Traductions de textes étrangers dans les périodiques français en 1830
p. 21-34
Texte intégral
1L’année 1830 est décisive pour la presse politique, qui passe, à la faveur des barricades, de la censure à une liberté peu durable mais réelle ; 1830 présente aussi beaucoup d’intérêt pour une recherche comme celle que j’esquisse ici, car les périodiques, toutes catégories confondues, sont nombreux à s’intéresser à la production étrangère. Mais que traduit-on – s’agit-il de littérature ? ou d’autres textes ? – et comment le traduit-on ? J’indique quelques pistes, que pourrait tenter de suivre un enquêteur patient1.
Diversité de la présence des textes étrangers dans la presse
2La moisson que les dépouillements permettent de récolter est fort hétéroclite : certains journaux ou revues proposent des traductions originales, d’autres en reproduisent qui sont déjà dans le commerce. Même variété dans les comptes rendus : certains articles sur des textes étrangers sont illustrés d’extraits traduits par l’auteur de l’article ; quant aux comptes rendus des traductions, ils en comportent souvent des extraits, mais les cas où ils n’en donnent pas ne sont pas pour autant à négliger. Enfin, il arrive que les comptes rendus de théâtre permettent de repérer des traductions non annoncées comme telles. L’exemple du Courrier des tribunaux est intéressant à cet égard, car ce quotidien fondé en 1826 par Narcisse-Épaminondas Carré contient, contrairement à la Gazette des tribunaux plus célèbre et uniquement judiciaire, un feuilleton de théâtre ; et en 1830, comme une grande partie de la presse, il adopte le patriotisme de circonstance ; on ne s’étonne donc pas de voir John Bull ou le haudronnier anglais, pièce de Théodore Nézel jouée à la Gaîté le 10 août, célébré pour son éloge de « la probité plébéienne »2 ; mais l’on voit aussi que cette œuvre est une adaptation de John Bull or the Englishman ’s fireside de George Colman the younger, joué en Angleterre... en 1808. Seule une étude comparée, les deux textes en main, permettrait de dire jusqu’à quel point on peut parler, dans ce cas précis, de « traduction ».
3Ce premier exemple montre qu’il ne faut pas hésiter à ratisser large pour réunir le plus d’échantillons possible. Que les périodiques parlent de traductions, en reproduisent, ou plus rarement en proposent d’originales, ils le font en fonction de leurs centres d’intérêt.
4Côté politique, on peut prendre deux exemples, avant et après Juillet. Le 3 février, La Quotidienne, journal ultra, consacre un article assez long, non signé, aux Poésies du roi Louis de Bavière, traduites par William Duckett, avec reproduction de la traduction de l’un des poèmes. Le plus cocasse, ce sont les propos contournés du rédacteur s’efforçant de ne pas dire que c’est mauvais, ce qu’il ne peut dire dans La Quotidienne puisque l’auteur est roi. Le 20 octobre, le ton est tout différent dans l’Album Grandjean ; ce trimensuel fondé par le coiffeur qui lui a donné son nom était d’abord strictement cosmétique, mais il a arboré la cocarde tricolore en juillet ; aussi donne-t-il l’« Imitation du chant de guerre composé par Riga, qui mourut en révolutionnant la Grèce », parce que, ce jour-là, cette adaptation, ou traduction libre, tirée des Chants lyriques de Léon Guérin lui est apparue « comme se rapprochant le plus de nos derniers événements »3.
5Les modes littéraires ont aussi leur mot à dire. Ainsi la vogue d’Hoffmann est vive, en 1830, grâce à Loève-Veimars son premier traducteur, et les journaux, minimes ou notables, cherchent à profiter de ce flot porteur. L’Album général des modes françaises (suite, non politique, de l’Album Grandjean) donne ainsi le 20 novembre un conte intitulé « Imitation d’Hoffmann », dont les personnages sont un moine, Hilarion, et son frère Balthasar : cela rappelle Les Élixirs du diable, Médard et son sosie, mais le titre « Imitation d’Hoffmann » n’est sans doute qu’une variante de celui d’un autre conte non signé publié dans le numéro précédent, « Croquis d’un flâneur bandit, conte fantastique, genre d’Hoffmann » [sic]4 : cette mention « genre de » indique clairement qu’il ne s’agit pas d’une traduction, et sans doute l’« imitation » n’en est pas une non plus...
6En revanche, ce sont bien des contes d’Hoffmann lui-même que la Revue musicale de Fétis donne à ses abonnés à partir de février – nous y reviendrons. D’autres textes concernant la musique sont offerts en traduction dans cette Revue, sans précision du nom du traducteur : une série de « Lettres écrites par Mozart à son père pendant le voyage qu’il fit avec sa mère en 1777 »5 ; une étude sur l’« État de la musique à Mexico », extraite de Cœcilia, périodique de Mayence6, ou, sur deux colonnes, l’original à gauche, la traduction à droite, une « Notice sur Paganini écrite par lui-même » publiée peu auparavant en italien dans la Gazette musicale de Leipzig7.
7La littérature grecque et latine, aussi, donne logiquement lieu à traductions, et donc à comptes rendus, avec ou sans extraits. La Gazette littéraire consacre ainsi un article à l’Iliade mise en vers français par Bignan, mais sans donner d’exemples, tandis que la Revue encyclopédique publie une étude fort développée d’A. Poirson sur la traduction des Comédies d’Aristophane par Artaud8. Le Lycée donne deux articles, signés « L.Q. », sur l’Énéide traduite par Delestre ; dans le second, le recenseur mène une comparaison serrée de deux versions de l’épisode d’Andromaque, par Delestre et par son prédécesseur de Guerle9.
8Nous parlerons plus loin de la Revue britannique et de Revue germanique, dont les spécialités sont contenues dans leur titre. Cette spécialité touche à l’extrême dans le cas du Journal asiatique. Là il s’agit non de traduire, mais d’imposer la rigueur aux orientalistes, trop souvent amateurs ; la traduction, lorsqu’elle s’impose, est pratiquée en vue de ce but. En 1830, plusieurs articles sont signés de l’érudit Julius von Klaproth (1783-1835). Les uns dénoncent les incompétents : dans sa « Réponse à quelques passages de la préface du roman chinois intitulé Hao khieou tchhouan [sic], traduit par M.J.-F. Davis », Klaproth attaque durant quarante pages, exemples à l’appui, un vulgarisateur nommé Morrisson, auteur d’un dictionnaire chinois-anglais mais qui ignore le chinois10. Les autres cherchent à fournir la meilleure version possible de certains textes : c’est le cas de la « Description du Tibet, traduite du chinois en russe par le père Hyacinthe, et du russe en français par M. *** ; revue sur l’original chinois et accompagnée de notes » par les soins de Klaproth, et dont les deuxième et troisième articles paraissent dans le volume daté 183011. La revue publie aussi des traductions sur des sujets intéressant sa spécialité, comme une étude technique tirée par le sinisant Stanislas Julien d’une encyclopédie chinoise de 163712 ; « Sur les cours de justice chez les Indiens », traduction d’une étude publiée en anglais par H. Th. Colebrooke13, ou encore la version française, par Viguier, d’« Observations sur la séparation des mots dans les textes sanscrits et sur la nature de l’alphabet par M. le baron G. de Humboldt », publiées par ce savant, à Berlin, en avril 1829, dans les Jahrbücher für wissenschaftliche Kritik14.
Traduit-on de la « littérature » ?
9Il est évident que les références qui viennent d’être tirées du Journal asiatique incitent à répondre : non. Un dépouillement étendu à d’autres années ferait peut-être apparaître des textes littéraires, des poèmes notamment, mais en général, la traduction, considérée d’un œil statistique, n’est pas littéraire d’abord.
10La Revue britannique en offre un bon exemple. Le sous-titre de ce mensuel, « choix d’articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne, sur la littérature, les beaux-arts, les arts industriels, l’agriculture, la géographie, le commerce, l’économie politique, les finances, la législation, etc., etc. », indique bien qu’il s’agit de traduire des « articles sur » la littérature, non de la littérature. L’année 1830 (six volumes, soit 2 200 pages in-8°) contient environ quatre-vingts articles. Les rubriques les plus fournies ? Les voyages et les mœurs, la statistique, l’économie, la médecine, l’histoire. Dans les « Voyages », on lit dans le même numéro « Progrès de l’exploration intérieure de l’Afrique », traduit de l’American Quarterly Review, et la première livraison d’une « Excursion aux États-Unis » empruntée à The Extractor15, puis, à nouveau dans un voisinage qui n’est pas sans charme, un récit de la Monthly Review sur les « Tribus guerrières de l’Inde » et « La caverne du tigre. Aventure dans les montagnes du Pérou », traduit du New Monthly Magazine16. La rubrique économique se subdivise en « Économie politique », « Industrie », « Commerce », « Économie rurale », etc. Sébastien-Louis Saulnier (1790- 1835), actif cofondateur, rédacteur en chef et codirecteur de la Revue, signe d’un « S. » maintes traductions de ces textes techniques, n’hésitant pas à les enrichir de notes, par exemple pour un long article de la Quarterly Review sur les chemins de fer, alors inconnus du lectorat français17. La médecine, grand fournisseur de textes, fictionnels ou non, dans toute la presse de l’époque, est représentée aussi bien par une étude de l’Edinburgh Review sur Hahnemann18, que par une série de récits en forme de nouvelles pittoresques, réunis sous le titre de « Journal d’un médecin », mais dont le premier provient de la Literary Gazette et les autres du Blackwood’s Magazine19. L’histoire contemporaine est très souvent au sommaire : « Hommes d’État sud-américains », un article de l’Extractor ; des « Souvenirs de Bemadotte pendant la campagne de 1813 » venus de The United Service Journal, ou une étude du New Monthly Magazine sur « Le nouveau ministère anglais », traduite par Saulnier avec une longue note pour aider les lecteurs français à s’y retrouver20. Dans le choix des articles comme dans ses ajouts, le directeur ne cache ses penchants monarchistes ni avant Juillet, lorsqu’il traduit « De la république anglaise avant le protectorat de Cromwell », article antirépublicain de la Westminster Review qui se termine par une célébration de la Restauration de 165921 ; ni après Juillet, lorsqu’il place en tête du « Jugement de la Revue d’Édimbourg sur la révolution de 1830 et sur l’état actuel de la France » une note sur l’esprit de cet article favorable à Charles X et aux ordonnances22.
11Il y a bien dans la Revue britannique une rubrique intitulée « Littérature », mais elle donne souvent à lire – on constate la même chose dans plus d’une revue, à l’époque – des textes non littéraires, ainsi une « Statistique de la presse périodique en Écosse », puis « en Irlande », tirée de la Westminster Review23. Nous pouvons cependant apparenter à la littérature les traductions de textes, cas rare représenté en 1830 par des extraits des « Mémoires autographes de sir Walter Scott »24, et surtout les traductions d’articles sur des écrivains. C’est d’abord la fin de la série « Beaux esprits contemporains », dont les quatorzième et quinzième livraisons sont consacrées au poète et humoriste Thomas Hood et à la littératrice Felicia Hemans25. Puis s’ouvre une nouvelle série, « Puissances intellectuelles de notre âge », dont on trouvera un peu plus tard l’équivalent dans la Revue des Deux Mondes lorsque Sainte-Beuve et Planche y étudieront les « Poètes et romanciers modernes de la France » : à la Foreign Quarterly Review sont empruntées des études sur Goethe et Ugo Foscolo26, puis c’est de l’Edinburgh Review que vient un article sur Samuel Rogers, avec la traduction d’extraits de ses poèmes en texte principal, et les vers anglais en note27 : cette disposition, qui permet de lire l’original si on le désire, semble toutefois réservée à la poésie, puisque le dernier article de la série pour 1830, consacré à l’écrivain allemand Zacharias Werner et tiré encore de la Foreign Review, donne de larges extraits de sa pièce Vingt-Quatre Février, mais en traduction seulement28.
12On a parlé des notes additionnelles de Saulnier ; deux d’entre elles ont, de façon assez originale, un rapport direct avec la littérature contemporaine : il s’agit de « La maudite. Scènes des Pyrénées », récit du Blackwood’s Magazine consacré à la Maladetta (ou pic d’Aneto), classé dans la rubrique « Voyages », et en supplément duquel Saulnier donne à lire au lecteur français, en une longue note de bas de page, le texte intégral... du « Cor » de Vigny29 ; puis d’un texte satirique du New Monthly Magazine sur « Les laquais », auquel Saulnier ajoute en notes de longs extraits de La Curée de Barbier sur la servilité des ambitieux d’après Juillet30. Dans ces deux cas, le plus digne d’intérêt n’est pas le texte traduit, mais l’attitude littéraire (très politisée dans le second cas) du rédacteur en chef-traducteur-commentateur.
13Avec ces exemples, auquel on peut encore ajouter un texte sur « La sépulture de lord Byron à Hucknall Torkard »31, on a fait le tour de ce qui, en 1830, touche à la littérature dans la Revue britannique. Des observations analogues pourraient être tirées de la Nouvelle Revue germanique, dont la consultation, qui demande de la patience, n’est pas entièrement possible32. Cela dit, la récolte est moins intéressante, car ce « Recueil littéraire et scientifique, publié par une société d’hommes de lettres français et étrangers » publie, semble-t-il, plus d’études et de compilations que de traductions ; j’écris « semble-t-il », tant est congrue, parfois, la part des indications de provenance. Une note, à la fin de pages intitulées « Des prisons, et de l’influence de la civilisation sur le nombre des crimes », indique, sans plus, qu’elles sont la traduction partielle d’un article allemand33. Pas d’information non plus sur le « Discours prononcé par Schiller à l’université de Jéna [sic], en 1789, pour l’ouverture d’un cours d’histoire »34. En revanche, Élise Voïart précise que le compte rendu des « Œuvres de Goethe, édition complète et définitive » est traduit par elle des Jahrbücher für wis sens cheftliche Kritik de Berlin35. Un autre article est donné comme traduit du tome IV de l’ Histoire de la nation allemande publiée par Heinrich Luden à Gotha en 182836. Des traductions figurent également au sein d’études diverses : Élise Voïart illustre sa « Notice sur la vie et les écrits d’Ernest Schultze » de brefs extraits de ses poèmes en texte original et/ou en traduction37, et dans le « Bulletin bibliographique » qui clôt chaque numéro, on voit aussi quelques extraits de traductions, comme ce morceau intitulé « Les Français à Grenade », échantillon de la traduction, par Levrault, des Esquisses sur l’Espagne de Huber38 ; quant au recenseur des Chansons nationales du peuple russe traduites par P. de Gœtze (Stuttgart, 1828), il traduit « aussi littéralement que possible » deux de ces poèmes, mais sans dire s’il traduit le russe ou si – plus probablement – il retraduit la traduction allemande39. Les trois numéros d’automne accessibles par Gallica offrent des textes littéraires en traduction non signée, parmi lesquels « Le château enchanté » de Tieck40, « Le bonheur d’un pasteur suédois » par Jean-Paul [Richter]41, « La grotte d’Antiparos » d’Engel ou « Un jour de Louis XI, tableau romantique », de Spindler42. Et, pour la poésie, « La résignation de Schiller imitée en vers par H***** », qui mériterait elle aussi examen bilingue attentif43.
14On pourrait poursuivre : mais passons à un aspect particulier et instructif de la traduction dans les périodiques de 1830, celui des commentaires des traducteurs sur leur propre travail.
Comment traduit-on ?
15Je n’ai pas compétence pour apprécier la qualité linguistique des traductions, mais je peux réunir ici un certain nombre d’exemples de l’attitude des traducteurs français face aux textes. Revenons d’abord à la Revue musicale de Fétis et aux contes d’Hoffmann. En tête de « La vie d’artiste », le premier retenu par la revue44, le traducteur anonyme a placé la note suivante :
Il est fâcheux que le traducteur des œuvres d’Hoffmann n’ait pas mieux connu le langage technique dont il était obligé de se servir à chaque instant, et qu’il lui soit échappé tant de fausses interprétations en cherchant le sens de l’original. Dans l’extrait que nous allons présenter à la curiosité de nos lecteurs, nous essayerons de corriger quelques-unes de ses méprises.
16Autrement dit : Loève-Veimars ignore la musique ; nous, qui la savons, corrigeons sa traduction parce que c’est nécessaire. La Revue ne précise pas si les quatre autres textes hoffmanniens donnés à la fin de l’année ont subi le même toilettage ; il serait logique de le penser45. Le traducteur-correcteur donne en outre volontiers son avis, comme dans cette note concernant « Le chevalier Glück » :
Dans tout ce passage, Hoffmann s’est livré sans retenue au délire de son imagination rêveuse ; de pareilles idées auront difficilement du succès en France ; mais il ne faut pas oublier qu’il écrivait pour des Allemands, dont le goût pour le langage emblématique est connu.46
17Cette façon d’amender la traduction existante ou de commenter celle que l’on propose se retrouve ailleurs avec diverses variantes. La Revue germanique, en tête de la traduction d’un article de Wolfgang Menzel tiré du supplément littéraire du Morgenblatt47, insère cet avis :
Tout en suivant ce guide éclairé [l’auteur], le rédacteur s’est permis de retrancher certains jugements qui lui ont paru hasardés, certaines comparaisons trop humoristiques, et qui n’ont pu soutenir l’épreuve de la traduction. Il a intercalé çà et là, non des opinions personnelles, mais quelques détails nécessaires à l’intelligence de l’ensemble. On peut reprocher à ce travail de laisser les choses un peu dans le vague, de les trop généraliser, et d’être fondé sur une métaphore par trop prolongée.48
18Mêmes attitudes interventionnistes dans un organe dont je n’ai pas encore parlé, Le Correspondant, remarquable « journal religieux, politique, philosophique et littéraire » que prolonge, l’année suivante, L’Avenir de Lamennais. Il comporte des traductions non littéraires, comme celle, d’après le Dublin Evening Post, de la lettre d’O’Connell aux protestants d’Irlande, document propre, dit le rédacteur, « à nous faire connaître la situation actuelle de l’Irlande » ; et d’ajouter : « Nous donnons la lettre telle qu’elle est dans l’original, seulement comme elle est fort longue, nous avons cru devoir supprimer quelques répétitions et des détails qui ne sont pas d’un intérêt général »49. Il y a aussi des traductions de textes portant sur la littérature, comme celui, remarquable, de l’Edinburgh Review d’avril sur Shakespeare, Voltaire et Ducis ; le commentaire, ici, ne concerne pas la traduction de l’article mais son contenu, réexaminé à partir du point de vue français dans deux pages qui précèdent le texte lui-même50. Enfin, on signalera « Du chœur dans les tragédies de Manzoni », article qui se termine par la traduction intégrale du chœur de la fin du deuxième acte du Comte de Carmagnola, accompagnée de cette note : « Ce chœur magnifique [...] J’en ai fidèlement exprimé le sens ; mais ce qu’il est impossible de rendre, c’est la mélodie, la flexibilité, la puissance de l’italien de Manzoni »51.
19Cette idée de la difficulté de rendre l’esprit même de l’original se retrouve exprimée plusieurs fois dans la Revue des Deux Mondes. En 1830, il s’agit, rappelons-le, d’un « journal des voyages » donnant les « Archives géographiques et historiques du dix-neuvième siècle » (le rachat par Buloz est de l’année suivante), mais elle comporte à ce titre des textes propres à nous retenir, ne serait-ce que la traduction de « Lénore », la célèbre ballade de Bürger, par Mortemart-Boisse52. Et surtout, parmi la dizaine de traductions de récits de voyage données en 1830, nous en trouvons deux vraiment intéressantes. La première, la « Relation inédite d’un voyage au Japon par don Rodrigo de Vivero y Velasco, gouverneur général des îles Philippines »53, est précédée d’une introduction de quatre pages sur le prix qu’il faut attacher à sa traduction. D’abord, c’est vraiment un « morceau [...] inédit, puisqu’il n’a jamais été traduit » : du « recueil espagnol » qui le contient « n’a été imprimé que le premier volume et quelques cahiers du second qui n’ont pas même été publiés ». Le traducteur a pu voir l’ouvrage et son manuscrit, qui date de 1608, à la bibliothèque de l’Escurial. Comment traduire ? « Cette relation est empreinte d’une naïveté de style que nous avons désespéré d’imiter », mais dont il fallait pourtant respecter « la sincérité ». Et voici la conclusion du rédacteur :
Nous avons traduit fidèlement le texte que nous avons craint d’abréger, quoiqu’on puisse lui reprocher quelques longueurs ; cette lecture nous ayant vivement intéressé, il nous a semblé qu’en faisant des coupures dans l’original, nous déroberions à nos lecteurs une partie du plaisir que nous avons éprouvé nous-mêmes.54
20La revendication de fidélité est analogue dans la note qui ouvre la traduction de « Lettres sur l’Inde anglaise, par M. le colonel Briggs, ancien résident britannique à Satara ». On peut y lire :
C’est à la bienveillance affectueuse de l’auteur de ces lettres que nous devons l’avantage de pouvoir, les premiers, en faire part à nos lecteurs. [...] Nous nous sommes efforcés de leur conserver toute la couleur locale, et nous pouvons assurer que nous connaissons peu de récits aussi attachants. […]55
21Des recherches systématiques devraient permettre de découvrir encore d’autres exemples56, mais nous voyons nettement que l’éventail est grand qui va de l’adaptation/modification à la restitution la plus scrupuleuse. Nous pouvons le vérifier grâce à un dernier échantillon, de grande ampleur et donc propice à dégager des dominantes.
La Revue de Paris et la traduction en 1830
22Connu, en littérature française, pour avoir accueilli en nombre, dès sa création, les nouvelles de Balzac et de Mérimée ou des poèmes de Musset, l’hebdomadaire dominical du docteur Véron inscrit aussi à ses sommaires beaucoup de traductions : une quarantaine pour l’année 1830. Toutes occupent la tête du numéro, ce qui atteste l’importance que Véron accorde à cet apport culturel de sa revue ; il se place là en concurrence directe avec la Revue britannique, seul autre périodique à offrir autant de textes traduits, et, comme elle, il tire souvent le matériau des articles qu’il publie de la presse des pays voisins.
23Les cas les plus limpides sont ceux où l’on nous donne à la fois le nom du traducteur et l’origine du texte. Amédée Pichot traduit ainsi le compte rendu qu’a fait la Quarterly Review du recueil posthume de Lucretia Davidson A mer Khan and other poems57. A. Lesourd, très présent, reprend sous un titre un peu différent la même « Statistique des journaux de province en Angleterre » que la Revue britannique58. Sous sa signature, on lit encore la suite et la fin d’« Anecdotes d’un voyage en Russie (1828) » venues du New Monthly Magazine59 ; une traduction, différente de celle de la Revue britannique, de l’article sur le tombeau de Byron, et donnant en note le texte anglais d’un poème trouvé dans l’album de l’église d’Hucknall60 ; encore en provenance du New Monthly Magazine, « Une attaque de voleurs au Mexique »61 ; et plusieurs récits courts dont la traduction tient en un seul numéro. Un autre grand angliciste, Philarète Chasles, traduit des extraits du journal de Locke contenus dans sa biographie par Lord King62.
24D’autres traductions intéressantes ne sont pas signées ; c’est le cas, au début de l’année (nous sommes encore sous la Restauration), des « Lettres de Louis XVIII traduites de l’anglais » et suivies d’un « Examen historique » demandé au comte de Pradel sur l’authenticité et l’intérêt de ces lettres63. En août c’est en tête de la traduction de « Fragments extraits des discours de Charles Graltan, orateur irlandais (1796) » qu’est ajouté un chapeau célébrant son libéralisme humaniste et sa tolérance religieuse64. Même esprit libéral dans la note annonçant la traduction, par « une femme qui garde l’anonyme », d’un extrait de La France en 1829 de Lady Morgan : l’auteur, « qui a su prévoir il y a un an ce que serait la France actuelle, a dédié son ouvrage au général Lafayette [sic], qui a bien voulu accepter cette dédicace »65 ; ou dans la traduction du compte rendu de fêtes publiques auxquelles assistait Charles X au début de son exil anglais : cet article a été retenu parce que son auteur, qui convient du respect tacite dont a bénéficié le souverain déchu, ne tait pas ses critiques contre l’aveuglement fatal des Bourbons66.
25On signalera enfin trois traductions littéraires, non signées, deux de Richter et une de Robert Bums67 : ici encore, la part de la littérature pure est réduite (mais Véron publie beaucoup de littérature française originale, et non la moindre).
26On concevra aisément qu’il n’est pas opportun de conclure : ce ne serait légitime qu’au terme d’un dépouillement exhaustif... Mais il apparaît clairement, en revanche, que le relevé en lui-même n’est pas suffisant. Le travail à mener à bien est énorme : dans de nombreux cas il reste à identifier l’origine des traductions, leurs auteurs, à distinguer les reprises de traductions d’un périodique à l’autre et les traductions différentes de mêmes articles, à apprécier les modifications apportées ou non aux originaux, notamment pour les textes littéraires : ce serait le projet d’un jeune chercheur à plein temps, à vrai dire.
27Mais si partiel que soit l’examen proposé ici, il permet déjà de confirmer à quel point la presse est un « répercuteur » d’influences et d’entrées étrangères, même si l’apport se compose plus d’informations statistiques et/ou pittoresques, que de ce que nous sommes convenus d’appeler « littérature ».
Notes de bas de page
1 Dans les références, l’année ne sera précisée que si ce n’est pas 1830.
2 Courrier des tribunaux, 11 août.
3 « Riga » est une graphie parfois rencontrée du nom de Constantin Rhigas (1753- 1798), patriote réputé qui, bien avant la guerre d’indépendance, tenta, dans l’esprit de la Révolution française, de soulever la Grèce contre l’Empire ottoman, et composa dans cette perspective des chansons et des hymnes très populaires en leur temps.
4 Album général des modes, 10 novembre.
5 Revue musicale, 2e série, t. I, 6 mars, p. 138-144 ; 13 mars, p. 161-168 ; 27 mars, p. 225-230 ; 10 avril, p. 289-295 ; 24 avril, p. 361-366 ; t. II, 8 mai, p. 1-6. On lit de même la traduction d’extraits de lettres de Weber sur Londres et ses musiciens dans l’analyse d’Hinterlassene Schriften von Carl Maria von Weber [Œuvres posthumes de Weber] (t. III, 11 septembre, p. 146-151. et 18 septembre, p. 174-177).
6 Ibid., 2e série, t. I, 17 avril, p. 321-330, et 1er mai, p. 385-391.
7 Ibid., t. III, 11 septembre, p. 137-145.
8 Gazette littéraire, 21 octobre, p. 726-727 ; Revue encyclopédique, août [paru en septembre], p. 370-388.
9 Le Lycée, journal de l’instruction publique, de la littérature, des sciences et des arts, 15 juillet, p. 197-198, puis 13 janvier 1831, p. 403-405. Auparavant le même journal avait écrit sur Bumouf traducteur de Tacite (compte rendu signé « Théry », 6 mars, p. 10-12), ou sur Thomeret traducteur d’Horace et d’Anacréon (signé « K. », 17 mars, p. 28-30).
10 Nouveau Journal asiatique ou Recueil de mémoires, d’extraits et de notices relatifs à l’histoire, à la philosophie, aux langues et à la littérature des peuples orientaux [...] publié par la Société asiatique, février, p. 97-144.
11 Ibid., septembre, p. 161-246 (soit le numéro presque entier) ; novembre, p. 323-350. Le début a paru en 1829.
12 « Sur le vermillon chinois », ibid., mars, p. 208-213.
13 Ibid., même numéro, p. 213-224.
14 Ibid., juin, p. 437 et sq.
15 Revue britannique, 1re série, t. XXIX [sic pour XXVIII], janvier, p. 61-116, puis p. 117-132. Pour la suite de l’« Excursion », voir t. XXIX, mars, p. 129-144, et t. XXX, mai, p. 129-144 également.
16 Ibid., 1re série, t. [XXVIII], février, p. 315-334 et p. 335-345.
17 « Industrie. Routes à rainures et machines locomotrices », ibid., t. XXIX, mars, p. 5-46. Les pages 39-44 sont occupées par une note additionnelle signée « S. », et les deux dernières expliquent la planche hors-texte illustrant l’article et représentant deux locomotives.
18 « Nouvelle médecine allemande ou Doctrine de l’homœpathie [sic] », ibid., t. [XXVIII], février, p. 183-214.
19 « Lejeune docteur », ibid., 2e série, t. I, août, p. 248-272 ; « Le cancer. Le duel », t. II, octobre, p. 284-311 ; « L’hypochondre [sic] », t. III, novembre, p. 138-157 ; « Agonie d’un sage », décembre, p. 323-351.
20 Ibid., 1re série, t. [XXVIII], février, p. 270-314 ; t. XXIX, mars, p. 145-159 ; 2e série, t. II, octobre, p. 242-274. Parmi les articles d’actualité politique anglaise citons encore « Situation des partis en Angleterre » (Polar Star), 2e série, t. I, juillet, p. 61-90 ; « Les élections anglaises » (New Monthly Magazine), août, p. 185-203 ; ou encore « Caractère et vie de George IV, roi d’Angleterre » (Westminster Review), t. III, décembre, p. 252- 286 [George IV était mort le 26 juin 1830],
21 Ibid., 1re série, t. XXX, juin, p. 233-251.
22 Ibid., 2e série, t. II, septembre, p. 5-46. La note de Saulnier se trouve en bas de page, p. 5-7. Cet article fait partie d’une série de vues synthétiques placées en tête de numéro, comme l’étude du New Monthly Magazine sur le « Mouvement progressif de la civilisation en Europe depuis 1815 » (2e série, t. II, juillet, p. 1-17), ou, classé dans la rubrique « Morale », un article de l’Edinburgh Review intitulé « Esprit de la société en France et en Angleterre » (2e série, t. III, p. 193-217) accompagné de notes où Saulnier se désolidarise de ce qui lui semble faux dans cet article.
23 Ibid., 1re série, t. [XXVIII], janvier, p. 44-50, et t. XXIX, avril, p. 228-248. La statistique, grande passion encyclopédique de l’époque, recoupe d’ailleurs toutes les rubriques. Un seul exemple : l’article intitulé « Durée comparée de la vie humaine dans les principaux états de l’Europe et de l’Amérique, et considérations sur les causes qui l’augmentent ou la diminuent » (The Extractor), classé dans la rubrique « Statistique médicale » (ibid., t. XXIX, mars, p. 63-105).
24 Ibid., t. XXX, avril, p. 249-266. Ce texte traduit de The Extractor est classé dans la rubrique « Biographie ».
25 Textes traduits du Blackwood’s Magazine, ibid., t. XXX, mai, p. 103-112, et de l’Edinburgh Review, juin, p. 219-230.
26 Ibid., 2e série, t. I, juillet, p. 138-162, et août, p. 309-324.
27 Ibid., t. II, octobre, p. 214-241.
28 Tiré du New Monthly Magazine, ibid., t. III, décembre, p. 34-64.
29 Ibid., 1re série, t. XXIX, avril, p. 283-316.
30 Ibid., 2e série, t. II, octobre, p. 312-329.
31 Ibid., 1re série, t. [XXVIII], janvier, p. 51-60.
32 L’année 1830 est « hors d’usage » (pastille rouge) à la BnF Tolbiac. De l’autre exemplaire disponible, aux Arts du spectacle, seul le volume janvier-avril est en place, la suite manque. En revanche, les mois de septembre à novembre sont lisibles sur Gallica : espérons que cette numérisation devenue urgente sera bientôt complète.
33 Nouvelle Revue germanique, t. IV, janvier, p. 53-62 (note finale signée « H.L. »). La revue donne d’autres textes criminologiques, dont l’origine apparaît (voir n. 36).
34 Traduction signée « D – g », ibid., avril, p. 375-388.
35 Ibid., janvier, p. 63-86. Dans sa note initiale, signée « E.V. », la traductrice se désolidarise d’un certain nombre des jugements de l’auteur allemand, Weber. La fin de ce « premier article » figure dans le numéro d’avril, p. 344-353. (S’il y a un « deuxième article », il figure dans le volume mai-août, indisponible.)
36 « Comment faut-il écrire l’histoire ? Entretien de M. Luden avec Jean de Muller, raconté par le premier », traduction signée « H.K. », ibid., mars, p. 285-299. Telles autres traductions n’ont aucun caractère littéraire, ainsi celle intitulée « Législation criminelle. Du duel » tirée de la Kritische Zeitschrift für Rechtswissenschaft und Gesetzgebung des Auslandes (Journal de la jurisprudence et de la législation des pays étrangers), traducteur non indiqué, avril, p. 321-343.
37 Article signé « Él. V. », Nouvelle Revue germanique, février, p. 135-151. Ce Schultze est un écrivain mort en 1817 à l’âge de vingt-neuf ans.
38 Ibid., même numéro, p. 309-313.
39 Recension et traduction signées « W. », ibid., avril, p. 403-405.
40 Seconde livraison, ibid., t. VI, septembre, p. 34-62. Une note indique que le début est dans le numéro d’août (indisponible).
41 Traduction signée « R. », ibid., p. 63-68.
42 Ibid., octobre, p. 170-179, et novembre, p. 250-267.
43 Ibid., octobre, p. 180-183.
44 Revue musicale, 2e série, t. I, 27 février, p. 97-103, et 6 mars, p. 129-137.
45 Ces « Opuscules de E.-T.-A. Hoffmann, relatifs à la musique », sont « L’archet du baron de B* » (2e série, t. X, 13 novembre, p. 1-12), « Le chevalier Glück » (20 novembre, p. 33-43), « Kreisleriana » (27 novembre, p. 65-73, et 4 décembre, p. 97- 104), et « Don Juan » (18 décembre, p. 161-172). On peut craindre, à voir la brièveté des textes français, que les originaux n’aient en outre subi des coupures, ce que j’ai pu constater jadis à propos de traductions et retraductions de Balzac en anglais et français vers 1833 (voir P. Berthier, « Balzac en raccourci [1] : une version surprenante d’Une passion dans le désert », Le Courrier balzacien, n° 28, 3e tr. 1987, p. 26-30, et « Balzac en raccourci [2] : une étrange ballade irlandaise » [sur L’Auberge rouge], ibid., n° 31, 2e tr. 1988, p. 18-29 et n° 32, 3e tr., p. 16-25).
46 Ibid., 20 novembre, p. 39.
47 « Des partis littéraires en Allemagne », Nouvelle Revue germanique, t. IV, février, p. 172-196. Des extraits de cet article sont repris et commentés dans Le Correspondant des 4 et 7 mai.
48 Note signée « W. », loc. cit., p. 172. Dans l’article les notes de bas de page qui sont du traducteur sont identifiées comme telles.
49 Note anonyme, Le Correspondant, 26 mars, p. 63 (la fin de cette traduction ainsi abrégée figure dans le numéro du 2 avril).
50 « De l’influence de la littérature anglaise sur la nôtre », ibid., 8 juin, p. 229-230.
51 Article signé « D.L. », ibid., 26 octobre, p. 118-120 (p. 120 pour la note). À la fin de l’année, le même journal donne, sans indication du nom du traducteur, « La Nativité, par Alexandre Manzoni », en prose, avec le texte des vers italiens placé en note (28 décembre, p. 262-263).
52 « Lénore, conte fantastique [.sic] », Revue des Deux Mondes, octobre-novembre, p. 194-200. Stricto sensu je ne devrais pas retenir ici cette traduction, car la Revue a alors accumulé d’impressionnants retards de publication et ce numéro paraît, en fait, en février 1831 (voir Roland Chollet, Balzac journaliste, Klincksieck, 1983, p. 547).
53 Revue des Deux Mondes, janvier, p. 101-119 ; février-mars, p. 310-325 ; avril, p. 7-32. La revue est alors mensuelle, et les numéros doubles sont des artifices – peu efficaces – destinés à rattraper les retards signalés à la note précédente.
54 Ibid., janvier, p. 101-104. Cette introduction est signée « C. ».
55 Ibid., février-mars, p. 374-385. L’introduction citée est signée « M. » [Prosper Mauroy, le directeur], Mauroy ajoute en note : « Nous publierons successivement les lettres les plus remarquables qui sont déjà toutes traduites, et que notre intention est de réunir plus tard en un seul ouvrage » (souligné par l’auteur, p. 375). Une deuxième lettre paraît en septembre, p. 373-385.
56 Pour n’en prendre qu’un dernier, encore emprunté à l’intéressante Revue musicale de Fétis, on mentionnera la traduction de l’étude de Wilhelm Weber « Du système de compensation dans les tuyaux d’orgue » (3 avril, p. 257-265, et 24 avril, p. 353-360), « avec quelques notes, qui nous ont semblé nécessaires pour l’intelligence du texte » (p. 257) : en fait les « quelques » notes occupent autant d’espace que le texte.
57 « Lucretia Davidson. Histoire d’une jeune Américaine morte à l’âge de 17 ans », Revue de Paris, t. X, 3 janvier, p. 5-20. Cette jeune poétesse a vécu de 1808 à 1825, son recueil a été publié en 1829. Pichot donne encore « Le sac de velours rouge », une nouvelle de The Literary Souvenir (t. XX, 21 novembre, p. 121-134).
58 Traduit de la Westminster Review, ibid., 31 janvier, p. 263-282 ; t. XI, 14 février, p. 49-64 ; t. XII, 7 mars, p. 5-22.
59 Ibid., 24 janvier, p. 211-224 ; 28 février, p. 157-176 ; 21 mars, p. 145-161 ; t. XV, 27 juin, p. 189-204. Le premier article a été publié le 28 juin 1829, p. 189 et suiv.
60 Ibid., 14 mars, p. 69-77. Le poème anglais est traduit dans le corps de l’article.
61 Ibid., 28 mars, p. 205-219 ; t. XIII, 4 avril, p. 5-24, et 18 avril, p. 145-163.
62 « Voyage de Locke en France de 1675 à 1679 », Ibid., t. XIV, 2 mai, p. 5-18, et 9 mai, p. 73-79.
63 Ibid., t. X, 3 janvier, p. 30-45 et 46-58. La Quotidienne félicite longuement Véron de l’intérêt de cette publication (numéro du 7 janvier).
64 Ibid., t. XVII, 22 août, p. 185-190.
65 « Hôtel de Ninon de Lenclos, au Marais », ibid., t. XVIII, 12 septembre, p. 86-92 (on goûtera le rapprochement entre Ninon et La Fayette...).
66 « Charles X et sa famille dans l’île de Wight » (Isle of Wight’s Intelligencer), ibid., 19 septembre, p. 105-119.
67 « Vision » et « Siebenkase », ibid., t. XVI, 4 juillet, p. 5-10, et t. XIX, 17 octobre, p. 117-132 (traduction seule dans le premier cas, extraits traduits et commentés dans le second) ; « Les gueux, bacchanale à grand orchestre [...] traduite de l’écossais », t. XXI, 19 décembre, p. 129-130 [présentation] et 131-140 [traduction, sous un titre un peu différent].
Auteur
Professeur émérite de littérature française à l’Université de Nantes, a consacré sa thèse de doctorat d’État à l’étude de La Presse dramatique et littéraire au début de la monarchie de Juillet (1830-1836) (Lille, « Thèse à la carte », 1997, 4 vol.) ; il a publié de nombreux articles et des éditions annotées concernant Balzac, Gautier, Musset, Nodier, Vigny... Il dirige aux éditions Champion, dans le cadre des Œuvres complètes pilotées par Alain Montandon, la première édition intégrale et critique des feuilletons dramatiques de Théophile Gautier (Critique théâtrale, 4 vol. parus, 2007-2012, 16 vol. à paraître).
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