De Félicité de Genlis à George Sand
p. 163-177
Texte intégral
Le 2 janvier 1831 était enterrée, au cimetière du Mont-Valérien, Félicité Ducrest, comtesse de Genlis, l’ex-égérie de Philippe-Egalité, l’ex- « jacobine », l’ex-errante de dix ans d’émigration, qui avait su cumuler et l’hostilité des révolutionnaires et la haine des royalistes, qui avait résisté à la fois à l’Empire et à la Restauration et qui, depuis août 1830, voyait sur le trône l’un de ses élèves dont elle avait été le « gouverneur » : Louis-Philippe d’Orléans, roi des Français.
1A quatre jours près, Aurore Dupin, qui n’était presque plus Madame Dudevant, et pas encore George Sand, aurait pu assister à l’inhumation de la pédagogue qui avait sans doute partiellement présidé à son éducation, de la romancière qu’elle cite dans Histoire de ma vie et dont, sans le savoir encore, elle allait prendre la relève. La bibliothèque de Nohant offrait en effet, au moment de sa vente, en 1890, parmi plusieurs ouvrages de ces femmes qui, depuis le XVIIe siècle, avaient laissé un nom dans le domaine de l’éducation et de la littérature1, quelque dix-huit titres sous 40 volumes de la seule Mme de Genlis, théâtre, romans, contes, textes autobiographiques, sans parler de Mademoiselle de Clermont (1802), que le catalogue ne mentionne pas mais que George Sand avait dû lire puisqu’elle le mentionne dans Leone Leoni2.
2Indépendamment de toutes les différences qui peuvent séparer une femme du XVIIIe siècle de la dix-neuviémité sandienne, les analogies sont extraordinairement frappantes, non seulement dans la force de leur tempérament, dans l’abondance, la variété et le succès de leurs ouvrages, dans la violence des critiques qu’elles ont essuyées, dans leurs rapports à l’écriture, dans l’importance de certains thèmes et en particulier celui qui nous occupe, l’éducation.
3C’est un cliché caustique contre les femmes-auteurs de les traiter d’institutrices. Elles s’en targuent d’ailleurs et George Sand, en 1872, pourra débuter ses « Idées d’un maître d’école » par ces mots : « Le maître d’école, c’est moi. […] j’ai presque toujours eu un élève à ébaucher »3. « petite expérience », comme elle dit, si on considère celle de Mme de Genlis, depuis le temps où, fillette, elle échappait par la fenêtre à la vigilance de sa gouvernante pour aller, du haut de la terrasse, donner des leçons d’histoire aux petits polissons de Saint-Aubin (M, II, 219). En 1782, quand le futur Philippe-Egalité la nomme, contre toute tradition, « gouverneur » de ses trois garçons, elle a déjà à son actif l’éducation de ses propres enfants, celle des jumelles d’Orléans depuis leur naissance en 1777, sans compter tous les enfants aux histoire plus ou moins romanesques, dont elle se chargera au long de sa vie4. Il n’était donc pas sans intérêt de suivre ces deux femmes exceptionnelles dans leur propre formation de « jeunes personnes » et les principes d’éducation de Mme de Genlis dans la perspective de George Sand, que les autres communications traiteront plus spécifiquement.
4A la fin de sa vie, retraçant les vicissitudes de l’éducation des cinquante dernières années, Mme de Genlis rappelle l’alternance de la mode entre les éducations mondaine, scientifique et domestique et conclut : « En éducation surtout, il ne faut point avoir de système absolu » (M, II, 123). L’originalité pédagogique de celle dont on a pourtant critiqué l’esprit de système, sera justement de cumuler les différents types d’éducation. Tout en suivant ce plan élémentaire, nous choisirons dans l’œuvre surabondante de Mme de Genlis, essentiellement ses Mémoires et Adèle et Théodore ou Lettres sur l’éducation, car les 1500 pages5 de cet étonnant roman épistolaire suit le fil continu de l’éducation d’Adèle par sa mère la Baronne d’Almane, de l’âge de 6 ans jusqu’à son mariage. Histoire de ma vie et la Correspondance sandienne nous permettront de comparer les faits et les points de vue.
L’éducation de jeunes filles de bonne famille
5L’éducation des filles est affaire de femmes et vise, après un enseignement de base minimal, le développement des « talents d’ornement ». Sophie-Victoire initie Aurore à la lecture, sa grand-mère à la musique. Félicité a Mlle Urgon, la maîtresse d’école de Saint-Aubin qui lui apprend à lire en six mois, puis sa gouvernante, Mlle de Mars, petite bretonne de seize ans qui lui donne des leçons de catéchisme et de clavecin. Les Mémoires de Mme de Genlis seront plus indulgents pour cette compagne de jeux qu’un texte de 1791, où elle reprend le jugement de madame de Maintenon sur la formation inadéquate des gouvernantes « paysannes ou tout au plus petites bourgeoises qui en savent que faire tenir droite, bien tirer la busquière et montrer à bien faire la révérence »6.
6Mais déjà Félicité et Aurore se démarquent quelque peu.
7C’est « le monde » qui sera le véritable précepteur de Félicité. Ses Mémoires détaillent avec euphorie tous ceux qui contribuèrent à sa formation. La musique y joue un rôle essentiel. A dix-sept ans, Félicité joue parfaitement de cinq ou six instruments dont la musette et le tympanon, mais préfère la harpe dont elle sera une virtuose reconnue, exhibée par sa mère dans les salons7.
8Quant à Aurore, dès sept ans, elle bénéficie des leçons de Deschartres, le précepteur de son père. Elle aura aussi, à cette époque, des maîtres spécialisés, sa grand-mère voulant « de la grâce dans tout » : durant l’hiver 1811-1812 à Paris, partageant les études de son amie Pauline de Pontcarré, elle aura deux ou trois fois par semaine, un maître d’écriture, un maître de danse, une maîtresse de musique et une maîtresse de dessin sur lesquels elle passera sa verve ; Madame de Pontcarré complétant le tout par des leçons de piano, de géographie et un peu d’histoire à partir de méthodes « en vogue » (HMV, III, 4, p. 721).
9Félicité n’a pas été au couvent, si ce n’est quelques mois à l’abbaye d’Origny, alors qu’elle est déjà mariée à Genlis alors en garnison, mais elle dira : « L’éducation y était fort bonne pour former des femmes vertueuses, sédentaires et raisonnables, destinées à vivre en province » (M, I, 66), ce que Félicité n’a pas l’intention d’être. Dans une nouvelle de 1832, le personnage sandien de la Marquise imputera à l’éducation claustrale d’ancien régime son inaptitude à la vie réelle8.
10Pour Aurore, qui y passe deux ans, si le couvent de Anglaises est moins un lieu d’enseignement qu’un refuge contre les tensions familiales, une sorte de Champs-Elysées féminins et un lieu mystique, il n’en reste pas moins que les lettres à ses amies de pension font allusion à la culture générale des jeunes filles de bonne famille et celle-ci n’est pas négligeable pour ce qu’on attend d’elles : littérature, langues étrangères, histoire, géographie et surtout « talents d’ornement »9.
11Le théâtre de société joue un rôle important. Félicité, depuis sa jeune enfance où, jouant l’Amour dans les pièces de sa mère, elle ne voulait pas ôter ce costume rose aux ailes bleues, adore le théâtre. Occasion de succès mondain sans doute mais aussi instrument d’éducation. Elle mettra en scène les auteurs connus, adaptera La Fontaine ou les Voyages célèbres, lancera la mode des proverbes mimés, etc. L’on sait ce que sera la passion du théâtre pour G. Sand, déjà annoncée par les mises en scène enfantines au Palais Godoy et les réécritures de Molière au couvent.
12En bref, Histoire de ma vie, tout en reconnaissant que « cette manière d’apprendre un peu de tout aux demoiselles est certainement meilleure que de ne leur rien apprendre », qu’elle a l’avantage, selon sa jolie formule « de compléter l’âme », en voit les limites : « toutes ces leçons […] étaient trop superficielles pour nous apprendre réellement aucun art » (HMV, III, 4, p. 724-725).
Vers une éducation conventionnelle mais plus systématique
13Contrairement à Aurore qui, dans une vision bourgeoise et pragmatique, aurait souhaité une éducation moins diversifiée mais plus approfondie, « une spécialité », comme elle le dit, Félicité pédagogue va à la fois systématiser l’éducation mondaine des filles et la battre en brèche. En 1827, une lettre à Anatole de Montesquiou résume ses innovations pédagogiques :
« L’éducation me doit d’avoir rendu les récréations utiles et l’histoire naturelle universelle et vulgaire en menant les élèves dans des cabinets particuliers et publics, en leur faisant faire des cours de chimie et leur faisant étudier la botanique à leurs promenades ; en leur donnant des joujoux instructifs. On me doit encore d’avoir, la première en Europe, appliqué la gymnastique à l’éducation, d’avoir, à l’imitation des étrangers, enseigné par l’habitude des langues vivantes aux enfants, de leur avoir donné une idée des arts d’industrie, en les menant dans des manufactures, enfin d’avoir placé dans l’enseignement de cet âge, l’art bienfaisant de saigner au besoin et de panser les plaies »10.
14Effectivement, au profit de cet enseignement un matériel didactique qui enseigne par l’observation et le jeu. Le château de la Baronne d’Almane, comme le pavillon de Bellechasse des enfants d’Orléans, est aménagé pédagogiquement. Chaque pièce, décorée de fresques, de tableaux, de médaillons, de paravents historiques ou géographiques11 ; chaque escalier, de cartes de toutes sortes12. Derrière les tableaux, les commentaires en anglais et italien multiplient les acquisitions. Une « lanterne magique historique » initie par le jeu à l’histoire et à l’expression orale (M, I, 194). cabinet d’études, bibliothèque de 400 volumes, armoire pour les collections de minéraux, madrépores ou coquilles ont été prévus. A l’extérieur, ont été aménagés un petit jardin de plantes usuelles étiquetées par ordre pour la botanique et trois collines pour les exercices physiques (AT, I, 9).
15Les emplois du temps, savamment calculés déjà par semestre, suivant les capacités et la progression de l’enfant, ne laissent aucune place à l’improvisation : leçons et récréations se distinguent à peine13. Les matières de base de l’éducation mondaine y sont approfondies. Dans l’enseignement des langues, Mme de Genlis a effectivement inauguré en France la méthode par « immersion ». Les femmes de chambre sont anglaises ou italiennes. La promenade du matin se fait en allemand avec le jardinier ; celle du soir en anglais, ainsi que le dîner ; au souper, on parle italien. Les « jeunes princesses […] à cinq ans […] entendaient trois langues et parlaient parfaitement bien anglais et français » (M, I, 190-193). Adèle, à quinze ans, « fait tous ses extraits d’histoire, en anglais et en italien, ce qui l’entretient dans l’habitude d’écrire ces deux langues, sans être obligée d’y consacrer une étude particulière » (AT, III, 28).
16De la même façon, Mme de Genlis systématisera l’enseignement par le théâtre où « l’enfant, en s’amusant, exerc[e] sa mémoire, form[e] sa prononciation, acqui[ert] de la grâce et per[d] l’embarras et la niaiserie de l’enfance ». (AT, I, 29). A Bellechasse, l’on joue dans le jardin ou sur un petit théâtre portatif puis dans une belle salle de comédie construite à cette effet (M ; I, 194). Tout le monde y participe. Elle écrira un Théâtre à l’usage des enfants et un Théâtre de société qui ont peut-être servi aux théâtres de Nohant14.
17Les lectures font l’objet d’une attention particulière. Celles de Félicité ou d’Aurore avaient été nombreuses mais anarchiques. Contrairement à Histoire de ma vie, où les lectures retenues sont destinées à marquer le début d’un itinéraire philosophique, politique et scriptural, les Mémoires de Félicité racontent l’acquisition d’un savoir sur le mode de l’accumulation, au gré des hasards et des rencontres. C’est moins une question de différence générique entre mémoires et autobiographie, qu’une différence de tempérament et de rapport au savoir. Les Lettres sur l’éducation prévoit pour Adèle de 6 à 22 ans, un « plan de lecture » qui, à raison de trente minutes par jour les premières années et moins de deux heures par la suite, couvrira une progression serrée où Mme de Genlis fait la promotion de ses ouvrages : petites lectures préparatoires, puis Contes de première enfance, Annales de la vertu, Théâtre de l’éducation écrits par sa mère, enfin introduction progressive d’ouvrages en français et en anglais, pour finir par les chefs-d’œuvre. Le danger des romans à passion fait l’objet d’un soin particulier. Le lecture est appareillée d’exercices écrits, copies d’extraits d’abord puis commentaires revus et corrigés par la mère – méthode que pratiquait depuis toujours Mme de Genlis (M, I, 54).
18Les voyages complètent le cycle de formation. Voyages forcés de l’émigration pour Félicité et « Mademoiselle », voyages d’Adèle et sa mère, en Italie ou en Hollande, mais dont Mme de Genlis ne cesse de prôner les bienfaits, l’aguerrissement qu’ils donnent et les connaissances multiples qu’on y acquiert.
Pourquoi faut-il qu’une femme soit ignorante ?
19Etant donné le tempérament de Félicité comme celui d’Aurore, l’on pouvait s’attendre à ce que leur appétit de savoir déborde largement les limites admises. Ne fait-elle pas penser à Aurore, dans son habit de petit hussard (HMV, II, 13, p. 168-569) ou dans ses vêtements d’homme si pratiques pour chasser (HMV, IV, 5, p. 1078-1079) cette Félicité passionnée de liberté physique dans des vêtements de garçon ? Lui donne-t-on des leçons d’escrime :
« J’y réussis si bien – raconte-t-elle – que ma mère eut l’idée de me faire jouer Darviane, dans Mélanide de La Chaussée, rôle dans lequel il fallait tirer l’épée et se mettre en garde. Alors je quittai mon costume d’Amour parce qu’on me fit faire un charmant habit d’homme que j’ai constamment porté jusqu’à mon départ de la Bourgogne. C’était une chose tout à fait inusitée dans ce temps d’élever une petite fille avec des habits si peu convenables à son sexe ; j’ai toujours été surprise depuis, par réflexion, que le Père Antoine, qui était pieux, n’ait pas fait là-dessus quelques représentations, et que personne, à ma connaissance, n’ait paru scandalisé de cette innovation. Du reste, j’y ai gagné d’avoir eu, dans ma jeunesse, les pieds mieux tournés, de mieux marcher que les autres femmes en général, surtout d’être plus agile qu’aucune que j’ai connue » (M, I, 14-15).
20Deschartres élèvera Aurore presque comme un garçon. A sept ou huit ans, considérant, à tort selon elle, qu’elle savait sa grammaire, il l’initiera à l’histoire de l’Antiquité (HMV, III, 3, p. 703) aux mathématiques et aux rudiments du latin qu’adolescente elle avala « avec résignation » (HMV, II, 3, p. 710). A cette exception près, sa soif d’apprendre rappelle celle de la jeune Félicité ; elle reviendra d’ailleurs au latin à plus de quarante ans (C, VIII, nos 4111, 4125, 4126).
21On voit Félicité, avec un chirurgien de La Fère, s’initier à l’ostéologie et à l’art de saigner « talent […] perfectionné tout à fait, grâce aux leçons du fameux Chamousset. J’appris aussi – écrit-elle – à panser les plaies. Enfin je ne perdais pas une occasion d’acquérir de l’instruction, de quelque genre qu’elle fût. » (M, I, 51). Ne croirait-on pas le passage d’Histoire de ma vie où Aurore décrit ses leçons avec Deschartres et Stéphane Ajasson de Grandsagne (HMV, IV, 5, p. 1076-4077) qui, entre parenthèses, lui avait aussi appris à manier le pistolet (C, I, no 28, 20 mai 1821) ?
22En 1821, en liaison justement avec les leçons que lui donne Grandsagne, Aurore écrira une étonnante lettre de contestation à sa mère qui trouvait malséant « le caractère guerrier » de sa fille et suspectes ces leçons. Tout en reprenant les arguments « politiquement corrects » en faveur de l’instruction des filles : la compatibilité de l’instruction avec « les soins intérieurs, qui sont les devoirs de mon sexe », la supériorité d’une mère instruite sur un quelconque précepteur, elle y défend le droit des femmes à s’instruire :
Pourquoi faut-il qu’une femme soit ignorante, ne peut-elle être instruite sans se prévaloir et sans être pédante ? […] je ne trouverai, dites-vous [pour mari] qu’un géant ou un poltron, en ce cas il se pourrait bien faire que je ne fusse point mariée, car je ne crois plus aux géants et je n’aime pas les poltrons. L’homme qui m’épouserait par peur serait un sot, et moi une sotte de l’épouser. Je ne cherche pas un homme capable de devenir l’esclave de sa femme, parce qu’il serait un imbécile »15.
23Mme de Genlis elle aussi est contre l’ignorance des filles. Dans son ouvrage De l’influence des femmes (1811), considérant que « le manque d’études et d’éducation a dans tous les temps écarté les femmes de la carrière littéraire », elle incite les femmes à s’instruire et à écrire :
« […] toutes dispositions véritables […] méritent d’être cultivées, parce qu’alors on a la certitude de donner un grand talent, c’est à dire la plus noble de toutes les ressources dans l’adversité et l’amusement le plus agréable et le plus innocent dans toutes les situations de la vie »16.
24Elle ne fait donc pas qu’approfondir l’enseignement généralement donné aux filles, elle fera également des incursions dans les disciplines réservées aux garçons. Elle-même l’avait déjà expérimenté en organisant un cours de physique pour gens du monde chez Mr Sigault de La Fond et un cours de chimie appliqué aux arts chez l’apothicaire du roi17. Sa fille Caroline découvrira – disent les Mémoires – un sel chimique qui a porté son nom (M, I, 187).
25Adèle a appris à compter avec sa mère ; mais, à onze ans, son père l’initie aux mathématiques que vient juste de commencer son frère. Il lui apprendra « ce qu’il est indispensable de savoir de la Géométrie » (AT, II, 8). Adèle tout enfant a déjà acquis, en s’amusant, quelques connaissances en histoire naturelle, minéralogie et botanique ; elle a lu les livres spécialement écrits pour elle (AT, III, 38). Mais, à seize ans, elle suit un véritable programme scientifique :
« Nous avons commencé – écrit Mme d’Almane – un Cours de Physique ; nous sommes environ quinze personnes à le suivre ; nous prenons deux leçons par semaine ; ce cours durera deux mois ; nous ferons ensuite, pendant le même temps, celui de Chimie et nous finirons par un Cours d’Histoire naturelle qui nous conduira au mois de mai ; nous recommencerons l’hiver prochain ces trois mêmes cours ; c’est la seule manières dont ils puissent être profitables car il est impossible d’en retirer le moindre fruit en ne les faisant chacun qu’une fois » (AT, III, 38).
26Un homme d’affaires du Baron donnera à Adèle, trois-quarts d’heure par jour, des leçons de droit ; et Mme de Genlis, citant des ouvrages anglais et l’Education des filles de Fénelon, montre l’utilité de ces connaissances pour qu’une fille puisse gérer ses revenus. A l’occasion de la visite d’une manufacture, où elle a pu voir la misère ouvrière, sa mère lui fera une véritable leçon d’économie politique (AT, II, 43).
27L’éducation physique est aussi une façon de gauchir l’éducation traditionnelle des filles. N’annonce-t-elle pas Aurore sur sa jument Colette, cette Félicité, qui après huit mois de leçons d’équitation par un gentilhomme de fortune, aura « la réputation d’une inconcevable hardiesse et d’une mauvaise tête » (M, I, 52).
28Madame de Genlis éducatrice, veillera avec vigilance aux diètes et aux exercices physiques de ses élèves. Elle astreindra les enfants d’Orléans à des exercices inouïs d’endurance, avec des seaux d’eau à porter, des machines à contrepoids dignes de nos spa actuels. Ses ouvrages abonderont en conseils sur l’allaitement maternel et la façon d’habiller les enfants (AT, I, 21 ; AT, III, 38), les diètes contre les sucreries, le thé ou le café (AT, I, 11, 57) ou les bienfaits des promenades et des bains froids (AT, I, 48). L’on croirait lire Histoire de ma vie.
29Par contre les visites professionnelles, dans l’esprit de l’Encyclopédie, neutralisent à la fois l’éducation mondaine et l’intellectualisme des sciences. Louis-Philippe, après avoir décrit l’horaire féroce imposé à lui et à sa sœur par ce « rude précepteur », « systématique et sévère », confiera à Hugo : « Elle m’a fait apprendre une foule de choses manuelles ; je sais, grâce à elle, un peu faire tous les métiers […] Je saigne mon homme comme Figaro. Je suis menuisier, palefrenier, maçon, forgeron »18.
30« Mademoiselle », comme ses frères, saura faire des portefeuilles de maroquin, des paniers d’osier, des lacets, des rubans, des fleurs artificielle, du papier marbré, de la dorure sur bois et tous les ouvrages inimaginables en cheveux (M, I, 195). Elle élèvera des vers à soie et dévidera assez de fils pour s’en faire une robe19. Comme Adèle (AT, II, 28 et 32), elle visitera des expositions, des manufactures à Paris, en province et en voyage (M, I, 196), visites soigneusement préparées et analysées.
Former des filles sages et vertueuses
31Il reste que l’éducation d’une fille reste tributaire du rôle qu’on s’attend à lui voir jouer dans une société donnée ; et c’est sur ce point que George Sand prendra une distance mitigée vis-à-vis de LA condition féminine telle que la pose Mme de Genlis
« Les femmes, – dit la Baronne d’Almane, avant d’exposer son programme pédagogique – sont nées pour une vie […] dépendante. […] Le génie est pour elles un don inutile et dangereux ; il les sort de leur état […] le goût des sciences les singularise, les arrache à la simplicité de leurs devoirs domestiques et à la société dont elles sont l’ornement. Faites pour conduire une maison, pour élever des enfants, pour dépendre d’un maître qui demandera tour à tour des conseils et de l’obéissance, il faut qu’elles ayent de l’ordre, de la patience, de la prudence, un esprit juste et sain, qu’elles ne soient étrangères à aucun genre de connaissances afin qu’elles puissent se mêler avec agrément à toute espèce de conversation, qu’elles possèdent tous les talents agréables, qu’elles ayent du goût pour la lecture, qu’elles réfléchissent sans disserter et sachent aimer sans emportement » (AT, I, 9).
32Pédagogue, elle contrebalancera l’éducation mondaine et les prétentions au savoir des jeunes filles par une éducation pesamment morale (M, II, 122). Sans doute, il s’agit toujours « de cultiver l’esprit de [l]’élève, de former son cœur et en même temps de lui donner tous les talents agréables » (AT, I, 11), mais c’est l’éducation morale qui pose les objectifs premiers. Mme d’Almane pour Adèle, comme Félicité pour les enfants d’Orléans, utilisera le quotidien, provoquant même les situations propices à des leçons contre la coquetterie (AT, I, 9), la vanité (AT, I, 37), le mensonge même pieux (AT, I, 53 et III, 18), exaltant la charité, la générosité (AT, I, 14). A l’arrivée, la malheureuse Adèle, seize ans, « sera corrigée de tous les défauts de son sexe » (AT, III, 56).
33L’éducation morale se concilie bien avec une figure rassurante de la femme, en particulier dans le mariage et la maternité. Dès le début d’Adèle et Théodore, les diverses correspondantes de la Baronne, illustrent, comme adultes, les conséquence d’une bonne ou d’une mauvaise éducation, multipliant de la façon la plus intéressante, les perspectives ; et lorsqu’Adèle a quinze ans, l’accent sera mis sur le mariage idéal préparé de longue date (AT, I, 37, 38, 39 ; AT II, 65 ; AT II, 66, 67, 69).
34Adèle toute enfant, fera l’apprentissage de la maternité, en « adoptant » une jeune italienne qui porte justement dans le roman le nom d’Hermine, comme l’enfant que la jeune Pulchérie de Genlis avait adoptée à Belle chasse. L’éducation que donnent ces « petites mères » stimule leur propre éducation : Adèle traduit des livres en italien, elle adapte ses propres leçons, elle gère de son argent de poche les dépenses de sa protégée, etc.
35L’éducation scientifique que Félicité préconise pour les filles est ainsi limitée et idéologiquement orientée. Dans ses Mémoires, elle fait la satire de ces institutrices qui ont « la manie des sciences ; les cuisinières mêmes – écrit-elle – voulurent faire de leurs filles des grammairiennes » (M, II, 123). Si le Baron apprend à Adèle quelques rudiments de Géométrie, c’est « pour être en état de lever un plan et de dessiner avec régularité un paysage d’après nature et dans lequel la perspective soit observée ». Le but n’est pas de « rendre Adèle savante » :
« Je ne prétends – dit Mme d’Almane – que lui donner une connaissance très superficielle de toutes ces choses, qui puisse servir quelquefois à son amusement, la mettre en état d’écouter sans ennui son père, son frère ou son mari, s’ils ont le goût de ces sciences et la préserver d’une infinité de petits préjugés que donne nécessairement l’ignorance » (AT, II, 38).
36Et une lettre de Félicité à Antoine de Montesquiou, en 1827, nous apprendra que le fameux cours de chimie pour femmes du monde « s’appliquait à tout ce qui se mange » et que le professeur, pour lui plaire, prolongeait les leçons sur le chocolat : « j’ai mangé – conclut Félicité – deux ou trois tablettes ; c’est le plus grand profit que j’aie retiré de ce cours »20. L’éducation est bien étroitement liée à la fonction sociale de l’élève.
37C’est dans cet esprit de classe et de sexe que Mme de Genlis s’occupe de l’éducation collective et populaire. Dans Les Veillées du château, elle pourra dire à juste titre : « Je suis le premier Auteur qui se soit occupée de l’Education du peuple »21. Elle a écrit à cet usage le 4e volume du Théâtre de l’Education, Les Veillées de la chaumière (1823) ou Le La Bruyère des domestiques (1828). Inspectrice d’arrondissement sous l’Empire, elle écrira un mémoire sur les écoles primaires de filles. Dans Adèle et Théodore, la longue histoire imbriquée de Monsieur et Madame Lagaraye décrit une école primaire de village, dans le cadre d’une utopie à la fois paternaliste et socialiste (AT, I, 63 ss. ; AT, II, 2 ss. ; AT III, 57). De 10 h à midi, et de 3 à 4, les petites filles, de 11 à 15 ans, apprennent à écrire et à lire dans l’Evangile et dans un petit volume du philanthrope, centré sur les devoirs « de leur état » (AT, I, 4).
38A son tour, la jeune Adèle et quelques amis vont organiser une école populaire où six petites filles de dix ans apprendront, pendant sept ans, « à lire, à écrire, à compter et à travailler en linge », en plus de quelques arts d’agrément : « broder, coiffer, faire de la tapisserie ». L’organisation, le budget annuel, le personnel, les règlements de cet internat nous seront détaillés. A la fin du compte, « ayant reçu une excellente éducation pour leur état », et, les deux dernières années, ayant travaillé à leur profit avec les Associés comme clients, les jeunes filles munies d’un petit pécule, trouveront facilement une place à Paris. Commencera alors, pour l’école, un nouveau cycle de sept ans. (AT, II, 43, 49) Ces genres d’« ouvroirs » ont existé longtemps dans le même esprit.
39Et George Sand ne saurait désapprouver, elle qui a appris à lire aux domestiques et aux paysans de Nohant. La dédicace de son roman Jeanne à la servante-amie de sa jeunesse, Françoise Meillant, souligne la transition et le progrès souhaités : « Tu ne sais pas lire, ma paisible amie, mais ta fille et la mienne ont été à l’école. Quelque jour, à la veillée, elles te raconteront cette histoire […] »22.
Conclusion
40Mais Félicité n’est ni romantique, ni socialiste et G. Sand, « à seize ans, sortant du cloître et encore soumise à la loi catholique [sans] parti pris contre la société officielle » (HMV, II, 16, p. 628-629), peut faire de la lecture des Battuécas l’une des sources de ses « premiers instincts socialistes », elle n’en gauchit pas moins le roman de Mme de Genlis. Si celle-ci, dans ses Mémoires, s’attendrit volontiers sur la vie champêtre, la chaumière isolée du Holstein ou les troupeaux de vaches à clochettes (M, II, p. 97-98 et 112) ; entre la nature et la culture, elle opte pour cette dernière. Elle écrit dans la préface aux Battuécas :
[…] En admirant l’innocence de leurs mœurs, en critiquant souvent les nôtres, je n’ai point eu le projet de faire une satire de la civilisation ; au contraire, j’ai voulu prouver que l’héroïque vertu […] ne peut se trouver que […] dans l’état de civilisation23.
41George Sand reconnaîtra : « Mme de Genlis ne veut pas donner tort à la société ». Dans un conte de 1805, Zumelide ou la jeune vieille, reprenant à des fins nouvelles une idée de Mme d’Aulnoy, Mme de Genlis introduit l’histoire par une discussion pédagogique entre une fée et un génie :
Théagène prétendit qu’il fallait beaucoup plus de talents pour bien élever un homme que pour former une femme aimable et vertueuse. On imagine bien que Murzille ne fut pas de cette opinion. C’est précisément le contraire, s’écria-t-elle […] l’éducation d’une femme peut se comparer à une machine compliquée, toute composée de contrepoids […] il faut la combinaison la plus ingénieuse et la plus savante pour que tout se maintienne dans un équilibre parfait. On veut qu’une femme ait de la grâce, de l’instruction et des talents, et l’on veut qu’avec tous les moyens de séduire et de subjuguer, elle n’ait qu’un désir modéré de plaire, et qu’elle ne se livre jamais à celui de dominer […] Voyez donc que de nuances, que de difficultés dans l’éducation d’une femme ! Il faut réunir tous les contraires, peser les vertus, les réduire avec précision au degré nécessaire : quel travail ! »24.
42Cette métaphore de poulies, de ressorts, de poids et de contrepoids, d’équilibre précaire convient parfaitement à Mme de Genlis, sa vie, sa propre éducation, sa pédagogie.
43La distance idéologique entre George Sand et Mme de Genlis semble évidente à première vue. Ni la morale, ni la sensibilité ne semblent les mêmes. George peut évoquer avec un soupçon d’ironie, de sa devancière « les petits drames larmoyants » joués au couvent (HMV, IV, 2, p. 1000) ; les petits romans « charmants » lus pendant la maladie d’Aurore de Saxe, mais qui « ne laissèrent presque rien dans [son] esprit » (HMV, IV, 4, p. 1036).
44Et si cette métaphore des poids et contrepoids convenait en fait à tout discours féminin sur la femme au XIXe siècle ? Félicité n’a pas été moins indépendante que George Sand. Première femme à avoir un bureau à Bellechasse (M, I, 179), elle aussi s’est imposée malgré l’hostilité générale et a vécu de sa plume. Vit-elle les contradictions de sa pédagogie de façon plus désinvolte qu’Aurore ? Ses compulsions d’érudition et de moralisation sembleraient l’infirmer. George Sand est-elle plus instruite qu’elle ? Ses propres enfants le furent sans doute moins que Madame Adélaïde. Sa morale socialisante est-elle bien différente de la morale aristocratique de Genlis ? L’exaltation du bon mariage, de la maternité, des habiletés domestiques traditionnellement féminines que l’on trouve chez l’une et chez l’autre vient-elle de l’idéologie intériorisée, est-elle destinée à revendiquer une spécificité ou à neutraliser le désir d’un savoir et d’une émancipation ? Ce n’est que bien tardivement que les choses commenceront à changer pour les filles.
45Finalement « comment l’esprit vient-il aux filles ? » L’influence de Mme de Genlis sur George Sand est peut-être à chercher ailleurs, au-delà même de l’exemple d’une carrière exceptionnelle, d’une œuvre surabondante et variée. « Toute lecture jette cette jeune tête dans un rêve » disait George Sand maître d’école. « Les dialogues imaginaires de Félicité » (M, I, 74-75 ; M, II, 3-7), le romanesque pur qui fait éclater à tout moment ses œuvres, la poésie des Battuécas avaient appris à Aurore, si proche de l’imaginative Félicité, avec ses « romans entre quatre chaises » et son personnage de Corambé, non seulement le rêve mais le plaisir d’écrire.
Notes de bas de page
1 Ces ouvrages sont de nature diverse : traités purement didactiques comme pour les Lettres sur l’éducation des filles de Madame de Maintenon (lot 542) ou les Instructions pour les jeunes dames qui entrent dans le monde et se marient de Madame Le Prince de Beaumont, 1764, 2 vol., (lot 426) ou encore de Madame Necker de Saussure, le second tome de l’Education progressive (lot 131) ; mémoires historiques touchant partiellement le sujet comme les Mémoires de madame Roland (lots 723 et 530) ou celles de Madame d’Epinay (lot 261). L’on trouve des ouvrages contemporains comme l’Education pratique des femmes de Nathalie de Lajolais (lot 90) paru en 1841 et l’ouvrage de Juliette Lamber, L’Education de Laure (lot 468), paru en 1868.
2 George Sand, Leone Leoni, Calmann Lévy, 1877, p. 210.
3 George Sand, « Les idées d’un maître d’école » (1872), trois articles repris in Impressions et souvenirs (1873), éd. d’Aujourd’hui, p. 179-230 ; citation p. 179.
4 En 1782, Caroline de Genlis est mariée depuis 1779 ; Casimir de Genlis est mort en 1773 à l’âge de 5 ans, Pulchérie de Genlis a 13 ans ; Louis-Philippe, 9 ans, ses frères, 7 et 3 ans, sa sœur, Adélaïde d’Orléans, 5 ans. Parmi les autres enfants : les mystérieuses petites anglaises Paméla et Hermine, Benjamin en 1784, Evelina Hussey en 1788, plus tard le jeune allemand Casimir Bœker, Alfred Le Maire, Stéphane Alyon, Thérésina, etc. ; sans compter les classes qu’elle supervisera lorsque, sous l’Empire, elle sera inspectrice d’arrondissement (M, II, 35). Elle écrira le 15 avril 1827 au Comte de Montesquiou : « J’ai élevé dix-neuf enfants » in Dernières lettres d’amour, Grasset, 1954.
5 En annexe, l’on trouvera la liste complète des ouvrages de Madame de Genlis dans le catalogue de George Sand. Les mentions entre crochets ne sont pas dans le catalogue sandien mais reconstituées à partir de la date d’édition et du format. Les références les plus fréquentes sont indiquées dans le texte, en abrégé : Mme de Genlis, Mémoires, Paris, Firmin-Didot, 1928, 2 vol. : initiale, tome, page. Pour Adèle et Théodore, nouvelle édition, corrigée et augmentée, Paris, Lambert, 1785, 3 vol. : initiale, volume, n° de la lettre. Pour George Sand, Histoire de ma vie, in Œuvres autobiographiques, Gallimard, 1970, vol. I : initiales, partie, chapitre et page et la Correspondance, ed. Garnier, par l’initiale, volume et n° de la lettre.
6 Madame de Genlis, Discours sur la suppression des couvents de religieuses et l’éducation publique des femmes (1791), citation de Madame de Maintenon, Entretiens sur l’éducation, mars 1703.
7 Gaiffe lui apprend la harpe ; Pellegrini, le chant ; Philidor, l’accompagnement ; Provaire, célèbre hautbois, l’art de déchiffrer « à livre ouvert ». La Maréchale de Luxembourg, « institutrice de toutes la jeunesse de la cour » l’initiera à cette connaissance du « monde », art où elle excellera et qui disparut – dit-on – avec la Révolution (M, I, p. 64).
8 George Sand, La Marquise (1832), Calmann Lévy, 1889, p. 4
9 Dans une lettre de 1821 à Emilie de Wismes, elle rappelle leurs entretiens en italien, le soir, à la récréation, « La Primavera » de Métastase qu’elles chantaient et dont elle cite un extrait. Elle commente un passage de Dante : « Je crois entendre rimbombare ces vers dans ta bouche ou dans la bouche sonore de Mr Magnani ». La même lettre fait allusion à des leçons de déchiffrement au couvent données par une demoiselle : elle voudrait qu’Emilie soit là pour l’aider à déchiffrer une partition. Mais sa grand-mère admire de confiance ce « galimathias (comme disait Miss Carey) » (C, I, 27).
10 Dans Dernières lettres d’amour, Paris, Grasset, 1954, p. 169, 16 juillet 1827.
11 La salle à manger du rez-de-chaussée avec les Métamorphoses d’Ovide ; le salon avec un chronologie de l’histoire romaine ; la galerie avec les grands hommes de l’histoire grecque ; la chambre de la Baronne avec l’histoire sainte ; la chambre d’Adèle avec de petits tableaux sur l’histoire de France qui peuvent se décrocher et dont la légende détaillée est inscrite à l’endos.
12 « Invention si utile […] qui épargnera [aux] enfants l’ennui mortel d’apprendre par cœur, dans des Livres, une foule de dates toutes oubliées à 20 ans » ; (AT, I, 10).
13 De 7 h à 21 h, l’emploi du temps d’Adèle à 6 ans ne comporte qu’une heure et demie de leçons proprement dites, lecture et mémorisation de « petits contes faits pour elle », observation de cartes de géographie, calcul « avec des jetons », le reste est pris par le dessin, la musique, les promenades. L’entretien avec la mère prend le pas sur toutes les formes d’exercices (AT, I, 7).
14 L’ouvrage de Gay Manifold, George Sand’s Theater Career, UMI, Ann Harbor, 1993, ne mentionne pas Mme de Genlis.
15 George Sand, Correspondance, I, n° 34 ; A Mme Maurice Dupin, Nohant, 18 novembre 1821, p. 79.
16 Madame de Genlis, De l’influence des femmes-auteurs sur la littérature française (1811), Paris, Lecointe et Durey, 1826, 2 vol., p. XXXI-XXXVI.
17 Jean Harmand, Madame de Genlis, Paris, Perrin, 1912, p. 132.
18 Victor Hugo, Choses vues, Laffont, coll. Bouquins, p. 669.
19 Madame de Genlis, Dernières lettres d’amour, éd. cit., 16 juillet 1827, p. 168.
20 Op. cit. p. 182.
21 Les Veillées du château ou cours de morale à l’usage des enfants par l’auteur d’Adèle et Théodore, Paris, Lambert, 1786, 3 vol., vol. 1, p. XVI.
22 George Sand, Jeanne, éd. Simone Vierne, Presses universitaires de Grenoble, 1978, p. 32.
23 Madame de Genlis, Les Battuécas, Paris, Maradan, 1817, 2e édition, Préface, p. VII-VIII.
24 Madame de Genlis, in « Zumélide ou le jeune vieille », Le Comte de Corke surnommé le Grand ou la séduction sans artifice suivi de six nouvelles, Paris, Maradan, Leipsic, GA Grieshammer, 1805, 2 tomes en 1 volume, p. 57-59.
Auteur
Université de Montréal
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