1 Gilbert Salachas, « La Fureur de vivre », Télé-Ciné, no 179, juillet-août 1956, p. 9.
2 Ibid.
3 Ward Baker, d’origine britannique, avait fait une courte incursion aux États-Unis dans les années 1950 avec le film remarqué Don’t Bother to Knock (Troublez-moi ce soir, 1952). Il va se spécialiser dans des films fantastiques ou de science-fiction en travaillant épisodiquement pour la télévision.
4 Intitulé en français Le Cavalier noir, le film est projeté dans quatre salles : l’Amiral, le Concordia, la Cigale et le Latin. Comme c’est le cas pour la plupart des sorties issues du circuit commercial, le film est systématiquement proposé en version française. En consultant les guides de l’époque, on se rend compte que le film n’est déjà plus à l’affiche les semaines suivantes.
5 Lors de la projection de ce film à la Cinémathèque française au début des années 2000, j’avais constaté que le sous-texte était immédiatement perçu par le public présent qui réagissait par des murmures amusés.
6 Rappelons que le film Red River/La Rivière rouge (Hawks, 1946) est considéré aujourd’hui comme l’un des premiers westerns classiques avec un sous-texte homosexuel même si pour Howard Hawks cette idée de sous-texte était une « putain de déclaration stupide » (« goddam silly statement », Vito Russo, The Celluloid Closet, homosexuality in the movies, New York, Harper & Row, 1981, p. 78.).
7 Antoine de Baecque, « Projections : la virilité à l’écran », in Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, Georges Vigarello (dir.), Histoire de la virilité, 3. La virilité en crise ? xxe-xxie siècle, Paris, Seuil, 2011, p. 446-447. De Baecque y évoque en particulier le film Ride the High Country de Sam Peckinpah avec les acteurs Randolph Scott et Joe McCrea.
8 Voir à ce sujet N. T. Binh, « L’expérience de la Rank Organization », in N. T. Binh et Philippe Pilard (dir.), Typiquement British, Le cinéma britannique, Paris, Centre Pompidou, 2000, p. 151-152.
9 Interview de Jean-François Giré, DVD Le Cavalier Noir, Rimini Éditions, 2016.
10 Robert Tanitch, Dirk Bogarde, The Complete Career illustrated, Londres, Ebury Press, 1988, p. 96 : « […] should have been a real villain driving around in an old Chevrolet, not a caricature of evil on a white horse ». Toutes les traductions françaises sont les miennes, sauf mention contraire.
11 « Baker, Roy Ward », in Brian McFarlane (dir.), The Encyclopedia of British Film, Londres, Methuen/BFI, 2003, p. 39 : « [The Singer Not the Song] est devenu depuis un classique du camp », (« [The Singer Not the song] has since become a camp classic »).
12 Des discussions en France entre 2006 et 2009 sur un forum en ligne montrent l’intérêt que ce film – alors peu visible – suscite : on évoque notamment un « western anglais assez surprenant par son côté “voilé homo” », Western Movies [http://forum.westernmovies.fr/viewtopic.php?t=3702], consulté le 18 mars 2020.
13 « À l’heure du pop », France Inter, 24 septembre 1993, Institut National de l’Audiovisuel. À José Arthur qui lui demande si le film est régulièrement projeté, Ward Baker lui répond qu’il ira le voir le lendemain, pour « la première fois depuis 40 ans ».
14 Extrait d’un entretien de Geoff Mayer avec Roy Ward Baker, septembre 2000, in Geoff Mayer, Roy Ward Baker, Manchester, Manchester University Press, 2005, p. 128 : « … the film that killed his career as a major British director ».
15 John Coldstream, Dirk Bogarde: The Autorised Biography, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 2004, p. 254-255. À la lecture du livre, Ward Baker craignait que cela devienne « un peu gnangnan » (« pampy-namby »).
16 Ibid., p. 255 : « No Hollywood star would want to come and co-star in a British picture that had no possible chance of a release in the United States ».
17 Ibid. : « I will make life unbearable for everyone concerned ».
18 John Coldstream, « Letter to Brian MacFarlane, 29 October 1993 », in John Coldstream (dir.), Ever, Dirk, The Bogarde Letters, Londres, Phoenix, 2009, p. 545 : « When I knew it was to be Mills I got into a leather gear and camped it silly. In desperation ».
19 Cité par Margaret Hinxman et Susan D’Arcy, The Films of Dirk Bogarde, Londres, Literary Services and Production, 1974, p. 121 : « I played the bandit like Gloria Swanson’s Queen Kelly: it was a great joke ».
20 C’est le film The Blue Lamp (La Lampe bleue, réal. Basil Dearden, Grande-Bretagne, 1950) qui lui fera obtenir un contrat avec la « J. Arthur Rank Organisation ».
21 Cette avant-première a eu lieu le 5 janvier 1961.
22 Mylène Demongeot, Mes monstres sacrés, souvenirs et portraits, Paris, Flammarion, 2015, p. 120.
23 Rappelons qu’en 1959, Charlton Heston avait joué dans un autre film à sous-texte homosexuel : Ben-Hur de William Wyler. Le scénariste Gore Vidal expliquait qu’une scène avait été écrite pour que l’on comprenne la nature de la relation passée entre Messala et Ben-Hur : avant d’être ennemis, ils avaient été amants. Vidal précisait que ce sous-texte avait été caché à Charlton Heston. Rob Epstein, Jeffrey Friedman, The Celluloïd Closet, les homosexuels (re)vus par Hollywood, DVD, Gaumont Columbia Tristar Home Video, 2003.
24 « I want to know whether you are an exceptional man of whom your church is quite unworthy or whether it is your church which makes men like you. » Sauf indication contraire, les traductions françaises sont celles de la version française du DVD édité par Rimini Editions (2016).
25 Coldstream, op. cit., p. 256.
26 « Particulièrement d’un homme comme celui-ci ».
27 « Parce que tu vois, je l’aime également ».
28 Cette scène est présente dans le DVD sorti en 2010 chez Strawberry Media qui ne propose qu’une version originale non sous-titrée, mais est absente de l’édition plus récente de ce film en DVD (Rimini Editions, 2016) qui inclut la version française et la version originale sous-titrée en français. Précisons également que la version française consultée à l’Institut National de l’Audiovisuel (le film a été diffusé en novembre et décembre 2003 sur la chaîne « Festival ») ne comporte pas non plus ce passage.
29 « After all, you are not married, why not ? » Traduction de l'auteur.
30 « Like you… I too have a vocation. » Traduction de l'auteur.
31 « [...] entirely laughable and incompetent », Clancy Sigal, « The Winter of my discontent, With consolation to come », Time and Tide, 13 janvier 1961, p. 57.
32 Derek Monsey, « A Brigand and a Priest Clash in a Mexican Village, Bogarde and Mills fight a duel in the sun », Sunday Express, 8 janvier 1961, p. 17 : « Discussion about faith, sin, and holy virtue contains a sudden seed of intelligence and real interest. »
33 Nina Hibbin, « Dirk and Murk Don’t Mix », Daily Worker, 7 janvier 1961, p. 2 : « The story is a good one, skillfully told […] against a background that has something of the sweep and breath of the big, outdoor Westerns ».
34 Alexander Walker, Evening Standard, 5 janvier 1961 : « What matters more in The Singer Not the Song are the performances, not the picture. »
35 Hibbin, op. cit. : « With her beatnik hair-do and dig-that-crazy chawl, she looks more like a stray Pigalle chick ». Nina Hibbin indique que Mylène Demongeot est pourtant sa « sirène blonde préférée » (« favourite blonde siren »).
36 Walker, op. cit. : « [...] whose each scene is a victory over his costume designer. »
37 Hibbin, op. cit. : « [...] his sinister leather drainpipes and ominous brigand’s hat. »
38 Cité par Clancy Sigal, « The Winter of my discontent, With consolation to come », op. cit. : « it is those black-leather pants of Mr. Bogarde which are the real star of the film ».
39 Article non signé, « In Hollywood Style, The Singer, Not the Song », The Times, 6 janvier 1961, p. 13 : « when he appears tightly sheathed in black leather and carrying a white Persian kitten, for all the world like a latterday Queen Kelly ».
40 Pet John Dyer, « Singer not the song, Great Britain, 1960 », Monthly Film Bulletin, no 325, février 1961, p. 20 : « boyishly appealing ».
41 Sigal, Time and Tide, op. cit., p. 57 : « A Spiritual Relationship With Homosexual Undertones ».
42 Raymond Durgnat, « Saturnalia in Cans », Films and Filming, novembre 1961, p. 33, cité par Geoff Mayer, op. cit., p. 134 : « …lyrically homosexual without mentioning the dread word ».
43 Walker, op. cit. : « If you can discover what the film thinks this love between the two men really is, you will be much cleverer than I. It might be Christian love. It might be a very unholy kind of love ».
44 Dyer, op. cit., p. 21 : « A script which flirts […] with religion and two kinds of unholy love ».
45 Jean-Paul Torok, « Plus noir que vous ne pensez », Positif, no 45, mai 1962, p. 60.
46 Ibid., p. 62.
47 Bertrand Tavernier, « L’envers du paradis », Cahiers du cinéma, no 132, juin 1962, p. 48.
48 Ibid.
49 Office Catholique International du Cinéma.
50 Torok, op. cit., p. 60.
51 Télérama est édité sous ce titre depuis octobre 1960. Ce titre est une contraction de Télévision-Radio-Cinéma. La création date de l’après-guerre (1947) et le magazine était publié alors sous le nom de Radio-Loisirs.
52 Par exemple, dans le numéro de Télérama du 2 avril 1961, la représentation de Giotto, Saint François donnant son manteau à un pauvre, est choisie comme couverture.
53 Claude-Marie Trémois, « L’ange du mal », Télérama, no 632, 25 février 1962, p. 60.
54 Gill Plain, John Mills and British Cinema, Masculinity, Identity and Nation, Edinburgh, Edinburgh University Press, 2006.
55 Professeur d’études sur le genre, Indiana University, Bloomington.
56 Plain, op. cit., p. 194 : « When one character forcibly imposes heterosexual desires onto an otherwise homoerotic framework. »
57 Ibid.
58 Ibid. : « … the bodies of Bogarde and Mills tell a story quite other to the ostensible conclusion of the narrative ».
59 « I can’t hear… if you say it… press my hand! ».
60 « The singer…the singer, not the song. »
61 Bertrand Tavernier, « L’envers du paradis », op. cit., p. 48.
62 Pour le critique de Positif, cela « laisse supposer que les censeurs ont compris, eux, la vraie leçon du Cavalier Noir », Jean-Paul Torok, op. cit., p. 62.
63 La puissance de la C.C.R.T était régulièrement dénoncée dans les revues laïques de cette période. Dans la revue Image et Son, Jacques Chevallier met en garde contre la nouvelle censure catholique : les exploitants des salles de cinéma peuvent supprimer des images ou toute une séquence dans les films qu’ils projettent afin d’« améliorer » la cote morale des films ainsi mutilés par leurs soins. Cela aura effectivement lieu comme l’indique un rectificatif qui modifie la cote d’une fiche du cinéma de 5 à 4 grâce ou à cause de cette censure. Jacques Chevallier, « Une censure de choc, la censure catholique », Image et Son, no 140-141, avril-mai 1961, p. 16-17.
64 Ainsi le film Voulez-vous danser avec moi ? (Boisrond, 1959) est coté 5 parce qu’il est « inadmissible de présenter l’homosexualité masculine sous couleur de divertissement sans aucun jugement de valeur sur le drame qu’elle représente », Claude Bremond, « Éthique du film et morale du censeur », Communications, no 9, 1967, p. 30.
65 « Le Cavalier noir », Les Fiches du cinéma, Analyse générale des films 1962, no 250, 15 août 1962, p. 147.
66 Binh, op. cit., p. 151.
67 Il est conservé à la British Film Library (The BFI Reuben Library, Londres) sous forme de microfilms.
68 « Block Screen ». Il est indiqué que les images illustrées sur la page « pouvaient être demandées sans supplément à un journal pour un usage éditorial ». Voir The Singer Not the Song’s Pressbook, BFI.
69 Block SNS-3, The Singer Not the Song’s Pressbook : « But not all is violence, Dirk takes Locha (Mylene Demongeot) in his arms and kisses her. »
70 « Mylène Demongeot – Glamourous contest ideas », The Singer Not the Song’s Pressbook.
71 « Sophistication », « Choices of Clothes », « Deportment », The Singer Not the Song’s Pressbook.
72 Il s’agit d’images de format 11 x 14 pouces.
73 « Le jeu glamour de Mylène Demongeot », The Singer Not the Song’s Pressbook.
74 « Who is this powerful new dramatic female star? »
75 Entrée de service (Ralph Thomas, 1959).
76 « A new type of role » est le titre d’une rubrique du dossier de presse.
77 Le feuilleton Le Cavalier noir est crédité comme « un film raconté » dans le sommaire.
78 « Le Cavalier noir », Télérama, no 612, 8 octobre 1961, p. 2.
79 Ibid.
80 « Le Cavalier noir », Télérama, no 613, 15 octobre 1961, p. 2.
81 Il faut signaler l’existence d’un autre roman-photo publié dans la revue familiale Collection Vie heureuse : si celui-ci respecte davantage la trame narrative du film, l’ensemble, noyé par les dialogues, efface les ambiguïtés. L’interprétation est également faussée : à la fin, deux plans sont insérés qui n’existent pas dans le film. On voit d’abord l’image de deux policiers qui « s’avancent vers les deux corps […] à jamais rapprochés par une fraternelle étreinte », puis une dernière vignette montre le visage de Locha de profil, la tête contre un mur. Le texte indique : « on n’entend que le bruit des sanglots de Locha… » « Le Cavalier noir », Collection Vie heureuse, nº 47, 28 septembre 1961, p. 28.
82 « Le Cavalier noir », Télérama, no 614, 22 octobre 1961, p. 2.
83 Propos rapportés par Robert Tanitch, op. cit., p. 105 : « Nowhere does the film suggest that homosexuality is a serious (but often curable) neurosis that attacks the biological basis of life itself. »
84 The Servant (Losey, 1963).
85 « À première vue », Télé-Ciné no 116, mai-juin 1964.
86 René Berthier, « Éditorial », Fiches du cinéma et Télécinéma, no 432, 1er février 1971, p. 2.
87 Collectif, « Les années 1970, Télérama fait sa révolution », Télérama 60 ans, nos années culture 1, Nicolas Delessale (dir.), Les Arènes, Paris, 2010, p. 194.
88 Pierre Murat, « Victor Victoria, Quand il se démasque, elle se masque », Télérama, no 1709, 13 octobre 1982, p. 34-35.
89 Jean-Luc Douin, « Des nymphettes à la femme travestie », Télérama, no 1709, 13 octobre 1982, p. 42.