L’émergence et la vitalité du rugby scolaire arrageois (1970-2000)
p. 133-149
Texte intégral
1Depuis la publication officielle, à partir de 1996, de programmes d’Éducation Physique et Sportive (EPS), les enseignants doivent impérativement proposer à leurs élèves plusieurs activités physiques et sportives répertoriées en huit groupes dont celui incluant les sports collectifs1. Sur les 591 associations du Nord affiliées à l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS), 67 associations sportives proposent l’activité rugby. L’Académie de Lille, au même titre que le comité des Flandres en ce qui concerne la pratique du rugby fédéral, apparaît, de prime abord, comme le parent pauvre en matière de rugby scolaire. « L’étrange distribution géographique2 » dans la région du Nord se confirme également dans les pratiques régionales d’un sport scolaire étroitement lié au monde sportif3. Pourquoi en est-il ainsi alors que cette forme de pratique peut, à juste titre, être considérée comme vecteur de diffusion de la diversité sportive par l’importance de la trame associative ? Expliquer l’implantation du rugby scolaire par l’organisation du rugby civil semble juste mais ne peut-être suffisant. Quels sont alors les liens réels qui unissent rugby scolaire et rugby civil dans la région du Nord ? En s’intéressant à la ville d’Arras, il s’agira de mettre en évidence la complexité du dispositif : dans une académie de Lille où l’implantation géographique du rugby à l’École est profondément hétérogène, le secteur arrageois constitue un véritable îlot du rugby scolaire.
2 Trois cercles d’influence ayant favorisé l’émergence d’un rugby scolaire arrageois atypique pour la région peuvent être identifiés4. Le premier cercle, ou si l’on veut « le noyau dur », est organisé par les éléments les plus évidents, à savoir les conditions matérielles et structurelles permettant l’introduction et le développement de la pratique. Le deuxième cercle, plus large, envisage le lien entre rugby scolaire et rugby civil via les pratiques de l’UNSS et « l’effet club » de proximité. Le troisième cercle, plus difficile à appréhender, est constitué par ce qui relève de l’initiative privée, c’est-à-dire le rôle d’enseignants d’EPS, assurant la promotion du rugby dans leurs établissements scolaires. Autrement dit, l’organisation rugbystique à Arras est tout à la fois héritée, imposée et souhaitée. La spécificité du rugby arrageois, dans les discours, comportements et pratiques, trouve son origine dans les particularismes locaux qui précisent les déterminants contextuels : territoire sportivement sans étiquette, somme de volontés individuelles et relais institutionnels organisés. L’histoire du temps contemporain, montrera comment la vie de certains gens ordinaires est profondément marquée par la place du rugby dans cette ville. Le recours à l’histoire orale et ses méthodes s’avérera précieux pour écrire « ce moment » de l’histoire du rugby arrageois5.
3Dans les publications consacrées au rugby en France, la part des travaux combinant aire géographique restreinte, monographie de club et facteurs d’influences reste modeste. L’ouvrage de Jean-Pierre Augustin et Alain Garrigou6 constitue une référence qui met en évidence les relations entre associations sportives, pouvoirs politiques et notabilités locales en identifiant les fondements de la culture rugbystique. Les travaux de Sébastien Darbon7 permettent d’approfondir les singularités du rugby en France en faisant jouer le couple légitimité/illégitimité culturelle dans une approche à la fois ethnographique et monographique. Cette contribution se démarque cependant de ces travaux en ce sens qu’elle appréhende le rugby arrageois via le prisme scolaire et le lien entretenu avec le club local, l’AS PTT Arras. Malgré les difficultés méthodologiques posées par le caractère plus que parcellaire des sources8, il sera possible de dénouer certaines particularités en se reportant à la lecture de la presse sportive régionale, qui peut renseigner sur la vitalité et l’ampleur de cette activité. Le recueil de témoignages permet également de dresser un état des lieux plus précis, pour une période relativement récente, que les discours partisans des acteurs du rugby régional présentent comme autant « d’années sans pareilles »9. Certes ponctué « d’événements » remarquables, l’histoire du club arrageois semble néanmoins s’inscrire dans un temps plus « intermédiaire ».
4Avec l’accession de l’AS PTT Arras au plus haut niveau entre 1969 et 1977, ce club, « touché par la grâce » dans les années soixante-dix, devient l’attraction de la sphère rugbystique fédérale. Défini à l’époque comme « vivier du club »10, le rugby scolaire participe à l’effort entrepris par les membres du club. La correspondance entre l’offre rugbystique et une forte demande sportive durant cette période favoriserait le dispositif mis en place pour une société juvénile qui acquiert « un cadre propre de sociabilité et de loisirs »11. Durant cette période, l’imposition d’un cadre structuré, l’héritage associatif, et le souhait des enseignants d’EPS seraient à l’origine d’une situation rugbystique bien particulière. En 1982, la logique sport scolaire « antichambre du sport civil et de la compétition » semble révolue et ses finalités sont désormais identiques à celles de l’EPS : « les activités pratiquées dans le cadre des associations sportives d’établissement constituent un complément essentiel à l’enseignement dispensé dans les horaires d’éducation physique et sportive obligatoires »12. Parallèlement, les années quatre-vingts semblent correspondre au déclin du club qui retombe dans le relatif anonymat du rugby régional. Au-delà de cet épisode de l’histoire du rugby arrageois, il sera possible de s’interroger sur les logiques identitaires sous-jacentes à la discipline EPS et à l’UNSS qui semblent aujourd’hui s’éloigner, dans les discours, des pratiques sociales de référence alors que ce sont elles-mêmes qui les ont fondées13.
L’étrange distribution géographique du rugby scolaire nordiste. Le club, l’établissement, l’association sportive : un réseau organisé ?
5À l’échelle nationale, la localisation de la pratique rugby s’avère surprenante. « Sport du grand Sud-ouest »14, sport le plus différencié par sa hiérarchie urbaine15, l’activité rugby révèle en soi une étrange localisation. Rapportée à la région du Nord, cette originalité géographique se fait plus forte. Le comité des Flandres de rugby (qui s’étend sur les départements du Nord, des Ardennes, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne, soit les académies de Lille, Amiens, et pour les Ardennes, de l’académie de Reims), regroupait, en 1971-1972, dix-sept clubs. Il en compte quarante-huit aujourd’hui. Stratégie politique de la part de la Fédération Française de rugby concernant l’expansion géographique de l’activité16, diffusion lente mais progressive d’une pratique, à l’origine confidentielle et sans grand club de référence, tous ces éléments ne suffisent pas à expliquer cette augmentation relative de la pratique en « terre de mission »17. Le rugby n’est pas simplement une affaire de clubs mais aussi une question de pénétration de l’activité dans le tissu local. Ainsi, si l’émergence du rugby en France forme un « puzzle dont toute les pièces ne sont pas ajustées », l’importance du vecteur associatif scolaire constitue également un élément à ne pas négliger18. Interroger une pratique, c’est aussi interpeller sa présence au sein de l’École. Au-delà du nombre de licenciés (qui permet de mesurer aussi la popularité d’une pratique sportive), les propositions en matière de sports dans les établissements scolaires révèlent le taux de pénétration d’une activité dans un milieu à priori favorable à la diffusion culturelle19. Elle identifie également le taux de participation des élèves pour cette même pratique. À ce sujet, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 13,70 % des associations sportives de l’Académie proposent le rugby aux élèves. Sur 56 848 licenciés en 2002, 1092 élèves pratiquent l’activité rugby soit 1,92 % des effectifs. Au quatorzième rang des pratiques proposées, le rugby apparaît bien marginalisé. Ramené au nombre d’élèves licenciés à l’UNSS, le constat est identique20. Avec 38 associations scolaires proposant l’activité, 19 clubs civils recensés pour le département du Nord et 29 associations scolaires pour 12 clubs localisés dans le Pas-de-Calais, la région apparaît bien pauvre en matière de rugby. Intéressant respectivement 2,22 % des licenciés dans le Nord et 1,55 % des licenciés du Pas-de-Calais, la comparaison nationale confirme cette tendance. Ainsi sur le plan national, l’activité rugby occupe le neuvième rang au nombre des licenciés avec 35 563 pratiquants sur plus de 70 activités proposées et sur un total pour la même année de 858 670 élèves licenciés, ce qui correspond à 4,14 % de l’effectif UNSS soit près du double du chiffre régional. Quel que soit le mode de classement utilisé et le vecteur associatif proposé (clubs ou associations scolaires), la région du Nord ne peut être considérée comme une terre de rugby au sens où on l’entend communément. Pour autant et puisqu’il n’est pas possible de dresser l’état des lieux d’une pratique sportive en se basant uniquement sur des données chiffrées et généralisées, la relative désertion de l’activité rugby dans les associations sportives de la région ne doit pas masquer les différences. Le changement d’échelle s’impose.
6Premier indice signifiant, la répartition géographique et la localisation des associations scolaires proposant l’activité rugby des clubs civils. En 2001- 2002, la superposition des cartes montre à l’évidence une répartition inégale du rugby scolaire organisée autour de quatre bastions21. La localisation du rugby nordiste semble en partie déterminée par la présence d’un ou plusieurs clubs civils de référence : c’est le cas pour les secteurs d’Arras, Béthune Hénin, Dunkerque, Lille et Valenciennes. En outre, la présence d’un club de rugby civil dans le tissu associatif local maintient, dans la plupart des cas, une association sportive scolaire proposant l’activité : Cambrai, Fourmies, Douai et Hazebrouck en sont quelques exemples significatifs. Ainsi, la présence d’îlots rugbystiques confirme une implantation hétérogène du rugby dans le Nord. Le secteur Arras-Béthune-Hénin semble caractéristique : avec 15 associations scolaires et quatre clubs de référence dont l’emblématique ASPTT Arras, cette oasis du rugby se distingue en matière de volume de pratique : elle regroupe à elle seule plus de la moitié des associations sportives rugby du Pas-de-Calais, soit près de 22 % des AS rugby et 13 % des clubs civils de la région. Le second indice à prendre en compte est l’évolution de la participation des élèves aux pratiques proposées dans le cadre de l’UNSS. La consultation des archives de la direction régionale de l’UNSS n’a pas permis d’établir une comparaison étendue puisque les derniers chiffres conservés datent de 1987. Sur quinze années de pratique, le nombre de licenciés en rugby a progressé de 21,33 %. Cependant, comparée au football, au badminton, à l’escalade ou à la course d’orientation, cette progression reste mesurée22. Cela peut révéler une faible modification du goût rugbystique chez les élèves. Si tel est le cas, les explications pourraient être nombreuses : difficulté à assimiler les règles, à persuader les parents que la pratique du rugby n’est pas plus violente que le football et le basket-ball, ce qui est vrai mais pas manifeste, problème de l’effectif, le rugby nécessitant la présence d’un nombre important de joueurs, concurrence d’activités comme le football ; voilà pour les quelques éléments les plus évidents d’un « dispositif rugby » plus ou moins confidentiel dans le Nord.
Un héritage associatif, terreau favorable à l’émancipation du rugby arrageois ?
7« Le rugby nordiste connaît une expansion d’une ampleur étonnante. Il y a quelques années, la pratique du rugby dans le Nord se limitait au bastion lillois (LUC et Iris) et à Saint-Pol-sur-mer. Mais la propagation du rugby permet désormais l’encourageante comparaison suivante :
1960-1961 | 1961-1962 | |
Clubs | 10 | 16 |
Équipes | 15 | 29 |
Matchs | 68 | 199 |
8Il est indéniable que la nomination, dans les établissements scolaires de l’Académie de Lille, de professeurs et maîtres d’éducation physique spécialistes rugby a été le levain favorable au développement de l’ovale. La venue d’instituteurs méridionaux, convertis aux bienfaits du rugby, a été un autre ferment... La commission de propagande du comité des Flandres, ainsi que les journées d’étude, les stages de perfectionnement, les tournois éducatifs, les écoles de rugby (Arras, Leforest, Lille), l’appoint de l’Office du Sport Scolaire et Universitaire, tous ces ingrédients permettent d’expliquer le branle-bas de combat sur le front du rugby nordiste »23. Au-delà de l’enthousiasme journalistique partisan qu’il s’agit de relativiser, l’élan rugbystique nordiste, dans les années soixante, doit être précisé. Comment un tel phénomène a-t-il pu se produire ? Le club arrageois cité plus haut serait-il un exemple significatif de cette situation ?
9Fondé en mars 1945, composé à l’origine d’une équipe de football, de basket-ball masculins et d’une section féminine24, l’Association Sportive des PTT d’Arras accueille une section rugby à partir de 1960. Pourtant, dès 1939 cette section voit le jour : une rencontre improvisée entre une garnison de soldats anglais cantonnée dans la ville et l’équipe locale d’athlétisme aboutit à une première forme de pratique : « en réalité, rien n’était organisé. Les joueurs se retrouvaient sur un pré à la sortie de la ville et passaient un bon moment à jouer au ballon. Seulement pour le plaisir. C’était un loisir comme un autre. Il a fallu attendre 1961 pour que le sport prenne le pas sur le loisir. Et c’est tout naturellement au sein de AS PTT, puisque certains y travaillaient, que ces joueurs ont été accueillis »25. Neuf ans plus tard, l’équipe arrageoise abandonne les 4e, 3e et 2e séries pour accéder en troisième Division en 1970, en seconde en 1973 puis en première division nationale, le 17 avril 1977, après une victoire à Dijon lors d’un 1/8e de finale du championnat de France joué contre le C.S. Vienne (34-10). Avec 318 licenciés pour quatorze équipes alors qu’elle ne comptait que vingt courageux26 à ses débuts, la section des PTT devient la référence nordiste en matière de rugby. Comment sur une période aussi courte, l’événement a-t-il pu se produire alors que la région, à l’époque, témoigne d’une réelle pauvreté sur le plan rugbystique27 ? L’histoire de ce club emblématique témoigne d’une particularité en elle-même : « Quinze ans que le rugby a acquis droit de cité chez les atrébates. Rien ne destinait pourtant ces terres brumeuses du Nord de la France à accueillir, ou même à trouver à domicile, des prêts à se rouler dans la boue pour y disputer un ballon ovale. Mais quelques sudistes « passionnés », en exil temporaire, apportèrent leur virus et surent le communiquer »28. Alors club du Nord influencé par les gens du Sud ou véritable « clubs de Ch’timis »29 ? En 1977, année de la consécration, seuls deux joueurs sont d’origine méridionale. Encadrés certes par des rugbymen du Sud-ouest depuis 1970, les différentes équipes seniors sont composées majoritairement de joueurs natifs du chef-lieu du Pas-de-Calais.
10Au cours de cette période, le rugby arrageois se développe grâce aux efforts d’organisation du club largement soutenu par la structure d’accueil : AS PTT et les notabilités locales. Mettant en place un véritable comité de direction organisé à tous les niveaux, la hiérarchisation du club facilite son développement. Les présidents et vice-présidents « sont chargés de la liaison avec la fédération, le comité régional, la direction des PTT, la municipalité, les diverses administrations et organismes locaux », un secrétaire, membre du personnel des PTT, est affecté à la section rugby et s’occupe entre autres « de l’établissement et du renouvellement des licences », le trésorier prend en charge le compte d’exploitation de la section. Les directeurs sportifs assurent la liaison entre la commission sportive, médicale d’animation et d’arbitres. Une autre commission est même envisagée pour établir une relation avec les autorités militaires régionales ou locales pour permettre « l’incorporation privilégiée et si possible à Arras des joueurs du club ». Les conditions matérielles et structurelles organisées constituent désormais « le noyau dur » du dispositif. Pour la saison 1976-1977, la section rugby devient la plus importante parmi les douze sections de AS PTT : elle rassemble près de 30 % de l’effectif global des sports de compétitions pratiqués30. L’influence économique de la structure corporatiste a sans doute également participé à cet effort. En effet, même si le budget d’une équipe de rugby évoluant dans le « Top 16 », de nos jours, est sans aucune comparaison avec ce qu’il était à l’époque, il serait naïf de sous-estimer ce dernier paramètre. La consultation des comptes d’exploitation du club durant cette période confirme cette réalité. Section sportive de AS PTT, le club de rugby est soutenu financièrement. Pour la saison 1978-1979, la subvention des PTT s’élève à 89 979,50 francs et la subvention de la municipalité est de l’ordre de 75 000 francs. D’autre part, lors de cette saison, une subvention spécifique de 70 000 francs est votée par le conseil afin de couvrir les frais de déplacement des équipes de Nationale B et Reichel (équipe réserve et juniors). Le budget du club pour cette même saison représente une part non négligeable du budget global de AS PTT qui approche les 915 000 francs31. Des bus sont également mis à la disposition du club pour faciliter le ramassage des jeunes joueurs. En ce qui concerne les installations, si les terrains du stade Zola appartiennent bien à la ville d’Arras, ils ont été cédés nus à AS PTT pour le franc symbolique. Le club corporatif se doit donc d’entretenir les installations dont il est propriétaire. Malgré cela les infrastructures restent vétustes et les problèmes matériels subsistent. Les déplacements longs et onéreux compte tenu de la situation géographique du club créent certaines difficultés. Ainsi, les frais de déplacement des deux équipes seniors et de l’équipe A des juniors s’élèvent en 1979 à 257 000 francs. Cette somme n’est que partiellement compensée par les différentes subventions et la « poste déplacement rugby » présente un déficit au cours de cette saison de 52 000 francs. Discipline sportive implantée dans le Nord, le soutien des milieux financiers, commerciaux et industriels régionaux semble difficile à obtenir. Pourtant, la section de rugby ne semble pas véritablement souffrir, à cette époque, de ces difficultés, soutenue et organisée qu’elle est par l’ensemble de ses bénévoles et du comité de direction. Étonnant paradoxe : le club dispose de ressources humaines et matérielles autorisant une pratique de haut niveau, mais demeure victime de sa position géographique. Ce dernier point constitue un déterminant à ne pas négliger : les clubs rencontrés sont essentiellement méridionaux et ont, finalement, moins à souffrir d’un éloignement géographique qui pèse sur les finances et les énergies.
Des enseignants/rugbymen indispensables
11Pour construire le réseau favorable à l’émancipation de l’activité, les enseignants d’EPS deviennent vite indispensables pour assurer la liaison clubs-association scolaire. Plus précisément, il faut revenir plus sur le rôle déterminant de « quelques passionnés » dans l’irrésistible ascension du rugby arrageois. Pratiquant l’activité en juniors à AS PTT Arras, évoluant alors en Division d’Honneur, Alain Charlet est nommé en septembre 1970, professeur d’EPS au Lycée Robespierre d’Arras. En avril, il organise avec l’aide de quelques bénévoles du club, le premier rassemblement national de rugby à Arras. Ce stage de formation, destiné aux enfants de la région, est encadré, notamment, par Pierre Villepreux (ancien capitaine du XV de France et professeur de rugby à l’IREPS), Robert Bru (professeur au CREPS de Toulouse) et Pierre Conquet (entraîneur du F.C Grenoble) : « sous l’impulsion de l’entraîneur Alain Charlet, ce sont près de cent jeunes arrageois qui profitent au maximum des leçons données par ces techniciens de l’ovale »32. Parallèlement, une association scolaire de rugby est créée au lycée Robespierre malgré les difficultés matérielles rencontrées : « nous ne disposions d’aucun terrain pour pratiquer le rugby, il n’était pas rare de se rendre au parc communal de la ville afin de faire naître de nouvelles passions pour le rugby »33. En deux ans, l’AS rugby compte plus de quatre-vingts licenciés rugby et devient un vivier pour les catégories de jeunes du club de AS PTT. Participant régulièrement aux compétitions de district et d’Académie, cette association scolaire, sous l’impulsion de son enseignant d’EPS, se développe davantage lorsque ce dernier, aidé par René Deleplace, parvient à mettre en place un échange avec le collège de Penarth au Pays de Galles. Des rencontres s’organisent chaque année. Tous les élèves du lycée sont invités au stade Degouve, pour assister à la fête : « sous les yeux ébahis des élèves du lycée, les équipes scolaires ont donné une belle démonstration de rugby »34. Cette liaison club-association scolaire ne doit en fait rien au hasard. Entraîneur et capitaine de l’équipe seniors évoluant en 3e division, Alain Charlet participe, avec d’autres, à la structuration du rugby arrageois. Deux vecteurs de diffusion sont envisagés : le rugby à l’école et le rugby à AS PTT. Cet axe de développement est d’ailleurs clairement affirmé par Jean-Pierre Pradeilles, alors président de la section rugby des postiers : « les deux volets de développement, club d’Arras et rugby scolaire pour promouvoir l’activité en s’appuyant sur un groupe d’hommes dont la vertu essentielle a été de croire justement que la pratique sportive, par le rugby, sport rigoureux, était un complément indispensable à la formation de la jeunesse »35. Lors des stages de Pâques, qui rassemblent également les étudiants spécialistes rugby préparant le Concours d’Aptitude au Professorat d’Éducation Physique et Sportive (CAPEPS), des contacts sont pris. Dès l’obtention du concours, et avec l’accord du rectorat de l’Académie de Lille, les dirigeants du club proposent une nomination dans les collèges et lycées du district arrageois. Ce qui favorise et sécurise l’installation du jeune collègue qui en retour devient membre du club. La toile est tissée : joueurs au club et professeurs d’EPS proposant l’activité rugby aux jeunes élèves, l’effet de réciprocité existe. Jean Luc Sinturet, originaire de Poitiers, Henri Bosc, entraîneur des juniors qui fit ses classes à Thuir ou encore Jean-Louis Arcour, entraîneur des cadets, venu d’Argelès-sur-mer, sont quelques exemples parmi tant d’autres. « Par ce biais, le club a pu convaincre, en liaison avec le Rectorat, de jeunes enseignants du Sud, spécialistes rugby, ayant la même réflexion sur le jeu, se retrouvant dans le même club et comprenant parfaitement l’intérêt de promouvoir le rugby scolaire afin de le développer et de pouvoir recruter une élite sur la base la plus large possible : le développement du club pouvait commencer »36.
12En quelques années, les établissements d’Arras, Biache, Bapaume, Rouvroy, Lens ou encore Berthincourt deviennent des refuges pour professeurs d’E.P. S-rugbymen originaires pour la grande majorité du Sud-est, Sud-ouest. Rapidement le réseau s’organise. Avec la mise en place de « journées masse » dans lesquelles près de cinq cents élèves se retrouvent pour pratiquer le rugby, ce groupe d’enseignants étend la pratique en permettant aux associations scolaires du district arrageois de se développer. À partir de 1978, ce collectif met en place, au premier trimestre de l’année scolaire, une journée de « rassemblement rugby » afin de préparer les équipes scolaires. Ici, la logique du nombre prévaut sur la logique d’établissement puisque les équipes s’organisent en fonction des effectifs en présence : « il n’était pas rare de voir des jeunes enfants s’engager avec un autre établissement scolaire pour maintenir la compétition de niveau district : il fallait favoriser la qualité par la quantité »37.
13Cette démarche originale vise l’ouverture massive de la pratique par le biais du vecteur scolaire et civil. Cette association semble ainsi avoir fait l’objet d’un consensus qui, en tout cas pour le district arrageois, infirme l’idée convenue d’enseignants d’EPS hostiles à la complémentarité éducation physique/animation sportive pour une période de l’histoire de la discipline relativement trouble38. L’association sportive rugby devient donc le lieu de découverte de futurs clubistes aidée en cela par le club lui-même : prêt de matériel, rencontres sportives organisées le jeudi après-midi, mise en place d’une école de rugby au milieu des années soixante-dix. Ce dernier point semble d’ailleurs important dans le dispositif : alors qu’en 1979, on assiste au plan national à une érosion certaine des effectifs benjamins, minimes et cadets39, les écoles de rugby nordistes affichent une belle santé. Soutenu par les dirigeants régionaux (notamment Michel Faber, président du comité des Flandres), ces structures se développent40. En dix ans, leurs effectifs augmentent de 147 % contre 31 % en cadets et 28 % en juniors, soit des résultats différents de la moyenne nationale41. Au club de AS PTT Arras, l’école de rugby devient l’objet de tous les soins : « c’est l’école du club, elle sert l’enfant, mais surtout elle sert le rugby. C’est au sein de l’école du club que sont préparés les futurs joueurs susceptibles d’assurer la relève42 ». Ses buts et son organisation montrent le lien étroit entre le club et l’établissement scolaire : « il s’agit d’initier un nombre maximum de jeunes à la pratique du rugby, de faire connaître et apprécier le rugby par les parents, d’assurer la formation de joueurs complets pour les différentes équipes du club et de développer les qualités physiques et morales, tout cela en lien avec les établissements scolaires proches ». Pour la saison 1976-1977, soixante jeunes joueurs, encadrés par des enseignants d’EPS rugbymen arrageois, ont participé régulièrement aux entraînements. On comprend dès lors mieux le vivier que représentent les associations scolaires encadrées par ces mêmes enseignants.
14Un dispositif tout à la fois hérité, imposé et souhaité : voilà bien les caractéristiques d’un rugby arrageois qui semble trouver, dans les années soixante-dix, une identité régionale particulièrement forte. Structures organisées, soutien institutionnel, relais scolaire, liaison club-associations scolaires et « enseignants clubistes » qui maintiennent le réseau, sont autant d’éléments dynamisant le rugby arrageois pour une période sensible et singulière. Pour autant, le facteur lié à la demande sportive des jeunes ne doit pas être négligé. Ainsi, toutes les personnes interrogées43 s’accordent sur la correspondance involontairement établie entre l’offre et la demande sportive des jeunes arrageois. Ainsi « le principe des transformations des pratiques et des consommations sportives doit être cherché dans la relation entre les transformations de l’offre et les transformations de la demande »44. Comme si le rugby arrageois, entre autres, avait comblé une demande sportive forte. Ce point mériterait, à l’avenir, d’être éclairé.
15Cependant, le début des années quatre-vingts correspond à un lent mais sûr émiettement du dispositif. Mutation des enseignants-relais, usure du système, conflits d’intérêt, tels sont les principaux éléments à l’origine d’un revirement de situation. Dans le même temps, le club des PTT retombe dans le relatif anonymat du rugby régional. En définitive, le rugby arrageois, semble avoir connu, à l’instar du Rugby Club de Marseille, « une situation de faible légitimité de la culture rugbystique, qui conduit à un combat permanent pour la réaffirmation des valeurs, pour se faire apprécier ou tout simplement accepter »45. Alors que dans n’importe quel fief du rugby, l’essentiel de l’énergie des dirigeants est concentré sur le terrain et les résultats sportifs (la légitimité étant depuis longtemps acquise), à Arras et plus généralement dans la région du Nord, les considérations extra sportives, liées à l’existence même de l’activité, tendent à prendre une importance considérable. La simple difficulté éprouvée par les dirigeants, tout au long de cette période, à obtenir des moyens d’existence et une organisation compatible avec le niveau sportif témoigne de cette situation. Dans de telles conditions, la faiblesse de l’implantation rugbystique n’est guère surprenante. Au-delà, cet épisode du rugby nordiste met en évidence les liens féconds entretenus par la discipline EPS et le réseau des associations sportives scolaires et fédérales. À Arras, de la naissance du club à son émergence au plus haut niveau, tout le dispositif converge vers le même but et les mêmes aspirations : découverte de la pratique pour le plus grand nombre et pérennité du club par la masse. Sport civil et EPS se complètent. À l’aube des années quatre-vingts, cette logique sera pourtant décriée par certains dirigeants d’une corporation d’enseignants d’EPS « en mal d’identité »46. Un conformisme scolaire vise à restreindre le champ d’intervention de l’EPS et de UNSS à la seule enceinte scolaire. « L’orthodoxie scolaire » n’étant que la solution adoptée pour maintenir, dans l’École, un enseignement qui pourrait tout aussi bien être dispensé en dehors d’elle. « Toute la question est en fait de savoir si ce souci d’orthodoxie sert ou non la crédibilité et l’utilité de l’éducation physique »47.
Annexe
Annexes
Notes de bas de page
1 Bulletin officiel n° 29 du 18 juillet 1996 relatif au programme d’EPS pour les classes de collège.
2 L’expression est tirée de : Bodis Jean-Pierre, Histoire mondiale du rugby, Toulouse, Privat, 1987.
3 « La spécificité du sport scolaire tient à cette double situation, celle de l’ancrage dans le monde éducatif, et celle de l’appartenance potentielle au monde sportif », Hébrard Alain, EPS, réflexions et perspectives, éditions revue EPS, 1986.
4 La notion de cercle d’influence pour l’organisation du rugby sur le plan local est empruntée à : Darbon Sébastien, Rugby, mode de vie. Ethnographie d’un club Saint-Vincent-de-Tyrosse. Éditions Jean-Michel Place, 1995, 188 p.
5 Pour l’élaboration de ce travail nous nous sommes inspirés des méthodes de l’Histoire orale. Voldman Danièle (dir.), La place des mots, le poids des témoins. Ecrire l’histoire du temps présent, Paris, Institut d’histoire du temps présent, CNRS éditions Histoire, 1993, p. 123-132.
6 Augustin Jean-Pierre, Garrigou Alain, Le rugby démêlé. Essai sur les associations sportives, le pouvoir et les notables, éditions le Mascaret, 1985.
7 Darbon Sébastien, Du rugby dans une ville de foot. Le cas singtlier du Rugby Club Marseillais, L’Harmattan, collection Espace et temps du sport, 1997, 185 p.
8 À l’exception des archives municipales d’Arras et de certaines archives personnelles consultées, il n’existe pas de fonds d’archives propres au rugby dans le Nord. Nous tenons ici à remercier tout particulièrement messieurs Alain Charlet, Alain Lefèvre et Alain Lemancel pour leur précieuse collaboration.
9 Winock Michel, 1789, L’année sans pareille, édition Paris O. Orban. 1988, 300 p.
10 Entretien de l’auteur avec Alain Charlet, avril 2003. Ancien entraîneur joueur du club, il participa à l’organisation et à la définition d’une politique de développement de l’activité sur le secteur arrageois.
11 Sohn Anne-Marie, Âge tendre et tête de bois. Histoire des jeunes des années 1960, Hachette, Coll. Littératures, 2001, 430 p.
12 À ce sujet consulter la note de service du 16 septembre 1982 précisant l’organisation du sport scolaire dans les établissements du second degré.
13 À ce sujet, consulter tout particulièrement les travaux de : Vigarello Georges, Une histoire culturelle du sport. Techniques d’hier et d’aujourd’hui, éditions de la Revue EPS, 1988, 202 p.
14 Pour la pratique rugby et l’année 2001-2002, le recensement établit 63 % des clubs situés dans la région du Sud-Ouest. Source : Fédération Française de Rugby. Aujourd’hui, les zones de plus forte densité de pratiquants se situent dans l’extrême sud-ouest océanique (Béarn et Côte Basque) et dans le sud-est occitan (Languedoc, Roussillon). Voir à ce sujet : Pociello Christian, Le rugby, Presses Universitaires de France, Que sais-je ?, 1988, 125 p.
15 Ravenel Loïc, Durand Christophe, Structures urbaines et sports professionnels dans le Sud-ouest in Revue Géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest n° 13 : Territoires et pratiques sportives, mars 2002, Presses Universitaires du Mirail, p. 11 – 24. Dans cet article, les auteurs montrent que près de la moitié des équipes de rugby sont situées dans les villes de moins de 100 000 habitants.
16 L’exemple le plus probant concerne le protocole d’accord passé entre la FFR et EDF dans le cadre de l’opération « 100 villes, 100 Clubs » permettant de financer la mise en place et le développement de clubs au nord de la Loire.
17 L’expression est empruntée à : Bodis Jean-Pierre, Le rugby dans les terres de mission du Nord de l’Europe continentale : Allemagne, Belgique et France non méridionale, ibid, 2002.
18 À ce sujet, consulter tout particulièrement : Augustin Jean-Pierre, Garrigou Alain, Le rugby démêlé : essai sur les associations sportives, le pouvoir et les notables, Bordeaux, Le Mascaret, 1985.
19 À ce sujet consulter : Prost Antoine, Éducation, politique et société : histoire de l’enseignement en France de 1945 à nos jours, Seuil, 1992, 226 p.
20 Se reporter à l’annexe 1 : répartition et comparaison des pratiques proposées dans les Associations Sportives scolaires de l’académie (2002).
21 Se reporter à l’annexe 3 : répartition et localisation des associations scolaires, dans l’Académie de Lille, proposant l’activité rugby (2001-2002).
22 Se reporter à l’annexe 5 : évolution de la participation des élèves aux pratiques UNSS (1987-2002) corrigée en fonction du nombre d’AS affiliées et du nombre d’élèves scolarisés.
23 Nord Matin, 13 mai 1961, documentation personnelle, Alain Lefèvre, membre fondateur du Rugby Olympique Lensois.
24 Archives départementales du Pas-de-Calais, 1er bulletin de AS PTT Arras, août 1948, PB 274.
25 Propos de Monsieur Lugan, receveur aux PTT et premier président de la section rugby. Éditorial de la revue ASPTT Arras 1977. Alain Charlet, documentation personnelle.
26 Sans parler de l’équipe première qui se révèle au plus haut niveau et « qui étonne autant qu’elle surprend le monde de l’ovalie ». Propos de Roger Couderc repris dans un article paru dans La Voix du Nord 22 avril 1977. ADPdC.
27 Pour la période décrite, le rugby régional s’organise surtout autour des clubs de l’Iris Club Lillois, du R.O.C de Tourcoing, du Club de Saint-Pol, du R.O.L de Lens et naturellement de AS PTT Arras qui domine le monde du rugby nordiste. La voix du Nord, juin 1977. Alain Charlet, documentation personnelle.
28 Éditorial de la revue ASPTT Arras 1983. Alain Charlet, documentation personnelle.
29 À ce débat aussi passionné soit-il, il semble que le relativisme historique soit nécessaire pour rétablir la réalité des faits : « aucun historien ne décrit la totalité du champ événementiel, car un itinéraire doit choisir et ne peut passer partout ; aucun de ces itinéraires n’est le vrai, n’est l’Histoire ». Veyne Paul, Comment on écrit l’histoire, Paris, Seuil, 1979, p. 38.
30 Bulletin annuel de AS PTT Arras, 1977. Pour cette saison, l’association des postiers regroupe douze sections.
31 Bulletin annuel de AS PTT. Arras, 1977.
32 Nord Matin, vendredi 13 avril 1973, documentation personnelle, Alain Lefèvre.
33 Entretien exploratoire de l’auteur avec Alain Charlet, avril 2003.
34 La voix du Nord du 6 février 1972, documentation personnelle, Alain Charlet.
35 Propos du président de la section rugby de AS PTT Arras, Jean-Pierre Pradeilles. Nord Matin, samedi 7 octobre 1978.
36 Entretien exploratoire de l’auteur avec Alain Lemancel, ancien directeur départemental de l’UNSS. Avril 2003.
37 Entretien exploratoire de l’auteur avec Jean Luc Sinturet, ancien enseignant d’EPS au collège Diderot d’Arras et joueur au club des PTT, avril 2003.
38 Une certaine historiographie de la discipline EPS présente parfois les années soixante-dix comme autant « de coups de grâce » portés à la discipline. Consulter à ce sujet, Martin Jean-Luc, Histoire de l’éducation physique sous la Ve République. La conquête de l’Éducation nationale (1969-1981), Vuibert, 2002, 205 p.
39 « 68 403 cadets, minimes et benjamins ne pourront pas assurer la relève de 78 642 seniors. » Allocution de André Cazaux, trésorier général de la fédération française de rugby lors du congrès fédéral organisé à Épernay en 1979.
40 En 1979, le comité des Flandres est le seul comité à posséder quatre classes promotionnelles rugby situées à Béthune, Saint-Amand, Saint-Pol-sur-mer et Arras. Il exige également que tout nouveau club créé justifie d’une école de rugby.
41 Enquête réalisée par Henri Nayrou journaliste au Midi Olympique dont les résultats sont présentés dans l’édition de juin 1979. En un an, sur le plan national, les effectifs de benjamins ont baissé de 13 %, de 15 % en deux saisons. Ils n’ont augmenté que de 16 % en cinq ans. Pour la dernière statistique, le nombre de cadets ne s’est élevé que de 9 %, ce qui semble notoirement insuffisant pour alimenter les rangs des futurs juniors, compte tenu de l’inévitable déperdition d’une catégorie à l’autre. Seul phénomène favorable au niveau des écoles de rugby, la montée soutenue chez les minimes : 85 % sur cinq ans.
42 Bulletin annuel de l’ASPTT Arras, section rugby, 1977.
43 Pour la rédaction de cet article, huit entretiens exploratoires ont été réalisés auprès d’enseignants d’EPS, de responsables de l’UNSS et de dirigeants et joueurs du club.
44 Bourdieu Pierre, Questions de Sociologie, éditions de minuit, 1984, 277 p.
45 Darbon Sébastien, ibid.
46 Se référer aux travaux de Jean-Luc Martin, ibid.
47 Arnaud Pierre, L’histoire revisitée de l’EPS : les rapports de l’EP aux techniques corporelles, in Goirand Paul, Metzler Jacques, Techniques sportives et culture scolaire, une histoire culturelle du sport, édition revue EPS, 1998, 284 p.
48 Carte réalisée à partir des informations fournies par la direction régionale de l’UNSS et corrigées par le croisement des données départementales et académiques.
49 Source : CROS Nord – Pas-de-Calais. 2002.
Auteur
Est professeur agrégé d’éducation physique et sportive (UFR des STAPS de l’université d’Artois). Membre du Sherpas, il est inscrit en thèse de doctorat STAPS à l’université de Montpellier.
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