Quand un sigle en appelle un autre
p. 123-138
Texte intégral
Cette réflexion trouve sa source dans deux centres d’intérêts propres à l’Analyse du Discours : d’une part, les mots eux-mêmes et d’autre part, la mise en mots des phénomènes sociétaux et politiques à travers l’étude d’un corpus de presse, en l’occurrence espagnole.
1Les médias sont des acteurs de l’histoire immédiate : ils témoignent des événements survenus et des opinions circulant à une époque donnée ; surtout ils produisent le discours dans lequel les événements constituent un moment particulier qui est intégré dans une véritable chaîne de discours.
2Même si la notion d’événement soulève de nombreuses questions et suscite la réflexion de nombreux chercheurs relevant de disciplines diverses (histoire, philosophie, anthropologie, sociologie, sciences de l’information et de la communication, linguistique, Analyse du Discours), il sera question ici de sa médiatisation. Pour désigner des événements dramatiques de l’histoire espagnole récente, la presse espagnole produit et utilise des sigles.
3Pour illustrer ce propos, considérons la tentative du coup d’État du 23 février 1981 en Espagne1. Le roi d’Espagne Juan Carlos prononça deux discours solennels, l’un adressé à l’ensemble des espagnols dans la nuit du 23 au 24 février et le second aux dirigeants politiques réunis le lendemain le 24 février. Quels mots, quelles expressions pour nommer et désigner cet événement le roi a-t-il utilisés ? La comparaison faite avec les expressions utilisées par trois quotidiens dans les jours qui ont suivi est riche d’enseignements (C. Pineira-Tresmontant, 2005).
4Le roi s’est refusé à nommer l’événement et ses auteurs de façon directe. Si le roi n’a jamais utilisé le syntagme nominal golpe de estado (le coup d’État), les journalistes n’ont pas hésité à aborder, de façon certes différente et après un certain temps2, le golpe de estado qui semblait bien être un syntagme nominal tabou dans cette Espagne de la Transition démocratique. Dès lors, l’événement « Coup d’état » survenu le 23 février 1981 est devenu dans le discours médiatique courant le 23-F. C’est ce type de reformulation ou siglaison qui nous interpelle aujourd’hui d’autant plus qu’il est devenu récurrent. Si la siglaison répond dans la presse espagnole comme partout ailleurs à une préoccupation d’économie de langue, la vitalité créative de la presse espagnole en matière de siglaison produit une série de sigles associée à une classe d’événements particulière, celle des événements politiques ou terroristes.
5En effet, les médias espagnols en font un usage fréquent pour désigner des événements marquants de la politique et de l’histoire espagnoles contemporaines.
6Les sigles analysés ci-après apparaissent comme des signes linguistiques porteurs de sens qui se répondent mutuellement et font appel à la mémoire collective espagnole. Ces sigles bien que dotés d’une combinaison alphanumérique particulière, font en quelque sorte lexique à part.
La siglaison revient à créer un néologisme : elle contribue à la créativité lexicale. [...]. La siglaison est une forme d’abrégement d’une unité syntagmatique ou phraséologique, [...]. Sigler un syntagme consiste à retenir la ou les lettres initiales de certains ou de tous les éléments le composant, et à les rassembler dans un mot unique nouveau. [...]. Si la siglaison est déjà présente dans l’Antiquité, elle devient de plus en plus fréquente au cours du XXe siècle, notamment dans certains domaines dont ceux de la vie politique et des politiques publiques3.
7Comment et pourquoi les médias, notamment la presse écrite, créent-ils de tels désignants d’événements ? Quelle est la fonctionnalité pragmatique de ces formulations ou reformulations mises en œuvre dans la représentation et l’interprétation des événements ?
8Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, nous examinerons successivement comment définir en langue ces objets d’étude particuliers, puis comment comprendre leur fonctionnement en discours.
1. Une construction linguistique hybride ?
9Parmi le foisonnement de désignants qu’un même événement peut engendrer, les sigles présentent une certaine originalité puisqu’ils se caractérisent, au niveau morphologique, par une composition hybride. En effet, ils résultent d’une combinaison alphanumérique relativement simple regroupant au plus trois caractères réunis ou non par un tiret où le nombre réfère au jour, la lettre initiale en majuscule au mois, l’ensemble signalant la date de l’événement, comme par exemple le 23-F. Ils sont donc le produit d’un processus linguistique bien connu : la siglaison puisque le seul caractère alphabétique présent résulte de l’abréviation du mois.
Le sigle est le plus souvent considéré comme une unité lexicale. Il se définit comme un nom formé à partir des initiales provenant d’une lexie simple qui ont la dimension d’un mot : A (Angström), C (Celsius), H (hydrogène), W (Watt) ; le sigle opère souvent sur un groupe de mots, soit une lexie composée de plusieurs mots, sorte de mot composé plus ou moins lexicalisé : GB (Grande-Bretagne), UV (ultraviolet), soit une lexie complexe résultant du regroupement de plusieurs mots et constituant des séquences figées : SVP (s’il vous plaît), RAS (rien à signaler). (B. Pottier, 1974)
10Il est intéressant de voir que l’usage du numéral renvoie également à un souci d’économie en langue. Le nombre de caractères numériques utilisés est moindre que le nombre de caractères alphabétiques correspondants : comparons par exemple les formes 23-F et Dos de Mayo ou Tres de Mayo4.
11Ainsi le sigle appartient bien à la classe des noms et se définit comme un signe linguistique. Aussi, dans notre cas, les objets considérés présentent des propriétés syntaxiques et grammaticales caractéristiques du nom propre et contribuent ainsi à l’onomastique politique ; ils relèvent également sur le plan syntaxique, comme nous le verrons ultérieurement, des propriétés du nom commun (présence d’un déterminant-article ou adjectif) et participent d’une construction linguistique hybride : le 23-F ressemble morphologiquement à un sigle sans en être un, à un acronyme sans vraiment en être un, à un nom propre sans en avoir tout à fait le fonctionnement.
Le mot nouveau par la siglaison peut être de deux sortes : s’il est lu en l’épelant, en dénommant chaque lettre séparément (prononciation disjointe) : c’est un sigle stricto sensu ; s’il se lit comme un mot (prononciation intégrée) : c’est un acronyme, oralisé comme un mot.5
12De plus, cet objet hybride fait sens par lui-même puisqu’il désigne en discours un événement, il relèverait donc de la catégorie des praxonymes dans la typologie de Gerhard Bauer (G. Bauer, 1985) pour désigner des faits historiques comme « la Guerre de Trente ans » ou de celle des héméronymes proposé par Laura Calabrese (L. Calabrese, 2008) qui mettent en avant des coordonnées temporelles du style « 11 septembre » c’est-à-dire des dates qui désignent des événements. Cette spécification de la référence leur permet de désigner des événements particuliers (le 14 Juillet, Octobre 17, Septembre Noir) distinctement des chrononymes, concept développé par Danièle Van de Velde (D. Van de Velde, 2000) c’est-à-dire « les noms propres de temps » qui permettent de dénommer des périodes et qui s’opposent aux héméronymes qui effacent la durée de l’événement. On hésite entre toutes ces classifications référentielles.
13Il semble que notre objet se rapprocherait davantage, comme nous le verrons ultérieurement des praxonymes qui dénomment selon Sarah Leroy (S. Leroy, 2004) des faits historiques ou des événements dont les déclencheurs, les responsables, les participants et les patients sont des êtres humains bien que les années, les noms de mois et parfois le jour soient considérés comme des noms propres car « leur rôle semble bien être celui de tous les noms propres : appuyer la référence sur d’autres repères que ceux de la deixis » (D. Van de Velde, 2006).
14Mais laissons-là ces considérations d’ordre morphologique, syntaxique, grammaticale, orthographique qui relèvent de la langue pour appréhender nos objets en discours.
15L’usage récurrent et la production renouvelée de tels sigles alphanumériques dans le discours médiatique de l’Espagne contemporaine a très certainement une portée qui va au-delà de ces aspects purement linguistiques : comment peut-on comprendre que depuis plus de trente ans ce procédé de siglaison soit utilisé par les médias espagnols quel que soit leur horizon politique, quel que soit leur lectorat ou leur auditoire ? Que veut-on dire quand on crée un sigle ou un acronyme ? Quel sens prend le sigle ou l’acronyme en contexte ? Quel rôle joue le sigle ou l’acronyme dans la presse ? Que veut-on dire et que comprend-on lors de chaque usage d’un sigle ou d’un acronyme ?
16Autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter des éléments de réponse. Si la multiplication des sigles dans des contextes toujours plus nombreux obéit globalement à un principe d’économie de la langue – moins de temps d’élocution, moins d’espace de communication mais une compréhension immédiate – il reste cependant, au-delà de ce facteur d’explication générique, à comprendre pourquoi les médias espagnols ont fait émerger, de façon convergente, des appellations siglées pour désigner quelques-uns des événements récents les plus frappants de l’histoire contemporaine espagnole.
2. De l’événement au sigle
17Les médias exercent leurs activités sous des contraintes connues : comme toute instance médiatique, les journaux espagnols travaillent dans une temporalité définie par l’événement, et s’adressent à un public qui requiert de comprendre instantanément la problématique des titres, des photos, des légendes, etc. Bref, les médias espagnols ont développé un usage linguistique surprenant en recourant à des sigles ; quelle que soit leur couleur politique et les caractéristiques de leur lectorat, ces médias ont en commun d’identifier certains événements par l’abrégé de leurs dates respectives, instaurant ainsi un lexique parallèle et particulier. Cette communauté d’usage médiatique nous laisse supposer que le lexique des sigles est parfaitement intelligible aux lecteurs : non seulement les lecteurs sont censés identifier le référent initial, dans ce cas la date, mais également connaître le contexte qui a donné naissance à ces sigles. Ceux-ci sont liés à un moment donné de l’actualité, puis de l’histoire et ne sont compréhensibles, c’est-à-dire interprétables qu’en contexte. Ainsi, la presse espagnole contemporaine évoque certains événements dramatiques d’une manière brève et frappante ; sur le modèle du coup d’État du 23 février 1981, devenu le 23-F, le tragique attentat du 11 mars 2004 à Madrid est devenu le 11-M. Les lecteurs, quel que soit leur horizon politique, partagent une compréhension commune de cet usage.
2.1. Le sigle-événement : usages pragmatiques des sigles dans la presse espagnole
18Les sigles dont il sera question, ici, sont tous associés à des événements politiques marquants et semblent être d’un usage commun dans la presse espagnole. Notre attention portera sur une série composée de sigles-événements communément utilisés : 23-F, 11-S, 11-M, 14-M, 7-J, 11-S indio et le 15-M sans spécification de l’année. Ces sigles apparaissent dans cet ordre chronologique et évoquent respectivement le 23 février 1981, le 11 septembre 2001, les 11 et 14 mars 2004, le 7 juillet 2005, le 11 septembre 2008, le 15 mai 2011 et le 20 octobre 2012.
19Parmi les sigles retenus, certains se rapportent directement à l’Espagne : 23-F, 11-M, 14-M, 15-M et 20-0 ; les autres à des événements extérieurs à l’Espagne.
20Le 23-F rappelle, comme nous l’avons déjà évoqué, la tentative de coup d’État du 23 février 1981 par le Colonel Tejero au lendemain de la Transition espagnole, le 11-M évoque les attentats de la gare d’Atocha du 11 mars 2004 à Madrid, le 14-M l’Espagne se rendait aux urnes pour choisir son cinquième Chef du gouvernement depuis la Transition et le 15-M renvoie au Mouvement de los Indignados initié en 2011. Enfin, comme on peut facilement le deviner, le 11-S renvoie aux attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington, le 7-J à ceux de Londres et le 11-S indio à ceux de Bombay.
21Bien entendu, le contexte dans lequel s’est produit l’événement est essentiel à l’usage du sigle associé : pour les contemporains, la compréhension est immédiate, le sigle fonctionne car il « parle de lui-même ». Sauf à transmettre la mémoire de l’événement d’une génération à l’autre, ce qui est plausible pour certains événements, l’usage du sigle restera cantonné à un certain lectorat. Dans le cas d’espèce, les sigles 23-F, 11-M, 14-M et 15-M renvoient à un contexte que nul n’ignore en Espagne. Ces cinq sigles évoquent des changements importants dont les conséquences ne furent pas seulement humaines et matérielles mais aussi politiques. Ainsi le 14-M marque une alternance politique entre le gouvernement de centre droit du Partido Popular (PP) et celui qui fut élu immédiatement après, celui du Partido Socialista Obrero Español (PSOE). Quant au mouvement des Indignados, il a frappé par sa rapidité la classe politique espagnole et est perçu comme un phénomène inexplicable. Ces deux sigles relatent, de façon raccourcie, des événements qui marquent des ruptures politiques. L’année au cours de laquelle cet événement est survenu n’est pas l’élément le plus important et, de fait, le sigle l’oblitère, donnant un accès direct à la mémoire de l’événement. À ce titre, l’instantanéité de la compréhension que les lecteurs ont de ces sigles est concrétisée dans le raccourci « flash » du sigle et réunit les Espagnols autour de cet événement d’un jour.
2.2. Les sigles commémoratifs
22Selon la Real Academia Española (RAE), la commémoration, c’est : « Memoria o recuerdo que se hace de alguien o algo, especialmente si se celebra con un acto o ceremonia »6 ; il faut dire qu’en ce qui concerne les attentats de Madrid, les commémorations officielles ne sont pas réellement de mise, ce sont des associations de victimes qui font le choix de commémorer ce jour. En ce qui concerne le 11 Mars, l’État espagnol n’a pas jugé nécessaire d’organiser de cérémonie officielle, hormis la première année où toutes les cloches de Madrid avaient sonné en souvenir de ce qui s’était passé l’année précédente et l’inauguration, le 11 mars 2007, du monument aux victimes des attentats à la gare d’Atocha. L’emploi du sigle 11-M permet, en fait, de se remémorer – chaque année le 11 Mars – des événements tragiques même si l’on ne se rappelle pas l’année exacte au cours de laquelle se sont produits ces événements. Tout comme trente ans plus tard, beaucoup d’Espagnols ne se souviennent probablement pas que le colonel Tejero s’est lancé dans une tentative de putsch en 1981 ; en revanche, bien qu’il n’y ait pas de commémoration officielle, on se souvient qu’un certain 23 Février, l’Espagne a failli basculer vers l’ancien régime ; ainsi les sigles unissent les Espagnols entre eux, autour d’une mémoire et d’une compréhension communes.
23Dans notre observation, les sigles se présentent donc comme un jeu de transmission qui traverse le temps qui passe et garde vive la mémoire collective d’événements qui concernent tous les Espagnols. Pour illustrer notre propos, nous prendrons appui sur quelques titres ou passages d’articles extraits du corpus d’étude regroupant quelques journaux de la presse espagnole contemporaine à savoir El País, El Mundo et A.B.C. et un journal électronique Libertad Digital. L’échantillon sélectionné n’est pas exhaustif mais représentatif des différents usages des sigles.
Le 23-F
24Considérons dans un premier temps le sigle 23-F dont le référent varie selon le journal qui l’utilise.
25Dans les extraits ci-dessous tirés de El País, ce sigle fait référence à la date de la tentative du coup d’état et s’apparente, à ce titre, à un héméronyme ou dénomination calendaire. On peut en célébrer l’anniversaire, il fait appel à la mémoire des lecteurs et dans ce cas, il est chrononyme c’est-à-dire qu’il fait référence à la mémoire historique, il est un nom de période.
La conmemoración del 30° aniversario del 23-F ha vuelto a poner de manifiesto el gran desconocimiento que existe sobre la gestación…
El 23-F es solo uno de los múltiples ejemplos en los que no se ha podido conocer toda la verdad...7
26La signification portée par le sigle de l’extrait ci-dessous, toujours dans El Pais, est bien différente puisqu’elle fait référence aux événements eux-mêmes et aussi – au moins partiellement – à l’interprétation que l’on peut donner à ces événements. En tant que nom d’événement, il rejoint la classe des praxonymes.
La Casa Real desmiente comprensión con el golpe de Estado del 23-F8
La Casa Real ha enviado una carta a Izquierda Unida en la que desmiente que el Rey Juan Carlos hubiera sido “comprensivo” con los golpistas del 23-F en las horas posteriores a la intentona de 1981...
27Un journal d’une orientation politique différente comme El Mundo reprend exactement le double usage identifié dans les exemples précédents extraits de El País : une date abrégée d’une part, une référence politico-historique d’autre part.
El 30° aniversario del 23-F impregna la parilla de TVE, Antena 3 y Telecinco9
El intento de golpe de estado del teniente coronel Antonio Tejero será objeto de análisis y debate en varios programas especiales.
Las armas del 23-F10
ELMUNDO.es analiza el 23-F desde el punto de mira de las armas utilizadas en el intento de golpe de Estado. Desde la pistola reglamentaria del teniente coronel Antonio Tejero, a los subfusiles de los guardias civiles, algunos de cuyos cargadores…
28Le troisième journal J.B.C. met d’abord en avant la signification historique qui est mise en scène dans une série télévisée qui porte son nom.
El 23-F entra en la historia de las series de televisión11
Todo comienza en el Palacio de la Zarzuela, un lunes 23 de febrero de 1981. Este “23F” está dirigido por Silvia Quer.
29La deuxième citation relevée dans A.B.C. fait plutôt appel à une notion chronologique.
23-F : el día después12
Transcurridos treinta años del 23-F y conocida sólo la verdad judicial, a la vista de lo conocido, solo quedan dudas, elucubraciones y, probablemente, muchas falsedades.
Le 11-S
30On voit dans l’extrait suivant de El País que le sigle 11-S recouvre un concept de rupture historique dans les domaines politiques (première citation) et économique (seconde citation).
Biblioteca imprescindible del 11-S13
Lo que es evidente, se señala en De Nueva York a Kabul, el anuario del Centro de Investigación para la Paz, es que el 11-S ha acentuado la tendencia a usar la fuerza como método para resolver los problemas internacionales…
La economía del miedo14
El mayor efecto económico del 11-S fue el psicológico. Los ataques contribuyeron a aumentar el temor de los inversores y consumidores en un momento que económicamente ya era malo
31Il ne s’agit aucunement dans ces citations d’évoquer une date mais bien la signification profonde d’un événement marquant.
32Le contexte du sigle 11-S dans El Mundo fait référence explicitement à une date même si chacun sait que la tragédie de ce jour constitue une référence dans l’histoire récente.
El primer rascacielos del nuevo WTC se completa casi 11 años después del 11-S15
Yo presencié el 11-S desde mi casa, es difícil poner en palabras de una forma adecuada la sensación que me produce ver completada la primera torre del nuevo World Trade Center, que ahora se erige después de aquella tragedia, ha dicho por su parte el presidente de la Asamblea estatal, Sheldon Silver.
33Le sigle 11-S dans les deux citations extraites d’A.B.C. est associé au terrorisme international et à la tragédie de l’histoire américaine des cinquante dernières années. Dans ce cas, il s’agit d’interprétation historique et non de chronologie.
Más de 500 detenidos en España vinculados al terrorismo islamista16Cinco meses después, ya después del 11-S, fue desarticulada, en el marco de la “Operación Dátil” una célula de Al-Qaida liderada por el sirio Imad Eddin Barakat Yarkas, “Abu Dahdah1.
Polémica en México por la construcción de un memorial de las victimas del “narco”17
Una de las primeras cuestiones que ha suscitado el memorial -inspirado por el de los caídos en Vietnam, de Washington, y el de las víctimas del 11-S- se refiere a los nombres que deben aparecer en los murales.
2.3. L’appel des sigles : d’un attentat à l’autre
34Quelles relations entretiennent les sigles entre eux ?
35C’est dans le monde entier, et pas seulement en Espagne, que le 11-S est devenu une référence en matière de terrorisme, un concept universel de l’attentat terroriste ; le sigle 11-S, quant à lui, est un sigle pour tous, il sert d’archétype lexical pour les médias espagnols. La presse espagnole en reprenant ce sigle recourt une fois de plus à la mémoire collective pour décrire un événement immédiat et lui donner sens. Par exemple, le rappel au 11-S pour commenter les attentats du 14-M permet d’évoquer le modus operandi semblable des deux attentats, américain de 2001 et espagnol de 2004 : un moyen de transport collectif, des bombes, un massacre de masse, un auteur qui est Al Qaeda.
36C’est dans ce cadre que la presse espagnole peut titrer d’une formule démonstrative :
Escalofrio del 11-S en Madrid18
37Cette formule signifie que l’attentat de Madrid est désigné comme une réplique (tremblement de terre) à Madrid de l’attentat du 11-S en Amérique. Les sigles 11-S et 11-M opèrent par analogie, tous deux renvoyant au terrorisme de masse.
38Par contraste, les attentats à Londres de juillet 2005 avaient été rapidement désignés comme les événements du 7-J : plus européens, plus classiques dans le mode opératoire. Sur ce mode de création lexicale par sigle, les médias espagnols ont donc poursuivi leur dénomination des attentats tragiques19 en associant l’émotion de leurs lecteurs :
7-J : una amenaza para todos20
Reino Unido cierra las heridas del 7-J21
39Un autre sigle mérite notre attention : il s’agit du 11-S Indio22 qui fonctionne comme un « sigle expression ». Le 11-S Indio nous offre une double information : confronté à lui, le lecteur fera référence aux attentats du 11-S, et comprendra que l’adjectif indio indique la position géographique de l’attentat. Nous avons donc à faire à une information « simultanée ». L’Espagne est bien loin de l’Inde et de sa politique intérieure et extérieure et le 11-S indio fournit instantanément un signifiant très clair aux lecteurs non avertis, l’adjectif indio faisant référence à une autre source, celle de l’Inde, et levant toute ambiguïté. Pourtant le 11-S est différent du 11-S Indio par le mode opératoire, – aucun moyen de locomotion n’a été mobilisé à Bombay. De plus, pourquoi ne pas désigner l’attentat indien par le jour et la lettre du mois au cours duquel il a eu lieu ? En effet, les événements de Bombay se sont déroulés du 27 au 30 novembre 2008 et constituent donc une série de « mini-attentats », au contraire de ceux du 11-S ou du 11-M qui étaient ponctuels. Ce sigle, 11-S indio, a donc été créé par analogie avec le 11-S. Contrairement à lui et aux sigles qui concernent explicitement les événements survenus en Espagne, le 11S-Indio est un signe linguistique non motivé puisque la composition n’est pas associée avec l’événement survenu à Bombay, sinon de manière indirecte et par analogie transitive avec les attentats du 11-S. Il serait une sorte d’antonomase.
40Ces différents exemples, espagnols et étrangers, suggèrent que les médias espagnols associent dans le même cadre de signification et de mémoire nationale tous les attentats marquants constituant une agression contre une communauté nationale démocratique.
Los periódicos españoles discrepan al comparar el 7-J con el 11-M23
41On notera par contraste que les attentats récurrents de l’ETA en Espagne n’ont jamais donné lieu à un tel traitement.
2.4. Les sigles satellites
42Cette construction de sigles-événements par analogie ou pas, définit un champ sémantique particulier, celui de l’« attentat », que cet attentat soit de nature terroriste 11-M ou politique 23-F.
43Il faut cependant éviter une conclusion trop rapide et discuter la notion de « champ » à propos des sigles associés à des attentats. Ainsi, le sigle 14-M qui fait référence au 14 mars 2004, date des élections survenues immédiatement après les attentats de Madrid, est un intrus. Le sigle 74-M construit sur le même modèle que le 11-S ou le 11-M se présente comme étant un élément étranger dans la liste. En fait, ce sigle naît et est assez vite repris par les médias après les élections, même si l’on parle plus communément depuis lors de las elecciones del 2004 pour désigner le 14-M. En fait, ce sigle est né « sur le moment » avec un lien établi sur le plan chronologique entre le 11-M et 14-M ; en voici quelques illustrations :
Del 11-M al 14-M : Los mecanismos del cambio electoral. (J.R. Montero et I. Lago Peñas, 2005).
Del 11-Mal 14-M : estrategia yihadista, elecciones generales y opinión pública.24
14-M, terrorismo y democracia.25
44Par ces quelques exemples, on note que le 14-M est associé au Z/–/W par comparaison. Dès lors, le sigle 14-M se présente comme un « sigle satellite », il prend son sens autour du 11-M. Les élections du 14 mars 2004 ont donc été vues comme un « attentat ». Certains médias sont allés plus loin, évoquant des élections éclipsées par l’attentat, et même conditionnées par lui, c’est le cas de Peter Waldmann et de son article El impacto del terrorisme) sobre la opinión pύblica y la politica26.
3. Manipulations ?
45La presse de centre droit et de droite comme El Mundo ou Libertad Digital (journal électronique) suggèrent même la relation entre le 11-M et le 23-F et considèrent que les deux événements sont de même nature : ils sont un « coup d’état ».
El 11-M ha sido la conspiración más grave urdida en la democracia27El director de El Mundo, Pedro J. Ramírez, ha sido entrevistado este sábado por Luis del Pino en esRadio. Uno de los temas principales de la entrevista ha sido el 11-M, en el que ve “similitudes” con el 23-F. Pero también ha hablado de las crisis que azotan España…
46Pour le journal, Libertad Digital, ces deux événements sont le produit d’une conspiration interne, et non d’une menace extérieure comme pourrait l’être le terrorisme djihadiste. De plus, les deux journaux suggèrent que le grand bénéficiaire du 23-F et du 11-M est le même, le PSOE qui est arrivé au pouvoir juste après ces événements. Si bien que ces deux journaux mettent en circulation une suspicion sur le PSOE, non pas comme auteur matériel de ces deux événements mais bien comme l’inspirateur, voire le conspirateur.
47La presse du centre gauche, El País, met en relation le 11 -M avec le 11-S, considérant ainsi que les deux événements sont de même nature : ce sont des attaques terroristes extérieures, et dans les deux cas provoqués par Al-Qaeda. On notera que le journal El País ne regarde pas l’intérieur du pays, n’établit pas de conspiration et ne considère pas le 11-M comme un coup d’état ou un attentat fomenté pour changer le gouvernement d’Espagne.
48Cependant, on relève un rapprochement de même type entre le 11-M et le 15-M dans El País du 8 juillet 2011 :
“Del 11-Mal 15-M
La movilización contra la guerra en Irak y la indignación ciudadana ante las mentiras del PP tras los atentados de 2004 fueron precursoras del actual estallido social contra la sumisión del PSOE a los mercados
49Cette proximité d’emploi renoue, dans ce cas, avec le passé. Ici, il est fait référence aux manifestations qui suivirent l’attentat du 11-M et firent basculer le régime politique de l’Espagne. En effet, les attentats du 11 M eurent lieu en pleine période électorale comme le mouvement du 15-M.
50Ces exemples, montrent comment la relation établie par les médias entre les sigles sert de moyen « idéologique » pour transmettre une vision particulière du passé et du présent et participe de la construction de l’événement historique dans et par la presse.
3.1. Des sigles-témoins ?
51Toutefois le fonctionnement des sigles par analogie puis par extension satellitaire, montre qu’ils vivent d’une façon autonome par rapport à leur source initiale : on perçoit aisément que le lecteur d’un article de presse mentionnant aujourd’hui le sigle 23-F peut probablement ne plus rien savoir du contexte du putsch avorté du 23 février 1981 mais fera référence à l’idée d’un attentat contre la démocratie espagnole. Combien de temps et d’usages faudra-t-il pour que le sens donné au sigle 11-S soit dissocié de l’effondrement des tours par attaque d’avions et fasse référence au seul prototype de l’attentat de masse ? La question qui est donc posée ici, en observant la prolifération de certains sigles événements dans la presse espagnole, et celle de la dissociation du signe linguistique qu’est le sigle avec sa source initiale : le sigle, une fois créé, est un signe parmi d’autres qui fait sa vie et c’est bien l’usage qui lui confère un sens, ici celui de l’attentat. Nous rejoignons là les propos de L.-J Calvet :
[...] l’expérience concrète, l’usage quotidien du sigle sont séparés de la connaissance de sa source [...]. Le sigle semble donc avoir dans l’oralité une existence autonome, renvoyer à un signifié sans que la médiation de sa source ne soit nécessaire. (L.-J. Calvet, 1980 : 78)
52Ce processus correspond-il à une stratégie qui serait développée par les journalistes ? Difficile de l’affirmer sauf à poser l’hypothèse que la prolifération et l’usage de ces sigles événements permettraient la transmission du souvenir de ces attentats, à travers les générations de lecteurs, grâce à l’efficacité propre de ces sigles. Au-delà d’un instrument médiatique, de tels sigles passent le témoin de période en période à propos d’événements considérés comme essentiels. Sont-ils vraiment des sigles-témoins ? C’est une hypothèse séduisante mais qui reste à valider.
3.2. Économie de signes et idéologies
53L’apparition de sigles en relation avec des événements historiques est une création médiatique, un moyen utilisé par les médias pour fournir une certaine interprétation ou perception de l’événement traité.
54Les sigles utilisés dans la presse ont un certain « contenu mémoriel ». Les sigles se référant à certains événements du passé, sont des « lieux de mémoire », des instants congelés qui réactivent la mémoire. Mais il y a autant de souvenirs du passé que d’interprétations. Aussi, ce qui s’oublie ou ce qui se remémore obéit aux intérêts et aux idéologies existant dans le présent. On se remémore le passé depuis aujourd’hui, et ce que nous pensons aujourd’hui influence ce que l’on remémore.
55La mémoire des événements passés peut être qualifiée de polyédrique au sens où chacun conserve de l’événement concerné un ensemble de traces qui lui sont propres vu son expérience proche ou lointaine de l’événement lui-même et les interprétations qu’il a pu s’approprier à propos de cet événement. L’usage des sigles fait l’économie des conflits d’interprétations et facilite la référence mémorielle à un événement donné ainsi que l’association avec d’autres événements via d’autres sigles.
56La relation entre les sigles 23-F, 11-S et 11-M établie par les journaux renvoie à une certaine vision du monde et offre un message chargé d’idéologie. Ce n’est pas le sigle qui est important mais la relation établie avec les autres sigles ou avec les sigles satellites.
57À l’issue de ces quelques réflexions, on pourrait distinguer parmi les sigles abordés dans cette étude :
1. les sigles qui font référence à des attentats massifs comme le 11-S et le 11-M (sauf ceux perpétrés par ETA pas aussi massifs que ceux provoqués par le terrorisme djihadiste),
2. les sigles qui font référence à un point d’inflexion où l’histoire politique ou institutionnelle de l’Espagne semble changer (23-F ou le 20-N date de la mort de Franco),
3. les sigles qui font référence à des rendez-vous essentiellement électoraux : 14-M, vote national ; les élections basques apparaissent dans la presse sous la forme 21-0 (21 de octubre).
58Après ce rapide balayage, on peut conclure que :
Le sigle, comme tout vocable, ne sert pas seulement à désigner : il mobilise, dénonce, rend légitime ou illégitime, distingue, rapproche, oppose, stigmatise, argumente – il politise.28
3.3. D’un sigle à l’autre : donner un signal mais lequel ?
5923-F, 11-S, 14-M et 15-M. Quoi de commun entre ces étranges sigles qui se réfèrent à des événements graves, voire tragiques, à 30 ans de distance ?
60Au-delà d’une règle d’économie du langage, bien confirmée dans de nombreuses langues, la spécificité de cette liste tient aux aspects suivants :
- elle est commune aux médias écrits et télévisés espagnols, au-delà des clivages politiques,
- elle comprend des substantifs créés à l’occasion de ces événements et tous composés de façon simple : le nombre référant au jour, la lettre en majuscule au mois, date de l’événement,
- elle est connue et reconnue par les lecteurs et auditeurs de tous âges et cultures – de 1981 à 2012 mais n’apparaît pas dans le Dictionnaire de la RAE.
61Des sigles donc, mais des sigles qui prolifèrent, se font écho et se perpétuent dans le temps, en Espagne seulement.
62Quelques caractéristiques doivent être soulignées pour ouvrir un débat de compréhension :
– une date, celle d’un jour précis, c’est factuel, irrécusable : un produit journalistique, rigoureux et incontestable donc, à partager avec les lecteurs et les auditeurs. Une date a l’apparence du Vrai. Est-il vrai pourtant qu’un événement puisse se lire dans son immédiateté calendaire ? Le colonel Tejero du 23-F, les terroristes du 11-S et du 11-M, les indignés du 15-M, etc. sont-ils apparus avec leur action ?
63Instituer à travers des dates l’idée que les ruptures événementielles donnent à notre histoire une forme discrète et non celle d’un mouvement long, continu, est un argument implicite très fort. Il est partagé depuis 30 ans par les utilisateurs de ces sigles.
– un sigle prenant la forme d’un chrononyme – d’apparence incontestable donc – facilite par sa simplicité à la fois le partage et la mémoire. Partage entre utilisateurs de tous bords et rappel de références qui sont propres à la mémoire de ces mêmes utilisateurs. Est-il suffisant de former et partager des sigles simples pour partager des références historiques et idéologiques aussi variées et complexes ?
64La siglaison médiatique, processus de création lexicale codée, a une vertu illusoire : celle d’accréditer qu’un mot-valise tout neuf peut être créé et approuvé par l’usage, à l’initiative des journalistes et de leurs lecteurs-auditeurs. Pourtant, la signification de ces mots-valises est loin du concept, donc du référentiel. La multiplication et l’usage répété des sigles peuvent laisser penser – ce serait illusoire – que leur signification est unique et connue de tous. – la vitalité de ces sigles alphanumériques dans les médias espagnols depuis plusieurs années est un défi linguistique que le seul souci d’économie du langage ne saurait expliquer. Les générations modernes d’espagnols s’y reconnaissent mais cette forme de sigle ne franchit pas les frontières. Si le langage est une pensée, le fonctionnement des sigles évolue nécessairement. On peut ainsi compter que le 23-F de 1981 et le 15-M des Indignados ne parlent pas la même langue.
65En guise de conclusion, je citerai cette réflexion de Roger Caillois :
Je me défendais d’ajouter aux mots un ou plusieurs suffixes successifs, en sorte qu’il devient nécessaire de réfléchir pour ne saisir le sens d’ailleurs incertain. Que la philosophie et les sciences humaines se soient laissé entraîner sur cette pente dangereuse n’a pas peu contribué à m’en écarter. Je ne parviens pas à croire qu’un mot de plus de 4 syllabes soit nécessaire pour signifier une notion importante. Au-delà, on peut parier presque à coup sûr qu’il y a logomachie. Il est plus difficile de retrancher des syllabes à un mot que de lui en ajouter. Le mot le plus bref est immanquablement le plus chargé de sève. (R. Caillois, 1978)
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Notes de bas de page
1 Le 23 février 1981, un officier de la Guardia Civil, le colonel Tejero Molina fait irruption au Congreso de los Diputados, une arme à la main, faisant une tentative de coup d’État. En 1981, l’Espagne est une jeune démocratie âgée seulement de six ans, l’irruption du colonel, nostalgique du régime précédent (40 ans de franquisme), marque un ultimatum de taille dans l’Histoire contemporaine espagnole puisqu’il pose la question : démocratie ou dictature, alors que l’Espagne se trouve encore dans sa phase de « Transition ».
2 Le 25 février pour El País et 1er mars pour A.B.C. et La Vanguardia.
3 Revue MOTS, Les langages du politique, N° 95, mars 2011.
4 Goya a signé deux célèbres toiles rappelant les événements dont il fut témoin lors de l’invasion de l’Espagne par les troupes napoléoniennes en 1808. « Le 2 mai à la Puerta del Sol » et « Les exécutions du 3 mai » reproduisent la révolte brutalement réprimée de la population madrilène.
5 MOTS, N° 95, op. cit., p. 6.
6 Mémoire ou souvenir que l’on fait à quelqu’un ou quelque chose, en particulier si on le célèbre par un acte ou une cérémonie.
7 El País du 2 mars 2011.
8 El País du 11 mars 2011.
9 El Mundo du 23 février 2011.
10 El Mundo du 24 février 2011.
11 A.B.C. du 23 janvier 2009.
12 A.B.C. du 23 février 2011.
13 El País du 7 septembre 2002.
14 El País du 13 septembre 2002.
15 El Mundo du 26 juin 2012.
16 A.B.C. du 2 août 2012.
17 A.B.C. du 9 août 2012.
18 Les frissons du 11 septembre à Madrid, A.B.C du 12 mars 2004.
19 Le 7 juillet 2005, un attentat terroriste à Londres fait 56 morts. Il est commis par Al Qaeda, semblable au 11 septembre 2001 et au 11 mars 2004.
20 7 Juillet : une menace pour tous. A.B.C. du 7 juillet 2006.
21 Le Royaume Uni referme les plaies du 7 Juillet. El País du 7 juillet 2006.
22 Le 11 Septembre Indien, marque une série d’attentats terroristes battant son plein le 28 novembre 2008 et laissant 173 morts. On a pu relever le 30 novembre 2008 dans El Mundo l’expression telle quelle su intentión era perpetrar un 11-S Indio que l’on peut traduire par : leur intention était de perpétrer un 11-S Indien.
23 Les quotidiens espagnols ne tombent pas d’accord en comparant le 7 Juillet et le 11 Mars. El Mundo du 8 juillet 2005.
24 Publié par le Real Instituto Elcano, N° 132-2004 – 21 juillet 2004 par Javier Noya.
25 José Ramón Montera et Ignacio Lago Peñas, El País du 29 décembre 2004.
26 L’impact du terrorisme sur l’opinion publique et la politique, Real Instituto Elcano, ARI N° 76/2006, 27 juin 2006.
27 Libertad Digital du 19 décembre 2009.
28 MOTS, N° 95, op. cit., 2011.
Auteur
Université d’Artois
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