Précédent Suivant

L’âge des Amazones

p. 85-99


Texte intégral

« [Colette] avait quatre ans et sortait du pacage. Elle paraissait si douce, que mon frère après lui avoir fait faire plusieurs fois le tour du pré, jugea qu’elle se conduirait bien et me jeta dessus.
Il y a un Dieu pour les fous et pour les enfants. Colette et moi, aussi novices l’une que l’autre, avions toutes les chances possibles pour nous contrarier et nous séparer violemment. Il n’en fut rien […].
Je ne sais pas si j’aurais eu peur par réflexion, mais mon frère ne m’en donna pas le temps. Il fouetta vigoureusement Colette, qui débuta par un galop frénétique, accompagné de gambades et de ruades les plus folles mais les moins méchantes du monde […].
Je mis toute mon attention et ma volonté à ne pas trop quitter la selle. Cinq ou six fois, à moitié désarçonnée, je me rattrapai comme il plut à Dieu, et au bout d’une heure, éreintée, échevelée et surtout enivrée, j’avais acquis le degré de confiance et de présence d’esprit nécessaire à la suite de mon éducation équestre. »

C’est en ces termes colorés que George Sand rendit compte dans Histoire de ma vie de sa première leçon d’équitation prise à seize ans sous l’autorité de son demi-frère Hippolyte Chatiron, à l’automne 18202. A cette date la pratique de l’équitation par les femmes reste encore très limitée. Sous l’Ancien Régime, seules – ou presque – les dames appartenant à la cour montaient à cheval. Les choses n’évoluèrent pas véritablement avant la Restauration et surtout la monarchie de Juillet, qui vit le nombre des amazones augmenter sensiblement. L’équitation, à cette époque, reste avec la danse la seule activité physique tolérée, sinon préconisée pour les jeunes filles et les femmes. La valeur particulière qui lui est ainsi accordée tient pour beaucoup au prestige social lié à son statut d’art académique aristocratique. L’équitation est noble par essence et trouve pleinement sa place dans la première des formes que revêt « l’excellence corporelle », pour reprendre la terminologie de Jacques Defrance, à savoir le style, « qualité esthétique et éthique qui imprègne les gestes, la posture, la mise : c’est la recherche de la grâce, de la beauté, de l’élégance »3. L’équitation des femmes, telle qu’elle est conceptualisée au XIXe siècle, obéit parfaitement à ces règles de conduite policée édictées par l’aristocratie de cour deux siècles auparavant en France : il n’est pas un auteur de manuel d’équitation, à compter de la Restauration et tout au long du siècle, qui ne prenne garde de souligner la grâce et la mesure nécessaires qui doivent animer le couple cheval/amazone, aussi bien dans son équipement (harnachement pour la monture, toilette pour la cavalière) que dans sa gestuelle.

1A ce titre l’équitation se présente comme une école désirable de la civilité, où les demoiselles trouvent l’occasion d’affiner leur maîtrise de soi et leur capacité à se mouvoir avec élégance. Encore faut-il pour cela que la pratique de l’équitation par les femmes obéisse à certaines règles : maintien des qualités propres à leur nature, mesure de l’inclination éprouvée pour l’exercice et donc rejet absolu de la passion dont, en équitation comme en amour, on redoute les conséquences transgressives, recherche permanente de la sécurité qui limite l’action de l’amazone à la pratique répétitive des allures de base. Toutes règles que George Sand enfreignit avec un enthousiasme juvénile. De cette grâce et de cette élégance qui devaient nécessairement présider à l’exercice du cheval, elle n’eut jamais cure. De retenue dans son amour pour les chevaux et l’équitation, elle n’en eut guère non plus4. Sous l’influence de la pédagogie rudimentaire d’Hippolyte, elle prit tous les risques, ne se laissa rebuter par aucune chute – alors même que son père se tua ainsi – et apprit à faire à cheval tout ce qu’il ne convenait pas aux femmes : sauter les buissons, descendre ou grimper les pentes, galoper seule dans les montagnes. A travers toutes ces attitudes George Sand refusa la pratique normalisée de l’équitation féminine ; elle montait librement, ayant même adopté à dix-sept ans l’habit masculin, ce qui provoqua bien des scandales berrichons. Il y eut pourtant une règle absolue que la cavalière ne transgressa, semble-t-il, jamais : la monte en amazone.

2Or, précisément, l’équitation féminine revêt au XIXe siècle une légitimité particulière parce qu’elle se distingue soigneusement de l’équitation masculine par cette pratique spécifique qui fait asseoir la cavalière sur le côté gauche du cheval et non pas à califourchon. Cette monte est facilitée par une selle adaptée, comportant deux fourches qui maintiennent les jambes de la cavalière et lui donnent plus de solidité. Une tenue vestimentaire rigoureusement codifiée qui « rassure la pudeur » – selon le mot d’un auteur de traité d’équitation en 18305 – et qui porte comme celle qu’elle habille le nom d’amazone, singularise d’autre part la silhouette féminine. Enfin il n’est pas jusqu’au cheval qui ne soit dit « de dame », car spécialement choisi et dressé par un écuyer6. Peu de choses, sans doute, au XIXe siècle, ne symbolisent mieux le souci extrême de la différenciation des sexes que cette pratique sexuée de l’équitation, et ce souci porte manifestement la marque de la bourgeoisie. En effet, au siècle précédent, les usages aristocratiques permettaient aux dames de la cour de monter à califourchon au manège de Versailles. La bourgeoisie se démarque également de l’aristocratie par sa perception autre du corps, ce dernier ne devant plus, selon Georges Vigarello, « être ce signe où se marquent sourcilleusement les appartenances, mais la machine où peut se décoder la bonne marche des dispositifs organiques »7. Présent dès la fin du XVIIIe siècle, ce regard neuf privilégie le développement de l’hygiène et de la vigueur par l’exercice physique en s’attardant longtemps sur l’homme. C’est sous la Restauration et davantage encore sous la monarchie de Juillet, que le regard des médecins se déplace sur la femme et que paraissent les premiers ouvrages sur la mise en forme physiologique de la jeune fille. En 1835, dans L’Education physique des jeunes filles, ouvrage précurseur à bien des égards, le docteur Bureaud-Rioffrey s’étonne de ce décalage et justifie sa propre démarche en des termes qui seront repris et considérablement amplifiés sous la IIIe République :

« Parmi tant d’ouvrages écrits sur l’éducation en général, il est étrange que l’on en trouve à peine sur l’éducation physique de la femme […]. Le perfectionnement de l’espèce humaine doit commencer par le perfectionnement physique de la femme. Ce sont les femmes surtout qui améliorent les races ; ce sont elles qui les laissent dégénérer ou périr, non seulement par les premiers soins qu’elles prodiguent à l’enfance, mais encore par les matériaux qu’elles fournissent au développement de l’embryon humain ».

3Son éloge de l’équitation met en évidence la dynamique de mouvement qui lui est inhérente et qui affecte positivement l’organisme en activant la totalité de ses mécanismes intérieurs (circulation) et extérieurs (musculature) :

« L’équitation est de tous les exercices celui que l’on pourrait le plus conseiller aux jeunes filles, pourvu qu’il ne devienne pas une passion. Cet exercice réunit tous les avantages des exercices passifs et des exercices gymnastiques ; il communique à l’économie de légères secousses capables de répandre également dans les différentes parties du corps les matériaux de la nutrition, et le torse entier étant obligé de s’équilibrer sur les os du bassin, met tous les muscles en mouvement. Il n’est pas de fonction qui ne soit activée par l’équitation ».

4L’équitation pour les jeunes filles est cependant parfois redoutée par les médecins en raison de déformations physiques susceptibles d’être entraînées par la dissymétrie de la monte en amazone à une période délicate de croissance adolescente. Ils prennent donc soin d’appeler à seller le cheval une fois à gauche, une fois à droite, afin que les jeunes filles s’asseyant toujours en amazone mais alternativement des deux côtés de leur monture, fassent travailler de façon équilibrée leur corps. Pour Bureaud-Rioffrey, l’équitation reste un exercice particulièrement bien adapté à la jeune fille, dans la mesure où il agit comme un agent stimulant de la croissance :

« c’est l’exercice tonique par excellence, et c’est un de ceux que l’on peut recommander avec plus de confiance et de raison aux jeunes filles, pendant l’époque de croissance, lorsqu’elle est lente et graduée, et après la puberté. Cet exercice est éminemment propre à régulariser les fonctions de la vie, surtout lorsqu’elles éprouvent de l’embarras à s’établir »8.

5George Sand eut elle-même toujours, et très tôt, une conscience aiguë de l’action positive de l’équitation sur la santé, voire de ses propriétés curatives. Ainsi, quelques mois à peine après ses débuts à cheval elle vantait, dans une lettre à sa compagne de couvent Apollonie de Bruges, les bienfaits de l’exercice physique en les attribuant, bien avant Bureaud-Rioffrey, au « mouvement du cheval » : « Les drogues m’ont fait plus de mal que de bien. Le mouvement du cheval m’a guéri[e] tant bien que mal » (lettre datée du printemps 1821). Dans Histoire de ma vie, elle revient également sur le rôle essentiel qu’elle attribue à l’équitation dans les transformations psychophysiologiques qui marquèrent son adolescence :

« Cet exercice physique devait influer beaucoup sur mon caractère et mes habitudes d’esprit […] Moi, l’eau dormante du couvent, j’étais devenue quelque chose de plus téméraire qu’un hussard et de plus robuste qu’un paysan ; car les enfants ne savent pas ce que c’est que le danger, et les femmes se soutiennent, par la volonté nerveuse, au-delà des forces viriles. »9

6Par l’équitation, George Sand aimait à développer des qualités corporelles qui allaient à l’opposé des normes de l’époque. Loin des topos sur la fragilité et la faiblesse constitutives de la nature féminine, elle se flattait au contraire de développer à cheval la robustesse et la vigueur. Plus tard, elle pourra avec satisfaction transmettre à sa fille ses principes. Solange fit en effet preuve pour l’équitation d’un goût et de dispositions au moins comparables à ceux de sa mère qui la mit à cheval très tôt. Agée de neuf ans, la fillette pouvait déjà écrire fièrement à son frère Maurice « ... j’ai été à cheval au galop »10. A douze ans elle accompagnait sa mère au manège Latry, le plus grand manège parisien spécialisé, sous la monarchie censitaire, dans la monte pour les dames « distinguées » précise Eugène Chapus dans son ouvrage sur Le Sport à Paris11. Mesurant les progrès équestres de sa fille et d’une de ses protégées, George Sand enregistrait parallèlement les apports bénéfiques de cette culture de l’énergie : « Ma fille n’est déjà plus reconnaissable », écrivait-elle à Charles Veyret en 1846,

« Elle a pris les couleurs d’une paysanne, elle monte trois chevaux tous les jours […] Mon autre fille nouvelle chevauche aussi et a entrepris de se donner des muscles. Moi je n’ai guère le temps de me livrer, comme je le voudrais, à toute cette gymnastique » (lettre du 26 mai 1846).

7A partir du Second Empire l’équitation féminine va connaître une vogue durable et se diffuser dans la société : pour les dames de l’aristocratie il s’agissait de tenir leur rang, pour celles de la nouvelle bourgeoisie issue de la révolution industrielle, il s’agissait de gagner le leur. L’équitation, activité onéreuse, permettait d’afficher ses prétentions sociales ; il devint alors de bon ton de se montrer régulièrement en amazone et en 1861 la comtesse Stirling-Clarke pouvait noter qu’« aujourd’hui la plupart des dames qui appartiennent aux classes élevées ou moyennes de la société mettent l’équitation au nombre de leur talent »12. A Paris le Bois de Boulogne offrit le spectacle de plus en plus fréquent de familles entières à cheval, de pères accompagnant leur fille, ou de reprises de jeunes amazones escortées par un écuyer professionnel.

8Prenant place dans un courant hygiéniste général, l’exercice physique pour les femmes et davantage encore pour les jeunes filles fut franchement encouragé, même s’il ne prit pas le même caractère obligatoire que pour les garçons13. On ne s’étonnera donc pas, par exemple, de constater que dans le Livret maternel pour prendre des notes sur la santé des enfants, élaboré en 1869 par le professeur Fonssagrives en deux fascicules – sexe féminin/sexe masculin –, sur les vingt-une rubriques envisagées par l’auteur, les deux qui divergent entre les sexes demeurent celles consacrées pour le garçon au « travail d’esprit » (vie scolaire) et aux « exercices physiques et forces » (où l’équitation figure parmi les exercices variés cités), remplacés chez les filles par les deux rubriques de la « puberté » et des « tableaux des époques mensuelles », alors même que Fonssagrives se faisait une spécialité de l’éducation physique des jeunes filles, à laquelle il consacra d’ailleurs un ouvrage14. Mais si la gymnastique, longtemps considérée comme « une médecine contre une difformité ou la débilité » ne s’imposa pas véritablement au XIXe siècle15, le cheval devint assez paradoxalement le vecteur privilégié de l’exercice féminin. Le discours médical, qui contribua beaucoup à normaliser l’équitation pour les femmes et qui fut repris en grande partie par les auteurs de traités ou de manuels équestres, s’intensifia et s’enrichit de nouveaux thèmes qui laissent deviner la persistance de la perception traditionnelle de la « nature » féminine, mais aussi l’amorce d’une évolution dans la constitution de l’idéal féminin.

9A la notion de fluidité, érigée en principe directeur du bon fonctionnement de l’organisme par Bureaud-Rioffrey, va s’ajouter de façon pressante celle de la fortification du corps dans sa plénitude. Alfred Roger, dans son Livre de l’équitation des dames et de la gymnastique (1852), se retranche prudemment derrière un extrait du Dictionnaire abrégé des sciences médicales, afin, dit-il « de faire bien apprécier par nos lectrices l’utilité de l’équitation, et afin que l’on ne nous accuse pas d’en vouloir faire des centauresses ». Il met l’accent sur « l’action tonique » que l’équitation exerce sur tous les organes, qu’elle rend « plus forts, plus vigoureux ». En 1861 Jules Pellier déplore pour les femmes le « manque a peu près absolu d’exercices fortifiants » et souligne la capacité de l’équitation à développer les muscles du corps. C’est aussi une activité sportive à laquelle on peut certes s’adonner au manège mais aussi en extérieur : les poumons peuvent donc respirer « l’air vif si nécessaire à la santé »16. C’est là un atout supplémentaire à une époque où les théories sur les effets bienfaisants de l’air pur se sont imposées.

10D’autre part, après la défaite de 1870, sous la IIIe République, le débat sur la dégénérescence – amorcé au milieu du siècle – bat son plein et n’épargne plus les femmes, qui doivent, à leur tour, s’impliquer dans le combat pour la régénération de la race comme le montrent les exhortations d’Eugène Paz en 1870 : « Faites de l’exercice, mesdames, faites de l’exercice, dans l’intérêt de votre beauté et de votre grâce, autant au moins que dans celui de votre santé et de la beauté de votre race »17. Il s’agit de vivifier les tempéraments « faibles et débiles », selon les termes de Stanislas-François Lesueur, en 188118. Il s’agit aussi de lutter contre les fameuses « maladies nerveuses » (vapeurs, passions, hystérie19), spécificités féminines :

« Pour les dames et pour les jeunes filles surtout, [l’équitation] est encore plus salutaire qu’aux hommes, les maladies nerveuses, auxquelles elles sont si sujettes, ne peuvent souvent se guérir que par son secours. »

11Lesueur reprend ici également à son compte l’article « Equitation » du Dictionnaire abrégé des sciences médicales de Panckoucke qui aura largement contribué à assurer la promotion hygiénique de la monte en amazone. Les vertus curatives prêtées à l’équitation auront d’ailleurs été adaptées aux pathologies nombreuses et variées prêtées aux femmes durant tout le XIXe siècle. Quelques années avant la première guerre mondiale, l’équitation était réputée devoir venir à bout de « l’anémie et de la plus noire neurasthénie, les deux grandes ennemies de la génération féminine actuelle »20. Forte de cette renommée médicale et de son prestige social traditionnel, l’équitation résista longtemps aux séductions de la modernité incarnée par le vélocipède. Les écuyers professionnels purent victorieusement opposer les deux exercices, en se livrant à des analyses comparées de leurs mérites respectifs et en décidant de leur opportunité dans l’éducation des filles, comme Charles Michaud en 1908 :

« Parmi les exercices propres à développer la jeune fille, à fortifier la poitrine et les poumons, à favoriser la croissance, à rectifier la taille, il n’en est pas de supérieur à l’équitation. […] Alors que la pratique de la bicyclette a été reconnue nuisible aux jeunes femmes, en leur infligeant une position courbée sur le guidon, qui les force à rentrer la poitrine, à voûter la taille, l’équitation, au contraire, demande avant tout une respiration large, des épaules effacées, une poitrine ouverte, une taille droite et dégagée. »21

12De fait l’équitation s’imposa dans le programme éducatif des demoiselles de la seconde moitié du siècle, comme un nouvel art d’agrément doté de surcroît de vertus salubres, qui prolongeait à l’extérieur des murs du salon l’espace de la mondanité en le métamorphosant. Une pédagogie adaptée – dont témoigne une littérature spécialisée en pleine expansion – et des structures d’encadrement adéquates ne manquèrent pas d’accompagner et d’accentuer cet engouement. Les manèges susceptibles d’accueillir les jeunes néophytes se multiplièrent. Dès 1862 s’ouvrit l’école d’équitation du grand Jules Pellier, celui qui, rappelait l’humoriste Crafty à la fin du siècle, avait mis « à cheval la presque totalité de la jeune génération féminine »22. Dorénavant il importait pour les jeunes filles de maîtriser un savoir et une pratique équestres élémentaires, l’enjeu de cette activité, qui touchait pour une large part à la représentation civile, était pour elles plus contraignant que pour les garçons :

« On exige des femmes qui montent à cheval, une grande élégance, une tenue absolument correcte et même une certaine science d’équitation, autrement une amazone serait de suite ridicule, car on est plus exigeant pour la tenue des dames que pour celle des hommes »

13pouvait-on ainsi lire sous la plume de Lesueur, en 188123.

14Beaucoup des jeunes filles poussées vers l’équitation sans qu’elles aient éprouvé une véritable attirance pour le cheval, en restèrent à une pratique temporaire, superficielle et mondaine, ce qui heurtait tous les cavaliers amoureux de leur art. Dès 1842, Aubert, un des grands écuyers spécialistes de la monte en amazone sous la monarchie censitaire, s’irritait de l’effet de mode qui réduisait l’équitation à des stratégies sociales :

« ... il y a beaucoup de femmes qui ne montent à cheval que par pure fantaisie, afin de se montrer trois ou quatre fois en amazone à la promenade, et qui y retournent rarement après ces trois ou quatre représentations, dont le but est presque toujours le même et qu’il ne faut pas une grande pénétration pour deviner »24.

15Plus de quarante ans après, le journaliste Henry de Pène soulignait la continuité du phénomène, en ironisant à propos de la « femme qui monte à cheval pour plaire aux autres et à elle-même, et qui répète les leçons de la mode ». Il répertoriait ainsi les motivations de ces « escadrons de femmes » comme il les nomme : pour maigrir ou engraisser, « la convention, la nécessité, le goût personnel, l’imitation d’autrui, la jalousie, le conseil du médecin, l’ambition d’une plus-value sur la cote galante, le désir plus innocent de coiffer le chapeau d’homme et de chausser la botte »25. Ce dernier mobile n’est pas à négliger. La silhouette de l’amazone – mythifiée dès la monarchie de Juillet par la littérature romanesque – sa toilette sévèrement codifiée, furent effectivement pour beaucoup dans le succès rencontré par l’équitation auprès des demoiselles. Elles firent également les beaux-jours des tailleurs et des rubriques « Modes » des journaux de la bonne société26.

16On aurait tort toutefois de s’arrêter à cette vision « froufroutante » de l’équitation féminine. Nombreuses furent les jeunes filles à avoir tiré savamment parti de leurs leçons d’équitation, trop savamment, même, compte tenu des limites étroites que les écuyers souhaitaient mettre à leur apprentissage. Il était entendu que les amazones devaient se contenter de maîtriser leur monture aux trois allures : les premiers manuels rédigés à leur intention sous la monarchie censitaire recommandent même de ne pas confier aux femmes des chevaux trop « fins », c’est-à-dire trop instruits et trop sensibles aux aides car elles ne seraient pas en mesure d’exploiter les capacités de leur monture. La plupart des écuyers reconnaissent cependant que la « posture et le vêtement » de l’amazone la désavantagent : la posture parce qu’elle prive la cavalière de l’action de sa jambe droite, ce qui rend le dressage et l’exécution des figures de haute école particulièrement délicats, le vêtement parce que long et lourd, il est une entrave à sa liberté de mouvement27.

17Malgré ces handicaps matériels de départ, la science équestre des femmes s’approfondit nettement à partir du Second Empire et Crafty pouvait noter avec satisfaction les progrès des apprenties amazones en reprise au Bois de Boulogne à la fin des années quatre-vingt :

« Une foule de toutes jeunes filles, auxquelles leur âge ne permet pas cependant d’avoir acquis une bien grande expérience, ont toutes les apparences d’écuyères consommées vieillies sous le harnais […] Il y a loin de ce spectacle au souvenir que nous gardons des apparitions des débutantes d’il y a quelques années, abominablement cahotées sur des animaux usés »28.

18Précédant de trente ou quarante ans environ ces écolières attentives, leurs aînées avaient démontré de façon éclatante leur maîtrise équestre dans une discipline jusque-là exclusivement masculine : la chasse à courre. Explicable par le modèle britannique29, cette immixtion féminine ne se fit pas sans peine en France où elle heurtait des principes solidement ancrés. La chasse à courre, plaisir royal ancestral, qui impliquait de poursuivre dans la campagne cerfs ou renards en franchissant tous les obstacles naturels se présentant sur le passage, était considérée comme assez dangereuse : le cavalier devait faire preuve, outre de qualités équestres solides, d’une virile vaillance. Les femmes n’y avaient donc pas leur place, et d’autant moins que le sanglant spectacle de l’hallali était jugé incompatible avec leur sensibilité. Et pourtant les femmes – de l’aristocratie dans un premier temps – surent imposer leur présence en dépit des réserves voire des condamnations qui accompagnèrent leurs premières tentatives, ainsi celles émanant de l’autorité incontestée en matière d’équitation féminine, Jules Pellier :

« On voit, il est vrai, en Angleterre, des dames suivre les chasses au renard, et s’exposer aux mêmes périls que les hommes ; mais les mœurs françaises condamnent absolument cette usurpation du rôle masculin, et n’admettent pas qu’un mari expose sa femme à rouler à terre avec son cheval comme un jockey de steeple-chase »30.

19On voit poindre ici de masculines angoisses : les hommes se sentent menacés dans leurs prérogatives les plus traditionnelles et tentent de préserver l’intégrité de cette activité ludique, qui est aussi lieu exclusif de sociabilité masculine, en insistant sur le caractère dangereux de la chasse à courre31. Le discours n’évoluera guère par la suite, ce qui n’empêchera pas le nombre d’initiées à la vénérerie de croître au fil des années, les aristocrates – comme la célèbre duchesse d’Uzès, première femme en France à être maître d’équipage – étant rejointes par les femmes de la haute bourgeoisie.

20Le baron de Vaux, fin connaisseur du monde des sportsmen et des sportswomen, salua dans des termes louangeurs ces femmes intrépides qui, à ses yeux, constituaient une véritable avant-garde du mouvement féministe, lequel commençait à prendre son envol à la fin du Second Empire. « On n’a peut-être pas suffisamment rendu justice aux chasseresses à courre » écrivait le baron dans son livre sur Le Sport en France et à l’étranger paru en 1900 (et on notera la féminisation de la formule) :

« Ces amazones ont été à l’avant-garde de la grande armée de l’émancipation qui, pendant les vingt-cinq dernières années, a fait de si formidables progrès. Elles ont été les premières à franchir la barrière qui séparait les domaines autrefois réservés à chacun des deux sexes, elles ont enlevé aux hommes le monopole de l’un des divertissements dont ils étaient jadis les plus fiers et les plus jaloux, en attendant qu’une génération nouvelle de jeunes savantes, munies de diplômes en règle, vint s’emparer de haute lutte de la plupart des professions naguère interdites à la plus belle moitié du genre humain »32.

21Cependant une crispation identitaire était perceptible dès les années 1860, et se nourrissait de réminiscences mythiques éminemment symboliques. Les amazones guerrières des temps anciens qui refusaient la compagnie des hommes et n’hésitaient pas à les défier du haut de leurs montures enfourchées à cru, surgissent au détour des discours et trahissent les affres des hommes qui voient les femmes s’échapper au galop de leurs constructions mentales et sociales des rapports de sexe. La confusion des sexes menace, et l’on entend Pellier rappeler à l’ordre ses écuyères trop enhardies : « l’amazone […], malgré l’origine belliqueuse de ce nom, n’est pas obligée, de nos jours, à faire preuve de force physique, d’audace et de témérité »33.

22Sous la IIIe République, vont peu à peu s’affirmer de nouvelles conceptions quant aux rapports que les femmes doivent entretenir avec leur corps. De la notion de simple exercice hygiénique, on passe à celle d’activité sportive, en insistant toutefois davantage sur le caractère ludique, récréatif de cette dernière, que sur ses aspects « athlétiques ». Les jeunes filles et les femmes ébauchent avec plaisir une véritable culture sportive, goûtent à des disciplines nouvelles (bicyclette, tennis, natation et bientôt aviation) sans renoncer aux charmes de l’équitation. Tandis que les auteurs de manuels d’équitation surenchérissent sur la nécessité absolue pour les amazones de s’en tenir aux principes coutumiers de la grâce et de l’élégance et de ne pas risquer une situation où elles auraient à faire usage de leur force physique – « Il faut que l’on ne perçoive jamais un effort de votre part », conseillait Henri Liévin dans une Lettre ouverte à une amazone (1914) – Catulle Mendès, dans sa préface au livre que le baron de Vaux consacra aux Femmes de sport (1885), posait une question obsédante : « Et qui peut prévoir jusqu’où s’émancipera la virilisation de la femme ? ».

23Il est vrai que les années 1880 débutèrent sous le signe de la transgression en matière d’équitation. C’est en effet dans le manège en forme de cirque qu’Ernest Molier s’était fait construire dans sa propriété parisienne, que se produisit pour la première fois en public une écuyère de haute école montant à califourchon. Il n’est bien sûr pas anodin que cette première dans l’histoire des amazones du XIXe siècle se soit déroulée dans ce lieu périphérique qu’est le cirque : les artistes qui y évoluent s’y trouvent socialement marginalisés, et quand ils sont écuyers ou écuyères, c’est leur pratique équestre qui se trouve également marginalisée par rapport aux normes académiques. Ernest Molier qui se targue d’être le premier à « mettre une femme à califourchon », n’a pourtant pas voulu faire œuvre d’émancipation, loin de là. Il se flatte au contraire d’être « un fervent admirateur de la grâce féminine » et ne trouve rien de plus « laid » ni de plus « disgracieux » qu’une femme à califourchon. C’est surtout guidé par des soucis relevant de la pure logique équestre qu’il risqua cette audace, « convaincu que lorsqu’une femme sait monter en homme, elle contracte une solidité et un maniement du cheval qu’elle n’aurait jamais pu acquérir en amazone »34. Molier avait cependant eu un célèbre précurseur sous le Premier Empire en la personne d’un ancien écuyer du manège royal des Tuileries, Pons d’Hostun. Celui-ci souhaitait en effet faire monter ses élèves en hommes pendant l’apprentissage des allures et des mouvements d’assouplissements de base, avant de les laisser ensuite retrouver les habits de leur sexe, une fois qu’il jugeait le bagage équestre suffisant. Il justifie par ailleurs assez longuement ses choix et semble assumer l’aspect subversif de ce travestissement de vêtement et de posture, allant jusqu’à formuler ces phrases téméraires : « Le talent que vous voulez acquérir, Madame, va changer votre sexe, et vous serez avec moi, quoique toujours par vous-même, l’ornement de l’un et de l’autre »35.

24Pons d’Hostun ne fit pas école dans sa pédagogie certes cohérente dans la perspective de l’art équestre, mais incompatible avec les contraintes sociales et culturelles que l’on a évoquées. Ses successeurs protestèrent du ridicule d’une position inadéquate avec la conformation anatomique de la femme36. Molier lui-même se contenta de faire monter à califourchon quelques jeunes filles à l’abri de son cirque. Il lança la mode des écuyères travesties en homme, mais la pratique, dans les années 1880, s’arrêtait aux portes du monde. Il n’y eut guère à ce moment, semble-t-il, que la femme du peintre Jaquet pour se risquer au Bois en jupe culotte et à califourchon. C’est sans doute la silhouette que croque Crafty dans son livre sur Paris au Bois (1890). Le véritable débat sur la monte à califourchon s’imposa en fait dans les années 1900. La grande enquête lancée sur « La femme dans les sports modernes » par la Revue des Revues en juillet 1900, aborde plusieurs fois le sujet. Le journal Femina y consacra également plusieurs articles37, signe que la pratique commençait à se banaliser, en partie sous l’effet de l’influence de jeunes filles anglaises ou américaines des meilleures familles qui se promenaient ainsi au Bois.

25Cependant les résistances furent vives. Les adeptes de la monte à califourchon furent assimilées aux féministes, ce qui était rarement un compliment. En 1890, Crafty légende la silhouette de Mme Jaquet à cheval par ces mots moqueurs :

« Pratique avec persévérance un procédé d’équitation dont l’emploi ne se vulgarise pas quant à présent. Les autres amazones attendent sans doute, pour l’adopter, d’avoir obtenu la reconnaissance de tous leurs droits politiques, d’être électeurs, éligibles, gardes nationaux et juges de paix, ou plutôt... que leur structure actuelle ait été sensiblement modifiée »38.

26Quelques années après Molier, rachetait par la virulence de ses attaques contre les femmes, ses hardiesses d’écuyer :

« Je ne puis supporter la femme qui se donne des allures masculines. Je dois dire même que, pour moi, chaque fois qu’elle se fait homme d’une manière quelconque, je la renie complètement, et la grande attraction que j’ai pour son sexe se transforme en répulsion. Ainsi, pas plus de femmes à califourchon que de femmes députés, notaires, avoués, cochères, etc... »39.

27... où l’on s’aperçoit que les difficiles relations entre les sexes au XIXe siècle peuvent être abordées… à cheval.

Notes de bas de page

1 Je tiens à remercier pour leur aide le colonel de Beauregard, ancien écuyer en chef du Cadre noir de Saumur, Mme de Faucompret et Catherine Forestier-Martin, complice de tant d’heures cavalières.

2 George Sand, Histoire de ma vie, édition G. Lubin, Paris, Gallimard/La pléiade, 1970, t. 1, p. 1021-1022.

3 Jacques Defrance, L’Excellence corporelle. La formation des activités physiques et sportives modernes 1770-1914, Presses Universitaires de Rennes, 1987, p. 141. Les trois autres formes de l’excellence corporelle sont la santé, la force et la performance.

4 « Tu sais que je me moque de l’élégance… » écrivait-elle à Hippolyte Chatiron le 27 avril 1839, Correspondance, op. cit., t. 4, p. 649 ; cf. aussi la lettre du 24 mai 1826 où elle dit ressembler à cheval à une « femme de meunier », Corresp., op. cit., t. 1, p. 337. Cf. aussi les belles pages sur Colette dans Histoire de ma vie, t. 1, p. 1021- 1022, et dans Corresp., t. 1, p. 212-213.

5 A.T.M. Rigault de Rochefort, L’Equitation des gens du monde, promenades à cheval, Paris, Canel, 1830, p. 168.

6 Le « cheval de dame » doit avoir des allures douces pour ne pas trop secouer sa cavalière, un tempérament à la fois allant – pour ne pas fatiguer l’amazone à le mettre en avant – et sage surtout – ce qui est un gage de sécurité, les chutes d’amazones, dangereuses, étaient en effet très redoutées.

7 Georges Vigarello, Le Corps redressé. Histoire d’un pouvoir pédagogique, Paris, Delarge, 1978, p. 92. Cf. aussi Jacques Defrance, La Fortification des corps : essai d’histoire sociale des pratiques d’exercices corporels, Thèse EHESS, 1978.

8 A.M. Bureaud-Rioffrey, op. cit., p. V. et p. 241. Sur les bienfaits de l’équitation pour la santé des jeunes filles, cf. Gabrielle Houbre, La Discipline de l’amour. L’éducation sentimentale des filles et des garçons à l’âge du romantisme, Paris, Plon, 1997, p. 158 et suiv.

9 Histoire de ma vie, op. cit., p. 1021 et p. 1023.

10 Cité par Samuel Rocheblave, George Sand et sa fille, Paris, Calmann-Lévy, 1905, p. 43.

11 Cf. Eugène Chapus, Le Sport à Paris, Paris, Hachette, 1854, p. 156. C’est cependant dans un style moins distingué que George Sand rend compte à son fils Maurice de ces leçons au manège Latry : « J’irai demain au manège pour me faire secouer par Sylvio ou par la Béarnaise, car nous montons toutes les grandes bringues de Mr. Latry », Correspondance, op. cit., t. 5, p. 128 (lettre du 15 septembre 1840) ; cf. également la lettre à Maurice du 20 septembre 1840, p. 131 du t. 5.

12 Le Cheval et l’Amazone, Bruxelles, vve Parent, s.d. (1861), p. 14.

13 La loi du 27 janvier 1880 rend obligatoire l’enseignement de l’éducation physique dans les établissements de garçons, mais facultatif dans ceux des jeunes filles.

14 J.B. Fonssagrives, Livret maternel pour prendre des notes sur la santé des enfants, Paris, Hachette, 1869, 2 vol., t. 1 : sexe féminin, t. 2 : sexe masculin et L’Education physique des jeunes filles ou avis aux mères sur l’art de diriger leur santé et leur développement, Paris, Hachette, 1869.

15 Bruno Dumons et al., Naissance du sport moderne, op. cit., p. 180.

16 Jules Pellier, L’Equitation pratique, Paris, Hachette, 1861, p. 128.

17 Eugène Paz, La Gymnastique raisonnée, Paris, Hachette, 1870, p. 115.

18 Stanislas-François Lesueur, Cours d’équitation pratique appliqué à l’élément civil et aux jeunes gens, Le Mans, imp. Monnoyer, 1881, p. 70.

19 Sur les maladies nerveuses et, plus généralement sur le discours médical à propos des femmes, cf. Yvonne Knibiehler et Catherine Fouquet, La Femme et les médecins, Paris, Hachette, 1983.

20 Charles Michaud, Cours d’équitation pour les Amazones, Troyes, imp. Nouel, 1908, p. 3.

21 Charles Michaud, Cours d’équitation pour les Amazones, op. cit., p. 3.

22 Crafty, Paris au bois, Paris, Plon, 1890, p. 253. Pour le baron de Vaux, Jules Pellier est celui qui a « fait faire de grands progrès à l’équitation des dames et a puissamment contribué au développement énorme de ce goût chez les femmes du monde », Les Hommes de cheval, Paris, Rothschild, 1888, p. 131.

23 Stanislas-François Lesueur, Cours d’Equitation pratique appliqué à l’élément civil et aux jeunes gens, op. cit., p. 71.

24 Equitation des dames,. op. cit., p. XXV.

25 Préface au livre du Vicomte d’Hédouville, La Femme à cheval, Paris, Ollendorf, 1884, p. 8.

26 Cf. les romans de Balzac, de George Sand, Jules Sandeau, d’Octave Feuillet, Théophile Gautier, Sainte-Beuve etc. Sur l’habit d’amazone, Jules Pellier, La Selle et le costume de l’amazone, Paris, J.M. Place, 1987 (1897), p. 18 et le Vicomte d’Hédouville, La Femme à cheval, op. cit.

27 Cf. Henry Le Noble, Traité d’équitation à l’usage des Dames, Paris, Dupont, 1826, p. 59 pour la citation et A.T.M. Rigault de Rochefort, L’Equitation des gens du monde, promenades à cheval, Paris, Canel, 1830, p. 160 et Aubert, op. cit., p. 21.

28 Crafty, Paris au bois, op. cit., p. 253.

29 Dès la fin du XVIIIe les anglaises, mises en selle très jeunes, pratiquaient une équitation résolument tournée vers l’extérieur, en n’hésitant pas à sauter barrières ou fossés.

30 Jules Pellier, op. cit., p. 127.

31 On note des réactions similaires face aux premières femmes à monter en course, ces « femmes que rien n’effraie et qui se sont volontairement placées en dehors des devoirs et attributions de leur sexe », écrivait le Vicomte de Montigny, Equitation des dames ou guide de l’élève-écuyer, Saumur, Furgaud, 1853, p. 60.

32 Baron de Vaux, Le Sport en France et à l’étranger, Paris, Rothschild, 1900, p. 42.

33 Jules Pellier, op. cit., p. 127.

34 Lettre de Molier, in Emile André, L’Education physique et sportive des jeunes filles, Paris, Flammarion, 1908, p. 198. Ernest Molier, Cirque Molier 1880-1904, Paris, Dupont, 1904, p. 12.

35 L.H. de Pons d’Hostun, L’Ecuyer des dames ou lettres sur l’équitation, Paris, imp. Mme Huzard, 1806, p. 23.

36 Cf. par exemple le Vicomte de Montigny, Equitation des dames ou guide de l’élève-écuyer, op. cit., p. 17.

37 Cf. par exemple les n° 118 (15 décembre 1905) et 153 (1er juin 1907).

38 Crafty, Paris au bois, op. cit., « L’allée des poteaux ».

39 Lettre de Molier, in Emile André, L’Education physique et sportive des jeunes filles, op. cit., p. 198.

Précédent Suivant

Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.