Maurice Schumann, un élu du Nord, entre démocratie chrétienne et gaullisme (1945-1998)
p. 121-134
Texte intégral
1À la Libération, le pays découvre l’homme dont la voix anonyme a entretenu l’espérance pendant les années noires de l’occupation, comme porte-parole du général de Gaulle. À l’initiative de Georges Bidault, il est élu président national du Mouvement Républicain populaire (MRP) lors de son congrès constitutif, en novembre 1944. Ce nouveau parti appartient à la famille démocrate d’inspiration chrétienne, à laquelle Maurice Schumann appartenait dès avant-guerre, comme membre de la Jeune République, depuis 1935.
2Après avoir expliqué pourquoi il devient un élu du Nord, nous nous demanderons dans quelle mesure et comment il y a vécu sa double appartenance à la démocratie chrétienne et au gaullisme. Pour cela, nous distinguerons trois périodes. Dans la première, de 1945 à 1958, Maurice Schumann est député MRP de l’arrondissement de Lille. Dans la deuxième, de 1958 à 1973, il représente la vallée de la Lys, mais change d’étiquette entre ces deux dates. Enfin, pendant la dernière période, de 1974 à sa mort, il est sénateur et conseiller gaulliste de la région Nord - Pas de Calais.
3Pour la première période, nous avons relu le livre de Bruno Béthouart, Le MRP dans le Nord - Pas-de-Calais1, qui avait inspiré l’article de Pierre Pierrard, « Maurice Schumann, député du Nord et du MRP »2. Nous avons aussi consulté l’Aube, quotidien démocrate-chrétien qui est paru jusqu’en 1951, dont Maurice Schumann a été l’éditorialiste à partir de la Libération. Nous avons aussi relu les communications de Bruno Béthouart et de René Knockaert au colloque sur Maurice Schumann dont l’université Lille III a publié les actes en 20093.
4Pour la deuxième période, en plus de la communication de Thibault Tellier au même colloque4, le premier tome du Journal de l’Elysée5 de Jacques Foccart, Tous les soirs avec de Gaulle, nous a été très utile. Enfin pour l’ensemble de la période, nous avons consulté La Voix du Nord et de Nord Éclair et surtout le fonds Maurice Schumann, composé de 172 cartons légués par sa femme à la Fondation Charles de Gaulle en 2008 et accessible aux chercheurs depuis 2009.
Maurice Schumann, député MRP de l’arrondissement de Lille (de 1945 à 1958)
Un choix paradoxal ?
5Que Maurice Schumann soit devenu un élu du Nord peut paraître, a priori, paradoxal. En effet, il est né à Paris comme son père et son grand-père paternel6. Son domicile est resté jusqu’à son mariage celui de ses parents qui habitaient place Victor Hugo, dans le 16e arrondissement de Paris. Ensuite, la femme qu’il épouse en novembre 1944, Lucie Daniel, n’est pas originaire du Nord, mais de Menton, dans le Midi. Par ailleurs, il évoque, pendant la guerre, à Honneur et Patrie, davantage les Bretons et les Alsaciens-Lorrains que les Nordistes. Enfin, s’il participe en 1944, au sein de la 2e DB du général Leclerc, à la libération de Paris et de la Lorraine, il n’a été ni acteur ni spectateur de la libération du Nord.
6Cependant, en déduire qu’il n’avait aucune attache dans le Nord, région inconnue pour lui avant-guerre, serait inexact. En effet, une de ses tantes habitait à Marcq en Baroeul, près de Lille, où il venait enfant parfois en vacances7. Sa mère, Thérèse Michel, était née à Namur, en Wallonie. Lui-même s’était rendu dans le Nord pour tenir une conférence pacifiste, sous l’égide de la Ligue des Droits de l’homme, le 30 janvier 1932, à Armentières8. Toutefois l’implantation de Maurice Schumann ne résulte pas de son initiative, mais de celle de Jean Catrice.
7Celui-ci, dirigeant de la Résistance d’Inspiration Chrétienne (RIC) rencontre Schumann à l’occasion de la visite du général de Gaulle dans le Nord les 30 septembre et 1er octobre 1944. Jean Catrice se présente à lui comme « le frère de l’abbé Paul Catrice »9. Or ce dernier était bien connu de Schumann comme fondateur en 1933 de l’agence de presse Univers qu’il avait dirigée avant-guerre avec Joseph Folliet. Peu après, Jean Catrice, vice-président national du MRP comme de la fédération du Nord, propose à Maurice Schumann de prendre la tête de la liste MRP de Lille aux Législatives d’octobre 1945. Maurice Schumann accepte au début de l’année.
Les raisons d’une implantation
8Lille est d’abord la ville natale du Général. Ensuite, le Nord comprend la plus importante des fédérations MRP. Cette grande région industrielle textile a une tradition surtout de gauche. Mais il y existe déjà avant-guerre un important courant démocrate d’inspiration chrétienne, minoritaire, mais sans être marginal comme dans la grande majorité des autres régions françaises. La CFTC, à laquelle Maurice Schumann appartient dès avant-guerre, y est active au point d’inquiéter certains patrons qui s’en plaignent au Vatican qui d’ailleurs les déboute (1928). Puis la Résistance, d’inspiration chrétienne (RIC), est très active dans le Nord. L’occupation directe par l’Allemagne nazie du Nord - Pas-de-Calais, rattachée au commandement allemand de Bruxelles, contribue au « patriotisme à fleur de peau » de beaucoup de Nordistes. Enfin Maurice Schumann peut compter sur des réseaux efficaces pour l’aider à s’implanter. Jean Catrice est le commissaire régional à l’information. Les démocrates-chrétiens y disposent du quotidien Nord Éclair qui succède en 1944 au Journal de Roubaix. Schumann peut aussi compter sur la sympathie de La Voix du Nord qu’il avait citée en exemple à la BBC le 22 juillet 1942. Son premier rédacteur en chef, Léon Chadé, est un de ses anciens collègues de l’agence Havas et lui consacre un article élogieux en première page de La Voix du Nord du 4 octobre 194410.
9Par ailleurs, Maurice Schumann connait déjà l’évêque de Lille, Mgr Liénart11. Enfin, le commissaire de la République (préfet) nommé dans le Nord à la Libération, François-Louis Closon, est un de ses amis, ils ont créé ensemble à Londres, en 1941, la revue Volontaire pour la cité chrétienne.
Une implantation paradoxale ?
10Plus qu’un parachutage, il s’agit d’un mariage. Dans le cadre du scrutin proportionnel choisi à la Libération, le département du Nord est divisé en trois circonscriptions. Maurice Schumann dirige la liste MRP de la deuxième, qui comprend une dizaine de cantons avec l’agglomération de Lille12. Aux Législatives du 21 octobre 1945, si le MRP obtient déjà un succès national avec 23,9 % des suffrages exprimés, la liste de Maurice Schumann, elle, recueille 41,3 %, distançant de loin toutes les autres listes13. Elle obtient aussi beaucoup plus que les listes MRP des deux autres circonscriptions du Nord14. Avec 186 557 voix, la liste de Maurice Schumann est la mieux élue de toute la France. Même le journaliste Pierre Bourdan, qui avait pourtant appartenu à l’émission « Les Français parlent aux Français », est loin d’obtenir un tel résultat dans la Creuse15.
11Schumann épouse ainsi le Nord à cette occasion. Il a touché là les dividendes d’une campagne intense où il a labouré le terrain en tout sens. Son enthousiasme a été communicatif, sa voix a capté les foules qui n’oublient pas qu’elle a été celle du couvre-feu. Son électorat dépasse de loin celui acquis à la démocratie d’inspiration chrétienne. Il a bénéficié non seulement des suffrages de la plupart des électeurs non-marxistes mais de l’immense prestige lié à son ancien rôle de porte-parole du Général. Le MRP passe alors, selon l’expression de Maurice Schumann lui-même16, pour le « parti de la fidélité » à de Gaulle. Il s’identifie à lui. Le beau-frère du Général, Jacques Vendroux, ne vient-il pas d’adhérer au MRP et d’être élu député de Calais avec cette étiquette ?
Les limites d’un enracinement
12Aussi Maurice Schumann est la première victime du divorce entre Charles de Gaulle et le MRP, entamé en 1946 et consommé en 1947. La démission du Général, le 20 janvier 1946, n’affecte pas encore trop ses résultats le 2 juin 1946 car de Gaulle s’est réfugié depuis dans le silence. La liste de Maurice Schumann recueille encore 36,96 % des suffrages exprimés. Toutefois un effritement apparaît, alors que le MRP progresse à l’échelle nationale à ces élections d’où il sort le premier parti de France (avec 28,2 %).
13Le contexte change surtout aux nouvelles élections du 10 novembre 1946. Le MRP vient d’accepter un compromis constitutionnel avec les socialistes condamné par de Gaulle à Épinal. La liste conduite par Schumann obtient cette fois 28,89 %, soit 12,4 % de moins qu’un an auparavant. En chiffres absolus, Schumann a perdu plus de 55 400 voix… Or un tel recul ne s’observe pour le MRP ni dans les deux autres circonscriptions du Nord17, ni à l’échelle nationale.
14À Maurice Schumann évoquant désormais « la double fidélité », Vendroux, qui lui a annoncé sa démission du MRP en septembre 1946,18 réplique : « À quoi correspond “l’autre fidélité” que Maurice Schumann comme François Mauriac mettent en parallèle à celle que je dois à de Gaulle ? S’agit-il de la fidélité au MRP, infidèle lui-même, ou de la fidélité à de faux principes institutionnels ? »19 Puis, l’avant-veille des élections de novembre, Vendroux publie la lettre que de Gaulle lui a adressée le 1er octobre, après la parution, le matin même, dans l’Aube, de l’article de Maurice Schumann « Les non contre de Gaulle ». Ce dernier y félicite son beau-frère d’avoir refusé de se prêter à « la mensongère équivoque que d’autres cherchent à répandre et qui tend à faire croire qu’en disant “oui” quand je dis “non”, on est au fond d’accord avec moi »20. Dès lors, des électeurs parmi les plus attachés à de Gaulle s’éloignent de Maurice Schumann.
15Ils ne sont pas les seuls car, en octobre 1946, celui qui avait créé et dirigé les services spéciaux de la France libre, Passy, accuse Schumann de lâcheté pour n’avoir pas sauté en parachute en Bretagne dans la nuit du 4 août 194421. Or si cette affaire ne grandit pas Passy, elle ternit durablement l’image de Schumann.
16Aux Législatives de juin 1951, la liste qu’il conduit recule encore, recueillant 18,7 % des suffrages exprimés. Ce recul de dix points par rapport à novembre 1946 s’explique en partie par la concurrence, cette fois, d’une liste RPF. Schumann souffre aussi de n’être maire d’aucune ville. Hostile au cumul des mandats, il ne s’est présenté nulle part aux Municipales de 1947. À celles d’avril 1953, il conduit la liste MRP à Lille, mais il sait alors que les chances de la réélection du maire RPF, René Gaifié, sont très fortes. Des quatre listes en concurrence, la liste Schumann, avec 9,39 % des suffrages exprimés, est celle qui obtient le moins de voix22. Schumann n’est même pas le MRP le mieux élu23.
17Au sein même du MRP du Nord, il n’est plus aussi incontesté qu’à la Libération. Son ami Gaston Bastard reconnaît qu’il avait « tendance à montrer la lune en plein jour aux gens »24. Il est surtout critiqué par l’aile gauche du MRP, importante au sein de la fédération du Nord. Léon Robichez, le premier directeur de Nord Éclair, en est la figure de proue. Elu maire de Marcq en Baroeul grâce aussi aux socialistes, il reproche à Schumann de trop défendre l’école privée et de ne pas assez favoriser l’alliance du MRP avec la SFIO. Aux Municipales de 1953, le RPF René Gaifié a besoin des voix des trois élus MRP pour être réélu maire (il a 16 élus, le PCF et la SFIO en totalisant 18). Or Maurice Schumann les lui apporte, suivant en cela la recommandation de Mgr Liénart. Mais cette alliance municipale de Schumann avec le RPF lillois est d’autant plus critiquée que la fédération MRP du Nord, comme sa section de Lille, avaient exclu un tel cas de figure25.
18À la fin de la IVe république, l’aile gauche reproche à Maurice Schumann de ne pas s’élever assez contre la torture pratiquée par certains militaires en Algérie. Mais, pour Schumann, comme il l’écrit à Jean Catrice en 1957, « la campagne aujourd’hui menée contre l’Armée française me rappelle celle qui fut menée contre la Résistance en 1944 et 1945 et qui s’appuyait également sur certains faits incontestables pour en tirer des conclusions inadmissibles et préconçues »26.
19Aux dernières Législatives de la IVe, le 2 janvier 1956, la liste Schumann recueille 16,6 % des suffrages exprimés, un peu moins encore qu’en 1951. Le RPF a pourtant disparu. Cependant, l’importance de son recul est cette fois comparable à celle du MRP à l’échelle nationale27.
20Pendant cette première période, Schumann a été un élu du Nord démocrate chrétien. Mais il n’a jamais renoncé pour autant à se définir gaulliste, un « vrai gaulliste » même, reprochant au RPF d’avoir constitué un obstacle au retour au pouvoir de Charles de Gaulle en le réduisant au rang d’un chef de parti…. C’est pourquoi il se réjouit de son retour en 1958.
Député de la vallée de la Lys de 1958 à 1973, une période de transition
21S’ouvre alors une deuxième période où l’appartenance au gaullisme « partisan » prévaut progressivement sur celle à la démocratie chrétienne…
De plus en plus mal à l’aise au sein du MRP
22Le retour de De Gaulle au pouvoir n’entraîne pas seulement un changement de république. Le scrutin majoritaire remplace le scrutin proportionnel. Le Nord est divisé en 23 circonscriptions. Maurice Schumann choisit la 10ème qui correspond alors aux trois cantons de Tourcoing-Nord, de Quesnoy sur Deûle et d’Armentières, bordés par la Lys. Aux Législatives de novembre 1958, Schumann mène une campagne gaulliste avec l’étiquette MRP (comme son suppléant, Paul Delmotte). Mais certains gaullistes lui tiennent rigueur « d’avoir été à la soupe sous la IVe »28. Aussi, outre un candidat communiste et un socialiste, Schumann doit affronter aussi un ancien RPF, Paul Theetten. Si celui-ci n’est pas investi par l’UNR, les hommes de Léon Delbecque, qui militent pour lui, chahutent les réunions de Maurice Schumann à Tourcoing et distribuent des tracts où ils rappellent l’histoire du parachute29. Paul Theetten se maintient au second tour, bien que de Gaulle eut préféré qu’il se retire30. Maurice Schumann l’emporte dans une triangulaire avec 43,6 % des suffrages exprimés devançant Theetten (32,89 %) et le communiste Minneker (23,46 %).
23À cette date, son électorat se situe d’autant plus au centre-gauche que le socialiste s’était retiré… Aussi, quand Michel Debré lui propose en 1959 de rentrer au gouvernement, Schumann, tenté, refuse. Il sait que des militants MRP du Nord lui tiennent rigueur d’avoir fait pencher la direction du MRP en faveur de la participation au gouvernement Debré. Néanmoins, il ne se reconnait déjà plus dans certaines prises de position de la fédération MRP qui critique en octobre 1960 la force de frappe et serait trop favorable au FLN à ses yeux31. En 1961, Schumann refuse de nouveau d’entrer dans le gouvernement Debré en partie en raison des problèmes qui en résulteraient avec la base militante du MRP. Son entrée au nouveau gouvernement Pompidou en avril 1962, comme sa démission un mois plus tard, n’est pas personnelle, mais collective. Il y entre comme il en sort avec les quatre autres ministres MRP32.
24Mais à l’automne 1962, il ne se reconnaît plus du tout dans la ligne majoritaire du MRP qui bascule désormais dans l’opposition à de Gaulle en refusant l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. Schumann est un des rares députés MRP – ils sont 7 sur 57… – et le seul du Nord – à ne pas censurer le Premier Ministre Pompidou le 4 octobre 1962. Il milite pour le oui au référendum sur le changement du mode d’élection du Président. Dès lors, il ne peut plus éluder l’affrontement avec la base militante du MRP. Ainsi René Knockaert se souvient d’une réunion très houleuse à Armentières où la section MRP demande à la Fédération de ne pas investir Maurice Schumann pour les Législatives de novembre 1962 et où il y est même giflé33 !... Il obtient finalement l’investiture MRP de la Fédération, mais avec beaucoup de mal.
25Cependant si douloureux qu’il soit à vivre pour lui, ce choix de Schumann s’avère judicieux pour la poursuite de sa carrière politique. En effet, il recueille en novembre 1962 dès le premier tour 48 % des suffrages exprimés. Puis, il bat, avec 57,9 % au second tour, son nouveau rival, le maire socialiste d’Armentières, Gérard Haesebroeck. Non seulement il a fait le plein des voix gaullistes qui ne présentent plus de candidat contre lui, mais une grande partie des électeurs MRP lui sont restés fidèles. En effet, l’électorat MRP demeure profondément gaulliste en 196234. Seul député MRP du Nord élu à ces Législatives, Schumann est dans l’opposition à sa direction à qui il reproche un antigaullisme la conduisant à s’allier à la droite la plus libérale (le CNI).
26Or son évolution n’échappe pas à Jacques Foccart. En effet, celui-ci pense à Maurice Schumann, au début 1965, pour ravir aux socialistes la mairie de Lille qu’ils occupent depuis la démission de Gaifié en 1955. Mais Schumann refuse d’affronter le maire socialiste Augustin Laurent qui a des conseillers municipaux MRP dans sa majorité. De Gaulle en est irrité. Mais Schumann écrit encore le 26 octobre 1965 qu’il ne démissionnerait jamais du MRP et ne se rallierait jamais à une autre formation tant que le MRP existerait35.
27À cette date il est vrai, il sait ce mouvement moribond… Par ailleurs, aux Présidentielles de 1965, il annonce publiquement voter de Gaulle dès le premier tour, alors que la fédération du Nord, comme la plupart du MRP soutiennent Jean Lecanuet. La majorité de ses militants partagent alors à son égard le sentiment d’amertume exprimé par l’un d’eux36. Si Schumann n’avait pas été le premier président national du MRP, puis son président d’honneur, il en aurait été probablement exclu37.
28Schumann en est conscient. C’est pourquoi il refuse encore, en 1966, d’entrer dans le comité d’action pour la Ve République créé par Georges Pompidou. D’où une nouvelle colère du Général qui explose devant Foccart le 12 mai 1966 : « Schumann, c’est toujours la même chose : quand il est en mission pour sauter en parachute, il reste devant la porte, il est incapable de sauter. Tout d’un coup, il prend position pour moi, mais il a peur des uns et des autres, alors immédiatement il fait un mouvement de recul »38. Néanmoins Schumann met à profit la disparition du MRP pour franchir un nouveau pas…
Apparenté au mouvement gaulliste
29Aux Législatives de mars 1967, Schumann se présente avec l’étiquette « Union des démocrates » comme les autres gaullistes. Il n’a plus aucun candidat de droite contre lui et n’en en a pas encore au centre. Paul Delmotte étant décédé (1965), il prend, comme nouveau suppléant, Adrien Verkindere, un ouvrier, syndiqué comme lui à la CFDT39. Il l’emporte dès le premier tour avec 53,4 % des suffrages exprimés. Néanmoins, à l’issue de ces élections, il refuse encore d’intégrer complètement le groupe gaulliste, ce qui irrite de nouveau de Gaulle40. Avec une autre ex-MRP, Marie-Madeleine Dienesch, il préfère fonder un petit groupe, « Démocrates pour la Ve République », qui s’apparente à l’UD Ve. Toutefois, de Gaulle, conscient de l’exiguïté de sa majorité sortie des urnes de 1967 – et plus attaché à Schumann qu’il ne le laisse paraitre41 –, l’appelle au gouvernement42. L’année suivante, aux élections anticipées de juin 1968, Schumann est de nouveau réélu dès le premier tour avec 52,5 %, malgré la présence, cette fois, d’un candidat du Centre démocrate contre lui. Son électorat s’est déplacé vers la droite. Il distance le socialiste Gérard Haesebroeck dans les trois cantons de la circonscription, y compris celui d’Armentières. Pourtant, cinq ans plus tard, à la surprise générale, Maurice Schumann est battu le 11 mars 1973, de 358 voix par le même Haesebroeck.
Mars 1973 : la double fidélité sanctionnée ?
30On ne peut pas ici expliquer en détail les raisons de cette défaite. Maurice Schumann a aussitôt rendu responsable de sa défaite Jean-Marie Le Pen qui avait dénoncé, l’avant-veille du scrutin, sa politique étrangère et appelé à le battre. En réalité, d’autres facteurs, plus importants, ont joué.
31Il est indubitable que Schumann n’a pas perçu qu’une partie de son électorat traditionnel, investi dans l’action catholique, s’est peu à peu éloigné de lui. En effet, dans le sillage de Vatican II, de nombreux prêtres et de militants catholiques ont basculé à gauche, séduits par le PS issu du congrès d’Épinay. Ainsi le socialiste Alexandre Faidherbe, le suppléant alors de Gérard Haesebroeck, est un catholique pratiquant issu d’une famille MRP.
32Mais, d’un autre côté, Maurice Schumann n’a pas non plus fait le plein des voix UDR. Sa campagne, où il s’est affiché serrant la main de la communiste vietnamienne Me Binh, n’a guère été appréciée. Beaucoup de gaullistes, notamment du canton d’Armentières, ont jugé l’ancien suppléant de Schumann si incompétent qu’il a du en changer. Mais plutôt que d’en choisir un autre, il a organisé des primaires pour en désigner le successeur. Or, plusieurs UDR n’ont pas accepté que le centriste Michel Pacaux les ait emportées sur le divers droite Jacques Houssin. Ce dernier se présente quand même et une partie de ses électeurs fait défaut au second tour à Maurice Schumann.
33Enfin ce dernier s’est tant investi au ministère des Affaires étrangères de 1969 à 1973 qu’il n’a plus été suffisamment présent sur le terrain local43. Pour la première fois, Schumann n’est donc plus un élu parlementaire du Nord.
Sénateur et conseiller régional gaullistes (de 1974 à sa mort)
34La région ne divorce pas pour autant avec lui. En effet, s’ouvre une dernière période où il redevient un élu du Nord, mais autrement…
Un choix : le Sénat
35Maurice Schuman aurait pu redevenir député. À la veille des Législatives de 1978, de nombreux gaullistes le pressent de se présenter dans la circonscription d’Hazebrouck44. Mais il refuse, préférant rester sénateur. Le scrutin majoritaire, qui favorise la bipolarisation, lui convient moins que le scrutin proportionnel, qui prévaut pour les Sénatoriales. Pourtant son élection en 1974 dans le Nord n’était pas acquise d’avance. L’Aurore titrait ainsi le 17 septembre : « Nord : le recul UDR laisse mal augurer de la candidature Maurice Schumann ». Nous sommes quelques mois après la défaite de Chaban-Delmas, dont Schumann a présidé le comité de soutien dans le Nord. Les giscardiens préfèrent, cette fois, s’allier aux centristes qu’aux gaullistes.
36Schumann occupe la deuxième place de la liste conduite par le maire gaulliste de Valenciennes, Pierre Carous. Il fait campagne en se présentant comme le seul en mesure d’empêcher l’élection d’un second sénateur communiste, et présente « son ami Diligent », à la 3e place sur la liste giscardo-centriste, assuré de sa réélection. Le 22 septembre 1974, la liste gaulliste devance, avec 27,82 % des voix, celle des giscardo-centristes (qui obtient 20,73 %).
Une sensibilité démocrate-chrétienne à l’intérieur du mouvement gaulliste
37L’issue de cette élection permet à Schumann de redevenir un élu du Nord, à double titre, un sénateur étant, jusqu’en mars 1986, ipso facto conseiller régional. Mais s’il a bénéficié des suffrages de plusieurs grands électeurs démocrates-chrétiens, son crédit tombe désormais au plus bas parmi les militants centristes. En effet non seulement son élection n’a pas empêché un deuxième sénateur communiste d’être élu, mais elle a provoqué la défaite d’André Diligent, figure emblématique de la démocratie chrétienne du Nord. Il en résulte donc, chez beaucoup de militants démocrates-chrétiens, un ressentiment durable vis-à-vis de Maurice Schumann. Ce dernier en est si conscient qu’aux Sénatoriales suivantes, celles de 1983 et celles de 1992, il travaille à constituer une liste commune des gaullistes avec les centristes où il tient à occuper une place après celle d’André Diligent.
38Mais il a compris que la poursuite de sa carrière politique ne peut plus désormais avoir lieu qu’au sein du mouvement gaulliste. Par ailleurs il est convaincu que la démocratie chrétienne, dans le Nord comme ailleurs, « a cessé d’être une structure pour devenir un état d’âme »45. C’est pourquoi, s’il est encore en 1974 apparenté UDR, il met à profit sa transformation en RPR en décembre 1976 pour y adhérer aussitôt. Il n’est donc plus question désormais d’apparentement.
39Il ne renonce pas pour autant à ses convictions démocrates-chrétiennes. Elles contribuent à ce qu’il figure en deuxième place sur la liste conduite par le démocrate-chrétien Norbert Ségard parti en 1977 à la conquête de la mairie de Lille. Mais ces convictions, il les vit désormais – et jusqu’à sa mort – à l’intérieur du RPR dirigée par Jacques Chirac dont il préside pour le Nord le comité de soutien aux Présidentielles en 1981, en 1988 et en 1995.
Une activité révélatrice d’un gaulliste d’origine démocrate-chrétienne
40Il est un sénateur très actif. La défense de la liberté de l’enseignement le mobilise toujours autant. Ce thème lui tient d’autant plus à cœur que les gaullistes et les démocrates-chrétiens se retrouvent d’accord sur ce sujet.
41Il en est de même quand il dénonce la dégradation des prestations familiales et plaide pour une grande politique familiale, aspect essentiel d’une politique sociale. Sa sensibilité démocrate-chrétienne prévaut quand, à son initiative, un amendement à la fin 1974 supprime l’aide de l’État aux films violents et pornographiques que Giscard venait d’autoriser.
42Néanmoins, son gaullisme prévaut de plus en plus. Certes, il avait fustigé, dès 1955, la réduction à presque rien des aides à l’exportation accordées par le gouvernement aux entreprises textiles46. Cependant, on ne compte plus à partir de 1974 ses interventions pour dénoncer les importations de produits textiles étrangers en France, pour réclamer une baisse des charges sociales pour les entreprises textiles françaises ou un crédit d’impôt pour leurs équipements. Il préside le groupe textile au Sénat47. La défense de l’emploi lui parait prioritaire, or le textile reste à la fin des années 80 le principal employeur industriel du Nord. Le chômage n’est pas pour lui seulement une hantise, mais un remords48, terme significatif...
43Cette défense des emplois textiles du Nord le conduit autant que le sentiment national, toujours très fort chez lui, à un euroscepticisme de plus en plus affirmé. Il préside ainsi en 1979 le comité de soutien à la liste Chirac-Debré Défense des intérêts de la France en Europe. Il milite aussi dans le Nord contre le traité de Maastricht en 1992. En dénonçant de plus en plus le libéralisme de la commission de Bruxelles, il s’éloigne de ses amis centristes, attachés au catholicisme libéral. Mais lui n’a pas du tout le sentiment ainsi de renier la démocratie d’inspiration chrétienne car une autre de ses principales composantes est le christianisme social. Or il demande sans cesse aux militants RPR du Nord de mettre l’accent sur la vocation sociale du gaullisme49.
Le refus de tout accord avec le Front national
44Son euroscepticisme aurait pu rapprocher Schumann de l’extrême droite après l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir. Il n’en est rien. Dès la conclusion en 1983 d’une alliance locale à Dreux entre le RPR et le Front national, Schumann monte au créneau pour dénoncer un tel accord. Dès lors, il ne cesse de rappeler l’opposition constante de Le Pen à de Gaulle comme « les différences fondamentales » qui séparent le gaullisme du F.N sur le plan philosophique50. C’est pourquoi il sermonne en 1988 Christian Vanneste quand ce dernier tente déjà de séduire des « frontistes »51. Il critique même ses amis d’utiliser parfois un vocabulaire xénophobe. Ainsi, lors des Municipales de 1989, il n’apprécie guère le dernier tract de la liste Stéphane Dermaux (UDF-RPR) à Tourcoing qui accuse les socialistes de favoriser les maghrébins52.
45Schumann renouvelle à cette date son adhésion à la LICRA53 après avoir soutenu SOS Racisme dès sa fondation en 198554. Ses convictions gaullistes et démocrates-chrétiennes se rejoignent ici pour refuser tout accord avec le FN. Au Sénat comme au conseil régional, où il est élu au suffrage universel en 1986 et en 199255, son opposition au pouvoir socialiste se veut ferme, mais courtoise. Il confie ainsi en 1986 au président socialiste du Nord - Pas-de-Calais, Noël Josèphe : « Je suis un homme de conciliation […] qui recherche systématiquement les points de convergence »56.
46Maurice Schumann a épousé le Nord à la faveur des élections d’octobre 1945. Son mariage est resté indissoluble avec cette région, malgré l’accroc de 1973. Comme l’a écrit André Diligent, Schumann « n’était pleinement heureux que lorsque ses amis démocrates-chrétiens et ses amis gaullistes étaient sur la même longueur d’onde »57. D’où ses déchirements chaque fois qu’il a dû choisir entre eux, d’où ses atermoiements aussi qui exaspéraient parfois de Gaulle.
47Certes, sous la IVe, il a choisi de privilégier, dans le Nord comme ailleurs, sa fidélité à la démocratie d’inspiration chrétienne, alors que sous la Ve il a de plus en plus privilégié sa fidélité au gaullisme. En effet, faute d’un enracinement local suffisant, il n’a jamais réussi à créer dans le Nord un courant « schumanniste » faisant la synthèse des deux et qui soit majoritaire.
48Il n’en est pas moins resté jusqu’à sa mort l’homme de la double fidélité. Celui qui dénonce encore, un mois avant de mourir, l’euro comme incompatible avec les principes du gaullisme est le même qui confie avoir été toute sa vie un inconditionnel de Marc Sangnier alors qu’il ne l’avait pas toujours été du général de Gaulle58. D’où la suspicion dont Maurice Schumann a été constamment l’objet de la part des démocrates-chrétiens comme des gaullistes qui estimaient contradictoire cette double fidélité. Schumann en a souffert. Mais, il l’a assumée car au-delà de ses changements d’étiquette, il a estimé avoir préservé l’essentiel, c’est-à-dire sa fidélité à la principale source de son engagement politique, restée jusqu’à sa mort, le catholicisme social.
Notes de bas de page
1 Bruno Béthouart, le MRP dans le Nord - Pas-de-Calais, Dunkerque, édition Des Beffrois, coll. « Documents », 1984.
2 Pierre Pierrard, Maurice Schumann, député du Nord et du MRP, de Franse Nederlanden, 1986, p. 89-103.
3 Bruno Béthouart, « Maurice Schumann et le MRP » et René Knockaert, « Maurice Schumann, parlementaire du Nord » in Bruno Béthouart et al. (dir.) Maurice Schumann, Ceges, 2009.
4 Thibault Tellier, « 1973, une fin de carrière ? » in Bruno Béthouart et alii (dir.) Maurice Schumann, Ceges, 2009.
5 Jacques Foccart, Tous les soirs avec de Gaulle, Journal de l’Elysée, t. I (1965-1967), Fayard-Jeune Afrique, 1997.
6 Lettre de Maurice Schumann à Norman Laybourn, 1er juin 1981. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F40-49.
7 La Voix du Nord du 7 septembre 1994.
8 A.N., F7 13089.
9 Un certain matin de septembre 1944, novembre 1985, Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-61.
10 Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-1.
11 Le père dominicain Delos le lui avait présenté en 1937. Ibid. F 40-102.
12 D’Armentières à Cysoing, de Tourcoing à La Bassée.
13 La deuxième, la liste socialiste, obtient 27,5 % des suffrages exprimés.
14 Le MRP recueille 33,6 % des suffrages exprimés dans la première circonscription, celle de Dunkerque et 20,3 % dans la troisième, celle de Valenciennes.
15 Pierre Bourdan (UDSR) arrive en 3e position après le candidat communiste et le candidat socialiste.
16 Discours de clôture de Maurice Schumann au IIe congrès national du MRP, le 16 décembre 1945.
17 Le MRP recule de 2,8 % dans la première et de 3,6 % dans la troisième.
18 Jacques Vendroux, Cette chance que j’ai eue (1920-1957), Plon, p. 188.
19 Ibid, p. 189.
20 Ibid, p. 197. Allusion ici au référendum du 13 octobre 1946 portant sur la constitution de la IVe République.
21 La lettre publique du colonel Passy, de son vrai nom André Dewavrin, à Maurice Schumann est publiée in extenso, dans Combat du 25 octobre 1946. De larges extraits en sont reproduits dans les autres journaux, à l’exception de L’Aube.
22 La liste RPF recueille 40,77 % des voix, celle de la SFIO 32,22 % et la liste communiste 17,6 %.
23 Le docteur Jules Defaux (MRP) en obtient davantage.
24 Entretien de Gaston Bastard avec l’auteur, 30 octobre 2006.
25 Corinne Desfachele-Krajewski, « Les élections municipales du 26 avril 1953 », in De Gaulle et le RPF, Armand Colin, 1998, p. 487.
26 Lettre de Maurice Schumann à Jean Catrice, 4 avril 1957. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-7.
27 Le MRP passe de 12,6 % des suffrages exprimés à 11,1 % entre juin 1951 et janvier 1956.
28 Entretien de Maurice Lemainque avec l’auteur, 7 novembre 2006.
29 Les témoignages concordent là-dessus, comme ceux de René Knockaert, de Maurice Lemainque, de Me Delerive…
30 Entretien de Maurice Lemainque avec l’auteur, 7 novembre 2006.
31 Lettre de Maurice Schumann à Jules Duquesne, octobre 1960. Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-9.
32 Paul Bacon, Robert Buron, Joseph Fontanet et Pierre Pflimlin.
33 Correspondance de René Knockaert avec l’auteur, 3 octobre 2006.
34 Pierre Letamandia, Le Mouvement républicain populaire, le MRP. Histoire d’un grand parti français, Beauchesne, 1995, p. 131.
35 Lettre de Maurice Schumann à Jules Duquesne, 26 octobre 1965. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F40-11.
36 Lettre de Jacques Demade, de Quesnoy sur Deûle, à Maurice Schumann, 22 octobre 1965. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-11.
37 Entretien de Gaston Bastard avec l’auteur, 30 octobre 2006.
38 Jacques Foccart, Tous les soirs avec de Gaulle, Journal de l’Elysée, t. I (1965-1967), Fayard-Jeune Afrique, 1997, p. 414.
39 Après la scission de la CFTC en 1964, Maurice Schumann appartient à la fédération CFDT des journalistes. Correspondance entre lui et la CFDT des 14 février et 4 mars 1972. Archives de la Fondation de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-21.
40 Jacques Foccart, op. cit., p. 597.
41 Entretien de Maurice Druon avec l’auteur, 1er décembre 2006.
42 Maurice Schumann est ministre d’Etat chargé de la Recherche scientifique, d’avril 1967 à mai 1968, puis chargé des Affaires sociales de cette date à la démission du Général.
43 Il est seulement conseiller municipal de Comines depuis 1971.
44 Lettre à André Diligent, 22 décembre 1977. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-33.
45 Le Monde du 6 mai 1976.
46 Nord-Eclair, 21 septembre 1955.
47 Le groupe sénatorial d’études des problèmes du textile et de l’habillement.
48 Il cite souvent cette phrase à partir de 1979. Elle est reproduite, par exemple, dans La Lettre des élus locaux du Nord, de mai 1979. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-43.
49 Dans son discours, par exemple, aux assises du RPR à Toulouse, 23-24 janvier 1982. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-47.
50 Lire à ce sujet l’entretien qu’il accorde à La Voix du Nord, 5 et 6 juillet 1987.
51 Lire les échanges de lettres entre Maurice Schumann et Christian Vanneste aux Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-89.
52 « Sauvons Tourcoing ! ». Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-99.
53 Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-97. La ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme était présidée depuis 1968 par Jean-Pierre Bloch, un ami proche de Schumann.
54 Lettre de remerciements de SOS Racisme à Maurice Schumann, 20 décembre 1985, Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-66.
55 En 1986, il est élu sur la liste RPR de Jacques Vernier qui obtient 21,78 % des suffrages exprimés et en 1992 sur celle RPR-UDF de Jacques Legendre qui recueille 20,64 %.
56 Lettre de Maurice Schumann au socialiste Noël Josèphe, 14 octobre 1986. Archives de la Fondation Charles de Gaulle, Fonds Maurice Schumann, F 40-74.
57 André Diligent, La charrue et l’étoile, Paris, édition Coprur, 2000, p. 115.
58 Confidences de Maurice Schumann du 4 mars reproduite dans l’âme commune, 25 avril 1990, p. 3.
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