Première partie. Le risque, l’engagement, les rapports sociaux de sexe
p. 17
Texte intégral
1Faire une sociologie de l’engagement dans les pratiques sportives à risque conduit à emprunter quelques détours qui n’en sont pas vraiment. L’exploration de la littérature donne parfois l’impression de se perdre ou plus exactement de perdre de vue le sujet, jusqu’à ce que les écarts apparaissent finalement comme les pièces d’un puzzle qui se révèlent lorsqu’elles s’organisent. C’est que l’objet étudié n’est pas isolé mais s’inscrit au contraire dans un ensemble problématique. Les pièces qu’il faut ici associer prennent ainsi la forme des problématiques du risque, de l’engagement et du genre.
2Le premier chapitre s’attèle fort logiquement à renseigner la question du risque en partant d’une réflexion générale sur son statut dans les sociétés occidentales contemporaines, ses modes de production et de traitement, pour progressivement borner l’étude en arrêtant une définition des sports à risque. Cette façon de procéder relève d’une posture « technique » que nous défendons : pour mener le travail de terrain, il est indispensable de rigoureusement le circonscrire.
3C’est un préalable nécessaire pour que puisse être posée la question de l’engagement dans ces pratiques de loisir qui semblent heurter la raison (chapitre 2). Justement parce qu’ils se parent d’une apparente irrationalité, ces choix interpellent et posent de façon originale la question plus générale des engagements et des parcours.
4Engagement dans des pratiques sociales pour lesquelles la partition des sexes est très inégale. Les sports à risque sont de fait, des sports d’hommes, quantitativement, historiquement, socialement. Cela situe les rapports sociaux de sexe, comme variable et comme concept, au cœur de l’enquête (chapitre 3).
5Juxtaposées au départ comme quelques outils utilisés tour à tour, ces problématiques se trouvent progressivement imbriquées lorsque sont étudiés les sports à risque et leurs pratiquant(e) s. Ces orientations doivent apparaître alors non pas comme un carcan qui bride l’interprétation mais comme une ressource qui ouvre des pistes et nourrit l’imagination sociologique. Cela signifie que les apports conceptuels et notionnels discutés dans cette partie ont circonscrit l’enquête de terrain plus que le périmètre de l’interprétation.
6Car c’est seulement en fondant le travail sur l’enquête de terrain qu’il est possible de proposer des éléments de compréhension de ce phénomène dont on aura compris la complexité et la richesse des ramifications. Il fallait alors fort logiquement présenter les « coulisses » de cette recherche : considérations de méthode et présentation des techniques mobilisées (chapitre 4). Elles sont une traduction en acte de la sensibilité de l’enquête.
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