce Lépide, qui avait souvent rempli les plus hautes magistratures, qui avait été du nombre des triumvirs, qui avait lui-même disposé d’importants emplois, qui avait fait inscrire sur les tables de proscription un grand nombre d’illustres personnages de même rang que lui, et qui se vit ultérieurement obligé de présenter des supplications personnelles à quelques uns de ceux qui avaient été proscrits, et qui étaient depuis parvenus aux charges”.
42 Suct., Aug., 16 : “... mais le relégua pour toujours à Circei”.
43 D.C. 49.12.3-4 : “... et vécut en Italie sous haute surveillance”.
44 Vell, 2.80 : “... la vie sauve ainsi que la possession de ses biens lui furent accordées”. Orose 6.18.32 : “s’il obtint la vie sauve et la conservation de ses biens, fût-il châtié par un exil perpétuel”.
45 App., BC., 4.50 : “Mécène accusa le fils de Lépide d’avoir conspiré contre Octave, et il enveloppa dans l’accusation la mère du jeune Lépide comme sa complice”. Vell. 2.88 : “Pendant que César mettait lin aux guerres d’Actium et d’Alexandrie, un jeune homme dont les dons physiques étaient supérieurs aux capacités intellectuelles, M. Lépide, fils de ce Lépide qui avait été triumvir pour la réorganisation de l’État, et de Iunia, sœur de Brutus, avait formé le projet d’assassiner César dès son retour à Rome. La charge de l’ordre public était alors confiée à C. Mécène... tout en simulant la plus totale tranquillité, il épia les menées du jeune homme irréfléchi et, avec une étonnante rapidité, sans apporter de trouble à rien, ni à personne, il mit la main sur Lépide, éteignit la nouvelle et épouvantable guerre civile qui allait se rallumer ; Lépide paya le juste châtiment de ses mauvais desseins”. Liv., Per., 133 : “Comme M. Lepidus, fils de Lépide... fomentait une guerre à la suite d’une conjuration contre César, il fut pris et exécuté”. Voir également : Suet., Aug., 19.1.
46 Bauman 1970, 180 ; Raaflaub & Samons 1990,422-423 ; Rohr Vio 2000.
47 Sur lunia voir Christ 1993, 139.
48 App., BC., 4.50 : “Lépide était dans un tel état d’impuissance, que Mécène le méprisa au point de ne pas l’impliquer dans cette affaire”.
49 App., BC., 4.50.
50 Syme 1986,35.
51 App., BC., 4.50.
52 Vell. 2.88.
53 Münzer 1920, 354 et 370 ; Weigel 1992,96.
54 Münzer 1920,354 et 370.
55 App., BC., 4.50 : “Quant à la mère, à laquelle il voulut épargner, par égard pour son sexe, les désagréments du voyage il lui demanda qu’elle présentât au consul, une caution qui garantirait qu’elle se rendrait auprès d’Octave s’il y avait lieu. Personne ne s’offrant pour ce cautionnement. Lépide assiégea plusieurs fois, mais sans succès, la porte du consul Balbinus. Il s’approcha de lui, pendant qu’il était sur son tribunal, et tandis que les licteurs le tourmentaient pour le faire écarter, il eut beaucoup de peine à lui dire :’les accusateurs de mon épouse et de mon fils rendent un hommage éclatant à mon innocence, puisqu’ils ne m’accusent pas moi-même comme leur complice... Mais jetez un coup d’œil sur les vissicitudes humaines, et lorsque je suis devant vous, et que je m’engage à représenter ma femme sur l’ordre d’Octave, daignez accepter mon cautionnement, ou bien faites-moi transférer avec elle chargé de chaînes’. Lépide parlait encore, lorsque Balbinus, ému par le spectacle de cet étrange changement de fortune, dispensa la femme de Lépide de bailler caution”.
56 Hayne 1974b, 76-79.
57 Hayne 1974b, 78. C’était d’après l’auteur, un trait caractéristique de la famille, le père de Lépide, le consul de 78, serait mort en Sardaigne en 77, parce que sa femme lui aurait été infidèle. Plut., Pomp., 16. Plin., Nat., 7.122.
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