La recherche traductologique en Espagne. Une tentative de bilan provisoire 1985-1995
p. 305-322
Texte intégral
1Sur les études de traduction et sa recherche en Espagne nous avons plusieurs aperçus de Julio-César Santoyo (1989 et 1991), Emilio Lorenzo (1989 et 1990) et Miguel-Angel Vega (1994). C’est surtout le premier qui donne un aperçu assez clair de l’état actuel de la recherche. Santoyo (1991 : 14) affirme que le point de départ de ces études dans notre pays commence à la fin des années soixante-dix. Jusqu’à cette date et au début des années 80, la recherche n’a pas été à la hauteur de celle de nos voisins car, comme souligne Santoyo (p. 19) dans l’article cité : « Ni aqui (en España) ni en toda Hispanoamérica habia bibliotecas especializadas en el tema : la Nacional de Madrid no contaba en 1984 sino con veinte o treinta títulos en el epigrafe de traducción ».
2Il faut reconnaître que c’est à partir de cette date et parallèlement à l’instauration de la démocratie en Espagne que les études de traduction connaîtront un développement très important. En 1978 s’ouvre l’Ecole de Traduction et d’interprétation de l’Université Autonome de Barcelone, l’année suivante, celle de Grenade. Et c’est à partir de 1980 que nous commençons à tenir des Colloques et des Congrès sur la Traduction, le premier, en 1980, organisé par A.P.E T.I. à Madrid, sous le nom de Simposio Internacional sobre el traductor y la traducción. Après cette date il y a un arrêt. Il faut attendre l’entrée de l’Espagne dans la Communauté Européenne (1986) pour qu’ un intérêt collectif pour le développement de ces études « prenda en las instituciones » d’après M.A. Vega (1994 : 89). Il nous dit que : « El ingreso politico de nuestro pais en la Europa comunitaria fue la sanción de una profesiôn en la que habia privado un amateurismo a ultranza que, en todo caso y a juzgar por los resultados, no fue tan malo ».
3Aujourd’hui, quatorze Universités ont inauguré les études de Traduction et d’interprétation dans les Facultés de Lettres. D’autres (Madrid, León et Valladolid) ont ouvert des Etudes de troisième cycle (doctorat et cours de « Mastères »). En même temps les professsionnels de la traduction jouissent d’une reconnaissance sociale qui n’existait pas auparavant dans notre pays. La société espagnole a bien compris enfin l’importance de l’apprentissage des langues étrangères et le rôle du traducteur et de l’interprète et s’intègre ainsi dans le cadre international d’une Europe multilingue où la traduction occupe une place de choix. Si la traduction a joué un rôle important dans notre pays dans le passé (notamment, au Moyen Age et à la Renaissance), aujourd’hui, elle constitue un instrument de communication priviligiée au sein de nos institutions et elle vise à établir des liens solides avec la Culture Européenne.
4Un grand effort de la part des professionnels de la Traduction a été mené à bien grâce à l’appui des établissements officiels (Les Universités, les collectifs professionnels) et les établissements privés (Fundación Alfonso X el Sabio, Fundacién March, etc.). Le résultat a été la tenue, ces dernières années, de trente-neuf Colloques ou Congrès Nationaux et Internationaux sur la Traduction, l’édition de plus de quarante œuvres et la parution de plusieurs revues spécialisées. Quant à la recherche plus fouillée, la soutenance de thèses de doctorat, les universités Autonome de Barcelone et de Léon sont, à l’heure actuelle, les deux centres pionniers avec une production qui dépasse la quarantaine.
5Nous voudrions tenter de faire un bilan provisoire de la recherche en traductologie dans notre pays. Il va de soi que, dans le cadre d’une communication, nous ne pourrons pas arriver à une analyse trop approfondie sur la production ; nous nous bornerons à présenter les grandes lignes de la recherche et à faire un bref commentaire sur celles qui nous ont semblé les plus connues. Toutefois, nous sommes prêts à commenter, si vous le voulez, les données présentées dans notre Répertoire Bibliographique, qui est constitué de plus de 1 500 entrées, grâce au dépouillement des Actes de vingt-trois Colloques et Congrès, des articles de dix revues de traduction, de plus de quarante livres publiés et de trente-quatre thèses inédites. Pour exposer ces différents points nous avons organisé nos travaux en quatre volets :
Le domaine Livres.
Le domaine Revues de Traduction.
Le domaine Actes des Congrès, Colloques ou Journées.
Le domaine Thèses soutenues dans les Universités d’Espagne.
I – LE DOMAINE LIVRES
6L’Espagne a mis l’accent, dans ce domaine, sur les aspects didactiques et théoriques et beaucoup moins sur d’autres aspects comme celui de la terminologie ou la typologie de traductions techniques ou économiques. Nous avons recensé dans notre répertoire une quarantaine de livres.
a) Sur les aspects didactiques
7Les Universités de Las Palmas et de Málaga ont publié en 1991 et 1994 des Manuels d’introduction aux études traductologiques dûs à la plume de I. Pascual & A.L. Peñate et S. Pena & MaJ. Hemândez. Tous les aspects de la vie académique et professionnelle y sont inclus ainsi qu’une bibliographie commentée très actuelle. Il ne s’agit pas d’un guide de l’étudiant dans le sens administratif, travail qui a été fait en 1988 par la « Fundación Universidad-Empresa » mais d’une approche des études traductologiques bien raisonnée.
8Sur les aspects didactiques de la pratique en classe, les travaux de Pilar Elena (Salamanca 1990 et 1994) sont les seuls à proposer une théorie et une pratique intégrée de la traduction allemand-espagnol dans la voie de la traduction comme communication. Il s’agit des textes actuels des journaux espagnols et allemands, qui comparent soit une nouvelle identique soit des textes publicitaires. Le travail est fondé sur la théorie communicative dans le contexte de la tradition allemande.
9Quant à la traduction littéraire, nous mentionnerons les travaux de Mme Alvarez Calleja (1991 et 1994) pour l’anglais et ceux de Mme Véglia (1986 et 1992) pour le français. Dans le premier cas, Mme Alvarez présente un aperçu assez rapide de la problématique de la traduction littéraire et justifie par des exemples les aspects théoriques. En revanche, Mme Véglia suit la tradition française des Guides du thème espagnol et de la version espagnole mise à la mode dans les Facultés de Lettres et publiées par Armand Colin dans les années soixante et soixante-dix. Il s’agit d’un travail minutieux et bien documenté.
10L’interprète est notre parent pauvre. Nous n’avons que deux petits manuels : sur l’interprète de Conférences (López Moreno 1985) qui suit la même voie que Mme Danica Séleskovitch et sur un Lexique de base en interprétation (Véglia 1982).
11Il en va de même pour ce qui est de la traduction juridique et de la traduction technique. Dans le domaine de la traduction juridique, nous avons le dictionnaire anglais-espagnol d’E. Alcaraz et B. Hughes (Alicante 1993) et le travail de Nereida Congost (Alicante 1994) sur la traduction technique médicale. Dans le premier cas il s’agit d’un travail solide qui a été très bien accueilli dans le monde professionnel ; le deuxième, offre une approche pragmatique de la traduction technique qui ouvre une nouvelle voie dans ce domaine.
12Nous ne pourrions pas clore ce paragraphe sans mentionner deux travaux d’ensemble, à la fois théoriques et pratiques. Il s’agit de la recherche menée par le professeur-traducteur Valentin Garcia Yebra (1982, 1983, 1994) à Madrid et par Mercedes Tricás (1995) à Barcelone. Les étudiants espagnols de traduction ont toujours un point de référence dans les travaux de Garcia Yebra car ses connaissances dans plusieurs langues (classiques et européennes) font de sa réflexion un manuel de référence indispensable aux étudiants espagnols. Son dernier livre : Traducción : Historia y teoría (1994) offre un aperçu intéressant de la traductologie en Espagne au Moyen-Age et à la Renaissance.
13Le Manual de traducciôn : Francés-Castellano de Mercedes Tricás (1995) est un excellent travail d’approche d’une théorie linguistique actuelle (celle de la pragmatique intégrée d’O. Ducrot et J.C. Anscombre) et d’une pratique traductologique. Tricás a su sélectionner un bon nombre de textes de la presse quotidienne, de la littérature contemporaine, de la publicité, etc. et présenter aux étudiants un travail très clair et très précis sur la problématique traductologique centrée sur une théorie et dans un contexte de langues voisines.
14A l’heure actuelle les aspects didactiques des langues autres que l’anglais, le français ou l’allemand n’ont pas retenu l’attention des espagnols sauf dans les communications des Colloques ou des Congrès.
b) Les aspects théoriques
15Sur le plan théorique il y a un certain nombre de Thèses et quelques livres. Pour les thèses nous présenterons notre analyse plus loin ; pour les livres, signalons les ouvrages suivants : J.C. Santoyo (1983, 1985 et 1994), P. Elena (1990), R. Rabadán (1991), R. Merino (1994), T. Sáez (1987 et 1991), D. López (1991) et MaC. A. Vidal (1995).
16Le professeur Santoyo s’est révélé être un grand historien de la traduction en Espagne et un grand critique. Président de l’Université de León, Santoyo a profité de la séance d’ouverture de l’année académique pour faire une analyse sur l’importance de « La cultura traducida » dans le cadre historique de tous les temps (León 1983) et une fine critique d’Ortega y Gasset : « Miseria y esplendor de la Réflexión Traductora » (Barcelone 1994). Mais c’est l’essai El delito de traducir (1985) qui lui a donné la célébrité parce qu’il a fait une analyse critique de mauvaises traductions espagnoles et prend la défense de la traduction comme activité professionnelle fondée sur une solide connaissance de la théorie et de la pratique. Il a assuré la direction de plusieurs travaux de recherche et il a publié quelques dizaines d’articles d’Histoire de la Traduction, surtout dans le domaine de la traduction littéraire. Mais, en même temps et comme les grands maîtres, il a su créer autour de lui, dans l’université de León une Ecole. A cette Ecole appartiennent R. Rabadán et R. Merino, auteurs de deux thèses qui sont aujourd’hui en Espagne, deux travaux d’envergure dans la théorie traductologique et dans l’histoire de la traduction chez nous : la problématique translémique anglais-espagnol (1991) et la traduction théâtrale : Traducción, tradition et manipulation dans le théâtre anglais en Espagne 1950-1990 (1994).
17La critique et la théorie traductologique ont été également envisagées par T. Sáez. Dans El sentido de la traducción : Reflexión y crítica (1991), un essai qui a sa source dans un autre livre de Sáez : Percepto mental y estructura rÍtmica (1987). Sâez prend la défense d’une théorie renouvelée du Sens – sous le nom de -PLs (espacios perceptuales lingüisticos) – et affirme que les discours – actes complexes de parole – ne peuvent être étudiés que dans le cadre d’une théorie de la compétence textuelle. Il nous dit (p. 12)
« La teoría de los perceptos es en sí misma una teoría del habla y del inter-discurso como acción y como sistema social, y no tanto, no en la misma medida, una teoría del texto o del intertexto. Las teorías textuales necesitan incorporar hasta las últimas consecuencias las implicaciones de lo implícito del lenguaje : procesos mentales, conocimientos, ideas, creencias, pulsaciones subconscientes e irracionales, y también circunstancias y situaciones estratégicas y juegos escénicos y modos rituales, en un espacio y un tiempo compartido ».
18D’autres travaux théoriques, celui de D. López (1991) et de MaC. A. Vidal (1995) se situent dans une perspective littéraire et polémique. Pour D. López (p. 38-39) la traduction est impossible, la traduction littéraire, bien sûr. L’auteur établit un parcours historique depuis l’antiquité gréco-latine jusqu’au XXe siècle (Walter Benjamin et Ortega y Gasset) et conclut « Lo intraducible es no sólo lo que dicen, sino lo que no dicen, el silencio de las lenguas... ». Mais d’autres travaux comme ceux des théoriciens et traducteurs du Centre de Sémiotique et de la Théorie du spectacle de l’Université de Valence, parmi d’autres groupes espagnols, ne partagent pas ces critères (Jenaro Talens 1993) : El sentido de Babel.
19MaC. A. Vidal a écrit un essai critique intitulé Traducción, manipulation, descomposiciôn. Suivant une voie qui conduit à présenter le monde de la traduction : études, qualités du traducteur, intention du traducteur, problème de l’équivalence et typologie des traductions, Vidal s’occupe de deux sujets clé dans le monde traductologique : la manipulation et la déconstruction. Quant à la traduction elle fait appel à l’Ecole Allemande des années 60 et à la réaction à ces critères de la part de : Vermeer, Nord, Hönig y Kussmaul qui essayent d’intégrer les données extratextuelles et interculturelles. Ensuite elle aborde le problème de la Manipulation à partir des textes de Theo Hermans (1985) et souligne l’importance pour le traducteur entre discours et pouvoir. Quant aux problèmes de la déconstruction elle fait appel à Jacques Derrida, Kristeva, Calvino, etc. A partir des analyses de certains textes, elle conclut : « El significado del mundo está fuera del texto ».
c) La traduction littéraire
20Les travaux de M. Gallego (1994), E. Torre (1994), A. Serrano (1988) et R. Merino (1994) constituent à l’heure actuelle l’apport le plus récent sur ce sujet. Gallego nous présente la traduction poétique comme un processus d’interprétation, ensuite nous parle des rapports entre traduction et histoire de la littérature et finit par une présentation de la théorie du polysystème. Torre a écrit un travail à but didactique : concept sur la traduction, les fondements biologiques et linguistiques, les transferts, les techniques, la traduction poétique et une petite anthologie de textes théoriques classiques et modernes. Enfin Serrano aborde Shakespeare tandis que Merino s’intéresse plus particulièrement au théâtre anglais en Espagne entre 1950-1990. Ces travaux étudient une longue période de traductions et de traducteurs en Espagne et font une critique traductologique à la lumière des dernières théories sur la dramatique et la traduction
d) Les Anthologies
21A part la courte anthologie de textes présentée par Torre (1994, 209- 243) dans laquelle nous retrouverons les Espagnols Vives, Ortega, Ayala et Bousoño, nous en avons deux plus complètes : celle de J.C. Santoyo (1987) et celle de M.A. Vega (1994). Dans la première, le lecteur pourra trouver une sélection de textes des principaux écrivains espagnols qui ont parlé de traduction depuis le XIVe siècle ; dans la deuxième, la liste est plus universelle puisqu’en partant de Cicéron nous pouvons parcourir un chemin qui conduira jusqu’à Meschonnic et Nida.
e) Terminologie, Bibliographie et Traduction automatique
22En Terminologie le travail le plus important, le seul à notre connaissance, est celui de MaTeresa Cabré (1993). La seule référence bibliographique est Ensayo de bibliografia española : Traducción, traducciones y traductores de J.C. Santoyo (1987). Pour la traduction automatique il y a deux Groupes de Recherches formés dans les Universités Autonomes de Madrid et de Barcelone « PLAN EUROTRA » sous la direction de F. Marcos Marin et Nuria Bell.
II – DOMAINE REVUES DE TRADUCTION
23Dans ce domaine nous avons recensé les articles et les communications des quatre revues consacrées à l’étendue des problèmes de la traduction et de l’interprétation publiées par les universités spécialisées dans ce domaine. Les deux revues professionnelles des associations de traducteurs, deux revues qui publient de façon systématique des traductions et d’autres revues qui ont consacré un numéro spécial à cette problématique.
a) Recherche et documentation
24L’Université Autonome de Barcelone est à l’avant-garde de la publication des travaux de grande qualité. En 1982 apparaît le premier numéro de Cuadernos de Traducción e Interpretación. Il y en a douze. Dans cette même période l’Université de Granada a vu naître sa revue Babel (Revista de los estudiantes de la EUTI) remplacée depuis 1990 par Sendebar. Cette revue, qui compte six numéros, fait connaître aussi bien la recherche du collectif de Grenade que celle qui se développe en Espagne ou en Europe. L’Université Complutense de Madrid vient de lancer le premier numéro d’une nouvelle revue : Hieronimus Complutensis (1995). Deux espagnols seulement figurent dans la liste des sept articles publiés : il s’agit de J.C. Santoyo et M.A. Vega.
25L’Université de Leon publie despuis 1992 sa revue Livius. C’est une revue de très grande qualité dans le domaine de l’histoire de la traduction.
b) Revues des Associations professionnelles de traducteurs
26Depuis 1990 A.P.E.T.I. publie à Madrid sa Gaceta de Traducción et A.C.E. ses Vasos Comunicantes. Dans les deux exemples ce sont les voix des traducteurs espagnols que l’on entend : leurs problèmes, leurs réflexions, leurs suggestions.
c) Revues qui publient des traductions littéraires
27Parmi les publications de ce genre il faut mentionner tout particulièrement la Revue Barcarola, de Albacete, depuis 1979 et la revue Hermes, de Séville, depuis 1993.
28d) Il y a d’autres revues, dont la parution a été très éphémère : les Ensayos de Traducción (un seul numéro en 1993, université d’Extremadura) et la Nueva Revista de Bachillerato n° 6 (1984, MEC). Les deux ont consacré un seul numéro aux problèmes de la traduction mais les articles publiés sont remarquables.
III – DOMAINE CONGRES ET COLLOQUES
29L’Espagne a organisé, au cours de cette décennie, (entre 1985 et 1995), trente-neuf Colloques, Congrès, Journées, Entretiens ou Semaines de Traduction, mais la publication de leurs actes n’a pas connu le même succès car, à l’heure actuelle, seulement vingt-trois ont vu le jour. Vous en trouverez la liste dans les annexes.
30Dans notre répertoire bibliographique, nous avons classé les sujets de plus de 1. 500 communications dans les paragraphes suivants :
1. | Les aspects professionnels | 69 |
2. | Bibliographie et documentation | 15 |
3. | La didactique | 108 |
4. | Phraséologie et traduction | 31 |
6. | Histoire de la traduction | 99 |
7. | L’Informatique et la traduction automatique. | 27 |
8. | L’interprétation | 26 |
9. | Linguistique contrastive | 132 |
10 | Techniques de traduction | 58 |
11 | Théorie de la traduction | 139 |
12 | Terminologie et Lexicologie | 56 |
13 | Traduction et culture | 50 |
14 | Traduction cinématographique | 38 |
15 | Traduction de textes classiques | 74 |
16 | Traduction économique | 10 |
17 | Traduction juridique | 15 |
18 | Traduction littéraire (Théorie) | 72 |
19 | Traduction littéraire (Dramatique) | 107 |
20 | Traduction littéraire (Narrative) | 153 |
21 | Traduction littéraire (Poésie) | 132 |
22 | Traduction et presse | 9 |
23 | Traduction et publicité | 6 |
23 | Traduction technique | 33 |
24 | Traduction : Les traducteurs | 73 |
25 | Traduction (variantes) | 55 |
31Si l’on essaye de faire un bilan de ces communications on peut constater que les problèmes de traduction littéraire et d’histoire de la traduction ont été très travaillés et, parallèlement, qu’une voie de recherche s’est ouverte aux chercheurs dans l’histoire de la traduction en Espagne, grâce à l’effort de l’Ecole de l’université de Leon et ses Congrès Nationaux (le 4e aura lieu en mai 1996). Il faut souligner le grand effort qui a été fait par les chercheurs espagnols pour construire les lignes directrices du grand apport historique de la traduction dans notre pays ; nous avons aujourd’hui un grand nombre de travaux sur la période du Moyen Age et de la Renaissance.
32La théorie de la traduction a été envisagée sur deux volets : herméneutique et linguistique. C’est surtout le volet linguistique qui est le plus représenté, avec des applications à la traduction littéraire, technique et professionnelle à partir de l’analyse contrastive. Les problèmes de la traduction des expressions figées, le lexique de la banque ou de l’informatique, la paronymie entre l’espagnol et les langues voisines, les acronymes de l’anglais des affaires, les formes verbales des textes médicaux et la traduction des textes depuis la perspective diachronique, voilà une longue liste de sujets traités du point de vue de la théorie traductologique à visée linguistique. Quant au volet herméneutique les communications se sont centrées sur les aspects anthropologiques suivant la théorie de Meschonnic.
33Le troisième sujet d’étude est constitué par les aspects contrastifs. Tous les grands problèmes contrastifs concernant les langues anglaise et française, et, dans une moindre mesure, la langue allemande, ont été abordés dans ces communications. Il s’agit d’études synchroniques sur des aspects concrets : la voix passive, la traduction des noms propres, etc.
34Le quatrième sujet concerne les problèmes didactiques. La mise en marche des études de traduction en Espagne dans quatorze universités, la plupart dans la période 1989-1995 justifie largement l’intérêt de nos colloques au sujet de la didactique.
35Les autres sujets, comme on peut le constater dans notre répertoire, n’ont pas suivi le même développement.
IV – DOMAINE THESES
36Nous allons faire un petit commentaire d’une sélection de thèses à contenu traductologique ou contrastif.
37Pilar Elena (1990) Aspectos teóricos y prácticos de la traductión alemán-español (Salamanca) a élaboré un travail d’envergure sur les relations entretenant la théorie traductologique, surtout allemande, et son application pratique à partir des variations. La première partie reprend les aspects relatifs au procédé d’analyse du texte, sa typologie textuelle, la notion d’équivalence et ses techniques. La deuxième partie est constituée par l’application de ces données à des textes concrets et actuels allemands et espagnols. Le résultat final met l’accent sur l’importance des aspects subjectifs du traducteur et les différentes variantes traductologiques acceptables d’un même texte.
38Rosa Rabadán (1991) Equivalencia y traducción : Problemâtica de la equivalencia translémica inglés-español (León) est une thèse polémique sur la notion d’équivalence en traduction. Elle assure que toutes les études consultées sur ce sujet sont de type descriptif parce que les disciplines sur lesquelles s’appuie cette théorie sont en train de se constituer comme telles (la sémantique, la sociolinguistique, l’analyse du discours, etc.). Faute d’une définition concrète et parce que soumise à une méthodologie empruntée à d’autres disciplines, la notion d’équivalence translémique, dit-elle, n’a pas réussi à s’imposer pleinement.
39A partir d’un schéma tripartite : système, norme et mise en œuvre, Rabadán soutient que toute activité traductologique doit trouver sa réponse à l’intérieur de notre discipline de traduction. Les seuls critères qui permettent d’inclure une traduction comme telle, sont de nature fonctionnelle et relationelle, affirme-t-elle (p. 280). Chaque modèle d’équivalence est médiatisé par les données socio-culturelles du polysystème que le traducteur choisit pour accomplir son travail. Mais le lecteur, dans la langue cible, évalue la traduction en fonction de l’habilité du traducteur à prendre en compte les aspects sociologiques. C’est pour ces raisons que Rabadán (p. 281-285) soutient que
« la expresión de un modelo de equivalencia es un asunto de dinámica relacional, que exige el privilegio de unas zonas textuales en detrimento de otras para lograr el equilibrio entre la servidumbre al TO y las expectativas de los lectores meta. Esta indeterminación consustancial de la noción de equivalencia hace de cada una de sus actualizaciones sea única e irrepetible, ya que su razón de ser comienza y termina en ese proyecto de traducción... la traducción es una actividad teleológica, determinada por el fin al que sirve (a saber, comunicar un texto perteneciente a un polisistema X a los lectores de un polisistema Y) y que está condicionada por los factores socio-históricos que la sitúan dentro de la perspectiva global de la semiótica de la cultura ».
40Ascensión Sierra (1993) Lexicografia bilingue : Estudio contrastivo Francés-Espanol (Valence) a élaboré un travail de recherche contrastive qui, à notre avis, est le plus minutieux sur la description des contenus linguistiques et métalinguistiques des dictionnaires bilingues en tenant compte du système sémiologique sous-jacent. L’analyse de plus de trois mille unités lexicales permet à Sierra de dégager les données suivantes :
Quant à la macrostructure : Les entrées lexicographiques ne sont pas bien délimitées, les nomenclatures ne sont pas homogènes ; il manque des critères en fonction du public visé et la sélection des entrées est arbitraire car elle laisse de côté certains domaines.
Quant à la microstructure : Les marqueurs sont les mêmes dans les dictionnaires unilingues et dans les dictionnaires bilingues malgré les objectifs différents présentés par les auteurs dans leurs préfaces, le système sémiologique du dictionnaire bilingue est polyvalent et non fonctionnel comme il serait souhaitable et quant à la traduction des entrées dans les dictionnaires bilingues nous trouvons, dit-elle, une analyse presque identique à celle du dictionnaire unilingue pour la langue de départ mais les auteurs négligent l’analyse de la langue d’arrivée. Pour corriger cet écart on devrait tenir compte de la sémantique et de l’analyse contrastive ainsi que de leurs possibilités combinatoires.
41Raquel Marino (1994) Traducción, tradición y manipulación : Teatro inglés en España 1950-1990 (León) est une étude de l’histoire de la traduction. Il s’agit d’une sevère critique des traductions des œuvres de théâtre anglais dans notre pays soumises aux règles de la mise en scène. Merino se sert d’une unité d’analyse qu’elle nomme la réplique (unité structurale plus petite que l’acte ou la scène, composée par le cadre – noms du personnage et les instructions – et le dialogue) et établit quatre niveaux d’analyse : les éditions des traductions pour la scène et pour la lecture, l’analyse macrostructurale et microstructurale de trois exemples et, finalement, l’analyse intersystémique et intertextuelle. Les conclusions : « ce que nous avons devant nos yeux est un produit manipulé », affirme-t-elle (p. 184).
42Alberto Ribas (1994) Opción y coacción en la traducción literaria : clasificación y divergencias entre el original de « Mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar y la traducción castellana de Julio Cortázar (Barcelona) articule son travail de recherche autour de cinq volets : L’analyse des théories et des méthodologies appliquée à la traduction générale, les problèmes spécifiques linguistiques et littéraires, l’analyse d’un modèle d’application, l’original et ses traductions et la classification des divergences. A partir du modèle de Leuven-Zwart qui lui sert de base, Ribas (p. 401) établit sa définition de divergence
« cuando entre el original y la traducción se daba relación de hiperonimia o hiponimia – modulación semántica – o de explicitación o implicitación – modulación estilística –, cuando se daba relación de contraste – modificación semántica y modificación estilística – y cuando no se daba esta relación »
et conclut que dans un roman très court il y a 222 modulations sémantiques, 266 modulations stylistiques, 114 modifications sémantiques et 400 modifications stylistiques. Le traducteur littéraire, dit-il, ne limite pas sa liberté aux aspects grammaticaux et stylistiques soulignés par Vinay y Darbelnet, il exerce sa liberté dans « un continuum » limitée par deux extrêmes : l’un minimum – la modulation, et l’autre, maximum – la mutation.
43Marina Aragón (1995) La pragmatique dans la traduction théâtrale de « Château en Suède » de Françoise Sagan (Alicante) nous offre un bon exemple d’application des théories linguistiques développées par O. Ducrot et J. Cl. Anscombre – la sémantique intégrée à la pragmatique – à la traduction d’une pièce de théâtre. Elle nous donne sa traduction commentée de cinq séquences de cette pièce de Sagan prenant comme unité opératoire, la réplique, et fait, en même temps, la critique de la traduction espagnole de cette pièce, la seule qui ait été écrite en 1963. Elle nous dit (p. 324) :
« Ma démarche a été double : d’une part, je me suis livrée à une analyse du discours du T.O. et, d’autre part, j’ai fait une critique d’une traduction déjà publiée, en la comparant avec celle que j’apportais... Ma thèse avait un autre but : je me suis proposée à l’instar de J. Mœschler, de suivre, une analyse pragmatique du discours, d’intégrer la syntaxe et la sémantique dans la pragmatique ».
CONCLUSION
44Nous arrivons ainsi à la fin de notre bilan : la recherche traductologique en Espagne. D’après les données que nous venons de présenter nous pourrions assurer que le chemin parcouru en Espagne dans cette période est importante. Integrée un peu en retard dans le CLUB européen de la traduction, l’Espagne a fait un grand effort d’intégration dans ce domaine. Elle a pris connaissance de l’existence des grands théoriciens, des grands problèmes de la traduction dans le monde de nos jours et a su s’intégrer dans la collectivité internationale avec une recherche de qualité sur les aspects historiques, contrastifs, didactiques et théoriques. L’Espagne est l’un des pays où l’on traduit le plus ; la valeur sociologique de ces traductions sur la culture d’un pays est importante, voilà la raison de la multiplicité d’études sur les comparaisons des traductions, l’importance de l’histoire de la traduction et l’intérêt porté sur les aspects théoriques et didactiques. Il y a quelques années le professeur Santoyo (1991, 53) terminait son approche avec ces mots :
« ... como se ve, lo que tenemos frente a nosotros en este momento es un amplio movimiento tentativo y multi-direccional, que está todavía abriendo caminos y palpando sendas. Inquietud no falta, tampoco escasean las personas. Hay interés, hay mucho estudio comparativo, sincrónico y diacrónico. Hay incluso notables esfuerzos bibliográficos, que son base imprescindible de pasos ulteriores. Pero andamos cortos de teoría, de reflexión... ».
45Nous aimerions conclure notre bilan en ajoutant que, à notre avis, l’Espagne prend part, avec grand intérêt à la construction de cette Europe Nouvelle ; elle a fait un grand effort au cours de ces dernières années pour s’intégrer dans le monde de la traduction. La formation de traducteurs et la recherche de nouvelles voies dans notre discipline indiquent bien notre intérêt pour nous mettre au service de cette grande idée qui a fait du métier de traducteur un instrument de communication priviligié.
Bibliographie
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
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Annexe II : revues de traductión
– BARCAROLA. Ayuntamiento y la Diputación Provincial de Albacete. Director Juan Bravo. 1979-1995, 50 numéros.
– CUADERNOS DE TRADUCCION E INTERPRETACION. E.U.T.I. / F. T.I. de la Universidad Autónoma de Barcelona. N° 1 (1982) 11/12 (1992). Cap de Redacció Fernando Valls.
– GACETA DE LA TRADUCCION. A.P.E.T.I. Asociación Española de Traductores e Intérpretes. Madrid, Calle Recoletos n° 5. N° O (199 ?), 1 (1993). Dirige Julia Escobar.
– ESSAYS ON TRANSLATION. ENSAYOS DE TRADUCCION. N° 1, 1993. Publicatión de la Cátedra de Filología Inglesa de la Universidad de Extremadura. Dir. Ramón López y Jose-Luis Oncins.
– HERMES. Revista de Traductión. Publicada por el Círculo de Traducción de la ciudad de Sevilla. N° 1 (1993) 4 (1995). Dirige un Consejo de Redacción.
– HIERONIMUS COMPLUTENSIS. Revista del Instituto Universitario de Lenguas Modemas y Traducción de la Unversidad Complutense de Madrid. N° 1 y 2 (1995). Director : Miguel Angel Vega.
– LIVIUS. Revista de Estudios de Traducción. Departamento de Filología Modema de la Universidad de León. N° 1 (1992) y 6 (1994)
Director : J.C. Santoyo.
– NUEVA REVISTA DE BACHILLERATO. N° especial : La Traducción : Arte y Técnica. 1984, n° 6. M.E.C.
– SENDEBAR. Boletln de la E.U.T.I. de la Universidad de Granada. N° 1 (1990) y 6 (1995). Dir. : Luis Márquez. Universidad de Granada
– VASOS COMUNICANTES. Asociación Autónoma de Traductores de Libros (ACE). N° 1 (1993) y 6 (1995-96). Dir. R. Sánchez Lizarralde.
Annexe III : congrés, colloques, entretiens, journées, etc.
BARCELONA : – III Coloquio de la APFFUE, Barcelona : Univ. Pompeu Fabra, 1995. Actas publicadas por Lafarga, F., Ribas, A., Tricás, M. (1995) : La Traducción. Metodologia, Historia, Literatura, Ambito Hispanofrancés. Barcelona, PPU.
CADIZ : – I Encuentro Interdisciplinar de Teoría y Práctica de la Traducción, 1993. Charlo Brea, L. (1994) Reflexiones sobre la Traducción. Universidad de Cádiz.
CASTELLON : – I Jornadas sobre la Traducció, Castelló 1993, Hurtado Albir, A. (1994) Estudis sobre la Traducció. Universitat de Castelló II Jomades sobre la Traducció, Castelló 1994, Marco Burillo, J. (1995) La traducció Literaria. Universitat de Castelló.
CIUDAD REAL : – Jomadas de Traducción, Ciudad Real 1986. Actas de las Jomadas de Traducción (1986). Univer. de Castilla-La Mancha.
GRANADA : – Jornadas europeas de traducción e interprétación, Granada 1987. Actas de las Jomadas Europeas de Traducción e Interpretación (1988). Universidad de Granada.
LEÓN : – I Jornadas Nationales de Historia de la Traducción, León 1987, Santayo, J.C. (1987) Fidus Interpres vols 1-2 (1989). Universidad de León. – II Jomadas Nacionales de Historia de la Traduction, León 1990. Livius 1-2, 1992, Universidad de León.
– A.E.D.E.A.N. : Translation Across Cultures. León diciembre de 1987. Public, por J.C. Santoyo (1989) XI Congreso Nacional de la A.E.D.E. A.N. : Translation Across Cultures. Universidad de León.
MADRID : Il Encuentros Complutenses sobre la Traducción, 1988. Actas publicadas en 1990 por la Univ. Complutense de Madrid.
– III Encuentros Complutenses sobre la Traducción, 1990. Actas publicadas en 1993, Universidad Complutense
– IV Encuentros Complutenses sobre la Traducción, 1992. Actas en 1994, Universidad Complutense de Madrid.
– V Encuentros Complutenses sobre la Traducción, 1994. Actas en 1995, Universidad Complutense de Madrid.
– Mesa redonda en torno a la Traducción, 1987. Fundación Alfonso X el Sabio. Textos publicados el mismo año por la Fundación con el titulo Problemas de la traducción.
– Actas de las Jornadas del Hispanismo Arabe : La Traducción y la Crítica literaria. Agreda, F. de (ed.) (1990). Madrid, Agencia Española de Cooperatión International.
OVIEDO : – Coloquio Traducción y Adaptatión Cultural Espana-Francia, 1990. Actas publicadas por Donaire, M.L. & Lafarga, F. (1991) Traducción y adaptación cultural España-Francia. Univ. Oviedo.
PAIS VASCO : – Jomadas sobre Transvases Culturales : Literatura, Cine y Traducción. Vitoria 1993. Actas publicadas por el Dpto de Filología Inglesa y Alemana de la Univ. del Pais Vasco.
SALAMANCA : – Coloquio Teatro y Traducción, Salamanca 1993. Actas publicadas por Lafarga, F. & Dengler, R. (1995) Teatro y Traducción. Barcelona, Universidad P. Fabra.
VALENCIA : – I Coloquio International de traductología, 1989. Actas publicadas por Lepinette, B., Olivares, A. y Sopeña, E. (1991) Actas del I Coloquio Inter, de Traductología. Universitat de Valencia, Cuadems de Filologia. – Il Coloquio International de Traductologia, 1991. Actas publicadas por Lepinette, B., Olivares, A. y Sopeña, E. (1994) Actas del II Coloquio Internacional de Traductología. Universitat de Valencia, Cuaderns de Filologia.
VALLADOLID : – I Curso Superior de Traducción Inglés-Espanol : 1992. Textos publicados por Fernández Nistal, P. (ed.) (1992) : Estudios de Traducción. ICE de la Universidad de Valladolid. – II Curso Superior de Traducción Inglés-Español : 1993. Textos publicados por Fernández Nistal, P. (ed.) (1993) : Aspectos de la traducción Inglés-Español. ICE de la Universidad de Valladolid. – I Congreso International de traducción e Interpretación de Soria : La traducción de lo inefable, 1993. Actas publicadas por Bueno, A., Ramiro, M. y Zarandona, J.M. (1994) : La traducción de lo inefable. Colegio Univer. Soria.
Annexe IV : thèses
Arag Cobo M., La pragmatique de la traduction de « Château en Suède » de Françoise Sagan. Dirigida por F. Ramón Trives, Universidad de Alicante, tesis inédita, 1995.
Elena Garcia P., Aspectos teóricos y prácticos de la traducciôn alemán-español. Dirigida por Feliciano Pérez Vargas. Resumen de tesis doctoral, Universidad de Salamanca, 1990.
Merino Alvarez R., Traducción, tradición y manipulaciôn : Teatro inglés en España 1950-1990. Universidad de León, 1994.
Rabadan R., Equivalencia y traducción : Problemâtica de la equivalencia translémica inglés-español. Universidad de León, 1991.
Ribas Pujol A., Opción y coacción en la traducción literaria : Clasificación de divergencias entre el original de « Mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar y la traducción castellana de Julio Cortázar. Tesis inédita, Universidad de Barcelona. Dirigida por MaA. Caamaño, 1994.
Sierra Soriano A., La Lexicografïa bilingüe francés-espanol. Tesis dirigida por Brigitte Lepinette, Universidad de Valencia, 1993.
Auteur
Maître de conférences à l’Université d’Alicante ou il enseigne la théorie et la pratique de la traduction. Il a soutenu une thèse de doctorat : Aproximación lingüístico-discursiva a las paremias en H. de Balzac, et a publié un livre : Análisis del discurso y paremias en H. de Balzac (1994). Il est l’auteur d’un ouvrage sur Nouveau Roman : Estudios Lingülsticos (1995) et a publié, en 1996, un Manual de Bibliografia Española en Traduction e Interprétation (1985-1995). Il a publié plusieurs articles sur la traduction.
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Pour une interdisciplinarité réciproque
Recherches actuelles en traductologie
Marie-Alice Belle et Alvaro Echeverri (dir.)
2017
Le double en traduction ou l’(impossible ?) entre-deux. Volume 1
Michaël Mariaule et Corinne Wecksteen (dir.)
2011
Le double en traduction ou l’(impossible ?) entre-deux. Volume 2
Michaël Mariaule et Corinne Wecksteen (dir.)
2012
La traduction dans les cultures plurilingues
Francis Mus, Karen Vandemeulebroucke, Lieven D’Hulst et al. (dir.)
2011
La tierce main
Le discours rapporté dans les traductions françaises de Fielding au XVIIIe siècle
Kristiina Taivalkoski-Shilov
2006
Sociologie de la traduction
La science-fiction américaine dans l’espace culturel français des années 1950
Jean-Marc Gouanvic
1999