Le théâtre protestant au xvie siècle : une « mommerie » nécessaire
p. 43-56
Texte intégral
1Lorsque l’on parle du théâtre protestant au XVIe siècle, on pense immédiatement à la pièce de Théodore de Bèze, Abraham sacrifiant. Cette pièce jouée pour la première fois à Genève en 1550 annonce, au même titre que Cléopâtre captive (1553) du poète humanisant Étienne Jodelle, ce que sera bientôt le théâtre classique. Ce théâtre, pur produit de l’Humanisme et de la tragédie antique (Sénèque était alors une référence obligée), s’adressait surtout à un public averti et cultivé. Il s’agissait en effet de renvoyer aux « siècles obscurs » un théâtre médiéval beaucoup plus populaire. Or, c’est ce théâtre populaire qui nous intéresse ici. Les protestants vont s’en emparer pour en faire un redoutable outil critique de l’Église catholique. Cette appropriation n’était pas une chose évidente. Jouer une pièce de théâtre pouvait en effet paraître comme quelque chose de contraire à ce qu’était l’esprit du protestantisme, les protestants privilégiant surtout l’écrit et l’imprimé alors que le théâtre d’avant 1550 renvoyait au monde de l’oral. Dans la plupart des cas, l’écriture théâtrale était des plus succincte et rares étaient les pièces imprimées1. Comment pouvait donc se faire la rencontre entre les protestants et le théâtre ? Elle se fit mais au prix de toute une réflexion. La question suggère également une autre interrogation : ce théâtre protestant présenta-t-il quelques traits proprement protestants ou, au contraire, ne fit-il que s’inscrire dans une longue tradition2 ? Mais avant de tenter de répondre à ces questions, commençons par évoquer quelques faits.
... quelques farces et jeux scandaleux...
2C’est à Mouvaux, près de Lille, le 4 août 1563, que nous commencerons cette évocation. Nous n’étions pas alors, rappelons-le, en terre française mais « espagnole ». Des notables parmi lesquels Pierre Famelart, curé de Tourcoing, furent amenés à suivre un spectacle donné en plein air. On joua une « histoire » tirée de L’Ancien Testament : l’Adoration du Veau d’or. Cette pièce, bien acceptée des spectateurs, fut suivie d’une « farce » interprétée par cinq villageois personnifiant cinq caractères allégoriques : Vérité, Prêtre, Convoitise, Simonie et Peuple. Vérité s’adresse à Prêtre pour le convaincre de suivre le chemin de l’Évangile mais celui-ci préfère prêter l’oreille aux propos de Convoitise qui lui présente celle qui allait devenir sa maîtresse, Simonie. L’acteur qui jouait Prêtre, dirent les témoins, interpréta d’une manière outrancière son personnage en montrant bien le dégoût lorsque Vérité lui rappela les obligations de son état : aider les malades et les pauvres et « prescher la parolle de Dieu, la pureté de l’Évangile sans thésauriser ». Au contraire. Prêtre s’anima et s’enthousiasma à l’idée de vivre dans l’aisance matérielle et le plaisir des sens et de la chair... Si le millier de spectateurs présents réagit positivement à ce qu’il voyait et entendait, certains d’entre eux. dont le curé Famelart. furent scandalisés par un tel spectacle véhiculant un message au sens si nettement subversif3. Famelart s’empressa de dénoncer ce spectacle à l’évêque de Tournai. L’affaire pouvait en effet se révéler dangereuse dans une région alors profondément travaillée par l’activisme calviniste suite aux missions du ministre (= pasteur) Guy de Bray. L’agitation gagnait la vallée de la Lys, le pays de l’Alleu, Armentières, Tournai ou Valenciennes4... Une enquête menée par l’official du diocèse fut donc aussitôt diligentée. Des témoins furent entendus et on interrogea les acteurs de la « farce » parmi lesquels se trouvaient, remarquons-le, des fils de notables. Ils furent condamnés, le 2 septembre 1563, à faire publiquement amende honorable.
3Ce qui se passa à Mouvaux le 4 août 1563 ne fut pas quelque chose d’isolé. D’autres « jeux de théâtre » au contenu calviniste se produisirent dans la région comme à Laventie au pays de l’Alleu. par exemple, en 1563 puis en 1566. En 1563, à Laventie, fut dénoncé un « jeu » où, dit-on, ne furent épargnés ni les allusions malveillantes, ni les railleries contre le culte catholique5. Le Nord ne fut pas le seul à connaître ce genre de manifestations. À Libourne, en Guyenne, en mars 1555, furent ainsi dénoncés « des batheleurs et autres dénommés “sans soucy” qui jouèrent quelques farces et jeux scandaleux en la ville [...] le jour et festes de mars dernier passé »6. Les comédiens furent arrêtés et emprisonnés à Bordeaux. Deux ans auparavant, à Agen en 1553, s’était également produite une troupe ambulante qui avait fait une série de représentations de farces « pleines de scandales, erreurs et doctrines réprouvées »7. A Rouen, dès 1535, fut présentée une « farce » mettant en scène quatre personnages : Science, son Clercq, Annerie et son Clercq. La satire prétendait vouloir dénoncer l’ignorance et l’indignité du clergé8.
4A Mouvaux, Laventie, Rouen, Libourne, Agen et en bien d’autres endroits (en Dauphiné notamment), furent jouées des pièces jugées par certains comme scandaleuses. Ces pièces satiriques, interprétées le plus souvent par des acteurs amateurs devant un public enthousiaste, dénonçaient l’Église et son clergé et délivraient un message favorable aux idées de la « nouvelle religion ». Les Réformés avaient donc choisi le jeu théâtral pour diffuser leur doctrine. Ce théâtre engagé était-il une chose nouvelle et innovatrice ?
Héritage ou innovation ?
5D’emblée une évidence s’impose : ce théâtre protestant « militant » était bien dans la tradition médiévale. Cette tradition se remarque tout d’abord à travers le mode de représentation des pièces. Nous l’avons vu, à Mouvaux, par exemple, le spectacle fut interprété en plein air par des acteurs non professionnels. C’était en fait courant de voir s’exhiber de tels comédiens amateurs à l’occasion notamment des processions religieuses au cours desquelles les membres des confréries mettaient en scène des passages de la Bible. On pouvait ainsi voir ces « jeux de scène » à Lille, lors de la procession du Saint-Sacrement, ou à Béthune quand se déroulait la procession de la Fête-Dieu. À Mons, en 1525 puis à nouveau en 1547, ce furent les fripiers de la ville qui mirent en scène des moments de la vie de saint Roch et à Cambrai, en 1559, les confrères de saint Jacques firent de même pour évoquer la vie de leur saint patron. Le fait était donc coutumier. Mais ailleurs, c’étaient aussi les jeunes membres de « sociétés joyeuses » qui se mettaient en scène, à l’exemple des membres de « l’abbaye de saint Liesse » à Arras dans les années 15409. Ce genre de sociétés se rencontrait bien sûr ailleurs comme à Rouen où se produisaient une bonne dizaine d’associations de « Confrères de l’Église » ou de « Confrères du jeu » à l’exemple des célèbres « Conards de Rouen » ou encore de « Basochiens », de « Scieurs d’air », etc... Abbeville, Évreux, Dieppe avaient aussi leurs sociétés10. Ces « sociétés joyeuses » ou aussi « abbayes de jeunesse » se plaisaient souvent à épingler de façon burlesque les travers de tel ou tel groupe social. On se moquait ainsi de la lourdeur des paysans, ou on dénonçait la corruption des officiers. Les gens d’Église n’étaient bien sûr pas oubliés11. Ces « jeux », qui n’étaient d’ailleurs pas seulement le fait de ces seules sociétés, inquiétaient les autorités et c’est pour cela qu’en juillet 1540, aux Pays-Bas, Charles Quint signa à Bruges une ordonnance interdisant aux « joueurs de la rhétorique » de jouer des jeux et farces au contenu suspect à l’encontre de « la sainte Écriture et des sacrements, constitutions et ordonnances de l’Église »12.
6La décision de l’Empereur en 1540 renvoie à un autre genre de sociétés d’acteurs amateurs. Aux Pays-Bas se développèrent en effet, et ceci dès la fin du XIV siècle, des « chambres de rhétorique » permettant aux confrères d’organiser des concours permettant de cultiver le beau langage. Ces jeux pouvaient aboutir à la création de petites pièces jouées à l’occasion des processions ou à l’occasion de la venue de quelque puissant personnage. Lorsque ces pièces étaient des comédies on parlait « d’esbatement » ou de « jeu de tables ». On pouvait aussi mettre en scène des sujets de nature religieuse. Les acteurs, qualifiés de « rhétoriciens » pour la première fois à Tournai en 1455, étaient plutôt issus d’une élite cultivée qui allait bientôt se montrer très réceptive aux idées protestantes. À Gand, par exemple, en 1539, fut organisé un concours autour de la question de la puissance de la Parole divine. Ce fut l’occasion de dénoncer les « Œuvres » défendues par le dogme catholique. Les calvinistes investirent donc rapidement ces « chambres de rhétorique » amenant les autorités à les dissoudre comme ce fut le cas à Bois-le-Duc ou à Tournai au début des années 156013.
7Confréries religieuses, « abbayes de jeunesse » ou « chambres de rhétorique » permettaient donc à qui le désirait de s’essayer au jeu d’acteur. Shakespeare, homme de théâtre s’il en fut, évoque l’existence de ces acteurs non professionnels dans sa pièce Le songe d’une nuit d’été (acte V, sc. 1) : à Thésée s’inquiétant de savoir qui jouera le divertissement qu’on lui a préparé, Philostrate, ordonnateur de ces divertissements, répondit qu’il s’agissait
Des artisans d’ici, des gens aux mains calleuses.
Qui jamais jusque-là n’ont œuvré de la tête,
Mais qui ont surmené leur mémoire poussive,
Pour réciter la pièce au jour de votre noce14.
8Cette présence d’acteurs non professionnels laisse supposer qu’il devait y avoir une sorte de proximité entre le public et ces acteurs, ce public pouvant donc mieux s’approprier le spectacle auquel il assistait. Toute l’attention devait, par ailleurs, être mobilisée par le jeu et le texte car, en effet, les acteurs évoluaient le plus souvent revêtus de leurs vêtements quotidiens dans un décor minimaliste. La scène était généralement dressée sur des chariots comme le laisse supposer cette interdiction prise par le Magistrat de Lille en 1544 de « jouer sur chariotz ni aultrement, jeux erroneux, scandaleux, infame ne deshoimets... »15. Nous savons, par ailleurs, qu’à Rouen en 1540 fut présenté un spectacle intitulé L’Église, noblesse et povreté qui font la lessive. Les acteurs jouèrent sur sept chariots illustrant chacun un caractère signalé par un écriteau : Religion assemblée, Simonie baille le linge, etc16… Ce minimalisme n’interdisait cependant pas un certain effort d’innovation dans le texte. Les auteurs introduisirent en effet dans leurs œuvres des quatrains à rimes croisées et des rondeaux comme on peut le découvrir dans cette Moralité à quatre personnages c’est assavoir le ministre de l’Église, noblesse, le laboureur et le commun rédigée entre 1530 et 1540 :
Le ministre
De qui te plains tu. povre sabre ?
Says tu pas que je suys ministre
De l’Eglise, qui administre
Salut, gardant le candellabre ?
Commun
Je me souhaite en Calabre
Car parler contre toi je n’ose17.
9Nous étions donc en présence d’un théâtre de proximité qui devait avoir un certain impact auprès d’un public qui n’était pas désarçonné par ce qu’il voyait et entendait. Mais à quels spectacles assistait-il ?
Des « moralités polémiques » :
10À Mouvaux, nous dit-on, le spectacle se déroula devant un public nombreux. Le Moyen Âge avait été coutumier de ce genre d’attroupement à l’occasion, entre autres, des représentations de « mystères ». Ici, il ne s’agissait pas de « mystères », alors de moins en moins joués, mais de « moralités », autre spectacle issu du Moyen Âge. La « moralité » était une pièce comique, profane ou religieuse, qui ne s’embarrassait pas de subtilité littéraire ou artistique. La « moralité » recherchait avant tout l’efficacité, c’est-à-dire procurer du plaisir aux spectateurs et surtout diffuser une vérité lorsqu’il s’agissait de « moralités polémiques ». Ces pièces étaient généralement courtes et mettaient en scène des personnages allégoriques cherchant à diffuser un message édifiant. La « moralité » se distinguait de la « farce » ou de la « sottie ». Ces deux genres se proposait de dénoncer par le ridicule ce qui n’allait pas en célébrant une vertu ou en stigmatisant un vice alors que la « moralité polémique » voulait, en plus, dénoncer quelque chose au nom d’une valeur supérieure. Elle était porteuse d’un enseignement précis. Jean Delumeau explique qu’on pouvait trouver dans la « farce » ou la « sottie » une ridiculisation du clergé, des moines ainsi qu’une dénonciation de l’Église voire même de certains dogmes et rituels (la confession auriculaire mal comprise des fidèles, par exemple...) sans qu’il y ait pour autant une volonté de diffuser un message nouveau porteur de nouvelles valeurs. Ces pièces plaisaient car elle permettaient au petit peuple d’exprimer son incompréhension face au sens chrétien de la vie qu’on cherchait à lui inculquer (le dogme de la Confession, justement, qui renforçait l’autorité du prêtre...). Le spectacle était aussi l’occasion d’un défoulement qui permettait, comme avec le carnaval, de s’évader d’un quotidien qui pouvait être oppressant18. En choisissant de représenter des « moralités polémiques », les protestants se proposaient d’aller plus loin : il ne s’agissait plus seulement de dénoncer en distrayant mais aussi et surtout de faire passer leurs idées. Certes, dans bien des cas, la base de ces histoires, à savoir dénoncer l’Église et le clergé, restait médiévale mais avec les protestants la « moralité » se mit à véhiculer des idées beaucoup plus radicales.
11La première « moralité polémique » connue date de 1433 et s’intitulait Moralité sur le Concile de Bâle. Elle mettait en scène six personnages dénonçant les Pères du Concile, accusés de ne rien faire pour l’Église qui se plaignait de courir à sa perte si Réformation ne lui venait pas en aide19. Bien sûr, il était alors encore trop tôt pour parler de « nouvelle religion ». Il faut attendre 1523 pour trouver un contenu nettement luthérien dans la pièce intitulée la Farce des Théologastes. Cette pièce aurait été écrite par l’Arrageois Louis de Berquin qui sera exécuté à Paris en 1529 pour cause de sympathies luthériennes. La pièce montre six personnages : Théologastes, Fratrez, Foy, Raison, Texte de Saincte Escripture et Le Mercure d’Allemagne. Théologaste se plaint car il est concurrencé par des « théologiens nouveaulx qui ont laissé et mis arrière le gros latin et n’ent font chère... ». Fratrez (= Frère ?) ne s’intéresse pour sa part qu’au seul prélèvement de la dîme. Foy s’inquiète pour sa santé et craint de succomber au « mal sorbonique » (la scholastique ?). Elle voudrait savoir où trouver un bon médecin. Peut-être en Allemagne où Raison avait sa résidence ? Le clin d’œil à Luther est ici évident... Raison connaît en effet un remède : il s’agit de Texte de Saincte Escripture. Ce remède provoque la panique chez Théologaste qui avoue mal connaître le « Texte ». On propose donc de faire appel au Mercure d’Allemagne (s’agissait-il de Luther ou de Louis de Berquin ?) qui propose de purifier Texte afin de guérir Foy. À la fin de la pièce, Foy, Texte et Raison se rejoignent pour chanter la gloire de Dieu20. La référence à peine cachée à l’Allemagne luthérienne et surtout à la primauté de l’Écriture (Sola scriptura), idée de base du protestantisme, placent donc bien cette « moralité » dans un sens nettement réformé.
12Une autre pièce, peut-être rédigée en Hainaut, intitulée Vérité cachée devant 100 ans, n’est pas sans rappeler celle qui fut jouée à Mouvaux en 1563. Elle présente là encore six personnages allégoriques : Vérité, Aucun, Ministre, Avarice, Peuple, Simonie. Présentons-la rapidement. Vérité fait un sermon au Peuple, soit un discours de 347 vers dont les mots étaient exclusivement tirés de la Bible. Vérité expliquait, entre autre, qu’il n’était pas nécessaire de jeûner, de faire abstinence et dénonçait aussi les « décrétales »21 ce qui revenait donc à remettre en cause l’autorité du Pape. Vérité s’adressa aussi à Ministre pour l’inciter à se convertir mais celui-ci resta réticent : s’il se convertissait, pourrait-il continuer à amasser des richesses ? En fait, s’appuyant sur l’autorité des Docteurs de l’Église, Ministre réaffirma son attachement au signe de croix, à l’Ave Maria et à l’eau bénite. Simonie prit à son tour la parole par un discours de 247 vers dans lequel elle prit la défense du culte des images et évoqua la rémission des péchés. Intervint alors un autre personnage, Aucun, qui conclut ces débats en disant ne connaître que l’Écriture et en traitant le Pape d’Antéchrist, de meurtrier, de bourreau des âmes et de « persécuteur de Jesuchrist ». Le clergé fut lui aussi attaqué :
Vuydez dehors, vilains cabus [= trompeurs ?]
Carmes, mineurs, jaquins [= parasites ?], gustins
Car tous voz frocs ne sont que abus...
A Dieu seul donnerons louenges
Qui tousjours en verge de fer
Regnera avec tous ses anges
Et Destruyra
Mitrez, rasez, pelez, tonduz…22
13La pièce se terminait par un rondeau. Elle fut publiée à Neufchâtel vers 1533 (Guillaume Farel établissait la Réforme dans la cité depuis 1530), puis rééditée à Genève en 1554 et en 1559 (la ville était protestante depuis 1536). Toutes les grandes idées du calvinisme se trouvent dans cette pièce : Sola scriptura, dénonciation du Pape et du clergé, le sacerdoce universel, rejet des principes et du Rituel de l’Église catholique. L’auteur manie l’ironie comme dans le sermon de Simonie où est ridiculisé le signe de croix : « Nomine Patris, Filii, à l’estomach : Spiritu Sancti... ».
14Ce message luthéro-calviniste, nous le retrouvons dans une autre pièce rédigée vers 1544 par Henry de Barran, ministre huguenot à la Cour de la reine de Navarre. Cette pièce, Tragédie comédie Françoyse de l’Homme justifié par Foy, mettait en scène Loy, Esprit, Diable et Homme qui va prendre connaissance de ses péchés grâce à Paul et surtout grâce à Dieu qui lui envoye sa Sainte Grâce. Le titre est en lui-même tout un programme religieux réformé. La pièce se termine sur cette profession de foi :
Nous faisons donc telle conclusion
Que nous avons justification
De noz péchés par la Foy et la Grâce
Qu’aussy la Loi nous serve à cet affaire
Pour les Péchez à l’Homme déclairer
Lors il est prest recevoir les nouvelles
De grâce et paix par le sainct Evangile23.
15Toutes ces pièces qui au début n’étaient pas spécifiquement « réformées » et dénonçaient dans une tradition médiévale les « abus » de l’Église (hypocrisie des prêtres, simonie, avarice et cupidité du clergé, ignorance des curés, etc...) vont donc peu à peu, pour certaines, se radicaliser. On ne se borne plus à vouloir faire rire en préconisant la patience au peuple, mais désormais on prêche la disparition de l’Église romaine et on avance de nouvelles idées religieuses. Certains auteurs de ces moralités avaient d’ailleurs un engagement protestant incontestable. Nous venons de parler du pasteur Henry de Barran, mais on pourrait aussi évoquer Pierre du Val, auteur de deux moralités : Dialogue du Contemnement de la Mort ou sont introduits troys personnages assavoir l’Indiscret, le Discret et Amour publié à Rouen en 1547, et Moralité à six personnages c’est assavoir : Nature, Loys de rigueur, Divin pouvoir, Amour, Loy de Grâce, la Vierge. Pierre du Val se réfugia à Londres au début des années 1550 où il devint un proche de Jean Laski, le Réformateur polonais bien connu24.
16Cette évolution n’échappa pas à certains spectateurs scandalisés et surtout aux autorités. Nous avons déjà évoqué la réaction de Charles Quint en 1540. Cette même année, à Paris, on noya dans la Seine cinq acteurs coupables d’avoir donné ce genre de spectacle25. À Bordeaux, c’est en 1561 qu’éclata une violente rixe après la représentation d’une pièce26. Il fallait donc réagir. Dès le 17 novembre 1548, le Parlement de Paris avait pris la décision de ne plus autoriser les « jeux de la Passion » car c’était, disait-on, une incitation à lire les textes sacrés27. À Lille, le Magistrat décida pour sa part d’interdire les « jeux de procession » en 1565 :
... Comme ces représentations, expliqua-t-on, se faisoient par gens de métiers plus capables d’exciter la risée que la piété, de sorte qu’on auroit dit une mascarade spirituelle, c’est pourquoi Messieurs du Magistrat, lorsque beaucoup d’habitans de la campagne estoient infectés de l’hérésie de Calvin, pour ne leur point donner l’occasion d’attribuer à l’Église un abus introduit par les peuples, ordonnèrent de les supprimer..., furent lesdites histoires mises à néant, parce que c’estoit le commencement des troubles et presches qui se faisoient par les gueux et huguenots autour de Lille et autres lieux28…
17Cette réaction des autorités toucha aussi les « abbayes de jeunesse » qui apparaissaient comme des instruments de diffusion des idées de la Réforme. François 1er tenta ainsi de les interdire dès 153829. À Libourne, Agen, Mouvaux et ailleurs, on poursuivit donc systématiquement les acteurs des « moralités » mais, si certains furent scandalisés, d’autres, comme à Mouvaux, semblent avoir adhéré avec joie à ce qu’ils voyaient et entendaient : « le peuple mal affecté à l’Église », écrit le curé de Mouvaux, « en fit telle joye que bonnement on ne sçavoit [= pouvait] entendre la fin »30.
18L’impact de ce genre de spectacle ne pouvait donc pas échapper aux tenants de la « nouvelle religion ». N’oublions pas que pour toucher une population majoritairement analphabète, on ne pouvait compter que sur quatre « outils » : la chaire du prédicateur, la chanson, la gravure et les jeux de scènes. Toute propagande réussie à cette époque devait être orale et visuelle. Le théâtre était cet « outil » idéal. Ainsi, nous dit l’historien Imbart de la Tour, « dès le début de l’agitation luthérienne, la polémique monta sur les tréteaux »31. Or, ce choix ne fut peut-être pas aussi simple pour les protestants.
Une « mommerie » nécessaire...
19Dans ses Propos de table, Martin Luther défendit l’idée que l’on puisse jouer des comédies. On y trouve, selon lui, un enseignement pour le public et surtout un enseignement de nature sociale :
... il ne faut pas non plus, précisait-il, que les Chrétiens fuient ces comédies d’une manière absolue sous prétexte qu’on y rencontre des plaisanteries grasses et des aventures galantes. À ce compte-là il ne faudrait plus lire la Bible32...
20Par contre, le Réformateur refusait que l’on jouât la Passion car le spectacle faisait naître la pitié alors que ce mystère devait susciter la Foi. D’autres réformateurs ne rejetèrent pas non plus le théâtre. Ainsi, Martin Bucer, le Réformateur de Strasbourg, dans son Du royaume de Jésus-Christ :
... le peuple, écrivait-il, se pourra esgayer et prendre délectation en choses honnestes et utiles à l’accroissement de vertu, mais que ce soyent sages et savans personnages qui composeront telles comédies et tragédies33...
21L’action et l’histoire, poursuivait-il, devaient servir « pour la correction des mœurs et pour donner instruction et bonne vie... ».
22Si Luther ainsi que d’autres réformateurs ne furent apparemment pas hostiles au jeu théâtral, les calvinistes eurent par contre des positions à ce sujet beaucoup moins clairement définies. Le théâtre était pour beaucoup d’entre eux une suite de « mommeries ». Théodore de Bèze dénonçait ainsi les « infinies insolences et mascarades » des « Conards » de Rouen. L’imprimeur genevois, Henri Estienne, de la célèbre dynastie d’imprimeurs, rejetait pour sa part « l’audacieuse licence » consistant à mettre en scène la Bible au théâtre34. Là où ils le purent, les calvinistes entravèrent le droit de jouer sur scène. Nous savons bien que Calvin, dès son retour à Genève, le 13 septembre 1541, fit interdire les « dances et telles dissolutions » et condamna les « joueurs des ystoyres ». Il fut soutenu par le Conseil de la ville qui déclara que les comédiens « ne [devaient] point jouyer » et qu’ils « se [devaient] retirer pour obvyer scandalle ». Nicolas Cop, célèbre partisan du réformateur genevois, réfugié lui aussi à Genève, se montra encore plus déterminé. Il dénonça, le 27 juin 1546, avec une grande virulence, les acteurs et surtout les actrices à qui on devait fermement interdire de monter sur les planches. Ce sont, proclamait-il, « des effrontées, débordées, sans honneur, n’ayant d’autre dessein que de faire voir leurs corps, habillements et richesses pour exciter des désirs impurs dans le cœur des spectateurs ». Mais les acteurs et actrices n’étaient pas les seuls à faire les frais de cette diatribe. Ainsi, expliquait Cop, il « était de son devoir d’anathématiser tous ceux qui assisteraient à une semblable farce qui avait pour but de mettre en pièce l’Écriture et de favoriser l’idolâtrie ». Les spectateurs étaient donc eux aussi accusés. Ces interdits ne se limitèrent pas à la seule Genève. À Berne, le réformateur Christophe Fabri fit aussi interdire le théâtre dans sa ville car c’était une distraction indigne. Le célèbre Guillaume Farel, réformateur de Neufchâtel, dénonça également le théâtre et les acteurs dans une lettre adressée à Calvin, le 16 juin 1546. L’acteur, expliquait-il, devant prendre le caractère et la personnalité d’autrui, était obligé de se dépouiller de sa propre personnalité se retrouvant donc dans l’incapacité de faire son devoir qui consistait à mettre toute sa personne au service du Christ. Le jeu théâtral détournait donc l’individu de son devoir chrétien et poussait à l’hypocrisie. Un autre grand réformateur, Pierre Viret, un proche de Farel, voyait dans les acteurs, des oisifs ne servant à rien et passant leur temps à « babillet », c’est-à-dire à plaisanter, « pour entretenir les hommes en esbatemens et pour leur faire passer le temps afin qu’ils [le] perdent aussi comme eux au lieu de l’employer à meilleures choses »35. Assister à une représentation théâtrale était donc une perte de temps. En France, toutes ces théories furent officialisées par le synode de l’Église réformée à Nîmes en 1572 :
... Il ne sera pas permis, fut-il décidé, aux fidèles d’assister aux spectacles profanes comme aux danses de théâtre, aux comédies, aux tragédies ou farces, soit qu’on les représente en public ou en particulier ; parce qu’ils ont été défendus de tous tems par les Eglises de Dieu comme des amusemens illicites et qui corrompent les bonnes mœurs particulièrement lorsque la Sainte Ecriture y est profanée [...] laquelle ne nous a pas été donnée pour nous servir de passetems mais pour être preschée et pour notre conversion et consolation36...
23L’interdit était donc total. Aussi Théodore de Bèze se sentit-il obligé de se justifier dans la préface de sa pièce intitulée L’Homme justifié par Foy :
... Je n’ignore pas chrestien lecteur, regrettait-il, les grands abus qui sont commis journellement tant en ceux qui jouent comédies et autres semblables histoires prinses de l’Escriture sainte que en ceux qui y assistent. Pour ce aussi, doutoye-je publier cette tragique comédie, tellement que l’ay gardée presque 2 ans37...
24Cette réticence calviniste par rapport au théâtre et aux acteurs va perdurer. « La religion est trop grave pour estre jouée » expliquait en 1693 l’historien de la Réforme à La Rochelle, Philippe Vincent38. Au siècle suivant, c’est Jean-Jacques Rousseau en personne qui dénonça le jeu théâtral. Il exprima ainsi sa position sur cette question en réponse à l’article que fit paraître d’Alembert dans l’Encyclopédie sur Genève. L’encyclopédiste regrettait qu’il n’y ait point de salle de théâtre dans la cité et proposait qu’on en fît construire une. Le 20 mars 1758. Rousseau prit donc la plume pour dénoncer cette proposition. Construire un théâtre à Genève était « un mal qu’il [souhaitait] prévenir » car, en effet, le jeu théâtral était dangereux pour l’homme car il entretenait chez lui « la vanité, la fainéantise, le luxe, l’impudicité ». De plus, un théâtre enfermait « tristement un petit nombre de gens dans un antre obscur [et] les [tenait] craintifs et immobiles dans le silence et l’inaction... ». Rousseau admettait toutefois accepter les « farces passagères » car « il [était] permis d’amuser les enfants » et que, par ailleurs, ce genre de spectacles s’oubliait vite39. Au XIXe siècle, le pasteur Horace Monod tonnait encore contre « ces théâtres si funestes à la morale publique... »40.
25L’affaire était donc entendue : théâtre et protestantisme étaient deux choses parfaitement antinomiques... Et pourtant, lorsqu’on approfondit un peu plus les propos des uns et des autres on s’aperçoit que les positions n’étaient peut-être pas aussi tranchées. Il aurait été en effet stupide de se priver d’un si précieux outil de propagande. Et puis le peuple, lui, ne suivait pas ses guides spirituels sur cette question. À Berne, par exemple, on chercha en 1542 à interdire une pièce intitulée L’Histoire de Job, mais les autorités durent faire marche arrière devant la pression populaire41. Il fallait oublier, sinon atténuer les grands principes pour privilégier l’important : toucher le plus grand nombre42. On allait donc introduire quelques nuances dans le raisonnement. Calvin, par exemple, insista sur le fait qu’il n’était pas ennemi de la beauté, c’était un don de Dieu qu’il ne fallait pas dédaigner. Il n’était donc pas contre les pièces de théâtre « si n’y a rien qui soyt contre Dieu »43. Par contre, il condamnait les acteurs et ceci pour les raisons reprises et développées par Cop, Farel et autres réformateurs. Aussi, certains auteurs de religion réformée, comme Henri de Barran par exemple, furent amenés à considérer que leurs œuvres théâtrales étaient à lire et non à jouer ! On insista surtout sur le fait que le théâtre devait éduquer le peuple. C’était ce que pensait Bucer, nous l’avons vu, c’est aussi ce que s’efforça d’expliquer Théodore de Bèze dans la préface de la pièce évoquée précédemment :
... mais après, poursuivait-il, considérant que tous fidelles savent user de bonnes choses à l’honneur de Dieu, en telle recommandation que pour rien du monde ne voudroyent que telles histoires prinses à l’édiffication servissent à destruction [...] j’ay pensé que ceste manière de parler par personnages ne serait inutile pour nous mener à quelques cognoissance de iceluy [= l’article de justification]44...
26On accepta, par ailleurs, de représenter des thèmes bibliques mais toujours en respectant strictement la lettre de l’Écriture. Ce théâtre qui devait éduquer sera encouragé dans les académies et les collèges protestants. Théodore de Bèze écrivit ainsi ses pièces pour ses élèves et, si on reprend la décision du synode de Nîmes de 1572, on s’aperçoit que l’interdit admettait une tolérance : on pouvait jouer des histoires non bibliques pour « exercer la jeunesse », le thème de ces pièces devant recevoir l’aval des autorités compétentes. Remarquons toutefois qu’à Genève Calvin fonda un collège sans introduire le théâtre dans le programme des études...
27Pour terminer, reportons-nous aux propos du poète huguenot Jean de La Treille. Il exposa en 1572 dans la préface de son ouvrage intitulé De l’art de la Tragédie une conception de la tragédie qui allait à l’encontre de celle défendue par Théodore de Bèze : la tragédie, expliquait-il, devait engendrer « quelques passions » et « esmouvoir et poindre [= aiguiser] merveilleusement les affections d’un chascun »45. Or, ses propos et son théâtre furent dénoncés par ses coreligionnaires. Une fois encore, les protestants, calvinistes surtout, voulaient bien du théâtre mais seulement en tant qu’instrument de lutte contre l’Église romaine et outil d’éducation religieuse du peuple. Et aucun cas le jeu théâtral ne devait constituer un spectacle distrayant. Partout où le protestantisme triompha, ce jeu théâtral disparut. Il ne servait plus à rien. Subsista tout de même une littérature dramatique.
Notes de bas de page
1 Raymond LEBÈGUE, « Le théâtre provincial en France », Helicon (Revue internationale des problèmes généraux de la littérature), Amsterdam/Leipzig, Tome 1-Fasc. 1-3, 1938, p. 141-149.
2 Jean CHOLLET, article « Culture : théâtre », Encyclopédie du protestantisme, Cerf/ Labor et Fides, 1995, p. 336-342.
3 Alain LOTTIN, « Un précieux témoignage de la diffusion du calvinisme dans la châtellenie de Lille : la Farce de Mouvaux (1563) », Annales du Comité Flamand de France, Tome 61, 2003, p. 155-161.
4 Solange DEYON et Alain LOTTIN, Les Casseurs de l’été 1566. L ’iconoclasme dans le Nord de la France, Hachette, 1981, 255 p.
5 E. de COUSSEMAKER, Troubles religieux du XVIe siècle dans la Flandre maritime, 1560-1570, documents originaux, Bruges, 1876, 4 vol.
6 H. PATRY, « La Réforme et le théâtre en Guyenne au XVIe siècle », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français (B.S.H.P. F), tome LI, 1902, p. 141-151.
7 Ibid., tome L, 1901, p. 523-528.
8 Émile PICOT, « Les moralités ou la controverse religieuse dans l’ancien théâtre français », B.S.H.P.F., tome XXXVI, 1887, p. 169-190.
9 Raymond LEBÈQUE, « L’évolution du théâtre dans les provinces du Nord », La Renaissance dans les provinces du Nord (Picardie, Artois, Flandre, Brabant, Hainaut), Études réunies et présentées par François LESURE (Arras 17-20 juin 1954), CNRS, 1956, p. 117-126.
10 Jonathan BECK, Théâtre et propagande aux débuts de la réforme (Six pièces polémiques du Recueil La Vallière), Genève, Éds. Slatkine, 1986, 270 p.
11 Yves-Marie BERCE, Fête et révolte. Des mentalités populaires du XVIe au XVIIIe siècle, Hachette (Pluriel), 1994, 253 p.
12 Henri LIEBRECHT, Les Chambres de rhétorique, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1948, 141 p.
13 Ibid., p. 110.
14 SHAKESPEARE, Un songe d’une nuit d’été, Les Belles Lettres, 1990, p. 133.
15 Léon LEFEBVRE, Histoire du théâtre à Lille, de ses origines à nos jours, Lille, 1907, 5 tomes.
16 Emile PICOT, « Les moralités ou la controverse... », suite de l’art, cité dans B.S.H.P.F., tome XXXXI, 1892, p. 617.
17 Jonathan BECK, ouv. cité, p. 133-134.
18 Jean DELUMEAU, « Les mentalités religieuses saisies à travers les farces, les sotties et les sermons joyeux (XVe-XVIe) », dans : La Piété populaire au Moyen Âge. Philologie et Histoire jusqu’à 1610, actes du 99e Congrès National des Sociétés Savantes, Besançon, 1974, Bibliothèque Nationale, 1977, tome 1, p. 181-195 ; et, Mikhaïl BAKHTINE, L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance, Gallimard, 1970, 473 p.
19 Émile PICOT, « Les moralités polémiques... », art. cité, B.S.H.P.F., tome XXXVI, 1887, p. 173.
20 Ibid., p. 232.
21 Lettres pontificales au contenu disciplinaire.
22 Émile PICOT, « Les moralités polémiques... ». art. cité, B.S.H.P.F., tome XXXVI, 1887, p. 361.
23 Émile & Eugène HAAG, La France protestante, Genève, Slatkine Reprints, 1966, vol. 1, p. 263-273.
24 Gerard-Dirk JONKER, Le Protestantisme et le théâtre de langue française au 16e siècle, Groningen-Batavia, 1939, 248 p.
25 Jonathan BECK, ouv. cité, p. 27.
26 Ibid., p. 40.
27 Joël CORNETTE, Chronique de la France moderne. Le XVIe siècle, Paris, SEDES, 1995, tome 1, 325 p.
28 Yves-Marie BERCE, ouv. cité, p. 67.
29 Ibid., p. 67.
30 Alain LOTTIN, art. cité, p. 158.
31 Cité par Jonathan BECK, ouv. cité, p. 49.
32 Martin LUTHER, Propos de table, Paris, Éditions Montaigne, 1932, 528 p.
33 « Aspects du théâtre populaire en Europe au XVIe siècle », Actes du colloque de la Société Française des Seiziémistes, textes réunis par Madeleine LAZARD, CNRS, 1989. 194 p.
34 « Le théâtre politique et religieux en France au XVIe siècle », B.S.H.P.F., tome LIII, 1904, p. 82-87.
35 Gerard-Dirk JONKER, ouv. cité, p. 198-207.
36 Ibid., p. 207.
37 « Le théâtre politique et religieux en France... », art. cité, p. 84.
38 Ibid., p. 84.
39 Jean-Jacques ROUSSEAU, Lettre à d’Alembert, Paris, G-F. Flammarion, 1967, 251 p.
40 Cité par : Janine GARRISSON, L’Homme protestant, Paris, Hachette, 1980, 254 p.
41 Gerard-Dirk JONKER, ouv. cité, p. 202.
42 Sylvie CORMOUL-HOULES, Les Tragédies bibliques françaises de 1550 à 1575, mémoire de maîtrise sous la dir. de A-F. Benhamou, 1994, 137 p.+XV (un exemplaire à la bibliothèque de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français).
43 Gerard-Dirk JONKER, ouv. cité, p. 195.
44 « Le théâtre politique et religieux en France… », ouv. cité, p. 84.
45 Jean de LA TREILLE, De l’art de la Tragédie, Éds. de l’Université de Manchester, 1939, 39 p.
Auteur
Université d’Artois
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Poison et antidote dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles
Sarah Voinier et Guillaume Winter (dir.)
2011
Les Protestants et la création artistique et littéraire
(Des Réformateurs aux Romantiques)
Alain Joblin et Jacques Sys (dir.)
2008
Écritures franco-allemandes de la Grande Guerre
Jean-Jacques Pollet et Anne-Marie Saint-Gille (dir.)
1996
Rémy Colombat. Les Avatars d’Orphée
Poésie allemande de la modernité
Jean-Marie Valentin et Frédérique Colombat
2017