Chapitre 1
L’âne et la poupée
p. 29-35
Texte intégral
Au moins dans son commencement, l’œuvre ségurienne, comme toute la littérature enfantine, semble prolonger le courant quiétiste qui n’a cessé de confondre catéchismes et litanies avec des genres plus profanes, les fables ou les contes. Ainsi, le cantique de Mme Guyon, « Amour enfantin, mais sincère », évoque-t-il irrésistiblement Le Petit Poucet par le thème de l’abandon, et Le Petit Chaperon rouge par celui du Loup menaçant1. Lors des attaques contre les quiétistes, on reprochera à l’accusée d’avoir lu Don Quichotte, des livres bleus et deux contes de Perrault, Griselidis et Peau d’âne. Lectures frivoles, lectures basses, témoignant d’une certaine constance dans les idées. En effet, l’enfance spirituelle ne pouvait que rencontrer le conte, s’y retrouver et y trouver des figures privilégiées. Avec Peau d’âne notamment, apparaît la dépouille d’un animal emblématique de l’enfance et du peuple, personnage carnavalesque favorable à tous les paradoxes, humble et grand à la fois, dont l’imagerie enfantine va s’emparer. La Fontaine, cet autre grand initiateur d’un petit genre, proclame : « Si Peau d’âne m’était conté. »« Peau d’âne représente littérairement toutes les pauvretés, celle du crocheteur dont la nourrice est la parente comme celle de l’enfance2» En même temps, cet animal suscite une question très débattue entre les doctes et sur laquelle François de Sales ne craint pas de s’attarder : Jésus monta-t-il sur l’ânesse ou sur l’ânon ? « Ce qu’il retient, c’est que Jésus a choisi l’âne, un, parce que l’âne est humble, tandis que le cheval est fier et donne de la vanité à son cavalier. L’humilité de Jésus aime l’humilité de l’âne ; deux, Jésus qui aime la patience a choisi l’âne pour sa patience ; trois, il l’a choisi pour son obéissance. Conclusion : aimons l’humilité, la patience, l’obéissance3. » Dans son beau livre, La Sainte et la Fée, Laura Kreyder a souligné l’importance des Mémoires d’un âne, « mélange de dérision et d’agressivité » : « La seule fois où Mme de Ségur décide de se couler dans un personnage en lui faisant dire “Je”, elle ne choisira ni une poupée, ni un homme, ni une femme, ni même un enfant, mais un âne4. » Mme Guyon et la comtesse de Ségur, illustrant l’enfance par des moyens différents, se placent donc toutes les deux sous le signe de l’âne, véritable incarnation de cet oxymore jouant sans cesse sur le petit et le grand, et bien analysé par Yvan Loskoutoff5. Rappelons que dans le conte de Perrault, l’âne prenait de son vivant le pas sur les chevaux, parce qu’il faisait des crottes en or. De l’or à l’ordure, le texte de Perrault poursuit une variation qui rend compte du caractère ambigu de l’âne, participant de toutes les traditions, dans une perspective de respect et de renversement des valeurs, si intéressante pour la littérature enfantine :
Rival dérisoire du cheval (les textes berbères, notamment touareg, opposent dans une formule, ays megh ajad, « cheval ou âne », c’est-à-dire réussite ou échec) et du lion (Esope), monture des divinités funestes (Nairita ou Kalaratri aux Indes), il incarne l’entêtement, la paresse, l’imposture du savoir académique ou de la religion sans foi6.
1De même, Fénelon, pour faire comprendre les principes les plus abstraits de la religion, va-t-il user de comparaisons avec le monde matériel, celui qui est connu de l’enfant, et dans L’Education des filles les problèmes spirituels engendrent des considérations terrestres, voire triviales. Pour Fénelon, l’Histoire Sainte continue de faire le fonds des lectures enfantines, mais il manifeste des intentions contradictoires, tant il est désireux d’en montrer le caractère extraordinaire tout en essayant de la faire bien comprendre des petits, donc d’anticiper leurs questions, de la rendre avenante et accessible, comme plus tard la comtesse de Ségur dans sa Bible d’une grand-mère. Ainsi recommande-t-il d’entretenir le suspens, de faire parler les personnages, car les enfants, « qui ont l’imagination vive, croiront les voir et les entendre ». Et la meilleure manière de faire une narration, c’est de la rendre « courte, simple et naïve ». D’ailleurs, Dieu, « qui connaît mieux que personne l’esprit de l’homme qu’il a formé, a mis la Religion dans des faits populaires, qui, bien loin de surcharger les simples, leur aident à concevoir et à retenir les mystères ». Et Fénelon de s’animer en évoquant les différents épisodes de l’Histoire Sainte avant de donner des exemples de dialogues propres à initier les enfants aux vérités chrétiennes : « Il faut montrer aux enfants une maison, et les accoutumer à comprendre que cette maison ne s’est pas bâtie d’elle-même. Les pierres, leur direz-vous, ne sont pas élevées sans que personne les portât : il est bon même de leur montrer des Maçons qui bâtissent ; puis faites-leur regarder le Ciel, la Terre... » Pour rendre compte du caractère précieux de l’âme, et de sa radicale coupure d’avec le corps, il invente un dialogue didactique :
Ajoutez, comme en vous jouant : Voyez-vous donc cette table ? Oui. Vous la connaissez donc ? Oui. Vous voyez bien qu’elle n’est pas faite comme cette chaise, vous savez bien qu’elle est de bois, et qu’elle n’est pas comme la cheminée, qui est de pierre ? Oui, répondra l’enfant. N’allez pas plus loin sans avoir reconnu le ton de sa voix et dans ses jeux, que ces vérités si simples l’ont frappé. Puis dites-lui : Mais cette table vous connaît-elle ? Vous verrez que l’enfant se mettra à rire pour se moquer de cette question. N’importe, ajoutez : Qui vous aime mieux de cette table ou de cette chaise ? Il rira encore. Continuez : et la fenêtre est-elle bien sage ?
2Les grandes choses se réduisent à des petites : la table, la chaise, la poupée, tout cela pris comme un prétexte qui va insensiblement devenir l’inspiration même de la littérature, donnant les Mémoires d’une poupée ou les Mémoires d’un caniche, qui précéderont et suivront celles d’un âne. Précisément, c’est une poupée que Fénelon va maintenant mettre en scène. Poursuivant son dialogue imaginaire avec la petite fille, il questionne :
Et cette poupée vous répond-elle quand vous lui parlez ? Non. Pourquoi ? Est-ce qu’elle n’a point d’esprit ? Non, elle n’en a pas. Elle n’est donc pas comme vous, car vous la connaissez, et elle ne vous connaît point ? Mais après votre mort, quand vous serez sous terre, ne serez-vous pas comme cette poupée ? Oui. Vous ne sentirez plus rien ? Non. Vous ne connaîtrez plus personne ? Non. Et votre âme sera dans le ciel ? Oui. N’y verra-t-elle pas Dieu ? Il est vrai. Et l’âme de la poupée, où est-elle à présent ? Vous verrez que l’enfant, souriant, vous répondra, ou du moins vous fera entendre que la poupée n’a point d’âme.
3A la fin du XIXème siècle, Zénaïde Fleuriot reprendra cette question dans Bouche-en-cœur, le roman d’une poupée miraculeusement éveillée à la vie intelligente, mais aussi, pour son malheur, au sentiment : « Hélas ! j’avais un cœur qui battait. » La poupée ne cessera de s’interroger sur la différence qui la sépare des hommes. L’homme n’est-il pas en apparence plus fragile que la poupée, lui qui peut mourir de maladie ? « En définitive, me disais-je, ces hommes si glorieux ont un corps qui subit le sort des vieilles poupées. Le plus grand d’entre eux en est tôt ou tard débarrassé comme d’un carton hors de service. » Satisfaite de « ce peu de solidité de la race humaine », la poupée devra réviser son jugement lors d’un enterrement, en entendant un monsieur s’exclamer « Le voilà devant Dieu ! », et une dame approuver d’un « Dieu veuille avoir son âme... » Chez les hommes, l’âme et le corps sont deux. C’est l’âme qui est devant Dieu, c’est l’âme qui est partie, laissant le corps infirme. Même si beaucoup de petites filles ou de femmes ne sont que « des poupées parlantes, et gracieusement articulées », il y a en elles quelque chose d’indestructible et de « très grand ». Ainsi le plus pauvre des pauvres, le mendiant déguenillé, est-il un roi auprès de ces « pauvres mannequins » : « car, par un étrange et magnifique privilège, ces gens-là ressuscitent. » Le récit se voue dès lors à creuser toujours davantage cet abîme, à refaire de cette poupée un objet qui, tel le petit soldat de plomb d’Andersen, passe de main en main, dans un abaissement conduisant, par le même paradoxe, à une forme d’élévation. Transformée en humble bergère, Bouche-en-cœur se retrouve aux côtés de l’âne, agenouillée dans la crèche, auprès du « Sauveur du monde ». Non plus un jouet, mais « un personnage en cette représentation touchante du mystère de la naissance du Christ », auquel l’auteur peut maintenant retirer l’étrange intelligence qu’elle lui avait accordée.
4Autour de l’âne et de la poupée se joue donc la question de l’âme et du corps, comme si ces deux êtres-objets prenaient le relais de l’enfant lui-même. Car, au fond, la question de l’âme remonte depuis longtemps à celle-ci : l’enfant a-t-il une âme ? Et si l’enfant est un âne, le jeu de mots entre « âme » et « âne » ne manque pas d’ancienneté. On le trouve dans la première édition des œuvres de Rabelais, comme « la plus belle coquille alchimique », au risque de faire passer l’auteur pour hérétique7. Plus proche de nous, Francis Jammes, dans ses poèmes dédiés à l’âne, fait réapparaître plusieurs fois ce qui est chez lui une rime privilégiée :
Va trouver le vieil âne
et dis-lui que mon âme
est sur les grands chemins
comme lui le matin
(J’aime l’âne)
et faites que, penché dans ce séjour des âmes sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes. (Prière pour aller au paradis avec les ânes)
5Pour sa part, Laura Kreyder met en parallèle les Mémoires d’un âne et les Mémoires d’une âme, titre qui aurait dû être celui des Contemplations, selon Victor Hugo lui-même... Enfin, le comte et la comtesse de Trénilly, dans Pauvre Blaise, s’amusent d’un calembour qui joue sur les « âmes en peine » et les « ânes en plaine ».
6La littérature enfantine se déploie dans la lutte, ou plutôt la conversation du grand et du petit, du sublime et du prosaïque. Chez l’âne et la poupée on cherche une âme tout en l’expulsant par un déni de la spiritualité romantique. Le texte ségurien ignore la poésie qui, pour se perpétuer, devra de plus en plus abandonner l’inspiration élevée, le lyrisme, en faisant passer le prosaïque pour une forme plus élaborée de la poésie. La comtesse de Ségur, sur ce point, n’y va pas par quatre chemins, elle qui écrit à propos des poésies de Louis Veuillot : « Les vers sont beaux, les pensées belles, mais elles ont le tort d’être rendues en vers. C’est sans doute un sens qui me manque ; je n’aime pas les vers ; ceux de Hugo, de Lamartine, m’ont trouvée insensible ; je n’aime que les vers de Molière, d’Emile Augier et d’Anatole, parce que rien en eux ne rappelle la versification et ses règles8. »
7Dans L’Auberge de l’Ange gardien, elle manifestera son admiration pour l’écriture prosaïque de son fils Anatole en glissant le titre d’une de ses œuvres dans un échantillonnage particulièrement significatif de bons livres. En effet, le soldat Moutier découvre une table rustique « couverte de livres et d’ouvrages de lingerie commune », et regarde les livres : Imitation de Jésus-Christ, Nouveau Testament, Parfait cuisinier, Manuel des ménagères, Mémoires d’un troupier. Après un éloge vibrant du Manuel du soldat, éloge quelque peu outré et comique si l’on songe que Moutier n’est guère en mesure de se poser comme expert en critique littéraire, celui-ci s’empare des Mémoires d’un troupier qui le transportent d’admiration. Il se trouve que ces Mémoires d’un troupier sont d’Anatole de Ségur, un des fils de la comtesse. C’est la grande Histoire racontée du point de vue des petits, comme l’épopée napoléonienne retracée dans Le Médecin de campagne par Balzac. Mais le soldat Goguelat donnait dans l’emphase alors que Moutier préfère la concision. Sa propre aventure n’est qu’une aventure rapportée, vue de loin, presque improbable dans cette auberge pacifique où le Manuel du soldat voisine étrangement avec des livres de piété ou de cuisine. Dans ce choix de livres, d’« ouvrages », eux-mêmes mêlés à des ouvrages de lingerie, l’absence de la grande Littérature est comme ostensiblement désignée, alors même que L’Auberge de l’Ange gardien dialogue avec elle, et contre Les Misérables de Victor Hugo. Dans Moutier, la comtesse se plaît à mettre quelque chose de l’âne. Il n’est pas poète, il n’est pas philosophe, ses lectures ne sont pas élevées, mais il a du bon sens, il raisonne, il réagit vivement à ce qu’il lit.
8Ces lectures pratiques ou simplettes ne sont guère éloignées de ce que propose tout un pan de la littérature enfantine, qui va dans le sens d’une miniaturisation, que ce soit celle de l’Odyssée, de Don Quichotte ou de Robinson. D’une « gullivérisation », comme l’écrit Gilbert Durand9 : « La procédure gullivérisante des symboles intimistes implique nécessairement que le processus d’emboîtement fasse porter l’accent sur la diminution, la réduction, la miniaturisation. » C’est Isabelle Jan, qui se demande « si ce n’est pas là le véritable monde de l’enfance : non pas l’imagination ouverte sur l’impossible, mais à l’affût de tout ce qui est présent dans l’univers sensible, et, avant tout, du minuscule ». Parmi tout ceux qui ont écrit sur la littérature enfantine, Isabelle Jan est certainement celle qui a souligné le plus clairement cet attachement au réalisme des petites choses, l’expliquant d’abord par un besoin de l’enfant, besoin de tout voir de ce qui l’entoure et de se voir, « il ne saurait supporter l’idée de se perdre de vue », et observant « le triomphe du particulier sur le général » dans une littérature de femmes et pour les femmes, pour de toutes petites femmes10. » Les Œufs de Pâques du chanoine Schmid, le récit sans doute le plus lu et le plus diffusé au XIXème siècle, ne portent-t-ils pas l’attention sur une toute petite chose, dans le goût de ce que Mme Pape-Carpantier ne va pas tarder à nommer « leçon de choses », précisément. On y apprend à la fois la cuisson des œufs à la coque et la perfection de la Providence : « Comme tout cela est commode ! disaient-elles ; la vaisselle est toute prête et dispense la ménagère de la relaver. » C’est aussi une leçon d’économie domestique. Une grande dame exilée dans la montagne va initier des charbonniers à l’élevage de la poule et à l’utilisation de ses œufs, ce présent de Dieu à la fois utile, beau et bienfaisant, une véritable « aumône quotidienne » pour les pauvres.
9Cet amour des petites choses, par-delà les attaches politiques ou religieuses, constitue un trait commun de la littérature enfantine. Zulma Carraud, qui collabore à la Semaine des Enfants où paraissent les Nouveaux contes de fées de la comtesse de Ségur, s’adresse aux petits, aux pauvres petits, à ceux de la campagne française qu’elle juge trop négligés par les auteurs. Parmi ses ouvrages, on trouve des Historiettes à l’usage des jeunes enfants qui commencent à savoir lire (1853), et l’adjectif « petit » caractérise la plupart de ses titres : La Petite ménagère, Le Petit colporteur, La Bonne petite fille, etc. Plus généralement, ce rapport de proximité s’étend au domaine du savoir, dans d’innombrables « Histoires » dont on peut dire certes qu’elles diluent la notion même d’histoire, mais aussi qu’elles assurent un lien avec qui les découvre.
10Car, ainsi que le suggère Daniel Raichvarg, si tous les objets ou animaux sont en passe d’être inventoriés dans ces Histoire d’une bouteille, Histoire des os d’un géant, Histoire d’un chêne, etc., « ce qui domine dans ce genre, c’est une recherche de la relation de tendresse, pourrait-on dire, entre le thème et le jeune lecteur : certains titres portent carrément l’adjectif « familier » [...] la promenade est moins rupture que le voyage et rapproche du quotidien. » Mais le voyage lui-même assure « la transition métaphorique vers la science, la familiarité », et illustre le sentiment ambivalent qu’on porte à cette science, « expérience intime entre déchirure et fête »11. Pourrait-on mieux définir l’expérience littéraire elle-même ? Le récit, réduit à ses plus simples linéaments, n’est plus seulement un élément porteur, mais un principe affectif au cœur même de la parole scientifique, un principe qui tend à l’emporter sur tout autre.
Notes de bas de page
1 La Sainte et la Fée, p. 158.
2 Id., p. 153.
3 J. Calvet, De François de Sales à Fénelon, p. 37.
4 L’Enfance des saints et des autres. Essai sur la comtesse de Ségur, p. 106.
5 La Sainte et la fée.
6 Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures, sous la direction de Jacques Demougin, Larousse, Tome 1, 1985, p. 73.
7 Comme le rappelait Claude Gaignebet dans une émission consacrée à Perrault (France-Culture, 21 avril 1988).
8 Lettre du 14 septembre 1859, in Lettres de la Comtesse de Ségur au vicomte et à la vicomtesse de Simard de Pitray.
9 Gilbert Durand, Figures mythiques et visages de l’œuvre, Berg International, 1979.
10 Isabelle Jan, La Littérature enfantine, Les Editions ouvrières, 1969, p. 113.
11 Daniel Raichvarg, « La Science dans les livres pour enfants du XIXème siècle, (du conte de fées à la fée électricité) ».
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